s 417 M42B38 BEtUS A/1ATHIEU DE DOMBASLE THE LIBRARY OF THE UNIVERSITY OF CALIFORNIA LOS ANGELES MATHIEU DE DOMBASLE SA VIE ET SES (EUVRES PAR EDOUARD BEGUS COLTEUR PARIS LIBRAIR1E AGRICOLE DE LA MAISON RU3TIQDE 26, RUE JACOB, 26 M e V 9 BOUCHARD-HUZARD LIBRA1RE o, RUE DE L'PERON, 5 NANCY ED. ANDRE, LIBK-AIRE - EDITEUIi 67, RUE SAINT-D1ZIER, 67 1874 I ITHIIU UK DOMBASLE MATHIEU DOMBASLE QA VTJ? T?T .VISSANCK. SA JEl'MiSSE (1777-1803). Le 26 fevrier 1777, dans un hotel de la rue Sta- nislas. n 66, a Nancy 0), en face de 1'ancienne place (1) La maison oil est ne M. Mathieu dc Dombasle, est cellequc pos- si'de aujourd'hui M. Colin Saint-Michel, rue Stanislas, 66. Ellc a cte acquisc par M. Joseph-Antoine Mathieu de Dombasle pere, et Mademoiselle Marie-Marlhe-Charlotte Le Febvre son epouse, sur M. Joseph-Alexandre Araauld de Praneuf, lieutenant au regiment de Schomberg dragons, et dame Anne Hoffmann, son epouse, suivant contral passe dcvant, M e Piersori, notaire a Nancy, le 25 novembre i77<. M. el Madame de Dombasle ont ete mis en possession reelle de rimmeuble, suivant lettres patenles delivrees par 1'ecuyer du roi, conseiller au baillage royal de Nancy, le 24 fevricr 1777. Si. Charles Colin, alors negotiant en cette ville, pere du proprietaire actuel, fit 1'acquisition de cet hotel sur M. Joseph-Alexandre Malhieu de Dombasle fils, Mesdames de Lalance, ses soeurs, et sur M. Charles- Francois Mathieu de Dombasle, ancien ofticier de cavalcrie, coinmc heritier de M. Joseph-Anloine Mathieu de Dombasle, ancien grand- maitre des eaux ct forets de Lorraine, decode a Nancy le 25 novembre 1817, suivant central passe devant Marchal, notaire a Nancy, le 4 aout 1817. 11 est a remarquer quc lors de la Aenle par M. de Praneuf a M. dc Dombasle pere, la .rue dans laquelle est situee cette maison, s'appelait rue de 1'Esplanade en face de la place de Greve : lors de la vente a M. Charles Colin, elle avail change de nom, elle s'appelait rue Sta- nislas, et la place en face, place Saint-Louis. 12 de Greve, naquit Christophe-Josepb-Alexandre Ma- thieu de Dombasle, sous un astre des plus lumi- neux, qui devait avoir une influence considerable sur les destinees de I'bomine celebre dont les legons ont opere une revolution radicale dans le monde agricole ( j ). Le savant et modeste agronome qui a voue sa for- tune, ses veilles et toute son existence a 1'agri- culture, mourut dans sa ville natale le 27 decembre 1843, apres avoir dirige 1'etablissement de Roville pendant vingt ans : du l er mars 1823 au l er mars 1843, et transporte a Nancy sa grande fabrique d'ins- truments de culture, continuee parM. de Meixmoron- Dombasle, son gendre, apres son deces ; et aujourd'liui par M. de Meixmoron Matbieu de Dombasle fils , qui a trouve dans cette Industrie les plus grands avan- tages et les plus beaux succes. (1) Extrait du registre des actes de I'etat civil de la paroisse Saint-Roch de Nancy. Christophe-Joseph-Alexandre , fils legitime de Josepli-Antoinc l\fa- (hieu, ecuyer, seigneur du vicomte de Dombasle et de Madame Marie- Marthe-Charlotte Le Febvre, est ne le 26 fevrier 1777, a 7 heures du matin. A etc baptise le memo jour en la paroisse Saint-Roch; il a eu pour parrain Mcssire Christophe-Miehel Le Febvre, chevalier, seigneur de Montjoye, conseiller du roi, president de la Chambre des comptes, cour et aides et monnoyes de Lorraine, son ayeul maternel ; et pour marraine, Jeanne-Franco ise-Catherine Mathieu, epouse de M. Vallet, ecuyer, seigneur de Brin, sa tante maternelle, lesquels ont signe. Signe : RAGOT, Cure de Saint-Roch. TABLEAU MATHIEU (NICOLAS) N.e a Nancy eo 1689, ouilest decide en 1756; a epouse ANNB-CATHERINB PLASSIARD, deDieuze, ou file elail nee le 28 mai 1704.. Aonobli en 1724. Tr&orier de j'hotel de Lor- raine en 1721 ; receveur general en 1737, f.uis Grand'Mailre des Eanx el Forels. Sont issus de celte union 6 enfants : 1. MATHIEU (JOSEPH-ANTOINB, L'AINE) Devenu seigneur da vicomie de Dombasle par suite de I'acquisition qu'il filde cette terre ; epousa MARIE-MARTHE-CIIARLO-I TE OK MONTJOYE, de Vil- lers ; veuf en 1791 ; il esl mort a Nancy le 25 no- vembre 1816, laissanl cinq cnfanlsde son manage. 2. MATHIEU (JEANNE- FRANCOISB) Epouse de messir JEAN -BAPTISTS VALLET, seigneur de Brin. >. MATHIEU (CATHERINE) |iou& de M. V1GNEUON, President a la Cour de Lorraine. 4. MATHIEU (JBANNE-FRA.\C.OISE-CATHERINB) Religieuse a in Dames du Refuge. MATHIEU (SUZANNE) Celibalaire. Sont nes du mariage de JOSEPH-ANTOINB av< M lle MARIE-MARTHE-CHARLOTTE DB MONTJOYE : 1 . MATHIEU DE DOMBASLE (CniusToriiE -JOSEPH - ALEXANDRE ) Ne le 26 fevrier 1777; marie le 51 Janvier 180 a D lle FRANCHISE-JULIE HUYN, veuf le 6 aout 1 80/ decede a Nancy le 27 decembre 1845. FONDATEUR DE ROVILLE. 2. MATHIEU DE DGMBASLE (MARIE- CHAHLOTTE) Nee en 1778, devenue 1'epouse de M. do Ld LANCE (NicotAs-JosEpu-Louis), de Crevic, le 2 thermidor an VI ; de.cedee en 1862. 5. MATHIEU DE DOMBASLE (MARIE-ANNE-THERESE) Nee en 1781, devenue I'epouse de M. de U LANCE (JOSEPH-GABRIEL-HENRV), de Luneville, 8 ihermidor an IX; decedee en (820. i. MATHIEU DE DOMBASLE ( CHARLES-FRANCOIS) Ne en 1782; officier de cavalerie ; epousa D 1 GLOGINDB BERTIER, de Rovillc ; decede en 186! II crea le grand domaine de Dombasle-sur-Seille. 5. MATHIEU DE DOMBASLE (JOSEPH -ANTOINE) Ne en 1779; epousa M" e GABRIBLIK-CELII BEUT1ER , de Roville ; agronome, crcau-ur ( Brabois; est decede en 1835. MATHIEU (SCOUSTIQOK) Celibalaire. TEALOGIQUE De I'union de M. CiiRtsropiiB JOSEPH- ATHIEU DE DOMBASLE avec M"' FRACOISI- JMK HUYN, soni nes : MATHIEU DE DOMBASLE (JOSEPH-ANTOINE-LEON) 6 a Nancy le lOfrimairean XII;decedeagronome, ilibataire, a Porl-sur-Seille, le 16 Janvier 1858. MATHIEU DE DOMBASLE (MARIC-CUARLOTTE) Nee le 21 uivose an XIII, epousa en premieres ices, le 23 aout 1826, M. BUSCO, LOUIS-BAR- IKLEMV), agronome, decede au Caire le 19 mars J3i>. Un seul enfaul naquilde celte union : D lle CHAR- >TTE-FtLiciE-CoRXELiE BUSCO, ' dcvenuc epouse 17 juin 18i8, de M. PIERRB-ESTEVE-PCISSANT i SUZALN'NECOURT, directeurduPenitencierde euliliy. Madame esl decedee le I3seplembre 1871 II. le comic de Suzainnecourl le 27 meme mois. M. a M de SUZAINNECOURT, ont laisse deux phelins de I cur union : MARIE-EDME-GKORGES- UISSAM el CnARLEs-JlARiE - PAUL-PUISSANT DB UZAhNNECOURT, arriere pelils-fiisde MATHIEU E DOMBASLE. ARM01R1ES DE LA M.MSON MATHIEU DE DOMBASLE Madame MARIE-CHARLOTTE MATHIEU DE DOM- BASLE, veuve de M. BUSCO, cst devenue I'epouse en secondes noces,a Roville, le 4 Janvier 1837, de M. DE MEIXMORON ( JEAK-BAPTISTE -CIIARLKS- VAILLANT). Veuve une seconde fois le 31 juillet 1860, elle est decedee a Nancy le 21 ociobre 1871 . De ce second mariage, deux GIs naquirenl : nn seul a survecu a ses parents, c'csl M. OB MEIX- MOROiN MATHIEU DE DOMBASLE (LEON-CHAR- LES-BENIGNE), ne a Roville le 10 novembre 1839, pelil-fils du celebre MATHIEU DE DOMBASLE , direcleur de la fabrique d'instrumenls d'agricullurc fondee par son ai'eul. ECUSSON DE LA MAISON VAILLANT DE MEIXMORON 13 NOTE NOBILIAIRE DE DOM AMBROISE PELLETIER Mathieu Nicolas, d'une honorable famille de la ville de Nancy^ fut annobli par lettres donnees a Lu- neville le 8 decembre 1724, contenant : Que des sa jeunesse, il s'est adonne a 1'etude des belles-lettres et ensuite s'est jete dans les affaires de finances et y a travaille avec succes ez bureaux des recettes generales, pendant 15 ans ; ce qui aurait porte S. A. R. a lui confier 1'un des offices de conseil- ler-Tresorier de 1'Hdtel, et en 1721, a lui accorder la commission de receveur general des finances. (ARMOIR1ES.) Porte de gueules a la face d'argent, chargee d'un lion leoparde et couronnee de gueules et accompagnee de trois tetes de leopards harnachees d'or. deux en chef et une en pointe et pour cimier le lion de 1'ecu, issant d'un armet, morn6, orne de son bourlet et lambrequin aux metaux et couleurs du dit ecu. Fol. 71. Vers, registre 1724, 1725. Pour etablir le recensement des ancetres du savant agronome dont nous cherchons a esquisser 1'his- toire, et a exposer 1'arbre genealogique .que nous 14 retracerons ci-apres, nous disons d'abord que Chris- tophe-Joseph-Alexandre Matliieu do Dombasle , fut le petit-fils de Nicolas Mathieu, ne en 1689, marie a M lle Catherine Plassiard de Dieuze. Anobli en 1724. il occupa successivement les fonc- tions de tresorier de 1'Hotel de Lorraine en 1721. de receveur general en 1737, de grand-maitre des eaux et forets du duche de Lorraine jusqu'a son deces arrive en 1756. Nicolas Mathieu a laisse six enfants dont 1'ame. Joseph Antoine, obtint a sa majorite 1'heritage de son pere et sa charge de graiid-maitre des eaux et forets. II fit 1'acquisition de la terre de Dombasle. et il ajouta a son nom patronymique celui de Dom- basle, puisqu'il etait devenu le seigneur de cette localite par le fait de son acquisition. Ge Mathieu de Dombasle a epouse en 1776 ? Ie21 niai, M lle Marie-Marthe-Charlotte Le Febvre de Montjoye. fille du conseiller du roy; elle mourut en 1791, lais- sant cinq enfants, savoir : MATHIEU DE DOMBASLE (Christophe-Joseph-Alexan- dre), ne le 26 fevrier 1777. L'agronome lorrain. MATHIEU DE DOMBASLE (Marie-Charlotte), devenue 1' epouse de M. de LALANGE (Nicolas-Joseph-Louis) de Crevic, le XXII thermidor an VI. MATHIEU DE DOMBASLE (Marie-Anne-Therese), qui epousa, le VIII thermidor en IX, M. de Lalance (Jo- seph-Gabriel-Henri), de Luneville. MATHIEU DE DOMBASLE (Charles-Francois), ofiicier de ca valerie, demeurant a Nancy, qui epousa M lle Glo- cinde BEKTIER. MATHIEU DE DOMBASLE (Joseph- Antoine) . proprie- taire, epoux de Gabrielle-Celine BERTTER. Chris tophe- Joseph- Alexandre. le fils aine, a epouse le 31 Janvier 1803. Francoise-Julie HUYN, fille de M. Jacques-Dominique HUYN , general en retraite, et de dame Raimonde-Euphrasie GAUTHIER 'DE GIGNE- VILLE, son epouse. M mc Alexand re-Ma thieu de DOMBASLE est decedee a Nancy, IP aoiit 1807, laissant deux enfants, savoir : Joseph - Antoine - Leon MATHIEU DE DOMBASLE. agronome, ne a Nancy, le 10 frimaire an XII. decede celihataire h Port-sur-Sellle en 1836. Et M lle Marie-Charlotte MATHIEU DE DOMBASLE, qui est devenue 1'epouse en premieres noces de M. Busco et en deuxienies noces de M. de MEIXMORON. M lle MATHIEU DE DOMBASLE, fut mariee en 18^6 a M. Amede-Louis-Barthelemy Busco, agronome, qui est decede au Gaire le 19 mars 1835. Laissant, une fille unique, nominee Charlotte-Felicie- -Cornelie Busco, qui epousa le 17 juin 1848 M. Pierre- Esteve PUISSANT DE SUZAINNECOURT , directeur du Penitencier de Gentilly pres de Nancy. M. et M me DE SUZAINNEGOURT ont ete suhitement enleves par une maladie epidemique pendant le mois de septenxbre 1871. Madame est decedee le 13 et 16 Monsieur le 27, M. et M me DE SUZAINNECOURT ont laisse de leur mariage deuxfils. Marie-Edme-Georges PUISSANT et Charles-Marie-Paul PUISSANT DE SUZAIN- NEGOURT, mineurs, ay ant pour tuteur M. le comte DE SUZAINNEGOURT, leur oncle paternel, et pour subroge- tuteur M. DE MEIXMORON MATHIEU DE DOMBASLE directeur de la fabrique d'instruments aratoires fon- dee par son a'ieul. oncle maternel des mineurs. M lle MATHIEU DE DOMBASLE, veuve de M. Busco. decede au Caire le 19 mars 1835, a epouse en secondes noces, a Roville, le 4 Janvier 1837, M. Jean-Baptiste- Charles VAILLANT DE MEIXMORON qui a ete autorise a ajouter a son nom de famille celui de Dombasle. M. DE MEIXMORON-DOMBASLE est decede a Nancy le 31 juillet 1860, laissant de son mariage avec M lle MA- THIEU DE DOMBASLE, un seul fils, M. DE MEIXMORON MATHIEU DE DOMBASLE (Leon-Gharles-Benigne), petit- fils de 1'illustre agronome et son successeur dans la direction de la fabrique d'instruments aratoires qu'il a fondee a Nancy. M me DE MEIXMORON DOMBASLE, f rappee cruellement par la perte de son epoux et de ses deux enfants M. et M me DE SUZAINNEGOURT, s'est eteinte a Nancy, le 21 octobre 1871. M. DE MEIXMORON MATHIEU DE DOMBASLE, fils, est done aujourd'hui le seul representant de MATHIEU DE DOMBASLE. Nous continuous notre biographic, apres avoir \j domie ces notes preliiiiinaires que nous avons jugees interessantes. La revolution compromit les interets tie M. Ma- thieu de Dombasle pere ; il perdit sa place de grand- laaitre des eaux et forets ; mais la vie paisible et modeste qu'il nienait, fit qu'il ne fut pas inqiiiete: il iveinigra pas ; il so tenait el-ranger aux evene- inents politiques de cette epoque. II se livrait entie- rement a la douleur que lui causal t la inort de son epouse, Marie-Marthe-Ghaiiotte Le FeLvre de Mont- L'aine des trois ills de Matnieu de Dombasle derail etre le fondateur de Roville. Alexandre Mathieu de Dombasle etait tres-jeunc quand eclata la Revolution francaise. Aussi on ne tarda pas a 1'envoyer dans un college ; a peine avait-il dix ans qu'il fut place chez les Benedictins de Metz : inais bientot cet etablissement fut ferine et Ton decreta la suppression de tous les ordres religieux ; le jeune hornme a ete contraint d'abandonner le col- lege et de rentrer chez ses parents. Bien que M. Mathieu de Dombasle pere fut reste jusqu'alors dans uiie complete tranquillite et qu'il ne fut pas en butte a des persecutions directes, il jugea prudent de faire comme ses concitoyens en donnant quelques marques d' amour de la patrie, il envoya done son fils a 1'armee du Rhiii comme comptable dans le train des equipages militaires ; le jeune 2 18 Dombasle est rentre dans ses foyers, six iiiois apres. sans avoir pris part a aucune campagne ; mais Robes- pierre avait succoinbe et aver- lui avaient disparu tons soupcons sur la conduite des nobles et des sus- pects. G'est par erreur que Ton a dit que M. de Dombasle avait suivi la carriere des armes ; on u probableinent oonfondu M. Alexandre de Dombasle avec M. Charles de Dombasle, son frere, qui a ete un brillant capi- taine de cavalerie ; mais notre futur agronome n'a jamais ete soldat, il n'a servi que comme employe dans radministration des convois ; ce service n'avait pas encore 1' organisation militaire qui lui a ete donnee depuis. Le jeune Mathieu de Dombasle, doue des disposi- tions intellectuelles les plus heureuses, se trouvait prive, a sa treizieme annee, comme tous les jeunes gens de son age, des ressources d'un bon enseigne- ment et surtout d'un enseignement public : il s'etait forme, pour ainsi dire, de lui-meme uniquement par 1'etude et la meditation. Des ce moment il manifesto un grand desir de s'appliquer a la chimie ; c'est alors qu'il suivit pendant un certain temps les dernieres legons du savant Nicolas, professeur a 1'Universite de Nancy. Apres la nomination de ce professeur a Tecole centrale, M. de Dombasle devint 1'eleve de M. de Haldat. M. de Dombasle suivit toujours avec beaucoup dt 1 to 1 U zele les logons de son mail re ; il s'appliqua surtout aux decouvertes recentes de Lavoisier, si nialhereuse- inent enleve a la societe par la hache revolutionnaire : il se serait certainement distingue dans la ckiniie, s'il s'etait uniqueinent occupe de cette science. Jusqu'en 1800 ou 1801, toutes les bonnes disposi- tions de ce jeune honime et les riches facultes de cstte grande intelligence, resterent sans occupation profitable ; doue d'une nature ardente et enclin a suivre 1'exemple doiiiie par les lionimes de cette epo- que, il eut pu se laisser seduire par la vie des plaisirs. si un grave evenement n'etait venu le rappeler aux etudes serieuses. Profitant d'un moment de paix, apres le traite de Luneville, il fit le voyage de Paris ou, a son arrivee. il fiit atteint de la petite verole. Apres cette affreuse maladie, il eut le visage marque de taches noni- breuses mais peu profondes. Sa sante paraissait etre alteree pour toujours; sa vue surtout etait fort affaiblie. Cette epreuv.e affligea profondement M. de Dom- basle, il devint taciturne et evita le monde ; son gout prononce pour 1' etude lui fit toutefois trouver une agreable consolation dans la meditation et le travail. Ouelques ecrivains ont pense que c'est a cette cruelle maladie que nous devons rapporter son inclination pour la vie des champs, et qu'elle a ete la cause determinante de ses occupations agricoles; il est bien certain que cette existence champetrp a for- _ 20 title cette constitution maladive et lui a permis de s'acquitter des nonibreuses occupations dont tous autres hommes auraient ete accables. Quelque temps apres cette terrible epreuve, le jeune de Dombasle faillit etre victiine d'un autre accident. Dans une pro- menade qu'il faisait en voiture, il fut ren verse par 1'efFet d'un choc violent et les roues lui passerent sur les jambes ; il rec.ut une blessure qui occasionna un raccourcissement de la jambe. Ges atteintes, successi- vement portees a sa constitution, acheverent sur ce \ jeune nomme ce que les soufirances avaient com- menc6 ; son estomac fut menace d'une gastralgie violente ; 1'alteration de sa sante le rendit morose et chagrin. Ge fut apres ces deux evenements malheureux que M. de Dombasle mit dans ses etudes une perseve- rance qui ne se dementit plus, et Ton a raison de croire que la petite verole et cet accident de voiture, nous ont valu Tun des plus grands agronomes de 1' Europe. CHAP1TRE II SON MARIAGE, SON YKTVAr.E (1803-1810). Pour adoucir et dissiper ses peines et* ses preoc- cupations, M. Mathieu de Dombasle pere desirail marier son fils ; il lui proposa la fille d'un ami, et IP 10 pluviose an XI (1803), il epousa M lle Frangoise- Julie Huyn, fille de M. Jacques-Dominique Huyn , ancieii marechal de camp, et de dame Raimonde- Euplirasie Gautliier de Gigneville, son epouse. Gette union fut de courte duree, et apres avoir donne a son mari un fils, M. Joseph- An tome-Leon de Dom- basle. ne le 10 frimaire an XII (2 decembre 1804), et une fille, M lle Marie-Charlotte de Dombasle, nee le 21 nivose an XIII (12 Janvier 1806), M me de Dombasle, la mere, mourut le 6 aoiit 1807, a Villers-les-Nancy. an domicile de M. Mathieu de Dombasle pere. Quelle fatalite ! aux chagrins du passe devait se joindre cette amere douleur. Pendant 1'existence de son epouse, M. de Dom- basle avait poursuivi des etudes nombreuses et reuni une ibule d' observations ; il voulut etudier quelques langues etrangeres et s'appliqua aux sciences phy- siques et naturelles ; il s'occupait avec zele de ohimie agricole. G'est en lisant les livres anglais et allemands, qui traitent de I'agriculture, que s'esl eveille en lui un desir ardent pour 1'entreprise et 1'etablissement d'une industrie agricole. II eut a con- suiter ses maitres en chimie, ses amis et ses compa- triotes dont les nonis sont restes chers a notre cite de Nancy : les savants Braconnot et de Haldat. forti- fierent et eneouragerent les resolutions de leur dis- ciple. Nous voila arrives a 1'annee 1810. M. de Dombasle est age de 33 ans, il est dans la force de 1'age. G'est a ce moment que commence pour lui la vie active et qu'il prepare, dans son esprit, des succes durables ii la branche la plus important^ de la production frangaise ; car. depuis trois ans , il a etudie les uioyens de faire sortir notre agriculture de 1'etat d'in- feriorite dans lequel elle se trouve. II a bientOt re- connu que Tindustrie agricole est ce qui lui man- que, et qu'il est indispensable qu'elle s'initie aux affaires commerciales par rapport a la production des uiaderes premieres que fournit le sol. M. de Dombasle n'a done travaille que dans ce but : en etablissant une sucrerie de bette raves a la porte de Nancy, il a voulu donner 1'exemple d'une exploitation a la fois agricole et industrielle. S'il a 23 souvent, a ce sujet, cite des exemples de 1'agrioul- ture anglaise, c'est que dans sa pensee, pour agir avec prudence et sagesse, on doit autant que possible faire profit des bons exempies, de quelque part qu'ils nous vienneni. ETABLISSEMENT A MONPLAISIR SUCRERIE DE BETTERAVES CHAPiTRE III ('1 SI 0-1 820). Tant de nialhcurs survenus dans un si court intervalle avaient jete, sur 1'existence de M. Ma- thieu de Dombasle, comme un voile dp deuil qui somblait devoir couvrir tout son avenir. Bien des pcrsonnes aiiraient succombe sous ces coups de Tad- ver.site : eh bien ! ces epreuves. contro lesquellcs notve savant a energiquement resisto, 1'ureiit , ]>our lui au contraire Toccasion de s'occuper plus assi- dumeni des sciences physiques et naturelles, pour lesquelles il avail toujours eu beaucoup de gout. II s'appiiqua a la chimie agricole et a I'agi'iculture ; niais bien tot la Iheorie ne suftit plus a son besoin d'action ; la guerre eiitreprise centre 1'Angleterre. et lo blocus continental, lui suggererent la pensee d'ap- pliquer ses connaissances a line Industrie quelconque. Celle de la fabrication du sucre lui parut la plus favorable, puisqu'alors le prix de ce produit etait exorbitant, considere deja a cette epoque comme une substance alimentaire d'un usage indispensable dans tous les inenages. M. de Dombasle connaissait ies essais tentes inl'ruc- tueusement par Olivier de Serre des 1605 ; il savail qu'il avait reussi a produire des jus de betteraves semblables aux plus beaux sirops par leur vermeille couleur, mais il n'avait pu les cristalliser ; ces ten- tatives furent pour notre savant 1'objet de meditations serieuses. II avait aussi suivi le chimiste Margraif dans ses recherches ; et des 1747, la question de la possibility de cristalliser les jus de la precieuse racine. avait fait a cette epoque tin pas si grand que loute indecision paraissait devoir cesser. C'est alors qu'il crut mettre a protit les connaissances qu'il avail acquises en chimie et 1' encouragement que lui don- nait le savant Braconnot, son maitre en cette science. Le 4 deceuibre 1810, il acquit par un contrat regu de M c Marchal, notaire a Nancy, de M. et M me Cba- lon, le petit domaine de Monplaisir, situe sous le Montet, pres du village de Vando3uvre ; il etait alors uniquement compose d'une habitation de culture ot de 90 ares de jardin. G'est ainsi que les habitants de 27 la viile de Nancy virent avec la plus vive satisfaction s' clever a la porte cle la cite urie Industrie nouvelle sur laquelle on fondait de grandes esperances ; leur curiosite etait d'autant plus nalurelle que cette fabri- que, organisee sur une grande echelle et avec des precedes nouveaux, etait 1'une des premieres de cette importance. A son doinaine insui'tisant, M. de Dombasle joignit bientot de grandes constructions ; il fit 1'acquisition d'eaux abondantes qu'il conduisit a 1'usinc. Enfin, en 1812 et 1813 notamment, il arrondit sa culture en ajoutant aux terrains qu'il possedait deja sur Villers, differentes pieces acquises sur M. Blaise Nicolas et autres. M. Villemie nous fail coimaitre dans sa notice sur I'agriculture francaise, qu'en menie temps que M. de Dombasle se signalait au monde industriel par cette bardie tentative, il debutait dans la car- riere de publiciste par une brochure intitulee : Analyse des eaux naturelles par les react i fs ; il fai- sait venir de 1'etranger les instruments qu'il vou- lait utiliser dans sa culture de betteraves et com- mencait les admirables travaux de mecanique agricole que sa inort seule devait interrompre (1) ; par un singulier basard, ce fut dans cette meme 1 Ce Jut a Monplaisir en 1812 quo M. de Honibasle tit niontcr p^r M. Hoffmann pore, mecanicicn a Nancy, la premiere machine a hattrf le? israins: ce tut la premiere batteu*e qui parut dans le pays. 28 _ annee qu'un autre agronome, M. le couite de Gas- )> parin, publia son premier eerit sur le croisement cles races, et que le capitaine Bella, mis a la re- traite pour cause d'infirmites , rejoignit sa fainille en Savoie et y aclieta sa petite metairie dont 1'ex- ploitation linit par decider de sa carriere agricole. La destinee de ces trois hommes a ete bien dilie- rente. Neaninoils, comme ils out tous les trois, par des moyens dilferents, exerce sur la marclie dp iiotre agriculture une influence considerable , ce rapprochement doit frapper tout le monde. Les evenenients politiques qui survinrent en 1814 ot 1815, detruisirent ii leur naissance les belles espe- rances que Ton avait congues de 1'etablissement de la sucrerie de Monplaisir ; le blocus continental cessant. les sucres etrangers reparurent en France et lirent sur iios places une concurrence ruineuse aux sucres de betteraves. Aussi M. de Dombasle, pour cette rai- son, dut-il fermer son usine a 1'exemple de tous les fabricants du continent. (-cs rovers do fortune s'accomplissaient, qmuid le 25 novembre 1810 inourut a Nancy, M. Josepli- Antoine Mathien de Dombasle pere, ancien grand- maitre des eaux et forets : il inourut de vieillesse el non pas du chagrin que lui avait cause la position de son fils, comme le pretend M. Villerine. Le partage de la succession de M. Mathieu de Dombasle pere a ete fait le mars 1817 entro ses cinq enfants, suivant 29 ucte reru de M 1 ' Marchal. notaire. M. Charles-Joseph- Alexandre Mathieu do Dombaslc a participe a ce par- tage, il a de plus conserve son usine de Monplaisir jusqu'au 2 fevrier 1828, epoque a laquelle il 1'a transmise a M. Louis Lejeune . negotiant a Nancy, par acte passe devant le meme notaire. II faut done conclure de cette longue possession, quo M. Mathieu de Doinbasle Ills aine, n'etait pas au moment de la fermeture de son usine dans une ruine si complete, que la fortune de sonpere s'y trouvat elle- ineine compromise, et que pour cette raison, ce pauvre vieillard ne put resister longtemps a ce coup imprevu. (Telles sont les expressions dont on s'est servi). II v a certainement exageration dans ce recit. M. de Doinbasle a essuye des pertes iniportantes sans doute. puisqu'il avait des sirops et des sucres en provision pour un gros capital ; et que de six francs les 500 grammes, prix courant dans les annees 1811, 1^ et 13, ils etaient tombes a soixante centimes apres la chute de 1' empire et la cessation du blocus. II faut admettre que tout ce qu'il a fait dans cette entreprise a tourne en pure perte; mais il y a loin de la a une ruine totale de rindustriel et a 1'atteinte portee a la fortune de son pere. D'ailleurs. un homme de la valeur de M. de Dom- basle ne peut janiais etre ruine et ce qui 1'a prouve plus tard. ce sont les marques de vives sympathies et eH) d'adhesions empressees qui lui onl ete doimees par ses concitoyens et les grands proprietaires lorrains quand il tut question de 1'etablissement do Roville. Un auleur qui a essay e d'ecrire la vie de M. de Dombasle , semble le blamer an sujet de 1'appre- eiation qu'il a faite des libertes comuierciales ? relati- vement a la fabrication des sucres de betteraves. dans deux opuscules par lui publics sur les sucrerios : il a avarice qu'il avail oublie dans ses ecrits , que toutes les libertes sont soeurs et solidaires , el qu'il etait etonnanl que lui, dont le cceur etait cependant si liberal, se fut montre Firreconciliable adversaire des libertes industrielles, par la raison que 1'inva- sion des sucres etrangers avait cause sa mine en 1815. Que le fail particulier se transforme a ses yeux en regie generate , et cette catastrophe le persuada que toute niarchandise elrangere elait pour la France, e4, a tout jamais. une dangereuse ennemie. Nous ne partageons pas le sentiment exprime par I'ecrivain ; suivant nous, non seulement il n'est pas exact, il est ineme choquant. En effet, ne serait-il j^as odieux de penser que M. de Dombasle, conser- vant un amer souvenir des evenements politiques qui ont cause la ruine de sa sucrerie de Monplaisir. aurait en raison de ses interets particuliers froisses. s public 1'expression d'une conviction autre que cello qui depuis long-temps fermentail dans son esprit. __ 31 __ Non. ce .serait une grave erreui- que de le croire. M. de Donibasle a parle comnie 1'Apotre de 1'agricul- ture. II savait que T Industrie du sucre de betteraves etait necessaire a son developpement et a son avenir, sans se preoccuper de 1'atteinte qu'elle pourrait porter a nos colonies ou a notre marine marchande : il lui etait perniis de croire que le gouvernement serait, un jour ou 1'autre, dispose a rompre les entraves qui arretaient le progres industriel et qui nuisaient a des interets beaucoup plus considerables, ceux du deve- loppement de 1'industrie agricole et de la richesse Rationale. Enfin, M. de Dombasle savait ce qui se passait dans le Nord, il etait imbu de 1'idee que la produc- tion de la betterave, devait etre 1'im des plus grands progres de 1' agriculture nioderne. II appreciait cette production parce qu'elie est une des plantes les plus utiles de quelque maniere qu'on 1'envisage, soil qu'on considere 1'excellence et 1'abon- dance de sds produits, attendu que sa culture permet de reculer les memes semailles dans la serie des assole- ments, en donnantala terre une heureuse et favorable preparation pour recevoir les semences de froment et des autres cereales. II savait aussi que cette question preoccupait peu nos administrateurs, et c'est pour cette raison que dans son petit ouvrage, sur la fabri- cation du sucre de betteraves, il dit : Au lieu de s'appliquer a stimuler et feconder tous les germes do la prosperite iuterieure, il parait plus conve- rt nable a un grand nombre de personnes, de s'occu- per de iios stations maritimes dans les deux Indes )> et de reglenients pour nos consulate. La reputation de M. de Dornbasle etait faite en France coimne a 1'etran.ger. En s'eloignant de son pays natal, il aurait pu obtenir une belle position, il ne 1'a pas voulu ; il aimait trop 1'agriculture pour IIP pas chercher avec elle un avenir brillant et digne-de ses grandes connaissances ; il ne quitta pas son pays et fit profiler ses concitoyens des lumieres qu'il avail acquises par un long travail. En 1817, M. de Dombasle vint se iixer a Nancy, li etablit sa demeure au faubourg Saint-Pierre,- an n 47 (maison de feu M. le docteur Boppe) : il voulu t gouter un instant, dans cette retraite, le repos qui lui etait bien necessaire, apres avoir subi de si cruelles epreuves; il ineditait, il enlretenait avec Hoffmann .pere, des conferences sur la mecanique agricole et sur les dispositions a prendre pour le perfectionnemeiit de tel on tel instrument de culture ; il publiait des brochures sur la question des grains, des lialles, des boulangeries et des appro visionnements de reserves, sur la fabrication du sucre de betteraves et sur la fabrication des eaux-de-vie, de grains et de pommes de terre; il adressait des articles aux journaux, aux recueils sciendfiques ; il donnait ennn du niouve- inent a la march? progressive de Tagriculture ; il 33 disposail cette grande lutte , cette tache considerable qu'il voulait s'imposer et qu'il recherchait avec ar- deur, dans la fondation d'un etablissement comme Roville. G'est de la sorte que notre savant entendait gouter ce repos indispensable a une sante debile , ebranlee par Men des peines. En effet, dans ces deux periodes que nous venons de decrire, M. de Doinbasle avait perdu 1'heritage de la charge de son pere, il avait supporte deux maladies, perdu son epouse en 1807, sa fortune et son usine en 1815; puis, en 181G, la mort lui enlevait son pere dont les tendres conso- lations auraient ete si necessaires a sa douleur. ETABLISSEMENT DE L^COLE DE ROVILLE GHAPITRE IV. (1821.) La grande epoque de M. de Dombasle, celle qu'il a illustree, commence en 1821. La publication du Calendrier du Bon Cultivateur, ses annales, 1'inven- tion et la construction de la charrue qui porte son nom, 1'etablissement de 1'ecole de Roville, la fon~ dation de sa fabrique d'instruments, les concours et ses conferences scientifiques,. tout a commence a cette epoque. G'est done a la ferme de Roville qu'il faut se trans- porter , pour suivre la marche de ces progres et saisir les developpements qui ont ete donnes a Tart agricole par le celebre agronome dont nous esquis- sons 1'histoire. G'est la qu'il s'est constamment preoccupe, dans ses travaux et dans ses nombreux ecrits, de faire sortir notre agriculture de 1'etat d'inferiorite ou elle se trouvait comparativement a celle de nos voi- sins. II ne faut pas s'etonner des raisons qui 1'ont engage a traduire sir John Sainclair. Thae'r et autres ; 36 il a voulu connaitre intimement leurs decouvertes et les resultats de leurs efforts , afin de signaler dans ses ecrits les bons exemples produits par 1'agriculture anglaise et allemande, qui etaient superieures a la notre sur Men des points. G'est alors qu'il crea ces ateliers d' instruments aratoires auxquels il doit la plus grande partie de la popularite qu'il s'est acquise et qui, certainement, ont contribue,. plus que ses ecrits, a developper en France, ainsi qu'a 1'etranger, le gout de la mecanique agricole et a encourager 1'usage des instruments perfectionnes. M. de Dombasle mettait sa confiance et son plus grand espoir dans le fonctionnement des instruments nouveaux ; aussi disait-il : La charrue est dans tous les lieux la premiere base de la rich'esse pu- blique Le paturage n'est que d'un interet secondaire , en tant qu'il s'exerce sur des sols incultes et la charrue est demeuree par tout rnai- tresse du champ de bataille. ROVILLE Roville-devant-Bayon est un modeste village du canton de Haroue, pose au pied d'un coteau, sur la rive gauche de la Moselle et sur la route de Metz a Besangon. Depuis I'etablissenient du chemin de fer qui met Nancy en communication directe avec Bayon, Charmes et Epinal , ce village n'est plus visite que par de rares voyageurs qui le traversent pour se rendre dans les Vosges ; s'il ne jouit plus de la frequentation et de la physionomie actives d'autrefois, il ne perdra jamais la renommee que lui a donnee M. de Dombasle. Le site est agreable et riant, dans cette partie de la vallee de la Moselle, qu'encadrent de nombreux coteaux plantes de riches vignobles. Le petit village dont nous parlons n'est pas reste inconnu , comme 1'ont pretendu quelques ecri- vains, jusqu'a 1'epoque ou 1'etablissement de 1'ecole d'agriculture lui a donne sa celebrite. Deja en 1770, 1'intendant de Lorraine, M. de la Galaisiere, cherchait a y rapprocher des terrains divises, pour y faciliter la culture, de fagon que toutes les parcelles possedees 38 par un proprietaire pussent 6tre reunies dans la meme section ; il choisit, pour mettre son projet a execution, trois territoires des environs de Neuviller : celui de Roville fut du nombre. Ainsi, quelques annees avant la naissance de 1'il- lustre agronome qui devait y resider et y pratiquer la science, Roville recevait deja les bienfaits d'une conception heureuse de 1' esprit humain pour les progres de 1' agriculture. La presence de M. Mathieu de Dornbasle en cette localite, les legons pratiques et theoriques qu'il y a donnees, les reunions irnportantes de savants et de gens de lettres qui y ont eu lieu pendant vingt ans, ont fait dire avec raison que Roville etait un veritable lieu de pelerinage scientifique et agricole. G'est apres avoir ete appele" a presider la Societe centrale d' agriculture de Nancy (4 novembre 1850) 7 que M. de Dombasle, ne desesperant pas de son ge- nie industriel et de son activite, tourna serieusement ses vues vers 1'agriculture, dont il s'etait deja occupe dans les cultures de betteraves qu'il avait faites a Monplaisir sous le Montet, pour ralimentation de sa labrique de sucre. Ge desir de fonder et d'organiser une ferme modele s'est naturellement fortifie dans les reunions qu'il pre'sidait, par ses rapports plus frequents et plus in times avec les cultivateurs. G'est done des cette epoque qu'il songea a 1' exploitation d'un grand do- 39 maine dans le voisinage de Nancy, et notamment a celui de Roville, dont le proprietaire etait M. Ber- tier. Des relations furent etablies a ce sujet, elles durerent peu, car une transaction devait etre promp- tement conclue puisque la famille de M. Bertier etait alliee a celle de M. de Dombasle (1). Le prefet de. la Meurthe etait alors M. le comte Alban de Villeneuve Bargemont, economiste tres- distingue, jouissant d'une grande reputation, et qui temoignait de 1'amitie et une grande estime pour M. de Dombasle ; aussi, des qu'il connut son projet, s'empressa-t-ilde lui faciliter les moyens de semettre a la tete d'une exploitation rurale. M. de Villeneuve, s'entremettant amicalement dans les negotiations ouvertes afin d'obtenir un bail, pro- posa un projet de souscription et d'adhesions de grands proprietaries, afin de reunir les capitaux necessaires a 1' exploitation, et de donner a I'oeuvre nouvelle, toute 1'importance qu'elle comportait en lui imprimant un caractere special ; il sollicita , en faveur de son illustre protege, le concours de S. A. R. le due d'An- goulenie. Tous les hommes devoues aux progres de 1' agricul- ture s'empresserent d'offrir leur cooperation effective et la Societe financiere de Roville fut fondee, moins en vue d'une operation lucrative, que dans 1'inten- (1) C'est le IS fevrier 1821, que M. Bertier fit a M. de Dombasle la premiere offre de son domaine. 40 tion de procurer an departenient de la Meurthe, uno ferine modele et de fournir a un estimable compa- triote, de nouvelles occasions de Men meriter de son pays. Telles sont les expressions flatteuses insere'es dans le bail de Roville qui fut definitivement signe le .25 juillet 1822. La profession de cultivateur, konoree aujourd'bui, ne 1'etait guere a 1'epoque ou M. Matbieu de Dom- basle prenait a bail la terre de Roville; la position de fennier n'etait pas considered, elle etait gene'ralement abandonnee aux prole taires des campagnes et a In classe inferieure de la population. Que Ton se figure 1'etonnement de tous, quand on apprit qu'un bomme de science, qui avail deju une certaine celebrite, un membre de la noblesse fraii- caise se faisait fermier de M. Bertier, de ce tribun aux mcEurs austeres. Aussi, la nouveaute d'une situation semblable fit- elle sensation a 1'epoque de la restauratioii et sous un gouverneinent aristocratique; mais le progres de- vait suivre son cours ; les nobles efforts d'hommes devoues coopererent a son extension ; le bail signe par M. de Dombasle le 25 juillet 1822, devait contri- buer certainement pour le plus grand bien des interets agricoles a fixer sur Roville la curieuse attention du public, en attendant que 1'ecole qui devait y etre fon- dee, flit 1'etablissement celebre, ou les jeunes gens 41 des plus grandes families viendraienl se former ii 1'etude de Texperieiice et de la raison. M. de Dombasle ne pouvait pas entreprendre 1' ex- ploitation de la ferme de Roville, sans le concours pecuniaire d'ainis qui lui fourniraient une par tie du capital necessaire a 1'entreprise, puisque les evene- ments politiques de 1815, 1'avaient presque ruine en aneantissant sa sucrerie de betteraves. Domine par Tainour de la science, il attachait pen de prix au lucre , an benefice , a 1'argent ; sa satis- laction etait grande, quand, avec les resultats de 1' ex- ploitation du sol, il se trouvait en situation de conti- nuer son ceuvre ; aussi, des que ses finances le lui permettaient , employait-il les produits oblenus par la culture, en amelioration des terres et en essais nouveaux pour le perfectionnement de 1'art agricole. On ne dut done pas s'etonner que M. de Dom- basie realisat si peu de profit dans une culture di- rigee cependant avec sagesse et intelligence ; on ne vit que les resultats facheux, mais inevitables, des operations faites a titre d'experimentation. En cela il se conforinait aux intentions des souscripteurs , qui avaient impose a 1'etablissenient de Roville, la inis- )> sion de faire toutes les experiences qui sembleraient dc la plus grande importance, pour I' amelioration yi'/if'rale de I' agriculture du pays. N'est-ce pas un grand merite deja pour M. de Dombasle, d' avoir traverse vingt annees d' experience _ 42 et bornes pour sa personne. Sa parole etait toujours religieusement ecoutee par eux, et cela etait d'au- tant plus remarquable, qu'une tendance prononcee au scepticisme formait le trait le plus caracteris- tique de 1'ecole de Roville. Avant Mathieu de Dombasle, la France avail eu ses observateurs judicieux et ses grands ecrivains en agronomic. Des homines d'une grande valeur ont ecrit sur 1'agriculture avant et en meme temps que le fermier de Roville, mais aucun n'est parvenu a exercer une influence aussi grande en demontrant theoriquement et pratiquement 1'avantage des instru- ments perfectionnes et la science du cultivateur. Nous avons dit que 1'ecole de Roville a ete celebre ; ce qui le prouve, d'une part, ce sont les relations (1) que 1'illustre professeur a entretenues avec les sommi- tes de France et de 1'etranger, au sujet de ses legons si s&rieuses et si instructives , d'autre part c'est le nombre des eleves de tous les pays qui sont venus y chercher la science dont ils ont fait leur profit et a 1'aide de laquelle ils sont devenus des hommes im- portants. M. de Dombasle n'a cependant pu realiser le desir qu'il avait souvent exprime, et qui consistait a voir la ferme modele s'augmenter d'une seconde branche (1) M. de Meixmoron Dorabasle possede la copie de plus de douze mille lettres en reponse a toutes les demandes qui etaient adressees a M. de Dombasle par les hommes les plus illustres du monde. 48 d'instruction ; ainsi, a cote de 1'Institut agricole, il desirait posseder une ecole d'industrie qui aurait ete frequentee par les pauvres enfants, comme celle que M. de Felleinberg, qui connaissait M. de Donibasle, avait etablie a Hoffwyl ; elle fournissait annuellement, non-seulement les domestiques les plus laborieux et les plus intelligents, mais aussi un grand nombre de sujets tres-recberclies par les proprietaries de la Suisse et de 1'Allemagne. L' ecole de Roville a ete frequentee par un grand nombre d'eleves, comme on le verra par la liste ci- dessous qui est cependant bien incomplete. La repu- tation du savant professeur etait deja si repandue lorsqu'il fit publier 1'ouverture de ses cours, que quarante-cinq eleves vinrent an debut se ranger autour de la chaire du inaitre ; en 1833, plus de deux cent cinquante y sont venus de tons les departements, et, lorsqu'eii 1842, on dressa une liste definitive des nouveaux membres de la Societe Rovillienne, on vit figurer deux cent quatre-vingts noms nouveaux, parmi lesquels plusieurs sont devenus les familiers et les liomnies eminents de 1'agriculture frangaise. Nous ne vouloipts pas dresser un tableau de 1'etat Onancier de Roville ; il avait ete dit en principe que l'etablissement etait une ecole experimentale ; des lors on ne devait aligner que des depenses ; cependant le savant agronome qui, dans les premieres annees, ne faisait qu'etudier son sol et se livrer a des semailles 49 a titre d' experience, a du eprouver des pertes an- nuelles qui se sont elevees de 10 a 11,000 francs, mais ces pertes n'etaient que le resultat de 1'organi- sation, et bientot les recoltes devinrent abondantes et fructueuses, elles donnerent des benefices impor- tants, puisqu'il est certain que les cinq dernieres annees produisirent un benefice de 23,100 francs; ces chiffres prouvent que M. de Dombasle, instruit par- ses nombreuses experiences, etait dans la bonne voie et qu'il aurait realise de grands avantages s'il etait reste plus longtemps directeur de cet etablissement. La fabrique d' instruments aratoires a sans cesse donne des benefices. La comptabilite de Roville a toujours ete tenue d'une maniere reguliere, severe et correcte ; tous les renseignements, qui etaient consignes sur un livre, devenaient parfois tres-u tiles a 1'administration ; d'a- bord comme moyen d'ordre et de bonne gestion, ensuite comme moyen de direction dans 1' ameliora- tion des precedes. M. de Dombasle ne comprenait pas que 1'idee de tenir compte des operations agricoles ne se fut pas presentee aux cultivateurs, il n'attribuait cette negli- geance qu'a 1'ignorance et au defaut d'instruction. II n'est pas possible, disait-il, qu'on n'apergoive pas bientot les inconvenients qui resultent d'un manque absolu d'ecritures, lorsque les precedes de 1'agriculture s'ameliorent et lorsque Ton commence 4 50 a sentir que 1' exploitation des terres, de m$me que toute autre entreprise industrielle , exige 1'emploi d'un capital qui existe au debut de la gestion et dont il ne reste plus rien avant la fin de 1'annee, parce qu'il a ete transforme en b6tail, en instruments ara- toires, en grains employes comme sentences ou con- sommes dans le menage; ces depenses doivent se reproduire par 1'effet des travaux executes sous forme de produits divers, de fumiers, de culture et d'ameliorations du sol, dont le prix doit etre recu- pere dans un temps plus ou inoins long. Pour I'homme qui ne tient pas de comptabilite, cette distribution de son capital d'exploitation est cou- verte du voile leplus impenetrable, et il est impos- sible qu'il se rende compte de 1'etendue des besoins que pourra entrainer la suite de ses travaux. G'est ainsi que M. de Dombasle donnait la legon a ses eleves de Roville en vue de la necessite de tenir des comptes reguliers pour les operations agricoles comme pour toutes les autres industries. M. de Dombasle s'appliquait surtout fc demontrer a ses eleves qu'il ne suffit pas toujours, pour faire un bon cultivateur, de posseder les theories agricoles, les doctrines qui reposent sur 1'application a 1'agri- culture de la chimie et des sciences naturelles ; il indiquait encore qu'il est indispensable de connaitre 1'execution manuelle que certains travaux exigent, comme les labours, les semailles, le fauchage, etc. Si- ll recoinmandait 1' etude de la inecaniquc et surtout de la mecanique agricole qui devait faire connaitre les lois du mouvement, des forces accelera trices et de la transmission du mouvement. II considerait cette etude comme indispensable aux jeunes gens qui, dans 1'avenir, auraient 1'intention de faire usage des instruments mecaniques perfectionnes ; et il recommandait aux cultivateurs desireux d'em- ployer ces instruments, tels que faucheuses, faucil- leuses, grands semoirs a cheval, etc., de se familia- riser d'avance avec le jeu de leurs diverses parties, avec la maniere de demonter et de remonter une roue, un engrenage, les lames des faucilleuses, les cuillers et les godets mobiles des semoirs ; ces me- canismes, disait-il, sont parfois tres-simples , mais pour qu'ils fonctionnent bien, il faut avant tout que la personne qui les dirige se soit donne la peine de les etudier. Voila les bons preceptes qui etaient donnes a Ro- ville, aussi ont-ils ete mis a profit par la plupart des jeunes gens distingues qui faisaient partie de cette ecole; et, en effet, nous remarquons que quelques- uns de ces eleves sont devenus des personnages eminents, des fonctionnaires d'une grande capacite, des membres de llnstitut de France, des directeurs de fermes-ecoles, des deputes ou des membres de 1'Assemblee nationale, de grands proprietaires don- nant sur leur domaine, 1'exemple des ameliorations agricoles possibles. ba- il est incontestable que 1' agriculture, si longtemps delaissee, a fait un pas immense depuis le commen- cement de notre siecle, et notamment depuis 1'etablis- sement de 1'Institut de Roville que Ton devait a 1'e- nergie et a la haute capacite de MatMeu de Dombasle ; a propos de ces ameliorations introduces dans nos cultures depuis cinquante annees, nous citerons ce passage de 1'appreciation que fait M. Leonce de La- vergne, dans son ouvrage sur 1' economic rurale de l'6tat de nos cultures de 1790 a celui d'aujourd'hui. Arthur Yung voyageait alors en France pour se rendre compte des progres agricoles de notre pays, il traversait en 1'annee 1790 nos plus pauvres cam- pagnes. Mon Dieu, disait-il, dans son langage original, donne-moi patience, pour voir un pays si beau, si favorise du ciel, traite si mal par les hommes. Aujourd'hui, fait observer M. de Lavergne, il ne dirait pas tout a fail la m&rne chose, ou du moins il ne pourrait le dire que des portions les plus arrierees de notre territoire ; on pourrait lui montrer des pro- vinces entieres aussi bien cultivees que sa chere Angleterre, et partout les elements du progres prets ^ 6clore. A qui devons-nous attribuer la plus grande part de ces ameliorations? a Mathieu de Dombasle et a son ecolc, de Roville. La mort, en frappant cet homme illustre, a fait perdre a la Meurthe et aux pays voisins, un etablissement qui etait de la plus grande utilite dans notre region de 1'Est. Notre departement s'honorait , a juste titre , de posseder un institut agricole, non-seulement parce qu'il devait sa fondation a un lorrain, dont la me- moire nous sera toujours chere, mais encore parce qu'il fut la premiere institution d'agriculture etablie en France. Notre departement, d'ou sont partis de si bons exeinples, devrait-il se trouver desherite aujour- d'hui et assimile aux regions les plus arrierees ? Si notre voix etait assez puissante, nous reclame- rions avec instance et avec raison pour que 1'Institut de Roville nous fut rendu. 3L.ISTE DE MM. LES MEMBRES DE LA SOC1ETE ROVILL1ENNE MM. Abord (Charles), a Autun (Saone-et-Loire) ; 4832. Adamowicz (Florian de), a Saint-Die (Vbsges) ; 1839. Alamartine (Laurent), a Varennes-sur-Theche (Allier) ; 1833. Andre (Louis), a Assy (Aisne) ; 1831. Andriot (Camille), regisseur de la terre de Gevrolles (Cote-d'Or) ; 1855. Andriot (Charles), a Leffonds (Haute-Marne) ; 1841. Arnim (Anton-Fridmund-Nepomuk, baron d'), a Baerwald (royautm: dePrusse); 1840. Arthus (Nicolas), an chateau de Vauluisant (Yonne) ; 1835. Anbin (Hippolyte), a Bessan (Herault) ; 1842. Andrea de la Boissiere (Theodore), a Penlen-Kallo, ert Plourin (Finis- lere) ; 1840. Baillet (Henri), a Abbeville (Somme); 1831. Balliano (N. de), a Bukarest (Valachie); 1831. Barascud (Ferdinand-Louis), a St.-Aftrique (Aveyron) ; 1839. Bardin (Charles), a la Coliniere (Loiret) ; 1833. Bargignac (Louis-Marie-Acliille), a Chazelet (Indre) ; 1829. Barrault (Alexis), quai Saint-Pierre, 25, a Metz (Moselle) ; 1855. Barthel (Antoine), chez M. Ch. Abord, a Autun (Saone-et : Loire); 1851>. Barthelemy (Louis), a Liepvre (Haut-Rhin) ; 1842. Barthes (Eugene-Scevola); a Mazamet (Tarn) ; 1834. Batiston (Marie-Francois-Eugene), au Fort-Louis (Bas-Rhin) ; 1857. Baudenon (Pierre), a Epoissottc (Cote-d'Or) ; 1837. Bauder (Adolphe-Auguste), a Stuttgard (Wurtemberg) ; 1832. Belaire (Jean), a Ande-la-Roche (Allier) ; 1834. Berault (Francois-Toussaint), rue du Midi, n 22, a Vincennes; 1837. Bergasse (Jean-Louis), a Varages (Var) ; 1830. Berlier (Adolphe-Theophile), directeur d'^conomie a Ghymos, comi(a( dp Neutra (Hongrie); 1832. Bernache* fils, a Diou-sur-Loire (Allier); 1830 56 MM. Bertrand (Marie-Joseph-Auguste), a Chalons-sur-Marne (Marne); 1828. Bizard (Charles-Eugene), a Cirey-sur-Blaise (Haute-Marne) ; 1841. Blanc (Ferdinand), a Rives (Isere); 1830. Bobee (Ernest), a Chenailles (Loiret); 1827. Boirot (Charles), a Chamboirat (Allier); 1839. Boissiere (Ernest-Valleton), a Audenge (Gironde); 1835. Boizet (Jean-Baptiste), a La Palisse (Allier); 1832. Bonne (Louis), a Senozan (Saone-et-Loire); 1832. Boode (Theophile), a Saint-Omer (Pas-de-Calais); 1826. Boucher (Adolphe), chez M. Serva, a Barmont (Cher); 1826. Bouchu (Paul), a Longuay (Haute-Marne); 1826. Bracqueinont (Arthur de), a la Grange-Neuve (Dordogne); 1842. Brisset (Dominique-Frederic), a Etrepagny (Eure) ; 1854. Bruat (Andre), a Grand- Villars (Haut-Rhin); 1833. Brnchard (Adolphe de), a Nieul (Haute-* Vienne) ; 1851 . Bruet (Joseph-Charles-Luc), rue Porte-d'Ouche, a Dijon (Cote-d'Or) ; 1855. Brunet (Jules), a Verrieres (Cher) ; 1832. Cabrieres (Jean-Francois-Gaspard de), a la Roque (Aveyron); 1830. Camboulan (Gaspard-Saint-Simon de), a Villefranche (Aveyron); 1835. Castes (Jean), a Auterrive (Gers); 1857. Cesbron (Charles-Edmond), a Tout-le-Monde (Maine-et-Loire) ; 1832. Cezan (Leon), a la Sauvetat (Gers); 1839. Chamborre (Claude-Louis), a Macon (Saone-et-Loire); 1829. Champeaux (Savinien de), a Autun (Saone-et-Loire) ; 1832. Chapelon (Toussaint), au chateau de Ratour (Haute-Garonne); 1838. Charnay (Benoit), a Saint-Nizier-sous-Charlieu (Loire) ; 1839. Charpentier(Gabriel-Urbain), a la Motte-Champ-Roses (Seine-et-Marne ) : 1837. Charpentier (Louis), a la lerme de Volvault (Cher) ; 1840. Chanmont (Dieudonne), a Loro-Montzey (Meurthe); 1841. Cbavant (Albert-Eleonore), a Monlfleur (Jura); 1841. Chenou (Edme-Armand-Marie), a Saint-Amand (Nievre); 1852. Cicambelli (Tomaso), a Prato (Toscane); 1833. Clavcloux (Robert), a Moingt (Loire); 1841. Clayeux (Louis), aux Gouttes (Allier); 1838. Clayenx (Eugene), a Saint-Pourcain-sur-Sioul (Allier); 1839. Clinchant (Jules), rue Tete-d'Or, 14, a Metz (Moselle); 1840. Coche (Vincent-Louis), directeur de la ferme-ecole de Saint-Imiez de la Batie (Isere) ; 1842. MM. Cocquebert (Loiiis-Florimond), a Goudlancourt (Aisne); 1834. Cornn (Adrien), au chateau d'Hories (Gironde); 1853. Cosnac (Christophe-Louis, vicomte de), a Beynac (Correze); 1837. Cote (Jean-Marie), a Savigny (Rhone); 1839. Courbey (Jean-Baptiste-Marie) , a Courcaire (Haute-Saone) ; 1840. Cournol (Edme-Victoire-Hippolyte), au Bruel (Loiret); 1827. Creux (Jules), a la Bordonnette (Suisse); 1837. Dahirel (Henri), a Kerel en Credin (Morbihan); 1832. David (Emmanuel), a Cugny-Kosciuszko (Seine-et-Marne) ; 1826. David (Auguste), a Belabre (Indre) ; 1831. Davy (Jean), a la Butte (Manche); 1841. Decenciere (Charles), rue du Four, 8, a Bourges (Cher); 1841. Defoulenay (Aristide-Pierre), au Pont-de-Chargy (Cher); 1838. Degaulme (Hyacinthe), a Oey (Meuse); 1840. Dejoux (Elphege-Antoine), a Savigny (Cote-d'Or); 1836. Delbeck (Constant), a Autruche (Ardennes); 1842. Delmas (Etienne-Jean-Theophane), a Lachau (Correze); 1842. Delpecb (Gustave), a Villefranche (Aveyron); 1834. Demouzon (Hyacinthe-Felix), a Thimonville (Moselle) ; 1852. Derrien (Edouard-Charles), rue Saint-Clement, 81, a Nantes (Loire- Inferieure); 1833. Desjobert (Amedee), a Bieux (Seine-Inferieure) ; 1826. Destelle (Felix), au Pujet (Var); 1854. Destelle (Lucien), au Pujet (Var) ; 1855. Devay (Joseph-A.), a Conde (Seine-et-Oise) ; 1827. Devoluet (Alphonse), officier au 10 e regiment d'artilierie, a Metz (Mo- selle); 1835. Dornau (Hippolyte), a Island (Yonne); 1841. Dosseur (Alfred), aux Vendues-Lantagcs (Aubc) ; 1829. Drouot (Antoine), a Butgnemont (Meurthe); 183'.). Dubois (Edouard),) rue de Navarinc 40 & A j ( s mme); 1841. Dnbois (Flavien, ) Dubois-Berthelot (Charles-Augusle-Marie), au chateau de Bois-Bcrthc- lot (C6tes-du-Nord); 1837. Ducharne (Emile), a Montaigu-le-BIin (Allicr); 1835. Ducrocq (Edouard), a la Boussiere (Deux-Scvres) ; 1853. Duffourc (Victor), a la Peyrusse (Ointal) ; 1828. Dumont (Auguste), a Catenoy (Oise) ; 1850. Da Plessis (Adrien), a Nyon (Suisse); 1841. Dupre (Charles), a Paris; 1831. S8 MM. Dnrand (Benoit), a Mayeny (Mayenne); 1832. Dutil (Eugene), rue Neuve, 5, a Versailles (Seine-et-Oise) ; 1841. Faget (Joseph), chez M. le comte de Grisony, a Rozes (Gers); 1850. Fawtier (Joseph-Clarys), a Velaine-en-Haye (Meurthe); 1830. Ferrand (Francois), a Villers-Vaudey (Haute-Saone) ; 1842. Ferte (Laurent-Ferdinand), a Mont-Remboeuf (Aisne) ; 1840. Flagelle (Louis de), a Pont-Aven (Finistere); 1835. Flobert, chez M. Bucaille, proprietaire a Pernant (Aisne); 1841 . Foerster (Joseph-Antoine), a Conde (Seine-et-Oise); 1828. Fricaud (Nicolas-Lazare), a Marisy (Saone-et-Loire) ; 1834. Gaillot (Nicolas), a Lantilly (Nievre) ; 1839 . Galkowski (Francois), a la fabrique de produils chimiques d'Epinal (Vosges);1837. Galland (Nicolas-Joseph-Bazilc), a Nancy (Meurthe); 1837. Gandon (Adolphe), rue du faub6urg Saint-Jacques, 28, a Paris; 1831. Gantheret (Claude), a Beaune (Cote-d'Or); 1828. Garigae nine (Gustave), rue du Puits, a Strasbourg (Bas-Rhin) ; 1832. Garot (Pierre), au chateau de Belbeuf (Seine-Inferieure) ; 1839. Gantbier (Alphonse-Ant.-Joseph), a Loudeac (C6tes-du-Nord) ; 183H. Gay (Augustin), a Excideuil (L'ordogne) ; 1838. Gay (Francois- Victor), a Cousance (Jura); 1842. Geffroy (Jules), a Viessoix (Calvados) ; 1836. Gerard (Michel-Nicolas), a Blincourt (Oise) ; 1832. Gervais (Prosper), a Nancy, 1832. GirvaKPedre de), a Boussenois (Cote-d'Or); 1835. GcBriz (Wilhelm), a 1'Institut royal agronomique de Hohenheim (Wr- temberg); 1836. Gourdon (Alexandre-Louis-Napoleon), a Aizenay (Vendee); 1850. Graff (Maurice), a Csepin, en Esclavonie; 1839. Grandjean (Emmanuel-Gabriel), a Moulins (Allier); 1829. Grecourt (N. Letellier de), au chateau de Grecourt (Somme) : IH32. Grison (Edouard), aux Merchines (Meuse) ; 1842. Gruau (Aim6), a la Borde (Indre); 1835. Gruzewski (Jaroslas;, a I'lnstitut royal agronomique de Grignon (Seine- ct-0ise);1838. Gaerard (Charl-es-Elienne), a Chambenoist (Seine-et-Marne) ; 1841. Guichard-Belost (Pierre-Charles-Benoit-Gustave), a CAuny (Saone-cl- Loirc); 18'37. Goillemin (Antoine-Louis), a Armecy (Saone-el-Loire) ; 1834. Gaillin (Victor-Constant), a Bourg (Ain); 1838. MM. Guillot (Charles), a Vinde (Marne); 1826. Guyet (Benjamin), quai des Lances, a Morlaix (Finistere) ; 1837. Guyot (Jules), a Damraartin (Haute Marne) ; 1833. Halm (Eugene-Edouard), a Ensisheim (Haut-Rhin); 1835. Hardyau (Alexis-Jacques), a Pile Sainte-Catherine (Cotes du Bresil) : 1852. Hecqnet d'Orval (Pierre-Emile), a Port-le-Grand (Somme) ; 1859. Hennequin (Adrien), a Mancy (Moselle) ; 1835. Henry (Gaspard), 1 _. , Henry (Hector) , ( rue de la CharUe ' 4 ' a L V n > 1859 ' Hogard (Joseph), a Rufiec (Indre); 1833. Hory (Eugene), a Morey (Haute-Saone) ; 1842. Im Thurn (Jean-Henri), au chateau de Castel (Suisse); 1834. Jonescou Pitar (Johan), a Jassy (Moldavie); 1839. Julien (Louis), a Septemes (Isere); 1833. Kaufler (Adolphe), a Fouligny (Moselle); 1841. Kcenig (Frederic), a Oggersheim (Baviere rhenane) ; 1838. Krateros (Christophoros), a Bukarest (Valachie); 1827. Labachelerie (Jean-Baptiste-Alexandre), au chateau de Lavergne (Haule- Vienne) ; 1836. Labaille (Frederic-Louis de), a Paray-le-Monial (Saone-et-Loire); 1833. Labrosse (Charles-Philippe), a la Neuveville-sur-Montfort (Vosges) ; 1833. Lacomme (Claude), a Saucy (Cote-d'Or) ; 1833. Lalaubie (Auguste de), a Aurillac (Cantal) ; 1834. Lalo (Eugene), a Aubigny (Pas-de-Calais); 1840. Lambot (Jules-Francois), a Aups (Var) ; 1838. Lamotte (Ambroise-Faisant), a Cosse-le- Vivien (Mayenne); 1838. Lapiconnerie (Ambroise), a Magnac (Haute- Vienne) ; 1832. Lariviere (Charles de), aux Petites-Armoises (Ardennes); 1842. Laroche (Ferdinand-Catineau), a Paris; 1833. Latour (Charles de), a Varenne-PArconce (Saone-et-Loire); 1835. Lavocat (Nicolas-Louis), a Saint-Dizier (Haute-Marne) ; 1858. Lelong (Victor-Jules), a Levainville (Eure-et-Loir) ; 1838. Lelong (Emile-Zacharie), a la ferme de la Folie (Eure-et-Loir); 1838. Le Pontois (Marie-Charles-Joseph), a Lorient (Morbihan) ; 1836. Le Pontois (Philippe-Eugene), a Lorient (Morbihan) ; 1838. Lescale (Alfred de), a Neuville-sur-Ornain (Meuse); 1834. Lezaud (P.-L.), rue Pont-Herisson, 4, a Limoges (Haute- Vienne), 1H13. Lhomme (Louis-Pierre), au Fresnay-Ie-Gilmcrt (Eure-et-Loir); 1840. 60 MM. Liege d'Aunis (Edouard du), rue de la Tannerie, a Abbeville (Somme) ; 1829. Ligeret (Jacques), a Montigny-sur-Armancon (Cote-d'Or); 1854. Lobeillat (Jean-Leger), chez M. Oscar Leclerc, a Sadrac (Correze); 1842. Loubeyre (Pierre-Hilaire), a Lugarde (Cantal) ; 1839. Lovering (Frederic), a New-York (Amerique septentrionale) ; 1859. Mairesse (Jean-Baptiste) , a Neuvilly (Nord;; 1839. larescaux (Cesar), a Salperwick (Pas-de-Calais); 1831. Harin-d'Arbel (Victor), a Fontainebleau (Seine-et-Marne) ; 1830. Martin (Jean-Claude-Francois), a Saint-Marcel (Haute-Saone); 1839. Martin'Marest (Adolphe), a Crouy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne); 1841. Mathelin (Leopold de), a Messancy (grand duche de Luxembourg); 1855. Mativon (Auguste), au Petit- Vernau (Cher); 1840. Maussire (Pierre-Florenlin), a Pontcey (Haute-Saone) ; 1842. Mauzaise (Narcisse), a Chazay (Eure-et-Loir) ; 1839. Mazeyrac (Jean-Geraud-Mareelin), a Gines (Correze); 1842. Meilheurat (Maxinie), a Saint-Christophe (Saone-et-Loire) ; 1835. Meixmoron-Dombasle (Jean-Baptiste -Charles Vaillant de), a Nancy (Meurthe); 1842. Mennier (Edouard), a Moulins (Allier); 1835. leyer (Louis-Charles), a Rouffach (Haut-Rhin); 1829. Michael-Basilios, a Bukarest (Valachie) ; 1826. Michaux (Gustave), a Courtenot (Aube); 1837. Mieczkowski (Auguste), a Orchowo (Prusse) ; 1840. Molin de Teyssieu (Alfred), a Castelnau-de-Bretenou\ (Lot); 1837. Moll (Louis), professeur au Conservatoire des Arts et Metiers, a Paris : 1835. Mollot (Franfois-Nicolas-Jules), a la ferme de Pincourt (Haute-Marne) ; i840. Monseignat (Hippolyte de), a Rodez (Aveyron); 1830. Montagut (Marc-Francois-Guillaume), au Chambon (Dordogne) ; 1836. Moriceau (Jules), sur la Fosse, Maison dorw, 34, a Nantes (Loire-In- ferieure) ; 1832 Moufle (Andre), aux Gaudions (Loir-et-Cher) ; 1853. Moulan (Henri- Joseph-Walthere), a Liege (Belgique); 1836. lousset (Auguste-Claude), a la Boube (Allier) ; 1855. Mugnier (Jean-Nicolas), a Cirey (Cote-d'Or) ; 1834. Nicolesco (Slaurace-Alexandre de), a Bukarest (Valachie); 1859. MM. Houalhier (Paul-Gabriel-Francois), a Brignac (Haute- Vienne) ; 4835. Noualhier (Jeremie), a Limoges (Haute-Vienne) ; 1834. Nourrisson (Leonce-Claude-Barbe-Bonaventure), a Gray (Haute-Saone); 1829. Olavarria (Jose-Ramon de), a Bilbao (Espagne); 1836. Onesti (Pietro), directeur de 1'etablissement agricole, a Certaldo (Tos- cane) ; 1834. Pajot (L6on), a la Chatre (Indre); 1833. Paleologue (Gregorios), en Moree; 1827. Parriaui 'Maurice), au chateau de Chermont (Allier); 1829. Paulus (Louis-Mathieu-Vindeling-Ignace), a Hochfelden (Bas-Rhin) ; 1837. Peres (Joseph), a 1'Isle de Noe (Gers) ; 1838. Pen-in (Charles), a Vinde (Marne) ; 1832. Perrin (Laurent -Auguste), a Talmay (Cote-d'Or); 1834. Petit (Charles), a Champagne (Seine-et-Oise) ; 1840. Petitjean (Jules), a la ferme de la Papeterie (Haute-Marne) ; 1839. Pigeard (Gaspard), a Bergerac (Dordogne); 1832. Pilinski (Constantin), chez M. de Saint-Germain, rue des Bourdon- nais, 1, a Versailles (Seine-et-Oise); 1859. Pinson (Damas), a Dercy-sur-Serre (Aisne); 1830. Piron (Edouard), a Daon (Mayenne); 1842. Poestch (Gustave), a Coethen (Allemagne); 1831. Poutot (Jean-Baptiste), a Champlitte (Haute-Saone); 1830. Poylecot (Vincent-Adrien), a la ferme de Dalvet (Cher); 1840. Pradel (Eugene), a Marze (Cantal); 1838. Pretot (Auguste), a Viviers-lez-OlFroicourt (Vosges) ; 1853. Purwinski (Antoine), a 1'ecole royale veterinaire d'Alfort; 1857. Puthaux (Eugene), a Verriere-sur-Bas (Ardennes); 1859. Pnymori (Armand), au chateau de Migliacciaro (Corse); 1852. Quivy (Etienne), a Maubeuge (Nord) ; 1841. Rabatel (Pierre), a Virieu (Isere) ; 1835. Raclot (Amedee), a Aujicourt (Haute-Saone); 1839. Ravet-Falconnet (Alphonse), a Clairvaux (Jura); 1840. Ravier dn Magny (Jean-Marie-Benoit), a Sarry (Saone-et-Loire) ; 1833. Razimbaut (Joseph), a Nantes (Loire-Inferieure) ; 1830. Remond (Francois), a Mailleroncourt-Charette (Haute-Saone) ; 1838. Reudelhuber (J.-V.)j a Lambsheim (Baviere rhenane) ; 1859. Revel (Jean-Adrien-Bonaventure), rue des Forgerons, 93, a Aurillac (Cantal); 1857. 62 MM. Reymond (Andre-Cadet), a Revel (Isere); 1835. Rieffel (Jules-Antoine), directeur de I'etablissement agricole de Grand- Jouan (Loire-Inferieure) ; 1828. Rodat (Adrien), a Olemps (Aveyron); 1829. Rouleau (Isaac), a Pe're' (Charente-Inferieure) ; 1830. Roullet (Francois), a Sompt (Deux-Sevres) ; 1836. Rzazewski (Stanislas), a Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe); 1840. Salnt-Didier (Hector de), a Chatel (Loire) ; 1838. Salmon (Lucien), a Brabois (Meurthe); 1827. Salomon (Pierre-Francois), aux Villerots (Saone-et-Loire); 1839. Scherer (George-Michel), a Francfort-sur-le-Mein; 1855. Schliessmann (Leonhardt), a Oberroth (Wurtemberg) ; 1841. Simon (Jean-Baptiste-Numa), a Rochechouard (Haute-Vienne); 1842. Simon La Raside (Jules), a Rochechouart (Haute-Vienne); 1841. Sondry (Joseph), rue Mably, a Quimper (Finistcre); 1838. Stanb (Jean), a Schrenfeld, quartier de la Poudrc-d'Or (He Maurice); 1841. Stroh (Frederic), a OtUviiler (Bas-Rhin); 1840. Sybonrg (Victor de), a Villard-le-Grand, en Vailly vSuisse); 1839. Teillard (Benoit), a Chissey (Saone-et-Loire); 1831. Thibaudat (Joseph), a Poiseux (Nievre); 1835. Thuret (Auguste de), a Clermond-Ferrand (Puy-de-D6me) ; 1837. Tirel (Armand), a Montanel (Manche); 1841. Toche (Jules), a Nantes (Loire-Inferieure) ; 1850. Tourneux (Victor), rue du Bac, 100 (bis), a Paris; 1840. Vacher (Henri), chez M. le marquis de Tardy, a Roannc (Loire); 1842. Varillat (Jules), a Sarno (Royaume de Naples); 1855. Vernay (Eugene), a Drace ( Rhone) ; 1838. Verrollot (Louis), a Brienon (Yonne); 1850. Vidard (Leopold), au Dorat (Haute-Vienne); 1838. Viellet (Antoine), a Gy (Haute-Saone) ; 1840. Viguerie (G.-C.), rue du Vinaigre, a Toulouse (Haute-Garonne) ; 1835. Vildex CF.), a Croze (Saone-et-Loire); 1834. Villard (Jean-Auguste-Prosper), a Marciat (Saone-et-Loire); 1839. Villepoix (Paul-Olivier-Gustave de), & Eu (Seine-In ferieure) ; 1858. Villiaumc (Dominique-Francois), a Longeville-lez-Saint-A void (Moselle) ; 1828. Virotte (Numa-Emile), a Montaigu-le-Blin (Allier); 1835. Vittu (Charles), a la Ronxiere (C6tes-du-Nord) ; 1839. Walchnowski (Stanislas-Hippolyte), a Nancy (Meurlhc); 1840. 63 MM. Wartelle (Armand-Felix), a la ferine de Varastre (Seine-et-Marne) : 1839. Weydert (Bernard-Fortunal), a Berg ,'province de Luxembourg) ; Youssouf-Effendi, au Caire (Eg)pte) ; 1831. Zeyssolff (Louis), a Nancy (Meurthe); 1832. En publiant aujourd'hui le nom des inenibres de la Societe Rovillienne, nous pensons etre agreable aux anciens eleves qui vivent encore. Nous sommes con- vaincu que nous ranimons dans leur coeur un souve- nir qui leur est cher et qui a toujours fait le charme de leur existence. Quoi de plus agreable, en effet, que ces douces reminiscences du jeune age ou tout etait beau, souriant et plein d'esperance. ETABLISSEMENT DBS ATELIERS DE ROVILLE GHAP1TRE V. (Janvier 1823.) ETABLISSEMENT DBS ATELIERS POUR LA FABRICATION DES INSTRUMENTS ARAT01RES. Eiifin , an mois de Janvier 1823 ; cette fabrique d'instruments ameliores , objet de si grandes preoc- cupations, paraissait aux yeux du grand agronome une chose si imperieuse el si importante qu'il decida deiinitivement la creation a Roville d'un atelier de construction. En meme temps il lit part de sa deter- mination a la Societe centrale d'agriculture de Nancy, et lui exprima les belles esperances qu'il concevait d'un etablissement de'ce genre; nous reproduisons cette lettre dans le present cbapitre. Depuis 1810, comme nousravonsditprecedemment, M. Mathieu de Dombasle meditait rinstallation d'une 5 66 fabrique d'instruments d' agriculture perfectionnes, et deja, dans cette meme annee, il fut le premier a eta- blir dans son usine du Montet , de concert avec M. Hoffmann pere, mecanicien a Nancy, cette mer- veilleuse machine a battre les grains qui devait plus tard hater la besogne de nos cultivateurs, tout en leur apportant une economie de temps et d'argent. G'est ainsi que M. Mathieu de Doinbasle commeiiQa, dans ce petit atelier, la construction de cette charrue perfectionnee qui devait plus tard remuer le sol dans toutes les parties du rnonde ; il fit, en commen- cant, les instruments les plus utiles : la charrue sans avant-train a versoir en fonte, 1'extirpateur a sept socs, le rayonneur a neuf socs, la houe a cheval, la petite herse triangulaire, la charrue a deux versoirs en fer forge et le semoir a brouette. II annonce 1'ouverture de sa fabrique en publiant une petite notice sur la valeur de ces instruments et notamment sur le merite de la charrue sans avant- train; les 14 et 15 juin 1824, une reunion agricole se tenait a Roville ou une lutte etait engagee entre divers agriculteurs du pays cultivant, les uns avec leurs charrues anciennes, d'autres nianiant 1'araire Donibasle ; le prix fut decerne par les commissaires a M. Ghatelain d'Haussonville, qui avait laboure son lot avec une charrue de la fabrique de Roville atte- lee de deux chevaux seulement. M. de Dombasle repondait avec bienveillance a 67 toutes les questions qui lui etaient adressees par le plus humble, conime par le plus richede nos cultivateurs, il y mettait une complaisance et une bonhommie par- faites, son style etait simple et coulant, mais grave et serieux; quand il parlait de sa charrue, c' etait avec feu et precision, il voulait imprimer dans 1'esprit des autres, cette idee dominante chez lui et bien vraie du reste, que la force reelle, indomp table et indes- tructible , la veritable moralisation du pays , la source la plus assuree, comme la plus pure de sa richesse, se trouve dans la classe agricole et dans 1' agriculture, pour laquelle la France lui paraissait emineniment favorisee , par son sol , son climat si varies et enfin par le gout instinctif de son intelli- gente population (1). M. de Dombasle s'attachait d'abord a 1'inst rumen t. perfectionne qu'il avait invente, a cette charrue qui devait symboliser les travaux du grand agronome. Au sujet de cette charrue, nous avons juge a propos de reproduire ici une lettre qu'il ecrivait le 31 mars 1822 a un cultivateur de la con tree pour le convaincre que 1'avant-train est une piece nuisible ou tout an moins inutile. Par votre lettre du 22 fevrier dernier, vous me dites, Monsieur, qu'un charron offre de vous cous- truire une charrue sur le modele des miennes, mais en y ajoutant un avant-train. Vous me demandez (1) Fa\vtier. ' 68 mon avis sur ce changenient. Vous ine dites aussi que vous avez vu labourer une charrue sans avant- train construite sur le modele des miennes; que cette charrue laboure bien avec deux chevaux sans les trop fatiguer, et que c'est cela qui vous a en- gage a vous adresser a ce ckarron pour lui en demander une semblable. En travaillant sans relache depuis cinq ans a per- fectionner cet instrument, je me suis attache sans doute a donner a chacune de ses parties la forme la plus avantageuse; ainsi le soc, le versoir, le coutre, la haie, etc., ont, je crois, les proportions les pkis convenables pour diminuer le tirage et faciliter un bon labour; mais ce n'est pas dans tout cela qu'il faut chercher son principal inerite ; son caractere essentiel, la cause principale pour laquelle elle n'exige que la nioitie de la force de tirage ne- cessaire aux charrues du pays, c'est quelle ria pas d'avant-train. Ajoutez-y deux rouelles, vous la denaturez en- tierement, Vous en faites une charrue mediocre, preferable peut-etre a la charrue ordinaire , mais fort inferieure a la charrue simple. II m'est demontre depuis longtemps par le rai- sonnement et le calcul, qne 1'avant-train augmente necessairement la resistance de la charrue ; cette verite est egalement demontree par 1' experience de tous les pays ou Ton fait habituellement usage de 69 charrues sans avail t- train. On pent maintenant s'en assurer sur plusieurs points de notre departement. car quelques charrons out deja reussi a iniiter les charrues dont je fais usage, et partout ou elles ont ete bien construites, on a observe les meines resul- tats que j'avais obtenus, c'est-a-dire qu'indepen- damment d'une diminution de moitie dans la force necessaire au tirage, la charrue simple, attelee de deux ou trois chevaux au plus, et conduite par un seul nomine, presente encore quelques autres avan- tages; on a remarque qu'elle est certainement plus facile a conduire pour celui qui a quelque habi- tude de la manier, habitude qui peut s'acquerir en deux ou trois attelees. qu'elle fait des lournees beaucoup plus courtes, qu'elle laboure les deux extremites du champ aussi profondement que le milieu, ce qui est impossible avec la charrue a avant-train ; qu'elle laboure bien plus pres le long des haies, des arbres, des fosses, que la terre n'est pas petrie par les pieds des chevaux comme avec la charrue ordinaire. Maintenant, Monsieur, je vous demanderai quel motif il peut y avoir, pour le cultivateur qui a ob- serve ces avantages, a ajouter un avant-train a cette charrue puisque 1'avant-train rend la charrue plus chere, les reparations plus frequentes et plus dis- pendieuses; il faut done un motif plus ou nioins grave pour faire desirer ce changement. Pense-t-on 70 que, par cette addition, la charrue pourra marcher avec un attelage moindre? non sans doute. Groit-on qu'avec un avant-train la charrue sera plus facile a conduire? Qu'on le demande a ceux qui ont con- duit seulement pendant huit jours la charrue simple bien construite. Tous diront que le conducteur ne fait pas le quart des efforts qu'exige la charrue a avant-train. Grain t-on de n'avoir hesoin que de deux chevaux? ce qui 6te tout pretexte au gargon laboureur d'avoir avec lui un aide, avec lequel il puisse causer/et prendre une prise de tabac. L'idee d'aj outer un avant-train a la charrue simple ne, viendra jamais a un homnie qui aura conduit pendant quelque temps une charrue de ce genre. II est bien evident que cette idee n'est autre chose qu'un reste de 1'habitude qu'on a dans ce pays de voir toujours une charrue accompagnee de deux rouelles. On a vu une charrue qui presente des avantages reels , evidents ; on a juge que cela dependait de quelques dispositions particulieres dam le corps de la charrue, de la maniere d'ac- orocher la chaine de tirage a la haie, etc. On a voulu ceder quelque chose a 1'habitude et on a pense qu'elle ne uiarcherait pas inoins bien en y ajoutant un avant-train. Mais ce n'est pas cela, je le repete, c'est au bout de la haie qu'il faut ckercher le secret de la faciUte de la marche de cette charrue ; le bout de la hale na d' cvppui sur rien; voila la cause essentielle de tons les avantages qu'elle presente. Gelui qui lui don- nera un appui quelconque, gatera 1' instrument et perdra la plus grande partie de ses avantages. L' experience demontrera cette verite a ceux qui en feront 1'essai, comme elle me 1'a demon tree a moi- meme. Quant aux charrons et aux inarechaux, beau coup d'entre eux peuvent avoir plusieurs motifs pour engager les cultivateurs a aj outer un avant-train a la charrue simple; d'abord, un instrument peu couteux dans sa construction et qui exige tres-peu de reparations, ne peut guere etre de leur gout; ensuite , la charrue sans avant-train est bien plus delicate qu'une autre a construire; il faut s'assu- jettir bien plus rigoureusement a des proportions exactes; tout charron n'est pas de taille a faire une bonne charrue simple , et si elle n'est pas tres-bien faite, elle ne va pas du tout. II est assez naturel, dans ce cas, que 1'ouvrier ait 1'idee d'y ajouter un avant-train; la charrue qui ne pouvait pas aller sans avant-train . marchera bien alors ; seulement, elle exigera un, deux ou trois chevaux de plus, selon qu'elle est plus ou moins mal construite; mais jamais une charrue bien faite n'aura besoin d' avant-train. Vous concevez bien, d'apres cela, Monsieur, que Tadoption de la charrue simple doit eprouver des 72 difficultes , d'abord de la part des gargons labou- reurs , qui craignent de s'ennuyer aux champs en >- y allant seuls , et ensuite de la part des ouvriers cons true teurs. Tout 1'avantage de cette espece de charrue est pour le cultivateur; mais cet avantage est tellement reconnu aujourd'kui, que je ne doute pas que 1'usage ne s'en etende rapidement. D'ail- leurs , les charrons qui auront assez d'adresse pour reussir parfaitement dans cette construction, y trouveront aussi leur interet; chacun s'adressera a eux et ils feront quatre fois plus de nouvelles char- n rues qu'ils ii'en auraient fait d'anciennes. Recevez, Monsieur, etc. Nous avons reproduit cette lettre inedite des ou- vrages de/M. de Dombasle, parce qu'elle donne une idee des legons du Maitre ; c'est un specimen qui te- moigne 'de cette bonte , de cette bienveillance pour convaincre un cultivateur egare et le mettre dans le chemin de la verite. M. de Dombasle. coinprenant 1'avenir des instru- monts perfectionnes dans.un pays comnie le notre, essentiellement producteur de cereales. et prevoyant que les ouvriers agricoles et la main-d'ceuvre feraient un jour defaut, a obei a une vocation toute particu- liere en s'attacbant, des 1810, a 1'etude du perfec- tionnement des instruments de culture ; ainsi, c'est deja en 1820 qu'il a apporte des modifications a la rharrue beige dite de Brabant , 1'un des meilleurs 73 modeles de cette epoque: c'est a ce sujet qu'il rec.ut de la Societe royale d' Agriculture une grande medaille. C'est des ce moment qu'il se preoccupa de la crea- tion d'une fabrique d'instruments et d'outillage de culture. II ne tarda pas a ouvrir a Roville de veritables ateliers, ou il suivait tres-attentivement le travail et 1' execution des instruments; il s'appliquait a recon- naitre 1'usure des ferrements; il cherchait a en dimi- nuer le frottement et le tirage; il est incontestable que , sous le rapport de la forme , de la legerete et de la bonne confection, M. de Dombasle s'est acquis une grande reputation comine constructeur. Nous reproduisons ici la lettre par laquelle il an- nongait 1'ouverture de ses ateliers; elle est da tee de Roville le 20 avril 1823 : ~ Tous les homines qui out observe de pres 1'etat de 1'agriculture en France, ont pu se convaincre qu'un des genres d' amelioration qu'elle reclame le plus vivement, et qui doit exercer le plus d'in- fluence sur ses progres dans 1'avenir, est 1'adoption generale des instruments perfectionnes que 1'indus- trie a appliques aux diverses operations de la culture du sol , afin de rendre ces operations plus parfaites et moins couteuses. Du moment OIL la direction de I'Etablissenient agricole modele etabli a Roville m'a ete confiee, j'ai senti qu'il ne suffisait pas, pour atteindre pronipte- 74- ment le but auquel je devais tendre, d'adopter 1'usage de ces instruments dans 1' exploitation, niais qu'il fallait aussi mettre les cultivateurs qui pour- raient etre disposes a en faire 1'essai, a portee de se procurer des instruments d'une bonne construc- lion, a des prix moderes; car la difficulty de les faire construire ou la crainte, trop souvent fondee, qu'ils ne soient pas propres a 1'usage auquel on les destine, forme certainement un des plus puissants obstacles qui empechent les cultivateurs d'en adop- ter 1'usage. Tels sont les motifs qui m'ont determine a joindre a 1'etablissement agricole de Roville, des ateliers ou Ton construit tous les instruments qu'on y em- ploie et ou Ton peut en fournir aux personnes qui desirent les experimenter. La reunion d'une fabrique de ce genre a une exploitation rurale m'a paru presenter des avan- tages nombreux , non-seulement sous le rapport de la confiance que doivent naturellement inspirer des instruments dont chacun peut voir journellement 1'emploi, ainsi que de la facilite qu'ont les per- sonnes qui desirent en adopter 1'usage, d'apprendre a les manier dans 1'exploitation meme , mais aussi sous le rapport du perfectionnement des instru- ments , lorsque la ferme et les ateliers de construc- tion sont sous la meme direction on fait avec faci- lite el promptitude 1'essai de tous les changernenls _ 75 qu'indique Inexperience journaliere de la culture : un instrunient nouveau est apprecie a sa juste va- leur avant d'etre propose au public, parce qu'on a commence par le soumettre a des epreuves variees et longtemps repetees. Je previens ici que je ferai construire dans mes ateliers les seuls instruments que j'emploie habi- Incitement dans la culture et dont les avantages me sont connus par unc longue experience. On n'y trouvera pas ce lini d'execution qu'on pourrait sou- vent appeler luxe. Je ne chercherai jamais a faire dire : voila un instrument bien fait ; niais je tache- rai qu'on puisse toujours dire : voila un bon ins- trunient ; e'est specialement aux cultivateurs prati- ciens que je les destine et non aux amateurs de collections, et c'est sur le sillon que je desire qu'on les juge; au reste, ceci n'exclut pas une certaine proprete d'execution, mais je ne chercherai pas a la porter plus loin qu'on ne pent 1'obtenir de bons ouvriers de la campagne, et je n'oublierai pas qu'un des premiers iiierites d'un instrument d'agri- culture , est la modicite du prix qui ne peut pas se concilier avec le fini du travail pousse au-dela d'un certain point : le premier objet dont je me suis occupe, c'est la construction des charrues, le pre- mier et le'plus important de tous les instruments * d'agriculture. -Le succes avec lequel j'ai applique la charrue 76 sans avant-train, a versoir en fonte, a la culture des terres de diverses natures du domaine de Ko- vilie, a depasse toutes les esperances que je pou- vais concevoir ; les memes charmes sont employees part-out, partout elles executent un travail aussi parfait qu'on pent 1'attendre de la nature et de la situation de chaque piece, et partout elles pre- sentent sur la force du tirage et par consequent sur la depense du labour, une economie de rnoitie en comparaison des cliarrues a avant-train, travaillant dans le meme sol. L'interet avec lequel les cultivateurs des envi- rons viennent examiner ce travail, I'etonneraent qu'ils ternoignent, 1'empressement avec lequel ils cherchent a se procurer des charrues sernblables, tout me fait croire qu'il ne faut pas tres-longternps pour que la revolution soit complete, et pour qu'un avant-train de charrue devienne chose rare dans une grande partie du departement de la Meurthe. M. Mathieu de Dombasle avait parfaitement raison quand il affirmait que sa charrue fait plus de besogne, que la traction en est plus facile ; ce qui 1'a prouve tout d'abord, c'est que le cultivateur qui 1'a precede a Roville, employait 35 chevaux a la culture de ses terres, tandis que lui faisait beaucoup plus de travail avec six bons chevaux et neuf boeufs d'une taille moyenne; or, on sait que 1'economie d'animaux de 77 traits comme celle des bras, est une chose des plus iinporlantes dans une exploitation. Ainsi le savant agronome realisait toutes ses espe- rances , et le grand reve de sa vie , en etablissant sa vaste culture a Roville, et en y joignantune fabrique d'instrunients perfectionnes ; il a voulu demontrer 1'efficacite de cette reunion des deux exploitations, afin que les nombreux etrangers qui visitent souvent des etablissements modeles, puissent verifier le tra- vail et le fonctionnement des charrues et des autres instruments perfectionnes. II faut le reconnaitre, I'illustre professeur avait pres- senti 1' influence que 1'art mecanique, applique aux travaux de la ferme, devait exercer sur les progres agricoles, sa perseverance et sa probite lui auraient acquis une grande fortune commerciale , si son exis- tence s'etait prolongee. La reputation de M. Mathieu de Donibasle comme constructeur, date de 1'epoque a laquelle il a trans- porte a Nancy sa fabrique de Roville (1839), a cette date, la petite usine qui n'avait eu d'abord d'autre but et d'autre ambition que de fournir de bonnes charrues aux cultivateurs du voisinage fut singulie- rement agrandie a Nancy, car alors, chacun voulait posseder une charrue Dombasle (1), le succes ne fit (I) Le nom de Donibasle a fini par se confondre avec sa charrue, que dans la contree on appelle une Dombasle, et cetle expression instinctive de la reconnaissance publique a popularise le nom du grand 78 que stimuler les efforts chi consciencieux constructeur qui ne cessa d'apporter a son instrument toutes les ameliorations que la pratique des agriculteurs distin- gues lui signala. Si nous ne craignions de fatiguer nos lecteurs au sujet des instruments aratoires, nous pourrions nous etendre sur 1'histoire des machines agricoles sorties des ateliers de M. de Dombasle ; rnais nous n'en parlerons qu,e pour classer cette Industrie, heureuse invention du Maitre , comme 1'une des grandes causes de la prosperite de notre agriculture. De 1823 a la fin de 1839, les ateliers de Roville avaient satisfait aux besoms de son exploitation agri- cole et" aux demandes qui lui etaient adressees par les cultivateurs du departenient ; mais , a partir de 1840 , ces demandes se succederent dans une telle propor- tion, qu'il ne lui fut plus possible d'y satistaire avcc sa modeste fabrique. Pour donner une idee de la renommee acquise aux instruments fabriques a Roville depuis cette epoque , nous placerons, sous les yeux de nos lecteurs, le mouvement progressif de la fabrication des instru- ments el do lour ^q>edition tant a 1'Interieur qu'a 1'Etranger. agronomc, j usque dans le plus petit haineau, ou 1'on n'a jamais cntendu parlor de ses travaux et dc ses ecrits, et 1'on ignore toujours qucl (-t;iii et quand vivail ce Dombasle, donl le noin esl soiivent rappele par ceux qui sans le connailrc profitcnt S(JR M MANUSCRIT DE i,M TKi i; Far CH DE MKIXMORON DK DOMBASLE >on Petit-Fits. Traite d'agriculture, 4 vol. in-8. Paris, chez Mme veuve Bou- chart-Huzard, rue dc TEperon, 7, et a la librairie agricole, rue Jacob, 26, 1861. Le 5" volume de cet ouvrage, fort in-8 de 654 pages, traite uniquement de la comptabilite agricole et des considerations de grand interet qu'y attachait M. Mathieu de Dombasle. M. de Dombasle a aussi public dans le Bulletin du Bon Cul- tivateur, recueil agronomique de la Societe centrale d'agriculture de Nancy, quantite de rapports sur des questions agricoles et no- tarament sur les travaux executes a Roville au moyen des instru- ments perfectionnes de sa fabrication. TABLE DES MATURES PHKFACK 7 L'HAPITRE I. Sa naissancc, sa jeunesse 1777 a 1803 .. . M Note nobiliaire de doin Ambroise Pelletier. 13 II. Son rnariage, son veuvage (1803 a 1810K. 21 HI. Etablissement a Montplaisir d'une sucrerie de betteraves (4810 a 1820; 24 IV. Etablissemenl de 1'ecole de KOVII.I.G (1821;. 35 V. Etablissement des ale!ier> de KOVII.I.E (1823) ; son retoiir (18*2) ; sa moil (1843) 65 VI. Funerailles, discours (31 decembre 18V-5"'. 85 VII. Souscription pour ("erection d'un monu- ment (1844).. 91 VIII. Inauguration de ia statue (7 sept. 1850). . . 99 IX. Honneurs decernes a MATIUEU DF. DOMRASLE. 103 X. Ouvrages publics par le grand agronome . . 109 Ses o?u\res posthumes publiees parson petit- lils, M. Cb. de Meixmoron-Dombasle . 117 L'nprimerie Nauceieuur . 5 , faubourg Stanis.:i>. UNIVERSITY OF CALIFORNIA LIBRARY Los Angeles This book is DUE on the last date stamped below. Form L9-Series 4939 PLE^gE DO NOT REMOVE THIS BOOK CARD S a a a B S u M a s a H ts u tt M a it University Research Library TV Jtt 1 o:- i!C f __J