IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 ^la la ■tt lii ■2.2 -^ Ml U l.l I 6" FhotograiJiic Sdences Corporation 4(^ ■1>^ <^ ^. ;\ 23 WIST MAIN STMiT WIISTH.K.Y. MSM (71«)t72-4S03 '^ ^ *^, ^ ^ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Instituts for Historical Microreproductions / institut canadien de microrsproductions historiques Tachnical une Bibliographie NotM/NotM tachniqifM «t bibiiographiquM Th« Institut* ha« attamptad to obtain tha bast original copy avallaMa for fllmlng. 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[Liinr^i »iT®^!L m DES * ^-' .-"■"-■■-,_ - QUÉBEC, 14 Mai 1868. ¥»^: i \ • [LinnT^i [pmir(D»iL[ DES IPeres k (Quatrième €auk '§xémiâ h QTJEBEO. jmmu, par ta JfH$erUorde de OUu et ta Oraee du 8t, aUge ^poêloliquet jirek€fBeqme «t Eve^iuê de ta JProHnee Buteaiastique de Ç^uelue, A tous les EccléaiaitiqueSt aux Communautés religieuses de Pun et de Vautre sexe, et à tous les fidèles de la dite Province, Salut et Bénédiction en Notre'Seigneur. Le grand Apôtre, écrivant à son cher disciple Timothée, et en sa personne à tous les évèqnes dn monde, lui donne ces avis importants : '* Je vow conjure *' au nom de Dieu le Père et au nom de Jésus- Christ son Fils^ qui jugera les << vivants et les morts, lorsqti'il viendra en Védat de sa gloire et quHl paraîtra " comme le souverain monarque du monde : je vous conjure de vous acquitter ** exactement de tous vos devoirs : prêchez la parole de vie, ne vous lassez point " de tannoncer à temps et à contre-temps / enseignant, reprenant, priant, " menaçant, mais toujours avec patience et avec une doctrine irrépréhensible. . . , " Veillez, travaillez, soufrez, remplissez la charge d'un bon prédicateur de " V Evangile et tous les devoirs de votre ministère J" ( II. Tim., IV. 1 . . .) C'est pour accomplir ce grand devoir, Nos Très Chers Frères, que, non contents de vous adresser souvent la parole dans nos diocèses particuliers, nous unissons aujourd'hui nos voix dans une lettre pastorale commune. Car le souvenir du terrible jugement dont nous menace le grand Apôtre, ne nous permet de négliger aucun des moyens propres à vous faire mieux comprendre — 2 — Timportance des avis que nous avons à toiib donner. Et en écoutant ce qae nous avons à vous dire, n'oubliez pas que nous vous parlons par ordre de Dieu le Père, et de JéatU'Chritt le Filt^ qui doit un jour juger lea vivant» et le» mort», et les pasteurs et les brebis. ■M, m*. LE SODTBKAm PORTITE. Il est juste, Nos Très- Cliers Frères, que notre premier regard se tourne ver» celui que le souverain et invisible Pasteur a choisi pour gouverner visiblement l'Eglise rachetée par le eang de l'Agnecu immaculé. Enfants de l'Eglise, rien de ce qui touche à notre mère, ne peut nous être étranger : et si nous nous ré- jouissons avec elle, nous devons ausn partager ses douleurs et ses craintes. Vous n'ignorez pas les projets audacieux des impies qui veulent non-seule* ment dépouiller, mais aussi anéantir le Siège apostolique sur lequel est assis le successeur du Bienheureux Pierre, le Vicaire de Jésus-Christ, le Chef de toute TEglise, le Père et le Docteur de toos les chrétiens. Pour cacher la noirceur de cet odieux attentat, ils feignent de n'en vouloir qu'à la souveraineté temporelle du Pape, et protestent hypocritement qu'ils ont le plus grand respect pour son autorité spirituelle. Nous ne nous laisserons point tromper par ces perfides protestations. Noua comprenons trop bien que : " C'est par un dessein particulier de la Providence " divine, qui régit et ^uverne toutes choses, que cette souveraineté temporelle " a été donnée an Pontife Romain, cfin que n'étant soumis à aucune puissance ** civile, il puisse exercer dans la plus entière liberté et sans aucun empêchement, " dans tout l'univers, la charge suprême du ministère apostolique qui lui a été ** confiée par le Chiist Notre-Seigneur. " {Encyclique du \9 janvier 1860.) Tons " savent en effet que les peuples fidèles n'auraient pas une pleine confiance, ni " une entière obéissance enrers le Pontife Bomain, s'ils le voyaient soumis ù un **■ prince étranger et privé de sa fîberté. " {AUooution du 20 avril 1849). Cette souveraineté temporelle ayant pour objet le bien et l'utilité de l'Eglise, il n'est pas étonnant que les ennemis de cette Eglise essayent de la détruire ; il n'est pas étonnant non plus que les véritables et sincères catholiques se regardent comme menacés et frappés au cœur par tous les attentats dirigés contre le Pape, et qu'ils prennent des moyens pour défendre leur Père commun. Ce grand et impérieux devoir de la piété filiale envers le Souverain Pontife, nous sommes heureux de le constater ici, vous l'avez dignement compris et noblement accompli par le zèle avec lequel vous avez ctmtribué au denier de .*■ — 8 — & Pierre et à Tonvoi d^on certain nombre de bravos volontaires qui sont allés s'enrôler suus le drapeau pontificat. Yoag l'avez noblement accompli, parents chrétiens, qui avez si généreusement permis à vos enfants de su dôvouiT à la défense du Saint-Pôre. A vous surtout, nobles et braves soldats du Christ, qui avez tout quitté avec joie, }>arcnt8, patrie, e8])éranccs d'un brillant avenir, pour aller protester au nom du Canada «atholique contre les attentats des ennemis do l'Eglise, à vous, gloire immortelle et récompense étemelle auprès du celui qui n'oublie pas mémo un verre d'eau donné en êon nom au plus petit d'entre ses frères. (S. Matth., X. 42.) Dieu vous prot^>go, enfants du Canada catlioliquel Montrez-vous toujours dignes de la bicuvoillance du Souverain Pontife, dignes do la piété de vos ancêtres, dignes do la cause que vous êtes allés défendre ! Au milieu des crnelles angoisses que nous font éprouver les calamités do l'E- glise, la divine bonté no laisse pas ses enfants dénués de tonte consolation. Les liens de l'unité n'ont jamais été si intimement resserrés que de nos jours. On se croirait transporté à ces temps où toute la multitude des chrétiens n'avait qu^un cœwr et qyC'une âme (Actes, IV. 32). A la vérité, Pierre est, en la personne de son successeur, comme emprisonné dans cotte étroito partie do son patrimoine, que ses ennemis n'ont pas encore pu lui arracher ; mais aussi quel cri do réprobation s'élève de toutes parts contre ses spoliateurs ! Que de prières sont offertes, chaque jour, par ces deux cents millions de catholiques répandus dans l'univers ! Petrus quideni servabatur in earcere^ oratio auiemjlebat sine intermissione ah Ecclesia ad Deumpro eo. (Actes, XII. 5). Ayons donc confiance : le bras de Dieu n'est pas raccourci et nous veiTons le jour où le successeur do Pierre s'écriera avec trans- port : Maintenant je sais vraiment que le Seigneur a envoyé son ange et m'a délivré de la main dHérode et de toute Patiente du peuple Juif. (Actes, XII. 11.) Voilà, sans doute, co qui soutient le courage admirable do Pie IX au milieu de ces dangers. Ah I pour prouver à tout l'univers la divine mission de l'Eglise catholique, il n'y a, ce semble, qu'à, en appeler an spectacle sublime do co fiible vieillard dépourvu de secours humains, atfron' :>t avec énergie et le front serein, la plus terrible tempête qui ait encore assailli le vaisseau de l'Eglise. Béni soit le Dieu do toute consolation (II Cor., I. 8) qui, en consolant et en fortifiant notre Père, console et fortifia les enfants et leur fait attendre avec certitude l'accom- plissement de ces paroles : " Les portes de V enfer ne prévaudront jamuis contre mon Eglise fondée sur Pierre.^^ (8. Matth., XVI. 18.) " Les deux et la tei repas- seront^ mais maparole ne passera point. (8. Luc, XXI. 33). " .Nous sommes assurés, dit Pie IX, que Dieu no manquera pas à sa parole, " et qu'il arrivera un jour, où Dieu, dont les œuvres sont merveilleuses, montrera — 4 — " quo cette tempôto n'a pas été sonlovéo poar submerger le vaisseau de TEglis^ *' mais bien pour l'élever. " {AUoeutùm du 80 itptemhr» 1861.) Mais tout en nous confiant dans nés promesses du Verbe étemel pour attendre le triomphe final do la sainte Eglise, n'oublions pas, Nos Très-Ohers Frères, que Dieu vent bien nous associer à la gloire de ce triomphe, en nous faisant participer aux événements qui doivent amener ce résultat. Penonne, dit St. Paul, ne sera couronné iil n^a combattu Ugitimement (II Tim., II. 6). Dieu n'appelle qu'un petit nombre d'âmes d'élite à verser leur sang pour cette nobl* cause, mais tous peuvent et doivent tenir leurs bras élevés vers le ciel pour implorer le secours divin. C'est aux priàros de l'Eglise naissante que St. Pierre dut sa délivrance de la prison. Prions donc avec ferveur pour le Souverain Pontife ; prions avec persévérance comme les premiers chrétiens. Et afin que nos prières soient jugées dignes d'être exaucées, conservons nos cœurs exempts de tout péché ; joignons-y l'aumône qui fait trouver miêéricord« devant le Seigneur (Tobie, XII. 9). Oh t plût à Dien que les occasions d'exercer cette sainte charité, gui est laplxtê grande de» vertu» (1 Cor., XIII. 18), ne fussent pas trop communes pour nos faibles moyens ! Du moins, faisons ce que nous pouvons, afin que la mesure de notre mérite toit honne^ et pressée et bien eecouée et »e ré- pandantpar dessus les bords. Car, ajoute Jésus-Christ, on se servira envers vous de la même mesure dont vous vous sers» servis envers les autres (S. Luc, YI. 88). Cette règle est courte, mais féconde : suivez-la toujours, et surtout quand il s'agira de contribuer an denier de Saint Pierre. Sappelez-vous aussi quelles bénédictions sont promises à l'enfant qui honore, console et soulage son père. LA PROPAGATION DE LA FOI BT LA SAINTE ENFANCE. Au Denier de St. Pierre, nous devons joindre deux autres œuvres éminemment catholiques, la Propagation de la Foi et la Sainte Enfance. La charité est, suivant la parole de Notre-Seigneur, un feu qui ne cherche qu^à se répandre (St. Luc, XII. 49). C'est du cœur de cet adorable Sauveur qu'est partie l'ctinoelle destinée à embraser le monde entier : donc si la foi qui est en vous, Nos Très-Chere Frères, est véritablement vivante et animée par la charité (Oal., Y. 6.), vous ne manquerez pas de zèle pour communiquer cet inestimable bienfait à tant de pauvres àm«s en,core assises dans les ténèbres et dans les ombres de la mort, afin que la lumière de vie luise pour dUs (S. Matt, lY. 16). Quel meilleur moyen de témoigner à Dieu votre reconnaissance pour tant de grâces qu'il vous a accordées dans le saint Baptême, dans la 4 — 6 — Confirmation, dans l'adorable Euchariatio, dam la Pénitonco, dam la parole divine I On voai demande li pen de chose pour aider à faire coller \t% oanx ■aintot du lUptéme sur dct millier» de tûtoa qui jutqu'alora, n\'\7aient porto d'autre joug que celui do démon : pour ouvrir à d'innombrable* pécheurs le bain salutaire de la Pénitence, et leur présenter ensuite le festin délicieux de la divine Eucharistie, et enfin les mettre en voie d'arriver an bonheur étemel I Quioonqut, dit Jésus-Christ, reçoit le prophète en qualité de prophète, ou donne Vho*pitalité aujuête au nom du fuste, aura part à la récompenee du prophète ou du Juste. Et quiconque donnera un verre d'eau froide au plus petit d'entre mee êerviteura, je vouê le die en vérité, il ne perdra pas sa récom- pense. (S. Matli. X. 41, 42). Quelle ne sera donc pas la récompense de celui qui, par ses prières et par ses aumônes, aura contribué à faire entrer dans la sainte Eglise ces milliers d'àmcs auxquelles est accordée chaque année l'eau régénératrice du baptême ! Bécompenso même en ce monde, par les bénédictions spirituelles tt tempo- relles que Dieu répandra sur les familles et sur les paroisses t>ii ces œuvres de la Propagation de la Foi et do la Sainte Enfance sont encouragées avec zùle. Bécompcnse par la douce joie d'avoir procuré à ses semblables un bienfait inestimable et d'avoir acquitté euvers Dieu au moins une partie de la reconnais- sance qui lui est due. Brécompense à l'heure de la mort et devant le tribunal du souverain Juge, où les bonnes œuvres seules peuvent faire trouver grâce. Bécompense enfin durant toute l'éternité, par un nouveau degré de gloire et de bonheur. Car, dit le prophète Daniel, ceux qui auront été instruits dans la loi de Dieu brilleront comme les feux du firmament / et ceux qui auront enseigné à plusieurs la voie de la justice luiront comme les étoiles dans toute Véternité (Daniel, XII. 3). L'œuvre de la Sainte Enfance doit surtout être chère à tous les parents chré- tiens qui ont à cœur le vrai bonheur de leurs enfants. " En effet, dit le Souverain " Pontife, en invitant les enfants à travailler dans la mesure de leurs forces au " salut de ces pauvre» petits abandonnés, elle leur procure par cet acte de charité " l'occasion de témoigner la reconnaissance qu'ils doivent à Dieu pour la grnco '* privilégiée par laquelle le Seigneur a daigné les appeler à la lumière " admirable de la Foi: C'est pourquoi cette œuvre nouvelle de la charité " chrétienne, bien loin de nuire à celle de la Propagation de la Foi, l'aide « merveilleusement, puisqu'en allumant dans le cœur des enfants les premières " petites étincelles de la charité, elle y fait pénétrer les vrais sentiments d'une " miséricordieuse compassion, et les dispose à s'attacher plus tard à l'oeuvre " pieuse de la Propagation de la Foi {Bref du 1% juillet 1856). — «- m. KDD04TIOH DB LA JKCVIMB. I En intéreaiant ot accoutumant de bonno heuro vo» enfanta à coe œuvres picn> aea do la Sainte Ënfanoo et du la Propagation do la Foi, voua no férus, Noa Très- GlioiB Frùrea, que remplir un des nombreux dovoin dont la négligence pourrait «voir dua conséquences épouvantables poar vouBeut, sans pécher grièvement, avoir la propriété de tels journaux, ni les rédiger, ni les publier, ni s'en faire le collaborateur, ni contribuer à les répandre. l^ons ajoatnos sans hésitation, que tout véritable patriote devrait s'en inter« dire la lecture. Car à part l'impiété do ces journaux^ que doit-on penser do ces hommes qui ne cessent de prodiguer leur admiration à des institutions politiques étrangères et ne manifestent que dn dégoût et du mépris pour celles de la patrie ? Quel serait le résultat final do ces désolantes et dangereuses doctrines, si elles venaient à prévaloir parmi nous ? L'expérience dotons les temps, et surtout eelle des cent dernières années, nous apprend que, la religion une fois détruite dans un peuple, il n'y a plus pour ce peuple ni repos, m stabilité. Les liens de la charité chrétienne une iois dissous, l'auarchio suit de près lo mépris de tonte autorité, et la révolution, avec ses horreurs, vient accomplir à la lettre cette terrible prophétie ï Le Seigneur va entrer en jugement aveo les habitants delà terre, parce qu'il rCy a plus de vérité parmi le» hommes, plus de miséricorie,plus de connaissance de Dieu. Les outrages, le mensonge, le larcin, Vadultère, s'y sont répandus comme un dUuge et le meurtre suit de près le meurtre. C'est pour- guoi la terre sera désolée^ et ses habitants seront dans la langue-wr. (Osée, IV. 1). Oui la terre sera dans le deuil et die périra, parcequ' elle est infectée par ceux qui violent les lois, anéantissent tous les droits, et rompent Pallianoe que Dieu avait faite avec les hommes. (Isaie, XXIY. &). Grâces à Dieu, le plus grand nombre de nos jonrnaitx, par leurs principes religieux et sociaux, tendent à la conservation de l'oi'dro dans la société civile, des bonnes mœurs dans la famille et de la religion dans tous les cœurs. On y trouve tout ce qu'il est important de connaître sur les afiaires publiques et sur les événements qui se passent dans le nïonde. Il ne peut donc y avoir aucune raison quolconq-.o d'encourager par ses souscriptions les journaux détestables c^ue nous vous signalons. V. POLrnQUE KT ELECTIONS. /- "La vraie et parfaite liberté et égalité des hommei>, dit Pie IX, ont été mises sous la garde de la loi chrétienne, puisque le Dieu tout puùsant, qui — u — ^ i«, '/ le petit et le grand, et a ioin de Vun et de Vautre (Sagosec, VI, 8), jo^rA ** sciiï^ :!cception do personne et n'exemptera personne de ce jugement vniverêel <* de justice dont il a fixé h jour (Actes XVII. 31), dans lequel JiBut-Vhritt viendra dan» '' la gloire de ton Père, avec set ange» pour rendre à chacun »elon te» œuvre». {8. Math. " XVI. 27)." (Encvclique du 8 décembre 1849). Des hommes qni veulent vous tromper, Nos Trôs-Chers Frères, vous r6pô- t-'nt que la religion n'a rien à voir dans la politique. Ne pouvant pas, oa n'oeant pas nier la vérité do ce jugement que Jésus-Christ doit on jour exercer fjnr tous les hommes, ils veulent en restreindre Tobjet ù la conduite ])rivée. Ils admettent bien que, dans la conduite privée, il n'est pas permis de ])cnser d'une manière déraisonnable, de parler comme un insensé, d'agir sans vérité, sans honneur et sans pudeur ; ils veulent bien reconnaître que le clergé a raison de demander au nom de Dieu que l'on s'abstienne de ces énormités dans la conduite privée. Mais du moment qu'il s'agit do politique, ces mômes hommes nous accusent de tyrannie et de despotisme intolérable, parceque nous réprouvons la licence effrénée de tout penser, de tout dire, de tout faire. £h quoi ! nous refuicrait-on le droit de protester contre des idées extravagantes, contre des paroles licencieuses, contre le vol, contre le parjure, contre les violences injustes, contre le blasphème, contre l'intempérance, contre le meurtre même, du moment que ces excès se feraient au nom de la liberté, au nom d'un parti politique, au nom d'une opinion quelconque 'i C'est ainsi que l'on s'efforce de détruire dans la politique toute idée de justice, de vérité, de droit, d'honneur et de religion. " Or, dit Pie IX, là où la religion est bannie de la société civile, et la " doctrine et l'autorité do la révélation divine rejetées, .j. vraie notion de la " justice et du droit humain s'obscurcit et se perd, et la force matérielle prend la " place de la justice et du vrai droit. " (Encyclique du 8 décembre 1864.) Ainsi l'on veut bannir Dieu de la société civile, et s'affranchir àe sa loi sainte dans sa conduite publique. L'on oublie que le même Dieu qui doit juger les individus, est aussi celui qui juge Ua peuples. (Ps. VIL 9.) L'on oublie qu'il exercera un jugement terrible sur ceux qui gouvo-aent. " Prêtez donc Voreilh à mes parolts, dit le Saint Esprit dans le livre de la Sagesse (Chapitre VI), vous qui gouvernez la multitude. Contîdérez que vous avez reçu la puiuancc du Trèt-Uaut, qui interrogera vos œuvre», scrutera même vos pensées ; parce qu'étant les ministres de ton royaume, vous n'avez pas gardé la loi de la justice, ni marcJié selon sa volonté. Aussi viendra-t-il à vous dune manière effroyable pour vous Juger avec une extrême rigueur. C'eet depuis que l'on a commencé à semer ces doctrines perverses, que notre pays, autrefois si paisible et si heureux, a été le théâtre de scènes déplorables de violence, do désordres et de scandales de toute espèce dans les élections. Des ! n 1 — 12 — liommes qiii trouvent leur intérêt à égarer le peuple, ont exalté sans mesure sa liberté et son indépendance pour mieux réussir à le faire servir d'instrument aveugle à leur ambition. Ils ont d'abord posé ce faux principe, contre lequel nous venons de protester, que la religion n'a rien à faire dans la politique ; ensuite ils ont soutenu que, pour vous déterminer dans le choix d'un candidat, vous n'aviez d'autre règle à suivre que votre bon plaisir et le caprice de votre volonté ; et enfin mettant de côté toute vérité et toute justice, ils en sont venus jusqu'à permettre de dire et d'oser tout ce que l'on croirait capable de faire triompher le candidat de son choix. Erreurs monstrueuses, Nos Très-Chers Frères ; et malheur au pays où elles viendraient t\ prendre racine I Malheur an gouvernement qui prétend régner sans Dieu ; malheur au peuple qui, dans l'exercice do ses droits politiques, mé- connaît les lois imprescriptibles de la saine raison et de la justice 1 Loin de nous la pensée de vous contester cette liberté et cette indépendance véritables que la constitution de notre pays vous garantit. Ce que nous déplo- rons, ce que nous condamnons, c'est l'abus que l'on en fait, ce sont les excès auxquels on se livre, comme si cette liberté et cette indépendance autorisaient à fouler aux pieds toutes les lois divines et humaines. Sou venez- vous que Dieu jugera un jour vos élections ; il vous demandera compte de vos intentions, de votre choix, de votre suôrage, de vos paroles et de vos actes dans l'exercice de ce droit important. En même temps que la consti- tution vous donne la liberté do choisir vos mandataires, Dieu vous fait une obligation de n'user de cette liberté que dans la vue du bien public et de no donner vos suffrages qu'à des hommes capables de le procurer, et sincèi'ement disposés à le fuire. Do là suit une autre obligation pour vous : celle de vous appliquer à bien connaître ceux qui briguent vos suffrages. Certes, vous seriez coupables d'une bien grande imprudence devant Dieu et devant les hommes, si vous donniez votre voix au premier venu qui se présente avec de belles paro- les, sans vous mettre en peine de sa capacité, et surtout de ses principes. Peur défendre vos intérêts religieux et civils, vous ne pouvez pas compter sur un homme qui n'tst pas religieux et d'une probité à toute épreuve. Quelle con- fiance pourriez-vous avoir dans un impie qui se moque de la conscience, de la religion et de Dieu même ? dans un homme qui no fréquente les églises que dans le temps des élections ? dans un homme qui se vante d'obtenir son élection |.ar la fraude, par la violence, par la calomnie, par le parjure ? dans un hommo qui veut acheter votre suffrage à prix d'argent ? No craignez-vous pas qu'après vous avoir achetés, il ne vous vende à son tour et avec grand profit pour lui- môme, mais au grand détriment de vos plus précieux intérêts ? l!i — 13 — Oh ! Nos Très Cbera Frères, n^est-oe paa une honte pour notre piiya qnMl se soit trouvé des électeurs qui oui eu la bassesse de mettre leur suffrage à prix d'argent : qui ont promis leur voix à ceux qui leur promettaient plus d'argent; qui ont donné, ou plutôt vendu leur suffrage pour de l'argent 1 Quelques-uns sont allés encore plus loin dans cette carrière de déslionnenr ; ils ont sacrifié leur liberté et leur indépendance afin do satisfaire leur malheureux penchant pour les liqueurs enivrantos ! Parceque la justice humaine est impuissante à atteindre cenx qni se rendent coupables de ces iniquités et de ces infamies, vous persuaderiez-vous que lo souverain Juge n'en demandera aucun compte ? Croyez-vous qu'au tribunal de la justice infinie, la corruption, la calomnie, lomensougc, la violence, le parjure, la haine, l'intempérance et autres excès, ne seront pas punis, parcequ'ils auront été commis en temps d'élection ? Non, non, Nos Très-Chers Frères, cenx qui font alors de telles choses, sous prétexte de soutenir leur cause, fût elle la meil- leure du monde, porteront infailliblement la peine de leur iniquité. VI. DU 8EKMENT. Ze nom de Dieu est saint et terrible, (Ps. OX. 9) il ne doit être prononcé qu'avec le plus profond respect, et le Seiyneur ne tiendra pas pour innocent celui qui aura pris en vain le nom du Seigneur son Dieu. (Exode, XX. 7). Il est encore écrit dans nos Livres saints : Vous ferez serm£7U en disant .' Vive le beigneur • mais que oe soit avec vérité, avec discrétion et avec justice. (Jérémie, IV. 2). Celui qui fait serment, prend à témoin de la vérité de ce qu'il dit, le Dieu do toute vérité. Le serment est un hommage rendu à la sonveraine véracité do Dieu. Mais aussi le parjure a été considéré par tous les peuples comme un ou- trage énorme à la Divinité, comme un crime abominable, digne des pins ter- ribles châtiments. Nous no pouvons vous le dissimuler. Nos Très-Chcrs Frères, nous sommes épouvantes de voir avec quelle facilité certains hommes, oubliant la crainte do Dieu, osent se parjurer, soit devant les tribunaux, soit dans les temps d'élection. Ainsi, pour un vil intérêt, pour assurer le triomphe d'un candidat quelquefois indigne de la moindre confiance, on profane le nom adorable de Dieu. Et, ce qui met le comy)le à cette iniquité, et nous fait redouter pour notre pays les effets delà juste indignation du Seigneur, c'est qu'on ne craint pas de justifier do pareilles énormités : on essaie de se faiie une faaese conscience et de pallier à — li- ses propres yonx tout ro qu'il y a d'impie et do d'abominable dans le parjure. Pourrions-nous, Nos Très-Gliers Frùres, garder le silence sur une pareille impiété et sur un si grand désordre social ? Pourrions-nous ne pas vous rappeler ici la sainteté du sonnent ! C'est toujours un péché mortel de faire serment pour affirmer une chose que l'on sait étro fausse. C'est toujours un péché mortel do se parjurer pour affirmer que l'on est électeur on que l'on possède réellement et de bonne foi des biens suffisants, tandis que la conscience crie le contraire. C'est toujours un péché mortel d'engager quelqu'un k se parjurer. Craignez ce grand Dieu qui tient vos vies entre ses mains ; craignez d'offenser ce Juge souverain qui est le témoin de toutes vos pensées et de toutes vos paroles, et qui a le pouvoir non-seulement de vous donner la mort, mais encore de préci- piter vos âmes dans les flammes étemelles. (8. Luc, XII. 5). Eh I que voua servira d'avoir, par des moyens illicites, par la fraude, par la violence, par le parjure, gagné iine élection, ou mémo gagné Vunivers entier^ si vous perdez votre âmspour V éternité t (8. Matth., XVI. 28). vn. ' DES SOCIETES DEFENDUES. i- ■ ■ ,. '■'■•■-,:■■ . Ce que nous venons de vous dire sur l'énormitô du parjure, nous amène naturellement à vous parler de ces serments téméraires et de ces promesses téméraires sur l'honneur, par lesquels on entre dans les sociétés appelées secrètes, où l'on s'engage à garder le secret le plus absolu et le plus inviolable sur le but, sur les résolutions, sur les actes et sur les membres de ces associations. La sainte Eglise catholique défend formellement à ses enfants, et sous peine d'excommunication, de s'enrôler dans les sociétés secrètes, soit que l'on y exige un serment, soit que l'on s'y contente d'une simple promesse. L'expérience prouve le danger qu'elles oflfrent pour la religion et pour la société. D'ailleurs le simple bon sens ne dit-il pas que la vérité et la justice ne redoutent point la lumière, et qu'une association dont le but serait honnête et avouable, ne s'envelopperait pas ainsi de mystères impénétrables ? " Fermez donc l'oreille, dit le Souverain Pontife Léon XII, d'heureuse " mémoife,fermez l'oreille aux paroles de ceux qui, pour vous attirer dans leurs '* assemblées, vous affirment qu'il ne s'y commet rien de contraire à la raison et " à la religion. D'abord ce serment coupable que l'on prête même dans les " grades inférieurs, suffit pour que vous compreniez qu'il est défendu d'entrer II " (Iriis ce» premîerB grades et d'y rester. Eiwnitc, quoique l'on n'ait pas cont«nw *♦ de confier ce qu'il y a de plus criminel et de pins compromettant, ik ceux qui " sont dans Ice grades inférieurs, il est cependant manifeste que la force et l'an- " dace do ces sociét^^s pernicieuses s'accroissent en raison du nombre et da " l'accord do ceux qui en font partie. Ainsi ceux des rangs inférieurs doivent être " considérés comme complices de tous les crii .es qui s'y commettent." {Lettre apostolique de Léon Xll^ 13 mart 1826.) Tenez-vouB également éloignés de certaines antres sociétés, moins secrfttes, il est vrai, mais encore trop dangereuses. Sous prétexte do protéger les pauvres ouvriers contre les riches et les puissants qui voudraient les opprimer, les chefs et les propagateurs de ces sociétés cherchent h s'élever et à s'enrichir an dépens do ces mêmes ouvriers souvent trop crédules. Ils font sonner bien haut les beaux noms de protection muttielle et de charité, pour tenir Icnrs adeptes dans nne agi' tation continuelle et fomenter des troubles, des désordres et des injustices. Do U résultent pour les pauvres ouvriers deux grands malheurs. D'abord ils s'ex- posent au danger de perdre leur foi, leurs mœurs et tout sentiment do probité et do justice, en faisant société avec des inconnus qui se montrent malheureuse- ment trop habiles à leur communiquer leur propre perversité. En second lieu, l'on a vu, ici comme aux Etats-Unis, comme en Angleterre, comme en Franco et partout ailleurs, les tristes fruits de ces conspirations contre le repos public. Les pauvres ouvriers n'en ont retiré qu'une misère plus profonde, une ruine totale des industries qui les faisaient vivre ; et quelques fois mémo, les rigueurs de la justice humaine sont venues y ajouter dès châtiments exemplaires. ? Croyez'lo donc bien. Nos Trcs-Chers Frèrds, lorsque vos pasteurs et vos confesseurs cherchent à vous détourner de ces sociétés, ils se montrent vos vérita- bles et sincères amis ; vous seriez bien aveugles si vous méprisiez leurs avis pour prêter l'oreille à des étrangers, à des inconnus qui vous flattent pour vous dépouiller, et qui vous font de séduisantes promesses pour vous précipiter dans un abîme, d'oii ils se garderont bien de vous aider à sortir. j' ' > ■ .-t,^.-. ■ ,-. -■'■■■- '■'■■' /•''■,»,' ■ : : vin. .., -^ ,.:, . .. DU l'intkhpérance. ':iM ; ./>. Nous devons encore vous prémunir. Nos Très-Chers Frères, contre un ennemi qui se présente à vous sous les dehors les plus séduisants, et qui en Teut à votre repos, à votre fortune, à votre santé, à votre famille et à votre salut éternel. Oh ! que de ruines entassées sur le passage de ce monstre infernal que l'on appelle ivrognerie / Que de larmes il a fait répandre ! Que 1 I -16-. do crimes il a inspirés i Malheur à vous^ s'écrio \o pfophôto tsaïo, malheur à vouê qui vous levtz de bonne heure pour vouê livrer à Fintempirance jusqu'au toir t Malheur à voun qui tte» fort» pour boire le vin et pour en supporter le» excès! (Isnïo, V. 11.. 22). En criant ainsi malheur, co n'est pas nno malédiction que nous prononçons contre dos enfants égnrés, pour le salut desc^HclB nous donnerions Volontiers notre vie ; il nous est toujours bien plus doux de pardonner et de bénir. Mais pouvons-nous ne pas vous rappeler les paroles du Saint-Esprit, annonçant avec une infaillible certitude, le sort affreux qni menace l'ivrogne? Et que dirons nous de qps vendeurs de boisson, qui se font les suppôts de Batan dans un commerce infâme et homicide? Malheur à celui par gui vient le scandale/ (S. Matth., XYIII. 7)« Malheur à l'ivrogne, mais malheur mille fois aux vendeurs du boissons, qui sont la cause première de tontes ces calamités ! Comment pourrait-il en être autrement, quand il s'agit d'un vice qui ravale l'homme au dessous de la brute ; qui éteint tout sentiment d'honneur, de pudeur et d'affection ; qui ruine les tamilles et attire sur elles des châtiments terribles à cause des crimes et des blasphèmes dont il est la source féconde ? K'e8t*co pas un vice qui tue en mémo temps le corps et l'âme du malheureux qni s'y abandonne î Nous faisons donc appel â tons ceux qui ont à cœur le bien de la religion et de la patrie, afin qu'ils s'unissent à nous pour arrêter, ou du moins pour diminuer, autant que possible, les ravages de l'intempérance. Oui, nous vous en supplions par la charité de Noire-Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour racheter nos âmes, priez pour ces malheureux que Satan tient enchaînés dans une habitude ruineuse ; priez pour que Dieu ouvre les yeux à ces vendeurs de boisson sur l'é' normité du scandale dont ils se rendent coupables ; priez pour que Dieu inspire à nos législateurs de sages mesures propres à arrêter un mal si préjudiciable à notre pays ; priez enfin pour que les autorités municipales et paroissiales rem- plissent courageusement et fidèlement leur devoir : car elles répondront un jour devant le souverain Juge de tous les crimes qu'elles pouvaient et devaient em- pêcher. Hélas I n'arrive t-il pas trop souvent que les intérêts de toute une pa- roisse sont sacrifiés aux clameurs et aux intrigues d'un petit nombre d'amis des anberges ? A ces prières ferventes, joignez l'exemple, en vous enrôlant dans ces belles sociétés de la Tempérance et de la Croix, établies dans vos paroisses et missions. Quel bonheur pour vous, quel mérite, quelle joie dans le ciel d'avoii contribué ainsi à la conversion do quelques pauvres âmes t Enfin, ne vous contentez pas de gémir en secret, mais sachez déployer du courage et de l'énergie pour élire et appuyer des conseillers municipaux qui veillent sincèrement le bien et pour protester contre les lâches complices de tous Us abus. *^ 'A ;r â oir I »nïc, ions ioue b de prit, ;ne7 s de nent aille téBÎ valc , de enta de? rcax n et lier, ious nos :ude l'6- pire e à em- our era- pa- des illcs ons. biié pas ilire tour - 17 1% UK 1. UHl'KK. Qnol est le cœnr assez insensible fionr no pas gémir sur la cruelle industrie do ces prêteurs qui profitent do la nécessité d'un pauvre inallieureux pour extorquer dos intérêts exhorbitants ? £t une fois engagés dans cette voie rninense, les pauvres victimes n'en sortent qne quand il no leur l'esté plus une obole à donner à leur insatiable tyran. Qne conx qui ont do l'argent à prêter, se rappellent bien que co n'est, pas sans danger qne l'on viole les étemelles lois do la justice et de la charité. Tôt ou tard ces fortunes amassées par. l'usure se fondront entro leurs mains, on entre celles de leurs enfants, sous le soufHo do la jastico divine, car celni qui dép&uiUe le pauvre pour s'enrichir, dit le Saint-Esprit, se verra dépouiller à son tour par un plus riche et il sera dans Vindigence. (Prov., XXII. 10.) Lo sang d'Abel criait contre l'homicide Oaïn; les pleurs des pauvres déponillés par l'usure, crient contre l'usurier, et l'usorier n'échappera pas plus que l'homicide à la vengeance divine. Qu'arrivera-t-il donc à V usurier, demande lo prophète? Cet homme vivra-t-il devant le Seigneur ? Non, il ne vivra point ; car il a fait uno cAom détestable ; U mourra, et ton »ang retombera mr ta tête. (Ezéchiel, XVIII. 13). Car, ajoute le psalmiste, &e*t une chose certaine que Dieu prendra en maina la cause du pauvre et le vengera de set oppreiteurt. (Ps. CXXXIX. 13). A la vérité nos législateurs ont aboli les lois qui punissaient autrefois ceux qui exigeaient un intérêt plus élevé que six par cent, et les tribunaux forcent l'emprunteur à payer l'intérêt stipulé, quelque énorme qu'il soit. Mais co serait une grande erreur de s'imaginer que l'on peut maintenant exiger eu conscience tel intérêt que l'on veut. Non, non, Nos Trôs-Ohers Frères, si vous avez de l'argent à prêter, vous n'avez pas en conscience le droit d'en retirer tel intérêt qu'il plaira à votre cupidité de lo fixer. La loi de l'ôtemelle justice est toujours au-dessus do vos tètes, et tons les législateurs du monde ne sauraient l'tbolir. Elle vous défend d'exiger au delà d'un intérêt raisonnable, dont la quantité, à défaut de lois civiles qui la déterminent, dépend du titre spécial que vous pourriez avoir pour exiger un intérêt, ou bien de la commune estimation que les hommes d'affaires, probes et honnêtes, fout de la valeur de l'argent. Tout ce que vous exigeriez au delà serait injustement acquis et devrait être restitué. Voilà, NosTrèsChers Frères, ce que nous pensons que l'étemelle loi de la justice peut vous permettre. Mais il est une autre vertu qui, dans vos prêts I — 18 -' d'nrgunt, cuinino duna tuiia vutt lupportâ aveu lu prucliuiu, no duit )*At) ûtiu uiiblit'c; c'ust lu (' iiritô. Souk In lui ' Moysu, il était défundii uiix Juifs d*uxi^ci' lu pins putit Uiiùriit des f;«^iniiit'8 prcices ùloiira uuiiipatriotus (Dent. XXIII. Va). Dion avait voulu ainsi icSBurrcr ont 10 tous lus unfauts dWbraham les lions do cotto charité qnt doit nnir dos frùrcs. Or, Non Très-Chers Frère», depuis que Dieu le Pire a aimi le monde jusqu'à lui donner son Fils unique (j6l. Jean, III. 16) ; depuis que ce FiU unique nous a aimitju»- qu'au point de se livrer ù la mort pour nous (Qal. II. 20>); depuis que le Saint-Eiprit a répandu dan» nos cœurs un rayon de cette charité inflnie qui unit ensomblo los trois personnes do l'adorable Trinité (Rom., Y. 5), la charité est dovenuo la loi par ozcellonco. Donc, si Dieu nous a aimés ainsi nmis devons noua aimer les uns les autres (St. Jean IV. 11), comme enfanta do Diea et frères d'une mémo famillo. Voilà cotto seconde loi quo nous invoquons aujourd'hui en faveur do ceux que des circonstances malhenreuBos obligent à emprunter. La justice vous permettrait peut-être de demander un certain intérêt, mais ne formez point vos oreilles, ni votre coeur, ni votre bourse à la douce voix do la charité. Tendez une main secourablo à votre frùro indigent ; et de mémo que quelquefois la charité vous oblige de donner l'aumône, de même elle peut vous imposer quelque- fois l'obligation de prêter à un intérêt moins fort, ou même sans aucun intérêt, pourvu toujours quo vous ne soyez pas exposés à perdre votre capital, ou à faire de ces sacrifices extraordinaires quo la charité pont bien conseiller, mais qu'elle ne prescrit points D'nn autre côté, Nos TrèS'Ohers Frères, Ja religion et la justice font un devoir aux hommes de ne pas s'endetter inutilement et au-delà de leurs moyens. Fuyez donc le luxe qui a déjà ruiné tant do familles. Ko cherchez pas à paraître plus riches que vous n'êtes. Sachez refuser à vos enfants les plaisirs et les ajustements que votre fortune no comporte point. Quand vous vous trouvez embarrassés dans vos affaires, il vaut infiniment mieux vendre vos biens à bonne composition, payer vos créanciers et vous retirer avec quelques débris de votre fortune, que de vous mettre à la merci do prêteurs insatiables, qui vous ruineront infailliblement, vous forceront enfin à vendre vos biens à vil prix et vous jetteront sur le chemin public sans un denier dans votre bourse et souvent encore écrasés par une dette énorme* ^ !^Êkmmmma 10 — X. AVIS nivEua. No VOUA étonnez pas, Nos Tri'B-Chora Fn^ro», do notis entendre von» donner ninni des avis inôino rtiir vos affaires temporelle». La religion et la charitô no sont étrangères nnllo part, et notre charge pastorale, fpii vous rend elieiH i\ nt»B C(cur8, nous fait partager toute» vos puinen et vos (Mnbarras, aunsi l)i<>n (pie v(m joies et vos pruspôritéa. Go n'est pas pour non» que noiifl sommes puetetirs, nuiis pour vous. Jéflus-Christ von» n eontiOn ù noH soins, et en vous, nous vov'itiiâ U'M membres mystiques de ce divin Sauveur, au service duquel non» avons consacré uotro vio entière. Dites-lo nous, Nos Très-Cliers Frères, von« ètos-vons jamais rejjontis d'avoir snivi les conseils do vos pasteurs H PlAt à Dion que plusieurs n'cuesent ]>a8 ù gémir aujourd'hui do s'en être écartés I II s'est trouvé, il so trouvera toujourn do prétonduB amis du peuple qui nous accuseront do vouloir vous dominer, et do tyranniser les consciences. La crainto do ])areiiles calomnies no nous enq)ëclicra point do remplir h votre égard les devoirs d'amis fidèles, de pères remi)li8 do charité, do ministres do Jésus-Christ, envers vos âmes rachetées par le sang de ce divin Sauveur. " Rien no nous arrêtera, dit un Souverain Pontife, dans le " devoir où nous sommes do eoutoTn'r toutes sortes do combats pour l'amour do " Dieu et le salut des âmes. Ayons sans cesse devant les yeux Celui qui fut ^' aussi pondant sa vio, en butte à la contradiction des pécheurs ; car si nous nous " laissons ébranler \mv l'audace des méchants, c'en est fait de la force de l'épia- " copat, de l'autorité sublime et divine do l'Enlisé. Il no faut pins songer ù " nous dire chrétiens, si nous en sommes venus au point do trembler devant les " menaces ou les embûches do nos onuomis." {Encyclique de Clément XII I^ 14 septembre 1758.) Ceux q\ii nous calomnient do la sorte, ont ils jamais fait pour vous le moindre sacrifice do leur repos, ou do leur santé ? Où sont les établiasemcntrf qu'ils ont fondés pour recueillir l'indigent malade ou infirme, ou pour donner l'éducation à la jeunesse ? Est-ce ù eux que vous croyez pouvoir demander secours dans votre détresse? Avcz-vous jamais trouvé auprès do ces hommes la consola- tion et l'espérance dans vos revers? Les fercz-vous appeler i\ votre lit do mort pour demander à leurs désolantes doctrines le néant ou le désespoir ? Ne serait-ce pas le comble de la folio que do suivre aveuglément pendant votre vio, des guides qu'au moment de votre mort vous repousseriez avec énergie? L'hérébie joint ses etibrts à ceux do l'impiété pour vous arracher votre foi. Elle emprunte le masque do la charité pour vous séduire. E le oflVc quelque- .^m- , I [ 1 HMii iii i nwi — 20 — folg IV'diUîatlon jçratuito aux onfaiiU pour pervertir loura cœiirti ; ollo tuit do lnr^c8 dUtributioiiB do vivrua et do vôtenicnU pour lo eoneilicr Ich esprits ; ollo rôpand avoe profusion des lalsitlcationa do la Hihlo, et do potitg livru« rempli» d'orroiira, do incnsou^^os et du blaaphùinuri, i>our iutiltrcr partout le poison do si s l'aussos doetrines. Déliez-vous do coh largivsos intéressées ; refusez itnpito) ablo- nient cos livre», ou jetez-les au feu. Si vous avez i\ cwur votre salut ot celui de vos enfant», no souffrez pas (pio ees éniiusniro» de Terreur entrent dans vos mai- sons. Car, dit l'apùtro saint Paul, quel accord peut-il y avoir entre Jéeu» et Bclial, entre le fi^Ule enfant ni livroe choitln avec le oonDcil du vos |>Mtenra. Fréquentez U *ar «-ornent < I l'^»iitonce afin de pnrifier vo« Ainct des nioin- (Ircfl Bonillnres du péclio et do rccovoii 4 avis partlcnliers ip^ialement adaptés aux besoins do votr '^ Ame. \ . -i ?. sruvent vous aMOoir i' '"x nainto table, ]>onr y recevoir avec dôvotion la trùa sainte Kncharistie, qui t t la nourriture «piri- tuellu des ùines, " l'antidote qui nous déii\f iea fautes q tidit.nnes, et nous " ))rC>8orve dos péchés mortels ; le ga^r^ assuré nis8ante, obtenez-nous la grâce de marcher toujours fidèlement dans la voie do ses com- mnudemcnte, afin qu'un jour, pasteurs et brebis, nous nous réimissions dans lo séjour de la félicité éternelle I Souffrez, Nos Très-Chers Frères, que nous terminions cette lettre postera ^, comme noua l'avons commencée, en vous citant les paroles du SaintEsj)rit par- lant par lu bouche du grand Apôtre : " Combattez le bon combat de la foi; remjwr- i li f — 22 — ^«2 la vie élemelle à laqudie voui ite» appelés Au nom de Dieu qui tienne la vie à toutes chotet, et de Jiaus-Chritt^ qui a rendu témoignage à la vérité «oui Fonce Pilote .je voue ordonne de garder le commandement tan» tache; loyez irrépréhensiblee jusqu'à l' avè- nement de Notre- Seigneur Jétut- Christ, que manifestera en son temps le Bienheureux, et le seul Tout- Puissant, le Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs, qui seul possède Vimmor- talité et habite une lumiire inaccessible : que nul homme n*a vu ni ne peut voir ; à qui honneur et empire étemel. Amen. Ordonnez aux riches de ne point s'enfler ttoryueil, de ne point se confier en des richesses périssables, mais dans le Dieu vivant qui donne toutes choses avec abondance ; ordonnez ercore aux riclies défaire le bien, de s'enrichir par des bonnes œuvres de se faire un trésor qui soit un bon fondement pour Tavenir afin d^obtenir la véritable vie Que la grâce de Dieu soit ,..^c vous. Amen. (I Tim., VI. 12) Soralaprô^ ito lettre pascv.-alo lue et publiée toute entière, en une on plusieurs fois, suivant qu'il sera jugé plus convenable, au prône de toutes les paroisses et missions de cette province ecclésiastique, et en chai^ître dans les communautés religieuses, aussitôt après sa réception. Donné à l'archevêcLô de Québec, sous nos signatures, le sceau do l'archi- diocèse, et le contre-seing du secrétaire de l'archevêché, le quatorze mai mil hait cent soixantO'hait. t C. P., Archevêque de Québec. t IG., EvÊQUE DE MONTKÉAL. t JOS. EUGÈNE, EvÈQUK D'OrrAWA. f VITAL J., EvÊQUE DE Satala, Coadjuteur et Pro- cureur de VEotque de S. Boni face. t L. F.| EvÊQUE t>'AnthÉdon, Coadjuteur et Procu- reur de rEvîque des Trois-Riviéres. t JEAN, EvÊQUE d'Hamilton. ' t E. J., EvÊQUE de Kingston. ' t JEAN JOSEPH, EvÊQUE de Toronto. f C, EvÊQUB DK Saint-Hyacinthe. t JEAN, EvÊQUE DE S. G. DE RlMOCSKI. f JEAN, EvÊQUE DE Sandwich. Par Mcsseigneurs, Auguste-Honofê Gosseltn, Ptre. Secrétaire de r Archevêché. »X ?r