•^ t>. ^% ■% ^ S>-'\% IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) Mi /. O {./ r^^ (/a CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. D D D n D Coloured covers/ Couverture de couleur □ Covers damaged/ Couverture endommagée □ Covers restored and/or lamt iated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée Cover title missing/ Le titre de couverture manque I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur □ Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) □ Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont' pas été filmées. L'Institut a microfilmé le meilleur exempl<)ire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. j I Coloured pages/ D V D D Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagées □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées Pages disnoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées I 1 Pages detached/ Pages détachées Showthrough/ Transparence Quality of prir Qualité inégale de l'impression I ~| Showthrough/ I I Quality of print varies/ I I Includes supplementary matériel/ Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. Th( to Th po of filr Or be th« sic ot\ fin sic or Th sh III wl Ml dil en be rig rei m< D Additional comments:/ Commentaires supplémentaires: This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous 10X 14X 18X 22X 26X 30X 1 y 1 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of: National Library of Canada L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada The images appearing hère are the beat quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. Ail oiher original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. The lasî recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — »► (meaning "COIM- IINUED "), or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole -^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 GEORGES DE PEYREBRUNE • ^- * LES FRÈRES COLOMBE BY GEORGES DE PÈYREBRUNE LA FÉE (THE COMEDY) BY OCTAVE FEUILLET 0/ the Académie Française EDITED, WITH NOTES AND VOCABULAR\, BY E. J. McINTYRp; B. A. AND FRED. H. SYKES, M. A. TORONTO THE COPP, CLARK COMPANY. Limited. 1892. ■ ■ ■ * i' i .^ - 'l* 1 " k . *■ '1 Vvr Entered according to Act of the Parliament of Canada, in the year one thousand eight hundred and ninety-two, by TheCopp, Clabk Oo., LiMiTKD, in the OfiSce of the Minister of Agriculture. l 1 . •; j NOTICE BIOGRAPHIQUE. Pbybbbbune, Mathilde-Georqina-Elisabbte de, dame db JuDiois connue en littérature sous le nom de Georges de Peyrebrune, romancière française, née dans le Përigord en 1848. Elle a publié: Contes en Vair (1877, in-12); les Femmes qui tombent (1882, in-12); Gatienne (1882, in-12)j Marco (1882, in-12); Victoire la Rouge (1883, in-12); Foli- chvndle et C^ (1883, in 12); Jean Bernard (1883, in-12); Une Séparation (1884, ïn.l2); M^ de ^r^mor (1885, in-12); les Frères Colatnbe (1885, in-12); Une Décadence (ISSQ, in-12); les Ensevelis {\SS7, in-12); (7o/om6tne (1888, in-12); Laquellej l'ecueil de nouvelles (1888, in-12). Un certain nombre de ses romans on paru dans la " Revue des deux mondes." " M""* Georges de Peyrebnme, a dit M. Paul Bourde, est d'une in- spiration fort inégale; un roman d'elle vous laisse une im- pression de supériorité, le suivant vous la gâte en vous inspirant des réserves." Gatienne^ Victoire la Rouge j Polichinelle et (7** «l Us Frbres GoUnnbe passent pour ses meilleurs. — Larousse, Dictionnaire XIX^^ Siècle, LES ERERES COLOMBE.. SIMPLE HISTOIRE On les apjielait aussi Colombe du Monstiers peut-être parce que la famille habitait, depuis un siècle et demi, une façon de vieux couvent, tant de fois raccommodé, rajuste, replâtré, qu'il n'en restait d'autie apparence qu'un pignon surmonté d'un toit pointu, au fronton duquel s'étalait un écussoii intact représentant une crosse croisée avec un sceptre et surmontée de deux clefs et d'une mitre. ' Peut-être les Colombe étaient-ils quelque peu gentilshommes au fond ; mais cela s'eÔaçait comme l'architecture du vieux Moustiers. 10 Au demeurant, ils vivaient en bourgeois demi-paysans. Los femmes se paraient, au jour des grandes fèto:<, de leur robe de noce, ample et mide, en quelque étoffe de lourde soie, très soigneusement coffrée dans une poussière d'é[)ices le reste du temps. Et les hommes allaient au collège jusqu'à l'âge de quinz*' i6 ans; après quoi, ils passaient une blouse sur leur dernière tuni- que et travaillaient aux champs. Ils possédaient une vieille calèche, an vieux cheval blanc, et chacun d'eux conservait soigneusement un chapeau noir haut de forme pour aller à la messe le dimanche. L'hiver, ils portaient jo :vl! II lii â LES PUÈKKS ('OLOMDR, (ioH ;,'aiit8 (1« laiiin et dch «aboUs, et ilH ne rainiiieiit lu barl>e toUd les huit jours. Le père (Joiombe, ayant été soldat, s'habillait d'une redingote étroite, propre, râpée, ornée d'un ruban rouge fané qui durait, 6 toujours le même, depuis vingt ans. Ils étaient considérés dans le pays et, quand on parlait d'eux, on disait : les messieurs du Moustiers. Leurs opinions politiques étaient connues: ils tenai- ent pour l'Empire. Le père Colombe avait servi pendant les Cent-Jours. Ses lu trois lils reçurent les prénoms de Napoléon, Annibal et Scipion; la tille s'appela Cornélie. Napoléon mourut, et Cornélie, épou- sant un ))aysan, devint la mère d'un tas tle petits Gracques. Quant à Annibal et Scipion, ils eurent une destinée pacifique. Une année, la grêle dévasta les récoltes ; l'année suivante, la 15 vigne coula, et, la troisième année qui suivit, Cornélie entra en ménage. Trois fléaux qui endettèrent la i^iaison. On fut obligé de vendre des terres pour taire honneur aux engagements. Dès lors, il n'y avait plus assez de travail aux champs pour Annibal et pour Scipion. Mais, la famille étant bien notée, le dé[)Uté de 20 l'arrondissement intervint et casa d'abord l'aîné, Annibal, à Paris, dans un bureau de ministère où tout i'<»viKionH (>t. rcmoiilail charge cotnme un« abeille, toujours content ; «es yeux bleu-claii* à fleur de tête, sa large face piquëe irrégulièrenienb de bouquets de i)oilH roux, son nez camus, lui donnaient l'air d'un bon gros f> chien très doux. Aiinibal était i^rave, avec une grosse moustache noire, les paupières longues sur ses yeux bruns qti'il s'efforçait de rendre f ironchos pour mieux marquer son autorité. Cluupie mois, Seipion donnait son argtmt, et le frère aîné fai- 10 sait les paits ; tant pour le niénai^e, tant pour le magot ; le reste passait en argent de poche. Cet aigent-là finissait toujoiirs par revenir au magot, le mois suivant, excepté les {uèces que Scipion dérobait à la surveillance de son frère pour lui faire, en cachette- une surprise le jour de sa fête Et chaque fois, Annibal s'éton- 16 nait, très ému, comme s'il ne s'était douté de rien, ce qui donnait k Scipion une joie immodérée. Quant au magot, c'était la grande affaire. A eux deux, les frères Colombe gagnaient maintenant cinq mille Ciancs par an, et il s'agis'SHit d'amasser, dans les dix années qui suivraient, une 20 somme assez ronde pour leur permettre de retourner vivre de leur revenu en province, aux chanips, dans la maison paternelle. Et l'on se serrait, Ton comptait, l'on acceptait toutes les priva- tions pour arriver k ce but, Annibal inscrivait la dépense chaque soir, afin de contrôler 26 les prodigalités de Scipion, esprit aventureux et enclin aux dépenses inutiles. Ainsi il lui arrivait parfois d'avoir à con- fesser un bouquet de violettes de deux sous dont le parfum nouveau, par quelque matinée de j)rintemps, l'avait tenté outre mesure. Et Annibal, doucement, l'accusait de manger son blé 80 en herbe : ils en auraient, des violettes, et fraîches et embau- mées, et qui ne leur coûteraient pas deux sous, quand ils serai- ent dans leur petit jardinet du Moustiers 1 — Bien vrai, répondait Scipion confus ; » mais que veux-tu ? c'a été plus fort que moi. Et puis, la bouquetière était gentille. . . . LE8 FKioHKS COU)MBK. — Scipion ! si notro Rainte mère t'entendait ! liOB yeux de Scipioi», tout* de Buite, devenaient pleins do l&ruies. Annibai HutU'iidiiHHiiit. — AllouH, n'en parlons plus ; il faut bien que jeûneuse se pasHe. J'inscriH : Fraiw divers, dix centimes. s — Cela ne n»'airi\ era plus, mui murait Scipion. Et Annibai continuait : — Siro|» de tolu, trois francu. A propos, j'ai consulte le docteur : tu ])rentlras deux cuillerées matin et soir. — Moi ! 10 — Tu as tousse tout<; la nuit passée. ~ La belle affaire I En voilà une dëpenst' inutile ! Pour le coup, Annibai. . . . — Piiix ! Je sais ce que je fais. Crois- tu que je vais te laisser tomber malade? Qui prendrait soin de to pt;tit, si et a était 15 ton frère j^îni'l — Mon bon Annibs'l ! — ,ie ne suis pas bon, je suis juste. Ce mot de justice revenait fiéquemment dans les raisii^me- nients d' Annibai. Il avait trouvé cette explication de ses bontés, 20 dont il aurait rougi autrement commis d'une faiblesse. La ru- desse de ses aïeux lui paraissait imposée comme une part d'I.éri- ,tage qu'il ne devait j)as laisser péricliter, connue une obligation, lin devoir de famille et de caste. Les chefs de famille étaient sévères chez lui, impérieux et obéis: chef à son tour. Annibai 26 s'armait de sévérité ; mais, comme ce sentiment n'était pas en 'lui, comme une bonté, une douceur exquise influait sur toutes I ses actions, il s'était avisé de les présenter, de les excuser pres- que, i omme étant des actes de pure justice, résultat d'un juge- ment motivé de son esprit, et non |)as d'une impulsion vive, 30 spontanée, de son cœur. Cette ruse lui avait en partie réussi auprès de Scipion : le "jeune frère " était persuadé de la ru- desse d'Annil)al comme aussi de son admirable esprit de justice, d LES FRÈRES COI.OMBK. :!Î! qui le faisait consentir à tout ce qui était bon quand il Pavuit une fois reconnu. Les deux frères étaient naturellement charitables; mais, quand il s'agissait de faire l'aumône, c'était Scipion qui plaidait la cause 5 du malheureux, tandis qu'Annibal écoutait, le sourcil froncé, l'air terrible d'un juge. Cependant, an premier argument qu'il pouvait saisir, il acquiesçait vivement du geste, comme un homme qui se rend, avec ces mots : — C'est juste ! 10 Et ScipioQ, radieux, éprouvait une double joie. I ! j i LES FRÈUUS COLOMBE. n \ t Depuis dix ans qu'ils vivaient ensemble de cette vie simple et touchante, une seulii fois la question de mariage s'était ëlevée untre eux, et elle avait ëté bizarrement tranchée. — Moi, je suis trop vieux maintenant, avait déclaré Annibal ; toi, petit, tu es trop jeune (Scipion avait alors trente-cinq ans). 5 Quand nous-^ serons rentrés au Moustiers, tu chercheras une femme, simple et bonne comme était notre mère. D'ici là, \^notu8^ et point d'amourettes ; çajtiuirait au magot. . ., au retour. — Trop jeune! avait bal Initié Scipion rêveur. Mais Annibal avait parlé, et il ne fut plus question de femme lo [tlans le ménage des frères Colombe. Cependant l'âme tendre de Scipion s'oubliait parfois en des ragabondages chimériques. 11 lui prenait des velléités de pas- Ion, des besoins d'extase qui le travaillaient, au renouveau sur- )ut, et lui occasionnaient des langueurs qu'il n'osait avouer ; et 15 , tendresse anxieuse d' Annibal soignait ces symptômes morbides Ivec de la rhubarbe, des toniques, des jus de viande que Scipion k,valait sans conviction, par bonté d'âme, le cœur silensieusement lavré. C'est à l'une de ces heures cruelles qu'un innocent bonheur, 20 lequel devait, comme presque tous les bonheurs, se changer en souffrance, tomba dans la vie de Scipion. Un sou- qu'il allait lux provisions pour le dîner, il aperçut au coin du quai un Misérable chien maigre, écorché, saignant, que des gamins ^poussaient à coups de* pierres vers la berge, pour le faire se 25 loyer lui-même en reculant éperdv sous les cou|>s. Scipion Intervint ; les gamins le huèrent, et l'un d'eux, fanfaron, lança son pied en plein Banc de la malheureuse bête, qui s'abattit mrlante. :yu.^ .. ^v ^s, ■ •;>■*.. ■ v;. 8 LES FRÈRES COLOMKB. I i I Le cœur de Scipion se fendit; il jeta un cri plus lamentable encore que celui du chien, en se précipitant sur lui et l'enlevant dans ses bras. Et puis, tout d'une course, il l'oniporta. Quand il fut arrivé à sa porte, une inquiétude le prit : qu'allait 5 dire Annibal 1 La bête dégoûtait de sang et de boue ; elle géuiissait par petits cris plaintifs, cependant apaisés. Scipion la coucha d'abord sur un linge, dans un coin, et puis, redi essé, éloquent, les yeux pleins de larmes, il fit à son frère l'iiistorique exact de son aventure. 10 II mimait les* gestes forcenés des petits voyous et il jetait des cris pour imiter toute l'horrible souffrance du pauvre chien meurtri. C'est alors qu'il était intervenu, lui, comme tout autr • l'aurait fait, bien sûr. Il aurait fallu être sans pitié pour passer tranquillement à côté de ce massacre. Et il ajouta, par un de 16 ces cou})a d'éloquence qui font la fortune des orateurs : — Ah. I c'est heureux pour ces drôles que tu ne t+' sois pas trouvé à ma place, toi qui ne peux souffrir qu'on Of^prime les faibles, les innocents, les petits. . . . Tu aurais fait justice , tu aurais châtié les coupables tout en protégeant la victime. Moi, 20 j'y ai bien pensé ; mais le courage m'a manqué, et je me suis dit: Faisons du moins la moitié de la besogne que mon frèiv aurait faite ; et j'ai apporté le chien. — Tu as bien fait, répondit Annibal. C'est juste ; il fautj toujours secourir l'être qui souffre, celui-là serait-il un chien :| 26 Dieu l'a fait. l Scipion respira comme si on le déliait, et il courut près de la bête qui gisait, soufflL mte, geignant tout biis. Il la souleva, compta ses plaies, les lava, y versa l'huile du bon samaritain, et cela avec des délicatesses de main exquises, comme une femme! 30 qui aurait soigné un enfant. Même il l'apaisait, lui marmottantj des paroles douces, des bégayements de nourrice ; il l'appelait : — Mamette, Mamette ! ma mie ! . . . . Puis il faillit pleurer parce que la bête, enfin soulagée, lu\ lécha les mains. LES FBÈRE8 COLOMB K. 9 ifin soulagée, lui Ensuite, à genoux près d'elle, maintenant couchëe sur do molles étoffes, il la 6t boire dëlicitement. Et Annibal, sétieux, t(niait la lampe appiochëe, i)résentait la tasse avec gravité comme s'il accomplissait un devoir, mais le cœxir noyé d'un apitoiement tendre, tout ëmu du désir de parler, de caresser, lui aussi, 6 comme Scipion, s'il n'avait redouté de laisser voir sa faiblesse. La présence de Mamette dans le ménage des frères Colombe prit bientôt une importance que ni l'un ni l'autre n'a\ ait prévue. Mamette était une griffonne blonde, capricieuse et câline, tiès volontaire et d'un caractère fort gai. Dès qu'elle fut guérie, lo elle devint belle, grasse, et elle témoigna sa joie d'être tombée en si bonne maison par des gambades et des cris dont le silence monacal de l'appartement des deux frères fut singulièrement troublé. Annibal grondait pour la foime et Scipion affectait de sévir. 16 Mais l'ombre d'une chiquenaude n'effleura jamais le nez fripon (le Mamette. Même on s'habitua à sa vie turbulente et bientôt l'on y prit plaisir. Quand on rentrait le soir du bureau, on marchait vite ; la flânerie des jours passés avait disparu : il s'agissait de délivrer 20 Mamette de sa longue solitude de la journée, et cela devenait le texte de la conversation tout le long du chemin. — En va-t-elle faire des cris ! disait Annibal. — Pauvre bête ! songe donc ; enfermée tout le jour, toute sevile ; on i)eut bien lui permettre de s'ébattre un peu. 25 — Oh ! c'est juste, répondait Annibal. Et l'on grimpait l'escaliei- sans souffler, sur les talons l'un de l'autre, Scipion devant, sa clef en mains, depuis le tournant du quai Et, à travei-s la porte : — Chut! chut 1. . . . Mamette, doucement, ma fille. . . Hé! là. 3 vais mourir," et aussi : " J'ai de la peine de te quitter, toi qui m'aimais tant ! " Alors Scipion lui répon- dait en pleurant, lui faisait des misons, comme s'il était fou, ne s'aperce vant plus qu'il parlait à un chien. Ce n'était pas un être inconscient pour lui : c'était Mamette, sa fille, son trésor, toutio ce qui l'avait aimé sur la terre, tout ce qu'il avait pu aimer. Annibal ne dit pas un mot, lui ; mais, quand on enterra Mamette, soigneusement enveloppée de linges propres, dans le jardin proche d'un ami, quand Scipion eut fait le trou, couché la [)etite morte, et, tout aveuglé, eut rejeté doucement sur elle 16 la terre enlevée, Annibal qui assistait, morne, à cet ensevelisse- raeiit, dit, tout à coup, que le soleil lui avait tapé sur la tête, et il s'évanouit. Jamais on ne sut qu'il avait aimé follement Mamette. I -m rv :'T ! I 12 LKS FKËUK8 COLoMlib:. TU Le temps passa ; les annëes vinrent qui apporteront avec elles leur tristesse accoutumée et cette résignation bête à la vie qui fait qu'on tournerait éternellement la meule, comme un cheval aveugle, si l'usure ne fauchait tout à coup les jambes du tourneur. 5 La figure poupine de Scijùon s'était allongée, émaciée ; ses besoins de cœur s'étaient ))eu à peu endormis dans le calme de son existence monotone et le crépuscule de sa jeunesse prête à mourir. Maintenant les frères Colombe, presque aussi graves l'un que 10 l'autre, n'avaient plus qu'un intérêt dans leur vie: celui d'attendre, d'esjiérer le moment fortuné où ils reprendraient leur vol vers le colombier désert. Leurs épargnes grossissaient: encore quf ques années, et ils seraient libres ; ils redeviendraient paysans, avec la blouse et les sabots et le chapeau noir dans un coin de l'armoire, 15 pour a.ssister à la messe du dimanche sur le banc du chœur qui portait gravé ilans le bois, depuis des siècles : " Famille du Moustiers." Afin d'atteindre plus vite à ce but, ils avaient, d'un commun accord, alloué à leur é[»argne la dernière augmentation du 20 traitement d'Annibal, pastsé sous-chef à quatre mille huit cents francs. Cependant, sur les instances de Scipion, qui conservait tou- jours une fémininité de goûts lirxv.eux et portés à la dépense, quel- ques embellissements avaient été accomplis dans le ménage : on 26 avait couvert d'un tapis le parquet de la chambre d'Annibal, et deux fauteuils maintenant, au lieu d'un, étalaient le rouge écla- tant de leur velours fra[)pé aux deux côtés de la cheminée. Cette chambre était le salon et le sanctuaire. Le chef de famille dormait là, parmi les reliques touchantes, les portnits du père LES PRKRKS COLOMBK. 13 ,oui"neur. et de la mèn- ilëtnnts, quelque» vieux nmuUlos les antiques salles du Moustiers, coftVes, arnioires, chaises à dossier dentelé, rem- paillées blanc et noir, et un crucifix au mur avec la branche de buis bénit, sèche et jaune, perdant chaqu(! jour ses feuilles, mais que la mèie avait cueillie et envoyée de là-bas, aux derniers 6 Kaiiieaux avant sa mort. Dès qu'on lui lâchait la bride sur le chapitre du luxe, tout de suite Scipion s'emportait. Et bientôt les fauteuils et le tapis entraînèrent l'acquisition d'une cave à liqueur superbe, étince. lante, qui vint trôner sur la commode en vieux chêne entre lesio tasses à thé dorées et fleuries de roses et la cafetière en ruolz i:fui Hoché, coiffée d'un oiseau qui becquetait le couvercle. On aurait dit un étalage de marchand ; mais le goût de Scipion n'allait pas jusqu'à l'arrangemerît des c'.oses : dans sa simplesse, les choses elles-mêmes lui suffisaient. Cependant Annibal fut 15 forcé de s'interposer. Comme il se plaignait un peu fort, Scipion lui dit : — Tout ça nous aidera à remeubler lo Moustiers comme il était du temps des vieux, tu te souviens ? — Oui, c'est juste, ré})ondit Annibal attendri et désai-mé. 20 Mais Scipion oublia bientôt cette dernière fiè\ re d'élégance qui lui avait rendu, pendant quelques jours, les émotions de sa jeunesse ; ce plaisir même s'émoussa, disparut, et plus rien ne troubla l'existence monotone, régulière, sans joie et sans idéal, des frères Colombe. Leurs habitudes monacales et bureaucrati- 25 ques les avaient à la fin transformés en machines parfaitement réglées, en automates peu à peu vieillissant, s'émiettant et s'usant, ternis par la poussière des années, la tête vide, le cœur éteint. Ils parlaient peu entre eux, s'étant tout dit. Un jour cepen- os dant, Annibal, faisant ses comptes, s'écria : — Nous n'en avons plus que j)our deux ans, deux fois trois îent soixante-cinq jours de bureau. u Il ■! I U LBS FRJBRBS COLOMBB. — Cola fait sept cont trento-uu joura, rëpondit iininëdiateineiit Scipion; — Et tous les jours, un jour de ruoins, acheva Annibal. Alors Scipion, sous ce coup de plaisir, eut encore un semblant 6 d'idée. Il s'imposa l'obligation d'écrire chaque soir, sur un carré (1(! papier rayé (quelque rognure du miui ?tère), le chiffre des Jours décroissants qu'il leur restait à vivre à Paris. Kt cela lui faisait, au bureau, une occupation d'esprit agréai »le que de mou- ler, en beaux chiffres très gros, le nombre qu'il accrocherait le 10 soir, en rentrant, à la place de celui de la veille, au mur de la salle à manger, près du poêle, sous l'almanach. C'était devenu même une habitude et une allégeance poui- les deux frères que de regarder, chaque matin, avant de ])aitir, ce cairé de papier, ce chiffre auquel chaque jour qui passait enlevait une unité. ,5 Scipion avait commencé à sept cent trente-un ; maintenant il venait d'é})ingler le numéro quatre cent quarantti-trois. — Comme cela passe tout de même ! murmura Annibal rêveur. — Il me semble que c'est tléjii fini, répondit Sci[)ioa. ■y LES FRÈRfc:.S COLOMBE. 16 inëcliateiuent IV Ce jour du rmniëro quatre cent quarante-trois ëtant un Bamedi, les frères Colombe, après leur dîner, H'habilièr<'nt soi- gneusement, afin de se rendre à l'invitation de leur chef de bureau, qui les avait pries de venir prendre le thé. Ils acceptaient une fois l'an cette corvëe administrative, et, 6 [plusieure semaines auj)aravant, ils en parlaient avec la rëi)u- gnance de deux paysans forcés à des attitudes mondaines, obligés de saluer et de sourire à la petite poupée éventée qui représen- Itait la femme de leur chef et de boire jusqu'à la lie la tasse de [liqueur fade qu'elle leur offrait avec des gi-rict^s provocantes. La lo lumière éclatant sur les femmes, les fleurs et les tentures gaies, les gênait ; la musique trop savante leur donnait régulièiement migraine ; la chaleur les congescionnait. Quand ils sortaient, deraiera, n'osant pas partir à l'anglaise (mode impolie selon sur formulaire), ils avaient un écliang© de i-egards dont le 15 [avissement expressif les dispensait de parler. Aussi devenaient-ils généialement moroses et aussi grincheux jue leur belle nature pacifique pouvait le permettre, à l'ap- )roche de cet événement annuel. Donc, ce soir, ils descendaient l'escalier en se poussant les 20 loigts dans la peau neuve et ferme de leurs gants, les coudes Scartés, l'effort rude. Ils traversèrent la cour mal éclairée, ipèrent à la vitre embuée du concierge, avec le " Coi-don, s'il 3 plaît," qu'ils accentuaient sans diminutif et le ton grave. Tandis que la porte s'entrebâillait, Annibal dit : 25 —Je crois qu'il pleut. — ^11 pleut, répondit Scipion : il faut attendre qu'il passe une ûture vide. L'auti'e reprit : iiilîi 16 LKS PRÈKR.S COLOMRR. — Il fait im tVoitl noir; cela pourrait Uïen Hiiir en u«'iga —Je suis transi, acheva Scipion. Et il ouvrit la porto tendant le cou. Mais, comme un coup de. vent qui s'engouffre, une forme hu- sraaine toute petite, collo d'une fillette, d'une enfant, s'élança entre eux ot se rejeta derrière la porte, le geste sup[)liant, les mains levé«;s. Presque sans souffle elle dit, la voix grelottante : — Sauvez-moi; on me poursuit; par pitié, cachez-moi !.. Sciiûon était déjà devant elle, la couvrant de sa silhouette 10 noire; Annibal allait fermer la porte. Quelqu'un la repoussa. C'était un agent ; son capuchon pointa lui serrait le visage ; il avait refourré ses mains pel de la même perte qu'ils avaient faite, eux aussi, deuil cruel, inoubliable. Manan comprit qu'elle les 16 embarrassait de sa tristesse ; elle secoua sa tête blonde décoiffée, comme pour chasser son ennui, et, rappelant son courage : — Le bon Dieu l'a voulu, n'ost-ce pas? dit-elle en se dirigeant vers la porte ouverte qu'on lui avait désignée. Je m'en vais le 20 prier avant de m'en^ormir, afin qu'il dise à maman de ne pas se tourmenter là-haut, que je suis à l'abri, que je n'ai plus faim . . . . , et pour qu'il vous bénisse I . . . . Elle passa devant Scipion et lui donna la main d'un geste affectueux et déjà timide de petite femme; puis elle salua 25 gravement Annibal, baissant la tête avec respect. Annibal avait é})rouvé le désir spontané de lui tondre la main ; il n'osa pas et balbutia : — Bonsoir. Il n'en voulait pas à Manon, pas plus qu'il n'avait eu de 30 rancune contre Mamette. C'él ait juste : il était trop grave, trop viimx ; il faisait peur à ces petits êtres délicats et tendres que son *' jeune frère " apprivoisait si bien. Et cependant U eut encore pour Manon une pensée douce. / LES FRÈRES COLOMB f:. 23 ui tendre la — Elle n'a rien pour prior, dit-il bas à Scipion ; si tu lui ilonnais .... —Quoi? — Ce crucifix, tu sais, qui est dans ma chambre î. . . . — Au-dessus du portrait 1. ... (Et Scipion, effaré, regarda « [son frère.) Quoi 1 la relique sacrée?. . . . — Oui, cela rassurera Manon et l'aidera bien à dormir. [Nous sommes des étrangei-s pour elle. Avec Dieu elle se sentira comme en famille. Donne-le-lui. Quand ils se reti cuvèrent seuls, ils demeurèrent silencieux, lo les esprits troublés, éprouvant le besoin de se reprendre après les émotions de cette aventure ainsi tombée dans leur vie si ;alme. Tout à coup Sc'ij)iou aperçut son habit étalé sur une îhaise, et le souvenir lui revint : — Eh bien ! et notre soirée 1 dit-il. 16 Annibal regaida l'heure. — Dix heures ; il est trop tard maintenant. Tant mieux ; î'est une corvée de moins. — Et puis regarde donc commfe il neige, reju'it Scipion. On ;st mieux chez soi que dehors par un temps pareil. 20 Ce "chez soi" venait de prendre une douceur inaccoutumée, semblait-il. Il pai-aissait ])lus tiède et plus doux depuis que la petite tille y était entrée avec le charme de sa voix gazouillante )t de sa tête blonde coiffée du petit bonnet blanc. Ses petits )ieds humides avaient laissé des traces sur le païquet ciré, et il 2.'» avait comme un doux parfum d'enfant dans la salle à manger shaude où elle avait pleuré. Elle serait là demain, tous les lours maintenant. Cette pensée n'était j)aK précise dans l'esprit les frères Colombe; cependant elle influait sur le bien-être, 'attrait, le plaisir du "chez soi" qu'ils ressentaient ensemble ao m ce moment et qui les faisaient vaguement sourire en regar- iant autour d'eux. Ils n'avaient poiat envie de dormir encore, l'esprit éveillé, au Contraire, par un va-et-vient de pensées inaccoutumées, une 24 LLS FKEKKS COLOMBE. agitation mentale qui les surprenait et les secouait comme s'ils a^'uient pris une lièvre dont les rêves eussent été anxieux et iLUx. Cet ébranlement nouveau de leur âme engourdie, momifiée, agitait tous leurs sens et leur donnait un besoin d'action, de paroles. Maintenant ils tenaient un sujet pour un échange d'idées intarissables. Sci|)ion se rapprocha du poêle pour ranimer le feu et Annibal tira un fauteuil afin de s'installer près de son frère. D'ailleurs ils avaient à causer et leui-s voix s'élevèrent. . . . 10 Mais un bruit léger se fit entendre dans la chambre à côté, un bruit très net : Manon se couchait. Les deux frères tressaillirent et baissèrent la voix, p\iis de- meurèrent immobiles, n'osant bouger, gênés tout à coup de ne plus > se sentir seuls, troublés de la peur de réveiller Manon : c'était 15 une responsabilité, cela ! On n'était plus libre maintenant ; des devoirs nouveaux leur étaient venus. Ils avaient pris charge d'âme. Et quelle âme ! Une petite filh^ de treize ans et demi, une enfant encore, une jeune lille demain. Toutes ces idées leur venaient à la débandade ))endant qu'ils 20 n'osaient remuer ni parler, i)iis d'une inquiétude indétiuie. Tant de pensées leur amenait piesque de la sourtVance. — Je crois que j'ai mal à la tête, murmura à peine Scipion. — Alors, bonsoir, répondit plus bas encore Annibal. Ils se retirèrent, marchant sur leurs j)ointes, lentement, 25 silencicniseinent, Annibal vers sa chambre, Scipicn dans la cuisine. Et leurs portes se refermèrent sans un craquement, tant ils mettaient une précaution tendre à ne point troubler le HfMnmeil de Manon. iii £ LES FRERES COLOMBB. 25 Le lendemain, qui était nn climanehe, commença le bouleverse- ment des habitudes qui étaient si chères cependant aux frères Colon be. Ce jour-là ils faisaient d'habitude la grasse matinée. Oui, mais alors ils n'avaient à s'occuper que d'eux-mêmes ! Us dormirent mal et s'éveillèrent de très bonne heure, pressés fi de se revoir pour s'entendre, car toutes sortes d'idées nouvelles leur étaient venues pendant la nuit. Cependant lorsque Anni- V>al j)oussa lentement sa porte et avança le cou dans la salle à manger, il aperçut son fière, en chaussons, qui déjà faisait le ménage avec un silence de farfadet. Le balai glissait, le plu- lo meau volait : on eût entendu battre l'aile d'un papillon. Et le poêle allumé biûlait, ses portes ouvertes pour l'enkpêclier de ronfler. La cuisine était propre, le lit de Sci}>ion avait disparu dans un cabinet, et sur le fourneau à gaz bouillottait le lait tout blanc de crème soufflée. 16 — Tu ne t'es pas couché 1 murmura Annibal surpris. — Et j'ai même fort bien dormi, répondit Scijjion menteur. Mais si la petite s'était réveillée de bonne heure 1 On ne savait pas. Alors, voilà, tout est i)rêt. Ils s'accotèrent dans un coin pour causer plus à l'aise et l'on 20 délibéra sur la situation. D'abord, que dirait-on à la concierge 1 C'était Annibal que le mensonge désarçonnait tout de suite ; mais Scipion savait mieux se plier aux circonstances. On ne pouvait pas charitablement révéler la chose aux gens de la mai- son : cela serait trop humiliant pour Manon. tt — C'est juste, réi)ondait Annibal. — Aiors quoi? Puisqu'on gardait la petite, autant valait tout de suite sauvegarder son amour propre eu la faisant passer pour il / ii I ! ! i H i- i 1 i ' i; I Ii! I ! 26 LES FRÈRES COLOMBE. une parente, une orpheline arrivée de leur pays hier au soir et con6ée à leurs soins. . . . — Nous hi gardons, décidément î demanda Annibul hi^rieux. — Dame ! qu'en veux-tu l'aire ? la jeter dans la rue î 5 — Je ne dis pas. — Eh bien ! puisqu'elle est toute seule dans le monde et que le hasard .... — Ou Dieu ... — . . . . l'a jetée dans nos bras, gardons-la. 10 — Gardons-la, conclut Annibal avec un soujnr de soulagement. Manon loquetait sa i)orte ; on devinait qu'elle n'osait pas entrer. Scipion courut, et la ])etite, toute rougissante, s'arrêta sur le seuil. j Elle avait peigné très fort ses beaux cheveux rudes pour les i 15 aplatir en deux petits bandeaux virgi nais, très i)ropres autour de son visage maigre, mais frais comme une rose de mai, et elle j timllait sur ses épaules un méchant fichu de laine noire troué qui la laissait grelottante. Elle murmura : " Bonjour, messieurs," bien timide et honteuse et un peu effrayée aussi, les ye.ux baissés, j 20 détournant le front. j Les frères Colombe avaient mal vu, la veille au soir, le visiigo de Manon, qui s'était effacé dans leurs rêves ; c'était comme uno nouvelle apparition, car la petite tille leur paraissait plus grande plus sérieuse et plus étrangement jolie avec sa coiffure de petite 25 femme et ses airs doucement effiirouchés. Sci})ion l'avait prise par la main et il l'amena près de la table oi!i il y avait trois chaises et trois couverts, avec, au milieu, le lait fumant et le café qui embaumait. Elle s'assii sur le bord de son siège, tenant ses mains croisées, so le front bas. Elle aussi avait beaucoup |)ensë dans la nuit quand elle s'était réveillée, surprise d'abord, ne sachant j>as oii elle était, mais se souvenant tout à coup et prise d'une vague angoisse. Où était-elle tombée? dans quelles mains? Quels étaient ces ^iommes qui paraissaient si bons, cette maison où il n'y avait pus LES FRÈRES COLOMRK. 27 ier au soir et libiil KC^rieux. rueî monde et que ; soulagement. Ile n'osait pa^ saute, s'arrêta rudes pour les nopres autour de mai, et elle | noire troué qui iir. messieurs," m yeux ))aiss(is, i soir, le visag(5 :;ait comme unn l'avait prise il y avait trois t fumant et le mains croisées, ls la nuit quand laa où elle était, t'ague angoisse, pis étaient ces il n'^ avait pus femme? Etait-il convenable qu'elle reçût leurs soins 1 Mais 16 pourrait elle faire pour gagner sa vie I Elle ne savait aucun étier, bien que sa mère l'eût fait coudre avec elle. Le peu l'elle avait appris ne suffisait pas pour la faire recevoir dans un bélier oi!i elle pourrait gagner quelque argent. Peut-être trouve- r. Lit-elle à se placer comme . . . .servanta Oh ! cela lui paraissait [en dur d'aller en service, toute petite et délicate comme elle lit, et avec les goûts de petite demoiselle qu'elle avait i)ris à iiis, dans le ménage où le travail du père avait apporté pendant lelque temi)S une aisance relative Bien dur certainement, et lo n cœur était gros de cette i)erspective, la seule cependant l'elle pût raisonnablement envisager. (Mais, le matin, elle s'était coiffée et attifée sérieusement, pour se îillir et imposer plus de confiance quand elle allait prier les .... irsonnes chez qui elle était de lui trouver u.ne place de servante. 15 j- — A quoi penses-tu, petite î lui demanda Scipion en plaçant /ant elle une tasse remplia [Alors elle leva les yeux et demeura sans répondre, un peti r[)rise, elle aussi, du visage de ce vieux garçon et de celui de frère, qu'elle osa examiner d'un coup d'oeil et qui lui parut 20 )ux . . . . , mais vieux à lui donner envie de rire sans qu'elle sût Burquoi. [ En même temps le courage lui revenait ; elle se senteiit Bsurée. Oh ! si ces deux-là voulaient la garder pour servante, resterait bien avec eux, elle n'aurait pas peur! Et puis ils 25 lient un air si bêtement bons, tous les deux, le vieux aussi, ilgré sa grosse moustache, un air . . . })aysan, un air du pays qui presque une ressemblance de famille. Cette idée même lui ssa rapidement dans l'esprit (et elle se retint pour n'en pas [e aux éclats), que le plus jeune ressemblait traits pour traits 30 [a statue de saint Siméon dans la chapelle de Ligueux : il avait ime elle de gros yeux bleus fixes, une face ronde et bouffie îc un peu de barbe roussette au bas du menton. U-Jç vais vous dire, répondit-elle eu sourittnt ej trempant •'th'T .m nii 'II: ! I 1 I. (•-; ' I 11 11 Hilililf j ., ■■'.''■ ! 28 LES KRÈIIKS COLOMBK. Je ne veux On dirait du dans son hol une tartine beuriëe que venait Je lui glisser Anni bal; c'est que j'ai pensé cette nuit à ce que je pourrais bien faire pour gagner ma vie .... — ^Tu n'as pas à t'occuper de cela ! s'écria Scipion ; ça nous 5 legarde. — Laisse-la parler, pour voir, interrompit Annibal. La petite reprit, la bouche pleine : — Je voudrais me placer servante, — Oùçal 10 — Chez vous, si vous le voulez bien. — Et pourquoi veux-tu te mettre en service ? — Dame ! je n'ai point de rentes, ni de métier, pas qu'on me fasse la charité. Oh ! le bon pain ! gâteau. C'est peut-être bien de la brioche, dites, monsieur ] 15 Annibal s'était tourné vers son frère : — Elle a de beaux sentiments, dit-il. Tant mieux. Néan- moins .... — C'est bien meilleur que ça, la brioche, lépondit à Manon ^ Scipion, qui se délectait à la voir manger. Tu en auras une 20 ce soir, toute chaude. Et il oubliait de déjeuner, lui, accoudé sur la table, le cœur si plein de plaisir qu'il n'avait pas faim. Annibal reprit ]ent(îment, — 'Néanmoins, comme nous nous sommes chargés de toi, il no serait pas convenable que nous te traitions en servante .... 25 — D'autant moins, interrompit Scipion, que nous allons te présenter comme notre parente, une orpheline arrivée de pro- vince .... — Moi 1 s'écria Manon laissant tomber sa cuiller. Mais puis- que ce n'est pas vrai ! Pourquoi mentir ? . . . . 30 Les frères Colombe se regardèrent suffoqués. Annibal avait rougi et Scipion toussait pour se donner h temps de chercher une réponse. — D'abord, dit-il, tu es orpheline et tu arrives de province, 1^'est-ce pus i XI u'y a pas de meusouge l^-dedaus. Ensuite . . . , LKS FHKRKS COLOMBE. 29 ieux. Nëan- se donner le [c'est à cause I cette i)etite fille que vous avez-là? d'oii vier.t-elle^", nous répon- drions: " Elle vient du Périgord, c'est notre parente; bien le [bonjour, messitîurs les gendarmes." Autrement il nous faudrait (lire : "Mais c'est la petite fille, vous savez bien. . . .de l'autre (soir. ... 10 — Oh ! non, non, monsieur, ne dites pas cela .... — Tu vois bien ! conclut Scipion radieux, mais un peu essoufflé \et étourdi de sa puissance imaginative. — Miiis c'est égal, re[)rit Manon au bout d'un moment de [grande réflexion: si je reste avec vous, je veux vous servir; 15 [autrement. . . . — Autrement '?. . . . — Je n'oserais })as manger de votre pain, voilà. — N'aie pas |)eur, on te le fera gagner, ton pain. ... — Et on t'appi-endra à le gagner surtout, reprit Annibal. Tu 20 ne sais aucun métier: on te fera instruire. Qu'aimerais- tu faire 1 — Des fleurs . . . . , des fleurs peintes sur des assiettes. C'est gentil, et puis c'est. ... Je ne sais pas comment on dit ; enfin on est ... artiste. Mais ça coûterait cher pour ai)prendre et je 25 n(; puis pas .... Vous voyez bien qu'il faut que je me mette en service, — Mais, dit Scipion dont l'ingéniosité poussait rapide comme les plantes arrrosées de l'efiiuve magnétique des fakirs, com- prends donc bien ceci : quand on est en service, on gagne de 30 l'argent, tant par mois, j)as viai 1 — Oui, monsieur, disait Manon très intéressée, les yeux bien ouverts sur le visage de Scipion. — Eh bien, au lieu de te donner de l'argent pour ]iayer tous !f£, I ! i i I iij J.', ' 1 ' M i 1 i;; illjll ' ! i li i : I jljlliiili il iil m mw iii i' 1 1 I ii 30 LKS FRÈRES COLOMBR. les petits HervicflB que tu vhs noub reiidie ici, nous «mploieronn cet argent à t'habiller, à t'instruire, à te faire apprendre la pein-j tare sur porcelaine. . . . C'est toi-même qui te gagnerna les moy ens de devenir artiste, et tu ne nous devras rien. 6 — Oh ! si, monsieur ! — Comment, siî Mais je te prouverai que non, quand tu| sauras compter. — Je sais bien, dit-elle. Je sais écrii-e aussi, et je mets bien! l'orthographe. 10 — Tu es allée en classe î — Jusqu'à la mort de papa, il y a deux ans. — Et depuis ! — Depuis, j'ai cousu avec maman, q^ii faisait des confectioiisi pour les magasins ; et puis je n'ai plus rien fait .... que la soig isner jusqu'à ce qu'elle. . . . Mais Scipion l'interrompit brusquement : — Alors tu dois t'eutendre un peu aux choses du ménage î — Bien sûr 1 dit-elle, retenant les soupirs qui revenaient lui gonfler le cœur. 20 Même elle ajouta un peu fièrement : — Je fais la cuisine. — C'est moi qui vais me reposer ! s'écria Scipion feignant uiie| grande joie. — Comment ! vous faites la cuisine, vous ? 26 — Moi-même, et prends garde à toi : je suis un cordon bleu.j Manon le regarda d'abord sérieuse et puis elle lui rit au nez? d'une poussée irrésistible. C'est qu'il devait avoir piesque Va\x. d'une vieille femme avec un tablier et remuant ses casseroles. Et| cette idée de Scipion marmitonnant l'égayait comme une boufFon-| 30 nerie. Pour lui, il aurait dansé de joie d'avoir fait rire Manonl au moment où elle allait pleurer, et ce rire d'enfant lui remuait| dans le cœur des délices inconnues. C'était plus beau qu'une musique céieste. Il avait envie de s'extasier. Annibal baissait plus bas ses lourdes paupières, cachant lef LES FIlkllRS COLOMB». 31 du ménage î L revenaient lui ëres, cachant le tîivisspujent ému qni entrait on lui avec ce bruit iiuiccoutuinë, avec cette Honnerie joyeuse, ce rëveii «le prinfcinjiH. -Eh bien! dit Manon en se levant, qu'est ce qu(î je vais faire i|)Oiir commencer 1 Mais alors les frères 'Colombe arrêtèrent lonrs yeux sur la 6 idéfroque misérable qui couvrait l'enfant, sa juj)»* fanée, effilocliée, [si mince qu'on avait froid rien qu'à la regarder aller et venir [à-dedans, traînant un peu ses pieds ensavatés. — Pour commencer, déclara Annibal tout tremblant de pitié» il te faut vêtir, Manon, et nous allons chm'cher ce qu'il te faut, )o -Le fait est, dit-elle en regardant sa jupe, que je suis un peu nal tenue. Mais ce n'est pas ma faute, voyez-vous : j'ai vendu la dernier*! rol)e i)0ur mettre un bouquet sur la fosse. . . ., là- )as. Si j'avais des aiguilles et du fil ... , — Et de l'étofi'e . . , , , ajouta Scipion. 16 — Oh ! je coudrais bien une robe, moi toute seule. — Eh bien, tu la coudras. —C'est qu'il faut un tas de choses avec cela, grommela Scipion livant son frère dans sa chambre, et tu eu oublieras sûrement uioitié ! Va pour la robe, toi ; moi, je me chargerai du reste. 2o Ils sortii'ent tous les deux, très atfaiiés, laissant Manon mettre le l'ordre dans la maison, où déjà elle furetait avec des façons le ])etite ménagère qui trouve beaucoup de choseB à reprendre [ans un ménage tenu |)ar des garçons. Lorsqu'ils rentrèrent, elle frottait les vitres, perchée sur un 26 Iscabeau, Par le carreau brillant entrait la blancheur éclatante les neiges qui couvraient le toit des bâtiments rapprochés en ircle autour de la petite cour, noire au fond comme un puits, It sur laquelle la salle à niangei' ouvrait ses deux fenêtres. Les fères Colombe s'arrêtèrent, ébahis, le nez en l'air, contemplant 30 [anon active dont le poing volait sur la vitre et la faisait lanter. — Qu'est ce que tu fais \k'i cria Scipion alarmé. Veux-tu lien d(^scendre 1 Pour te rom[>re le cou ! 1 1 : 32 ms FK^JItKH COLUMUE. — Et te }j^iArr \vH «loii^tH, coiitiima Aiiniitiil ^rondour. 1 — Oh ! c'éiîiit d'un malpropre ! dëclara Manon : on n'y voymj pji8. Bon Dieu! que vous êtes donc cluirgds ! Attendez que ji vous aide. 1 B — C'est qu'ils étaient embarrassés et de la belle façon, Ici frères Colombo ! Les bras arrondis, avf^c des paquets jusqiiJ sous les uissfilles, les mains (uitortillécs dans d(!S poignées d] ficfille qui soutenaient d'énorujes ballots enveloppés dans dtj papiers de toutes les couleurs, sans compt(!r les [)«)ches gonfI('-„ I?ii!lrt:»«« ^t LES FUÈRES COLOMBR. 35 (jui ne demandent qu'à s'('|»:inouir dans la tiédeur du foyer et que la misère, la faim jettent au vice de la rue ! Ne devrait-on j)as bautre les paves, nuit et jour, pour recueillir ces précieuses éDavesî En voici une de sauvée, au moins ! Et comme c'était bon de 6 la sentir là, n'ayant plus froid, n'ayant plus faim, rassurée, consolée, avec la perspective d'un avenir honnête et doux ! Elle paraissait si tranquille sous leur protection, si joyeuse, la mignonne, de tous ces dons, de toutes ces sui'prises qui lui étaient arrivées comme i)ar miracle, au plus fort de sa tiisteio misère ! Elle était heureuse maintenant. Et Annibal aussi était heureux. Cela lui iiradiait l'âme dune joie infinie que de contempler là, de ses yeux mi-clos, tout ce bonheur qu'il avait fait. Quand la nuit fut venue, la robe de Manon se trouva fort 16 avancée, point finie cependant ; mais il fallut qu'elle la revêtît ])our le souper, tant il leur tardait de ne plus revoir les gue- nilles de la petite meurt-de-faim. La robe ne tenait encore qu'à un fil : n'importe, elle tint sur les épaules de la fillette toute flambante sous le lustre neuf du 20 beau cachemire noir qu'Annibal avait })ayé très cher. Elle s'assit à table avec de gi-amles précautions, tt\ndis que Sei})ion, rouge de la cuisine sérieuse qu'il avait faite, courait de la table au fourneau, très drôle sous son immense tablier bleu de cuisinière. Et on servait Manon comme une princesse, 26 Manon qui commençait à se laisser faire, gagnée par tant de naïves bontés, émerveillée du festin, tout engourdie de bien- être et de chaleur. Après le dîner, on parla de l'avenir. Annibal ébauchait des projets d'éducation; Scipion promettait les ])laisirs du dimanche, so Quand il ferait beau, on irait à Saint-(^ioud, à Meudon, à Versailles. . . . — Pour étudier la peinture, disait Annibal. — Et cueillir des violettes duns le parc, ajotitait Rcipion. 36 LES FRÈRES COLOMBE. H"^l; !!'! I- il wâ ' ' i'ii'îiiiyi mM ' ,: Et c'était lui que Manon écoutait et regardait en souriant. Us finirent par jouer tous les deux à pigeon-voie sur un coin de la table, dans les grands rires de Manon qui venait de pousser l'irrévérence jusqu'à faire voler le propre nez de Scipion. 6 Quand elle eut sommeil, ce fut à lui qu'elle le confia tout bas. — Eh bien 1 va te coucher, petite. Bonsoir l As-tu les pieds bien chauds? Manon tressaillit : — Vous m'avez dit ça comme maman : ça m'a donné un coup. 10 Pauvre maman ! . . . . — Dis doue, interrompit vivement Scipion, c'est un peu vrai que je te servirai de uièie, moi ! J'ai des idées de femme. Tu vois bien, c'est moi la femme de ménage ici . . . . Et, pour faire rire Manon, il se drapa jusqu'au menton dans 15 son grand tablier. — Maman Scipion, murmura la petite. C'est ça qui serait amusant ! — Yrai? Eh bien, c'est dit: appelle-moi maman. J'aime mieux ça d'ailleurs ; ça ne me va pas que tu me dises môssieu .... 20 Annibal ne remuait pas, les yeux presque fermés. Scipion le regarda, })ris d'un subit remords, et il ajouta vite : — Et mon frère qui t'aime bien aussi, te permettra de l'appeler papa. La petite tille avait fait un mouvement comme pour s'en 25 défendre; mais Scipion d'un signe rapide lui fit comprendre qu'elle allait blesser Annibal. Alors elle sourit et murmura : — Bonsoir .... papa .... Nibal. Celui-ci, tout étranglé, répondit d'une voix chevrotante : — Bonne nuit, ma petite Manon. 80 Mais déjà Manon sautait au cou de l'autre frère en criant cette fois, dans son rire brouillé d'enfant qui s'endort : — .... Soir, maman Pion. La famille était constituée: c'était comme un acte d'adoption qui venait d'être signé là par les deux frères. Manon leur souriant. I sur un coin li venait de z de Scipion. ifia tout bas. -tu les pieds LES FRÈRES COLOMBE. 37 appartenait, où plutôt ils appartenaient désormais, eux, leur cœur, leur âme, leui-s biens, leur vie, leur avenir, à la petite fille blonde qui dormait là, tout près d'eux, dans son pe.tit lit blanc, sous la relique bënie du crucifix d'ivoire, et qu'ils avaient ^ ramassée par pitié, au coin de la rue, demi-morte, comme un 5 pauvre petit chien perdu. Manon ! Ma mette I iné un coup. un peu viai enime. Tu lenton dans qui serait urne mieux ?w . . . . <. Scipion mettra de pour s'en 3mprendre murmura : mte : en criant l'adoption mon leur 38 LES FKHKES COLOMBE. f i VT l^'l! Il il ! Il f-i Bien des joui-s avaient passé dépuis celui où Scipion écrivit le n° 443 pour le coller au mm- ; et ce numéro n'avait pas ét^j remplacé. Il était toujours là, vieilli, jauni: 443!.... Les frères Colombe n'osaient pas l'arracher du mur, mais ils 6 évitaient de le regarder, d'en parler surtout. C'est que l(;s joui-s qui s'étaiend écoulés depuis n'avaient apporté aucun appoint aux épar^'nes qui devaient, d'après leur calcul, Icsj libérer de leur existence de bureaucrates, les rendre à la vie des champs à une époque «léterminée, fixée, impatiemment | 10 attendu jadis. Maintenant les économies journalièn^s s'en allai- ent rejoindre les éj)argnes passées : tout cela se dépensait pour! Manon. Le magot s'allégoiiit ; mais Manon croissait en science, | en beauté. Sa petite personne délicate, fatiguée par la misère, s'épanouissait dans le bien-être et la joie. Elle grandissait ; ses! 15 formes de fillette disparaissaient sous la radieuse am[)leur d'une maturité précoce. La fille des chani})s réa[)iiraissaiL dans sa robustesse saine et vigoureuse, faisant éclatei* de partout la prii- mière robe, maintenant écourtée, dont les frères Colombe avaient] revêtu tout d'abord leur chétive enfant trouvée. 20 Ils s'effaraient bien un peu à la voir pousser si vite, comme 1 s'ils eussent éprouvé l'angoisse de cet emplumement rapide qui] allait mettre aux ailes de l'oisillon q'our eux, de développer tous les dons naturels de l'enfant dont ils s'étaient chargés. Lor.squ'ils délibéraient sur un ])oint de cette éducation et qu'Annibal contestait pour la forme, Scipion avait une façon de dire : " Ce serait un crime que d'y renoncer ! " qui amenait 30 innnéd'atement l'assentiment d' Annibal ; et le projet était voté. Chaque soir, Annibal enseignait à Manon tout ce qu'il savait d'histoire, de géographie et d'arithmétiqu<;. La table était cou- verte de mappemondes, de cartes, de livres, avec une belh' écri- 40 LES FRÈRES COLOMBE. m \\\\ ' M. il «.Il toire en porcelaine du Japon que Scipion avait jugée imli» pensable pour stimuler le goût et le plaisir d'étude de l'écolière. En dépit 'le ce soin, Manon regimbait parfois, ennuyée de ces choses que l'on apprend plus volontiers à dix ans que 5 lorsqu'on marche Hur ses quinze, surtout quand on y marche si délibérément que Manon, qui n'avait plus dix ans ni l'air d'unes pensionnaire mbintenant, avec sa coiffure élégante et frisottée, comme elle apprenait à la faire avec ces demoiselles du cours de peinture, et dont le corsage rebondi gênait l'application pour la 10 dictée ou le devoir écrit, le nez sur la table, les coudes à l'écart. Elle s'impatientait quelquefois en brouillant les dates d'his- toire, et Annibal suait d'angoisse à la voir le sourcil froncé, ta{)otant la table de ses petits doigts agacés, refusant de répondre, prête à bouder. Mais Scij)ion intervenait, maman 15 Scipion, qui jcîinp i.ssait divinement son rôle : il soufflait le mot ou la date, o»^ bien trouvait une réplique drôle qui faisait rire Manon en délivrai.^ Aiinibal de sou cruel devoir de pédagogue. Et l'on se prenait à jacasser autour de la table, sous la lampe qui faisait au plafond un rond de clarté dansante. Manon 20 racontait des histoires de l'atelier, pas toutes, mais où il y avait toujours des amour'«a. 42 LES FRÈRES COLOMBE. m »i; <\: "■1| y:iii !.'■ ■ ' : ' l'i ■ w, Le jour de ses quinze ans, tandis qu'Annibal la promenaitj dans Paris, Scipion faisait installer un piano dans la salle àl manger. Il l'orna de fleurs, en alluma les bougies. Et lorsqu( Manon rentra, il y eut une grosse émotion dans le mënage, cail 6 elle faillit s'évanouir de surprise et de joie. Et puis commença un tapage auquel les frères Colombe eurent 1 d'abord quelque mal à s'habituer ; mais l'habitude vint, car Manon s'amusait, Manon était heureuse. Manon chantait, enj tapant faux : mais sa voix était juste et douce et gaie, comme | M un gazouillement éperdu de rossignol un soir d'été. Et les frères Colombe, silencieux et charmés, oubliaient les heures daiisl le ravissement de leur extase, la mine béate, les mains croisées, tournant les pouces, écoutant rossignoler Manon qui jouait faux et tapait fort. 16 La date était passée maintenant du jour qu'ils avaient fixé pour 1 leur libération du travail quotidien. Mais ils n'y songeaient plus, ou du moins ils n'ea parlaient jamais. Chaque matin, ils partaient vaillauiment, soutenus par ce divin courage du labeur qui gagne le pain des êtres chers qu'on laisse au logis. Jamais 20 ils n'avaient travaillé de meilleur cœur, jamais ils n'avaient reçu avec plus de joie leur salaire mensuel. Autrefois ils travaillaient pour eux; maintenant ils travaillaient pour elle. Autrefois ils épluchaient leurs comptes pour entasser leurs économies ; maintenant ils devenaient durs et âpres pour eux, 25 économisant sur tout pour faire la part de Manon plus large. Et c'étaient eux qui se trouvaient ses obligés, tant sa venue dans la maison avait apporté d'ensoleillement et de joie. Leui cœur vide s'était peuplé; leur esprit sans pensée s'était réveillé; 30 leur vie sans plaisir s'était subitement remplie de jouissances délicates, exquises. Tous les besoins engourdis, mais inapaisés de leur être aimant s'étaient enfin assouvis dans leur dévoue- ment à ce petit être charmeur qui les avait pris par toutes ses séductions de faiblesse, d'enfance, de grâce, de beauté, et main- T- ■! |: ..-J ^^ '. A . -f V ij:.' ■.; .V, * rJMïiifiî i T i ^" i ii ' i i i i'. i iif i ; * Il I II i Mn iiiii ^ i i' a |ii r.'ii iiBif(;>iwi»*' LES FRÈKES COLOMBE. 43 tenant par un attrait inconnu qui les attacliait encore plus passionnément à elle. Pour les achever, Manon, après quinze ans passés, fit une maladie. Ils faillirent la perdre, et leur douleur fut presque aussi cruelle que s'ils l'avaient perdue. Pendant les heures de s l'anxiété suprême, leur raison manqua de s'effondrer, comme si le fil qui la retenait s'était subitement l'ompu. Cette pensée qu'ils pourraient ne plus voir Manon aller et venir, rire et chanter, là, autour d'eux, leur donnait une sensation de cécité, comme si tout devenait noir, comme si quelque néant allait lesio inondre, comme s'ils allaient rouler au fond d'un abîme, Ipjb membres mous, rompus, le cœui* vide. Ils souffrirent donc horriblement, autant l'un que l'autre: Aimibal muet, les dents serrées, attaché au pied du lit, n'en bougeant ni le jour ni la nuit, et si sombre qu'on s'attendait à 16 le voir suivre Manon si Manon trépassait. Scipion, fou, courait, criait, vociférait en réjiétant avec une naïveté navrante, une obstination enfantine, et pleurant à sanglots, que Manon ferait conmie Marne tte, qu'elle lui mourrait dans les bras. Cependant Manon guérit ; elle échappa à l'odieuse petite 20 vérole sans qu'il en restât d'autre trace sur son joli visage qu'un petit trou au coin de la bouche, mignon comme une fossette et qui lui fut comme un attrait de plus. Même elle devint superbe, florissante, avec un regain de santé qui la faisait plus bruyante et plus gaie, dans un éclatant épanouissement de vie 25 et de beauté. % i:!i&t.jJ>A~. .i-ïiiisà.:-."- T,.rT||| f;"! I 1 44 ^•ES wnkRm COLOMBB. 'ili ii|fi '"1 llil li '■ ' m fr'~-»'coT^^^^^^^^ fit ^„„Me.. lea ^'haque dimanche, mainten"^;» ,1: "''^'""^ '^""^ ''^ «"non. environ, de Pari, tanMt ici, twt ^ sT' ' '" "'"""«"^ "- •et 'es manteaux pour l'en v^ir ^"'P'"" P<"tait les châles Annib.1 charriait ,e' herbe!; ÎT "'"""^ «"" --* o„„r: l'on dtnait au restaurant a^rè, ou M "™ ''"''"'^ '"^''«««"^ Et ^~.te sur l-escar,,„,ette du jarTn^lT ""'* '""'«"=<^ ^oute few oner d'effroi le, MresOol'r *°'"''* '* haut p„„r ■» quelquefois dans le tra L a» "Ï^°"^ ^"''^'^- Elle s'endor n'J in>mobile. On la regardaU^ " """ '"''"'"'<' "« ™''°'..n Roi et blonde con,,„e les tîltûÏ^^^^STt'''''' "*''«' ^-^^^^ do.?ue écartait les galants, et S^iptû om"'"'''' ''"° '■^»-<' <)« de« voxles épai« qui lui cachaient I T" ^""°" * P°'ter «frères Colombe convinrent un '"" '"" ^"«- Même les talent e , peinture pour L ^aler I T" ^r" ''^-* "- "« deva.t désormais demeurerTrLl'r"' "' '''"^'•«' «' •>"'«"« -des coussins pour ses petite pj'" ''!"'' ^-'™" «apitonn/et cheva^t sur la table enoutraLt:rr' ?"^""' "^"n de U dernière éléganca M* on ! f '^°'''*' ^' * P'-^^aux f'e peignait avec assez de goû et ^^^'^-^'^ <»«- «X. » *^e du „.„„eut qu'elle „1 * J! '* ''"'*'«'• «"-«nt sa fL "* STOvement .• l'inspiration LES FRÈRES COLOMBE. 45 ' Bientôt, les plats, les vases, les tasses de porcelaine aux dessins !él)auchéH encombrèrent la salle k manger, tous profondënient i(ï8})ectéH par le plumeau de maman Pion et admirés sans réserve par Annibal. C'était une émorion pour eux de se dire chaque Boir, en chemin, revenant du bureau : 6 — Voyons ce qu'elle aura fait aujourd'hui! — C'est qu'elle a du talent ! exclamait Scipion. — Elle obtiendra certainement une récompense au Salon, ajoutait Annibal. Son dessin se perfectionne. — C'est vrai; elle vous a un coup de crayon 1 C'est mêmeio surprenant j)Our une tillette 1 — Oh ! elle est artiste ! Et ils se rengorgeaient, se frottaient les mains, les pauvres frères Colombe ; et ils respiraient d'aise, heureux d'une joie profonde, sans mélange, ayant trouvé ])0ur eux le suinninm du 15 bonheur dans l'attachement de tout leur êtn; à cette fillette qui était leur œuvre et qui était devenue maintenant leur unique r:uson de travailler et de vivre. Quand ils arrivaient à leur porte, ils écoutaient une seconde iivant d'entrer, la face layonnante si Manon chantonnait, vague- 20 ment inquiets s'ils n'ejitendaient aucun bruit. Vite on ouvrait. Peut-être Manon était-elle sortie ! Et, on ne sait pas ! tant de choses arrivent. Les rues de Paris ne sont pas sûres pour une fillette, seule .... Mais elle était là, penchée, la tête un peu sur le côté, très 25 sérieuse, travaillant. C'était une grande joie. On venait l'embrasser sur le front et l'arracher à son ouvrage. Elle se fatiguait, ses yeux éta''.. j rouges, elle se rendrait malade. Voilà que ses joues flambaient. Si c'était la fièvre! Il n'y avait pas de bon sens à travailler 80 comme cela ! Elle pouvait bien se reposer, se distraire, aller, venir. . . . — Oui, comme un ours en cage, répondit un jour Manon un peu triste. Je préfère m'occuper. '* I ■ 19 1 iji ' 46 r^BS FRÈRES ('OLOMmî. 15 — Kh bien f lis ' -i^ais .e, ii dit à son S!;.' '' ^^ '»"'''"« ™' ^-pan, — Ti^ comprends qu'elJe tip c=' journée .eule, ici. ?, «.^^ ,, ^ ^^a!:: ^"n"' '^''"'"'''' '«""^ '« «e'-e qu'on ,.,; „,„„„. ,^^ «' -" tno„,p,,nte. Citait une ""'""'' <=<""">« dans les ron.ans • il """ '"'"'«"« ^ut de -«vee une princesse,, an-ours T Le 1:7"? ':"" J'^'™ P"^-" t'-^l"gnau de .age, montrant leZ^lX'-""^- ■=* ^-o" ■■».t oonstammont les amourlx 17 t"" '" """' 1"' «^1- de.-n,e.. acte et ils moutè.-e.t n^ernt ' " ''«J-g-'ent au «ne apothéose. Manon posséda t', "'' "" ''""' '''"^ ^-^ 30 l'amour. '' *"'"' m«utenant une théorie de Il iui fallut toutes Ips /.!,„ ^- iH Pi.ee. Ut: i: r~î:7'''"'^ ^^^" -'<'"^- gosier de Manon, qui roucoul-. t!!' T"" """'"'"'• «* «"^m le etlesd..leries idiles dol ^ 2in /''^^' ^^"«-"'^'é reftam devient une obsession. LES FRÈRKS COLOMB K. 47 * Manon ut faim. Ions an Scipion disparu on te Ja lisirs à Ijes frèi-des vocales nécessaires à ces grandes exécutions. Mais elle exprimait, et cela suffisait à faire souffrir horriblement les frères Colombe. Ensuite elle voulut déclamer et la maison 25 s'emplit de volumes de vers. Elle a[)prenait par cœur, dans la iournée, de grandes tirades qu'elle leur débitait le soir, debout dans un angle, avec des gestes faux et des intonations douteuses. Mais jamais Rachel ne fut tant admirée que Manon tragédienne ne le fut par son naïf auditoire. 30 — Elle réussirait partout, murmurait S«np'.on. Ah 1 si on l'entendait ! Mais on bourrait le dessous des portos afin que personne n'entendît Manon, afin que nul ne convoitât ce trésor. 4 f '. 'If HH 60 LES FRÈRES COLOMBR. Quand Manon se fut bien divertie à ce jeu, elle s'en dëgoûta et, passant à un autre, elle imagina un soir de se faire faire la lecture par Annibal, qui avait une belle voix sonore. Soipion s'offrit vivement, comme jaloux du choix de Manon ; mais elle 5 insista : — Non, non, papa Nibal. Maman Pion ne sait pas lire. Une fiertë passa dans le regard d' Annibal et il prit le livre. Manon, renversée dans un fauteuil, jouait avec ses nattes dorées défaites et regardait vaguement en l'air avec un sourire comme 10 si elle voyait passer sur l'écran de clarté mobile que la lampe jetait au plafond une silhouette, une ombre, l'ombre d'un rêve ou d'une réalité entrevue. Et Annibal, scandant trop le rythme, mais exprimant avec un feu bizarre, lisait ou plutôt déclamait lentement ce charmant 15 sonnet de Leoonte de Lisle : Sommeil de Leïlah : I ! Ni bruit d'aile, ni son d'eaux vives, ni murmures. La cendre du soleil nage sur l'herbe en fleur, Et de son bec furtif le bengali sillleur Boit, comme un sang doré, le jus des mangues mûres. 20 Dans le verger royal où rougissent les mûres, Sous le ciel clair qui brûle et n'a plus de couleur, Leïlah languissante et rose de chaleur Clôt ses yeux aux longs cils à l'ombre des ramures, Annibal s'interrompit, ayant perdu la ligne pour avoir jeté un 25 coup d'œil rapide sur Manon qui baissait ses longs cils en souriant toujours. — Va donc ! cria irresjjectueusement Scipion, très agacé. Annibal rougit et continua : 80 Son front ceint de rubis presse son bras charmant ; L'ambre de son pied nu colore doucement Le treillis emperlé de l'étroite babouche. Elle rit et sommeille et songe au bieu-aimé. LES FRÈRES COLOMBE. 51 loi le livre trembla dans la main du lectfnir, lui ëcliappa et oula par terre. Seipion le ramassa vivement, l'ouvrit et icheva : Telle qu'un fruit de pourpre ardent et parfumé Qui rafraîchit le cœur en altérant la bouche. 10 Manon s'était subitement retournée : — Tiens ! maman Pion ! comme vous avez dit cela I — Je sais lire aussi, répondit Seipion rouge jusqu troublé, bouleversé, éperdu, qu'il se leva pour aller tirer les volets qui étaient clos ce])endant depuis la nuit. Mais il rafraîchit son front à l'air une seconde et rentra. Manon avait repris l'elfilochement rêveur de sa natte et son attitude renversée, le nez au plafond. Annibal feuilletait un livre, gravement, sans voir, le front penché, les yeux presque clos. 15 Tout à coup Manon souj>ira, étendit les bras et balbutia : — Dieu ! que je voudrais aller là-bas ! — Où ça, là-bas 1 demanda Seipion. Elle murmura: — Là où les bengalis boivent les mangues mûres. 20 — Tu aimerais donc à voyager] — Oui. Je voudrais aller bien loin, bien loin, dans quelque pays où il y aurait .... —Quoi ? — Je ne sais pas. 26 Et Manon subitement éclata en sanglots. Les deux frères la regardèrent un instant, effarés, stnpides d'étoniien)ent, d'effroi. — Qu'as-tu? murmura Annibal. Mais Seipion s'était agenouillé près du fauteuil et essayait de pi^ndre la main de Manon qui s'en couvrait le visage. 30 — Voyons, voyons, ma petite Manon, tu n'es donc pas heu- reuse avec nous 'i Qu'est-ce qui te manque ] Dis-le. Tu sais que A ,;.a^ ■^Mlp^pllil 52 LES FRÈRRS COLOMBS. i»iî[ l":l Pi ii Il il 1^ Ii;' 1 ^1 nous t*aimons bien. Allons, sois franche. Qu'est-ce que tu veux 1 Qu'est-ce que tu rêves î. . . . — Rien, répondit Manon farouche, se faisant lâcher et se levant. 6 Elle était toute rouge, comme honteuse, et elle se sauva dans sa chambre en pleurant plus fort. Au bout d'un silence, les frères (Jolombe se regardèrent, non pas franchement, mais l'œil baissé, demi-oblique. Annibal, em- barrassé, demanda: 10 — Qu'a-t-elle ? Alors Scipion s'enhardit, et, s'approchant, il lui souffla : — Elle a. . . ., elle a qu'elle veut un mari, voilà. Annibal avait courbé la tête sans répondre, sans protester : c'était bien sa pensée aussi. 16 Ils restèrent là un moment à respirer fortement, gênés, anxieux, se détournant l'un de l'autre. A la fin Annibal prit son bougeoir et rentra chez lui, se butant un peu aux meubles comme s'il n'y voyait pas clair. Scipion demeurait adossé au mur, perdu dans une rêverie pro- 20 fonde. Tout à coup il se parla bas, avec des gestes, comme pour s'encourager, et, secouant le front d'un air déterminé, il se dirigea à pas muets vei-s la chambre de son frère. Il ouvrit et s'arrêta. Annibal n'avait pas entendu. La lampe levée près de son visage, il se penchait vei-s la glace de sa cheminée, et, attentif, 25 immobile, le regard dévoilé, ardent, il s'examinait. Scipion referma lentement et sans bruit la porte entrebâillée et rentra se jeter sur son lit, pris d'un désespoir subit, le cœur navré, brisé, les yeux ruisselants. M LES FBÈUES COLOMBO. 63 IX Le lendemain, les frères Colombe évitèrent de se parler de l'incident de la soirée précédente. Il n'y fut fait aucune allu- sion, et même le nom de Manon ne fut pas prononcé. Au reste, ils se parlèrent peu, paraissant enfoncés dans leura pensées, graves, un peu tristes. 6 De son côté, Manon, muette et pincée, les yeux baissés, mais secs, ne demanda rien. On ne fit ni lecture ni déclamation à partir de ce jour ; les soirées se passaient presque silencieuses dans une gêne qu'on ne dissimulait même pas, Manon dessinait, ou rêvait dans de longues immobilités. Les frères Colombe lo faisaient semblant de feuilleter un journal ou un livre, ou bien tisonnaient machinalement, brouillant le feu qui s'éteignait. Cependant, si Manon laissait rouler à terre une règle, un crayon ils l'avaient vu et se précipitaient ensemble. Le printemps vint, écourtant les veillées ; le malaise se dissi- 15 pait peu à peu. L'instinctive espérance que le renouveau met dans les cœurs allégeait, seuiblait-il, toutes ces tristesses, chassait tous ces ennuis. On avait repris les [)ronienades du dimanche ; Manon recommençait à sourire, mais d'un sourire inquiétant qui attirait les regards sur elle. Cet appel inconscient de sa jeu- 20 nesse robuste à quelque bonheur espéré, attendu, la rendait séduisante et dangereuse. Dès qu'elle s'arrêtait en chemin, tou- jours quelque galant s'arrêtait aujjrès d'elle ou tournait bêtement comme un })apillon affolé. Mais les frères Colombe faisaient bonne garde, le visage empreint d'une sourde colère. Sans se 20 parler, ils se comprenaient pour cela, et d'un regard ils s'étaient désigné l'ennemi. Un dimanche, comme on allait partir, Manon déclara qu'elle était lasse et ne sortirait pas. Elle avait laissé parachever la IHi liiii; 5.31 54 LES FRÈRES OOLOMBE. toilette de ses gardiens et ne se prononça que lorsqu'ils furent près de la porte, coiffés, gantes, attendant que Manon sortît équii^ëe de sa chambre. Elle vint en peignoir et en pantoufles leur apporter sa décision ; mais elle ajouta qu'on lui ferait 6 plaisir d'aller sans elle cueiller des champignons dans les bois de Chaville : elle les adorait, les champignons, et s'en régalerait le soir même. Elle disait cela de sa plus douce voix, avec son plus charmant sourire. Mais Annibal fronçait les sourcils et Scipion soufflait, 10 très colère. Cependant il fallait répondre. — Nous n'avons pas besoin d'aller si loin, et d'aller à deux pour cette besogne, dit enfin Scipion d'un ton bourru. Si Anni- bal veut s'en charger, j'aime autant rester, moi aussi. — Tu sais bien que je ne m'entends ])as à cliercher cela, moi, 15 répliqua Annibal très sec. — C'est vrai, ajouta Manon ; papa Nibal n'y entend rien. Mais il aidera maman Pion à porter la cueillette. Je veux beaucoup de cham|)ignons, beaucoup, beaucoup. . . . — Et toi, que vas-tu faire, toute la journée, seule ainsi 1 20 — Moi 1 Oh ! que vous restiez ou que vous partiez, ce sera même chose : je vais rentrer dans ma chambre et me jeter sur mon lit, jusqu'à ce soir ; je suis lasse. Cela les décida. Puisqu'on ne devait pas la voir de la journée, autant valait satisfaire son caprice. 25 — Allons, on va t'en chercher, des champignons, grommela Annibal. Et il poussa Scipion devant lui pour sortir. Ils avaient l'air véritablement funèbres, les pauvres frères Colombe, en prenant le bateau qui devait les- descendre à 30 Meudon. Et c'eût été pitié que de les voir courir les bois, d'une mine toute bourrLO, em[)lis&ant leurs mouchoirs, Scipion de champignons larges, bruns, que Manon adorait, et Annibal de violettes sans parfum, mais fraîches et gaies avec leurs cœurs d'or tES FRERES COLOMBE. 65 Tout de même, le grand air les débarbouilla quelque peu de leur mélancolie, et le retour fut presque riant. D'abord on revenait ; et puis Manon allait se régaler avec ses jolies mines . de chatte gourmande, le menton avancé sur son assiette, par- dessus une grosse poigne© de violettes plantée au milieu de son 6 corsage. Ils arrivèrent à la maison vors cinq heures, ayant beaucoup marché, mais se hâtant pour grimper l'escalier comme si leurs jambes étaient toutes fraîches. Scipion mit la clef dans la serrure lentement, en écoutant, par lo habitude ; puis il sursauta et regarda Annibal : Manon parlait. Elle parlait comme dans un gazouillement un peu lointain, avec de petits rires. Brusquement Annibal poussa la porte, fit deux enjambées énormes et aperçut Manon penchée à l'une des fenêtres de la ib salle à manger, le buste en dehors, se rapprochant de la croisée qui faisait face dans l'angle du mur de retour, très près. Elle se retourna au bj-uit, jeta un petit cri effarouché et, se retirant vivement, voulut refermer la fenêtre. Mais Annibal avait saisi l'un des battants et Scipion se penchait par-dessus 20 l'épaule de Manon. Un store se ral)attit d'un coup sec, en face, laissant à peine entrevoir le profil fin d'un très jeune homme blond. — A qui parlais-tu 1 demanda violemment Annibal. Manon s'était remise, calmée. Elle leva son regard tranquille, 25 légèrement agressif cependant, et répondit : — ^A mon voisin, le giaveur, celui qui retouche mes dessins depuis quelque temps, M. Marcel. — Depuis quelque tem])s 1 balbutia Scipion. — Depuis que je ne vais plus à l'atelier. so — Il vient donc ici 1 s'écria Annibal furieux. — Il n'y a jamais mis les pieds. — Mais alors 1. . . . • — Eh bien, vous avez vu ; c'est par la fenêtre. W M V 56 LES FRÈIKES COLOMBE. I. W m If t — ^Tu ne nous l'avais pas dit. . . ., ajouta Scipion d'un ton de vif reproche. Manon ne répondit })as. Annibal commença : — Ces relations ne sont pas convenables. 6 — Parce que ? . . . . dit Manon très douce. — Parce qu'une jeune fille. . . ., une jeune fille» . . . 'Et il demeura là, cherchant des mots qui ne lui venaient pas à cause de Manon qui le regardait bien en face, léL^èrtjment souriante. Scipion lui vint en aide : 10 — D'ailleurs nous sommes res})onsables et .... cette fenêtre demeurera fermée ; voilà tout. — Voilà tout, acheva Annibul qui fut pris d'une grosse émo- tion en voyant Manon qui pâlissait. Elle murmura, })iête à pleurer : 15 — Je ne fais pas de mal. — On ne sait pas ! cria Scipion très méchant. — Oh ! soupira Manon. Et elle éclata en sanglots. Les deux frères se regardèrent, pris de remords comme s'ils 20 venaient de battre Manon, de lui faire? du mal. C'étaient eux qui la faisaient pleurer maintenant : il ne manquait plus que cela ! Leur colère se fondait dans un désespoir immense ; ils auiaient donné tout au monde pour la consoler. Ils s'étaient rapprochés l'un de l'autre, très })rès, se regardant dans les yeux 26 cherchant leur pensée : ime })ensée navrante qui les torturait, alloïigeait leui-s traits, faisait trembler leurs lèvres. Cela pro- longeait cruellement un silence terrible coupé des seuls pleurs de Manon sutloquée. A la fin, Scipion ]mssa violemment la main sur son front, en sou[)irant comme si on lai arrachait l'âme, 30 et, regardant une dernière fois son frère avec des yeux brouillés de larmes, aflfermit sa voix pour lui dire très bas d'un ton pres- que })laintif : — Nous n'avons pas le droit de la faire souffrir. D'ailleurs, LES FRÈRES COLOMBE. 57 i \ elle n'aurait pas la force de supporter une granUe douleur, elle ! Tandis que nous .... — C'est juste, murmura Annibal, ëtouffë. Alors Scipion se retourna vers Manon et d'un ton très doux : — Si tu l'aimes, Manon, il faut nous le dira 6 Les poings d' Annibal se crispèrent ; mais il rëpëta sourde- ment : — Il faut nous le dire, Manon. Manon enfonça sa tête dëcoiff'ée dans ses petites mains ner- veusement cris})ëes et pleura plus fort sans répondre. Et Scipion lo reprit, devenant oalme, avec une physionomie de martyr : — Dis-nous au moins s'il t'aime, lui ! Manon remua la tête pour lëpondre oui. Mais, honteuse, elle fourrageait ses cheveux pour cacher plus avant son visage. — Il te l'a dit 1 reprit Scij)ion liëroïque. u — Oui, ht encore Manon. Annibal regarda vers la fenêtre close avec deux yeux terribles et une mcaace de sa tête qu'il secouait. Il cria presque : — T'a-t-il dit, aussi, qu'il voulajt t'épouser? — Certainement, lëpondit Manon de dessous ses cheveux. 20 Cette fois, le silenc^^ reprit, pendant lequel l'âme des frères Colombe entra dans une agonie mortelle. Ils ne se regardaient plus, écrasés, vaincus, n'ayant plus rien à se dire : leur malheur était consommé. Alors Manon tira de son corsage une lettre froissée et la jeta 26 devant elle sur la table, où elle se tenait la tête couchée entre ses bras repliés. Scipion avait lKt[.pé la lettre comme une proie et il la lisait sans s'occM[)er de son Irèie qui se penchait sur lui, le cou tendu, les yeux brûlants. Il y avait : " Voilà bien des jours e je ne vous ai vue, Manon ! ao Restez seule dimanche et consentez enfin à ni'ouvrir votre porte ; j'ai à vous parler, sérieusement. J'arrive de Vienne ; les pro- positions que l'on m'a faites sont superbes : il s'agit de graver toute une collection de vieilles estampes, ce qui demande un art ! ■■*i!l H'!l il h îf: I lï ' lll '•7 J lï «' 68 LES FRÈRES COLOMBE. parfait. On me juge capable de faire ce travail, on me le con- fie ; mais il me faut quitter Paria. Le courage me manque de m'en aller sans vous. D'autre part, je n'ai pa» une avance, qui me permette de vous dire : Marions-nous tout de suite, je vous 5 emmène. Que faire 1 Ensemble nous causerions, nous délibére- rions ; mais vous ne voulez pas me recevoir. Le temps presse cependant. Manon, je vous aime. Quoi qu'il arrive, comptez sur moi toujours : je serai votre mari. Je suis votre fiancé, votre ami pour ia vie, 10 " Marcel." Manon ne pleurait plus ; elle écoutait, retenant son souffle. Mais, bien qu'ils eussent achevé de lire, les frères Colomb ne bougeaient pas, absoibés dans leurs pensées. Alors Manon leva résolument la tête, toute rouge, les yeux baissés, et se mit à 16 rattacher ses cheveux qui l'enibroussaillaient de leur toison fauve, emmêlée. Elle y mettait de la malice, les tordant furi- eusement et piquant les épingles à plein poing. Enfin elle se décida à couler un regard en dessous et s'aperçut que les deux frères étaient perdus, immobilisés dans leur sombre rêverie. 20 Elle recula sa chaise : ils tressaillirent et la regardèrent avec une telle expression de désespoir que Manon en fut remuée jusqu'au cœur ; elle se leva et courut se jeter dans leurs bras les tenant tous les deux dans une même étreinte. Elle disait : — Pardon, maman Pion ; pardon, papa Nibal ; je ne voudrais 25 pas vous faire de peine ; mais je serai bien malheureuse si je n'épouse pas Marcel ! —Tu l'aimes? lui dit doucement Scipion. — Oh ! oui, maman. — Tu l'aimes. . . . plus que nous? reprit très bas Annibal. 30 — Ce n'est pas la même ;hose, répondit Manon en souriant. — Il est jeune, lui ! . . . . soupira inconsciemment Scipion. Manon répondit sans comprendre : — Il a vingt-cinq ans. lftî?vgSÊ3Bai LËH FRÈUËS COLOMBE. 59 Annibal murmura : — C'est juste. — Vous n'êtes plus fâches 1 leur dit-elle en se câlinant sur l'ëpaule d' Annibal, tandis qu'elle accrochait de ses petits doigts blancs la manche de Scipion en lui souriant. 5 Il répondit bravement : — Non, ma fille. - Ma petite fille, ajouta gravement Annibal qui ferma les yeux et mit un baiser paternel sur le front de Manon. Elle s'écria en s'en volant : 10 — Oh ! que je suis heureuse ! que je suis heureuse ! Et maintenant elle courait par la chambre y mettant le frou- frou joyeux de ses jupes et la mouvante clarté de son visage rayonnant. Elle sauta sur la cueillette de champignons et fit des cris de joie ; puis les violettes des bois volèient en l'air, 15 épar])illée8 par les gestes follement ravis de Manon. Elle en fourra des poignées dans ses cheveux, à son corsage, toute cou- verte bientôt de feuilles menues et de brindilles d'herbe qui la paraient comme une nymphe et l'embaumaient d'une fraîcheur de printemps. Elle babillait d'une voix gazouillante comme un 20 ramage de fauvette ; elle chantait et voletait, étourdie de joie se cognant sans le voir aux barreaux de sa cage, dont la porte enfin entr'ouverte lui laissait res[)irer l'air enivrant de la liberté. Les frères Colombe la regardaient, essayant de se réconforter à la voir si joyeuse. Ils souriaient tristement, d'un air navré, 26 mais lésigné, semblait-il. Ils échangèi-ent d'abord quelques mots, tout bas, comme s'ils voulaient s'encourager mutuellement, se pousser, l'un l'autre, encore plus avant dans le chemin du sacrifice. Enfin ils causé rei dans un coin, à demi-voix, s'échaiiffant peu à peu d'une so ardeur de dévouement presque surnaturelle. Et puis ils dispa- rurent : Manon, revenant de la cuisine, ne les ti-ouva plus. Elle se mit à éplucher ses champignons et, se voulant faire tout à. fait aimable, elle songea à préparer le dîner en leur ab- ;m] '1 60 LES KKÈRKM COLOMBK. t., r m \m< sence. Mura m Pion gronderait pour la forme; raais on serait con- tent d'elle tout de môme. D'ailleui-s, elle n'aurait i)U demeurer en place maintenant ; ell(i ëi)rouvait les besoin do s'occuper pour taire passer le tem[)S jusqu'au lendemain, ce lendemain où elle 5 en aurait long à dire à Marcel par leurs fenêtres qui se tou- ohaient de ai près ; Manon n'avait qu'à allonger un peu le bras pour que Marcel lui baisât le l)Out des ongles. Cela n'arrivait pas souvent, à cause dos voisins. Mais sans doute un jour vien- drait bien où elle le venait là, près d'elle, et où ils arrangeraient 10 ensemble leurs projets d'avenir. Un avenir encore lointain, liëlas ! puisqu'ils n'ëtaient riches ni l'un ni l'autre et qu'il fallait attendre que Marcel eût gagne quelque argent là-bas, bien loin, avant de songer à se mettre en ménage ! "Oh ! le joli petit mënage, pensait Manon en retournant sur 15 le feu sa friture de crôpt^s qui embaumait ; et comme ce serait gentil de se mettre à table tous les deux, tout seuls, bien près, au coin d'un bon feu, la petite femme bien installée dans son grand fauteuil où elle s'étalerait a})rès dîner, tandis que le })etit mari, très poétique, étant très amoureux, lui réciterait des vers 20 bien tendres, bien chauds, bien parfumés, comme le sonnet de Leconte de Lisle : le Sommeil de Lëilah! . . Elle rit et sommeille, et songe au bien-aimé. " Le bien-aimé serait là. Comme ce serait bon ! Oh ! si le t<'mp8 pouvait passer bien vite !" 26 Et Manon se hâte, se presse, range le couvert. La nuit est venue, maintenant. Où donc ont-ils passé, les frères Colombe ? Mais on chuchote dans la i)ièce à côté. Elle court pour appeler et se heurte à Scipion chargé de provisions étranges, inattendues. Elle avance : Papa Nibal tire la table dans la chambre sanctua! 80 et étend soigneusement, connue un dessus d'autel, une nap^ toute neuve. Les flambeaux dorés de la cheminée sont allumés : cela fait une illumina; ion. Manon ouvre de giands yeux. Que se passe-t-il 1 D'ordinaire LES FRÈRES COLOMBR. 61 on no mange dans la chambre d'Annibal que le jour de sa fête, où l'on célèbre en mémo temps l'inoubliable fête des aïeux. Mais ce n'est pas le jour. Et Manon, stupéfaite, les regarde. Ils ont des airs mystérieux ; ils vont et vion lient, couvrant la- table des porcelaines de gala, des cristaux qui servent une fois • l'an, de la vieille argenterie bosselée qui a deux siècles. Et puis le rôtisseui- vient d'entrer, sa manne sur la tête, toute pleine de choses gourmandes qui ont un fumet exquis. ll^î pâtissier survient. La table s'encombre ; il y a des bouteilles coiffées d'argent. lo Manon s'est adossée au mur, les bnis })allant8, la bouche bée. Elle incline la tête, su tête ensoleillée, coitlée de violettes et cou- ronnée d'herbes folles ; elle essaye de comprendre. Tout est i)rêt, les flambeaux sont sur la table : c'est un éblou issement. Les frères Colombe sont restés vêtus comme pour la 16 ville, boutonnés, sérieux. On sonne encore et Sci{)ion éprouve cette fois une secousse qui lui fait entre-choquer les verres pointus qu'il allait poser près des grands verres. Une angoisse le pâlit ; il legarde Annibal d'un regard suppliant, éperdu ; il se setit fail>lir. Alors Annibal se2C raidit et marche vers la porte, assez fei me, 11 ouvre ; Manon étouffe un cri ; c'est Marcel qui est entré. Il est en grande tenue, ganté ; son visage est blême d'émotion ; il s'arrête, n'osant faire un pas, ne trouvant pas un mot. Mais Annibal est superbe : 2^ — Entrez, monsieur, dit-il ; voilà votre fiancée. — Oh ! Manou, quel bonheur !. . . .s'é«;ii(,' enfin le jeune honime courant à Manon qui de'faille, et la soutenant dans ses bras. Devant eux Annibal, très raide, cache Scipion qui est tombé assis sur une chaise. ^ Marcel croit rêver ; jamais il n'aurait osé espérer que Manon fût aussi délicieusement belle. Sa robe flottante où s'accrochent les viole^^^es, son front courouj^é, toute cette poésie qui chante la jeunesse, le printemps et l'amour le transporte. Il dit des f ,■ ^ 1 1 i r; n 1 1 i i M i ^1 h. B5 LR8 FRÈKE3 COLOMBR. Il :,':: Il ■*»' i f mots sans suite, il balbutie des adiniratious passiomiëe.s, il est fou, il voudrait s'agenouiller. Manon se débat doucement avec de petits mots qui sont dos rires et qui sont dos pleurs. Et les frères Colonil)e écoutent R cette musique céleste qui leur était inconnue. Dans le balbu- tiement (le ces enfants il y a pour eux quelque chose dO l'art et du génie qui les troublaient dans les sonate-, d'Haydn ou de MoziU't, qu'ils admiraient sans comprendre et sans s'expliquer comment on pouvait exécuter cela. C'est une surpiise : ils sont W confus de n'avoir pas deviné comment s'exprimait l'amour. Peut-être aussi qu'il y a des âmes arti.stes dans la lîàssion comme dans les arts. Manon leur avait toujours paru une personne supérieure. Les paroles incohérentes que lui murmurait Marctd semblaient avoir pour elle un senspai ticulier, car elle enéprouviit 16 un ravissement qui la transfigurait. Comme ils se comprenaient I C'était la première fois qu'ils se voyaienta insi, tout i)rès, les mains dans les mains, et ils pa- raissaient si bien l'un à l'autre, si à l'aise dans leur effarement si bien appareillés dans lour jeunesse, dans leur beauté, dans la 20 sveltesse de leurs deux corps juvéniles et charmants ! Une in- quiétude troublait la conscience des Irères Colombe pour avoir osé faire un rêve monstrueux, insensé, connue s'ils eussent con- voité quelque union intime avec un rayon de soleil, une étoile, un lis. Leurs yeux s'ouvraient : ils comprenaient. L'ordre 26 éternel des choses avait ])énétré dans le cIimos de leurs sentiments pour tout remettre en place. S'ils avaient résisté, ils eussent été criminels. Une vague consolation, presque un soulagement leur vint à la pensée du devoir accompli, du sacrifice accepté vaill; mment et tout de suite par un élan de leur cœur qui les so avait sauvés. Scipion s'était mis debout, faible comme un convalescent, mais résolu. Il tit asseoir les enfants à table côte à côte^ et le repas des tian(^ailles commença. Annibal parla des affaires d'iutéi et. Manon avait une dot : 86 ce qui restait du Moustiers. On vendrait ; cela donnerait bien, LES FRfcllKS COTiOMRK. 63 toute hypotlièciue payée, une dizaine de mille francs. Avec cela il.s pouvaient entrer en niona^^e tout de Huite. — Et je pourrai emmener Manon à Vienne 1 conclut Marcel liidieux. Les deux fières échangèrent un rapide coup d'oeil d'encouragé- 6 ' ment, car cette penséiî ne leur étn,it pas encore venue, que Manon, (^n se mariant, quitterait la Franco. Décidément elle était tout à fait perdue pour eux. — Quel bonheur ! s'écria Manon. Et ce cri fit monter une larme invincible dans les yeux baissés lo de Scipion. Mais Ai;nibal remplit les verres et leva le sien, tandis que ses yeux cherchaient en face de lui le portrait auguste des aïeux, ces Him]>les et ces bons qui lui avaient donné une âme doucement héroïque. — Je bois à votre santé, mes enfants, dit-il d'une voix un peu 16 rude, mais ferme ; soyez heureux ! Marcel avait pris sa fiancée à la taille et il ne tenait qu'un verre pour deux. ' Quand il l'eut levé, très haut, d'un geste fou, comme s'il voulait choquer son verre, par delà les murs et 20 res})ace, aux étoiles de cette divine nuit de [)rintemps, il le rabaissa doucement aux lèvres souriantes de Manon avant de le porter aux siennes. Et tandis que les futurs é])oux se repassaient cette coupe emblématique de l'éternel mélange de leurs cœurs et de leur vie, Annibal chercha sous la table la main de Scipion, qui 25 perdait le souffle, tout blême comme s'il allait mourir, et la lui seri'a dans une ét'-einto violente, à la fois pour le ranimer et pour exhaler lin-même son é[)ouvantable soufîVance. Sci[)ion retint un mome.it la main crisj'ée de son frère ; puis, quand il put i)arler, il se pencha avec un .sourire navré, plus 30 peignant que des larmes, et désignant d'un regard Manon morte poui eux, qui allait les quitter pour toujours, il ualbutia : — Ça me rappelle Mamette. Annibal, sans force pour ré|)ondre, baissa affirmativement 1© front. 16 m M f '4' vil fi ■ !■ ' -;■'■; 64 LES FRÈRES COLOMBB. 11 ; i j I Les saisons maintenant snccéi*e bonnet de Scipion posé sur un meuble. Il s'y roula en boule en jacassant, comme s'il eût répété, narquois : " Bonsoir, bonsoir, messieura . . . . " Co moineau récréa durant tout l'hiver les soirées des frères Colombe. On n'ouvrait pas les fenêtres à cause de lui et l'on LBvS PKÈKËS COLOMB K. 67 un lun pensait qu'il s'habituerait assez au logis pour ne pas s'enfuir un jour, quand on ouvrirait. Il était devenu familier, se laissait prendre et baiser sur sa petite tête brune. Les frères Colombe n'auraient donné leur pierrot pour rien au monde : cette petite vie les intéressait, réveillait, réchauffait r, un peu leur vieux cœur endolori. C'était encore quehjue chosiî à aimer, et, rien qu'à s'occuper du pierrot, il leur semblait qu'ils étaient devenus moins tristes. Mais, un jour, le printemps venu, on se décida à tenter l'épreuve, à offrir à l'oiseau sa liberté. On choisit le moment, lo on attendit le coucher du soleil afin de l'embarrasser s'il éprou- vait la moindre fantaisie de fuir. Car c'est l'heure où les oiseaux clierchent et gagnent leur abri pour la nuit ; celui-là, se trouvant au gîte, y resterait. Néanmoins, ils étaient presque émus, les pauvres frères 15 Colombe, en entr'ouvrant doucement la fenêtre ; le cœur leur battait vraiment, et ils suivaient d'un regard anxieux tous les mouvements du pierrot. Oh ! ce ne fut pas long : dès que celui- ci eut compris que la cage était enfin ouverte, il tourna vivement de çà de là son petit œil rusé ; puis, jetant un giand cri de joie, 20 il battit des ailes et s'envola tout droit devant lui, comme une flèche, piquant vers l'horizon qui rougeoyait. Il ne s'arrêta pas aux toits voisins : il monta, monta, planant, point noir bientôt invisible, puis disparut. Les deux frères s'étaient penchés ensemble hors de la fenêtre, 26 haussant le cou, regardant en l'air, ne disant rien. Ils attendi- rent, comme s'ils pensaient que l'oiseau allait revenir. Mais la nuit lomba et le pierrot ne revint pas. Alcrs Annibal rentra, tira son frère et tapa brusquement la fenêtre. ^ — Pas de chance encore une fois! dit-il en jetant un coup d'œil amer sur le portrait de Manon. — Au contraire, ré[)ondit doucement Scipion qui, lui aussi, regardait resplendir dans son cadre d'or la bienheureuse maiiée. 68 LES FRÈKES COLOMBE. Puis il ajouta, s'appiiyant à l'ëpaule d'Annibal, avec un ton (le doux reproche et un sourire d'une consolation cëleste : — Nous ne devons pas nous plaindre de la destinée puisqu'elle nous a fourni l'occasion de faire un })en de bien. 5 Annibal répondit aussitôt en baissant la tête : — C'est juste. |y W 'i If ; K > ' B il j''l ^^ ;i il 1 I ! OCTAVE FEUILLET ;5 11 h* LA FEE PAR OCTAVE FEUILLET 1 m. mt 1 a 1; i, NOTICE BIOGRAPHIQUE. Feuillet (Octave), littérateur fran<^iiis, membre de l'Institut, est né a Saint- I^ô (Manche) le 11 août 1812. Fils du secrétaire général de la préfecture, il tut envoyé de bonne heure à Paris, où il fit au collège Louis-le-Grand do brillantes études. Il débuta dans des lettres en collaborant, sous le nom de Désiré Hazard, avec MM. P. Bocaye et Albert Aubert, à un roman, le Grand Vieillard, qui parut dans le National (184:5). Il ne cessa de donner depuis, dans les journaux et les revues des romans et des nouvelles, et, sur divers théâtres, des scènes, des proverbes, des vaudevilles et des comédies qui ont reçu, on général, du public, et surtout du [)ublic féminin, un très favor- able accueil. M. Oct. Feuillet a été élu membre de l'Académie française, le 3 avril 1862, en remplacement de M. Scribe. Il a été promu officier de la Légion d'honneur, le 14 août 1863. 11 faut citer parmi les compositions de M. Octave Feuillet, quelques scènes de fantaisie dans le Diable à Pai^is (1846) ; Souii le marronnier des Tuileries^ Sous les tilleuls de la place Royale^ etc.; le conte àe Polichinelle; Onesta, dans la, Revue nouvelle ; une suite de nouvelles et de romans dans la Revue des Deux Mondes; Alix légende (\ S iS) ; Rédemption (1849); e roman de Bellah (1850) ; la Partie de darnes, la Clef d'Or- ly Ermitage et le village, scènes de la vie provinciale (1850-1852) ; VUrne, poésie (1852) ; le cheveu blanc, nuances de la vie mon- daine (1853) ; la Petite Comtesse (1856) ; le Roman d'un jeune luymme pauvre (1858), qui eut une grande vogue et qui fut traduit dans plusieurs langues: Histoire de Sybille (1862), roman religieux et mondain, qui ne fut pas moins à la mode et auquel Geoige Sand répondit par celui de Mlle, la Quintinée ; Monteur de Camors (1807) roman dune donnée assez il il' II': NOTK'E BlùGRAPHIQUK. scabituise et qui occrtsionna de grande» niraeurs par les ;ill lusion» dont il jmrut rempli ; Julia de Trécœur (1872); un maria<;fe dans le monde (1875) ; Im Amours de Philippe (1877); le Journal d'une feintne (1878), eto, M. Oct. Feuillet a donné hu théâti-e : la N^uit terrible^ sa première {)ièce, jouée au Palais- Royal ; le Bourgeois de Rome, comédie en un acte, jouée à l'Oiléon en 1846 ; la Crise, comédie en quatre ])artie8, publiée, en octobre 1848, dans la Reviie des Deux Mondes, et jouée au Gymnase seulement en 1854» avec le Pour et le Contre, publié aussi dès 1849 ; Péril en la demeure ; le Village ; la, Fée, le Cheveu blanc comédies en un acte, au Vaudeville (1856) ; Dahlia ; le Roman d'un jeune liomme pauvre ; la Tentation ; la Rédemption ; Montjoye ; La Belle au bois dormant; le Cas de conscience; Julie; VAero- bate ; le Sphinx, etc. — G. Vapereau : " Dictionnaire des Con- temporains." Depuis 1877, ce délicat romancier a continué, avec le môme succès qu'autrefois, en dépit des tendances de la nouvelle école naturaliste, ses études de mœurs mondaines. 11 a publié ; fe Journal d'une femme (1878) / Portraits de la Marquise (1882) ; la Veuve ; le Voyageur (1884) ; la Morte (1886) ; et fait repré- senter, un roman parisien (1882) ; Chamilla/i (1886). — P. La- rousse : ^^Dictionnaire du XIX^ Siècle." M. Octave Feuillet est un esprit délicat, fin, aimable dont l'observation est pius ingénieuse qui profonde ; il saisit les nuances les plus subtiles ; mais il ne peint pas la passion, et il ne cherche pas à rendre les grands mouvements de l'âme humaine. Ses compositions out le don de plaire, d'émouvoir, mais elles ne laissent qu'une impression fugitive ; ses person- nages manquent d'originalité, comme les conceptions qui les animent. Ils ne sont pas frappés dans ce moule souverain dont les empreintes demeurent inefiaçables ; ce sont des ombres élégantes et gracieuses, vivant dans l'atmosphère rare fiée des Champs Elysées antiques. Chez lui dominent le joli, 'A ■ NOTICE BIOORAPniQUK. la diBtmctiou, le goût (non pas le grand, mais celui dont se con- tentent les salons) l'habileté, le soin du détail, la toilette du fltyle (avec des négligencew cherchées, des grâces affectées et du jargon par-ci par-là), toutes les qualités de l'ordre secondaii-e. L'invention, la puissance, le grand souffle, les élans vigoureux, ne les demandez pas plus à lui qji'à la génération dont il représente le tempérament littéraii*e. — M. G. Vattier, f!|l mi' m LA FEE. PERSONNAGES. LE COMTE HENKI DE COMMINGES, trente- deux ans . MM. Munie. LE VICOMTE HECTOR DE M/VULÉON, trente ans Paui. (Ikofkroy. MADEMOISELLE AURORE DJ, KERDîO, soixante ans ; cheveux gi is ; un nuaj^e de poudre ; toilette de son âge, mais très soignée Mlle Saint-Marc. FRANÇOIS, son domestiijuf, octogénaire ; appar- ences de la décii-pitude ; cheveux et sourcils blancs ; il est en culotte et en bas noirs ; sr-uliers à boucles MM. Parade. YVONNET, domestique du vicomte ; livrée Galabehi). La scène se paose de nos jours, en Bretagne, sur la lisière de la forêt de Brocelyande. (Cette forêt est célèbre dans les vieilles légendes bretonnes ; on y montre eucore la toutiiue de l'enchanteur Merlu».) 72 lilî:'' ' , î : ; . ' .. ■!' ■■ ^7." ."T ?! ' * - ' '* ? - l". - - W '.'.'. -t-'t ::>•:•'* i- •'m.rA^ù.'t'- '''•IiViéV-'"^ '•■'•'■"'■'•'•'•' y'" iPi\ if( LA FEE. Chez mademoiselle de Kerdic l'n petit salon de c'ampaj,'iie. Décor tn's pou profond. Au fond, porte à deux battants De cha(ine coté de cette porte, une fen\r du ])iniio, un porte- inusique. Au fond, à gauche de la porte à deux battants et à hauteur du soidias- sèment de la fenêtre un buffet ; dessus, des couverts, une cuiller a potage, dti» ( outeaux, une pile d'assiettes, une bouteille de vin et une carafe, deux verres à jiied. A droite de la porte à deux battants, une petite table à manger garnie de sa nap))e, dessus, deux assiettes plates et deux a potage, deux petits iiains et trois serviettes. A droite de cette table, un siège, chaise ou x. A droite et a gauche de la porte à deux battants, une chaise ; devant le piano, un tabouret tournant ; à côté, un fauteuil, l'rès de la cheminée, une chaufïcuse ; devant, un petit coussin de pied. Sur un petit meuble de fantaisie, entre le piano et la piMte latérale, à gauche, papier, plumes et encre. SCÈNE PREMIÈRE. LE COMTE, FRANÇOIS. (Le jour baisse. Au lever du rideau, François semble sortir de la porte latérale de giuche, il va à la cheminée.- Le comte de ('onuninges entre, par le fond; il entre brusquement ; il est très pftle ; il promène rapidement ses regards autour du salon. Apercevant François.) LE OOMTE*. Ah ! voici enfin un viSMgo ! (il regarde François qui, à demi courbé e considère de son côté d'un œil curieux : le comte, pendant toute cette scène et pendant la moitié de Ir- .cène suivante, conserve un front soucieux et impassible, ne souriant jamais.— À itart.) Singulier jv'til vieillard. (Haut.) Fanion, '• Le comte, François. 78 •liiii 74 LA FÉË. i li  Monsieur, piii.s-je vous demander si vous êtes le propriëiaiie de cette maisonnette 1 FRANÇOIS, grondant: une voix lente et cassée. Hon ! maisonnette ! — Une habitation entre cour et jardin, 6 avec dëpaissance pour deux vaches, boulangerie, colombier, garennes et autres dépendances seigneuriales. Maisonnette ! — Eh ! Seigneur ! Monsieur habite le palais des Tuileries, appa- remment 1 LE COMTE. 10 Je n'ai pas prétendu vous offenser. Monsieur : êtes- vous le propriétaire de ce petit château ) FRANÇOIS. Propriétaire ! . . . . Non, Monsieur, je ne suis pas propriétaire ; je suis domestique. . . . Jt» suis domestique, pour vous servir ; — 15 c'est-à-dire pourvu que cela ne me gêne pas trop, car je suis d'un âge à ne me gêner pour personne. Monsieur, hormis pour ma maîtresse. LE OOMTE. C'est trop juste, mon ami. Et votre maîtresse est probable- ïoment la damo voUée qui vient d'entrer dans cette maison. J'aurais désiré lui présenter mes excuses ; je crains de l'avoir effrayée. Le hasard me l'a fait rencontrer, à la nuit tombante, dans la forêt voisine, — la forêt de Brocelyande, je crois, — près de cette fameuse fontaine des Fées . . , . de Merlin ... .je ne sais 26 comment on l'appelle .... FRANÇOIS, se déridant La fontaine de Merlin .... de l'enchanteur Merlin .... Mau- vais endroit pour les rencontres, jeune homme .... Eh ! eh ! (Il rit en vieillard.) 80 :-•& COMTE, à part. Singulier vieillard i (Haut) La supposant égarée j'ai voulu lui offrir mes services .... FRANÇOIS. Ah 1 ah ! jeune homme 1 Eh ! Seigneur 1 LA F^B. 76 I F, (10MTK Elle a en peur, je suppose, et ce malentendu nous a con- duits jusqu'ici, elle se sauvant, n oi la poursuivant. . . .Pensez- vous qu'elle consente à recevoir mes explications 'i ]?RANÇOIS, très gradeux. » Je le pense, jeunâ homme. Je m'en flatte. Eh ! eh ! (Il rit en le regardant d'un air d'intelligence et se dirige à droite vers la porte latérale*.) LE COMTE, à part Ce vieillard se moque-t-il de moi > Voyons donc. (Haut) lo Dites-moi, mon ami, comment s'appelle votre maîtresse 1 FRANÇOIS. Elle s'appelle mademoiselle Aurore de Kerdic, bien qu'on la nomme le i)lus souvent dans le pays la Fée de Brocelyande. liE COMTK 15 La fëe ! . . . .(À part.) Voilà qui est bizarre. . . . (Haut.) La l'ée. . vliH>,u1 Et elle est jolie, j'imagine, en cette qualité? FRANÇOIS. Oh ! charmante, Monsieur, du moins à mes yeux. LE COMTE. Elle est jeune, n'est-ce pas 1 FRANÇOIS. Oui, Monsieur, elle est jeune, du moins relativement. LE COMTE. Relativement ... à quoi 1 FRANÇOIS. Relativement à moi. LE COMTK Mais tu as au moins cent ans, toi ? FRANÇOIS. Soixante-dix-neuf seulement. Monsieur, vienne la Noël. LE COMTE. Et la maîtresse se trouve avoir à ce compte î. , . . * Frangoia, le oomte. SU S6 SO if! i^ w S r.i 1 liilf 76 LA FÈV:. i I l> ii ■ FRAM«;OIS, K:r!u-iciiKfau d'une existence odieuse .... Elle ne tenait plus depuis trois mois qu'à un fil ... . — La curiosité .... Le voilà rompu .... tout est dit. (À François, lui donnant de l'argent.) Mon bonhomme, prends 16 ceci ; prends, — et adieu, (il fait un pas et se retourne.) Dis-moi * . . . . (À part.) Oui, l'idée me plaît .... (Haut.) Cette fontaine de Merlin est-elle })rofonde, que l'on sache 1 FllANrOlS, le regardant en dessous. As.sez pour qu'un chien s'y noie. 20 LE COMTE, fixant sur lui un regard attentif. , Que veux-tu dire 'l FRANÇOIS, son accent de vieillard ae marque d'une nuance de fermet(^ dans oette fn de scène. Qa'un chrétien qui se noie ne vaut i>as mieux qu'un chien. 26 LE OOMTE, violemment. Comment sais-tu que je veux me noyer î Tu es aposté . payé pour me dire cela !. . . . tues FRANÇOIS. Vous VOUS parlez tout haut à vous-même : il ne faut pas être 30 sorcier pour deviner vos projets. ... Eh ! Seigneur ! on h bien raison de le dire: Chaque temps a ses mœurs. ... Le grandpère * Le uoiute, Fran^oin. LA FilE. et le père <\e Monsieur se sont fait tuer sur quelque champ de l)îitaille, — j)our leur pays, — et Monsieur va se noyer dans une mare, — pour son plaisir,... Voilà ce qu'ils appellent le pro- grès .... eh ! eh ! LE COMTE, menaçant. 6 Misérable vieillard ! FRANÇOIS. Eh ! oui, sans doute, je suis un misérable vieillard. . . .un misérable vieillard qui a eu dans sa longue carrière plus d'une V)elle occasion de maudire l'existence et de jeter sa déf:i>que surio îa route ; — mais qui n'en a jamais eu la pensé", Monsieur, parce que, s'il a manqué de pain quelquefois, il n'a jamais manqué de cœur. LE COMTE. Drôle ! . . . . Qui es tu 1 Qui t'a payé, encore une fois, pour me 15 parler ainsi î. . . . Mais tu n'es qu'un agent subalterne dans l'in- trigue (jui m'enveloppe. . . ce n'est pas à toi que je m'en pren- drai. . . .j'irai jusqu'aux machinateurs de cette outrageante co- médie.. . .ils sauront qu'il fu })eut cuûtei" cher ie la vieille dame ; il s'incline.) 10 MADEMOISELLE DE KERDIC. Que veut Monsieur, François ? FRANÇOIS. Mademoiselle, il veut se noyer. MADEMOISELLE DE KERDIC, d'un ton naturel et digne. 15 Qu'est-ce que c'est donc % (Le comte les regarde tour à tour avec un mélange d'embarras et de surprise soupçonneuse.) Monsieur, une fois ventrée chez moi, j'espérais être à l'abri d'une persécution .... vraiment inexplicable. J'ai beau rappeler mes souvenirs, je ne vous #onnais pas .... Que me voulez-vous î y LE COMTE. Mademoiselle, je ne puis concevoir. . . .il est impossible. . . . (Il la regarde encore.) MADEMOISELLE DE KERDIC. Votre extérieur, Monsieur, semble annoncer un homme dont tô l'esprit est sain, et cependant. . LE COMTE, très poli.t Ma conduite est aussi folle qu'inconvenante, n'est-il pas vrai? Mais veuillez me croire sur parole, Mademoiselle, les oirconstanc(;s * Mademoiselle de Kerdic, Fracç^pis, le comte. t Mademi^iselle de Kerdio, le comte, François. LA Féi-: 79 singulières dont je stii.s lo juiu^t justifient ce q\ii vous paraît ôtte lo plus inexcuKabK- «Imms mes piocéiiï^s. Il m'a suffi, an reste, de vous voir en face uti seul iiist.int, pour être assmv qu'une personne comme vous n'a jamais tnMiipt? d;ins une intri gue- — et pour regretter amèrement l'indiscréti»'!! ol>stinée — dont 6 je me suis rendu coupable envers vous. MADEMOISELLE DE KERDIC, souriant légrèrement. Je crois, en efifet, qu'il vous a suffi de me voir en face, pour (éprouver un sincère regret de votre poursuite : bien des femmes, même de mon âge. Monsieur, vous pardonneraient pbis diticile-io ment peut-être votre contrition d'à présent — que votre offense de tout à l'heure .... Quant à moi, Dieu merci, je vous par- donne de grand cœur l'une et l'autre. . . . LE COMTE. Mademoiselle, vous me faites sérieusement injure, si vous 15 croyez avoir été en butte à la galanterie banale d'un fat. ... Je suis, comme j'ai eu l'honneur de vous le dire, le jouet de circon- stances vraiment extraordinaires au dernier point, et ... , MADEMOISELLE DE KERDIO. Il suffit, Monsieur : chacun a ses affaires. — Mais enfin, quel 20 qu'en soit le motif, vous avez fait une course forcée; voulez-vous vous reposer un peu 'i LEOOMTE. Oh ! je me garderai bien de vous gêner davantage. MADEMOISELLE DE KERDIO. 26 Yous ne me gênez pas. . . .au contraire ; on aime à voir de près, quand on est rassuré, les objets de son effroi, et j'avoue que vous m'avez fait grand*i)eur dans ce bois ; restez donc. . . .à moins que les rôles ne soient changés, que ce ne soit moi maintenant qui vous. ... 30 LE COMTE, av«c un geste poli. Permettez-moi du moins de me présenter à vous plus régu- lièrement : je me nomme le comte Henri de Commiuges. if* i %^ 1 l «0 ti\ PÉR. 1 1!-^ I If';! 1, ' I ,fi 1 MADF.MOISITLLF, OF, KF.RPir. Asseyez-vous doiic. iiionsifMir de ('oimniuiïes*. ŒlU- lui montre lin fantenil |)n''s do la cheiiiince, cl H'nsseoik de son oAtt'. Fraii(;oiH, dcjxiis l'entroe de sa maitrcsse, suit, la nonversaf ion avec un inlArct souriant ; il conserve en 6 'jft'inéral cette ail itudo et oette physionomie pendant toute la pièce ; seulement, chaque fois que ses services sont, rrclamôs, il sort de 8on extase et devient sombre.) Mais nous n'avons plus de feu . . . FnuK^ois. . . . on gèle ici, mon iimi, tu entends 1 FRANÇOIS, soucieux. 10 On Ijèle. . . .on gèle. ... {U «approche de la cheminée, et se courbe pé- niblement pour attiser le feu.) Qu'est-ce (pie VOUS direz doue quand vous aurez mon âge? Eh ! Seigneur, si vous étiez forcée d'allu- mer le feu pour les autres, vous ne; gèleriez pas tant.t MADEMOISELLE DE KEllDIC, avec douceur. iT) A-llons, tais-toi. (Au comte.) Vous n'êtes pas de ce paya, ^Monsieur ? LE COMTE. Non, Mademoiselle: j'habite Paris. Je n'étais môme jamais venu en Bretagne. 20 FRANÇOIS, a^'enouill.' devant le feu. Du bois vert, avec ça. . . . Je vous l'avais bien dit qu'il ne se- rait jamais sec pour l'hiver, votre l)oiw .... mais, quand on est le maître, on a toujours raisjon. — et puis, après ça, on gèle. . . .eh ! Seigneur, voilà ! 25 MADEMOISELLE DE KKRDIC, tranquillement. Vous devenez terrible, François ! —Je vous demande pardon pour lui, monsieur de Commiiiges, c'est un vieux serviteur. (À François.) Voyons. ôte-toi de là ... . Je vais vous faire bon feu .... un peu de patience. (Elle si ■ ve.) ;;: I 30 LE COMTE, se levant sans se dérider encore. Souffrez que je vous épargne ce soin. Mademoiselle. * François, le comte, mademoiselle de Kerdio. + Le comte, mademoiselle de Kerdic. François. ï!r 1 I il ■■ ' lli LA FÉE. 81 MADEMOISELLE DE KERDIC. Non, vraiment. . .Vous n'êtes pas habitué à ces détails de méniige. . . . LE COMTE. Je vous en prie. . . .à la guerre comme à la guerre. ... 5 (Il se met k genoux gravement et accommode le feu*.) MADEMOISELLE DE KERDIC. assise. Ainsi, Monsieur, vous n'étieis jamais venu dans notre pays î Puisque vous aviez le désir de vitriter la Bretagne, permettez- moi de vous dire que vous avez mal choisi votre saison ; 10 la Bretagne, en plein hiver, offre de faibles agréments aux touristes. LE COMTE, toujours agenouillé. Mon Dieu ! Mademoiselle, je ne suis pas un touriste ; je n'ai l)as choisi ma saison, et je n'éprouvais aucun désir de visiter lai5 Bretagne ... Vous avez des soufticts^ — fort bien. . . . })ardon. . . . - Non .... des circonstances mystéiieuses, et qui ne sont pas sans une nuance de ridicule, m'ont soûles déterminé à ce voyage auquel j'étais d'autant plus loin de penser, que j'en méditais un beaucou]) plus sérieux. .et plus lointain. 20 MADEMOISELLE DK KERDIC, sùnplement. Dans le Nouveau Monde 1 LE COMTE, légèrement, en se rasseyant. Oui, dans un monde tout à fait nouveau. . . . (Changeant de ton.) Mais je suis honteux de vous entretenir si longtemps de 25 ce qui me concerne. .. .Vous habitez, Mademoiselle, un pays d'un aspect poétique. . . .J'ai eu l'honneur de vous rencontrer, si je ne me trompe, dans un lieu que d'antiqu(\s légendes ont rendu populaire. . . . Cette forêt de Brocelyande. . .cette f(m- taine de Merlin ont joué autrefois un grand rôle dans votre 30 mythologie nationale '( • Fraugoi», juadenioiselle de Kerdic, le comte. !|. I- ■ f' («: irJ Il il I I ' '' \p i!|i' 82 LA FÉK. MADEMOlBEFiLE DE KBRIJIC, •ourlante «i douoement Iroruque : c'est non accent ordinaire. En effet, Monsieur : cela nous compose mémo un voisinage assez incommode. Nous ne pouvons nous attarder dans les en- 6 virons, mon vieux François et moi, san.s uouh exposer à d'é- tranges mc'tifications. . . .La sujjerstition locale, aidée du cré- puscule, nous prête une teinte merveilleu.se, qui eu général fait fuir les passants .... Il est vrai (saluant) qu'elle les attire quel- quefois, ce qui forme une agréable compensation. 10 LE COMTE, la regardant fixement. Vous connaissez mou aventure, Mademoiselle 1 MADEMOISELLE DE KEBDIC. Je ne connais pas votre aventure, Monsieur, et j'ajoute que je n'éprouve pas un désir très particulier de la connaître. 15 Mais il est évident, quelque peine que j'aie à concilier cette idée avec la parfaite laison dont vous me semblez doué, il est évident que vous avez cru suivre en ma personne je ne .sais (juelle apparition surnaturelle. . . . une fée .sans doute. . . . Hélas ! Monsieur, pourquoi n'était-ce qu'une illusion ! Vous ne le dé- aoplorez pas plus amèrement que moi. . . . Les fées rajeunissaient. LE COMTE, souriant. Mon Dieu, Mademoiselle, je ne suis ni d'un caractère ni dans une situation à débiter des fadeurs ; vous pouvez donc me croire sincère, lorsque je vous déclare que plus je vous vois 26 et plus je vous entends .... FRANÇOIS, «'avançant. L'heure du dîner de Mademoiselle est sonnée. MADEMOISELLE DE KEKDIC, se levant. A.h ! François, ce n'est pas bien. Vous êtes indiscret envers 30 monsieur le comte, et cruel envers moi .... A mou âge, un com pliment perdu ne se retrouve pas .... I LA Fl^.K. S3 LK COMTE, qai «'Mt levé. Mille pardons, Mademoiselle .... Je me retire .... (RUnt.) mai» vous n'y perdrez rien. . . . Je vouhiis dire, Mademoiselle, que vous me forcez de reconnaître une vërit^ dont j'avaiu douté jusqu'ici. . . .c'est qu'il y a pour certaines femmes une jeviftes.«w r. ëtemelle, qui se nomme la grâce .... (il la salue.) MADEMOISELLE DE KERDIC, riaoi. Avea-vous faim, monsieur le comte] LE COMTE. Moi, Mademoiselle 1 Hélas ! je n'ai jamaif» faim. lo MADEMOISRLLE DE KERDIC. Tant mieux. Je n'iiësite plus h. vous proposer de partager nn dîner d'ermite. Mets deux couverts. François. FRANÇOIS, une serriette sur le bra.s, a déj<\ posé une nai)pe sur U table qu'il a apportée près du feu. Il parait satisfait de o«> qu'il entend ; tout en essuyant 1û lentement une assiette, il s'est laissé tflisser sur an sièg^, et suit la oonvenation, en applaudissant de la tête. LE COMTE*. Je ne sais véritablement. Mademoiselle, comment vous re- mercier d'un accueil si obligeant et si peu mérité. ^ MADEMOISELLE DE KERDIC. Ne m'en remerciez donc pas, d'autant plus qu'il entre, je vous l'avoue, un grain de cuiiosité dans ma politesse .... Eh bien, François, est-ce que lu aors, mon ami 1 f FRANÇOIS, M lève d'un air soucieux ; va prendre, en grondant, dM «Miettes et deH 26 verres dans de bu£fet. Eh ! Seigneur. . . .il est triste, à mon âge, de ne pouvoir goû- ter une minute de repos .... (Le comte dépose daHS un coin son chapeau, sa oanne et son paletot, comme un homme qui s'installe François, appuyé des deux mains sur la table, poursuit: ) 11 faut convenir que les riches sont bt-'ure'îx ! . . . . 30 * Mademoieelle de Kerdio, le ooutte, François, t Le uoiuto, mademoiselle de Kerdio, Fraiiçoi». iwsie âati» le graïul tatitcitU. IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // ^ /^ vf, ^o .V. w ^ '<>/ 1.0 l.l i^ 1^ m .^» IIIIM '" m .',4 ■iatr |2,2 2.0 1.8 1.25 1.4 1.6 M 6" — ► ^>i (^ /}. %1 ^^' e. ^f o 7 /A Photographie Sciences Corporation ^ iV «V \ \ lV 6^ i'^ .^ ^%^ %^ fb^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 ,^ 'ii. $ Q.i > iiis f • p ' l, NI ; LA FÉE. MADEMOISELLE DE KERDIO. Que veux-tu dire, voyons ? Explique-toi. FRANÇOIS. Mademoiselle oublie que je ne suis pas comme elle au prin* 6 temps de la vie; il ne faut pas exiger d'un octo^'éiiaire la force d'un portefaix et la vivncité d'un page. MADEMOISELLE DE KERDIC. Tu as raison, va. Laisse-moi finii* ta besogne ici, et va-t'en voir si tout est prêt en bas. Va doucement surtout. 10 FRANÇOIS, Oui, Mademoiselle. Soyez tranquilltr. (Prè« de sortir, il se retoum- efc ajouta:) Soyez sages, jeunes gens ! (ii sort.) ' ^ "1 LA FÉE 85 SCENE HT. MADEMOISELLE DE KERDIO, LE COMTE, iis rient tous deux. MADEMOISELLE DE KERDIO*. Je suis une heureuse vieille, comme vous voyez, monsieur de Comminges : j'ai toujours sous les 3'eux un miroir qui s'obstine 6 à me rendre mes quinze ans. . . . Mais, voyons, quitte à choquer la délicatesse de vos mœurs, il faut, si nous voulons dîner, que j'achève de mettre ce couvert moi-même. . . . (EUo va au buffet.) LE COMTE t. Mademoiselle, daignez au moins agréer mes services. iv MADEMOISELLE DE KERDIC, gaiement. Volontiers .... Eh bien, portez ça. (Elle lui donne des assiettes, des sriitaux, etc.! LE COMTE, allant et venant du buffet à la tal)le. Gaiement. Mais, pour Dieu ! à quoi vous bert ce vieux domestique-là ? 16 MADEMOISELLE DE KERDIC. Vous voyez bien qu'il ne me sert pas. LE COMTE, même jeu. Sans doute. Mais alors pourquoi le gardez-vous ? Car enfin, il tient autant de place qu'un bon. ao MADEMOISELLE DE KERDIC Et même davantage, je vous assure. — Mais je le garde, Monsieur, d'abord parce que, s'il me sert mal, il a bien sei'vi mon père, et ensuite, atin de tenir en haleine chez moi certaines vertus chrétiennes disposées à sommeiller, comme la i)atience et2ô l'humilité ! * Le oomttt, mademoiselle de Kerdic. t Ma(iemojse]le de Kerdio, le comte. i '1 llil I ; V 86 • LA PéR. LE OOMTB. Oh I je n'ai plus rien à dire. MADEMOISELLE DE KERDIC. Je le crois. (Elle examine le couvert) Comment ! mais vous a.\ex 5 fait tout ça très bien. — Je vous remercie. (Le comte piaœ de» dèges des I ma ,. côtés de la table ; Françoi* rentre portant lur ne plateau le pota^re et le pAté chauda.) if i 1 LA FÉR. 87 <^ SCÈNE IV. Lra mAmks, ?^RANÇ()IS. [1 fait le service pendant te dtner, sortant par intervalles, chang^eant les assiettes, etc. MADEMOISELLE DE KEBDIO. Tenez, asHeyeas-vous là. Vous avez bien gagne votre dîner. 5 (Elle sert le potags.) LE COMTE, s'asseyant Elh bien ! Mademoiselle, je vous proteste que je me sens une pointe d'appëtit, ce qui ne m'ëtait pas arrive depuis un temps immémorial. 10 MADEMOISELLE DE KEBDIO. Vous n'aviez peut-être jamais autant travaille ? (Elle le sert. Petites cérémonies de table.) LE OOMTB, dont la ^eté persiste. Vous avez prononcé tout à l'heure le mot de curiosité, Ma- 15 demoiselle ; excusez la mienne. (François enlève le potage.) C'est un miracle surprenant que de trouver en cette Thébaïde sauvage une personne qui semble si bien fa?te pour apprécier tous les charmes de la vie civilisée, (François enlève les assiettes.) et pour y ajouter. . . . (Mademoiselle de Kerdic s'incline.) Vous ne vivez 20 pas toujours dans cette solitude 1 MADEMOISELLE DE KERDIO, serrant le p&té. Monsieur, je n'occupe cette maison que depuis quelques mois, depuis la perte d'une personne bien chère. Mais en y venant, je n'ai fait que changer de retraite. . . .j'ai presque toujours vécu 25 loin du monde .... Un peu de pâté chaud, monsieur de Com- minges 1 (Elle lui présente l'aasiette.) LA COMTE Fort peu, je vous prie, (François sert la »jé«a.Pii(lant, -et vous allez vous faire tra|)|>i8te . . .est-ce cela? (Elle boit.) LE COMTE, t' tonné. C'est delà divination. . . ,C)ni, Mademoiselle, c'(;st fort à peu I lès cela, — sauf le dénoûnient ! car ma lassitude et mon dégoût 6 en sont venus à ce point, que la [)orte d'un cloître ne me sem- blerait pas, entre la vie et moi, une barrière suffisante. MADP:M0ISELLE de KERDIC, siiai.lement. Ah 1 c'est d'un bon suicide, en ce cas, qu'il s'agit î. . . . Encore cet aileron, monsieur de Comminges 1 lo LE COMTE. Je suis confus, Mademoiselle., .je mange comme un canni- l)ale...Oui, Mademoiselle, j'ai l'intention de quitter la vie; je n'en fais ni parade ni mystère. . . .Dès longtemps je penchais vers cette extrémité, lorsqu'il y a dix-huit mois un remords 15 poignant est venu doublor mon fardeau, et précipiter sans doute ma résoluti<.m. MADEMOISELLE DE KERDIC. Un remords, Monsieur î LE COMTE. 20 Un remords, qui du moins échappera à votre aimable ironie .... (il cesse de manger.) Tandis que je menais à Paris l'espèce d'existence .... que vous venez d'esquisser .... ma mèi-e, — une femme qui eût été digne d'être connue de vous, Mademoiselle, — ma mère habitait, au fond de l'Auvergne, 25 notre vieux château de famille.... Je l'aimais, bien que j'aie l'amertume de penser qu'elle en a pu douter.... Oui, malorré les apparences — et au milieu des dissipations sans trêve qui dévoraient ma vie, — je l'aimais d'une pieuse tendresse. . . Vainement, pendant dix ans, je la suppliai de venir demeurer &o près de moi ... MADEMOISELLE DE KERDIC. Et que n'alliez-vous la rejoindre ? l!! I fi 90 LA VÙV.. LE fîOMTK. Voua Pavonerai-je 1 Je ne trouvai pas dans mon lâche cœur la force de rotnpre le lieu des habitudeK parisiennes, qui m'en, chaînait de toutes parts. . . . Ma mère, à plusieurs rej^ises, dai- *gna traverser la France pour embrasser son enfant ingrat. . . . Mais, dans ces dernières années, la vieillesse et la maladie lui avaient interdit cette consolation. . . .elle m'ap|)elait pràs d'elle avec instance .... Certainement je serais parti .... Mais ma pau- vre mère, en m'attirant d'une main, me repoussait de l'autre 10 sans s'en douter. . . . Elle désirait me marier près d'elle, à je ne sais quelle provinciale .... Ses lettres étaient pleines de ce pro- jet, qui me consternait profondément .... MADEMOISELLE DE KERDia Cela se conçoit. LE OOMTE. 14 Ma mère me paraissait si follement éprise de son choix et de sa chimère, que je n'osais lui envoyer un refus positif. . . . Le lui porter moi-même, ne la revoir que pour anéantir du . premier mot ses plus chèios espérances, je pouvais encore moins m'y décider.... J'hésitai donc de jour en jour..,. 20 (Sa voix s'altère.) J'hésitai tiop longtemps.... Je la ])erdis*. (n se lève en se mordant les lèvres, et fait quelques pas dans la chambre. Après un sUenoc.) Excusez-moi. (D'un ton indifférent.) Vous comprenez bien, Mademoiselle, que de telles circonstances n'étaient point de nature à me réconcilier avec la vie .... 26 MADEMOISELLE DE KERDIO, se levant. Je VOUS demande pardon, je le comprends mal . . . .J3 ne sache pas que, pour avoir manqué à un devoir, on soit dispensé de tous les autres. . . .(Souriant.) Mais. . .enfin 1 LE COMTE. 30 Enfin. . .mon découragement s'accrutw Je me trouvai comme scellé dans un ennui de plomb, n'ayant plus un désir, une espérance, un sourire, et voyant passer les plus vives séductions * Le oomte, mademoiselle de Kerdio, FntoQoiii LA ¥ÈK rr <\f ma jeunesse avec une j^l.iciale iiisoticiatice. Ma suut4 niênï»- fc'altëra; je ne connus plus ni l'appëtit, ni le sommeil .... Je craig nais que la folie ne fût au bout de cette mort éveillée. . . . Bref, après quelques luttes intérieures, je pris le [)arti, — désormais immuable, — de bri.ser ma coupe vide, et de mourir tout à fait. 6 (François rentre apportant le café.) MADEMOISELLE DE KERDIO. Assurément, vous en êtes le maître .... Mais tout cela ne me dit pas en vertu de quelle fantaisie vous avez choisi lu Bretagn(ï pour théâtre de cet événement tragique 1 lo LE COMTE. Permettez, j'y arrive .... La fantaisie n'y fut pour rien. (François a posé siir la table un plateau et des tasses ; il sort ensuite.) MADEMOISELLE DE KERDIO. Yous prenez du café, n'est-oe pas ? u LB COMTE*. Volontiers, Mademoiselle .... Il y a aujourd'hui trois mois et un jour, Mademoiselle, j'avais réuni quelques camarades dans un petit salon de restaurant. C'était un dîner d'adieu. Je ne le leur cachai pas. On essaya de combattre mon dessein par 20 divers arguments plus on moins spécietix. . . . Mais je vais vous initier, Mademoiselle, à des propos de jeunes geua. MADEMOISELLE DE KERDia Allez. . . .allez. LE COMTE. Ils ae rasseoient S6 Quoi ! me dit-on, tu veux mourir ! Ta main, ta lèvre, ton cœur, sont-ils donc flétris par la vieillesse ! N'y a-t-il plus de fleurs. . . .n'y a-t-il plus de femmes sur la terre? — Non, il n'y en a plus pour moi, répondis-je .... j"e ne vois plus, et ne con- çois plus même, sous le soleil, une fleur qui puisse attirer maso main. . . .un amour qui puisse tenter mon cœur. Fleurs et femmes n'ont plus pour moi qu'un seul et même parfum devenu «Mademoiselle de Kerdic, le comte, François. S. 1^ il ^ moMMH î)2 LA Fl^R. fi ■' ■. I!- ! ::j!t ■il 1 "1 m 1 -;!;» Iiatial et t'itstirlioux à force d'unitonuild. . . .Tontes me paraissent. so reweniljler entre elles îui point que jo les oonfonds (Idsorinain (l)inH nne commune indifi'ër<'n<îe. . . . Bref. . . .il n'y a plus à mes yeux qn'une fenune sur la terr*). . .et je no l'iiimo pas I fi MADKMOISKLLE DE KKIIDIO. Foit gracieux pour nous, tout cela. . . . LE COMTE. Je n'avais pas l'iionnour devons connaître, rem irq icz bien .... Knfin, ajoutai-je, j'en suis là, mes amis : il est donc clair que je 10 no peux pins vivre. MADEMOISELLE DE KKIIDIC, versant le café. C'était clair, en effet, attendu que la vie n'a d'autre fin, ëvi- demment, que de cueillir les fleurs et d'aimer les dames. . . . Un peu do sucre, monsieur de Comminges ]. . . .et au bout de cela, 16 vous ne vous tuâtes j)oint, dëcidénient. (Elle boit.) LE COMTE, 80 recriant vivement, avec beaucoup de sérieux. Pardon !... .c'est-à-dire je demeurai inébranial)l('! dans ma résolution, et je l'aurais exécutée dès le lendemain, si cette soirée n'eût eu des suites tout à fait imprév ues .... (ii boit.) 20 MADEMOISELLE DE KERDIC. Ahl LE COMTE Dans cette suprême expansion df^s adieux, j'avais osé confier à mes amis une bizaire pensée qui tourmentait parfois mon 25 esprit, et qui touchait à la démence. ... Je songeais souvent en effet que j'aurais voulu vivre au temps de ces heureuses su- perstitions qui permettaient aux hommes l'espoir d'un amour surnaturel. . . .au temps des dieux et des nymphes. . . .des génies et des fées.... (Il s'exalte.) Je sentais qu'alors je me serais 80 rattaché à l'existence par l'ardente ambition d'une de ces ren- contres mystérieuses. . . .d'une de ces liaisons enchantées qui charmèrent tour à tour les jeunes bergers de la fable et les jeunes chasseurs des légendes. . . . Oui. . . .une fée seule eût été 1f LA FiE. 93 Un tonfier mon snt en tes su- mour (»ënies serais ïs ren- fs qui et les it été capablf encore do me faire espérer, aimer et vivre ! (Se levant •omme inspiré.) Je sentais que mou cœur, HASOuvi i*ave cœur, a voulu m'accompagner juHqu'à la lisière du bois. Il a d'ailleurs à son service un garçon ne dans ce pays, qui devait nous tenir lieu de guide et d'interprète, et qui n'a fait que nous impatienter par sa poltronnerie superatitieusa Je les 6 ai lainsës dans ma voiture. Mais détermine coiume je l'ëtaisà ne sortir en aucun cas de cette forôt, j'ai fait promettre au vicomte de quitter la place après une heure d'attente. Je sup- pose donc qu'il est déjà loin et maintenant, Mademoiselle, me pardonneroz-vous l'importunitë ridicule dont je vous ai 10 rendue victime) MADEMOISELLE DE KEBDIO. Ainsi, j'avais devine 1 . . . . vous m'avez prise pour une fëe. ... mais après tout, pourquoi pasi L'histoire nous dit que les fées se plaisaient à revêtir, dans leurs rencontres amoureuses, liun âge et un costume peu avantageux. . . .vous devez me remer- cier de vous avoir du moins épargné les haillons. . . . LE COMTE. Vous allez rire, Mademoiselle. . . .mais en véiité, depuis que je suis chez vous, votre })eraonne, votre langage, si parfaitement ao inattendus au fond des bois, certains détails singuliers de votre intérieur, et enfin je ne sais quel prestige inexplicable dont je me sens comme enveloppé en votre présence, tout cela m'a fait me demsjider vingt fois si je n'étais pas dans le domaine de la légende, ou du moins de la vision. 15 MADEMOISELLE DE KERDIO, avec un aourire éqnivoqii». Vraiment! (François entre.) 1 LA VÈK. 95 SCÈNE V. Les m4mrs, FRANÇOIS. (On oommenoe à entendre tomber la pluie.) FRANÇOIS •. On vient en toute hâte clierohei Mademoiselle de la part du 6 pauvre Kado, ce vieux bûcheron que Mademoiselle est allée visiter ce matin. ... Il est bien mal, Maii< «oi^elle. MADEMOISELLE DE KERDIO.f Comment, bien mal ) FRANÇOI««. 10 I: <^^l reprit' du tremblenaent, et la tô*^'^ r» y est plus, à ce que dit sa petite Marie. MADEMOISELLE DE KERDIC. Oh ! c'est un accès que j'attendais : je vais couper cela. LE COMTE If Comment ! voua êtes donc médecin, Mademoiiielle 1 MADEMOISELLE DE KEBDIO. Est-ce que les fées n'ont pas été de tout temps versées dans la connaissance des simples? — Ecoute, François, je vais te donner une potion, avec des instructions par écrit. . . .tu vas yto aller. FEANÇOISL Eh I Seigneur, Mademoiselle veut donc qu'on m'enterre demain 1 Je ne ferais pas quinze pas dehors sans être assommé par la grêle ou emporté par l'ouragan. . . . Écoutez donc le va- 25 caime. . . .de la neige, du vent et du tonnerre tout à la fois. . . . c'est comme qui dirait un bouleveraenient de la nature. * Mademoiselle de Eerdio, le comte, Frangola. t Le comte, mademoiselle de Kerdio, François. f i il :\£^.- VA. m. I a I I 1'. [\ ■< ■ n m tA rân. W mi twHrtin q«« î« t iij>h ut» fMimtt, imr l»oAtt» » « . Tu mr ri»i m>n, mon «mi. . . .<1 n« frt«t. !>«« qnt^ in soHw. ... À ton ftirr. 6 vicillip! M:\nhï», mais «Ur ©r^ trnp ^^t,«. . . ♦?« vaIr y hIIpi*, moi, trt«t brtn«<*mt^nt.. . . . Vmis v^onihi^»'. Hmi mVx«uBpr, «innMJr'uc «Im <( \>mmi!\âpi>R, n'^at «« pua î (WU pr«ti«l rtttw «n rtlwlf d« w «•hlff.itim.h- hhp 10 Main, MA«<«iimot!w1ï(\ n« ptiifl-jt^ vo«« tipnilw o« poWt rim-vIoo I VoiM I oh t glTinil î >i**U ! (!i>*nçt)li anrt jw 1i» pnrtp l«t^le d« droite.) Llï 0«>MTR. J« Tx>ni juit> qn«> x-ous m'on t-omii-^B \u>. v^ritiible \ moi- ifi m^m©. <>n mp tvurniHSAnt \u\p m»tîrtaioti «If vo\is ôtn» agi-ënl»!?. . » . <^r je wu>vmlx^ punis l<» poiti» de maitHrounaiR^îinoe. . . . VoyoïiB, Ti8 KRRDta Vo\is y twie»». Rérieuseinent 1 m LU OOMT1L J# vwis IVtt-eate. llAr>F,>rorSETA.K t>« KRRntO, fcprNi nn pm d'hWtAMon. Eh bien I SK^it. Rien n'est phiR facile. Voici k potion {iai« M H )« i>KtM«r.) et voici la niauièi'e de «'on wM'vir. » Msîhenix^n sèment aucun de ces |>auvi-e.s ja^ouR no Rtût lii^e Vo\tt leur expîiquen>z ce qu'il y a à faire. Fî'ançinR va vour <\>nduire j»is«ju'à la petite i>i)rt«> de mon jaixlin ; (On «ntemt u «wimtrr».^ vou^ tivuvi>ï>=!sî là un sentier q\ii vour mènera directe- ment k la oh;e du malade ; c*e8t un bûcheron nomnu^ •0 Rado ; il n'y * |>as de fée sans hûclieron, vous savei I , . . . Fran^^is ...» Eh bieat ! où «^t41 1 FRAK^^XVISi, rmtrunt av«o «m lAntenM »Uamé« •! an grand mMit«»a. Tieneft, Monsieur. . . .prene^z ^ — ou jamais vous i^ vous en tirest^i vivMit .... i.A rA( VI Il • • • • kiR en til OffMTH.» MpfOÎ lliptl, fîlfjn h«»tlhnffim»'. (Il ».r#»ft<11â l«fif*frt«» #* ii ^Wtr» 'Irt ffin4 miuil««tl.- À imrf. M toyfint. fliwii lu t(\M-p.) Mf voilà ^»iefl ëf|ilip4. . . .j« itMHivmble ^ hio^^MP. . . . AlloitH, pHrlonn ! MADRMOtnRIiM)! nR KRRIMO. | Vous ievi«iHlr««1 PRAWVdlH.t latiteriinl LE (JOMTB. K^ Oui, ctM tHifiîTiBfifc. . . . jfi n'vi«Mi'lrai vous faire mes eAw.nt, (Il Bort ftvpo FriingoJn pur Ik fmtlte ftorte rt« clrolffl.) "LecHitiifp, Kriifi(;filfl, mnflftmfiiHftlIf fin KeHIo. f |j« (wiiit«, itiiul«ujoia«lle t'« Kcrdki, Frari^otaL -$■ 1 , > «I ' n 98 LA FÉE. SCÈNE Yl MADEMOISELLE DE RERDIO, waie un instant ;- pals HECTOR DE MAULÉON, YVONNET, FRANÇOIS. MADEMOISELLE DE KERDIO, pensiTS. 6 II faudrait être, je le crains, plus qu'une fëe...il faudrait être un ange même du Seigneur pour retirer un homme d'un si profond abîme .... (On entend des coups violenta frappés du deliors contre la porte de la maison.) Quel est ce bruit 1 (Les coups se répètent.) C'est à ma porte ? Qui peut venir à cette heure 1 (Elle oourt vers la grande LO porte du fond qu'ellt entr'ouvre, et prête l'oreille : on entend des bruits de voix.) Le vicomte de Maulëon ! . . . . Ah ! cet ami dont il me par- lait .... Faites monter, Marthe. (Elle prend vite un ouvrage de tapisserie et s'asseoit. Entre Hector, suivi d'Yvonnet. Hector est en costume de chasse et porto deux pistoleto passés dans sa ceinture ; Yvonnet se tient un peu en arrière et 16 parait intimidé ; tous deux promènent un regard curieux autour du salon : madem- oiselle de Kerdic, qui s'est levée pour rendre à Hector son salut, se rassied et con- tinue de travailler à sa tapisserie, tout en parlant.) HECTOR.» Madame, je suis un peu confus de forcer votre porte ; mais »un devoir impérieux m'y a contraint. — Madame, je me nèname .... MADEMOISELLE DE KEBDia Le vicomte Hector de Mauléon, je pense 1 YVONNET, qui se trouble de plus en plus, le tirant par la manche. 26 Elle sait votre nom, Monsieur? HECTTOB. Oui, Madame, je me nomme Hector, et j'ai le malheur, je vous en demande pardon, de rappeler, par les côtés les plus f]EU:heux de son caractère, mon illustre et bouillant homonyme. ''Mademoiselle de Kerdic, Hector, Yvonnet. Tf LA F^E. 99 MADEMOISELLE DE KERDIO, Rrareinent. Le fils de Priam 1 — Jeune homme un peu emporté, mais au fond excellent. HECTTOR. Vous l'avez peut-êti-e connu, Madame 1 t MADEMOISELLE DE KERDia Peut-être. HECTOR. En oe cas, Madame, il y a fort à parier que vous n'ignorez pas le genre d'intérêt qui m'amène ici 1 lo MADEMOISELLE DE KERDIO. Fort possible, en ejâfet. HECTOR. Quoi qu'il en soit, je vais vous le dire. YVONNET, à demi-voix. U Cest bien inutile, allez, Monsieur. HECTOR. Veux-tu te taire, toi t YVONNET. Vous n'en serez pas le bon marchand, Monsieur, croyez-moi. 20 Je suis Bas-Breton de naissance, et je suis fené à glace sur ces histoires-là. . . . Monsieur, je vous en prie, là, raisonnons un peu ensemble. ... Je ne manque pas d'instruction, Monsieur, tel que vous me voyez, et si ce n'est la lecture et i'éciiture à quoi je n'ai jamais pu mordre .... 26 HECTOR. Animal ! YVONNET. Sérieusement, Monsieur, en conscience, j*ai remarqué une chose très importante, (il le tire un peu à l'écart.) Monsieur, il y a se deux espèces de phénoiuènes dans lu nature, ceux qui sont naturels — et ceux qui ne sont pas naturels, (impatience d'Hector.) Kh bien. Monsieur, tout ce que nous voyons ce soir n'est pas naturel. Cette sombre forêt, cette tempête effroyable, cette ) '■ >? ,1 t:t I il ^ ru K' '; ■■ ■ Tii :Vi m' iî à 100 LA FÉE. maison isolée, — cette dame majestueuse qui fait tranquille- ment de la tapisserie, — tenez, regardez corame ses yeux bril- lent, Monsieur. .. A son âge, est-ce naturel, je vous le de- mande 1. . . .d'où je conclus .... s HEOTOR. Si tu ajoutes tin mot, je te vais jeter par la fenêtre, et ce sera un . phénomène naturel, celui-là. — Veuillez m'excuser, Madame : je reprends : Un ami à moi, le meilleur de mes amis. MADEMOISELLE DE KEBDia 10 Monsieur Henri de Coraminges? HEOTOE.» Oui, Madame. (Sur ces entrefaites, François est rentré sans bruitpftr la petite porte de droite et est venu se placer discrètement à côté d'Yvonnet.) YVONNET, l'apercevant. 16 Monsieur. . . . Monsieur. . . .regardez celui-là. . . .si ce n'est pas le vieux Merlin en personne, que je meure ! . . . . Croyez- moi, Monsieur, je suis Bas-Breton de naissance, je vous en donne ma parole d'honneur. . . . Remarquez, Monsieur, qu'il a toutes ses dents. ... À son âge ça n'est pas. . . . SO HEOTOR. Morbleu 1 drôle, te tairas-tu î Va-t'en, si tu as peur ! MADEMOISELLE DE KERDIO. Rassurez- VOUS, mon ami : ne voyez-vous pas que votre maître porte tout un arsenal à sa ceinture ] . . . . Et à ce propos, mon- 25 sieur de Maulëon, — daignez excuser une provinciale peu au fait du bel usage ; — mais est-ce là le costume adopté maintenant à Paris pour emporter d'assaut les boudoirs et les cœuis î . , . . C'est commode. . .cela simplifie les procédés. . . . FRANÇOIS, de sa voix décrépite. 80 Eh ! eh ! c'est cavalier 1 (n remonte un peu le théâtre. Hector les re- garde avec surprise.) * Maùemolselle de Kerdio, Hector, Tvonnet, François. LA Fiés. 101 re- TVONNET. Ds se moquent des armes à feu, Monsieur. ... Je les connais, vous diB-je. . . . je suis né, moi, dans le pays des sorciers et des fées. FBANÇ013, aa fond, d'une voix mftle, en pliant un* serviette. 6 Voua y êtes. HEOIOB, M retournant vivement» Qai a pnrlë ? (Mademoiselle de Kerdic travaille tranquillement) YVONNET. Monsieur, allons-nous-en, — ou ma tête va en craquer. lo HEOTOR, s'éohauffant. Stupide poltron ! — Je ne serai point dupe, Madame, de puériles jongleries. Je ne partirai pas sans avoir revu sain et sauf un ami qui m'est cher. . . . je sais qu'il est entré dans cette maison il y a plus d'une heure. ... u MADEMOISELLE DE KERDIO. Et VOUS a-t-il chargé de l'y venir réclamer ? S'il a trouvé ici le personnage mystérieux qu'il espérait rencontrer, pensez- vous qu'il vous sache gré de le troubler dans sa bonne fortune 1 HBOTOR. SO Le personnage mystérieux ? . . . . Eh ! Madame, je ne crois ni aux fées, ni aux espiits. ni aux tables tournantes, je vous en avertis : il n'y a pas de fée ici, il y a une intrigue — dangereuse peutrétre — et dont j'aurai le secret. MADEMOISELLE DE KERDIO. - tf Vous ne croyez pas aux fées, monsieur de Mauléonl. ... Si cependant, je vous donnais la preuve irrécusable que vous êtes en présence d'un de ces êtres supérieui*» à l'humanité, que diriez- vous 1 YVONNET. 80 Là, Monsieur ! me croirez vous, maintenant? Elle l'avoue. . . c'en est une ! 1 ;■ :^1 ïïX-'i m 102 LA PÉB. HfiCTIOB, le repoussant. Je dirais, Madame, je dirais. ... Ëh ! c'est impossiV)1e ! MADEMOISELLE DE KBIBDIO. À deux pas d'ici, je vous donne cette preuve. Je l'épargne 5 à ce garçon qui n'y résisterait pas. (Elle prend un flambeMu) Suivez- moi, si vous l'osez. YVONNET, s'attaoluuit A son maître. N'y allez pas, Monsieur ! sur votre vie en ce monde et sur votre salut en l'autre, n'y allez pas ! 10 HEOTOB. après un peu d'hésitation, repoussant violemment Yvonnet. Je VOUS suis 1 (Mademoiselle de Kerdio sort par la porte latérale de gauche, Hector la suit.) -p* w LA Fiu. 103 ri» SCÈNE VTL FRANÇOIS, YVONNET». YVONNET. Saints dn oîel i — Il me laisse seul avec Merlin 1 (n regarde Fran- goifl du coin de l'œil.) 6 FRANÇOIS. Ëii 1 eh 1 jeune homme ! YVONNET, gracieusement. Monsieur. . . . Monseigneur. , , , (a part.) jj y^ me changer en quelque espèce de bête. 10 FRANÇOIS. Approche. (Tvonnet s'approche à regret: Françoûi le regarde en souriant; 11 rit niaisement de son côté, ponr lui complaire. Le vieillard lui donne une légère tape ■aria Joue.) TVONNET, portant la mam & sa Joue. .^ Bon I me voilà ensorcelé de cette joue ià i FRANÇOIS. Comment t'appelles tu 1 YVONNET. Yvonnet, Monseigneur. ^ FRANÇOIS. Eh bien ! mon petit Yvonnet .... YVONNET, fort troublé. Il sait mon nom 1 . . . . Ils savent tout, ces êtres-là 1 FRANÇOIS. j, Veux-tu me faire un plaisir î YVONNET. Certainement, Monseigneur. (À part) Il va me demander quelque chose d'horrible. Mon âme va y passer. * Yvonnet, François, m i 15; J ■- ■"-. Hi-;., i ■ 104 LA rii. raAMÇOIS, mootnnt I* UbU oonvcrto dM dibria du dinar. Prends cette table, et porte-la de l'autre côt dit en affectant l'insouoianoe. • Est ce que vouh touchez du piano 1 MADEMOISELLE DE REBDia Un peu. LE OOMTE, •'InoUnani.t On n'est point parfait, (n prend son paletot rar une ohalee. pois se 10 rapprochant de mademoiselle de Kerdio qui s'est levée et qui le reifarde avec curiosité, il lui baise la main,) Mademoiselle, soyez heureuse : pereonno ne le mérite mieux que vous. (Après une pause d'un dlenoe pénible.) M'est-il permis de vous charger d'une mission î MADEMOISELLE DE KERDIO. 15 Oui : quoi î LE CX}MTE.t II prend wm plume sur le gni^nâ<>n> arrache une pagrs de son portefeu- ille et écrit quelques lignes. J'ai été témoin dans cette chaumière d'une scène dont je n'avais pas l'idée. . . . Une pauvre faniilla . . . des petits enfants. . . . tosans pain, sans feu. . . .grelottant et pleurant autour du grabat d'un moribond. . . . — Je leur laisse mu fortune — ^Tenez -Veillez à cela. MADEMOISELLE DE KERDIO, faisant un pas vers lui, et parlant areo une dignité émue et simple. 26 Voulez-vous donc que ces enfants oublient leur mère .... qu'ils deviennent étrangers à tous les grands devoirs et à toutes les saintes vérités de la vie .... qu'ils finissent comme vous allea finir ? . . . . Ah 1 ne touchez pas à leur mibère, Monsieur : elle vaut mieux que la vôtre ! 80 LE OOMTE, incertain. Mademoiselle ! . . . . * Le comte, mademoiselle de Kerdla t Mademoiselle de Kerdio, le comte. % Le comte, mademoiselle de Kerdki, LA F^R 109 MADEMOIHEIJ,K DK KKRDIO. Pardon. Monsieur, si j'ai oru lon^^ti-mps que j'ëtjiis de votre part l'obj»'t d'une indiscrète railhuie ... Et maintenant en- core .... oui .... maintonant encore .... je doute .... est-ce vrai. . . .est-ce sérieux?. ... La vie d'un honime. . . .l'âme d'un 6 homme .... est-elle sincèiement à vos yeux chose si petite et si légère, qu'elle tienne tout entière dans un boudoir .... et qu'elle n'ait hors de là ni joies à attendre ni devoirs à prati- quer] Ce mot devoir. . . .le mot même de l'existence. . . .est-il écrit sur une seule pai^e de la vôtre?.. .. Avez-vous jamais lo tait à quelqu'un au monde le sacrifice d'un de vos plaisirs, d'un de vos goûts, d'un de vos caprices? Êtes-vous jamais sorti pour personne du cercle étroit et glacé de votre fiivoie égoïs- me).. . Non I pour personnel pas même pour votre pauvre mère l ** LE OOHTE. Mademoiselle ! MADEMOISELLE DE KERDIO. Vous ne pouvez vivre . . .parce qu'il n'y a plus de femme sur la terre que vous puissiez aimer. . . . Et n'y a t-il plus, dites-moi, ao d'infortunés que vous puissiez secourir. . . .de larmes que vous puissiez j-échei-, ou qui vous puissent bénir 1. . . . Vous demandez à la vie des enchantements inconnus, Monsieur. . . . Ah ! elle vous en garde plus d'un, je vous assure .... elle vous garde, vous le pressentez déjà, la douce magie du devoir accompli . . . . le 26 charme secret des services rendus, la paix profonde de l'âme après la journée bien remplie. . . .et le sommeil heureux qui suit le sacrifice .... Essayez de ces plaisiis, et si la vie alors vous semble vide et sans saveur, rejetez, comme un reproche, vers le ciel, votre cou^îe brisée • • • • j® vous le permets .... Pardon en- 80 core. Monsieur .... (Sa voix s'émeut de pliM en plus.) mais je vous parle, n'en doutez pas, comme vous eût parlé celle que vous regrettez, si vous aviez pu consoler son dernier regard. ... et rece- voir son dernier baiser 1 . . . . 8 /y !, >;m !i!li m u fin. I/K CXVMTft, !*♦*»'* pptti'hi^p, t\\v\r volt nci»tH« *♦ tiroiiMn»». Owi . . . jp on«B....il «Rt |u)BBil>l(> (jiu» j'Mi«> mal piin In vi«. . . .m\\\R il o«t. trop IhiiI. ... le nml «»«( trop iiivël.ëi^. , * . nKntîi , . niHÎH !VKMt>1SR1,1,F, DR KKIlPHî. »v»n' nn«> «oHp «»<> »rnlpW fAhril*. Hnit. . . .mnifi! moi eiioiMf» un «eivioe, tnoiiRieui' Ho 0>mnnng»>R. I.R « "oMm Oo j^iwul iMvnr, Miulomoispllp. 1Vn<»?; moi \\\i\ luim^. . . , vo\»lf»?, voim'J {\.^ ct>mt« Mt mi irwH» potl; mu- 1<> 1t<>rd t1>in fi\MloMU . vomlAul; v^u'elle «it^vltle ra laine, on ennemi «n liehon dana Ifi liR ITOMTR. FÎRt-oe quo o'oRt \nv «ir l>tvton, ceoi t MM>KM01«KM,K, 1>K KKRÎUO. Oui, c'est l'air de la l>alla«U> »ie Rojsçim Beaiunnnoir. LR COMn'K. fio (''Vwt joli. (Vin \\\o rappoUo \m chant de l'Ativergno; y a-fc il lies [vaivles sur cet aie là î MADRMOTSKLLK 1>K KERDIO. Oui : il est m^mo qu(\stiou do t'ée« dedans, vouh «pii len Ain\e». ^ LK COMÏK. Vous senez bien aininble de me Uvs diix\ MADEMOISKMK 1>K KKKDIO. Oe serait donc }v>ur achever de vous oudornur, car voub sommeillez à moitié. H t.K COMTE. Non i^a.s, je tous jnro. . . .c't^t un \Hn\ de fatigue sinih^meut. • M«'lemiM«^lle d* Kerdic, le comte, f <>•( *ir doit hT* «x^-aaté sur un hADtbo», pour imit«r, en l'idéAlisaiit, la ooriierauN LA f&H. III Mi faîfi, . „ ,pf, r»'Hiiiii|iif/, »mi pMRflHfi» qu'urip «Milf fi/rtr<^ ^ttirh- ( it<»' à Ir norriplaiHHiu!»* ft. 4 Ih, l'huntA vfni« »i rnioux. . . .\n.'imffrvnuH Mrf, iiljpz. . . .TRlfl, vtniR (lf*l"M(lia. . . . voyons. . . j« vrJ« vfnin »]f)(^r fi I ri'R doux In hnllMl».; BAi-i-Ana» I. iJfttini Itt hi iiiri»' fin unir |o tjjiii lle d« r»lf.) liR (JOMTB, A demi Vf/îx. ï*'ill(30re. jn VOUH pi io (FI n'endort, peu à peu.) RAnËMOIgB^LK DE KVAWIU. II. «^ II efTcuill'!, on rAvant, JJaiiH la Vfîrti« fontaine, II eUViuille, en rAvant, Dofl fîenrs do rnar jfdajne. . , . Peu riant qu'au fond de» })fnn *?' C/ournnt soH ohionn danoin. (Le oomtc est endormi ; nKMlptnoiselle de Kerdirt ne l^^ve rltmv.ttm'mi, «t le re;/»fde, pvnuli^e nur lui ; puin nlle reprend d'une voix de plus en plus faible f : III. O mon joîine arnonrfnx, DoH Henr« que ta main «Ame, Dit la f^H) aux yeux bleus, Je trenBe un diafl^^nie. . . . Pondant qu'au fond de« Uii» Courent te» chicna danois, *Toir la inuRi(]i<« de la ballade à la fin de \h inhcn. t hv oomte, MafJernoiHel!'- cheveux sont presque noirs.) C'est extraordinaire. MADEMOISELLE DE KERDIO, souriant. Qu'y a-t-il donc ? LE COMTE. Vous n'avez plus vos soixante ans 1 10 MADEMOISELLE DE KERDIO. Bah 1 vous me voyez à travers les derniei-s rayons de votre rêve. ... LE OOMTE. Cela se peut .... cela doit être .... et cependant je jurerais 16 que vous êtes plus jeune de vingt années. MADEMOISELLE DE KERDIO. Eh bien 1 qu'y aurait-il à cela de surprenant, monsieur de Com- minges ? Les annales de la féerie ne sont-elles point remplies de pareilles aventures 1. ... Je me flatte que vous avez conçu pour 20 moi un peu d'affection. . . .vous savez qu'il a suffi en tout temps de l'amour intrépide d'un jeune chevalier pour rompre le charme qui voilait la beauté de la fée sous les rides de la vieille décré- pite. . . . "Vous n'en êtes encore malheureusement qu'à l'affec- tion. . . .et c'est pourquoi je n'ai rajeuni qu'à moitié. . . . Peut-être 26 un sentiment plus vif amènerait une métamorphose plus com- plète. LE OOMTE. Qu'à cela ne tienne. . .aussi bien cet étrange aveu brûle mes lèvres .... Qui que vous soyez, Mademoiselle, et il y a des 30 instants où ma tête s'égare à sondtr ce mystère .... qui que vous soyez, je n'ose dire que je vous aime. . . .c'est un mot que j'ai trop profané .... mais jamais ferime ne m'inspira rien qui ap- proche du respect profond .... et passionné dont votre présence, dont votre langage, dont votre regard me pénètrent .... Je ne l . :. li % LA PÉ£. 113 VOUS aime pas. . . je suis près de vous adorer. . . oui. . . .pour cette seule soirée de simplicité, de calme, de vé»ité que je vous ai due. . . .pour ce doux attendrissement dont vous avez refraîchi mes yeux ... .je voudrais vous dévouer toute mon âme retrou- vée. . . .je voudrais. . . .si ce n'était pas de l'égoïsme encore. . . . e enchaîner à jamais ma vie à vos côtés. . . .non. . . .à vos pieds > ça tombe à genoax.) MADEMOISELLE DE KERDIO, arec émotdon et dignité, le regardut en taoe. Est-ce vrai, monsieur de Comminges 1 LE OOMTE, «'asseyant 10 Sur mon honneur, c'est la véiité. MADEMOISELLE DE KERDIO. Eh bien ! . . . . (Elle le regarde avec une sérénité souriante.) Eh bien !. . , , je sens que le charme fatal est rompu au-dedans de moi. . . . mais j'ai oublié les paroles sacramentelles qui doivent rendre i» le miracle visible aux yeux de tous .... Il faut que je con- sulte mon grimoire .... (Elle lui sourit encore et disparait par la porte latéralt.) I iU LA F£S. ■Si I!: i> SCÈNE XI. ji 11 ilîl it'*^ LE COMTE, seul, puis FRANÇOIS. LE COMTE, stupéfait. Quelle est cette femme ? — Mon cerveau est trou>)lé. . . . J*sà. 5 eu trop de fatigues. . . .trop d'émotions. . .je suis halluciné. . . . je suis visionnaire ... (il se lève et descend.) Voyons, essayons de penser un peu de sang-froid. — Il y a là quelque supercherie. . . . Mais non ! une telle femme ne peut être une aventurière. , . . une intrigante .... cela est plus absurde à supposer que tout wle reste .... Mais au fait ! il n'y a de miracle que dans ma pauvre tête. ... Ce prétendu rajeunissement n'est qu'une illusion de mon demi-sommeil .... elle-même me le disait .... (François rentre.) C'est simplement une bonne vieille qui, me voyant malheureux, a eu pitié de moi, et qui essaye de me guérir en caressant ma 16 folie *. FRANÇOIS, d'une voix mAle.— Il a vingt ani de moins. Monsieur, votre serviteur. LE CX)MTE. Qu'est-ce que c'est 1. . . Qui es-tu 1 ao FRANÇOIS. Je viens offrir mes remerciements à monsieur le comte. Je suis le vieux François. J'étais captif sous le même charme que ma maîtresse, et j'en ai été délivré en même temps qu'elle. J'ai encore cinquante ans, monsieur le comte ; mais quand vous 26 aurez épousé Mademoiselle, j'espère bien n'en avoir plus que trente. LE COMTE. Ail çal. .. .où diable suis-je ici? di s'approche.) C'est bien le * François, le loiute. LA F^E. 115 même visage. . . Mais ceci dépasse ma crédulité. . . Voyons, mon ami, tu te moques de moi ; mais je te le pardonne, et je fais plus, je t'enrichis, si tu m'apprends sans une minute de délai le mot d'une énigme, — où mon esprit se perd, j'en conviens. FRANÇOIS. t Monsieur, vous êtes trop initié aux mœurs de notre race pour que j'aie rien à vous apprendre. Je suis un pauvre diable de génie subalterne, enchanté jadis par le pouvoir de Merlin aux côtés de la noble fée, ma maîtresse. Nous attendions dans cette forêt, depuis un siècle entier, la venue d'un jeune gen-io tilhomme, assez délicat pour préférer les solides qualités de l'âme aux grâces d'une beauté périssable : voilà pourquoi je vous ai accueilli tantôt avec une joie mal dissimulée, pressen- tant en vous un libérateur ; voilà pourquoi je viens vous ofiHr l'hommage de ma reconnaissance, ayant compris tout à l'heure, 16 au changement agréable qui s'oj)érait en ma personne, que, gi'âce À vous, Monsieur, les temps étaient accomplis. LE COMTE. Tu n'as rien de plus à me dire ? FRANÇOIS. flO Rien. LE COMTE. Eh bien ! que Merlin te vienne en aide ! car, de par le ciel | ma patience est à bout ! . . . . (n vunt le saisir au collet) FRANÇOIS, lui arrêtant le bras d'une puissante étreint«. 25 Silence ! . . . écoutez ! (L'orchestre Joue en sourdine l'air de la ballade. La porte du fond s'ouvre; une lumière Aolatant* remplit le salon.— Le oomto M retourne.) ! "■•* ' 116 LA FilS. SCÈNE xn. ]|:t'i| ■j ' Les MÊvfES, MADEMOISELLE DE KERDIC ; elle a vingt ans. elle est v<;tue de blanc et porte un diadème de fleurs sauvages; elle s'avance lente- ment, tenant à la main une baguette de fée. Arrivée à quelques pas du comte, elle 5 laisse tomber sa baguette* — François sort et rentre un instant après ne paraissant plus avoir que trente ans.) MADëIuCI3F:LLE de KERDIO, dn ton d'une jeune fille. Monsieur de Comminges, je dois déposer devant vous les in- signes d'un pouvoir qui n'est plus ; car ce n'est plus une fée, 10 — hélas ! c'est presque une suppliante qui vous parle. — Je suis, Monsieur, cette provinciale qu'une amitié trop indulgente avait jugée digne de porter votre nom. LE OOMTB. Mademoiselle d'Athol ! . . . . IB MADEMOISELLE DE KERDIO. Jeanne d'Athol. . . . oui . . . .Vous me trouverez bien hardie et à peine excusable, Monsieur, d'avoir osé même avec la sanction et la complicité d'un frère .... (Elle montre François.) d'avoir osé employer des moyens de théâtre pour obtenir une conversion 20 qui fut le vœu .... la prière .... le dernier ordre d'une mau- f.IlltC! .... LE CX}MTE. Ma mère i . . . . MADEMOISELLE DE KERDIO. 25 Ma tâche serait remplie, Monsieur, si je vous avais prouvé que vous vous êtes trompé de chemin, qu'il est une vie plus digne d'un homme et de celui qui la donne, — qu'il est des ' bi'ies plus réelles et plus douces que celles où votre imagi- : i'ion vous attirait.... Oui, ma tâche serait remplie.... *. , 00 un accent ému et triste.) et je serais heureuse. . . .quand même '* François, mademoiselle de Kerdlc, le comte. i & LA FÉE. 117 ce moment et celle qui vous le prépaiii ne devraient être pour votre cœur qu'un rêve oublié demain. . . . un seciet, Monsieur, que je laisserais sans crainte à la garde de votre loyauté. LE OOMTE, en extase. De grâce .... que ce rêve ne finisse jamais ! (il lui prend la main et 5 s'incline Jusqu'à terre.) MADEMOISELLE DE KERDIO, secouant la tête. N'est-ce pas à la fée encore que cet hommage s'adresse 1 LE COMTE. Non .... c'est à l'ange ! (il pose son front, comme pour cacher son émo 10 tion, sur la main de la jeune fille.) MADEMOISELLE DE KERDIG, à François qui l'interroge du regard. Il pleure . . . . il est sauvé ! (La musique Joue doucement Jusqu'à la fin). FIN. .m 'I ii & /ih -V - IBBi!' ■i. LA FEE. ml ^ri;' CHANT. PIANO. Moderulo. :^: fi: :â- .i^- # U-û zn^i I > J ^ :î=|=îi=:iiE:«i:i*^i*— *::_ r— 1;— r— ^'- 1 1 i I ili •■8: -P- # - ^- ^ Daus la bru - me du fj ig^^gijigl 1 I soir Qui dort sous ce vieux chè - - ne C'est t % % V i 1/ ~ • b \. 'jBT- ^ b -r- i=i=i^È?£^ >— « 1—51- ; Il t/ \iz — ^i_ \;rt — :^-t cres. Ro - ger Beau - ma- noir, Le jeu-ue Ca - -pi r/r«. ries. zz4tL-:|: ^ r, tu. ^ V — « d- 1 f P fpizi: -H — ^ ^-t/- '/ tai - - - lie ! Peu - daiit qu'au fond des bois, Cou - i p- p ^ pp y I y :z:=:::)zz=:i=riJzz:ii=tzii:^zzzz^-[iiiz:brbE~t=::LEZE :8: rent ses chiens da - nois. P—^ ?ii=lËEl^ •8: -^.-Jzzizi -A-=1- p I ^ ^_ÉZ^* L.^,..- Z_ ic^-*: .-;_•; É-rzztZ -19--- mm i ^-zi^iz^ y^ L' /•/^ r— tr-r— trr- -p- Çe^^= r -f^r- -îi— s; V -•I- I i NOTES. f îÀàJ [•r .1 < i 1^' u NOTES." liES FIlfeBKS COLOMItK. This Btory was Arst itiiblinhcd in l'iiris, In 1885, by l'aul OllendorlT, whose editioi )fives the text nt thc prcHenfc volume. It waH repiibliNhod in 1888, by W. R. Jenkins, New York, Pagfe. !•- (Simple histoire. The * 8inii)le atory ' in the senHe of giving in a simpit! way tho history of the (îolonibea. So Mrs. Inch- bald'g Simple Sf,ory is rcndered into Kr. nnder the title Simple HiMnrf. Page. I. Une l. — Oolombe du Moustiers. Tho namcH (tf noble familie.s wore usnally qualitied by the naines of theirchief eatate. Flenee de in French and von in (ierman became particles that pre.sni>po8e a noble origin, or at least the possession of a faniily estate. Frequently the naine of the estate is that by which alone they are known. So in 2, 6, we hâve the family of the Ooloinbes spoken of as " du Moustiers." Page 1, Une 2.— habitait, depuis un siècle. In Fnglish, not * dwelt in * (simple tenso), but " had dwelt in" (perfect tense). The simple tense is required in French with depu'm and il y a when the action or state is continued in the time spoken of. See II., 21.5, I, note. Cf. "Qui durait ..depuis vingt ans," 2, 4 ; " Ils habitaient depuis bientôt dix ans," '^, 23 ; " Depuis dix an.s qu'ils vivaient ensemble," 7, 1. The same peculiarity is found as well in the présent tense, — "qui retouche. . . .depuis quelque temps," .55, 27. Page I, Une 2.— façon de vieux couvent. Note that the French never use un{e) after such words as façon, xorte, espèce. So we say : Quelle sorte d'honiine est cet ouvrier ? \Vhat kind of (a) man is that workman ? Cf. " son rôle de frère aîné," 'A, 20. Page 1, Une .3.— qu'il n'en restait d'autre apparence que. Note this impersonal use of il (=Kng. ' tiiere '), — 'that there wag no other sign of it left {i.e. of its convent-like appearance) than'. Cf. " des jours. ..qu'il leur restait," 14. 7 ; "il faut attendre qu'il passe une voiture," 15, 27. It will be remarked from thèse instances that many veros not usually impersonal may on occasion assume an impersonal con- struction. II., 192. The omission of the négative {pas) is likewise pecu- liar. Pas or point is frequently omitted when autre .... que folio ws ; —Je n'ai (pas) d'autre livre que cflui-d, I hâve no other book than this. When autre is understood, pas (point) must be omitted : — Il ne fait que pleurer {=11 ne fait autre chose qu«' pleurer), He does nothing but laugh. Page 1, Une 4.— surmonté d'un toit. Almost every past parti- ciple used adjectively in French takes de with its complément. (Fiig., ♦by,' 'with.') Of. «'ornée d'un ruban," 2, 4; "coiffée d'un oiseau," 13, 12. ♦Références such as II. 232 are to Part II. of Lessons in French. The illustrative sentences, other than those of the text, are in almost every instiuioe taken ''om the diotionaries of M. Littré and the Académie. m [ ■ Vh: ! I il-' ?! A'i!.,*?; 124 r,F,S Knf;RKS rOLOMBE. w; f 1 ^'age 1, line 6. -éoUSSOn. l'he exact significance of thie coatof- arms it is hard U) give. StiU frojii ita gênerai character it seems plain thafc thc building was origiiially a nionastry {coûtent d'hommes), gow.nmd by a mitred abbot — one having the powers of a bishop. Page 1, line 8. — peut-être. ■ . étaient-ils. PeiUêtre, aussi, ainxi, au {du) moiîis, à jw.Uw., toujours, etc., iiitrodncing the soiitence usually throw the frronoun fiiil)ject after the verb ; if the subjoct is a iioun, as hère, a pronoun sul)ject in addition may be added aftcr the verb. Cf. '* Ainsi il lui arrivait," 4, 26 ; *' Aussi devenaient-ils," 15, 17. Page 1, line 8— gentilshommes. 'Gentlemen' in its original senae of ' raen of high birth,' a noun used purely as an adjective, with, therefore no partitive sign. Of. Il est plus roi qu'esclave, He is more a king than a slave. Cf. " ayant ^té soldat," 2, 3 ; " on m'avait appelée voleuse," 18, 26. The passage may be rendered, ' had a distant touch of gentility.' Page 1, line 11. — Au demeurant. Literally, * as to the remaining,' i.e., 'as for the rest,' 'however.' It is a coUoquial équivalent for du reste. Page 1, line 11.— en bourgeois demi-paysans. Note en= ' as.' Of. " en excellente mère," 3, 1 ; "en exilés," 3, 8. The term bounjeois in French dénotes a uicmber of the middle class, above the paysan and below the gentilhomme (cf. 1, 8). Page 1, line 12. — gfrandes fêtes. In France the many church festivals, as the Fête-Dieu, Corpus Cristi ; Pâques, Easter ; Noël, Ohristmas. Page 1, Une 13.— robe de noce .... en quelque étoffe. Render en by ' of.' The Academy does not mention this use of en ( — de) before names of materials, though it is very common. Cf. " une montre en or," 48, 13 = "une montre d'or," a gold watch ; "un beau cadre en or," 65, 8=cadre d'or," 67, 34; "la commode en vieux chêne," 13, 10. Page 1, line 15. — allaient au collège. Remark the force of the impei'fect, ' used to go.' II. 218. Note the use of the article ; cf. aller au marché, à l'église, à Pérnir, tn go to raarket, church, school. Page 1, line 19.— chapeau n^ir haut de forme. This use of de after adjectives of forin, eta, regular ; cf. une armée forte de vingt mille hommes, an army twi uty th iaud strong. Page 1, line 20. — ^le dimanche. Note the gênerai force given by the article, — ' Sundays.' Cf. in the same line, "l'hiver"; "on ren- trait le soir," 9, 19. Page 1, line 20. — ils portaient. Note hère and elsewhere the gense of habit given by the imperfect tense, — " they used to wear." Page 9, line 1.— se faisaient la harhe.^ie rasaient, 'shaved.' 8e (in dirt;ct object) + la with a part of the bodv=the possessive adjec- tive. Cf. note to 21, 29. Page 2, line 2.— tous les huit JOUTS- Note the use of huU .» ;i "'■' ' "rfr/'-tiji': ^.y.'-^-^r , NOTES. 125 huit jours and quinze jours for ' week' and ' ff>rtniglit.' The French use tmis (tcutes) le.s e(iuivalent to Englùsli ' cvcry,' -/(hih l/'s six mois, every six months. lUmder, ' at the end of every week.' Page 2, line 4.— ornée d'un ruban rouge. The red ribbon of the Légion of Honor. This order of civil and niilitary décoration was established by Napoléon in 1804 in place of the orders of chivalry abolished at tlic Révolution. There are varioiis degroes froni the simple knight (chevalier) to the (Jrand Master. 'J'he décorations are granted for service in war, especially for some heroic deed, for service of the state in a civil capacity, and for illustriou» attainments in arts, letters, and sciences. Page 2, line 7.— ils tenaieixfc pour l'Empire. Tenir, to hold, is very often used in the sensé of ' to side with', ' to be of the same opinion,' 'in the party of.' So, Il a tenu pour le roi, He sided with the king ; Nons tenonn pour Platon, We agrée with Plato ; // tient pour la nouvelle philo-Hophie , He foUows the new philosophy, Render, " They were Imperialists, " or " partizans of the Kmpire. The ** Knipire " was that established by Napoléon Bonaparte. Page 2, line 9. — les Cent-Jours. The days between the arrivai in Paris of Napoléon from Klba (March 20, 181.5) till his abdication,, after his defeat at Waterloo, in favor of his son (.June 22, 1815), Page 2, line 10.— Annibal, Scipion, Cornélie, Gracques. Thèse classical names were a relie of the tlood ot imitations of Roman history that lilled the histitry of France at the time of the Révolution. For instance. Napoléon 's tirst title as rulcr of France was " Consul." Page 2, line 15. — vigne COUla. The verb couler means ordinarily *' to flow," as in Ce ruisseau coule lentement, Thi& brook flows slowly ; Les pleurs coulaient des yeux de tout le vionde, Tears tlowed from the eyes of every body. In agiiculture, however, it has a spécial meaning when speaking of grapes, iigs, melons, etc. Then couler ref(!rs to the blossoms falling without forming fruit. The pollen, owing to bad weather, is not distributed, and consec|uently the blossoms remai-n stérile. Hence render this passage, ' the vintage failed.' Page 2, line 16. — trois 3.éaux. That is the parent"!) provided a dot (oowry) for Cornélie when she married, which cost them dear. Page 2, line i9.— était bien notée, " was well reputed." Page 2, line 19. — le député. The local government of France begins with the comviune (cf. 2, 28). There are in ail (1891) .36,144 communes, which vary in size and population from a majority that hâve less than 1,500 inhabitants to a few that hâve over 20,000. After the commune cornes the canton, which contains usually 18 connnunes, and is the seat of .". justice of the peace. Tbjn the arrondissement, of which there are in ail France 862. Finall.^" a varying number of anondisse- ments ccinstitute a départi-inent, of which there are 87. The French Chambre des Députés, which corres])onds to the English H («use of Com- mouB, is comp(»sed of 584 doputies, of which each arrondissement elects one, or — if its population is over 100,000 — two. 8 •I » ■ i ^m m w '1 I ■Il ^ï I i 1 '■■ . ■ 1 ^l 1 ■ '\ ! M !■ Il il te M i II 126 LES FRfeRKS COLOMfiR. Page 2, lii>3 22. -appointé. Reinoinhcr i)ifments~Hii\ary,~-Il a reçu hp.h appointnwiiU, He lias received his salary. Render, ' given a salary at the rate of.' Page 2, line 28. — où dorment. Note the grâce and melody of Freuch style, particularly the etiect of the change of construction by which the unqualified verb in the dépendent sentence is placed at the beginning rather than the end. A similar effect is socured in the para- graph ending .S4, 8. Page 2, line 29. — Périgord. One of the old divisions of the ancient Province of Guienne, now included in the departments of Dordogne and Gironde. (Lat. 45°, long. V.) In Périgord Mme. de Peyrebrnne was born. I. Page 3, line 2. —à l'avantager. L'=la (Comélîe) ; 'togiveher the advantage — the best share — fur the sake of her children.' Page 3, line 4. — tout net- Note the adverbial use of the adjective. Of. " tout bas," 8, 27 ; " murmurés tout bas," 10, 10 ; II., 92. Page 3, line 5. — Tel quel. An idiomatic phra8e=such as it is (was, will be, etc. ) If berceau were féminine, the phrase would change to telle quelle. Page 3, line 10. — nîi-partie. "Mi " (L. mednis), is in French an indéclinable word — Eng. "niid." Cf. "de ses yeux mi-clos," 35, 13; mi-chrmin, mid-way ; mi-janvier, middle of January ; viinuit, midnight, etc. The compound mi-parti (in which parti is variable )=partly. Of. Cette robe est mi-partie de blanc et de rouge, Thia gown is partly white, partl^»^ red. Page 3, line 13. — prudJloniniesque. An adjective recentlycoined f lom the noun prud'homme, an archaic word = a man of old time honesty and lionor. The adj. = ' old-fashioned,' 'stiflF.' Page 3, liue 15. — face à face. For the syntax of this adverbial phrase, cf. " brin à brin," 20, 10 ; ** côte à côte," 62, 32 ; nez à nez, tête à tête, seul à seul, etc Page 3, line 18. — moins âgé- . . -de six aJinées. ' Younger by six years.' Note that the amount over in comparison, is introduced by de. Of. "rajeuni de dix ans," 48, 24. Page 3, line 24. — du vleux Paris. French requires an aiticle be- fore a proper noun preceded by au adjective, which is not needed in the English construction ; cf. "du pauvre Kado," poor Kado, 95, 6 ; "le vieux Merlin," 100, 16, old Merlin ; le vieux Londres, old London. Page 3, line 24.— vleux Paris, quai de Béthune. Old Paris as distinct from the uow.city that has grown up about it. The "quais " of Paris are simply streets that «ave one side on the Seine. The quai de Béthune is on the south side of the little lie de St. Louis. Sumicrast quotes from Jules Olaretie where he describes it and the lower quai ^r NOTKS. 127 > iVOrléans, as smacking of the province. "Tliere is something pcacefully satistied about them, Hy nine o'clock everybody has gone to bed. A j)erfeot retreat for a scholar or a philosopher." Pacre 3, line 24. — tout en haut. " High up " [i.e., in the house). Page 4, line 1.— descendait aux provisions. * He used to go down after supplies.' Page 4, line 2, — ses yeuX bleu-clair. The coinpound adjectives of color are usually invariable. II., 72. Page 4, line 3. — à, fleur d.Q=' presque au niveau de,* 'almost level with.' Page 4, line 3.- -large, Not ' large ' (=grande) but ' broad.' Page 4, line 1(^.- pour le magot. The word magot, which pri- marily means " large tailless monkey," is used familiarly for ' a secret hoard of money.' Page 4, line 14. — de sa fête, i.e., de sa fête de naissance, 'birth- day.' Page 4, line 15. — ce qui. When the antécédent of the relative is a clause, the full relative exjuession ce qui, ce que must be employed. Page 4, line 17. — à eux deux. ' Between them. . . .' Page 4, line 20. — vivre de leur revenu. French hâve regularly de afticr vivre, where Euglish has ' ou' after ' live.' Page 4, line 22. — et l'on se serrait. L'on rather than on after a vowel souud as in et {-è) or que or si. The use of the article points to the dérivation of on (O. F. odi, L. homo). The l'on in " l'on cimiptait " is for harniony with the initial phrase. Note that Von is not used for on when le (or la, les, etc.) foUows : — " comme si on le déliait," 8, 26. Page 4, line 25. — Scipion, esprit. The noun in opposition omita the indefinite article in Fr. but not in Eng. Page 4, line 27. — ^le parfum nouveau. A good instance of the variation in meaning dcpcutling on the place of the adjective, — ' the freah perfume ' ; un nouveau parfum, another perfume. IL, 77. Page 4, line 28.— par quelque matinée. Note the use of par (=o?î) with an idea of the weather. Cf. " par un temps pareil," 23, 20, *in such weather ' ; par un beau jour, on a tine day. Page 4, line 29.— manger son blé en herbe. A very common ■proverh = (lépemer son revenu d'avance. Lit. ' To eat one's corn iu the blade,' — * waste one's wealth.' Page 4, line 30.— ils en auraient, des violettes. The student should from the first become fainiliar with coUocations such as this, which are very common in French. Note that tlieir character consists in the pronoun anticipating the noun. It is in French a charraing device of style. Render, " violets they should bave." Cf. " eût poussé là. .. . dans ce gîte morne," 10, 22 ; " il ne montera pas, l'agent, 18, 14 : etc. 128 T.ES FlîkllKS rOLOMBR, Page '\, line 30. ' * both .... and . . . et fraîches et embaumées. Kt. .H. Page 4, lioe 30. — embaumé et qui. Note the différence betwoeii French ayntax ami Knglish m the use of et, and. In French, as 1k;io, et may cohnect a simple adjectiv(; and a relative clause, but in Knglish it properly connects only like constructions, — two adjectives, or two clauses, etc. Hence in renderiug this passage it is better to translate ' which will be l)oth....an(l cost.... ; or, omitting et, ' !;oth fresh and f ragrant, that will cost . . . . ' Page 4, line 30.— ils en auraient — quand ils seraient, l» English " when tliey loere" but note the logical accuracy of the French tense, when they shonkl be ; for the tinie is not past, but the future viewed from the past (imperfect future, couditional). See 7, 5, note. Cf. II. 222. Page 4, line 33. — quo veux-tu. The phrases que veux-tu ? and que. voulez-oous ? dépend for much cf their nieauing on the toue in wliich they are used. SometiTues they are ec^ui valent to the l^^nglish, ' What would you (hâve one do) ? ' ' VVho could help it ? ' M ote that the members of a family use tu in addressing one another. Page 4, line 33. —répondait Scipion. The subject follows the verb in pareuthehial clauses such as this, especially when the verb is 3rd pers. Cf. " murmurait Scipion," 5, 6 ; "avait déclaré Anuibal," 7, 4; "semblait-il," 23, 22. Page 4, line 34. — c'a été. ç* =^ça-=cela. Note the use of the cedilla before a, which is not required before e, as c is naturally soft bef»)re e, i. Page 5, line 4.— il faut que jeunesse se passe. ' Youth must hâve its day.' Note the omission of the article (of la jeunesse) in the proverb. II., 48. Page 5, line S. — syrop de tolu. Tolu or balm of Tolu, also called Carthaginiaii, American or Peruvian balm, is in use as a drug. It exudes from a tree, the nuirosptrmum toiuiferum, and gets its name from the little town of Tolu, in Columbia. Page 5, line i). — deuX cuillerées. The derivative forras in -ée are worthy of notice. Compare poitig, tist, povjnée, handful ; bouche, mouth, bouchée, mouthful ; bras, arm, brasée, armfiil, etc. Page 5, line 12. — la belle affaire ! This phrase is used ironically, and often corresponds to the English, ' a pretty mess ! ' Hère Scipion wishes to make light of his coughing and says, "La belle afifaire ! " • What does that amount to ? ' Page 5, line 12. -pour ;3 COUp. In this adverbial phrase coup = fois, time, and the expression generally means ' This time.' Mut hère the whole phrase, as is often the case, is an expression of iini)atience or ill-humour, and may be rendered by ' why ! ' ' tut ! tut ! ' ' nonsense ' ! Page 5, line 15. — si oe n'était. Pau is oraitted after si ce n^est ; tsi ce n'e'^ai/ = except. IL, 2G4, 1, d. NOTt;S. 129 npion • , I" » t Page 5, Une 22. — une part d'héritage. ' Hcr share of the iii- lieiitance. ' The distinctions of jnirt, jxirti, partie, vre as followa : — Par<=(l) shave : Voilà ma part et la vôtre, There are niy share and yours. (2) place, side, direction : je vais qudqnt part (soinevvhere), autre part (elsewhere), de toutes parta, on al) sides. (3) person from whom anything conies — see note to 95, 5 — Dites-lui de ma part ... Tell him for me .... Parti ~(\) ch'nte, resolution: Il a pris le parti de se taire. He has resolved to be silent. (2) political parties : le parti row/e et le parti bleu (au Canada), the libéral party and tlie conservative party (in Canada). (3) side : Il a }>ris parti contre nous, He has taken sides against us. (4) match (in marriage) : C'est un parti avantageux, He is a good match. Partie. (1) portion of a whole : la première partie de ce livre, the first part of this book ; les parties d'oraison, the parts of speech; "en partie," 5, 31, partly. (2) game : jouer une partie d'échecs ou de darnes, to play a game of chess or checkers. (3) pleasure party : une portie de jiêche, a fishing excursion ; une partie carrée, a pleasure party of two men and two women. (4) contracting party : Les parties intéressées sont d'accord, The parties interested are agreed. Page 6, line 5.— le sourcil froncé. Adverbial plirases such as this hâve usually the absolute construction (without préposition). Render, " VVith the frown. Cf. "l'air terrible," 6, 6; "le cœur silencieusement navré," 7, 18 ; " les yeux pleins de larmes," 8, 8 ; "le cœur noyé," 9, 4, etc. II. Page 7, line 1.— vivaient — de cette vie. Vivre in Fr. does not take a factitive object as in English. Cf. // se mit à vivre d'une vie nouvelle, He began to live a new life. Page 7, line 6.— quand nous serons — tu chercheras. Note the logical séquence in BVench as compared with the English. " When we are... you shall seek." Cf. 4, 30 note. II., 222. Page 7, line 7. — d'ici, là. 'From now till then.' The locative adverbs in French are fiocpiently used as temporal. Cf. le moment oit, the moment that (when), etc. Page 7, line 8. — motuS. Pronounce môtiU, a colloquial expression — chut, ' silence ! ' ' not a Word ! ' Cf. " Motus, il ne faut pas dire que vous m'avez vu sortir de là." —Molière, Georijes Dandin i. , 2. The etymology is either mot with a Latin terinination added in jest (=not a Word), or a corrupticn of the Latin mntus, mute. Page 7, line 13. — il lui prenait des velléités. Il prenait (cf. IL, lî)2) is inipersonal and intransitive = Z><'.s velléités lui prenaient, ' whims would take hold of him . ' Page 7, line 14. — aU renoUVeau. An archaic word {—-le printemps) used now only in light poetry or in familiar style. The force of the terni as a{)plied to spring is manifest. Cf. the well-known sixteentb *;entury lyfi»s — •' C'est à ce joli mois de may t^ue toute cliose reiiouvelîe," etc. ^ {, 30 LES FRÈRES COLOMBE. •|lî:('l: 1 ( * ■- I h .1 il K 1 1 i 1 li Page 7, line 20.- l'une de. Whon un is used pronominally, the .uticlo usually accompanies it as hère. Cf. "l'un d'eux," 7, 27. Page 7, line 21. — lequel devait. The relative le(fU('l is preferredto . F. (instead of the masculine mon, ion, son) before féminines beginning with a vowel. Page 9, line 6.— s'il n'avait redouté. RedoiUer— craindre fort. After .s'i=â moins que, the négative pas is omitted. Render, 'but for the f ear of . ' Page 9, line 8.— une griffonne blonde. The grri/on (fem. «/n/*- onne) is an English dog with hair long about the head and neck, and short about the boily, a poodle. Page 9, line 23. —En vat-elle faire des cris! iE^»-=()ver it }.^., her d«'liv(M'ance. Won't she l)ark 1 Note the exclamatov)' force of, the interrogation. Cf. Est-elle folle ! How foolish she is ! NOTES. lai Page 9, line 24. — toute SGUle. Note the féminine form of tlio adverb tout before a féminine adjective beginning with a consoiiant or A aspirate. (!f. "'toute petite," "22,8; "toute rougissante," 26, 12; " comme si leurs jambes étaient toutes fraîches," 55, 9. In other cages tout is invariable : "tout seuls," 107, 7 ; "qu'elle tienne tout entière,' 109, 7, etc. Page 9, line 34. — allons! Allons/ allez! used as interjections, a.s hère, = Knglisli " corne ! " Of. " allons, n'y pense plus," 22, 10. Page 10, line 4. — Mamette non plus " For neither liii i Mamette . . . . " Cf. ni moi non plus, nor I either. Page 10, line 9. — le dos toumé. Note the use of the article le instead of the possessive adjective son, etc., with parts of the body, whenever clearness permit it. (Jf. "tendant le cou," 16, 13 j "les mains levées." 16, G ; "le dos au mur," 16, 27. With thèse cf. '* re- fourré ses niaius dans ses manclies," 16, 12. Morcover, when a characteristic quality is expressed the posses.sive should be expressed : — " l'écartant de ses petites mains," 17, 24; "ses deux mains pleines," 19, 15. Page 10, line 10. — va donc ! The use of donc with commanda = ' pray ' : — Entrez donc ! l*ray oonie in ! or the emphatic verb, as Do corne in ! When donc introduces the sentence it often:=' therefore,' ' so.' Cf. " Donc, ce soir, ils descendaient," 15, 20. Page 10, line 11.— pour lui faire comprendre. The rules of construction -with. faire followed Ijy an intinitive must be carefuUy noted. (1) When the infinitive \v\i\i faire is intransitive the object of /aire is direct: — Cf. "il le fit boire," 9, 2; "il aurait dansé de joie d'avoir fait rire Manon," .30, 30. (2) When the infiuitive with faire is tran.sitive, the object oi faire is made indirect : — 8o " lui faire comprendre que ....," 10, 11 ; "on lui Ht enseigner la musique," 41, 34 ; " j ai fait promettre au comte," 94, 6. We except hère hovv^ever, the intinitive with the reflective object : — " pour le faire se noyer," 7, 25. (3) When faire is in a perfect tense followed by an infinitive, the past participle fait is in- variable : — "qu' (f.) on avait fait faire," 65, 5 ; "se sont fait tuer," 77, 1 . (4) The infinitive foUows the verb immediately, as in above examples. The verbs voir, entendre, etc., are subject to the same rules as faire, (1,2, 4). Cf. " ou le vit se rouler," 10, 28 ; " je ne l'ai pas entendu dire à Maman," 20, 17. Page 10, lines 24 ff. — This paragraph shows the expressiveness of the French tenses Study tlie signilicance of the preterite in vécut, mourut, vit (IL, 219) ; of the imperfect in épanchait, appelait (IL, 218) ; of the pluperfect in était entrée (IL, 221). Page 10, line 3L— les genoux berceurs. Laking an English adjective = fte?'cewr, we must turn this ' cradled on the knees.' Page 10, line 31. — elle agonisa The force of agoniser, agonie is almost always that of the agony of death. f 132 LES FRÈRKS COLOMBK. Page 11, lijiu 2.— airs de petite personne, otc. Personne in Frcnch is ortoii usod iii the Hfii.se <'f l'oitiiic, ilamc ; Cent une halle peri^onne, Slie is a haudsoinu woiiiau ; une jeune perfionne ijiie je connaLi, a young lady I kiiow. We may therefore remlor the passage, ' putting on the airs of a Uttle lady al)out to die.' Page 11, line 2 —elle buvait à la cuiller. 'Slie drank fiom the apoon.' Cf. hoire de l^cau à la fonlalne, to drink water fruiu the fountain. Page 11, line 7. — de te quitter, toi qui. Toi is repeated so as to furnish an immédiate antécédent for the relative. It need not be translated. III. Page 12, line 1.— les années vinrent qui apportèrent. The relative clause hère is better l'eiidered by a participial phrase, ' bringing ' — as i& often the case. Page 12, line 4. — 1' usure. This word means "usury," but also ' wear and tear ' (cf. verb Wie7% to wear out, 13, 28). So l'usure des habits, the wearing out of clothes. Reader, ' old âge, décrépitude.' Page 13, line 2. -coflEres, armoires, chaises. The partitive sign des is often omitted in enumerations. Page 13, line 2.— rempaillées blanc et noir, i.c, en blanc et en noir. Page 13, lin»! 4. — buis bénit, 'l'he priest on Palm Sunday (see the foUowing note) blesses branches of box, which the members of his con- grégation carry home, and préserve as an omen of good fortune. Bénit(e) = ' consecrated ' must be distinguished froui béni, the past parti- ciple of bénir, to bless. Page 13, line 5.— aux derniers Rameaux. Le dimanche des Rameaux, le jour des lîaineaux, Pâques fleuries are ail désignations of Palm Sunday — the Sunilay before l^^aster — on which day the members of the Catholic Church comniemorate Christ's entry into Jérusalem, (John xii., 13), by carrying branches (rameaux), if possible of palm. Page 13, line 11. — cafetière en ruolz. For en see note to 1, 13. Henri-Catherine-Carnille, comte de Kuolz, born 1808, is a French musician and chemist. He was one of the iirst inventors of the art of plating in gold and silver by the use of electricity, and his name still serves to describe articles plated according to his process;— ' silver-plate. Page 13, line 13.— on aurait ait =on eût dit. A fréquent phrase=' You would hâve taken it for,' ' You would hâve believed it was.' Cf. " On eût dit que la petite avait comprise," 18, 21. Page 13, line 32.— noUS n'en aVOns pluS que. Literally, " We hâve not more than for two years," — ' We shall need but two years more. ' j : NOTES. 133 Page 13, liue 33. -jours de bureau. 'Office days.' Note tlio case with which the P>ench iiuvke ivdjective phrases with de. Cf. " des miues de voleur," 17, 4; "une expression de. .. .pitié," 17, 17; "des yeux d'enfant, 17, 25, etc. IL, 79, note. Paige 14, liue 1. -sept cent trente-un jours. More gênerai 1 y trente et un. So also, viuift-tin, vingt et un, etc. Page 14, liue 4. — un semblant d'idée. Literally, ' a pretence of an idea.' ' Soraethiug that seeined like an idea.' The omission of une is regular ; cf. the note to 1 , 'J. Page 14, line 7.- cela lui faisait ... que de mouler. This construction will be better understood in its simplest forni. Cf. Écrin n'est pas agréable, and Ce n'est ;>a.s agréah/e que ^'écrier. Thèse sentences hâve the same meaning, " To write is not agreeable," " It i.s not agreeable to write," but the latter is somewhat more emphatic. So "C'était devenu.... que de regarder," 14, 11. Cf. II., 120, 3. A free rendering is alone possible in Euglish. " He found .... in printing . . . . " Page 14, line 17. — tout de même = nëanmois, *andyet....' IV. Page 15, line 1. — numéro. The two words in French for " num- ber " — numéro and nomhre—umst be carefully distinguished. Numéro marks the separate individuals of a séries ; hence we must say, le numéro de la page, le numéro d'une maison, le numéro d'un conducteur de tramway (street-car). But nombre signifies the collective amount : des hommes au nombre de deux cents, un grand nombre de voitures, etc. Page 15, line 4.— prendre le thé. ' To take tea (meal) with him ' ; prendre du thé, to taKe some tea. Page 15, line 5.— une fois l'a,n='Une fois par an. " Once a year." Cf. IL, 4.3, 2, Page 15, line 11.— la lumière éclatant sur les femmes. "Not éclatante {îem.), because the gcuuiue participle retaius its ncutral force, and is invariable. IL, 252. Page 15, line 14.— partir à l'anglaise. 'Leave early.' We returu the compliment by saying " take French leave. " The adjective anglaise is made féminine because it agrées with manière or façon, or mode understood. Page 15, line 17.— aussi — aussi grincheux. Note the two meanings of atissi as hère illustrated: (1) 'so,' ' thus,' (2) ' as ' (with comparison). Page 15, line 23.— cordon, s'il VOUS plait. The houses of Paris are usually in tiata occupied by several families, with, howcver a common entry in charge of the concierge {patron, etc.). The doorkeeper, for his own convenience has a cord (cordon) attached to the boit of the door, so that he can give entry or exit to the liouso without leaving his room. The command is really, Tirez (pull) le eunlon (ajii, que nous .'^oj'tions). ;" X 34 LES FKfcllKS COLOMBE. t I r ï'! 1 ;i 1 il i B \ \i n 'î H l M 1 î.i: '!; I ! ," Page 15, liue 24.— sans diminutif. * Monotonously,' tliat is ' without lowering thd stress of the voiciî.' Page 16, line 1.— cela pourrait bien finir en neige. Liter- ally, ' That could well end m snow ' ; more ooUot^uially, ' That look i as if it were goitig to snow.' Page 16, line 11.— son Capuchon pointu, l'he winter garb of the policeman of Paris includcs a pointed nood which niay be pulled over the head in severe weatlier. Page H», line 20. — l'agent- l'he nanties of ' policenien ' in Freueli are agents de police, a gênerai term, including even sfjecial officers of police as well as the body of men called (fardienx de la paix (see line 24), or tiergents de ville. Page 16, line 24.— qui Courait toujours. Toujours in such con- structions is usually best rendered freely, ' who kept on running,' Page 16, lino 29. —mon Dieu. The student must note the ditï'er- ence in the force of (liod, devil, etc., in fc^nglish and the corresponding words in French. In the latter Dieu and diable are coinmon eonvei-- sational terms, even in refined intercourse ; so that Alaix, mon Diiu, is about = but goodness ! Que diable vas-tu /aire 'i What on earih will you do? DUn que cela est beau! Well, but that is fine! Qui diable l'a fait ? Who in the world did it ? Quelle diable d'idée ! What a queer notion ! Page 16, line 29. — que faire ? 'l'he full expression of this abbrevi- ited phrase would be, que faut-il faire ? ' What's to be doue ? ' Page 16, line 34. — soit. This word — really the .3rd pers. sing. près, suhj. is used — as au adverb^gwe cela -soit, 'beitso,' 'agrecd,' 'ail right,' ' well and got)d.' Page 17, line t.— des mines de voleur. "Looking like robbers." See the note to 13, 33. Page 17, line 9. — près du poële ouvert. The distinctions be- tween près and auprès are as follows : — Près dénotes nearness of space or time. Le temps est près; Il demeure tout près, He lives quite near ; Il est près de deux heures, It is nearly two o'clock. Auprès dénotes (I) near- ness of space, as jarès does : Il demeure tout auprès (d' nous), He lives quite near (us) ; but it also signifies (2) assiduity in respect to a person, — La mère est lieureUM auprès de ses enfants, the mother is happy near her children ; also (3) in the mind of people, — Il trouoe de la faveur auprès des ge'>s d'esprit, He finds favor with witty people ; and (4) in compari- aon with, — Il est heureuac auprès de nous, He is happy conipared with us. Page 17, line 11. — y toucher. The verb toucher may hâve a direct object, — Ne touchez pas cela, Uo not touch that ; or an indirect object, usually meaning to lay hands on — " Ne touchant pas aux viandes," 19, 12, ' not touehing the nieats.' With a few verbs y {—lui) may be used of persous. T'his use is rare, and not to be imitated. NOTES. i:i5 revi- pres. ' 'ail like direct bject, " 19 , 1.', ised of Page 17, line 11. — ne sachant pas. That ifl, ne sachant pas (y Iniichcr), * not kii<)wiii<4 how (to touch hcr),* Page 17, line 11. — le oerveau troublé. Not 'troubled,' but rather 'agitated,' ' affected.' l'âge 17, Hue 20. —reçut Un COUp. liiterally, * received a shock, ' was startled.' Page 17, liue 27. — OOmme étonnés. " As if aatonished." Cf. coinme pour chasser, as if in order to drive away. Si is expreased, liowever, before a sentence. Of. " corarao si on le d^^liait," 8, 2(5. Page 17, line 28. -qui se rosa. The verb se raser (=to flush) is iu>t .idmitted into the Acadeiny Dictionary. Tt is clearly derived froni roue, rose-colored. Our author allows hers(;lf gi-cat liber ty in the use of niiauthorizcd words, cf. "fresque," 9, 32; "ensoleiller," 10, 23; •sY^tait éraaciée," 12, 5 ; "embu(5e," 15, 23 ; "ensoinmeiller," 17, 23 : " ensavatée," 31, 8; " eiiipluinonient," .38, 21; " embrousaailler," 58, I (J. For treatineut of thèse, see the vocabulary. Page 17, line 34. — faisant de doux yeux. Faire de doiix yeux, • cast soffc glanées,' ' look lovingly.' Page 18, line ().— oe bon visage — à l'expression. 'This kindly face ...with,' rtr. Note thi.s construction. Cf. "ses yeux aux longs cils," 50. 23 ; "«• mettre, Imt Ix-low (19, 2ÎI), where Munon licgins to \vro.r=:roiifrnindre quelqu'un à faire /que chose, force one's hand, constiain anyone to do soniething. f has hère its usual me^ning when followed by an iufinitive ' to hav^,.,.' "Se.... la main"='his hand,' cf. 21, 29, note. Hence the whole phrase='to hâve his hand forced.' Page 21, line 11.— jrien de plus simple, "^rhe de Connecting the indelinite pronouns or nunierals, etc., with adjectives, is not to be rendered into Kng. See II., 27(), 6. Of. "une corvée de moins," 23, 18 ; "en voici une de sauvée, 35, 5 ; "qu'y aurait-il à cela de surpren- ant," 112, 17. Page 21, line l(i. — une idée. ' It's a notion of mine." Page 21, line 28. — ça se ressemble. Re.Hsemhlerhix9 tho folio wing construction: — Vous re.ssemhlez à M. votre père, you resemble your father ; Qui se ressemble, s'assemble, Birds of a feather fiock together. We see from the l itter sentence that se in our text is retlective ; hence render, ' tho.se resend)le each other.' This use of ça as collective is not rare ; cf. Comment ça s'amuse, How those children amuse themselves. Page 21, line 29. — lui traversa le cœur. ' Passed through his heart.' The indirect proiioun before the verb + the article with a part of the body, etc., correfwnds to the Englisli possessive adjective. Of. Vous me faites mal au bras, You hurt iny arm. IL, 114. Page 22, hue l.— il n'est pas. . pluie? Render the interro- gation by adding " is it ? " or, frcely, ' It isn't spoiled, I hope, by the raili.' NOTKS. 13Î Paij[e 22, linc 2 voyez-VOUS. Koi" th«! ordor <»f wordH, soe iiotv t< 4, .S.'{. Ivender, 'yoiiPHM;,' 'y"" Unow.' Page 22, line 5. - tu te mets bien. ' You aw rathor conceitt il. Cf. the c(>ll()(iuial Mii^IIhIi, ' hvI np. ' Page 22, lino 18. —le bon Dieu. l'Iio use of adjt'otivfs with tln) nain»! of (îod is common iii Kieiich jukI Gerinaii. IJender in Ktig. , siinply. ' (Jod.' l'agi! 22, line 21.— je 8uis à l'abri. ' lu shilter,' ' in safety.' For tho use (»f à, ef. "au soleil de la IteauW, " H), Il ; "à l'onibri; des ranimes," ÎSi), '2'i ; " il rafraîchit son froi)t à l'air," 51, 11. l'âge 22, line 28. — bonsoir. lioiijour and honnoir are nsually l)ut nut ahvays written as Hiin[)le words. Pag»! 22, line 29. — il n en voulait pas à». A'w rou/oir à, to ^"ish sotnetliiiig (1' ijunctive. 11., 231. Page 24, line 1.3. — de ne plus se sentir. Both négatives ne.. . . pas, point rien, janiai.-<, are usually placed before the infuiitive. Cf. " à ne point troubler," 24, 27. • Page 24, Une IG.— -avaient pris charge d'âme. Charge d'âmes is au ecclesiastical tenu, et. // a r/niHje i/'d/ncs, lie has the cure of soûls. Page 24, line 19.— à la débandade. Débandade (f. ) and débander =English * disbauding,' ' to disband.' Hence La débandade des troupes \ l'A m mft LK8 FR&RES OOLOMBR. /lU (fendrait', ' Ail tho tinops diahaiuled.' Sinnp tlic; Itroaking of t.hc miiks (JccasionH great oonfiision, the adverb phnvse à la dehajidade = conftui^nwnt et sdiis ordre, ' ncll-inoll.' VVith tliia instaiico of adverbial construction, cf. à l'aïuugfetle, hlindly grofting ; à la hâte, hastily ; à Vaine, comfortably ; à l'improvinte, unexpeotedly, "au plus pressé," 32, 28. IJ., 275, 6. Page 24, line 'JO. — n'osaient remuer. Tbo omission of pas is common with oser, hoiii/er, cesner, importer, pouvoir, xavoir, It inay be insertod, howover, witli(»ut any change of mcaning Inîyond, at times, a slight oiuphaais. il., 21)4, 1, a. Cf. "n'osa pa.s," 22, 27; "n'osant bouger," 24, 13 ; "elle n'osait pas entrer," 26, Il ; " les frères n'osaient ptis se regarder," 33, lî. Page 24, line 24. — sur leurs pointes =•• ■'»«»' la pointe des jyieds, * on tii)-toea,' liistinguish " pointe" iroui point. PovUe^=]. sliarp end: pointe d*une. <^p^e (sword), d'un clou (nail). 2, diminishing end : Ui pointe, (peiik) d'une montagne ; la pointe des pieds^ tip of the toes. ; /« pointe du jour, the peep of dawn. Point = 1. puncture. 2. puuctuation mark. 3. i)oint (in gconictry, point of view, etc.) 4. degree, state : à tel point, to such a degreo ; Ses ajf'aire^ sont en mauvais point, His business ia in a bad way. 5. point, object of a discourae, etc. : C'e^t le poini principal de notre conoersalion, It is the principal point of our conversation ; " un point de cette éduca- tion," 39, 28. V. Page 25, Hue 1.— le lendemain. "l'he following day.' Dis- tingui^h froni demain, to-morrow. So also " la veille," 2G, 21, the day before, but avant-hier, yesterday. Page 25, line 3. —faire la grasse matinée, * to sieep lato.' Page 25, line 10.— un silence de farfadet. Literally, ' with an ©Ifin silence ' = * as silently as an elf . ' Page 25. line 14. — fourneau à ^az. This construction is the same as reterred to in 18, G, note, but must l'e rendered by a word rather thau a phrase — *gas stove.' C'f. inouliu à vapeur, etc., steam mill. Page 25, line 18. — si la petite. . . . *(What) if the little one. . . . ' Cf. "si c'était la lièvre,'" 45, 30 ; "si elle allait s'ennuyer," 46, 20. Page 25, line 27.— autant valait=:t^ valait autant,— a. common in- version with this phrase — 'it was just as well." Page 26, bue 6.— puisqu'elle est... et que. Note that it is prefereble to use que instead of repeating the conjunction. (3f. ' lorsqu' ils délibéraient. , . .et qu' Anuibal contestait," 'id, 28. Page 26, Jiua 27. — trois couverts. Le couvert= 1. la nappe (table- cloth), avec les assiettes, les cuillers, les serviettes (napkius) etc., hence, mettru' (6ter) le couvert = set (dû&r) the table. But it also =2. l'assiette, le couteau, la serviette pour duiquv. personne i hence "trois couverts." M0TR8. 139 able- iice, ietie, ts." în kraiiflating, fche arrangeracut of fcho phraRft rnast Im rotno.lcllorl : — ' Wliich had three ohair» placer! InsHide it, ami which was sot for three por8(ni8,' etc. Page 27, lino l. — qu'elle reçût. Suhjuuctive after the doubtful question, and also after conrnidhk. IL, 2H6, 229. Of. "il ne «erait pas couvenal>lo que nou8 te friiUl<}Hf<," 2à, 24. Page 27, lino 5.--peut-ôtre trouverait-elle à se placer. For tho invonsion, cf. aoto to ! . 8. Troiioir, an used hotc, is an abbrc- viation of tronimr le moyen (L'occasion) de llenco reudcr, ' might find an opportnuity of . . . ' Page 27, Une 11. — la seule.. qu'elle pût. Subjunctive after the Buperlatire in seule.. M., 232. Page 27, Une 21.— vieux h lui donner ' Old enough to . . . Kor the conatruction cf. laid à faim peur, t'oarfully u^ly. Page 27, Une 26.— air si bêtement bons. For agreement see note to 54, 28. Page 27, line 30. — rire aUX éolats. Literally, ' to iaugh in bursts,' ' to burst out laughing.' Page 28, line 1 -qui venait de lui glisser. Venir de faire qitelc/w c/i(Mv- = literally , ' to conie from doing soniething,' which we ex- presH as ' to hâve just done. ' This use of venir in found in the présent and imperfect tenaes. Render, ' who had just slipped.' Page 28, line 2. — cette nuit. * Last night.' English of the Eliza- bethan âge used 'this night' with the same force as the French, but this sensé bas beconui ol)aolete. Page 28, liue 1,3. — on dirait du gâteau. 'One would think it was (take it for) cake.' i'A, note to ]'A, 13. Page 28, line 14. — c'est peut-être bien. I^ïen a '-side, Meudon atiords sites for beautiful villas with a vista of Pari;^ in the distance. Its gardeus and wood are famous. "Ver- Al NOTES. 143 ispond- real to Quo. is ;. The r m an, i clever tul city ,0 aban- o 14, 7. I.' The ivander- djective Il s'en- t of the us i". fort e hfcight ;h of \ier V récent nly by a îonstruc- cuitiiiie is that he Liitinitive 's self " allowed hings be Ne hâve 3r, is the towna. ats, situ- es in tho of each X)ry, \ve Situated a vista Ver- sailles (.'lO.OOO) lies to thf southwost of Paris at a distance of ahout ton miles. The town was f^lulded by Ijouis XIV., who constructed a palace and pari; at au iinTudiblc cost of raouey and life. In the palace are immense picture gallerics, confcoining mauy Works of transcendent merit. 'l'he ganlcns are in acconlance with the spirit of the seveuteenth century — nature leducod to gcouuîtry ; the playing of the fountains on Sundays attracts immense crowds from Paris. Pag-e 36, line 2. —jouer. . . .à- The constructions with jouer are — 1. With gatncs, jouer à: jouer à Ui paume, to play tennis ; jouer aux âcJiecs, to })lay chess ; jouer aux cartes, to phiy cards. 2. With musical instruments, jouer de : jouer du violon, de la jiute, etc. Page 36, line 2. — pigeon-VOle. A childreu's game, in which oue of the players raises his tiiigcr .saying : Pù/eoii. mie (pigeon Aies), and then suhstituting for the ward piijeoii aiiy other wonl that occurs to him ; if the object desigiiatcd by the speaker really doi's fly, ail the players must raise their linger, and keep il down iu the contrary case, if auy error is made, the otlender must pay a forfeit. — La.rou-sse, " Dict. du xix"'" siècle." Page 36, line 12. — servirai de mère. ' Serve as a mother.' IL, 55, 3. Page 36, line 13.— c'est moi la femme de ménage. A con- traction for "c'est moi qui suis la feiiinie de ménage." See notes to 14, 7, and 36, 16. Page 36, line 16.— C'est ça qui- C'est. ... (pli {(/ue) for emphassi (cf. note to 14, 7.) Uender, ' Wouldn't ihat (i.e., calling Scipio " Maman ") be funny.' Page 36, line 19. — ça ne me va pas. This use of aller is coUo- qaial— plaire, être aijréahlc Page 37, li"e 5. -par pitié. ' Out of pity.' So par honneur, from a sensé of honor ; par dépit, out of spite. VI. Page 33, Hne 2. — n". Contraction of numéro. Cf. no<-f> to 15. 1. Page 38, line 5. — C'est quO- ' l'hat was because,' ' tlie reason foi that was.' Page 38, Hue 17. — de partout = t^«^ tous côtés, 'on ail sides,' ' iu every direction.' l'âge 38, line 25.— l'opportunité. Not ' opportunity,' but ' oppor; tuneues-!,' 'Mlness.' () upurtuniie i^^ >^omet\mes used for 'opportunity, l)Ut the usual word is occasion : Tai trouoé l'occasion de vous montrer nui reeoiiiinissane", I hâve found an opportunity of showiug îny gratitude. Pao"e 39, ^^^^^ 23 — Du reste =="'* l'este, d'ailleurs, cependant, but, 'Tiowever,' ' nevertheless.* 1 =: fi r =.---r^ai.ag;3ns,=^;^n.^,^^ 144 LES PRÉRRS COLOMBE. il 1 M < Il ' i! Iifi il Page 40, line 5. marche sur ses quinze, ie., mr sps quinm'. ff;^s•, -•cip[»roaches orn'.'s lifteciith year. " l^age 40, line 28. — voire même que. Voire [Lat. vere, tiuly] is an ailverb, fainiliarly usecl for vu ne, vrtiiiaent. It is frequeiitly joined, as hère, to même. ' liender, ' nay, it was even.' Page 41, line 11. — poudre de riz, *riee powder,' — a common powder for the face. Page 41, line 27.— se faire donner la becquée. Donner la hccijriée is used of biicU, literaily, ' to give the hiil-fuJl,' — ' to feed.' Cf. // fie fait rnser ^yith the English ' He has himself shaved,' and we see that /at;v + inlinitive corresponds to the lOuglish ' to hâve' (some- thing) + the past participle. Hence render, ' to hâve herself f ed ' or ' her wants supplied. ' Page 41, line 32. — ce serait dommage. Dommage = 1. 'dam- age. — La iirèle a fait beaucoup de domniat/e. The hail lias donc great damage ; 2. ' pity ' in such expressions as Ce.-it dommage, It is a pity, etc. Page 41, line 33.— les façons d'apprécier de Scipion. ' She had caught Scipio's W-,, of lookuig at things.' Page 42, line 5.— elle faillit s'évanouir. Faillir, to fail, is fre- quentiy used with a foUowing inlinitive in the sensé of ' to corne near ' (doing, etc.) So, J'ai failli ouhllrr vos eommi.s.ùons, I came near forget- ing your commissions ; Il a Jailli niourir, lie was at the point of death. Render ' she nearly fainted.' Of. "Ils faillirent la perdre," 43, 4. Page 42, lim- 20. — de meilleur cœur. Cf. de bon cœur, willingly, readily; de tout mou cœur, with allmy lieart; à contre cœur, uuwillingly. Page 43, line 3. — flt une maladie. Faire une maladie -subir une maladie, to sutfer (umlergo) sickness. Page 43, line G.— manqua de s'effondrer. Manquer + de with an inlinitive =/aJ/Z«r (cf, note to 42, 5), être sur le point de. ISo II a manqué de tomber, He came near falling. Page 43, line 24. — florissante. Note that the participle florissant is used in speaking of persons, towns, etc. This participle and the cor- responding impei'fect are the only re mains of the old verb Jiorir. Cf. Jleurir, II., 199, 20. VII. Page 44, line 23. —Salon. This exhibition of pàintings, whicTi is held annu.dly in Paris, owed its foundation, in 1667, to Louis XIV., acting on thj advice oî his minister Colbert. It brings together thou sands of pàintings of native and foreign artists, attracted by the renown conferred by it* prizes and modals. Cf. 45, 8. l'âge 44, line 23.— John Russel. " An English portrait paintor, chictly in crayons, was boni at Guildt'ord in 1744. He was a pupil of Francis Cotes, whose luanuer he followed, and his portraits are not in- i ! !' NOTES. 145 quinze. r] is an led, as jmmon aner la l.' Cf. we see (some- fed' or ' dani- e great )ity, etc. She il, is frê- ne neiir ' ,r t'orget- [)i death. 4. illingly, ,'iUingly. {sabir une de with So 11 a [floHssanù the cor- irir. Cf. ■whicTi is iis XIV., icr thou renowik paiiitf*r, pupil of he not iu- ferior to those of Cotes, though somewhat florid in c(tlor. Time and dust hâve destroyed a great many .... In 1788 he was eiected an R. A., and died ia 1806." — Bryan-Stanley, " Dictionary of Painters." Page 44, line 23.— jBlle aux oerises. 'Cherry girl.' Note the form of the French adjeetive phrase, — a with aiiy distingHishing attri- bute ; while de introduccs the phrase deiioting the niaterial. Cf. 18, 6 note, and 25, 14 note ; "tasse. . . .aux dessins," and "tasses de porce- laine," 45, 1 ; also " armoire à glace," 48, 12 ; "otiioier à la retraite," 48, 28. Page 44, line 25. -laissait à désirer, *left something to be desired.' •Page 44, line 28. — à la fois=e« même temps. Page 45, Hue G. -ce qu'elle aura fait. Tlie future tense hère dénotes oniy probability. IL, 226, ' what she uiay hâve done.' Page 45, line 7.— o'est qu'elle a du talent. talent ! ' ' I tell you she has Page 45, line 10. — elle VOUS a. This use of the peraonal pronoun for the purpose of giving vivacity to the expression is rather fréquent in French, but almost obsolète in Knglish. In Shakspeare we frequently meet it ; cf. "I heard thee speak m a speech once," Hamlet, ii. 2, 4.'}S. The effect of this ethical dative may be expressed by a sentence begin- ning with * I tell you,' or by turning the text iiito the forni of a question. Page 45, line 15. — SUnunuiïl. This is part of the comrnon Latin expression — summum bvnum, the higliest good. Ilender *the acme.' Page 45, line 29. — voilà que. The force of this jihrase will be understood best from the point of view of the primary meaning of voilà— vois là, see there. Hence La voilà qui .'/ro«r2e=literally, See her there scolding. Hence rendev hire, ' see how lier. . . . ?' Page 46, line 10.— manger du bout des lèvres. ' Prétend ing to eat.' Cf. Elle rit du bout des lèvres, she prétends to laugh. Page 46, line ll.—coup d' Etat. 'A bold stroke of statesman- ship.' Its serions use, with which the author hère plays, dénotes *a bold, extraonliuary nieasure t(» which a government has recourse wheii it believes the Scate in danger." Page 47, Hue 3. —mots à effet. A effet is a phrasc=(/esjvra = de côté et d'atUre. This (relieving in lai lies, dwarfs, and sorcerers. Certain it is that marvellous stoiies are told in every village. Hère it is the wind, the duBt, the «nioke froni tlie hearth, the direction of which towanls 8Uch a point of the lieavens announccs a fortunate event or its contrary ; it is the deatli's chariot in its rapid course which dries up the fresh ver- dure of the nieadows ; thero it is a spirit hidden in the depths of the wood that uialiciously repcuts words uttered near him ; nioreover there are springs and fountains whose benelicent waters heal chronic diseases. Page 72, line IG. — la forêt de Brocelyande. A forest in Brit» tany famous in the stories of Arthur autl the Table Kound as the dweUing place of Merlin. "And touching Breton .'sands, they disembark'd, And then she foUowed Merlin aH the way, Even to the wild woods of Broceliande. " Teonyson, Merlin and Vivien. Page 72, line 18. — Merlin. A VVelsh poet of the sixth century of whoni legend has made a prophet and enchanter. In company with Vivien, he entered into the stories of Arthur and the Table Kound. According to oue tradition, he was born in Canibria. Vortigern, the king of the country, endeavored to slay him, but tha bard overcaine the counsels of the priests of the king. Hia fanie as an enchanter soon filled England. He joined King Arthur, and delivered the Hiitons froiu the tyranny of Vortigern. Overcome by the beanty • l tins tJh- chautress Vivien, (see Tennyson'a Merlin and Vivien) h( >■♦ .ed to the foreat antl dwelt there as a savage. The legends of 1 .vere carrier' into Brittany by fugitive Britona froui England, altJ ,u according t« native traditions Merlin was cradled in the Isle de St i low md-bar in the stormy Baie des Trespassés. There is even au eaxi ni ^/ieal life of the enchanter based on Armorie materials. Page 73, Une 4.— à droite ~ à la niain droite, and is therefore in the feniiuiue. lôO i NOTK8. Iftl Page 73, liiie 5. — porte en pan coupé. Tho iiioa!iin>{ <>f pan will be cli'ar from tliosi; pluasos (l) uw four à six pans, a tower with six faces ; un /xbii d'/i'i'>U, the «kirt of a o(>;«t ; «tu /xiu il>' mur, a paiiiicl of a wall. l'Ju! /> tu fini/ié is dolinod as .^iirt'anM de mur. In l"îim. tlio verb ' oaiit ' iiiuaU'H to make huoIi a surfauo ; huricu a "porto ou pan coup6" = 'a (l(tor plaouil caut-wisc' Wi^ii 73, liao 5 — au premier plan. In porspectivu, tho wack. Pa<4o 73, Une 7. —lampe carcel. Th(! uamo of tho Kronch invoutor is takon to descrihu lii.s imup. l»urtraud-. liy " lampe carcel " is meant a lauip in which the oil is puniped up to tlic ww.k hy clockwDrk. It was introduced into i')nj,daud aljout ISl."), and goes under the naino of Frcnch or inec/utnical lainp, or nioro freipiently ** carcel lanip " Cf. "lïi the hright, white light of the carcel lainps," Miss Braddon, Asphodal, v. 60. (Murrai/^n N< w Kn(jlUh Dutiunary.) Lanips of this kind are prououncod, ou account of their intricacy and expenso, objectionable for domeatic purposes, but are valualdo for light-houses. See Knight's Dict. of Mecfianics, Art. " Mechanical Lamp." Page 73, line 16.— chaise OU X. Au x or au ixe, as name of a pièce of furuiture is a suiall stool, tlxo oi'oased legs of which hâve the shapo of the letter x. Page 73, line 27.— le COmte.* The foot notes show the position of tho actors relative to oue aut>ther. Page 74, lino 7.— palais du Tuileries. A palace witli nuignifi- cent gardons in the niiddle of Paris ou the right baik of the Seine. It dérives its name froin tho tirst location of tli»; villa of Pierre des Essirt-;, near tile-works {tai'erii's). (Catherine dei Medici chose it as the site for a palace hegiin in lôOti. Succossivo rulers, Henry IV., Louis XIII., Louis XIV., aud Vapoleou I. and III., greatly onlarged and einbellishod the original structure, so that it is now one of tho chiof édifices of the French capital. Page 74, line 9.— je n'ai pas prétendu vous offenser. Pré- tendre + bare intinitivo— ««(>«/• riiitrntion. Page 74, line 21. — 'aurais désiré.* This is a euphemistic Future Imperf. (Condit. ). It .softeus politely the expression of dcaire, 'I had desired. ' Page 74, line 22.— à la nuit tombante. ' At night-fall.' Peige 75, Une 31,— vienne la Noël. Noël m masculine, and is hère ouly apparently féminine, since Id Noël is only a contraction of la J'êtt de Noël. Tho use of the subjunctive vienne niay be comparée! with 152 liA PÉK. the Word in th"» corrcapoiuling l'îng. colloiiuial phraso. ' oomo Ol./ist- inas.' lu each cas»; tho aul)iuii(itivo represtnits a supposition — ' pro- vidod. . . .* Paffe 76, Uuo 9. -peu m' importe==«^ m' imnorte peu.. Pago 76, liuo 17. — que l'on sache. This peouli u- eraployment of tlio suhjuuotive mvoii' iu this ooii.struotiou ahoiilil hv iioUiil. It re:«ro- scnts w«ll tlic vague force of the uiood. Of. // m' it pas là, que je saohr, Me is uot there ivs far as I know. Page 77, lino ÏO. jeter sa défroque. Défroque \^ eonnected vvitli (ltUr) it ail.' Page 77, Hue U). -avoir été en butte. Être en hutte— être ejcposé. Page 78, line 9.— que révèle les traits. See note to 2, 28. Page 78, liue 18.— j'ai beau me rappeler. Avoir beau here= faire inutilement, — heuoe reuder, ' in vain do I recall. ' Page 78, Une 28. -veuillez me croire. Vouloir has two impera- tives, ono of whieh we hâve seeu iu .'Jl, 83. Veaillez is used iu the seuse of * be so kiud as to. ' Page 78, line 28. -sur parole^-'^'t^ In (jarantie de ma bonne foi. The distinctions between parole and mot are as follovvs : pamle = (1) Word, iu the seuse of signili.^aut diseourse, — la, parole df Dieu, tin; Word of God; (2) power of speech, — Dini a donné la. parole aux /loiunu.s, God gave speech to uian ; (li) promise, — fi a, gardé sa parole, Ke bas kept his Word. Afot=(\) wor>l, iudepeudeutly cou.sidered, len deux mots suivants, — the two followiug words ; (2) notal)le reniarks, -un bon mot, witticisul ; (.3) answer to a ri(Ulle, etc. — "le mot d'une énigme," 115, 4. Page 79, liiu^ 4.— je m'en prendrai- -^e prendre à quelqu'un {de quelque chose)— le quereller à cause de, le rendre responsable, lui im}>uter le tort Page 79, line 6. — envers vous, nistiuguiah the use of vers aiui envers. Vers deiu)te3 (1; direction in space — vers la rivière, towarda the river ; (2) about — of tijue — vers deux heures, about two o'clo<»k ; (3) (sauctioued by good authors but coude. uiied by the Academy) (=t'/tvcns), with res})eet to. // s'est nantré perjide vers (better enrers) son ami. I£uvers uieans as regards, towai'ds, referring to persons. Il s'est montré compatissant envers les pauiTes, he showed hiuiself compassiouate to the poor. Page 70, line U. — contrition d' à présent. The adverbial phrase à présent,, uow, is hen; used as a uouu. Foi' this construction, cf. les mœurs d'aujounll.ui, the nutrals of the day. Keuder, *your coutntiou iu the présent mouient. ' NOTES. 153 aud hirda |«>*»k ; jmy) ?rs) s'est luate rbial bion, P.ig«^ 7î>, lini; l.*?. de grand (îœur. l'hc idna (»f ' willin};ly," ' with ))l<'.'isiirf,' niay •>«• cxjticHMt il l>y tlic lu lnuiii;^ oqiiivalcnt oxi^iossions, (i( i/niiiii cœur, de hou rœnr, de fout mon {/on, son, etc.,) cœur. l'iii;"' 79, ir).--ixi^iure. injure itKîaiiH Çl) injiiry, wioii^', as in II. f (tut ytirdiinmr les injnrrK, \\v. iiiu.st foi-j^rivo iiijuiicH ; (*J) iiiHiiltiiig rcmarks, niHiilt, as in // vous a d'il des injures, llo insulted you. Tho latter nieaning is the ineanirg of tho text. Patie 79y lino 28.— graild'peur. With certain noiuiH arand «loet. not tak(! tlin e ftuiinino. lu O.K. adjoctives tU.rived froni Lat. adjfictivoa in--t.'* had l)ut ono t'onu for the two gtjiiders. H<'iict; f^at, tirandls (m.), grandis {(.), t/nimfe (u.) becanic in (). F. grand (in. and f. ) linder tlic inihiciice ot adjcctivos derived froni hat. adjectivos in ns, wliich had two forma in O.F., (e.g., bonus, honn, honurn, gavo hou. m., hon[n)c, (.), the one-form ailjectivos bcgan to conforni witli the two-forni, iNevt'rthcless certain relies of the O.K. single fonn ;i(l jectivi-s survive, which the early grannnarians had the f«»lly to mai k witii an ;i|iostio|)h<', as if an e. Stune of thèse are (jraud'peur, ijrnniVehèvi', (jrand'chosc, (ir, lino 27. --comme qui dirait. Tlii» phra.se has a oounter- part in Elizabethan Eriglish, tliougli iiofc in Mo'ierji Eng. Cf. **There are a sort uf inen whoae visages Do cream and mantle like the .standing pool A'I do a wilful stillnesa entertain, vVioh purposo to l)e dressed in an opinion Oa wisdojn, gravity, profound conceit, As who should saij, ' I ain Sir Oracle,' And when I ope my lips let no dog hark." Mcrchavt of Venice, \. 1. This colloquial phrase comme qui diraU^=en quelque snrie, une sorte île. Rendering the text somewhat literally, ' You might call it a.. ..;' oi f reely, ' It is a sort . . . . ' Page 96. line 19. — VOUS y tenez. Tenir in tliis sensé = aî;oîr })Our bat, désirer, and may ne rendered hy * you (leally) rae;xn it.' Page 96, line .30. —pas de fée sans bûcheron. A jest on the frequency with which tlie wf)od(:utter appears in fairy stories. Page 97, line 4.— je ressemble à Diogène. Allusion to the well-known story of Diogenes passing through Athens, lantern in hand at high noon, looking for an honest man. See De Fivas' French Reader, p. 19. Page 98, Hne 29.— illustre et bouillant homonyme. Allu- sion to Hector, son of Priani, ising of Troy. When tliat city was besieged by the Greeks Hector, performed prodigies of valor, holding off the fall of Troy for ten years, iighting Avith Ajax and Diomedes, burn- ing the Orecian floet and slaying niany of his enemies. When at last he killed Patroclus, Achilles was incittd against hiin and by the aid of the gods slew the brave Trojan. Strictly, however, the allusion is to the character of Hector as found in the dram.as of the middle âges, where he w. -; represented as a turbulent, insolent, blustering soldier. (Hence the meaning of " to hector," etc.) Page 99 line 20.— n'en serez pas le bon marchand. The phrases être mavvdis marchand, se trouver mauvais marcJutnd, n'être pas bon marchand {d'une chose), are ail used with similar meaning=«e trouver mal (d'une chose), to hâve to suffer for. Page 99, line 21. — feri à glace. Être ferré or être ferré à glace^ la colloq. and fig. for être i n habile. Page 99, line 2.5.— à quol • .mordre. Mordre à quelque chme- y prendre qoût, y faire des progrès, ' hâve a liking for,' to get along with.' i âge 100, line 2.— tenez, i'he interjectional use of the verb ; cf. note to y, 34. llender, 'therenow.' Cf ." Tenez. Vedlez à cela," 108, 21. Page 100, line 6. -je te Vais jeter, or je vais te jeter. 'Y\\v posi- tion of /■? is optional. Cf. II. lôS. m. 1 156 LA P^E. I |;|,t 'f ti i ; Page 100, line S, -un ami à. moi. A. common use of à Ut dénote possession, ' a friend of min(!.' The speaker might hâve said "un de mes amis." Page 100, line 12. — sur ces entrefjaites, or dans CPA f-ntrefaitea^- r'u ce inomnit,-là. The word ia usod oi. ly in thèse constructions. Page 100, lino 16. — que je meure. This is a subjunctive with o[)tative force — ' inay I (lie, if it was. ' To explain the construction, uiiderstand some such verbasjV consens. Pago 101, line 19. qu'il VOUS sache gré. Subjunctive after the (luestion in " pensez- vous. " Gré=:reconii(ii.s.'if(/uini=:to believe, to hâve full faith in any one. Je 7)0iu ' mis, I beiiev(; y ou. (2) Croire à dénotes a weaker belief, to hâve confidviioe ii), and offc(!u=to be of tho opinion of. Il croit à la magie, He believes in magie. (3) Croire en, to believe in and hâve full reliance on. // croit en Dien, He believes in God. Page 101, liae 22. — tables tournantes. This is one of the favorite performances of spiritualists. Page 103, line 29.— mon âme va y passer. Y passer is used with the meaning of mourir, se perdre. tlence render, 'I shall lose my soûl. ' Page 104, line 10. — voilà le paquet, 'l'his phase is no doubt de- rived nom the somewhat o<.)mniou expressicm donner la paf/uet=donner congé {à un doniesti is in ;!. Iv uioO l Imatter 1 means It. A la ver y \ Ile mot. lin the Ihe life [rriage, and a serving-woman, who resembled hor, put in her place ; how tho true queen escaped from her captors and dwelt as a servant spinning with the distatF in the home of a game-keeper ; how her mothcr visiting Pépin discovered the déception put upou the king, and iinally restored Bertha to her royal spouse. Page 108, line 5. — touchez du piano. Toiichej-, with certain in- struments played by the ton. h=j'o». Page 110, line 18.— Roger Beaumanoir. l'here is a peculiar appropriateness in the naïue, which is that of one of the historical families of Brittaiiy. The uiortuary cliapel of the Beaumauoirs in the Bénédictine Priory of Lehon, near Dinan. " Beaumanoir ! à ce nom de glorieux prodiges Des siècles (■foub'H ri'-veillcnt les prestiges : La pierre des tomljeaux a paru se mouvoir Et des trente lîreîons les clameurs belliqueuses Semblent répondre, sous ces voûtes fameuses, A ce grand nom de Beaumanoir." -Auliry. See Brittamj and Un B>/wa//.% by Mrs. Bury Palliser. Page 110, line 81. — je vous jure. Jurer in converation is scarcely as strong as ' swear ' ; it rather=' assure.* Page 111, line 4.— laissez- VOUS faire. Se laîffser followed by a inlinitive, means to permit, etc. Jl ne ((ti.i.te tomber, He lets himself fall. The active inlinitive in Fr. nîter laisser corresponds to the passive in Kng. Hence render, ' Let it be done (hai^pen, corne),' i.e., do not resist ihe inclination to sleep. Page 111, line 15. — chien danois. The cAien danois is a hunting- dog, having short hair gejieraliy white with black spots. The breed originated in Denmark. It corresponds closely to the beagle or harrier. Page 112, line 14. —cela se peut. Pouvoir is used reflectively only in this aenae—être 2>ossi'ilr, — 'that may be.' Page 112, line 20.— il a SufB de l'amour. This de is not the sign of the partitive, but is the le^.iUir construction with the gênerai nouu, wheu suffire is used imperson-ùly. (^f. Il nous suffit de l'honneur, Houor suffi ces us. Page 112, line 28.— qu' à cela ne tienne. Used impersonally as hère, lira.se8 with a, ae in à la hâte, etc.; aee hûte, etc.) à, prep [L. ad] at, fco, in, for, of, from, 011, by, into. abandon, s m. [à-\-').V. handon, Mib- erty' (O.H.O. ban), freedcim, neirleot, forsakiiig, abandonment, désertion, desti- tution. abandonné, e, l. adj. [past part, of abandonne) (abandon)], abandoiied, for- salten, given over. 2. s. waif, orphaii, outcast, castaway. abat-jour, s.m. [abattre, jour], shade (for a lamp), plu. dfsitbat-juur. s'abattre, v.r. [L.* abbaitcre], to fall, tunilile down, break down, sink, down. abeille, i.f. [L. apùmla], bee. abîme, s.m. [L.* abyssimns — \j. abij^xKg — Gk, ô^vaaoç], abyss, unfathom- abie depth, chasm. abord, s.m. [aborder — à, //o/c<(Neth.)], arrivai, landing, touching; d'abord, first, at first, at the outset [d is never heard.] abri, 8.ra. [Prov. abric], shelter, cover ; être à l'abri de, to be under shelter from. abriter, v.a. [abn], to shelter, shield, screen, protect, cover. absorber, v.a. [L. absorbere], to ab- Borb, consume, engross, take up, entirely occupy, [pronounce s sharp.] absurde, adj. [L. absurdus], absurd, iionsensical, irrational, preposterous. abuser, v.a. labim—h. abitniis], to abuse, impose on, niisine, use ill, nutko a bad use of, misemploy. accent, s.m. [L. accenttis], accent, stress, pronunciation, emphasis, voice, tone. accentuer, v.a. [accent], to accent, accentuate, make more distinct, empha- size. accepter, v.a. [L. accêptare], to ac- oept, receive, bear. accès, s.m. [L. accensus], access, ap- proaoh, admittance ; attack, fit. accommoder, v.a. [L. acwmmod i«l are], to adapt, accommodate, mend, im- prove, adjust, suit, tix, trini, arrange. accompag'nement, s.m. [accom- pagner], accompanying, attendance, ac- cumpaiiinient. accompagner, v.a. [O.F. eompaing — L. eu m, pavis], to accompany, attend, waiton. accomplir, v.a. [L.* accomiilere], to aci'omplish, effeot, complète, finish, fui- fil, make good : s'acionijd'r, to be ac- coMiplishtd, performed, fufilled. accord, s.m. [accoider — h. accordare], agreement, accord, bargain, convention, coiitract, settloment, consent, concur- rence ; être d'accord, to agrée, to be agreed ; d'accord, granted, donc ; d'un commun accord, by ( ommon consent, [d is never he*rd in accord.] s'accoter, v. r. [à, cote—cotir — L. (per)ciiler<'], to lean on anything, to support one's self, to prop unes self, lean agaiiistawall. s'accoudor, v.r. [à, coude], to lean on one's elbow. accoutumé, e, adj. [coutume], ac- customed, used to. accrocher, v. i. [cror—tieth. krfik], to hang up or upon, hook, catch, run into, run over, knock over ; s'accrocher, to catch in, hang on, lay hold of. accroître, v.a.irr. [L. accrescere], (for conjugation see croître) to increase, en- large, amplify, augment ; s'accroître, to increase. s'accroupir, v. r. [à + croupir — croupe — Norse kroppr], to sit down upon the heels, to si|uat, crouch. accueil, s.m. [accueiUir], réception, welcomc. accueillir, v.a. irr. fL. accoUigere], (conjugated like ciicillir), to receive, make welcome, entertain. accuser, v.a. L. aceusare], to accuse of, charge with, indict, arraign, impcach, reproach, ta.x, blâme, accuse, implicate. achever, v.a. [à, chef, in sensé of 'end'], to finish, close, end, conclude, terniinate, [wrilten achtv- when foliowed by e mute.] acquérir, v.a. {L. aequirere], (acquér. ant, acquis, j'acquiers, j'acquit, faequer. 162 VOCABULAllY. m rai, que fucquisif), to acquire, puivhase, obtaiti, pèt, achieve, attaiii, gain. acquiescer, v.n. \\,. ncqvh'.itceri'], to acquiesce, aperce, asHent, vield, coiriply [c becomes ç bofore a and o. ] acquisition, s.f. [L. arquixitionem], ocquiHition, getting, acquiring, attaining, purchase. acte, s.m. [L. nctum], act, deed. actif, ve, adj. [L. activu»], active, qnick, niiiible, brisk, agile, stirriiif,', erierçetic. action, s.f. fL. actionem], action, act, agency, opération. adieu, l. adv. [à+Dieu], adieu, fare- well, good -bye. 2. s.m. paiLing, leave : faire ses adieux, to take oiie's leave. administratif, ve, adj. [L. admin- ixtrative], administrative. administrer, v.a. [L. administrare], to administer, admirable, adj. [L. admirabilis], ad- mirable. admirer, v.a. iL. admirare], to ad- mire. adoption, s.f. [L. adoptionetn], adop- tion. adorer, v.a. [L. adorare], to adore, 'vorship, love passioiiàtely. s'adosser, v.r. [dos -h. dossum], to set or lean onc's back auainst a tliing ; s'adosser contre un mur, to lean one's back agaiiist a wall. adoucir, v.a. [à, doux], to soften, mitigate, sootlie, s'adresser, v.ref. [à-\-dresser], to be directed, address one's S(.>lf, apply, nuike application. adroit, e, adj. [à-^droit], dexteious, élever, skilful, handy. affaire, s.f. [à-^-faire], thing, affair, matter. affairé, e, adj. [a faire], fuU of busi- ness, bus.v. affamé, e, l. adj. [faim], famished, hungry, starving. 2. s. a star\ eling. affecter, v.a. [L. afectare], to affect, assume, prétend, appropriate, destine. affection, s.f. [L. affectiouem], affec- tion, love, attachment, liking. aff'ectueux, se, adf. [L. ajectuosus], affectionate, warm-liearted. affermir, v. a. [L. nfjirmare], to strengthen, give strength to, niake flrm or ^trong, faaten, oonflmi, establish, flx flrmly. affirmativement, adv. [ajjlrmalij — L. affirmativus], attirmatively. affligeant, e, adj. [ajfliijer -L. afli- gere\, iilHicting, distressing, grievous, wofui, distressful. affolé, e, ndj. [li, fou], crazy, mad, wild, ont of one's wits. affranchissement, 8.m. [aframhir — à, franc], enfrancbisement, discharge, delivery, diliverance. afin, conj. [à \fhi], to, in order to, thiU, so that ; (afin is construed with de and an inf.,orwith leasant, pleasing. agréer, v.a. [à, gré\, to accept, re- çoive kindly, please, suit. agrément, s.m. [agrier], liking ; consent, acconiplishinent, agYecalilcness, charm, gracefulness, attraction. agressif, ve, i^di.laj resseur —Ij.agres- soretn], agressive. aide, s.f. [L.* adjuta], aid, help, relief, assi tance, suocor, support ; en aide de, in support of. alder^ v.a. and n. [L. adjuvare], to aid, help, Assïst. VOCABULARY. 163 death- at the to be- aie, imperatlve and suhj. 2ud. ainp^. o( avoir. aïe, interj. [O. P. aïe, 'help'J, oh 1 ah ! ouch I aïeul, s. m. [L. a»iolu8—avu8], j^rand- father, grandsire (plu. aïeuls). aïeux, [2nd. plu. of aïeul], forefatliers, ancestors. aigfu, ë, adj. [L. aeutria], pointed, Sharp, ke>'!n, aoute, piercinsr. [The dior- esis m the fein. préserves tfue as a dUtiiiot syllahle; otherwise (/ue would be pro- nounced as in lanjjué.] aigrullle. s.f. [aigu], needle. aile, s.f. [L. ala], winjf. aileron, s. m. [aile], sinall win^j, little wiiix, pinion. ailleur-s, adv. il. «Uorsam], else- wliere ; d'ailleurs, besides, moreover, in other respects. aimer, va. fL. amare], to love, be fond of, be in love with, like ; s'aimer, to love one'sself. to love oiieanother ; aiinrr mieux, to ))refer ; j'aime autant rester : I should just as lief stay. aîné, e, l. adj., rO.F. ains, 'before' L. ante-\-nt'], elder, senicir. 2. s. the eldest son or dauj^hter, senior. ainsi, l. adv. [L. in, sic], thiis, so, in that maniier. 2. conj., thus, therefore, so that. air, s.m. [L. aer], 1. air, look, apjwar- ance ; avoir l'air de, to look like, apiieur. 2. tune. aisance, s.f. [aixe], ease, freedoni ; coniforts or convenieiices of life ; easy circunistances. aise, s.f. forigin unknownl, gladness, joy ; ease, conifort ; à l'aise, easily, com- fortably, leisurely. aisselle, s.f. [L. axilla], armpit. ajouter, v.a. [L. ad, juxta], to add. alarraer, v.a. [alarme — à l'arme], to alarni, startle ; s'alarmer, to take alarm, be alarmed. alerte, adj. [It. all'erta], alert, vif^i- laiit, watchful, active, stirring, quiek, 8pria;htly, brisk, lively, agile. allégeance, s.f. [alléger], alleviation, relief. alléerer, v.a. [L. alleuinre], to ease, disbunlen, lij;hten, unload ; alleviate, Boften, relieve ; s'alléger, to grow light. aller, v.n. irr. [L-* aditare or adnairl (allant, allé, jr rmi^, f allai, j'irai, (jve j'aille), to go ; s'en aller, to go away, i):iss away, set ont, départ, run on, dwindle away, woar out, die ; al'«r aux prnvltion», to go for provisions ; aller ttn eïatse, to go to school. s'allonger, v.r, [à, long], to stretoh out, stretcri, lengthen, grow longer [e is preserved before a and o.] allons, imperative Ist. plu. of cUler, (used as an interjection), conie ! well ! allouer, v.a. [L.* allocare], to allow, grant (e.\tra pay), paas (an itom in an ac- courit.) allumer, v.a. [h. ad, lumen], to light, kindle, iriHanio. allure, s.f, fO.F. aleiire, from aller], gait, p ice, conduot, behavior, habit, way, nianner. allusion, a.f. [L. aUusionem], allusion. alnianach, «.m. [Gr. oA/uci-axa— ar. a/ f-lkh. inanah, 'tocount'], ahiianao, culendar [pronounce un alnia-na nou- veau ; unal-mana-k intéressant ; des al- ma-na-z anglais.] alors, adv. [à, Vure— l'heure], thcn, [« is never pronounced.] altérer, v.a. [\4.alt('r«re],\. toalter, change, impair; s'altn-er, to be ini|iaired or altered, to weaken, break down. 2. to weaken. ;{. to cau.'^e thirst. [altt-r- before e mute.] amasser, v.a. [a, masse], to heap uj) hoard up, lay up, treasure up, gather iip, iiccuimilate. ambre, s.m. [ Ar. a nbar], amber. âme, s.f. [L. anima], soûl, mind. amener, v.a. \à-{-mener\, to bring, lead. fetch [am^-n- before e mute.] amer, ère, adj. [L. amnrus], bitter, sad, iiainful, harsh, grievous. amèrement, adv. [ayner], bitterly, grievously. amertume, a.f. [L. amaritudo], bit- ternes», grief, gall. ami, s.m. [L. amit'Uf], friend. aminci, e, adj. [amincir], thin. amincir, v.a. [à, mince], to make thinner ; s'amincir, to become thinncr. amour, s.m. [L. amorem], lov , (am- our was formerl,\ f)f both gend(r8', now ma.sc, but in pootry and in coUoquial language the plural is fuin.) amourette, s.f. [amour], a love- affair. amour-propre, s.m. [amour+pro- 2rre], self-love, self-respect, dignlty. amoureux, eu.se, 1. adj. fL. amor- osuh], in love, aniorous, loving. 2. s., lover, wooer, sweelhejut. 164 VOCABULARY. l,,: ! ' m !ÎM«i iliil ample, aj;li.siiman ; à l'(ni,/liilfte, iu the English style. angle, s. m. [L. anpuhis], angle, cor- ner, turning. angoisse, s.f. [L. a>i;/u>itia\, anguish, pain, distress, allliction. annales, 8.f. pi. IL. annales], aimais. année, s.f. [L.* annata], \ear. Annibal, Hannibal, the famous Car thagenian gênerai (sce note, 2, 10.] apothéose, s.f. [Ur. àn-oSecoaiç]], apo- theosis, glorification. anniversaire, i. adj. [L. anniver- sariKS], îiimiversary. 2. s.m. anniversary. annoncer, v.a, fL. oimunciare], to announce, tell, décline, inform, proelaim, advertise, publish, ^ive out, annuel, le, adj. [L. annuaiis], annual, yearly. antichambre, s.f. [L. nnic -f F. ehambre\, antechamber, aiiteroom, lobl)y, bail. antique, adj. [L. aniiqtms], antique, ancient, old. anxiété, s.f. [L. anxietatem], anxiety, anguish. anxieusement, adv. .anxieux], aux- lously, anxieux, se, adj. [L. anxiotuta], anxious. apaiser, v.a. [à, paix— h. pacem], to appease, soothe, pacify, oalm, quiet, alleviate, allay. apercevoir, v.a. [à-{-percev(>ir], to perceive, discover, dlscern, notice, re- mark, observe ; s'apercevoir, to perceive, remark, see, take notioe of, be aware of. apitoiement, m. m. [apittyer — à, piti''l, pity, feeling of pity. aplatir, v.a. [à, plat], to flatten, nmke Hat ; s'aplatir, to be flattened, beoomo liât. aposter, v.a. \à-\-posfer— ponte— U. pnsto], to Heorete, place in ambush, place an Hjiy. appareiller, v.a. [à. pareil], to match. apparemment, adv. [apparent — L. ajijinrenteiii], npparently. apparence, s.f. \\i. aj>parentia], appearance, HJgn, senibbince. apparition, s.f, [L. apparitionem], apparition, aiipearanc^e, ajiiiearing. appartement, s.m. |L.* appartia- vieitlum], apartnuMits, lodgings ; un ai ijiart" nient de frais piifes, lodgings contiilning three rooms. appartenir, v,n. irr, [L. ad, pertin- erf\, (for cou jugation see <«n/r), tobelong, relate, concern. appel, s.m. [appeler , call, cry, appcal. appeler, v.a. [L. appelln-e], to call, name; s'appeler, to be called ; cotintirut vuits appelé z-vo%i H ^ what is your name? [appell- before e nuite.J appétit, 8.m, [L. appetitvs], appetite. applaudir, v.n. and a. [li. upplaud- ère], to upplaud, clap, checr, approve. application, s.f. [L. apidicationem'^, appllc^ation, employment, attention, dili- gence. appliquer, v.a. [L. applicare], to ai>]ily ; n'appliqxier, to apply one's s^lf to, sel to, fall to. appoint, 1. 8,m [à-\-polnt], balance duc ou an account. 2. odd nionoy iu change added to notes or larye coins lo complète a jiayment, |{. addii louai conlribution. appointer, v.a. [appoint], to give a salary to. apporter, v. a. [L. apportare], to bring, bring t'orward, pro(nire. apprécier, v.a. [L. appretiare], to value, rate, estimate, appreoiaie, esteeni. apprendre, v.a. irr. [L. a]pj>rendere], (for conjuj,'atiou stm prendre), to learn, teach, tell, inform of. appris, e, part, [apprendre, learned, taught. apprivoiser, v.a. [A, priv'], to tume. approche, s.f. [approcher], approach. approché, e, adj. (approcher), near, close. VOCABULARY. 165 approcher, v a. [à, proche], to bring, — put — draw near. appui, 8.111. [apput/er], prop, at&y, sup- pi^rt, nclp, protection. Jmtlrcsa. appuyer, v.a. \L.* aiipodiare—h. ad podium 'hfi>,'ht'l, to prop iip; n'apptiyer, to lean upon, to lie or re»t on. ÉLpre, aflj. |L. n8i>er], rou^fh, harsh, sharn, hanl, riipf(icd, uiievcn, severe, crabiied, pcevish, violent. aprè'^, 1. prep. [a+prèg], after ; d'aprif, af(er, froni, acrording to. 2 adv., afterwards, attor. 3. eonj. (with que, ind. tnood) after, when. araigrnée, «i.f. [L.* araneata], spider. arbre, s m. [L. nrbor], tree. architecture, s.f. [L. architectura], architecture, [pronounce ch as 8^.] ardent, e, adj. [L. rtn^'u^eni], urdent, hot, burnin^', llery, véhément, zeulous, paasionate, earnest. ardeur, s.f. [L. ardorem], ardor, beat, ardenoy, wannth, fervenoy, intensity, eagerness, stpirit, passion. argrent, h. m. [L. argtntum], silver, moiiey. argenterie, s.f. [argent], plate, sil ver- plate. argument, s.m. [L. argument tnn], argument, reasonin<,', proof. arithmétique. s.f. [L. arithmctica], arithmetic. arme, s.f. [L. arma], arm, weapon; arme à Jeu, (irearm. armer, v.a. [L. arviare'\, to arni, furnish with arma ; s'armer, to arm — fortify — secnre one's self. armoire, n.t. [L. armarium], closet. armoricain, s.m. [Celt. ar 'on', mor 'sea'], Armorican (relating to lowcr Brit- tany). arracher, v.a. [L, ah, radicari], to force f rom - out of — oflf, pull away, snatch, extract, wrin^, wrest, tear, take down, remove. arrangement, s.m. [arran(jer—à-\- rangcr], arrangement, disposing, setting in order. arrêter, v. a. [ L. ad, restnre], to arrest, stop, niake fast, dotain, kc'ep back ; Jarret ir, to stop, iiause, rcst, stand still. arrière. 1. s.m. [L. ad, rétro], the back part ; en arriè-ve, hkhmd; en arrière 8ur, beliind. 2. adv. behind. axriver, v.n. [à, rive], l. to corae to land, corne to, arrive at, attain. •1. to happen. come to pas», chance, occnr; arriver d te» fim -a non but, to obtain one's ends. arrondir, v. a. [à, rond], to make round, to round. arrondissement, s.m. {itmiulirV arrondissement, district [soe note, '2, lOj. arroser, v.a. [L. adrorare], to water, irrigate, besprinkle, wet, soak, l)athe. arsenal, s.m. (Sp. aroenal- Arah. dàr, 'house', cinà'at, 'trade'], arHcnal. art, H.m. [L. artem], art [t is never pronounced. article, «.m. [L. artie,ulw<], article, matler, thing, subject. point. artiste, s.m.f. (L. ariixta], artist. artistique, adj. [artiste], artistlc (a Word of récent introduction.) aspect, s.m. [L. asiteettcs], aspect, sight, look, |)oint of vifw, (pronounce (f- spê ; un a-xpe-k odieux ; îles a-spè-zodinux.] assaut, s m. [assaillir— L. ossalirc], assault, storm, onset, onslaught, attack, shock. assentiment, s.m. [assentir— senti r\ assent. asseoir, v.a. irr. [L. adsidere], (asse- yant, assis, j'assieds, j'assis, j'assiérai, que j'assele), to seat, set, net in a chair ; s'asseoir, to sit, sit down ; to l)e seated assez, adv. [L. ad, satis], enough, sutticiently, rallier, tolcnilily. assiette, s.f. [L. i\d, sitns], plate. assis, e, past part, [asseair], seated. assister, v.n. [L. adÂntere], to be at, be picsent at, attend, witness, take part in. assombrir, v.a. [à, sombre], to dark- en, make gloomy ; s'asxombrir, to be- come dark — gloomy ; to darken. assommer, v.a. [ù, somme, 'load'], to beat 01 club to death, to o\ erpower, overwhelm, beat down [orii^inally applied to a nmle erushed by the wi'iyht(«o(/(/w»') of the pack-saddle. ) assouvir, v.a. [L.* assopire], to glut, saturate, clog, surfeit ; .s'assouvir, to be satisfied, glutted, surfeited. assurément, adv. [assuré], assur- edly, surely, to be sure, doubtless, cer- tain ly. assurer, v.a. [à, .sûr], to assure. atelier, s.m. [attelle— L. hastellà], workshop, study, studio, office. attachement, s.m. [attacher], at- tachment, a£fection. jfl?s:4 w 166 VOCABULARY. 11^ n attacher, v.a. [à+tacher—CG]t. taek, 'nail'], to fasten, make fast, attach, fix, Bcick, join, affi.\, bind, tie ; s'attacher, to take ho)d, hold to, fasteii on, olinj^, cleave, fltick, adhère, be attached, hâve an afl'ec- ticn for, attarder, v.a. [â, tard], to dalay. atteindre, v.a. and n. irr. [nttiniere\ (oonjujjrated like craindre), 1. to touch, strike, hit. 2. to reach, attain, arrive at, coine to. 3. to overtake, catch, join. attendre, v.a. and v.n. [L. attendere], to wait for, stay for, look foiward to, expect, await, attend; wait, stay, s'at- tendre, to rely upon, trust, expect, look forward to. attendri, e, adj. [attendrir], nioved, aflfected, touched. attendrir, v.a. [à, tendre], to niake tender ; s'attendrir, to grow tender, be moved, pity, relent, soften. attendrissement, s.m. \affe idrlri, conij).",iison, émotion, tenderiiess. attenf'.u que, conj., since. attente, s.f. [attendre], exj. -cotation, waitinji^. attentif, ve, adj. [rittentian—lj. at- tenti.ont'm], attentive, niindfiil, studious, diliffeïit, careful. attester, v.a. [\j. atteiitare].toa.ttt'st, certify, swcar, aftirni, déclare, asminic. 8,ttifer. v.a. [à+ O.P. tifer 'to àeck' — Fleni. tippen 'to trim the hair'], to dress up. attirail, s. m. [à, tirer], 1. ajiparatus, inipUnnciits. '2. Kcar, tackle. 3. biifjfïaj^e, equii>age, outfit, array. attirer, va. {à-\'tirer], to attract, draw, p^ain over. attiser, v.a. [L.* atticinari], to inake up, stlr nj), poke (the fire). attitude, s.f. [L. aptitudo], attitude, poisturo. attrait, s.m. [attraire- L. attrahcre], alliircnuMii, attraction, charni. attraper, v.a. [â, trappe], to entra) >, ensnare, take in, catch, take, pick up. au, contraction of ,? le, to the. avicun, e, adj. [L. aliquix, unufi], 1. any. 2. none, no one, iiot any, no (with ne). auditoire, s.m. [L. auditorium], con- g^reffation, audience. augmentation, s.f. [au'r], other. 2. pron., annther, other; t(uit autre, any other, any one else ; l'îin l'autre, one another, eacîh ol lier : tri")^ prils l'un da l'autre, very near one another, in close succession ; ni l'un ni l'autre, neither. autrefois, adv. [autre +fois], former- ly, of former times, of old. autrement, adv. [autre], otherwise, after mother manner, else, or else. aux, contraction of à le.". avait, imp. ind., 3rd sin;;:. of avoir; il n'y (trait plufi, there was no longer. avaler, v.a. [aval — ù+val], to swal- low. avance, s.f. [avant], advanoe, start, prominence ; advance money. avancer, v.a. [avancer], to advanoe, put forward, ho.d out, stroich ont, set forward • s'avancer, to advance, move forwiird. iiiake U)) to, draw near, stand forth, Cume up avant, l. prep. [L. al> ante], before. 2. adv. far, decp, forward, farther ; en avant de, bofore, in front of. VOCABULARY. 167 avantaprer, v.a. [avnvtarie-avant], to pfive or adow an advantasro, to favor. avantageux, se, adj. {(ivantai/e], advantageou8, profitable, bénéficiai. avec, prep. [L. apvd hoc], with; avec ça, in addition, to boot. avenir, s. m. |L. advenive], future, prospects; « Va venir, in future. aventure, s.f. [L. adventtirug], ad- venture. aventureux, se, adj. [aventure], ad- venturous, venture.some, venturous. aventurier, s.m. -ière, s.f. [aven- ture], adventurer, adventuress. aveu, s.m. [à-\-vœu], avowal, confes- sion, acknowled{?enient. aveugle, adj. [L. ab, ocxihis], blind, sightless, deiuded. aveugfler, v.a. [aveufjle], to blind, make blind, dazzle ; n'avev.ifler, to blind one's self, shut one's eyes, be blinded. avertir, v.a. L. advertere], to warn, caution, inforni f , give notice of, ad- nionish. of s'aviser, v. r. [à+vtser], to think of, consider, take it into one's head, bethink one's self, conceive the thought. avoir, v,a. [L. hahere], {ayant, eu, j'âi, :J'eti..i, j'aurai, que j'aie), to hâve, pet, be the mat ter with ; il y a, there is or are ; il y a un an, a yoar aj,'o ; avoir vue knir, to front, aflford a vie.v of ; avoir trente-cinq ans, to be 3.5 years olii ; avoir peur, to be afraid ; avoir chaud, to be warin ; avoir faim, to be hungry ; avoir bt'.soi7i de, to need, want. avouer, v.a. \ti -f vouer], to confess, avow , own, ackno\vledj,''e, g«'ant, allow ; s'avouer vaincu, to confess one's self vanquished. ayant, près. part, of avoir. B. babiller, v.n. [babil — Ger. babbcln], to prate, tattle, babble. babouche, s.f. [Ar. bdboudj], a Turkish slipper [inade of colored leather, a flat sole without any side nicces in back part]. baguette, s.f. IL. bacilus], switch, rod, wand. bailler, v.n. fL-* badnre], to yawn, gape, open. baiser, 1. v.a. |L. basiare], to kiss. 2. 8. ni. a kiss, sainte. baisser, l. v.a. [bas], to lower, let down. hang down. 2. v.n. to 1(1. er, go down, décline, be on the wane, flag, droop, fall. balai, s.m. [Celt. bala], broom, brush. balancer, v.a. [hafance—ïj.* hilancia], to balance, swing, wave ; se balancer, to swing, rock, balance one's self. balayer, v.a. [balai], to sweep. balbutiement, s. m. [balbutier], stuttering, stanimering. balbutier, v.a. and n. [L. balbutire], to lisp, stainmer, (proaounce ( like «). ballade, s.f. [baller — balle — O.lî.G. balla], ballad, song. ballant, e, adj. [baller], waving, swingiiig, loosc, liinp : il marche lex bras ballant», he swings liis anns in walking. ballot, s. m [balle], baie, package. banal, e, adj. [ban — L.* bannum, froni the Ger.], coninion, coinmon-place, mer- ce nary. banc, s.m. [O. H. G. banc], bench, seat, bank. bandeau, s.m. [bandf. — o. H. G. ba)ida], headband, fillet, bandage, veil. barbe, s.f. [Iv. barba], beard ; se faire la barbe, to shave. barreau, s.m. [bav.e, froni the Celtic], bar. barrière, s.f. [ban-e], rail, bar, bar- rier, stile. bas, 1. adj., feni. basse, IL. banuxis], low, lower ; Bas-Breton, a native of lower Brittaiiy. 2. s.m lower part, boltoni, foot. 3. adv. down, low ; en ban, below, down-stairs. 4. s.m. stocking. bataille, s.f. [L.* battualia], battle, fight, engagement. bateau, s.m. [O.F. batel, from bat, both a Gennan and a Celtic word], boat, barge. bâtiment, s.m. [bâtir, O. It. baistire], ImildiiiLT, pile, structure, édifice. battant, s.m. [battre], 1. clapper (of bells). 2. leaf, side, wing (of a table, door or window). battre, v.a. [L. battuere], to beat, strike, thrash, .vhip. bavarder, v.n. [bave — o«orH..],toprat- tle, cbatter, tattle. béat, e, adj. [L. beatu-ii], plunged in dévotion, saintly,exoessively pions, traiis- tigurcd. beau, bel, belle, i. adj. (L. beilufi]. )>eautifiil, f'i(>, lovely, haiidsome, fair, noble. 2. atlv. avoir beau faire, to do (try) ia vain ; avoir ticau dire, to speak iu vaio. 168 VOCABULARY. I' beaucoup, «dv. [beau-^-eoup], many, muoh, a great manir, a great deal, deeply, far, [pronounce bô-hou; p may be heard betore a vowel.J Beaumanoir, a.m. [Beau+manoir]. Beaumanoir, an old and distinguishea Breton family. beauté, 8.f. [L. bellitatem], beauty, loveliness. bec, 8. m. [of Celtic origrin], beak, bill, nib I pronounce bè*]. bécassine, 8.f. [bécasse — bec], snipe. becquée or béquée, s.f. [bec], a billful ; donner la becquée à, to feed (a becqueter or béqueter.v.a. [bec\ to peck [becquht- before e mute.] bée adj. [0. F. hier or bayer], open. bégaiement or begayemer'". 8. no. [bègne], stammering, faltering, 1. x;)y talk. bengali, s.m. [Bengal], 1. Bengale e (the languao;e of lii .j.\). 2. BenG:alee, Bengal flnoh. bénir, v.a. [L. benedicere], to blesB, oonsecrate. bénit, e, [part, of bénir], hallowed, eonsecrated, holy [used only as adj.]. berceau, s.ir. [L.* berceolum], cradle, arbor, bower, place of one's infancy, home- stead. berceur, se, .idj. [bercer[, rooking, swinpnng, waviner, oradling. berge, s.f., [L.*berga], steep bank of a river, blutf , embankment. berger, s.m., fem. bergère, [L.* berbicarius], shepherd, Berthe, Bertha (see note 107, 17.) besogne, s.f. [doublet of besoin], work, business, labor. besoin, 8.m. [origin unknown], need, want, occasion, neoessity. bâte, 1. 8.f. [l^. bestia], beaat, brute, fool, blockhead, stupid créature. 2. adj. silly, nonsensical, dull, airaless, Btupid, foolibh, lifeless, inert, unprotest- ing. bêtement, adv, [bite], like a fool, loolishly, stupidly. childishly. Béthune, Bethune (see note, 3, 24.) bêtise, s.f. [t re], silliness, noasense, tonifoolery, stupidity. beurrer, v.a. [beurre — L. butyrum], to butter. bien, 1. s.m. [L. bene], good, beneflt, welfare; plu., goods, good t.hingp. 2. adv. well, right, proper, straight. oomfortable, much, truly, indeed, quite, very, very much, inany, great many, readily, willing-ly. bien-aimé, e, adj. [bien+aimé], be- loved, well-beloved. bien-être, 8.m. [bien-\-être], well- being, comfort. bien que, [bien, qtie], although, though (with subj.) bientôt, adv. [bien-{-t6t], soon, shortly. bilan, s.m. [ït. bilaticid], balance- sheet. billet, 8.m. [L,* billa], note, letter, bill. biniou, s.m. [from the Celtic], biniou, bag-pipes. bizarre, adj [Sp. bizarro], odd, fan- taatlc, Etrange, whimsical. bizarrement, adv, [bizarre], oddly, curiously, fantastically, whimsically. blanc, clie, adj. [O.H.G. Manch], white. blancheur, 8.f. [blanc], whiteness. blanchir, v.a. [blanc], to whiten, make white. blé, s.m. [L. bladum], wheat, corn, grain. blême, aout. boue, s.f. [a Celtic word], dirt, nmd mire. bouffi, e.adj. [bouffi,r—-onomat.], -put fed, swollen, chubliy. bouffonnerie, s.f. [bouf&n — It buffoiie], buffooiiery, drollery, jestiig. bougeoir, s.m. [bon;ier (because mov able)], candle-stiok, taper-stand. bouger, v.n. [It. '>ulU;ore—L. ballire] to stir, budge. bougie, s.f. [Bouiiie, a town in Al giers wnere wax candies used to be madej wax-candle, wax-light. bouillant, e, a.di.[boiii(Kr — L.buUire] boiling, boiling-hot, fiery. bouiUotter, v.n. [bcuillir], to sim nier. boulanger, 8.m. [origin unknown] baker. boulangerie, 8.f. [botdanger], bake house, bakery. boule, B.f. [L. bulla], bowl, bail. boulevard, s.m. [Ger. BoUwerk] boulevard, rainpart. bouleversement, s.m. [boule, ver ter], destruction, overthnw, overturning, bouleverser, v. a. [boule + verser •turu like a bail'], to overthrow, subvert upseb, unsettle. bouquet, s.m. [L.* boichettum]. tuft bouquet, clurap, patch \t is never heard. bouquetière, p.f. [bouguet], llower girl. bourgeois, l. •.m, bourgeoise, e.f [L.* burgnids—Jj. hnrau/t, O.TI.O. Burg], burjît'HH, cilizen, townsman, niaster. 2. adj., Inlongiiig to a citizen, citizen, city, buijxher, citizen-like, priv&te (see note 1,11.) bourrelet, s.m. [O.F. bourre], pad, paddin},^ wudding. bourrer, v.a. [bourre — L. burra], to stuff, wad, fill. bourru, e, adJ. [bourre], cross, peev- ish, raoody, vexea, chagrined. bout, s.m. [bouter— il.li.Q. bôzen], end, tip, bit. bouteille, s.f. [L.* buticulà], bottle. boutique, s.f. [It. battegor—L. apoih' «ml, shop. boutonner, v.a. [bouton— boul^^ to but ton. bra\iche, s.f. [L.* branca], branch, bough, stick. bras, s.m. [L. brachium], arm. brave, adj. ,It. bravo], brave, gallant, true, hoiiest, good, kind, worthy. bravement, adv. braw], bravely, stoutly, valiantly, nianfully. bref, 1. adj., fem. brève, [L. breviê], brief, short, succint, concise. 2. adv. in a few words, in short, (o be brief. Bretagne, Brittany. breton, onne, adj, and e.,anative of Brittany, Breton. bride: s.f. lO.H.G. brittil], bridle. brillant, e, adj. [briller], brilliant, shininjç, sparkling. briller, v.n. [L. berilluti], to shine, glitter, sparkle, glisten, blaze, gleam, glare. brin, s.m. [a Oeltio word], blado, sprig, shoot, bit ; 6>*in à brin, bit by i>it, brindille, 8.f. [brin], sprig, twig, shoot, bit. brioche, s.f. [origin unknown], cake, sponge-cake (plaiu, made with flour, butter and eggs.) briser, v.a. [O.H.G. brestan, or Celt. brix], to break to pièces, bui-st, craok, shatter, shiver, crush, bruise. Brocelyande, Broceliaiide, an an- eient forest in Brittany (ee note 72,16.) broncher, v.n. [O. F. branche, •branch', It. bronco, 'trunk', whence broncher to strike against the trunk of a tree. Further origin unknown], to stura- ble, trip. brouiller, v.a. [hreuU, a Celtio wordj, to throw into confusion, to mix, bleod, stir up, shake, set at variance, oonlUfM. m d.ï:k u } > tl !ii m ii ; 170 VOCABULARY. bi'uire, v.ii. [L. rugire], to lustle, rattle, hum. bruit, s.in. [bruire], noise, bustle, diii, Sound, racket, clatnor. brûlant, e, adj. [brûler], buiTiing, scorching, hot, eager, ardent. brûler, va. and v.n. [L. per, L.* ustulare], to burn, brume, s.f. [L. bruma], tog, haze. brun, e, adj. [O.H.O. brun], brown, dark. brusque, adj. [It brusco], blunt, abrupt, gruff, sudden. bl'USquement, adv. [hricsque],\Àunt- ly, abruptly, tjruifly, hastily. bruyant, e, adj. [bruire], noisy, blustennj;, clatiiorous, loud. bruyère, s.f. [a Celtio word], heath, heather. bu, part. p. of boire. bûcheron, s.m. [bûche, a doublet of bois], woodcutter, chopper. buffet, s.m. [origin unknown], cup- board, sideboard. buis, s.m. [L.* buxus], boxwood (see note 13, 4.) bureau, s.m. [b%i.-e — L.*burra]. office. bureaucrate, s. w [bureau, Gr. «pareil'], bureaucrat, clt/k in a public ottic«. bureaucratie, s-f. [bureaucrate], bureaucracy. bureaucratique, adj. [bureau- craie], bureaucratie. buste, s.m [It. busto], bust, head and shoulders. but, s.m. [doublet of ^bout'], mark, objec't, end, aiiu, i)urpose, design, view, goal [t is pronouiiced]. buter, v.a. [a doublet of bouter], to stuuible against. butte, s.f. [O.F. fem. of but], kiioll, mound ; être en butte à, to be exposed to. buvait, imp. ind. 3rd sing. of boire. C. c', contraction of ce. ça, pro. [contraction of cela], that. çà, adv. [L. ecce hoc], hère, hither (see note 67, 20.) cabinet, s.m. [cabine — cabane, a Celtic wonl], closet, study, cabinet. cachemire, s.m. [Cachemire (in India)), caslimere. cacher, v.a. |L. coactare], to hide, secrète, conceal. cachette, s.f. [cache— cache r],h\A\\\<^ place ; en cachette, secretly, by stealth. cadre, s.m. |L. quadrum], frame. café, s.m. [Turkish kahveh], coffee, ooffee-house. cafetière, s.f. [ra/è], coflfee-pot. cage, s.f. {h. cavea], cage, coop. calcul, s.m. [L. calculm], calculation, cii>hering, computatioii, reckoning, couiit- ing. calèche, s.f. [Poli.sh bi'aKka], calash, open carriage, (very ligbt, with .springs, four-wheele(i, open in front, a hood over- hetwl). câJir , e, adj. [origin unknown ', wheed- ling, cajoling, tender. câliner, v.a. [cali^i], to coax, coddle, cajole ; se câliner, to coddle one's self, lean fondly on. calme, l. s.m. [Sp. calma— Jj. calare or L.* crt((»ja,'heat' J, stillness, calmness, tranquility. 2. adj. "quiet, calm, still, quiet, free from motion, calm. calmer, v.a. [r.alme], to still, quiet, appcase, allay, pacify, calm, soothe. calvitie, s.f. [L. calvitiex], baldness, [pronounce t as .s".] camarade, s.. [Sp. camaradi—L. ca- méra], coiu|)aiiion. (camaraderie, s.f. [camarade], cam- panionship, limacy. campagne, s.f. [L. campus], country, fiflds. camus, e, adj. [origin unknown], flat, [said of the nose; s is always silent.j candeur, s.f. [L. candorcm], open- nessoi heart, frankness, > andor. candide, adj. [L. candidua], fair, open, fraiik, candid. canne, s.f. [L. canna], walking-stick, cane. cannibale, s.m. [ a Oarii) word], maii-eater, cannibal. capable, adj. [L.* capabilis — L. capare], able, fit, capable. capitaine, s.m. [L. * capitaneu^—L. capiit], capl,ain. capitonner, v.a. [capiton— U. capi- tone, 'silk not t«'ist*>i'], to stuflf, wad, \yM\; fauteuil capitonné,», piuided arm- chair. caprice, s.n. [It. caprircio—L. cajrra], cai>rice, whim, humour, freak. capricieux, se, adj. [caprtce], ca- pricious. VOOABULARY. 171 captif, ve, 1. .i(1.j. Ifi. captmts], cap- tive 2. a. oiijytive. capuchon, s. m. [capucke—lt. cappue- cio\, hood, hoad gear, cap [aee note 1(5, 11.] car, oorij. [L. quure], for, because, as. caractère, a. m, [L. character], char- acte r. carafe, s.f. [It. cara^a — Ar. jerât], décanter, flagon, water-bottle. carcel, s. m. [Carccl, the inventer], Carcel (sec note 73, 7.) caresse, s.f [It. carezza—L. earus], caress, endeannent. caresser, v.a. \caresse], to caress, fondle, stroke, fawn upon. carré, s. m. [L. quadratus], square. carreau, s.m. [L. quadrum], square, pane. carrière, s.f. [L.* quudraria], race- ground, course, career. carte, s.f. [L. chnrta], paste-board, card, chart, niap. cas, s.ui. [L ca^us], case, event, [pro- nounce kâ ; un kô-z Hraiyje]. cascade, s.f. [It. cnscata~L. cade/é\, cascade, waterfall, cataract. caser, v.a. [case - L. casa], to place, to find a place for, fîx, settle. casser, v.a. [L. qxiassare], to break, crack. casserole, s.f, [casse— O.H.G. chezi], sauce-pan. caste, s.f. [L. castus], caste. catastrophe, s.f. ;Gr. (caTao-rpo'l»)], catastrophe. cause, s.f. IL. causa], cause, case; à cause de, because of. causer, v. a, J cause], to cause, occasion, give. causer, v.n. [L. causaré], to chat, talk. cavalier, l. s.m. [doublet of cheva- lier], knight, horsenian, rider, cavalier, Iroopcr. 2. Adj. fem., ii're, free and easy, haughty, supercilious, hit^rh-minded. cave, s.f. [L. cavus], cellar. ce, cet, ni., cette, f., ces, plu.,dem. adj. 1 1/. ecve hoc, ecci'. iste], this, thèse ; that, tliosc. ce, «leinonst. pron. [L. ecce hcc], he, she, it, they ; c'est, it is, it was. ce qui, ce que, that which, what, which. cécité, s.f. [cœcitate m], blindness. ceindre, v.a. irr. [L. cinfjere], (conju- j;:;irK)n simiiur to that of craindre), to en- close, encoinpass, surround, bind, fence, encircle. ceinture, s.f. [L. cinctura], sash, ffirdle, belt. cela, demonst. pron. [ce-\-la], that. célèbre, adj. [L. celeber], celebrated, famous. célébrer, v.a. [L. celebrare], to praise, extol, siiig, celebrate, record [written céli-br- before e nuite.J céleste, adj. [L. cœltëtis], celestial, heavenly. celui, m, s celle, f.s., ceux, m. plu., celles, f. 1 .11., dem. prons. [L. ecce ille, eice ilta 1, he, him, that, she, her ; they, theni, tho.se. cendre, s.f. [L. cinerem], ashes, enihers. cent, adj. centum], hundred. centaine, s f. [cent], a hundred, about a hundred. centime, s.m. [L. ccntesimus], cen- time, the huiidredth i)art of a franc. cependant, adv. [ce+pendant], in the meantinie, however. cercle, s.m. jL. circulas], circle, ring, orb. cérémonie, s. f. [L. cœreyrumia], ceren\oiiy, courtesy. cerise, s.f. [L. ci-rasus], cherry. certain, e. adj. [Ij. cerf us], certain, sure, i^otiitive, iiiidoubted. certainement, al!iiîence. cesse, s.f. [ces'ier-L. cessare], ceas- ing, inteimi'SJon ; sans cesse, coiistantly. chacun, e, pron. [chaque, un], every- one, ea;! . chaîne, s.f. [L. cate7ia], chain. chaise, s.f. [a doublet of eftaire—h, cathedra], chair, seat. châle, s.m. [Arab. schoetic], to whisper [prouounce ch as sh.] chut! int. [onoynat.], hush ! st ! [pro- nounce ch as «/<]. ciel, s.m., plu. cieux [L, cœlum], heavens, the sky. cil, s. m. [L. cilium], e.\ e-lash [pro- nounce the L] cinq, num. adj. [L quiiiqiœ], five. cinquante, adj. (L. quiaquaginta], fifty. cinquième, s.m. [cinq], fifth part, fiftli ; ail ciwiuiéwe, on the fifth story. circonstances f. [L.circumsiantiai, circumstance, occasion. cirer, v.a. [cire—L. cera], to wax, black (lioots). ciseaux, s.m. plu. [origin unknown], scissors (sitig. nieans ehisel). civiliser, v.a. [civil — L. cioilis], to civilize. clair, e, adj. [L. clanc.s], clear, pure. clarté, s.f. [L. claritatem], light, clear- ness, brightness. classe, s.f. [1j. clamn], class, school lesson, clef, s.f. [L. clavis], key [f al way s sileiit ] 12 cligner, v.a. [T-. cUnare], to bUnk, wink ; cligner de Vœil, to wink. cloître, 8.m. [L. claustrum], cloister. clore, v.a. irr. [L. claiidvre], (uscd only ii\ the followinif foi'ms:— y> clos, tu c/os, il clôt; je, clorai; je clor((is; clos; que je close ; clos, close), to enclose, fence, shut in, finish, condude. close, adj. [past part of clore], closed, tight, shut. cœur, 8.m. [L. cor], heart. COflPre, s.m. [L. cophinun], chest, truMk. coffrer, v. a. {coffre], to put by (in a tnmk); to imprison (fam.) cogner, va. [coi/ner—Ij* euniada], to knock, hit, strikc, coiffer, v.a. [coiffe~h.* cuphia], to put on one'a head, dress the hair ; to over- top, top, surmouut. coiffure, s.f. [caiffe], hcad-dress. coin, 8. in. IL. cuneus], corner, angle, nook. colère, 1. s.f. [L. choiera], passion, anger, wrath, rage, fury; il est en colère, he is angry. 2. adj., angry, passionate, hasty, chol- ofic. collection, s.f. [L. collection], collec- tion, set. collège, s.m. [L. collegium], collège, school. coller, v.a. ar.d v.n. [colle— L. colla], to paste, glue, stick together ; adhère. collet, s.m. [col — L. collum], coUar. colombier, s.m. [L. cohcmbarivm], dove-cot, pigeon-house. colorer, v.a. [L. colorare], to color, to dye. colorier, v.a. [colori — p. p. of O. F. colnrir], to c ilor, put color on, (said of picMirts). combattre, v.a. and v.n. irr. |J,. nna + Fv. battre], (pre*. ind. je amibifts), to fight, c:oinbat, dispute, contust, to war, contend, vie. combler, v.a [L. enwulare], to heap, heap ui), make up, fill iip, crown, com- plète, overwhelm. comédie, s.f. [L. comœdia], comedy, play. comme, l adv. [L. quomodo], as, like. 2. conj., .18, siiu'u. commencement, s.m. [comm^incer], begitining. commencer, v.a. [L. cttw initiare], to begiii, commence. / 174 VOCABtTLART. comment, adv. [cmnmc-^-vienl], bow, in what inanncr, why, wlierefore, what, indeed ; comment cela? how is that? commode, l. adj. [L. commodua], commodious, coiiveinent, comfortable, agreeable, easy. 2. 8.f. bureau, chest of drawers. commun, e, adj. [L. commuîiù], com- mon, U8ual, ordinary, commune, s.f., [commun], commune, parinh. communion, s.f. [L. cummunionem], communion, Hacraraent. compassion, 8.f. [L. compassio : m], compassion, pity. compatriote, s. m. andf. [L, coinjia- trita], compatriofc, fellow-countryman, fellow-countrywoinan. compensation, s.f. [L. compensa- tio7iem], compensation, amenda, répara- tion, satisfaction. complaire, v.n. irr. [L. comphicere] (conjugated like plaire), to hoiior, to please. complaisance, s.f. [cDuipidirci, kind- ness, complaisance, complacuncy. complet, ète, adj. fL. comjdetus], complète, full, total, pexfeet, complicité, s.t. [coiiiplice — L. ann- plice^n], the beinjj an accomplice, coni- plicity. compliment, s.m. [O.F. cnmplir, 'to finish ' J, complimeut, conjfratulations. composer, v.a. [L, componere], to compose, form. comprendre, v.a. irr. [L. comprehcn- de.re\, (for coiiju^'.ition see 2}feudre), to coniïirehend, understand, conçoive, iii- clude, comprise, contain. compris, e, past part, ot comprendre. compte, s.m. [L. co))iputvK], account, reckoning, caleulation, score, esteeni, regard. compter, v.a. and v.n. [L. cornputare], to count, reckon, number, oalculate comte, s.m. [L. coniitem], count. concéder, v.a. [L. concederel, to grant, yield [written concèd — bffire e mute.] concerner, v.n. [L. concemere], to relate or beloiig to, ooiicern, i-egard. concevoir, v.a. [L. cmcipere], to ap- preliend, imagine, understand, perceivo, take, comprehend. conceive ; cela se con- çoit, thatis reiiflily understood. concierge, s.m. 3Lndt.[l..* conservnui], porter, doorkeeper, janitor. concilier, v.a. Irr, [L. conciliare], to reconcile, conciiiate. conclure, N.a. and v.n. [L. evn- cludere], (concluant, conclu, je conclus), to conclude, infer, think, judge. conduire, v. a. irr. [L. conducere], (conduisant, conduit, je conduis, je con- duisis, que je conduise), to conduct, lead, guide, convoy, carry, bring, take, acoom- pany, attend. conduite, s.f. ffem. of p.p. of con- duire], conduct, chan'e, behaviour, man- ner, deportnient, guidance. confection, s.f. [L. confectionem\ ready-madu clothing. confesser, v.a. [L. con/essum], to confess, acknowledge, avow. confiance, s.f. [cnn/iant- confier], confidence, reliance, trust, dependence, assurance. confidence, s.f. [L. confidentiu], con- fiden(re, secrecy, secret, disclosure. trust. confident, s.m. [L. confidentem], con- fident, confidant. confier, \.a. [con-\-fier\, to conflde, intrust, commit to ; se confier, to trust in, place reliance on. confondre, v.a. [L. confundere], to oonfound, confuse, blend, mix, mingle. confus, e, adj. [L. confusu^], mixed, blended, confused, ashamed. congé, s.m. [L. commeatus], leave, liber*^y, permission, holiday. congestion, s.f. [L. ' congestionem], congestion. congestionner, v.a. [congestion], to cause a congestion, congest. connaissance, s.f. [ connaiMant], knowlodge, acquaintance, intercourse, learning, understanding, connaître, v.a. irr. [L. coijnosceré], (co7inais)iant, connu, je connais, je connus, je connaîtrai, que je connaii>se), to know, be acquainted with. connu, e, past part, of connaître. consacrer, v.a. [L. consecrare], to coiisecrate, dévote, hallow, sanotify, sanction. conscience, s.f. [L. conscientia], conscience, perception, consciousness. conseil, s.m. [L. consiHuin], counsel, advice. consentir, v.n. irr. [I,. corisentire], (près. ind. je conxens), to consent, p rree, acquiesce, assent to. conséquence, s.f. [L. conscquentia], conséquence, sequel. VOCARULART. 175 conserver, v.a. [Ti. arnservam], to préserve, kee)>, luaiiitiiiii. COnsid *rer, v.a. [L. consiOerare], to oonsider, "ook at, regard, esteeni, resi)ect, look up to (written df-r before e mute. consolation, a.f. [L. connolationem], consolation, comfort, solace. consoler, v.a. (L. consola/-*'], to con- sole, solace, comfort. consommer, v.a. [L. cotisummare], to consummatc, complète, perfect, finish, accomplish, consume, use. constamment, adv. [constant], with constancy, steadily, perseveringly, con- stantly. constant, e, adj. [L. cmistantem], constant, uiishaken, steadfast, persever- ing, unvarying, steady, laatiiig. consterner, v.a. [L. conxtemeri'], to strike with consternation, astound, amaze, disMiay, dishearten. constituer, v.a. [L. constitucre], to constitute, niake, place, put, raise, seitle. consulter, v.a. [L. consultare], to consnlt, advise with, take advioe of, deliberate, confer. contact, s.m. [L. contaetHs\, contact, touchiii^', touch. contempler, v.a. [conteinitlari], to contemplate, behold, survey, view, gaze on. content, e, adj. [L. contentus], con- tent, satistied, pleased, in good humor. contester, v.a [li. rontcutari], to contest, dispute, coutend, debate. continuer, v.a. and v.n. [L. continu- are], to continue, keep on, go on, lun on, extend. contraindre, v.a. irr. [L. conutHwj- ère], (conjugated like craindre), to con- strain, compel, force, make, drive, neces- sitate, imj)el. contraire, s.m. [L. contrarms], con- trary, opposite ; au contraire, on the contrary. contrarier, va. [L. cimtrar'nis], to contradict, gainsa> , thwart, batHe, oppose. contre, prep. [L. contra], against, contrary to. contrition, s.f. [L. contritionem], contrition. contrôler, v.a. [contrôle — contre -{• rôle], to register, put upon the roUs, to verify, examine, control, elieck, keep in check. convalescent, s.m. [L. convalcscen- tem], State of convalescence; a convales- cent, a person recovering from illness. convenable, adj. [convenir], suit- ai>ie, lil, i)r(ipcr, coiivenient, meet, seemly, becoming, l)efltting, e.\peut to bcd, lay down ; to lie, sleep, lie down to lest ; se coucher, to go to bed, lie down. coude, s.m. [L. cubitus], elbow. coudre, v.a. irr [L. cousuere],(cousantf 176 VOCABULARY. y ï sm- l! vBlll , ■ *!■ ■ -* cotijwt, j# emidn, je emutùt, je coudrai, que je cousfi), to Hcw. couler, \.n. and v.a. [L. colare], to flow, nui, ylide, slip, sink, fall. couleur, a.f. [L. colurem], color. coulisse, H.f. (fein. of roui .s-coiiler], jfroove, Hide-Mceiie ; boliitKl fclio sueiies. coup, s.in. [L. colapltux], blow, shock, -itroke ; pout le coup, noiisenso ! rc/ous- ser à coupn de picrrex, t.ostorie hack ; tout à coup. Buddenlv ; cinip de vent, ^ust of wind ; coiip d' œil, yjlance ; coup d' <'tat, a bold Htroke of Htateinaiinhip; coup d' élo- quence, fiash of oral ory ; coup da bâton, whack [p alwiv.vH imite.] coupable, l. adj. [L. culpabilis], culpabfe, Kuilty, in fault, sÎTiful. 2. s.ra.f. Jîuilty person, cul prit. coupe, s.f. [coup], (;up. couper, v.a. [covfi], to ont, eut off. coupon, s.m. [cmipon], reninant, coupon. cour, 8.f. [l ..* curtù—L. cohors], court, yard. courage, s.m. [L.* coraticmn], cour- age, spirit. courant, l. s. m. [courir], current. course. 2. adj. current. courber v.a. [L. rurvare], to bend, warp, niake crooked, turve : se coifrher, to bend, bow, stoop, bow down. courir, v.n. irr. [L. currerc], (courant, couru, je cours, je courus, je courrai, que je coure), to nui. couronner, v.a. [L. coronare], to crown. cours, s.ni. f L. eu rstis], course, streani, current, runninjjr vent [pronounce: wn kour; un kou-r éttrnel.] course, s.f. [L. cursa], race, running, chase ; tout d'une course, at one run, runniiifï every step of the svay. court, e, adj [Ti. curtus], short, scanty, brief, concise, coussin, 8. in. [L.*c(tia(i/j((mJ,cu8hion. COUSU, e, past. part, [coudre], sewed, stitched. couteau, s.m. [L. cuWllus], knife. coûter, v.n. [L. constare], to cost. couture, s.f. [L*. cnnsutura], sewing'. couvent, s.m. |Ii. conventus', con- vent, monastery, nunnery. couvercle, s.m. [L. cooperctihim], cover, lid. cap. couvert, s.m. [couvrir], table-clotli and coveis, cover (plate, spoon, knife aud fork), place at table rr>''<^>"<^iin''e un coït- vi'r l'jiais; des cou-vêr épais.] couverture, s.f. [couvrir], cover, wrapper, coverlet, counterpane, bed- ulotiies, lilanketin^, >)lanket, quilt. couvrir, v.a. irr. [L. coo^erire], (cmiv- rant, coumrt, je couvre, je couvris, je couvrirai, que je couvre), to cover, en- velop, wraj» up, mutile up. craindre, v.a.irr. [!>. t réméré', {crai;i- nant, craint, je crains, je craignis, je craindrai, que je eravjtui), to fear. crainte, s.f. [ertdnt, p.p. oi craindre], fear, dread, awe, appréhension. cane, s.m. [craniuni], 1. oranium, skull. 2. (colloq.), a forwaixl, self-asserting man. 3. adj. (from 2. above), self-asseriing-, perky. craquement, s.m. [craquer], crack, crackinj,' noise, creaking, creak, squeak. craquer, v.n. [crac — onomat], to crack, to creak. se cravater, v.r. [cravate, from the Crodts, who used to wear it], to put on one's cravat. - crayon, s.m. [craie— L. creta], chalk, pencil. crédit, s.m. (L. creditum], crédit, trust, authority, intiuence ; à crédit, on crédit, on trust [t is never iJionounced.] crédulité, s.f. [L. credulitas], credu- lity. crème, s.f. iL. eremum], cream. crêpe, 1. s.m. [crêper — L. crùpare], crape. 2. s.f., pancake. crépuscule, s.m. [L. crepusculum], crépuscule, twilight, Jawn. crever, v.a. and v.n. [L. erepare], to break, split, cnick, rift, tear, rend ; to burst, to die [writton erèv- beft)re e mute.] cri, s.m. [cncr], cry, scream, screain- inj;:, howling, yeli, chunor, whine. crier, v.n. [L. gulritore], to cry, cry out, shout, scream. crime, s.m. [L. crimen], crime, sin, transe:ression, },aiilt. criminel, le, adj. [L. crinnnalis], crimiiial, guilty. crisper, v.a. |L. crispare], to shrivel, contract, cleiich ; .se crisper, to shrivel, clench, coiitr.act. cristal, s.m. [L. crystallum], crystal ; pi. cristal ware. croil'e, v.a. and v.n. irr. [L. credere], (croyant, cru, je crois, je crus, je croirai. 'M VOCARTTLARY. 177 s un coït- I, l'over, le, Led- it. '•«], (cotiv- )uvriH, je over, en- e \ (eraiih tignis, je ,r. yraitidre], oranium, -asserting osseriing, ;•], crack, squeak. )7nat], to froiii the ], to put a], chalk, ], crédit, \<'n'dit, on iiouiiced.] J, credu- ain. erùpare], usculum], ■jiare], to rend; to e e mute.] I, scream- le. } cry, cry rime, sin, iininalia], ,0 shrivel, o shrivel, , crystal ; credere^ je croiiav. que je rroi>\ to helleve, trust, crédit, thirik. croisée, s.f. [crniaé — croix], window, (•asemciit, sash. croiser, v.n. [croix— \j. crux], toc*ro8.s; lay acro38, or cross-wise ; set ucross. croissant, e, ,adj. [croître], growing, increasiiit,'. croître, v.n. irr. [L. crfsccre], (croïK- K(iy\f, crû, je crn'n, je cn'in, i/uc je croînxc), to i,'r()\v, wax. ;fro\v iij), j^ruw tall. in- creasp, lenytlieii, sprouL, shoot. crosse, s.f. [L.* crossa], crosier(of liis- hops.) crucifix, s.m. [L. vrucijixus], crucifix, cross, cruel, le, adj. [L. crudcllx], onicl, nicr(!iless, pitiless, ruthlesa, hardhearted, hard, inflexible. cruellement, adv. [cmel], cruelly, harliarously, uiimeroifully, mercilessly, pitilessly, ruthlessli'. cueillette, s.f. [cueillir], gathering, crop, collection. cueillir, v.a. irr. [L. collefrere], (cueil- lant, cueilli, je cueille, je cueillerai), to cull, pick, pluck, gather, take up. cuiller or cuillère, s.f. [L. coch- leare], spoon. cuillerée, s.f. [cuiller], spoonful. cuisine, s.f. [!-. coquina], kitchen, cookery ; faire la cuiitinc, to cook. cuisinier, s.m., -ière. fem. [cuidnc], cook. culotte, s.f. [cul— h. eiilua], small clothoa, breechcs, knickerbockei-s, cultiver, v.a. [L. cultui\ tocultivate, improve. curievix, se, adj. [L. curiosus], curi- ous, inquisitive. curiosité, 8.f. [L. curiositatem], curi- osity. D. daigner, v.n. [L. dù/narl], to dtign, condescend, vouchsafe. dame, s.f. [L. domina], lady, married lady. dame! int. [L. domine], well 1 for- sooth ! dangereux, se, adj. [danger— Jj. dnminiarium], dangorous. danois, e, adj. \ Dune (mark)], Dan- ish; H.m., akind of houiid, with short b.iir, usnaliy whitc, mottled with libu-k ; a beagle, harriir. dans, prep. [L. de intus], in, out of, Xrom. danser, v.n. daiice. [O. H. O. dansoti], to date, H.t. [li. data, plu. «eut. of 'rfa- tux'l date. davantage, adv, [de, avantage], more, longer. de, prep. [L. de], of, froni, by, with. dé, s.m. [L. (littinn, ' what is thrown on the table 'I, die, tbimble. déballage, s.m. {ih'bnller], unpack- ing (said of pedliirs' gtiods.) déballer, v.a, [dé-^balU], to unpack, unfold. débandade, s.f. [débander— d(\ ban- de], confusion ; à la di'bandade, in confu- sion, helter-skclter (née note 24, 19.) débarbouiller, v.a. [d(^-\-barbouiller — barbe], to (Uiin, inake clean, wash the face; se débarbouiller, to wash one's face. se débarasser, v.r. [d>ibarraH—d^, liarrc], to disentiingie, extricate one's self from, ri(i one's self of, get clear. débattre, va. [dé+battrc], (je débats), to ^/ (^ /a m m. à. àl ■i 3^ w Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. MS80 (716) 872-4503 El .^ M--> C/j €i » 178 VOCABULARY. n'<'\[ découragement, s.ni. [dé, couarg»], diHcourat^eiiient, deapondency. décrépit, e, aneath. 8. s.m. the lower part, the under side. dessus, s.m. \de-\-sus or sur], top, the uppcr part ; au dessus de, over, above. destin, s.m. Idextitier L. destinare], destiny, doom, fatc, career. destinée, s.f. [destiner], fate, destiny, doom, career. détail, s. m. [détailler— dé'-{-taiUer], détail, parîicuhir, circumstance. détendre, v.a. \dé+tendre], to un- bend, slacken, relax, loosen. déterminé, e, part, [déterminer— L. détermina re], determined, decidcd, fixed, determinate, definite. détourner, v.a. [dé + tourner] ta tarn away, turii asifle, turn o<". lead otï. dette, s.f. [L. debituin], debt, obliga- tion. deuil, s.m. [doiiloir—là. dolore], mourn- ing, grief, sorrow. deux, adj. [L. duo], two. devant, l. prep. [de.nvant], before, in front of. 2. adv. before, ahcad. dévaster, v.a. [L. de vastar e], to de- vastate, lay waste, 8i)oil, dcstroy. développei', v.a. [origin unknown], to open, unwrap, unfold, develop, ex- paiid. devenir, v.n. irr. [L. devenire], (^on- jugatelike venir), to become, grow. devenu, past. part, of devenir. dévider, v.a. [dé, OTtffl], to wind(into skeins.) 180 VOCABULARY. |;"; |-v: ! m deviner, v.a. [l+vouer], to dévote, dedicate. diable, s.m. [L. diabolun], devil. diadème, s.m. [L. diadema], diadem. dictée, 8.*. {dicter— L. dictare], act of dictatiii;,^ dictation. Dieu, s.f. [L. dem], («(xl; mon Dieu! jfoodiicss ! différence, s.f. [L. differentia], odds, différence, diversity, contrast. différent, e, adj. [dfférer], différent, dissiniilar, varions, divers, opposite, con- trary. différer, v.n. fL. differrv], to lie dif- férent from, differ from [dijf'èr- before e mute.] difficile, adj. [L. difficilis], diffleult, bard. difficilement, adv. [difficile], with ditHiulty, witb niuch iwJo, not easily. di^ne, adj. [L. digntis], deservinp, worthy, di^ïiiificd. digrnité, s.f. [L. di'jnitatem], dignity, stateTiness. diligent, e, adj. [L. diligente}»], dili- gent, quick, assiduous. dimanche, e.m. [L. die» doininiea], Suiuiay. diminutif, s.m. [L. diminutious], diminul.ive, falling inflection. dîner, 1, v.n. [di, L. cœnare], to dine ; 2 .s.m. dinner. Diogène, Diogenes, the Grecian phil- osopher. dire, v.a.irr. [L. dicere], (disant, dit, je din, je dis, je dirai, que je di-w), to tell, say, State; c'est-à-dire, that is to say ; se dire, to call oiie's self, style oiie's self, say to one's self. directement, adv. [(lirect—L. direct- us], direcMy, straight-forwanlly. se dlrigfPr. v.r. [L. dirigere], to direct onc's stcps, go towards, makc for. discrètement, adv, [disaret—L. dis- cri' fi(s], discreetly, cautiously, waiily, prudently. discussion, |s.f. \\j. discussionem], disc;;Hsi7>fH»arr], to ex- empt, dispense with, dispense, render uiinecessury. disposé, e, past part, [disposer], dis- posed, iiicliiied, reiidy, pre|)aicd. disposer, v.a. \dis \ po^<'r\, to dispose, order, lay out, prei>are, muke ready, in- cline. disposition, s.f. [L. dispositionem], disjjosition, arrangement, provision, dis- ])osal. dissimuler, v.a. [L. dissimitlare], to dissemble, conceal, hide. foign, take no notice of, prétend not to do somethiiig. dissipation, s.f. [!>. dissipatioitem], dissipation, wastitig, waste. distinction, s.f. [L. distinetionem], distinction, division, différence. distinguer, v.a. [L. disfinguere], to discern, distinguish, discriminate. distraire, v.a. irr. [L. distrahere], {dintrogant, di.strait, je distrais [un past def.J je distrairai, que je distraie), to SPiiaratf, di\er( from, rlistract, divert, entertain, turn froyi ; se distraire, to di- vert one's attention, divert one's self, amuse one's self. distrait, e, adj. [distraire], absent- minded, absorbed, inatteiUive, heedless, wandering. dites, 2nd plu. près. ind. and imper- ativeof (//■/•«. divers, e, adj. fL. diversvs], diverse, varions, différent, divers, suiulry. divin, e, adj. [L. cftwinus], divine, god- like, heavenly. divination, s.f. [L. divinationem], divination. divinement, adv. [divin], divinely, heaven y. divinité, s.f. [L. divinitatcm], divin- ity, (leity. dix, adj. nuni. [L. deccm], ten. dizaine, s.f. [di.i], ten, alx.ut ten. docteur, s.m. |li. doetorem], doefor. dogtie, s.iu. [Kng. d(!>], miisliff, bouse- dog; T)iill-dog. doigt, s.m. IL. digitus], tiiiger. VOCABULARY. 181 domaine, s m. [L. dnininium], do- main, estate, ))f)S8e8Hioii, property, resrion- doYnestlque, •ervant. s.ra. [L. domestinis], danmatcum], dommage, s.in. [L* damaK-e, itijur.v, pity. don, s.in. (i . domim], jfift, donation, présent, eiidownient. donc. conj. [L. de iDujuai»], therefore, ac-corrliii^Jy, then, conscfiueiitly ; entrez donc, pray conie in. donner, v.a. [L. donare], to fnve. dont, pron. fL. de unde], whose, of which, of whom, for whoin. dorer, v.a, [Jj. deaurare], to jfild, jfild over. dormir, v.n. irr. [L. dormire], {dor- mant, dontir, je dont), to sleop, be asleep dos, H.ni. [L. dormim], hack (s is silent except in don à d(>8=dé-za-dfi). dossier, s.m. [doK], back [of a chair, carriajfe, etc.; r in always silent.] dot, s.f. [l.. dntem]. marriage portion, dowry, (t is always i)ronounced, even in plu. des dot' cil nrtjent). double, adj. [I.. duplex], double. doubler, v.a. [double], to double. doublure, s.f. [double], lining douce, adj fem. of doux. doucement, adv. [doux], slowly, {fently, softly, tenderly, quietly, calnjly, mildly, nieekly, patieiitly. douceur, s.f. iL. didcorem], swcet- ness, fraj^rance, softness, mildness, kind- ness, prood-natiu'e, nielodinnsness, caliu- noss, smoothncss, iK-acefulness, gentle- ness. douer, v.a. [L. dotare\ to endow, to bestow upon. douleur, s.f. [L. dolorem], pain.ache, Boreness, di.stress, j;rief, sorrow. douloureux, euse, adj. [L. doloros- us], pained, sorrowful, distressed. doute, s. m. [douter], doubt, doubtful- neas. douter, v.n. [dubitare], to doubt, ques- tion ; se douter, to suspect, surmise, mis- trust, fear. doute\lX, se, adj. [douter], doubtful, dubioiis, ambijruous, questional)le. doux, ce, adj. [L. dulcis], sweet, soft, smooth, gentle, niild, peaceful, calm. douze, adj. [L. duodecem], twelve. dragon, '<.m. |L. draconein], drajfon. dramatique, adj. {Gr. fip/uoTiKôç, draïuatio. drap, 9. m. silent. j flot h, sheet [p always se draper, v.r. [drap], to cover one'i self, drt'ss one's self. dresser, v.a. [dret, a. douh\etot droit], to erect, straiithten. rai.se, set up ; se dreg- xer, to stand on end, rise. droit, e, l, adj. fL. directufi], straijfht, rif^dit. 2. 8.m. rijîht, equity, law, authority. 3. afiv. straight, sfraight on, directly; tout droit. droite, s.f. [druit], right hand, right; adroite, to the right, on the right. drôle,!, adj. (Eng. droU], droll, jocose, ludicrous, coniioal, «trange. odd-Iooking ; 2. s.m. rogne, rascal. drôlerie, s.f. [drolc], drollery, du, art. ni. [contraction of de le], of the, froiii the, bj' the, some, any. dû, due, part, [devoir], due, owed. dupe, s.f. [O.F. dube, origin unknown], dupe, gull. dut, past. def. 3rfl sing. of devoir. duquel, pron. [de-\-lrquel], of which. dur, e, adj. [L. durus], hard, tough, harsh, mercilesa, unkind. durant, prep. [durer], during. durer, v.n. [L. durare], to last, wear. SL ébahi, e, adj. [es, bah l], wondering, aghast. S' ébattre, v.r. [es, battre], to sport, take one's plea.sure. ébaucher, v.a. [es, O.F. bauche,' mot- tar'], to make the flrst draught, draw an outline of, sketch, rough-hew, delineate. éblouissement, s.m. [iblouir], daz- zling ; brilliant display. ébouriffe, e, adj. [origin unknown], disordered. indisorder, in a flutter. ébranlement, s.m. [rbra)iler—es+ branler, (Ger. Brand)], sbock, concussion, shaking, perturbation, trouble. s'ébrouer, v.r. [origin unknown], to snort. sneeze. écart, s.m. [écarter], stepaside, digres- sion, error; à iVcar<, scparatc, oiitspread [t is never pronounced; un l'-kar habile.] écarté, e, [écarter], wide apart separated. écarter, v.a. [es, carte\ to set aside, reniove, dispel, widen, scatter. échange, 8.m.|«s, cAaxye], exchange, barter. rs5= i w ■;'i a \ t i 1 ' i ■ y :\ itL 182 VOCABULARY. échanger, v.a. [/chatvje], to exohange, interohariKe. échapper, v.a. and v.n. [L. excapare], to escape, Kct away, avoid. échauffer, v.n. le^-\-Khaujffer], t,o grow warin, ^row angry, fly into a passion, ohafe, fume. écheveau, s.m. [L. scapclluK], skoin. éclairer, v.a. and v n. \eH-^clair], to linht, K'ive light to; illuniinatc, sparklf, «hine, hrighten. éclat, H.ni. [éclater], sliver, spliiifer, brightness, radianoy, glitter, clap, iTiish, noise, lustre, ricliness, niagniflcenoe; rire aux éclats, to burst out laughing [( ia never pronounced.J éclatant, e, adj. [Mater], l)ritfht, sparkiiiig, glittering, brilliant, radiant, da/zlitig. éclater, v.n. [O. H. G. skleizan], to split, -sliver, break in jneces, hurst, craok, olap, shinc, sparklc, glitter, flaah. écolier, s.m. écolière, a.f. [école— }j. schola], school-boy, school-girl, pupil, Bcholar, learner. économie, s.f. [L. œeconomia], econ- omy, thrift, saving. économiser, v.a. léconomie], to eoonoinize. Bave, husband. écorcher, v.a. [L.* cxcorticare], to flay, skiii, gull, fleece. écouler, v.a. [es, couler], to po>ir away, flow by. écourter, v.a. [L. excurtare], to shorten, crop. ourtail. écouter, v.a. [L. auscultare], tolisten, hear. écran, s.m. (Ger. gchrnijen], screen, hand-screen, flre scrcen. écraser, v.a. [o. Scand. cransa], to crush, bruise, o\ erw hein», bear down. s'écrier, v.r. [cg, crier], to cryout, ex- claim. écrire, v.a. irr. IL. scriherp], {'crivant, écrit, j'écris, j'i'criviit,j'i'crirai, iiui' j'/'criv) to wntc, set down. écrit, s.m. \écrin\, writing, written, agreenient, trwttre — coucher par écrit, to sot in writing [t is never pronountied ; un é'kriéUijnnt\. écrit, e, part. [ériré\, writ, written. écritoire, s.f. [scriptoHum], ink-horn, ink-stand. écriture, s.f. [L. scriptura], writing, hand-writing, scripture. écrivit, ^ird sing. paat def. of rcrire. écusson, s.n». [écu—lé. scutum], eicutcheon, shield, coat of arma. éducation, s.f. [L. eduoationem], éducation. s'effacer, v.r. [es, face], to get oblit- erated, wash out, wcar away. effarement, s.m. [effarer], bewilder- ment, distracîiion, dismay. effarer, v.a. [L. efferare], to frighten; s'effarer, to beoonie frightened. effaroucher, v.a. [es, farouche], to flcare away, startle. effet, s.m. [L. effeetuvi], effect, per- formance ; plu. goods, things ; en effet, in reality, indeed; à effet, for show, for eflfect [t is never pronounccarer], to possesa one's soif of, seize, sociire. empêchei", v.a. (L.* inipactare], to op- pose, prevent, hindcr, obstruot, impede. emperler, v.a. [en, iierle], to orna- ment with pearls. empiler, v.a. to pile, stack ; s'empiler, to pile iip, rise up in a pile. empire, 8.m. [li. imperium], empiri'. emplir, v.a. [L. iuiplere], to flll ; s'em- plir, to 1111. employer, v.a. (L. impHcare], to em- ploy, use, liestow, spend. emplumement, s. m. [fin phime], fledglin^' (not found in the dictionaries.) empoigner, v.a. to grasp, seize, lay hold of. emporté, part, [emjiorter], hot, in a pa.ssion. emporter, v.a. {fu, /lorterY to carry away, take away; s'finportcr, to Hy into a ptssion, nui away, gct beyond control. empreindre, v.a. irr. (L. imjnimere], (conjujratit 11 similar to thaï of craindre), to iniiirinl, stanij), inipress. emprisonner, v.a. [em, prison], to impriHdii, confine. emprvmter, v.a. [L. iminromutuare], to l)orrovv. ému, e, past part, [e'mouvoir], nioved, affectcd. en, 1, prep. (L. in], in, into; while, when (with pics, part.), Iike, as; en ChnU tiin, as a Christian. 2. pro. [L. ii'itc], of hiin, of her, of it, of theni, from, l)y him, etc. enchaîner, v.a. [en, chaîne], tochaiu, bind. enchantement, s.m. [enchanter— là, incantarc], encbantinent, doiight. enchanteur, teuae, 1, s. [enchan- ter], enfibantcr, etichantross. 2. adj. l'iichantintr, bf\N itching. enclin, e, fwlj. [L. indinix], indincd, prone, aildicted, disposed. encombrer, v.a. [L. in, cumnlics], to obstriuît, encumbcr, embarniss, load. encore, l, adv. il. hanc horam], yet still, more, even, af,';iin, once more, furtïier moreover besidcs. '-'. conj. even, yet ; mcore que, even thou'^^h. encouragement, s.tn. [eiicourayerl, encouragement, incentive. *■!:;' 3 w 184 VOCABULARY. Il ! ii i I i Si: i -i encotira.grer. v.a. [en, courar/e], to enconrujfe, stiiiitilate ; s'encourager, to encK)mavfe one's self. encre, s.f. [L. encaustum], ink. endetter, v.a. \rn, d4;ttf\. to cause, mil iiito (U'bt, to involve in tlel>t. edolori, e, adj. [en, douleur], i)ftinful, achintr. endormi, e, [pastpart. ot $'endormir], Bleepiiifî, asleep. endormir, v.a. irr. \en+dormir], (conjiifîated liko donnir), to inll or rock to Hleep, to put to slecp ; n'endormir, to fall aHlcep, jfo to sleep, siiliiiiiber. endroit, h. m. \en-\-droit\, place, pas- Ba^^e, point. enfance, s f. [L. infautia], infanoy, ohikihoofl. childishness. enfant, s.m.f. [L. infantem], child. enfantelet, s.m. [enfant], little cliild (referred to in Litfré as an obsolète dimunitive of enfant.) enfantillage, s.m. [enfant], ohild's play, childisbiiess. enfantin, e, adj. [enfant], childish, infantile. enfariner, v.a. [en,farine:],to sprinkle with flour ; x'enfan'ner, to ;jret covered with flour, to powder as with Hour. enfer, s.m. [L. infemum], hell [pro- noiinoe »]. enfeimer, v.a. \cn+fermer], to shnt, shut in, shut up, look up, enclose; contain, coniprehend, comprise. enfin, adv. [en-\-fin], fiiially, at last, after ail, in short, at ail events, in any case. enflammé, e, pa-stpart. [enjlammcr] ; on lire, aflaine, ablaze, ig-nited. enfoncer, v.a. [en, fond], to sink» thnist, drive home. s'enfuir, v.r., irr. [en + fuir], (conju* jugatéd like fuir) to ruii away, take flight, escape, make oflF. engagement, s. m. [enfjager—ent gage], engagement, promise. engouffrer, v.a. [en, riouffrc -Gr. KÔAiToç], to engulf ; s'cngoiifrer, to rush into a narrow passage or bliiid alley (said of the wind.) engotirdi, e, adj. [engourdir], numb, benunibod, tori)id, heavy, dull. engourdir, v.a. [m, gonrdi — L.* «mrdiw], to l)eniunb, make torjiid, make anguid, eiiorvate. engourdissement, 8.m. {enijuur- 1 dir], numbness, torpor, enervation. enhardir, v.a. [en, Tlardi], to em bolden ; n'cnhurdir, to make bold, grow bold. énigme, s.f. [L. œnigimt], enigma, riddle. enivrant, e, adj. [en, ivre], into.\i- cating. Bn^eiïlx\>éQ,sA.[er\jatnber— en, jambe], stride. enlever, v-.-v. [en-\-lervr], to lift, raise, carry, carry ofï, rescue, remove, sweep ofï. ennemi, s.m [L. inimicun], enemy. ennvti, s.m fL. in odin], tediousness, wcarincsH, cxliiiustion, dulness, bother, trouble Ipronounne n nasal.] ennuyer, v.a., irr. [etmui], to tire, weary, be tirosonie, be tedious, tease, annoy, bother. énorme, adj. [L. enoi-mis], enonnous, huge. enrichir, v.a. [en, riche], to enrich, make rich. enHHVaté, e, paat part., [en, xavate 'old \v(irn shoe ], withold.worn-outshoes on the feet. enseigner, v.a. [L. in^ignare], to tcach, iiislniot, show, inform. ensemble, adv. [ï,. in dmul], to- gether, conjointly, at the same time. ensevelir, v.a 'en, L. sepelire], to put in a sbroud, bury. en.sevelissement, s. m. [enKeveli?-], buryiiig, biirial. ensoleillement, s.m. [c7i,.so?«^(7j, sun- shine, brightneas. ensoleiller, v.a. [en, soleil], te light up, shiiie on[iiot in dictionarics; enxuleil- lé is givcn, meaning lighted by the raya of the sun.] ensommeiller, va. en, sommeil], to put to sleep, to make dull [not in dic- tioiiaries.] ensorceler, v.a. [en, sorcier], to be- witch. ensuite, adv. [en+suite], aftenvards, next, thcn. entasser, v.a. [en, tas], to heap, pile, hoard, acoumulate. entendre, v.a. [L. intendere], to hear, undcrstaiid ; entendre dire, à, to hear (any one) say ; s'entendre, to understand one anotber, be familar witli, used to, be skil- ful in, be a jtidge of, agrée with; se faire entendre, to be lieaid entendu, e, adj. [p.p. of entendre] understood, skilled, knowmg. VOCABULARY. 185 H], to eiii bold, Ltrow ], enijfina, '•e], intoxi- en,jaTnbc], ) lift, raise, )ve, sweep !«1, enemy. ediousness, S9, bother, i], to tire, DUS, tease, enoimous, to enrioh, [en, Ha un te n-outslioes '■gnare], to 4mul], to- p time. fpelire], to [ctiKevelii-], soleil], 8un- 1], te lijfht i; l'nxiih'il- ly the raya sommeil], lot in dic- er], to be- ftenvards, leap, pile, ]. to h car, liear (aiiy stand one 0, be skil- ; se faire entendre\ enterrer, v.». [en, terre], to bury, in- ter. S'entêter, v. r. [«7», tite\. to become Btul)born, be infatiiatid with. tnke a stroiijf fancy to, dettrinine obbtinately. entier, ère, adj. [L. integei], ciitire, whole, complète, total. entièrement, adv, [entier], entirely, wholly. entortiller, v. a. [en-VlortHler], to wrap, roU about, wind, coil, twist. entourer, v.a. [en, tvur], to enclose, surround. entraîner, v.a. [en-^t rainer], tocarry away, sweei» ofï, Inirry away, dra;; along, draw, bring, brin;,' on. entre, prep. [L. inter], bctween, ainonj;. entre-baîller, v.a. [entre -\^ bailler], to half-oi)en, open sli{,'htly. s'entre-choquer, v.r. [entre-\-cho- quer], to knock, claMb, beat, dash against one another. entrée, 8.f. [entrer], entry, entrance, enterin>;-, bcKiMiiing. entrefaites, 8. f. plu. [entre \fmtes] interval, lueantime ; nscd only in the ex- pressions aur l'.ex entrefaite», da)U< rex entre/aitis, m tbe meantinie, under thèse circunistances. entreprendre, v.a. irr. [entre +i>rpn- dre], (coiijutjati'd like jyretnlir) to uiider- take, attenipt, takc in hand, take upon one's self. entrer, v.n. [L. intrare], to enter, corne in, fretin, stop in; enter en nn^naiie, to begin house-keeping (conjugated with être). entretenir, v.a. irr. [entre-\-temr], (conjugal cd like tenir), to hold, hold lo- gether, keep up, niaintain, converse with, entertain, entrevoir, v.a. irr. [entre-^niir], (conjnj^ated like voir), to hâve a glinipse of, pecp at ; to disoover a little of, hâve niisgivings, foresee. entr'ouvrir, v.a. irr. [entre-^ouvrir]^ (conjugated like couvrir), to ojMîn a little, to half open. envelopper, v.a. [en, o. F. ivluper], to envelop, wrap up, cover, fold up, enclose. enverrais, cond. Ist sing. of envoyer. envers, prep. [L. invcrsuà], towards, to. envie, s.f. [L. invidid], envy, désire, wish ; acoir envie de, to bave a niind to. environs, s.m. plu, [en, virer—h. virla 'ring'l, environs, vioinity, neighbor- hoo«l. envisager, v.a [en, vimge], to look, «tare in tbe face, eye, face. envoi, M.m. [inviiyer\ sending, thlng sent, parcel, packajre, packet, envoy. envolement, s.m. [cnwler], flight, flyin;raway. s'envoler, v r. [en + voler], to fly away, take wing, be (uirried ofî. envoyer, v.a. irr. [L. iu, vin], tosend, forward, traiisniit. épais, se, adj. [L. »p/««M>i], thick. épancher, v.a. [L.* expandicare] to pour iiut. épanouir, v.a. [L. expandere\, to 'xpand, smootli, brivfhten up. épanouissement, s.m. [^'iKtnouir], b'owing, expansion, unfolding, blooniing. épargne, a.m. [épariiiecieK], spice. épinetix, euse, adj. [éjnne L. ii}iin'. peluche— h.* pilue- dus], to piik, clcari, sift. époqvie, s.f. [Gr. «Vox»;], epoch. épovisée, s.f. [épouser], bride, wife. épouser, v.a. [L. sponsare],to niarry, wed. épousseter, v.a. [es. pousse- h. pul- vis], lo dust, wipe ofl the dust. épouvantable, adj. [l'poiwanttr— L. ixpavcntare], fnj,'blful, dreadful, treniendous. époux, s.ni., feiii. cpouse, \\u spon- ni:«]. busl>and ; plu. nian and wife. s'éprendre, v.r. irr. <+prendre], to become enomoured. épreuve, s.f. é. trouver], trial, proof, test, ordeal, experiment. '>A iTIF- 186 VOOABULARY. liî l! mil M- ( il . I !i: r; ii M I-* -,'1 épris, e, paat part. [Ajrremlre], taken, miiitUMi. éprouver, v a. [é+prouver\, to try, prove, feel, expérience. épuiser, v.a. [é+puiner], to exhaust. équiper, v.a. [*', Qoth.,iikip\, to equlp, fit eut, stock, furniuh. équivoçiue, adi. (L. equivocu^i], equl- vocal, aml)i|,'uou8, doubtful, uncertain. ermite, s.ra. [L. eretnita], liermit. es, est,pre8. ind. 2nd and 3rd. aiug. o( être. escabeau, s.m. [L. scahellum], stool. escalier, a.m. [L.* Hcalarium], atair- caue, Htairs. epcarpolette, s.f. [It. soarpolctta], escorter, v.a. [escorte— It. scorta], to escort. espace, s. m. [L. spatium], space, rooin, place, volume. espèce, 8.f. [L. npecies], species, kind, sort. espérance, s.f. [espérer], hope, oon- fideiioe, expcolation. espérer, v.a. [L. nperaré], to hope, expect, trust [espkr- liefore e mute], espoir, 8.ra. [L*. spereo], hope, expect- ance. esprit, 8.m. [L. apiritux]. spirit, soûl, tninn, intellect, intelligence, wit. esquisser, v.a. [It. schizzo], to sketch, outlltie. essayer, v.a. [exuai -h exag ium], to try, try on, essay, attenipt, essoufflé, e, past part, [es i souffler], breathless, out of breath. essuyer, v.a. [L. eMt"c-care], to wipe off, wlpeaway ; to sustain, bcar, underyo, expérience. estampe, s.f. [It. stampa], print, en- graving, eut, stamp. et, conj. [L. et\, and ; des violettes, et fraiche.1 et enibaMmeK, violets, botn fresh and frajrrant [t is never jjronounced.] établir, v.a. [L. stahUire], to establish, 8Ct, fix, erect, set up, inslitute. étage, s.m. [L.'* staticuvi], story, floor, flight of stairs. était, étaient, étant, see oonjnga- tion of être. étalaere, 9.Ta. [étaler], display, shop- window. étaler, v.a. [Hal—O.ll.G. stal\, to expose for sale, to put in the shop-winduw, to «preafl o»it, diR)>1ay. parade; if étaler, to be displayod, sprca^l out. état, H. ru. I;. Htatus], State; coup d' Etat, bold Htroke of staie policy. été, pa'^t part, of ftre. été, s.m. [L. œstati-ia], sunimer. éteindre, v.a. irr. [L. exHttnguere], (conjugatcd like craindre), to extinguish ; s'éteindre, to be extinguiahed, go out, die away, diminisb, dedine. éteint, e, [part, éteindre], extlnct, dead. étendre, v.a. [L. extendere], tospread, strctiîh, expand, distend, lay out,lengthen, prolong, (Iraw out. éternel, le, adj. [L. œternalis], eternal, everlasting. éternellement, adv. [éternel], eter- nally, forcvor. étinceler.v.n. U'tineelle- I^ scintilla,] to sparkle, Hash, gleam, glitter. étirer, v.a. [>'+ti.ier], to stretch, draw out ; s'étirer, to jitretc'i one's self. étofife, s.f. ((ier. stoff], stulf, cloth. étoile, s.f. |L, Stella], star, star-wheel, réel (in spinning.) étonné, e, adj. [étonner], astonished. étonnement, 8.in.[<'<'>n/wr], astonish- nicnt, aniazcnient, admiration, wonder. étonner, v.a. (L. ex, tonare], to a-stonisii, aniaze, startie ; s't'tunner, to be astonished, aniazed, startled. étouffer, v.a. and v.n. [Gr. tO Htudy. eurent, post def. 3rd plu. of avoir. eut, eût, see coMJmration of avoir. eux, pers. pro. disjuuctive, [L. illog], thcin. s'évanouir, v.r. [L. ex, vanus], to faint, Hwooii. éveillé, e, adj. [iiveiller], awake, alive, Ii\ iiiy, hiisk, Hpriylitly. éveiller, v.a. [L. exrigilare], to waken, rouwe ; r'éveiller, to awake, wake up, get aiiimated. événement, s.in. [It. eoenimento], event, oociirifiice. éventé, e, lulj. [luint], fanned ; ii;\, vexiitiotia. facile, wlj. [L./aciUii], easy. f^ÇOn, n.t. [L./actiinn'iii], maki*, Hhape, faHhiori, wuy, inanner, iiuMle, Hort, kind ; Jaçon de vivre, mode o( lift. fbde, (ulj. [L. vaitidim], iiiHipid, un- savoury, toHteleHH, heavy, (tiill. fadeur, H.t. l/ade], iiiuipidity, Billincss, taHteleHHiicBH, 8illy talk. faible, adj. [L. y{«&t7t<], weak, feeble, faint, helpleH». faiblesse, 8.f. [faible], weakiiess, de- fect, foible. faiblir, v.n. [faible], to become weak, slooken, g\ve way. faillir, v.n, irr. (L. fallere], (/aillant, failli, je faux, je failli», je faudrai), to err, inlss, to fail, be on the point of. faim, 8.(. [L. faine.ii], hunger; avoir faim, to be hungry [m is never pro- nouno«J.] faire, v.a. irr. [L. facere], (fautant, fait, je far», je fin, je ferai, que je fanse), to niakc, do, tell ; se fi ire la barbe, to ehave ; faire honneur aux eni/at/ementg, to ineet one's paynients ; faire un surnu- nié.rariat, to serve for a tinie as a super- numerary ; faire le inénai/e, to do the housework ; faire l'aumône, togivealnis, to jfive to the poor ; faire des crig, to yell, ytlp ; faire dex raisons ù, to reason with, renionstrate with ; il fail froid, the vveath- er is cold ; gue faire ? what is to be donc? fair peur à, to frif,'hteii ; faire la charité to j^ive charitv ; faire la cuisiyte, to cook ; il fait beau, it is Hiie weather ; faire la lecture, to read, >,'ive a rcadin^ç ; se faire tuer, to >cet killed; /aire le ser- vice, to serve as a waiter. fait, s. m. [L.factum], fact, act, deed, case ; être au fait de, to be acquainted with, to be aware of ; toxit à frit, entirely, completoly, quite; si fait, yes, indeed. fait, e, past. part. [L. factus], made, donc, fit, (pialified. fakir, s.m. [Arab. /a(?ia, 'poor'], fakir falloir, V. iuip. irr. [L. fallere], (fallu, il faut, il fallut, il faudra, qu'il faille), inust, should, o)ight; to be uecessary, be obliged, need, want. fallu, past part, ot falloir. fameux, se, adj. (L. famosu^], fa- mous, famed, celebrated, renowned, noto- rious. familiarité, s.f. [L. familiaritatem], faniiliarity. familier, ère, adj. [L. familiaris], familiar, free, intimate, unconstrained. famille, s.f. |r.. familial fwnlly ; en fanill/c, ai hoiiic fané, e, adj. [faner], faded. faner, v.a. |L./cr'7tU7nJ, tospread grass, fade, tarninh. fanfaron, i. adj. fem. fanfaronne, {Sp./aJt/lt»r/<»>i I, lilustering, boasting, bnig- giM^f.Hwawcriiig. 2. H. MiiMterer.boaster, swajfgerer, Itrag- gart, biilly. fantaisie, s.f. [It. fantasia], tiuwy, ima^finutive fancy, odd fancy, fantawtical- ness. fardeau, s.m. [originunknown], bur- den, loa, cnunU'niincc, facui. fil, N.ni. (L. ftluin], thread [pronounce tbc /.) filer, v.a. and v.n. \fil\, \o spin ; to ropp. fUi", he off, (o g<> away in flio ; il faut filer, we rnuHt be olT. fille, H.f. [h.filia], girl, (lantfbter. fillette, s.f. \fille], las», yoimg girl. fils, s.m [L. ./î/nwl, Hon. fin, s.f. [L. fini»], end, conolusion, ter- minât ion, issue; A/a./'t«,atlaHt, atlength, in tbc end. fin, e, adj. \lt.finitiu<], fine, thin, déli- cate, Kiiicwd, sty. finir, v.a. and v.n. fl^. ûnire], to uiiish, (•omi)Irt(.'. ind, torminatc. fiole. N.f. [L. phiala], vial. fixe, ndj. [L. flxux , fixed, «ttled. Htcady. certain, stationary. fixement, adv. [fixe], «• «dly. fixer, v.a. [fixe], te fix, fa^ten, settlt détermine. flacon, s.m. [L* fiasco], flagon, sniall bottle, vial. flambant, e, adj. \ flamber], hlazintr, flaming, bright, brandnew. flambeau, s. m. \ flambe- L. ftammu- la], flambeau, taper, torcb. flamber, v.n. [flambe], to blaze, fl&me, be intlamed. flanc, s.m. IL. y/ocrwK or O.H.O. flar^• cha], flank, side ; en plein flanc, full in the ribs. flânerie, s.f. [flâner — origin tmknown], lounjfing, saunterin;;, loitering. flatter, v.a. [O.H.G. flaz, ' united '], to flatter. fléau, 8.m. \L.flugellum], flail, sconrge. flèche, s.f. [M.U.Q. flitsch], arrow. flétrir, v.a. [L. flaccere], to wither, dry up, blight, blast, tarnish, blsmish, stain, dishonor. fleur, 8.f. [L. flvrem], flower, bloom, blo'osora ; a fleur de, even with, level w itij. fleuri, e. part [fletwir], flowery, in bloom, covertfl with flowers. fleurir, v.n. IL. florere]. t« flower, blow, bloom, blossom, flourish, prosper. florissant, e, adj. [doublet of ^fU-uri»- tant '], proeperous, flourishiug. ll»0 vot\mii,AHV, ■ t" ■;i JV)lB, «f p.. iHivi, ttmiMirpntllton) . i\ In rrt».«, Mil (onoMior. nll 14» nnop ||>r<» ii<>nin>»> '»! , t1^ _M f (* lUitii' I f\»lli», n.(. î/i»/|, n«m1tii»«B, folly, Iuiiri\v, f\>lU>, (rni. «»f «M». A>lhMUonl i» . t\>t\(l, H.in |l> /«iftiffijil, )u)M<)iu,u;ri*tinn, l\»'iivi, fiivlhcr i»ml . nu Jouil, \\\ (ht> nmln, it(ol*<*^'">* ><><*>• ft' Iti'uri fV>nMro. v.ft (1,. /t*M(*<^*'I. to moK. ilowM, luoli MWKv. iUnhoIvo, lnni«(. A)nt. prw». iiul. ;tnl pin. «>f /(itiv RmUaIuo, «.f. I !i. •/»»!/. I Mil), (ouiitrtlii, •prlnu:, fonf. roJH'(>, n.f. |l.."/orMii), utrpiitfih, lulKlit, (i>nv, i»r ; A /i)rn'<\inont, luU-. |/'<>fv/|. fon'lhly. l»y foo'o. >>MU(tiils(vi'ly, m»»«OH<«iinly. (v>iv»>«\rroi»k (.1)1*011^:11. ftïr^t, «.f. |l..*/.»iy*f.i|, fon>Hl, foroNt, iMut. wotxi laïul l^ la lu'vor j»r<>nomuHMl,) formo, :t. |I.. /onmil, fonn, i«lm|>o, foniu^r, v.a, (II. /orm4irv], to fonn, frnino, fiwhii :i. lunko. formixlivllt». n.\\\. \/onnuli< l,. for- •NW41], f nuiiUry, Iv^okii of fonuN. fort, t», 1. «<<). |I. fortiji], «tnmir, fUnit., p>>\vi>rful, \\vn\. t. o.m. sti\M(m>ï1\ . vory, vt»ry iimoh, hl^ltly, pxtn>- misly, «tn^njrly. tortoiuont. h^v. l/'orf), «l.ronK'ly, diH'i^ly. ilpop. h;vni fortuno, s>.f. (l.. /t'rMmd). fortuno, oh.-^>u\>. ri!»k. h.-umni, wpftlth. ft)rt.\int^. o, «*lj. lU/orfuiki/Hj.], (oi-tn- nHt<». I110K.V. hîippy. f\>sâe, 8.f II*. /«>*«»], hole, plt, grave. fbssette, «.(. (L. /o*jw], llitle hoU>, ditnplo. fou. fbl. folle, 1. mij. (L.*/W/w(l, uuxl, (ix^Ush, wihi, lns*i\e, froMœome, pljv.v(ul, exo««8>>ol.v (oiui. %. 8. inàdiuan, madwoman, m*doap. fourneau, •■m. [L../WfMl/w], ftavt. fburnlr. v.a. [O.H.O. fhunjan, 'pro- oore '1, to ^.l^lish, pro>ido, supply, «took. roui't'M.»rni-. V f» r%nr Ut I lunniiiuo, nilili\ r«)(irr>>, P, part \/ourri't\, fiiirwl. fiMiit'or, V.*. iO.I''. rticrfl, 1(1 put, (linint (oyor, H tM.ll,. ^»••ll)l|, II)»» nml.r.lii'atH), liiardiNlotio. rnt,u°ilo, iinlliful ; «>r('. flMUU'hojlionl., lulv. I frawl friuikly, fooil) , iiponly, pliiiiily, Hliu'oroly. fVivppor, V a. |H(Miinl ftm;<;i(i|, I.1» H(ilk(>; «/« tv/fifo» /»■(»/>;"*, Hiaiiipoil > ('Ivi'(. ft'Ht.t>rtn>l. \o, imIJ. \\t.,ftat^rnuM],trti liTiiivl, lii-t>llioiiy. n-ayour. «.f. IL. lriijor«>in\, tiight, tor- ror, ilriMnl, four. fV«'M\uointnonl. adv. [ Ji-i'qiunU—li. /nujU''iit<ipui>««r], brulaingf* rxiiiipliny:, cloahing, nisUing. im m VOCAMIfl.AUY !tl ).iirnr. 0(1. o put, ln'i\»lh, », f rpnh- I, otml, niin UiP rnuo (a rro»». »n> pon, "In friinUly, m;"»1. '■",' Rliitupod 7m«l, (ra- Itfht., Uir- li/^lf - Ij. frirty. I ,. yrc .F. /W))** Kln un- • frictio- «], tryingr, frivoloiM, old, cold- Minoed.] old. oldly. , brutoinu;* n*olH»nr. • Il |f, h uni'] l.i l.iiiinc, Hlilkn, ilimli i'IiimIi wltli, nim|i|i', oi iiiii|i|«>, oITiMil, lMir(. CroiM'»»!'. V fi |l, /^(l»)^•l«|, 1,11 ( otiliiMit., Unit, wiIiiIiIp |>' liofuio it iiiid o] IVoUti, M III I I, linulrm], (i)rplli'iwl, liniw, fiino, fidiil ft'iml.on. M III \ froni], |iiMÎliiiiiil.. ritiiiidii (/i 1 1 iiiiiniiliii iirnittiii'Ml maloiioi>tip\, nml. litiKof "DU, i'l<<. flMilt, «111. |l,. fiiii-hiH], friill. U liiit»ivtl., (orri'f. mit., siMin-h mit. |wril.t,on fiinit.t,- iir fiiri'l,- hi'fi'ro << mii(i'|. furtoiifUMnnnt. n«lv. l/iirifiix], furi "iiiHly, priidtKioiiHly. lurl. futur u»\, futur»'. O. (ÇilWiior, v.o. fO.II.n. irHilanjaii, 'lu l>iM 1. 1«) ^fiilii, iiiiikc, nirii, m-t, wiii. jjfal, H, adj. (O. ll.U. iinfii], nny, rnorry, livi'ly, ninllifiil, o1. S'atnln, «.m. [ori^in unknown], boy. , urcîhln, 8treet-boy gant, •.m. (Swed. wante], fflove [t ia ncver pronounoed.) tfnii^tw. v.a. f'/'f/"|. Ifi «'"V" , (•'• //«" fflr, t(> |iiit. irn'rt iflovcM. dfariilit h, V II |//i>i(/ii< o.K (» viron, ' lu cfiiitldii '), l'i n\inrMil<^i\ wiirritrit., vdiii'li fdr. (f(l.l"f/oH, H m. l'iriKiii iinkndVMi), lioy. Iiiii lii'Idr (;arcU\ M.f. l'inrilfr], kfi-iilni;, «l^fi'iic»', wiiIrliliiK, v^iiard, dimlddy, ''liii.r«<'; jnru- iho i/tii iir, Id initid, tiiki' cari'. (((i-l n wiiy, iiiaki- wiiy, Ink'' car»', look ont.. garonilO, H f. iinrrr], wiinii. B« garof, v,r. |0. n.(i. »»i//r'»/i|, Ui kci'p diil, of llm way, (fi'l fiiit df lln' way. gariil. o, I. part., ('/a/ /i' |, uiMMlMliid, fiiiniilH'fl, IrlmiiH'd. ?. K.iii., a Id'lifiriif, fiirnlHhfd rdom. garnir, v.a. (A. s. 7"«r/;»////|, tofuminh, Niip|ily, providc, «tnck, 'irniiirifiit, gA.t.«taii. M.l" (\I H (i irily.tr/\, iiihf. KA.t,nr, va. (f,. vdK.tiir], t,u\n- jfatcd Mirnilarly t.') crairiilri;), !/> wlimc, nioan. g<»Ior, v.n. !ind v.a. \h fff.lare], t/* ffci'/c ['iH liffori' « niiitc.J gômir, v.n. (L, imn^rt'], lu ^roan, nioan, Hi^b. gondarino, h m. [//<•«>* iraruu], rnan- at.-anim, (ft-iidarme, ';dii«t.abte, policcnian, tfiiurd. gfine, H.f. inont.raction df githfnne' — lli^>ri-w ifi'hi II nmn, 'vatb'yof Hinnorn'], ra<;k, Idrt.iire, idriHt.raint, inconvinience, aniidumco, f.r'iiihle, t-inbarraHHnieni, p*- ouniury hia],geo- graphy. germer, v.n. jL germinare], to shoot, S|./ing up, spront, hud. gésir, v.n. fL. jacere], to lie (jiébnr is uaed only in tiie imp. gisais, etc., and the foUowing: — près, ind., ilgit, nous ginona, vous gisez, ils gisent; près, part., (/isojit.) geste, s.m. [L. gestus], gesture, action, movenient, sign. gesticuler, v.n. [L. gesficulari], to gesticulai e. gigoter, vn. [(jifiot], to kick, move the legs. gîte, s m. Ifjésir], home, lodging-place, lodging, qnarters. glace, s.f. ]L. glacies], ice, glass, look- ing-glass. glacé, e, past part, [filncrr—glace^ frozen, frosted, iced, icy, chilling, cold, icy coUL glacial, e, adj. [L. glaciaiis], frozen, glacial, icy, frigid. glisser, va. and v.n. [Ger. glltschen], to slip, slido, glanée, dip in ; se glisser, to slip, slide, creep, steal in. godet, s.m. [L, gtittus], cnp (without stem or handle; t isnever pronounced.) gonfler, v.a. |L. conjlare], to swell, puff up, intlate. Çosier, s.m. [origin unknown], throat [r 18 never pronounced. | gourmand, e, 1. adj. [orijfiri uncer- tainl, ffreedy, gluttonous. 2. glutton, good eater. goût, s.m. [L, liking, style. gufitus], taste, savor, goûter, v.a. and v.n. [i/otU], to taste, grabat, s.m. [L. ///•.((< h.s], pallet, cet [t is never })ronounced.] grâce, s.f. [Ij. iifiitia], grâce, favor, pardon, nurey, thanks ; de grâce! for mercy's sako ! pray ! I pray you ! gracieusement, adv. [qracieux], graciousiy, kindly, graoefully. gracieux, se, adj. [L. gratios-ns], Kraoefui, i)leasant, courteou^, gracious, kind, obliging. Gracque, Gracchus, (the name of the two celcbrated Roman reformei*s, the sons of Cornelia.) grain, s.m. J^-^ronum], grain. gratne, s.f. |L.- grana], seed. grand, e, adj. |L. gramlis], great, large, high, grand, main. grandir, v.n. [L. gntniire], to grow, grow up, grow tall. grand-père, s. m. [grand + père], grandfather, grandsire. grand'peur, s.f. \[/ra7id(e) peur], great fear, fright. gras, Pe, adj. [h. grassvs], fat, plump. gratuit, e, adj. [L. gratuitus], gra- tuUous, free, without salary. gl'ave, adj. |L. gravis], heavy, grave, serious, solemn, sedate. gravement, adv. [grave], gravely. graver, v.a. [Du. graren], to engrave, grave, impress, imprint. graveur, s.m. [graver], engraver. gravité, s.f [L. gravitatem], gravity, seriousness, sedateness, importance. gré, s.m. [L. gratuin], will, wish, lik- ing, pleasure, mind ; savoir gré, to be obliged to, feel grateful towards. Çrêle, s.f. [grésil—gres -0,11.0. griez], hail, hail-storm. grelotter, v.n. igrelot—O. F. grêle, * trumpet '], to quake, shiver. grenier, s.m. [h. granarittm.], gran- ary, loft, garret [r is never pronounced.] grifiFon, s.m. fem. griffonne, [L. gry- phus], griffon, poodle (see note, 9. 9.) grimoire, s.m. [O.F. tatter. gruère, adv. [O.H.G. weigard], but little, not much, not very, not long, hard- ly, scarcely, vtry few. guéridon, s m. [origiu uncertain], guéridon, round table, low table. guérir, v.a. [Goth. warjan], to heal, cure. guerre, s.f. [O.H.G. u'errà], war. guide, s.m. [origin uncertain], guide, guide book. guillocher, v.a. [Guillot the invt.ii- torj, to engine-turn (ornanient withinter- twiniiig bands or strings.) habile, adj. [L. hahilisl, able, clever, skil'ul, capable. habiller, v.a. [habile], to dress, olothe , ë'IiabiUer, to dress one's self. habit, s.iu. [L. habitus], garnient, dress, ajiparel, garb, coat, dress-ooat [t is never pronounced.] habitation, s.f. [L. habitationem], habituticu, résidence, abode. habiter, v.a. and v.n. |L. habitare], to inlialiit, dwell in, live in, réside in. habitude, 8.f. [L. habitmUi], habit, custom. habituel, le, adj. [L. halntnalis], habituai, customary, usual, s'habituer, v.r. [L. habituare], to ac- custom or inure one's self ; je m'y habitu- rai, I shall get used to it. haillon, s.m. [O.U.G. hadil], rag. haleine, s.f. haletier — L. anhelare], breath, wind. halluciner, v.a. [L. hallunnan'], to deluile. hallucination, s.f. [L. hatluwmtiun- «7/4], faalluciuatiou. hanter, v.a. [L. haMtare], to haunt, fréquent. happer, v.a. [Du. happen'tohW»'], to snap, snap up, catch, lay hold of, hardi, e, iulj. (O.F. Aardir— Ger. hart- jaii], hardy, bold, daring, intrepid. hasard, a.m. [Arab. alsdr ' the dice'], chance, accident, hazard, risk. hâte, 8.f. [Ger. Haut], haste; à la hâte, hastily. se hâiter, v.r. [hutc], to niake haste, hurrv, hurry one's self. hausser, v.a. [L.*altiare], to raise, raise up, lift up ; Juiustier les épaulen, to shrug theshoulders. haut, e, 1. adj. [L. a^il,ahocking, dreiid- ful, fearful. horriblement, abv. [horrible], hor- ribly, liorridly, sbockingly, hideously, friglufuUy. hors, prep. [forg—h. forix], out, be- yond, but, except, save [« is never pro- nouiK'cd.J hospitalité, s.f. (L. hospitalitatem], hospitality. hôte, s.m. [L. hosjdtein], host, land- lord, ;^ Il est. houppe, s.f, [L. apupa], tuft, top- knot, tassel. huer, v.a. and v.n. [hue—onotmitoijoe- tic], to shout after, boot at, hoot. huile, s.f. [L. oleiun], oil. htlit, num. adj. [L. octit], eight, eightli [pronomice ^c w»-f ; ui-t hotnme.a; ui che- vaux ■. h is mute in dix-huit and vitigt- hvif.] humain, e, adj. [L. humanus], hu- man. humanité, s.f. fL. h^nnanitatem], humanity, hinnan nature. humide, adj. [I>. hwni^un], huinid, watery, danip, wet, moist, liquid. humilier, v. a. [L. humlliare], to humble, humiliate, take down, bring dowu. humilité, s.f. [L. hwnilitatam', hu- mility, huinbleness, meekness. hurler, v.n. fL. uluîare\ tohowl.yell. hurlant, e, adj. [près. part, of hurl- er], howling. hypothèque, 8.f. [L. hypotheca—Qr. v'^o^rjxri], mortgage. I. ici, adv. [L. ecce hîe], hère ; cPiei là, froin hère to there, between this and then ; jiisqu' ici, till now, up to this time, hitherto. idéal, s.m. [L. idealis], idéal. idéaliser, v.a. [idéal], to idealizc, make idéal. idée, s.f. [L. idea — Gr. îfie'a], idea, no- tion. idiot, e, 1. adj. [L. idiota — Gr. tfictiTT/s], idiotie, foolish. 2. s. idiot, fool. ignorer, v.a. [L. ignorare], to be * ignorant of, not to know, be unacquiinted with. il, pron. [L. ille], he, it, there ; il y a, there is, there are. illumination, s.f. [L. illuminât ion- em], illumination. illusion, s.f. [L. illunionem', illusion, self-deception, delusion. illustre, adj. i L. UlustriK], iliustrious, eminent. imapfinati, v.e. adj. [L. imajina- tivux], imajrinativc. imagination, s. f. [LAmaginationem], imagination. imaginer, v.a. [L. imainnare], to im- agine ; x'imaginer, to fancy, ima^juie. S'imbiber, v.r. [L imbiberc], to im- bibe, soak, drink in. imiter, v.a. [L. i mi tare], to iuiitate, oopy, mimic. immédiatement, adv. [immédiat— im+médiat — L. inediatus'], innnediately, directly ; immense. immémorial, e, adj. [iin, méinuire], immémorial, Mit of mind. immense, adj. [L. irmneiisvs], im- mense, vast. immobile, adj. [L. immobilis], ini- movable, motionless. immobiliser, v.a. [im-\-7nobili8er], to couvert personal property into realestate ; to render fixed, immovable. Immobilité, s.f. [L. immobilitatem], mmobility, immovability. immodéré, e, adj. [L. immoderatas] iumiodcrate, intemperate. wl.yell. )f hurl- !ca— Gr. (Twrf là, id then ; ia time, idealizc, idea, no- 1, to be * !qu\inted 3 ; il y a. nination- , illusion, lustrious, iina'jina- ationcm], •c], to iin- :iiie. to im- imitate, nnédiat — liately, mtm)iré\, sw^], iin- ilis], im- iliser], to alestate ; ilitatem], uderatux] ▼OCABULART. 195 immortel, le, adj. [L. immortalit], iramortal. immuable, adj. [itn+mtutble], iin- mutable, unaJterable. unchangeable. izapassible. adj. [L. i'npasgihilis], impassive ; stolid. impatiemment, adv. [impatient — L. impatientein], impatiently. eagerly. impatience, 8.f. fL. impatientia], itr- patienœ, restle^sneas, eafferness. impatienter, v.a. [impatient], to make impatient, put eut of patience, pro- voke ; H'impati.enter, to grow impatient. impérieux, se, adj. [L. imi>cnoxufi], impenous, iiau^^hty, supercilioua, doin- ineering, lordly. impoli, e, adj. [L. i7npolitu«\ iiiipolite, unpolite, discourteous, undvil, rude. importance, s.f. {important — un- porter], importance, conséquence, mo- ment, considération. important, e, adj., [importer], im- portant. importer, v.imp. [hàmportare], to matter, be ot conséquence ; n'importe, no matter, never mind. importunité, s.f. [L. %mi>ortmdta- tem], importunity. presumption. imposer, v.a. [i'm-\-po8er], to lay on, impose, enjoin, prescribe, lay, tax, charge, impute, thrust upon, force upon ; s'im- poser, to impose (a duty) upon one's self. impossible, adj. [L. inipoasibîHg], impossible. imprévu, e, adj. [im-\-)>révu], unfore- seen, unexpected, vuithought of, unlook- ed for. impulsion, s.f. [L. impulsùmem], im- pulsion, impulse. Inaccoutumé, e, adj. [in -\- accou- tunK'], unaccustomed, uncustomary, un- wonted, unusual. inapaisé, e, adj. [in+apaiaé], unap- peased. inattendu, e, adj. [in+attendu], un- expected, unforeseen, unhoped for. inavouable, adj. [in-\-avoiiable], not to be aoknowledged. inavoué, e, part. [in+avotu(], uncon- fessed. incertain, e, adj. [in + certain], un- certain, questionable, unsettled, un- steady, inconstant. incident, s.m. [L. iricidentem], inci- dent, oocurence. incliner, v.a. [L. inclinare], to incline, slope, Htoop, bow, bend ; s'incliner, to in cline, bow the head, bOM- lace one's self. instance, s.f. [L. instantia], entreaty, solicitation. instant, s. m. [L. instantem], instant, moment, trice, instinctif, ve, adj. [instinct— L. in- stinct us], instinctive. instruction, s.f. [L. iTtëtructimiem], instruction, éducation, information. instruire, v.a. irr. [L. instruire], {in- struisant instruit, j'instruis, j'instruiais, j'instruirai, que j'instruie), to instruct, teach, infonn, ac(iuaint. intact, e, aerati\ e), to interdict, r>rohibit, forbid. intéresser, v.a. ]L. interesse], to in- terest, concern, intérêt, s. m. [L. interest], interest, concern, share. intérieur, e, l. adj. [L. interiorern], interior, internai. 2. ?nterior, room. intermédiaire, l. s. m. [intermède— L. intermediu^], médium, intennediate agent. 2. adj., intermediate. interminable, adj. [L. intermiu' abilis], interminable, endlesa. s'interposer, v.r. [inter+poser], to in- terpose, corne between. interprète, s. m. [L. interpretem], in- teqireter, expounder. interroger, v.a. [L. interrogare], to mterrogate, question, consult [y retains e hefore a and o.] s'interrompre, v.r. [L. interrump- ère], to interrupt one's self, leave off. intervalle, s.m. [L. intervallum], in- terval. intervenir, v.n. irr. [L. intervenire], (conjugated like venir), to intervene, in- terfère, interpose, interrupt. intime, adj. [L. ijUimus], intimate, inmost. intimider, v.a. [L. in, timidua], to in- timidate. intimité, 8.f. [infime], in timacy, close connection. intonation, 8.f. [L. intonare], intona- tion, inflection of voice. intrépide, adj. [L. intrepidus], in- trepid, dauntless, undaunted, fearless, resolute, bold. intrigant, e, l. adj. [intriguer— L. intricare], intriguing. 2. 8., intriguer. VOCABULARY. 107 intrigue, B.f. [intrijuêrU intrig:uc, dilHculty. Inutile, adj. [L. inutilM], useless, fruitless, profltless, unnecessary, unavail- ing, vain, of no use. inventer, v.a. (L. inventum], to iu- vent, flnd out, contrive, devise. invétéré, e, part. [invttérer—L. in- veterare], inveterate, rooted. invincible, adj. [L. invindhilin], in- vincible, insuperable, unconqucrable, in- sunnountable. Invisible, adj. [L. mm/ftii/.s], invisible. invitation, 8.f. [L. invitatiomin I, in- vitation. invraisemblable, adj. [in+i>rain- ernOlabli], unlikely, improbable. irait, cond. 3rd sinj;. of aUer. ironie, s. f. [L. ironia — Gr. élputfeia], irony. ironique, adj. [Gr. eipwwiKÔç], ironie, ironical. irradier, v.n. [L. irradiare], toirrudi- ate. irrécusable, adj.; [L. irrfeusalnlis], uiiexceptionable, unobjectionable. irrésistible, adj. [L. irrenintibilia], irrésistible. irrégulièrement, adv. [irréguUer— ir+ré<], never, ever. jambe, 8.f. [L. gawha], lej?. japper, v.n. [anomatoijoctic], to yelp. jardinet, s.m. [jardin — Goth. gards], sniall ffarden. jardinière, s.f. l. [jardin], garden- er's wife, garden-woman. 2. flower-staud. jaune, adj. [L. •jalhinvn], yellow. jaunir, v.n. [jaune], to grow yellow, turn villow. Jeter, v.a. \jct—L. jactxig], to throw, cast, flin^î, hurl, throw down, ca«tdown, shoot , send forth ; ne jeter, to throw one'a self, cast one's self, fall on [writtcn jett- before<î mute.] jeu, s.m. [L. jocus], play, sport, fun, ganie. jeune, iuij. [L. juceni*], young, youth- fui. jeunesse, s.f. \ jeune], youth, youth- fui . fL. de tixque], to, even, as far a.><, lill, uiitil, n]> lo, to llie cxteiit of ; j(t,v7«' à ce ene88. maudire, v.a. irr. [L. maledicere], (see conj. in Granmiar), to curse, impre- cate. mauvais, e, adj. [origin unknown], bad, ill, evil, luisehievous. méchant, e, adj. [mcschant, part, of O.F. ineeheoir, ' to bave bad lunk'], bad, old, tattered, wicked, sorr>', ill-natured, mischievous, unkind, ill-disposeci, cross, angry. médecin, 8.m. (L. 7Mdieinus], physi- cian, dootor. méditer, v.a. [L. meditari], to medi- tate, think over, contemplato, plan. mélancolie, s.f. [L. mfilanchoUa], melancholy. mélange, s.m. [mêler — L.* iniseulare — L. * miscere], mixture, mingling, metl- ley. membre, 8.m. [L. m^nbrum], mem- ber, liinb. même, l. adj. [L. metipsissimus], same. 2., adv., even, also, likewise ; tout de même, ail the same. menace, s.f. [L. minaida], menace, threat. menacer, v.u. [menace], to threat, threaten, menace, forbode, portend [writ- ten with ç before a and o.\ ménage, s.m. [L.* mansionatimim], housekeeping ; entrer en ménage, to begiii lioust-keeping. ménagère, s.f. [mt'nage], econoinical housewife ; thrifty, saving woman ; house- keeper, housewife. mener, v.a. [L. mina/re], to carry, conduct, lead, bring, take, lead about (written mèn- before e mute.) mensonge, s.m. [mentir], lie, false- hood, untnith, stay, error, illusion, vaiiity. mensuel, le, adj. [L. mcnsi^], month- ly. mental, e, adj. [L. m,entalis], mental. menteur, se, adj. [mentir], lying, false, deceitful, prevaricatmg. mentir, v.n. irr. [L. mentiri], (près, ind. je meius), to lie, to tell a lie — false- hood — untnith. menton, s. m. [L. mentonem], the chin. menu, e, adj. [L. minuttix], small, slender, spare, thm, iiiconsideraMe. merci, s.m. fL. merees], thanks ! thank you ! J>ieu merci, thank Qod. VOOABULABV. 201 carry, about , rnonth- mental. lyingr, , (près, -false- small, mère, ".t. [L. maUr], nv>t.hrr. mériter, v.u. and v.n. [m-rite—}^ meritum\, to deHerve, merit. merveille, 8.f. [L. mirahiUa], wonder, marvel. merveilleux, se, adj. \menmll(\, wonderfiil, wondrous, marvellous. messe, s.f. (L. missa], iiiatw. messieurs, 8.m. pi. [)iiet<-{-Hiciir»], Keiitlemcn, niossre. (pi. of motutieur.) mesure, 8.f. [L. in«nsura], measiire, dinicrisioii, hound ; outre mesure, ex- cessively, bejoiid inoasure. métamorphose, s.f. [L. metamor- jihosiii], t ransforiiiat ion, métier, s.m. [L. mininteriuin], trade, haiulicraft, busiHfss, culliiiK, craft, pro- fesHion [r is iiev«;r pronounceteriutn\, ministry, admmîstrafion, departnicnt. mi-parti, e, wlj. [mi+i'urti], bi- partite, half, divided into two cqual but différent partH. miracle, «.m. [L.. viiraculum], mir- acle, wonder ; à inirude, miraculoiisly, extremely well, wondrously well. miroir, s.m. [mirer — L. mirari\, mlr- ror, glass, lookinj^-glass. miséraDle, adj. [L. miierabili»], misérable, wretche■ is pronounced.] moi, pers. pron. [mihi], I, me, to me. moineau, s.m. [moitié— \j.* monius ~ Or. ixoiia^], sparrow. moins, 1. adv. [L. minus], Icss ; à moins que, unless. 2. s.m., less, least; au moins, at least, at ail events. mois, s.m. [L. memis] montb [pro- nounce mm; un moi-z entier.] moitié, 8.f. [L. mediatatem.], moiety, half. molle, adj., fcm. of mou. moment, 8.m. [L. m/ymentum], mo- ment ; du moment que, as soon as. momifier, v.a. [momie— Arsib. mut- mia+L. J'acere], to nuinimify, dry up ; se momiâer, to become extremely thin. monacal, e, adj. [ L. monachus ], monacnal, monkish, monastic. mondain, e, l. adj. [L. muruianu^], worldly, mundane. 2. worldling. monde, s.m. [L. mundus\, world, uni- verse, men, people, company. monotone, adj. [ Gr. /uiovôtoi'oç ], monotonous. monseigrneur, s.m. [mAtn-Yseùjneur], my lord. monsieur, s.m. [mon ■\- sieur], sir, gentleman (plu. mensieurs.) monstrueux, se, adj. [L. mmistru- osuxl, monstrous, prodi(?iou8. monter, v.n. and v.a. [L. montem], to ^;o up, corne up, get up, ascend, mount; put up; se monter la tête, to loee one'i head. 4 r^ 203 VOCABULART. [I •! VS\ i ^! m pifli moutrfl, »i.f. \mtmtrtir\ w»f/'h. montrer, v.a. [L. vtoiuttrartu, to •bow ; Kâ mintrrr. to ghow oiie'M self. se moquer, v.r. [oriirin unknownj, to inock, make (ifaiiic of, make fun or, laugh at, Jott, hcoS at. morbide, adj. [h. murhiitus], inorbid. morceau, «.m. [L. morcfllum], iiie<;e, bit,. mordre, v.n. [L. morder«], to blte, nibble. moribond, e. 1. odj. [li. nwrihun- dus], «lying, in a ayinu state. 2. s.person inadyinu'Htatc.adyinfifone. morigréner, v.n. |Ii. morigeyinrij, to Boiiool, Hcold, repriinand [writtenmort,'/(Vn- before e mute.] morne, ad]. [Gotl». mauman], dull, g^loomy, moumful, dejeoted. morose, adj. [L. morosug], morose, sullcii, Hour. mort, 8.f. [L. mortcm], death [t I never pronounced.] mort, e, l. part. [L. murtunn], dead defunct, lifeless. 2 8. dead person, deceased, dead body, cori^se. mortel, le, adj. and a (li. mortnlis], mortal. mortification, s. f. [ Ij. mortiftca- tioneiri !, mortification. mossieu, corruption of monneur, mot, s.f. [r„ muttnin], word, expres- sion, sayinjî [t is never pronounced excejjt before à in mot à mot.\ motiver, v.a. [motif -h. motum], to allège, to assign a.s a motive, to be the cause of, cause, occiujioii. motus, int. [oritfin u?iknown], raum 1 Bik'iioe [« is pronounced.] mou, mol, m., molle, f.. adj. [L. mollin], soft, niellow, slack, feeble, m- aotive. mouchoir, s.m. [nMVA'he—'L.* mue- care], h:^ndkerchief. mouillé, e, TpMt.[ir 'uiller—L.moUis], wet, wat«ry. mouler, v.a. [woule—L. vfwdulus], to cast, mould; to print. mourant, e, ndi. [mourir], dying, ex- pirin», fadiny:. mourir, v.n. irr. [L.moriri],(7nourant, mort, je meurx, je mourus, je mourrai, (jus je meure) to die. moustacbe, 8.f. [Sp. mostacho- Gr. fiucTTa], moustache. moustiera, O.F. for numtier. moûtlftr, M. m. (L. mnna»t/»nutn\, convent, uioiiit-tfry (an iircli;iir wora: the Acadeniy writea it moutifr.) mouvant, e, adj. [uumnoir], moving, aniniated. mouvement, B.ra. (I^. mommentum], movement, motion, inove. moyeu, h. m. [L. inedùmuê], meana, way, manner. Mozart, .Mozart (see note.) muet, te, aflj. [L. mutua], dumb, mute, Hpeeohiess. mur, s.m. [L. munu], woll. mûr, e, adj. [L. inaturus], ripe, ma- ture. mûre, s.f. [fi. morwm], mulberry. murmure, h. m [[,. niurjnur], mur- mur, njurniuring, wbispering. murmurer, v.n. [L. murmurare], to murmur, muttt-r, wbiuper. musique, s.f. [L. inwiica], music, strain of music. mutuel, le, adj. [L. mutuun], mu- tual, reciprocal. mutuellement, adv. [mutuel], mu- tually, reciprocally. mystère, s.m. (L. mysterium], mys- tery. mystérieux, se, a<^lj. [mystère], mys- terlous. mystification, s.f. (L. mystification- em\, hoaxing, hoax, mystification. mythologrie. s-f- [Or. fjLvOoKoyia], raythology. K nager, v.n. [L. navifjarjf], to ewim, fioat, abound [e Is retained before a and o.] naïf, ve, adj. [L. ncitivun], naive, na- tive, artless, ingenuous, unafifected, natur- al, simple, candid. naissance, s.f. [L. noêceyitia], birth, nativity, descent. naître, v.n. irr. [L.* nascere], (nais- sant, né, je nais, je naquis, je naîtrai, que je yiaisne,) to bc born. naïveté, s.f. [naïf], native simpli- city, ingenuousiiess, artlessness. nappe, B.f. IL. muppa], cloth, table- cloth, sheet ; nappe d'eau, sheet of water. nai'quois, e, adj. [narguer— L* narU dis, 'who wrinkles the nose'], cunning, sly. national, e, adj. [nation], national. natte, s.f. [L. mMtta], mat, matting, straw-mat, plait, trees. m TOCABUr^ARY. 303 nature, •./. [L. natura], natur»'. naturel, le, adj. [L. natnratin], t)alur- natvirellement, adv. [naturel], n»- tunJly. né, e, part [naître], born. néanmoins, adv. [niant, mointi], nevertliole»8, however, for ail that. néant, s.tn. [L. ne, entem], nothing, nougbt, DOthiiiKiieHS. nécessaire, adJ. (L. neceamriug], naoessary. négligemment, awîgiri» > «.iii4tiiyi i >i'iyi1il'' '■ 204 VOCABULAKY. m.:. CJ9UVT©, B.f. [L. o^ifira], work, pieco of work (ocvwe in miuho. in l'œuvre de liectho- wn, etc.; and in le ijrand œuore, the philosopht'r's slotie.) offense, H.f. |L. offtmit], offonce, triinHtfrcssion, trospftfw. oflFenser, v.a. (L. offemarc], t.o of- fend, to (five ofïcnoe, (o nnrt. offensif, ve, adj [offeim-r], oflfoiisive. offensive, «.f. offonxivo; prendra l'of- feiuiire, t.o tivke the offensive. officier, s. m. [njtieif—lj. offidutn], offl- cer, Imtlor, stewani. oflRrtr, v.a. irr. [L. offerre], (oonjugated like couvrir) t.o olïer, to propose, to ten- dor, to prescist, to yield, to bid ; s'offrir, to offer, to propose one's self. oiseau, s. m. (L.* aticelhu — L. avis], bird. oiselet, s.m. [dim. cf O.F. oisel], litfcle bird, nestlinjf. oiseux, se, adj. [I.^ otiosns], indolent, idle, irrevelant. oisillon, 8. m. [dim. of O. F. oisel], j'oung bird. ombre, s.f. [L. un^>ra], shade, shad- ow. ' on, pron. |L, homo], one, they, we, you, people, lucn, somebody. ongle, a.in. [L. ungttla], nail. opérer, v.a. [L. oprk [writteii opèr- before e inuto, cxcept in fut. ami oond.] opinion, s.f. [L. opinionem], opinion. opportunité, s f, [L. opportunita- teni], opportuneiicss, seasonabîeness, ex- pediency, propriety. opprimer, v.a. [L. opttriîtwre], to oppress. or, 8.ra. [L. aurum], gold. or, conj. [L. hora], but, now. orag'e, s.m. [L. aura], stonn, tempest. oratexir, s.m. [L oratarem], orator, speaker. orchestre, s. m. [Qr. *opx»?o-Tpa], or- chestra, Imiid. ordinaire. 1. adj. [L. ordinarius], ordinary, connnon, usuil, customary. 2. 8. m. ordinary ; d'ordinaire, usually, ordinarily. ordre, s.m. [L. ordinem], order. oreille, s.f. [r.. auricula], ear, hearing. orgrue, s.m. ; org'ues, s.f. phi. |i„ o* - ?anum], organ ; point d'orgue, pause in he aocompaniment (during whioh the voioe alone ù beanL^ org'uell, H.m. fO.n.O. uryiiol], pridc, arro^anoe. orner, va. fL. omare\, to adorn, orna- nient, dcoorato, graoe, enibfliiah. orphelin, e, ». and adj. [L. orphanxis - Or. ôpi^oi'ov], orphan. orthographe, h. f . [ Gr. ôptfôç + yperire\, open. Heus], paoiflo, joge. ni, page, ad, loaf. ,], palao*. , palate. , pale, wan, \trok], paletot, grow — tnim irel to palpi- pan, s.m. [\i. fiannvjt], flnp, lappet, «kirt; en pan coui>é (soe note 73, 6.) pantoufle, a.f. [It panto/ala], alip- per. papier, a, m. [L. jxipyrtu], paper [r i« novor pronounccd.) papillon, a.ni. [L. papUionem], but- terfly. par, prep. [L. per], hy, through, iu, at ; par desntut, over, above ; de ]>ar, froni, in the name of. parachever, v.a. [pi>r-\-achever], to finish, end, complète, to bring coinpletely to end. parade, s.f. [Sp. parada], parade, sliow, State, pa^ji^ant. paraître, v.n. irr. [L. pan'rc], (con- jugated like coniMitre)to uppcar, heseen, seem, look. parc, 8.U). [L.* parcvH], park, pen, sheep-fold ipionounce park.\ parce que, conj. [par ce (pir], liccause. pardon, s.m. [pardonnrr — L. par doiiare], pardon, for^'iveiie^is. pareil, le, adj. (L.* pari^uliut], like, alikc, equal, nimilar, »uoh. parent, s.m. f. [L. parentmi], rela- tion, relative, kinsniaii, kinswonian ; jilu., I)arent8, relatives, relations, kindred. parer, v.a. | L. j^ararc], toadorn, set oflF, deok, einbellish, (fuard, parry, wiird off ; se parer, to adorn onu's self, dress, dress one's self ont. parfait, e, adj. (p.p. of parfaire- par ■\-/atre], perfi-ct, finishcd, complète. parfaitement, adv. [jjar/ait], per- fectly, c'Oini)letely, exactly. parfois, adv. [par + fois], sonietimei, occasionally, now and then. parfum, «.m. [pdrfuuicr], perfume, odor, scent, fragrance. parfumer, v.a. [par + fumer], to per- fume, sweeten, scent. parier, v.a. [li. pariare], to bet, lay a wager. parisien, ne, s. and adj. [Paris], Parisian. Sarler, v.n. [L.* parabolare], to speak, :. parmi, prep. il. wer inedium], aniong, amongst, amid, ainidst. parole, a.f. [L. parabola], word, speech, language, aaying, sentiments, promise, parole. parquet, 8.m. [dim. of parc], wood floor, flooring [t ia never pronovmoed.] part, 8.f. LL. partem], stwre, part, por- tion, division, intercst ; dé la part de, from, on behalf of [t is never pronounoed. ] partasre, a.m. [vartir], ahare, parti- tion, distribution, division. partager, v.a, []>arta(je], to ahare, divide, parcel, portion, diMtnbute, par- take of [(• is retained bcfore a and o.J particulier, ère, a^stis], plague, pesti- lence, pest, torment. petit, e, 1. adj. [origin unknown], little, small. 2. s., little child, little one. pétrifier, v.n. [L. petra, facere], to petrify. peu, adv. [L. paueus], little, few ; peu à peu, by désirées. peuplé, e, adj. [peupler], peopled, stock éd. Pv> iple, s.m. [L. populus], people, nation, multitude. se peupler, v.r. [petiple], to become peopled. peur, s.f. [L. pavor], fear, fright ; faire peur à quelqu'un, to frighten anyone. peut-être, adj. [peut-être], perhaps. phénomène, 8.m. [Gr. ^ai.v6yi.tvov], phenomenon. photographie, s.f. [phoU)-{-ypâ^«iv], photo^^i'aphy, photograph. physiognom.onie, s.f. [«^uonoyj'w/u.o- via], physiognoin^\ physionomie, i.f. [contr. of physi- ognomonie], physiognomy, countenanoe, aspect, look. piano or piaiio-forte, «.m. [It. piano-\-forte], piano-for*^. picorer, v.n. [pic)rée—Si>. picorea], to go raarauding, plundering. picoter, v. a. [piqwr], to priok, tingle, peck. I ..-, ^ VOCABULAEY. è07 pièce, 8.1. [L.* petium], pièce, bit, aparttnent. pied, s.in. fL. pedem], foot; pied de lampe, lamp-staiid. pierre, s.f. ; l^ petra], stone. pierrot, s.m. [dim. of Pierre, 'Fêter'], house-eparrow. pieux, se, adj. [L.piu8], pious, godly, relijfious, holy. pigreon, 8.ni. [L. pijtionem], pigeon, •love, pigeon-hole. gignon, 8. m. [It. pignone — L. pin)ui\ .^ le end. pile, s.f. [L. pila], pile, heap. piller, v.a. [L. pilare], to pillage, plunder, ransack. pince, s.f. [inncer], pinch ; plait (in (Iress-making) ; pliera, nippers, tongs. pincé, e, adj. [pincer], affected, stift, tight. pinceau, s.m. \jpince], peneil, brush, pincer, v.a. fNeth. j)itsei\\, to pinch (wiitten with ç before a and o). piquer, '.a. {pie, a Celtic word], to prick. stick, spot, patch. piT^ 3tter, v.n. [pirouett'i — origin iinkri>, . ], to pirouette, turn about, whirl, spin round. pistolet, s.m. [Pistole, a town in ItalyJ, pistol [t is never pronounced.] pitié, 8.f. [L. pietatem], pity, compas- sion. place, 8.f. [L. platea], place, post, office. placer, v.a. [place], to plaoe, put, seat, set ; se placer, to place one's self, to obt^ain a situation [written with ç before a and o.] plafond, s.m. [plat, fond], ceiling. plaider, v.a. [plaid -h.^ placitum], to plead, to argue. plaie, s.f. [L. plaga], sore, wound. se plaindre, v.r. irr. [L. plamierel, (oonjugated like craindre) to coiuplain. plaintif, ve, adj. [plaint— plaindre^, plaintive, querulous, coraplaining, dole- ful. plaintivement, adv. [plaintif], plaintively, mournfully, dolefully. plaire, v.n. irr. [L. placere], (plaisant, plu, jf iilaiii, je plus, je plairai, mie je plaise) to please. De agreeable, delight ; se plaire, delight in, take pleasure in, like, love. plaisanter, v.n. [plaisant— plaire], to jest, joke. plaisir, K.m. [O. F. inf. plttùnr — L. placeri'], pleatiure, delight, joy ; faire plainii , to give pleasure. plan, s.m. L. planiis], plane, plan, scheiiie, ground, perspective. plancher, s.m. [planche -L. pUmca], floor. planer, v.n. [L. planare], to hover,, tower. soar. planter, v.a. and v.n. IL. plantare], to plant, set, flx. plat, s.m. [plat], dish [t is never pro- nounced.] plat, e, adj. [Ger. platt], flat, shallow. plateau, s.f. [plat], wooden scale, waiter, tray, tea-tray ; upland, table-land. plein, e, adj. [L. pleaus], full, filled. pleurer, v.n. [L. plorare], to cry, weep, bewail, moum; whiiie. pleurs, s.m. pi. [pleurer], tears. pleuvoir, v. impors. irr. [L. plnere], (pleuvant, plu, il pleut, il phit,il pleuvra, qu' il pleuve) to rain. se plier, v.r. [L. pHcare], to be fold- ed, bent ; to bow, bend, yield. plomb, s.m. [L. plumbv^], lead. pluie, s.f. [[^. pluvia], rain. plume, s.f. [L. pluyna], feather, pen. plumeau, s. m. [plume], feather- brooin, duster. plus, 1 adv. fL. îy^îts],'more, also; de plus en plus, more and more. 2. s.m., more, most. plusieurs, prou, and adj. plu. [L.* plurinrea L. plures], several, many. plutôt, udv. [plus-rtôt], rather, soon- ey [t is never pronounced.] poche, s.f [A.S. pocca], pocket. poêle or poile, s.m. [L. pensile], stove. poésie, s.f. [L. poesis], poetry. poétiqvie, adj. [ L. poetien» — Gr. TrotTjTtKÔçJ, poetical. poids, s.m. [L, pemnnn], weight, burden. poignant, e, adj. [poindre— L. pun- gere], poisriiant, acute, keen. poignée, s.f. [poin;i], handful. poigner, v.a. [poing], to seize (with tbe fist.) poil, s.m. IL. pilus — Or. iriAoç], hair. poing, s.m. [L. pugnu^], flst, thehand closed. point, 1, s.m. [L. punctum], point, dot, full stop, period, ape^k; au j'oint 208 VOCAHULARY. 1 ■ m' iM que, tn the dp>free (hat, ; au dernier point, to thn hijfhoHt dejjree. 2. adv., no, iiot, not. at, ail, none. pointe, B.f. [point,], point; marcher sur lu pointe du pied, to walk on Uptoe. pointu, e, adj. \voint], pointed, sharp, sharp-pointed, r aked. poli, e, adj. [pf^'.'—L. polire], polish- ed, polite, civil -i. --d, brif^ht. I)OliteS8fc», ' .f. lit. politezza], polite- nes8, Kood-breeding. politique, adj. [L. politi(ms — Gi. TToAiTi/fôç], political. poltron, s.m. [O.H.G. bohtar, 'bed'], jinltroon, coward. poltronnerie, s.f. [poltron], pol- troonery, cowardice. pomponner, v.a. [pompon— pompe engin UTikiiown], to deck out, trick out, ornament, decorate, adorn. populaire, adj. [L. po2nilaris], popu- lar, vulgar. porcelaine, s.f. [It. porcelana — L. porca], porcelain, china, china-ware. portant, e, adj. [porler], bearing. cairying ; il est bien portant, he is in good heaJDti, hearty. porte, s.f. [L. porta], gâte, gafeway, door-way, door ; porte à deux battants, folding doors ; mettre qu^Uju^un à la porte, to turn aiiy one out of doors. porté, e, part, [porter], carried, di- rected, inclined, disposed. portée, s.f. [porter], reach, range ; à portée de, within reach of. portefaix, s.m. [i)orte-\-faix], porter. portefeuille, s.m. [porte +fue>Me], portfolio, pocket-book. portemanteau, s.m. [porte+man- teau], portmanteau. porte-musique, s.m [ porte-\-mu8i- que], a nuisic-stand, a Ganterbury. porter, v.a. [L. portare], to carry, wear, bear, induce, persuade. portrait, s.m. [ portraire—L. ptotra- hère], portrait, likeness, picture [pro- nounce portrè ; un por-trè excellent ; des por-trè-z excellents]. poser, v.a. [L. pausare], to place, set, lay down positif, Vfa, adj. [L. positivus], posi- tive, certain, practical. posséder, v.a., [L. pos»idere\, to pos- sess, own, hâve [wntten possède before e mute]. possibilité, B.f. [L. possibilitatem], poasibility. potage, s.m. [pot — L.* pntus], soup. potion, s.f. (L. potiiinem , potion, draught. pouce, s.m. [li. polirem], thumb. poudre, s.f. [L. pulmrem], dust, powder. poupie, s.f. [L. pupa] doll. poupin, e, 1. s. (L. pupa], a person affecteali' sinart in dress ; u dandy. 2. adj., dashing, spruce, smart. pour, prep. [L. pro], for, on account of, in order, to ; potir que, conj. (with subj.) in oïder that, so that. pourpre, l. s.f. [L. purpura], purple. 2. adj., purple. poursuite, s.f. [poursuivre], pursuit, chase, prosecution. poursuivre, v.a. irr. [pour -\- suivre], (conjugated like suivre) to pursue, hunt, chase. pourvu que, conj. [pourvu— pour- voir], providea that (with subj.) poussée, s.f. [pousser', pushing, thrusting, push, impulse, thrust. pousser, v.a. [L. pulsare], to push, shove, urge. poussière, s. f, [pousse — pousser], dust, powder. pouvoir, 1. v.n. irr. [L.* pntere—L. pos.se\, {pouvant, pu, je puis, je pus, je pourrai, que je pu is.se) to beable,c'an, may. 2. s. m., power, sway, îiuthority. pratiquer, v.a. [pratiqice—L. prac- ticus], to practice, exercise. pré, s.m. (L. pratuni], meadow. précaution, s.f, (L. precautionem], précaution, caution. Sirécédent, e, adj. [précéder], pre- ent, preceding, foregoiiig. précéder, v. a. [L. prœcedere'], to précède, lead, go before, go first [wntten precèd- before e mute, except in fut. and cond.] précieux, se, adj. [L. pretiosti^], precious, costly, vahuible. précipiter, v.r. [li. prœcipltare], to precipitate one's self, rush, dash, spring forth, dart, run, précis, e, adj. [L. vrœcisus], précise, distinct, exact, strict, formai, just. précisément, adv. [précis], precisely, exactly, just, just so. précoce, adj. [L. praecocem], pre- cocious. préférence, 8.f. [préférer], préfér- ence. VOCABULARY. 209 I, 80UV. potion. mb. ], duHt, a person &. I account >nj. (with .], purple. I, pursuit, -\- suivre], iue, hunt, •vu— pour- ) pushintï, st. I, to push, — pousser], potere — L. je pus, je |e,oîin,may. •ity. |e— L. prae' low. \autionmi\, t'der], pre- [ce(7c/v|, to Irst [wntten in fut. and pretiosus], \il)Uare\, to lash, spriny: Vs\, preciae, [just. l], preciscly, loc«w], prê- ter], prefer- préférer, v.a. [L. proç/Vwr^], to prê- ter, (•h()ose[written préjèr- beforee mute, except in fat. und cond.] se prélasser, v.a. [prélat— L. prœ- lattu^ to assume an air of affected gravity, dignity or hau^rhliness. prélude, s. m. [préluder— L. prœ- ItMere], prélude. premier, ère, adj. [L. pri7naritui], flrst, foreniost, chief, principal. prendre, v.a. irr. (L. jfrendcre] (me- nant, pris, je prends, je pris, je prendrai, qu£je pranie), to take ; s en prendre à, to blaine, to lay the blâme on. prénom, s m. [L. prœnomen], Christ- ian name, prenomen. préoccupation, s. f. [L, prœoccu- pationein], pre cupation, prepossission. préparer, v. a. [ï,. pncparare], to prépare, fit, provide, niake ready. près, prep. [L. pressim], by, near, nigh, close to ; à j)eu près, pretty near, nearly. préseiiCe, s. f . [L. prœsentia]^ prés- ence, sight, view. présent, s.m. [présenter], présent, présent time ; présent, jfift ; à présent, at présent. présenter, v.a. (L. prœsentare], to présent, otïer, hold out, introduce. presque, adv. [pri>>i-\-que], almost, nearly, ail Init. pressé, e, adj. [jjresscr], in haste, in a hnrry, urj,'ent, eager. pressentir, v. a. irr. [L. prœsentire], (coiijugated like sentir) to hâve a pre- sentinient of. presser, v.a. [L. pre>isare], to pre«s, squeeze, crowd, throng, hasten, hurry. prestige, s.m. [L. pra^stifflum], en- chantmeiit, awe, fascination, magie, siiell. presti!>:e. présumer, v.a. [[.. jncesuuiere], to présume, infer, conjecture. prêt, e, adj. [L.* prœstu^], ready, in rea^^ojcctus], project, scheme, desiun, plan [t is never pro- nounccd.] prolonger, v.a. [L. prolonfjare], to prolong, lengtben, protract, lengthen oi)t, draw out [e is preservefl btfore a and o.] promenade, s.f. [prnmener], walk- ing, walk ; walk, i)roMienade. promener, v.a. [por-i-mener], to take ouL lor a walk, to take, cast, put forth ; se promener, to walk, take a walk, go for a walk [written prwiièn- before e mute.] prononcer, y. a,. [L. protmnciare], to prunounce. ut ter ; se prononcer, to pro- uounce one's self, déclare onew self. e\- TTr" ' - ^ ^ ^ 210 VOCARULARY. ilni 4 VU'. .< i W'I ! : i prcHH one*« sentiments [written with ç bu- fore a and o]. propos, s. m. [fi. propoHitum], dis- course, talk, purpose, resolution, desijçn ; à propos, aeosonably, opportunely, perti- nently ; à j/ropoH de, with respect to. se proposer, v.n. [pro+jwser], to propose one's self, be proposed, pro- pose, purpose, iriterest. proposition, s.f. [L. propositionem], proposition, motion, proposai. propre, adj. [L. j/roprius], own, very, sauie, proper, neat. propriétaire, s.m.f. [L. proprietar- iUH], owner, proprietor, landlord. prosterner, v.a. |L proateniare], to prostrate ; se prosterner, to prostrate one's self, fall down. protecteur, triée, s. and adj. [L. prutectm-ew[, protector, protectress, pat- ron ; procective, protectin^, fostering. protéger, v.a. [L. prote;/ere], to pro- tect, défend [written irrotèr/- bcfore e mute, except in fut. and condi; e la preserved before a and o]. protester, v.a. {L. protestari], to pro- test, vow. prouver, v.a. [L. probare], to prove, show, make good, province, s.f. [L. provinda], pro- vince, coiintry ; les neld, bring in. rapprocher, v.a. [re+approcher], to draw near again, approaoh again, draw together, bring nearer. rare, adj. [L. rarus], rare, unoommon, scarce, thin, scanty. ras, e, adj. [L. ragus], olose-shaved, shom, close, bare, smooth, open, flat raser, v.a. [r«,s], to shave, shave off, graze, touch, skim over; ne raser, to shave over, be shaved. se rasseoir, v.a. irr. [re, asseir], (oon- Jugated like asseoir) to sit down again, be seated again. rassurer, v.a., [re, assurer], streng- then, remove one's fears, tranquilize, re- assure. rattacher, v.a. [re, attacher], to tie again, tie up again, fasten again, conneot, attaoh ; se rattacher, to be tied, fastened ; to fasten upon, be attached to, connected with. ravager, v.a. [ravir], to ravage, lay waste, spoil [retains e before a and o], ravir, v.a. [L. rapere], to carry off, take away, oharra, delight, enrapture. ravissement, s.m. [ravir], transport, raptures. rayé, e, part, [rayer], striped, ruled. rayer, va. [L. radiari], to soratoh, erase, streak, stripe. rayon, «.m. [rais—U radius], ray, beam. ^^ 212 VOCABULART. !i. ' rayonner, v.n. \raymi\, to radiate, Bhinc, beain. re or ré [L. re], prefix denoting répé- tition. réaliser, v.a. [U TeaU&\ to realize. réalité, s.f. [L. i-valiialem\y reality. rebondir, \'.n. \re + 6o7uh>], to re- bound. recevoir, v.a. [L. recipere ', to receive. réchauffer, v.a. [re+fehanfer], to beat :if,'aiii, inake warai again, rtianiniate, reltiiicile. récit, s.m. [réciter — L. recitatr], ré- cital, relation, account, narratioji, sfate- ment [t is never pronounoed.] réclamer, v.a. [L. redarnare], to implore, entreat, reclaim, claini back. récolte, s.f. [L. reeolkcta], harvest, crop. recommencer, v.a. and v. n. [re+ cimimencei], to recommence, begin again [written with ç before a and o.] récompense, 8.f. [récompcniier~r''-\- cor)ipenser~]j. compensare], reward, re- compense, compensation, indenmity. réconcilier, v.a. [L. recondliai-e], to reconcile, conciliate, make friends again. reconforter, va. [ir, eoiifniter—von -\-f(irt], to cbeer up, strengthen, fortify, comfort. reconnaisance, s.f. [reconnaissant], fratitude, thankfulness, récognition, ac- nowledgcment. reconnaître, v.a. irr. [re-\- connaître], (ccjiijugated like connaitre)to recognize, know again, flnd eut. récréer, v.a. [L. recrearé], to recreate, divert, amuse. se récrier, v.r. [re, écrier], to ex- claim, utter an exclamation, cry out. recrudescence, s.f. [L. recrudes- eere], recrudescence, relapse, breakingout again, rettim. recueillir, v.a. irr. [L. recoUit/ere], (conjugated like cueillir) to çiither, get in, reap, collect, pick up, receive. reculer, v.n. and v.a. [rc-{-culcr — L. cnlus], to go back, fall back, draw back, retreat, recoil ; to shove back, push back. redevenir, v.n. irr. [re-\-devenir], (conjugated like venir) to becoïne again. redingote, s.f. [Eng." riding-coat], frock-coat, surtout. redoubler, v.a. [re+dotibler], to re- double, incri-'ase, reiterate. redoutable, adj. [redouter], formid- able. redoviter, v.a. [re-\-doutfr], to dread, fear. redresser, v.a. [re-\-drexi:i'r], to make straight, straighten, set up again, redreas ; se redrexHer, to beconie straight again, stand erect, lift one's self up. réellement, adv, [réel—li. realis], really, in reality. refermer, v.a. [re-\-fvrmer], to shut again, close again ; se re/enner, to shut again, close again. réfléchir, v.n. [L. re/lecterc], to re- flect, think, consider, ponder. réflexion, 8.f. [L. rejiexionem], reflec- tion, thought. refourrer, v.a. fre-f/owrrc/-], tothrust — put — stick in again (collodre — L. reso'- vere], resolved on, deeided, determined, Mttled. 2. adj., resolute, bold, determined. résolument, adv. [résolu], resolutely, boldly. résolution, s.f. [L. resolutionem], resolution, décision, détermination. respect, s.m. [L. rispoctuji], respect, regard, révérence, déférence [pronounce rès-pii ; 1 18 always siletit.] respecter, v.a. [respect], to respect, revere. respirer, v.n. [L. respirare], to breathe, respire, take breath, rest. resplendir, v.n. [L. resplendere], to shine brijîbtlv, be resplendent. responsabilité, s. f. [responsable] responsibility, liability. responsable, [L. responsum], respon- sible. ressemblance, s.f. [r«89emblant], re- semblancc, likeness. ressembler (à), v.n. [re-\-8emhler], to resemble ; se ressembler, to resemble one anotber. ressource, «.f. [r«+#oitrc«], resource, •xpedient. ressouvenir, s.m. [re^Mouv«nir\, n membrance, recollection. se ressouvenir, v.r. irr. fr(!-4-« iwU- [L.* minuM], wiHe, disereet, saffo, well-l)ehaved, (,'0(j]ain, sharp. sécher, v.a. |L. xiccdre , to dry, dry up [written Htch,- before e mute.] seconde, s.f. [L. ttecundua], second. secouer, v.a. [L. succutere], to shake, shake off, jolt, toss. secourir, v.a. irr. [L. mtœurrere] (conjugated like courir,) to succor, assist, relieve, help. secousse, s.f. [L.* mccussa], shock, shake, jolt, start, jerk, blow, concussion. secret, 1. adj., fem. secrète [L. secrettis], secret, private. hidden. 2. s.m., secret, secrecy. séduction, s. f. (L. sefi'jrUouin], sé- duction, seductiveness ; plu. , atii ;iction. séduire, v.a. irr. [L. tahc re], {coi\- jugated like cniuluive) to stdiioe, delude, betîuile. séduisant, e, adj. [sMxUrc], sedue- tive, delusive, bewitcliing, tempting. seigneur, s.m. |L. xenloiem], lord. seigneurial, e, adj. [xeigwur], seig neurial, manorial. sein, S.IU. [L. siivius], breast, bosom. VO(;ABri,AHY. 217 MU u tii'y irrere\ iissist, shock, îussion. te [L. i action. 1, (con- delude, sedue- lord, r], seijf )801U. selon, prcp. [L. mililottipim], urrnrfl iuK to. semtilne, s.f. (L. m'/ttuinind], wrok. semblant, H.m. [iftinhii-ri upixiar- aiiee, ueinhlanco ; faire tieinhlaiit , tu prê- tent I, fci^rri. sembler, v.n. [L. aimulare], to Heem, appear. semelle, 8.f. [orii^n utiknown], 8ole (of HhocH), foot (of stockinKs). semer, va. [L. Mminare], to 80W, BcatttT, spretwl, Hprinkle [wrilteii K>m- be- fore p imite.] sens, 8 m. tl'- xerutUM], 8<;n8e, utidcr- Btaiidiii^r, ju(lK>ii(i<>t, sentiiiiciit, iiieuiiiiig, way Iproiiounoe mn\ un xcii-z actif.] sensation, 8.f. [L. aensationeyn], sen- eation. sentencieux, se, adj. [L. tenteii- tiomiK], Hcntentious. sentier, s.m. [L.* nemitarinm], path, footputh, triiok [*■ is never proiiounced.) sentiment, s. m. [sentir], feelin),', HCiisutioii, Beiilinient, 8en8e, sennihility, opinion. sentimental, e, adj. [Heritimentl, Bontiniental. sentir, v.a. and v.n. irr. fL. Meiifire]. (nentaiit^ neiiti, je tetui) to feel ; xe xentir, to feel, lie Hoiisihle of, be conscioiis of. sept, nuni. adj. [L. Heptein], sevcn, seventh [j) is not pronounoed.] seraient, uon whistler, hisser. 2. adj., whistlintf. signe, s.m. [L. tri7n?tTw], si^n, mark, indication, loken ; faire siyne u, to niake a siirn to, indicate. signer, v.a. [L. xignare], to siirn, sub- scribe. silence, s.m. [L. xilentiuiit\, silence, BtillnesH. silencieusement, adv. [xilendexue], silently silencieux, se, adj. [silence], silent, still, tacitiirn. silhouette, s.f. [Silhouette, the in- ventov's nanie], silhouette, outline. simple, 1. adj. [L. simplex], simple, sinyie. 2. 8.m., simple ; herl . médicinal plant. simpleiuent, adv. simple], simply, only, Holely, merely, sii.gly, plainly. simplesse, s.f. [simple], simplicity, simi)leness. simplicité, s.f. [L. ximpllcitatem], sinijilicily, simpleness, artlesanews, plain- nes.s. simplifier, v.a. [L. nimplifinare], to simjilify. sincère, adj. [L. xiiuserux], sincère, true, oppn-hcarted. sincèrement, adv. [xinc^rc], gin- cercly, tiuly. singulier, ère, [L. diigularùi], amgu- lur, peculiar. miiviMmm âlJ^ VO(JABUr.ARV. ïf:'' «infiriUlAroment, *i1v. {sùutuHrr], «iiHCnlaily, pt-ouliarly, iii a Hiiifriiliu mari- ner, «xUily. sinon, ooitj. lli. ni, non], otherwiae, cIbc, or elHo, excopt, hr\ o. If nof.. — Ar. chaïab, 'rriiik'l, synip. pttuation, B.f. [situer—L, nhui], situ- At.ù'. sito. six, mim. aw; /<• m'n du 7/10 »v.) SObro, ivdj. |I/. sohnus], sobor, ijj)ar- injî, f»4. sonnet, «.m. fit,, sonneto], aonnet [t h n sutTor. souhaiter, v.a. |.s(»,>« f O.F. haUoer — O. ('.(}. /leizan, 'tooall ], to wish, wish for, loiiu: for. soulaffoment, h. m. [soulaijer], re- lief, Ciuso, alleviation, asanaj^annent, aolacc, helï). soulager, v.a. [L. sublrriore], to re- lievt', easc, allay, coinfort [writlon soiUage- before a and <■]. soulever, v.a. [L. subhvare\ to raise, lift, lieave up, tako up, lift up, ex- cite [writt.cn soulèv- bcforo c nnitii]. soulier, s.m. [L.* .tolarium], shoe [ris never proiioiiiiood.] souligner, v.a. [sous, Ivjne], to un- derlino, eniphasizc. soumission, s.f. [L. submissionern], subniission, submissixeness. 8ubje(^tion. soupçonneux, euse, adj. [soupçon — L. susiiieionem], suspieious, nustruslful. souper, 1. v.n. [soitj)ê — Ger. suppe], to bave supper. 2. s. m., supper. sovipir, s.ni. [I.. suspirium], sigh, bi'.'atli.gasp, soupirer, v.n. [L. stispirure], to sigh, gasp. i « VOfîABUIiAKY. 219 SOlircll. '«.m. |I<. miiiercJbvm], B.yn- Lrow, hrow (/ in iiivfr |>ronoiiiii('. sujrremus], su- prême, last. sur, prep. [L. super], 'jpon, on, over. sûr, e, adj [L. securus], sure, certain, safe, secure, SÛremejat, adv. [sur], surely, cer- tain iy, safeîy. surprir, v.n. fL. surgire], to .-Ise, spring up, rise up. sixrjet, s.m. f«ur-|-^], Beam [t is never pronounced.] •J20 vo(;Amii>AKV, ?i , I t ! l'i ■;fî Hurmonter, v.a. [mr^ monter], to Hmii\()niil, ovprt,op. surnaturel, le, adj. \mi.r+natrnrl\, stiprniîitnr»),!. eurnumérariat, h.hî. |kmc, nunu'i- airc], tiint' orie HorveH lus a Hapcriuiiiict- luy 1^ in nevor prttiiouiuH'd. ) surprenant, e, adj. imritr.rndifi], BUrin-isiiijj;. surprendre, v.a. irr. [xnr-\pren(1rc\, (ooMJu^:ivl imI liko prcudre) to Hiuprisc, overtako, ast^iiish, amaze. surprise, «.f. [i^nrprendre], snrpriHo, ani((»>iiioiit. SUl^aut, H.iu. |,s«r I mviY Htart \t is novor pnHKuinoed.] sursauter, v.n, [mnaut], to start surldcnly. surtout, adv. [mr-f «ouf], abovu ail, especially. surveillance, s.f. [mr + veiller], Bupeiintondi'iKT inspection, siiporvision, Knî>rdianship, vi^i lance. survenir, v.n. Irr. [.«(ur-f-iv»i/r|, (con- Jujfat(Hl iike iv/iù") tosupervene, eonieon, uippenune\pe(>terer\, rap, Hlap, tap. taper, v.a. (!/. Q. tappe], to sfrike, hit, Hlap, tap, pat. tapis, H. m. [Fi. tapeK'u earpet, rug. tapisser, v.a. [tapin], to lianjj: with tapcHtry, deck, adorn. tapisserie, s.f, [tapis], tapestry, Imn^f- inys, upliolutery. tapoter, v.a. [taper], to pat, fAj>. tard, adv. [L. tardux], lato. tarder, 1. v.n. [tard], todelay, Initer, be lonn. 2. V. impersonal, to lonx for ; i7 me tarde de le faire, I lonjf lo do it. tartine, a.f. \ tarte orU/m nnknown], slice of l)read willi preser\ es. tas, s.ni. I0.II.C5. taK or OaeL ta«], heap, pile, lot ())ronounce t.d ; un tiUz- fiiuriiie. I teinte, s.f. [teindre — L, ti7ir<-8.] touchant, e, a«lj. [totwher], touoh- ing, affecting, moving, pathetia toucher, v.a. and v.n. [O.II.fl. zw.hon, * to tug 'J, to toiic-h, handh;, fcel, play ; fouiher du jnono, to play the piano ; se toucher, to toucli one anotlier. toujours, adv. [ttnis, jours], always, ever, still. tour, 8. m. [L. tonius], tu m. trick ; rhiirun à son lour, everyone in his turn ; tour à tour, by turns. tourbillon, s.m. [L. twbo], whirl- wind, vortex, t^'idy, whirlpool. tourbillonner, v.n. [tourbillon], to eddy, whirl, wind. touriste, h. m [Kr)g. tourist], touriat. tourmenter, v.a. [tourment— L. tor- m,cntum], to torment, torture, rack, trouble, harasB, annoy. tournant, s.m. [tourner], turn, tum- ing. • tourner, v.a. [L. tomaré], to turn, turn round, wind, revolve. tournexir, s.m. [L. tomatorem] turiier. tovirterelle,B.f. [L. turturella], turtle, turtle-dove. tousser, v.n. [L. tuatire], to oough. tout, 1. adj. ; fem. toute ; plu. m., tous, plu. f. toutes [L. totiix], ail,whole, each, any, every ; tout le inonde, every- body ; tous les jours, every day. '2. adv., wholly, quite, coinpletely, aU; tout à l'heure, just now. 3. 8.ni., whole, ail, everything. trace, H.f. [tracer— L. tractv»], trace, track, foot«tep, print, mark, impression. tragédien, s.m., f. tragédienne, [tragédie— h. tiuyœdia], tragudian. tragique, adj. [L. traijicus], trafic, tragical. train, s.m. [L. tnifiere], pace, rate ; train, suite, attendants; train (railway); «71 train de, busy. trait, s.m. ; traire— L. traheré], arrow, dart, oolt, shaft ; trait, trace ; feature, linéament [t is never proaounced.] traitement, «.m. [trait], treatment, réception, entertainment, Wiage; salary, pay, wagree. fS* 222 VOCABULARY. Il'" m R.1 f- ! traiter, v.a. fL. tractare], to treat, use, behave towards. tra>ncher, v.a. [L. trxmeare], to out, eut off. tranquille, adj. [L. tranouilhis], ((Uiet, calm, still, tranquil, peacefu!, easy Ipronounce the L] tranquillement, adv. [tranquUle], tranquiliî', quietly, peacefully, calmly, sedately [pronounce tne l.] transflgrurer, v.a. [L. transfigurare]* to transflfifure. transformation, s.f. [L. tran^orma- tionem], transformation. transformer, v.a. [L. transformare], t.0 transform. transi, e, part, [transir— L. transiré], chilled, benumbed. transporter, v.a. [L. transportare], to transport, convey, transfer; eni'apture. trappiste, 8.in. [la trappe], trappist. travail, s.m., plu. travaux [L.* trabaculum — L. trabs], labor, work, toil^ travailler, v.n. and v.a. [travail], to labor, work, toil ; to work upon, distress. travers, s.m. [L. travernus], breadth ; à travers, through, across ; à tort et à travers, at random, aimlessly [s ia never pronouncld.l traverser, v.a. [travers], to cross, pass over, travel over, traverse. treillis, s.m. [L.* tralieium], trellis, lattice, lattice-work. treize, num. adj. [L tredicim], thir- t«en, thirteenth'. tremblement, s. m. [trembler], trembling, quaking, trépidation, shaking, shivering. trembler, v. n. [L. tremultis], to tremble, shake, shlver, quake. trempé, e, part, [tremper], soaked, wet. tremper, v.a. [L. temperara, to dip, Boak, steep, drench, wet. trente, uum. adj. [L triginta], thirty, thirteenth. trépasser, v.n. [trépas— It. trapasso], to die, départ this life. trépigner, v.n. 10. F. tripen — Du. trippen, ' to trip '], to staitip. très, adv. [L. trahis], very, most, very mnch. trésor, 8.m. [L. thésaurus], treasure. tressaillir, v. n. [très + saillir], to start, leap, tremble, be startled. tresser, v.a. ]L.* triceiarei, to plait, wtave. trêve, s.f. [Ooth. triggxta], truce. ti*imbaler, v.a. [origin unknown], to trail, drag about. triompher, v.n. [triomphe— L. tri- tt.mphu.s], to triumph. triste, adj. [L. tristis], sorrowful, sad, melanoholy, homesick, gloomy. tristesse, s.f. [triste], sadness, melan- oholy, déjection, drearinesa, dulness. trois, nam. adj. [L. très], three, third. troisième, num. adj. [trois], third. tromper, v.a. [tromie—lt. trombd], to deceive ; se tromper, to make a mis- take, be mistaken. trône, s.m. [L. thronus], throne. trôner, v.a. and v.n. [frdn«J, to sit on a throne, be enthroned. trop, adv. [L.* troppus], too much, too lîijny, too [pronounce trô ; il vn tro-p avant.} trohtiner, v.n. [«rot— L.* tnlutare— L. ire toluxim], to jog on, go on a jog- trot. troUoir, s.m. [trotter], foot-path, side- walk. trou, s.m. [L.* traugum], hole. troubler, v.a. [troiible — L. tîirbula], to trouble, di8turb> niffle, discompose. trouer, v.a. [trou], to bore, pierce, make a hole in, tear, rend, split. trouver, v. a. [L. turbare], to find ont, discover ; se trouver, to find one's self, be, feel. tu, pera. pro. [L. tu], thou, you. tuer, v.a. [L. tuditare], to kill ; se tuer> to kill one's self ; se faire tuer, to get killed. Les Tuileries, s.f. [tuile— h. tegula], The Tuileries (a palace in Paris). tulle, s.f. [Tulle, a city in the départ- ment of Corrèze,] tulle (fine and thin netting.) tunique, s.f. [L. tu7iica], tunic. turbulent, e, adj. [L. turbulentus], turbulent, noisy, rude. U. un, 1. s.m. [L. vnus], one, unit. 2. num. adj., one. 3. art., % an, any. 4. pro,. une. union, s.f. [L. unionem], union, con- oord, agreement. Ui :i VOCABULARY. 12'^ to plait, ruoe. nown], to e — L. tri- iwful, sad, îS8, melan- ilness. iree, third. «1, third. t. tromba], okke a mis- arone. le], to ait on too much, ; il va tro-p » tnlutare— go on a jog- )t-path, side- hole. |L. turbula], jcompose. t)ore, pierce, .lit. ire], to find ;o ftnd one's you. kill; se tuer* tuet; to get ^— L. tegula], ria). . the depart- ne and thin tunic. turbulentus]. I, unit. \, union, con- unique, îwij. [L. tmicu»], only, sole, s ii;,de, unique. unité, 8.f. [L. unitatem], unity. usa^e, s.in. fL.* iiitaficum], oustom, in-aetice, use, usage. user, v.a. [L. im».s], to use, consume, wcar out, use up, spend, waste ; «'iwcr, to \\ear out. usure, 8.f. [L. vsura], usinj;, wear and tear, wear, wearing. utiliser, v.a. [utile— L. titilis], to find use for, turn to aocount, avail one's self of. V. va, from près. ind. and imperative of aller. vacarme, s. m. [Flem. wach * woe to'4- nrin, 'poor'], hubl)ub, tuniult, uproar. vache, s.f. [L. vacca], cow. va-et-vient, s. m. [ta ^et^vienti' j.art of a machine which jfoes and come^ from one point to another when the ma" chine is in motion ; goinif and coming. vagabond, e, s. and adj. [L. vaga- Inaidus], vagabond, vagrant ; vagrant, wandenng. vagabondage, s.m. [vagabond], \ agrancy, wandering, roving. vague, adj. [L. vagua], vague, indefl- iiite, loose, uncertain. vaguement, adv. [vague], vague ly. vaillamment, adv, Ivaillant — va- loir], valiantly, atoutly, valorously, oour- ageously. vaincre, v.a. irr. [L. vincere], [vain- quant, vaincu, je vaincs, je vaincuii, je vaincrai, que je vainque,] to vanquish, conquer, overcbme, outdo, surpass, excel. vaincu, part, [vaincre], vanquished, conquered, beaten. vainement, adv. [vain — L.vamis], valnly, fruitlcssly, to no purpose. vais, from près. ind. of aller. valoir, v.n. irr. [L. valere], (valant, valu, je vaux, je valus, je vatcdrai, que je vaille) to be worth, as good as, equal to ; to yield, bring. vapeur, s.f. [L. vaporem], vapor, steam. vareuse, s.f. [origin unknown], pea- jacket. vase s.m. [L. vas], vas, v essel, urn. vaste, adj. [L. vastus], vast, great, spacious. vaut, 3rd sing. près. ind. of valmr. vécut, 3rd sing. près. def. of vivre. veille, s.f. [h. riiiilia], watch, watch- ing ; eve, vigil, day before. veillée, s.f. veille], siltmg up, night attendaiice. veiller, v.a. and v.n. [L. vigilure], lo watc^h. waUli over ; sit up, wake, lie awakc, (ake care, see, attend, be on the watch. velléité, s.f. [L. i-dle], s'.'ght désire, inclination. velours, s.m. |L.' velvetum], velvet (s is ncvcr prononu(;t>d.] vendre, v.a. and v.n. [L. vcndere], to sell. venir, v.?i.irr. IL. iv/m';v>|. (fonjugated in simple tenscs liki- tenir) to conie, je vienx de la voir, I havo just scon him. Il vint à arriver, he hapi)eno(l lo corne. /aire venir, to send for, call in [venir is conjugated with être.] vent, s.m. [L. ve/itiix]^ wind, gale. venue, s.f. [venir], Corning, arrivai. verdoyant, e, adj. [verd], verdant, green. verger, s.m. [L. veridariuin], or- chard, fruit garden [r is never i)ro- nounced. ] vergogne, s.f. [L. verecimdin], shame. véritable, adj. [vi'rité], true, genuine, pure, real. véritablement. a(l\. [véritable], really, truly, in reality, iiidecd. vérité, s.f. [L. veritatem], truth. vérole, s.f. [L.* variol<(\. pox ; l ci], see hère, hère is, hère are, this is, thèse are. voilà, prep. [vols là], soe there, there is, the e are, that is, there are. vr 1. s.m. [L. vélum], veil, cover, disgui.:e. 2 8.f., 'lail. voiler, ^.«.. fL. vela/ré], to veil, cover, ClOtiA, "sgV .s. voir, v.à,. [L. videre], (vogant, vu, je vois, je vis, je verrai, que je voie) to see. voire, adv. [a doublet of 'vrai' used adverbially — L. vere\, ff)rnierly meant 'truly,' but now is synonymous with mê- me ' even,' with whioh it is usually con- atrued. voisin, s.m. [L. vicinus], neighbor. voisinage, s.m. [voidn], neighbor- hood, vicitiity, proximity. voiture, s.f. [L. veeturd], carriage, conveyance. voix, 8.f. fL. vocem], voioe ; à demi- voix, in a whisper. vol, 1. s.m. [voler], fl.ying, flight. 2. robbery, theft. voler, v.a. [L. volart], to fly. 2. [L.'^ volare], to steal, rob. volet, s.m. [voler], window-shutter [t is never pronounced.] voleter, v.n. [volet], to flatter. voleur, s.m., fem. voleuse, [voler], thief. volontaire, adj. [L. volontariua], ob- stinate, wiliUl. volontiers, adv. [L. vohmtarie], wiU- ingly, readily [r is never pronounced.] sn VOCABULARY. 22.1 volume, «.m. [L. volumml volum». voter, v.ij. [ihX*-l. votum], to vote. ,^^P^°^' ^•*- i".[L.* volereKvoulant voulu, je veux, je voulus, je ixAldrai wi with, consent, want; vojAoir dire ^ light®' "•'• ^'^^' '**'*'• ^•^' Pron)«>t, y. 1. aav. iL. tW], there, thither. 2. pera. pron., by it, by them. for it for them, m it, in thera, ètc: ' ^ yetuc, plu. of œil ; eyes. :t ' !' i \> i H EXERCISES FOR TRANSLATION INTO FRBNCH. Much of the inat«rial for translating thèse sentences will be found in tbe text of Le» Frères Colombe, acoording to the page indioated. I. (1) 1. This is a simple story. 2. They are called the Colombe brothers. 3. They lived in an old convent. 4. The Colombe family was an old one. 5. The boys had gone to collège. 6. On Sundays they went to masB. 7. The womens' dresses were of heavy white silk. 8. They poBsess carriages and horses. 9. On her wedding day she wore a dark silk dress. 10. In winter they go to school. II. (2) 1 . Peasants wear woolen gloves. 2. They shave erery week. 3. Uncle John was a soldier. 4. As for them, they were obliged to work in the fields, 5. What is your opinion of them. 6. Their mothera often speak of them. 7. He went away : she has gone away. 8, The brothers do not speak to one another. 9. He was giveu a salary of 1250 francs. 10. There was not enough work for them.' III. (3) 1. Their little ones remained in the house. 2. His éducation was narrow but correct. 3. She was older than her brother by two years. 4. She took the children away with her. 5. He arose, lighted the fire, and then swept the fioor. 6. I had never noticed it. 7. A boy of six- teen ought to kuow his place. 8. One of the quietest streets of Old Paris is the Quai de Bethune, 9. Who does the house-work. 10. They l^re behiud the times. M î:r .'' I i I II il i...-; 228 EXERCISES. IV. ' (4) 1- His authority was not great enough. 2. It was not so grcat as herfl. 3. He eams 5 francs a day ; which gives him too muoh pocket, money. 4. The morning was long ; the hours that foUowed were still longer. 5. An hour may be tedious ; it cannot be long. 6. He looks like a poet. 7. He bas large blue eyes and long hair. 8. The flower- girl is as prettyas ber flowers. 9. Something happens us every eirening. 10. Control useless expenditure. % : ■ (5) 1* If sbe were to see us ? if we were to see her ? 2. I hear you, do you hear me? 3. Do not speak of it any more to me. 4. He bas been cougbing for a whole bour. 5. Will you take it ? who will take it ? take it. 6. I bave consulted him ; you must take it. 7. What do you think I bave taken ? 8. Has the boy taken what his mother left bim ? 9. She took care of her brother wben he fell ill. 10. She is going to succeed ; she is kind and just. ^VI. (7) 1. That question is now very old. 2. I am looking for a atone. 3. One evening as be was going home be saw a boy kicking a dog. 4. Wben be was ill tbey gave bim milk and beef-tea. (8) 5. The man's cry was louder than the dog's. 6. That man's dog is larger than mine. 7. Those men's dogs are larger than mine. 8. His adventures were more interesting than his brother's. 9. There was a race between thèse two little boys. 10. This dog is suffering ; that oue is whiuing. VIL 1. We must always snccor those who suffer. 2. He who oppresses the poor cannot be bappy. 3. He thought of it and said so to himself. 4. I will not sufFer the poor to be oppressed. (9) 5. He fell on his knees before her. 6. He was ashamed to let his face be seen. 7. Life is often turbulent, but we get used to it. 8. Neither had foreseen the importance that her présence assumed. (10) 9. Tbey laughed aod winked afc one auother. 10. She WftS ft little angry at it, EXERCISES. 229 gpreat ocket- re still 9 looks ttower- reuing. lar you, He bas takeit? ; do you sft him ? going to a atone. log. 4. le man s m mine. hes were m thesd Ippresses Ihimaelf. on hia 7. Life seen the Ihed. w4 VIII. 1. He was aitting between the two brothera. 2. He aat down on the chair. 3. If I bad not aeen it, I should never bave guessed it. 4. Do not go ao far into the woods. (H) 5. They did not aay a word. 6. She knew tbat she was going to die. 7. Nobody knew that he loved her paaaionately. 8. He did ail that he could bave done. (12) 9. Time passes and leaves sorrow and résignation. 10. The twilight bas corne ; the cbildren bave fallen asleep. IX. 1. The peaaftnts heard mass every Sunday. 2. Was bis last increase of salary 405 francs ? 3. Was the floor of the room covered witb a red carpet? (13) 4. They gathered dry yellow leaves in tbe woods. 6. One would bave thought that tbe coflFee-pot was gilt. 6. He was always complaining tbat times bad changed. 7 . Tbe fever lasted several days. 8. At last it gradually disappeared. 9. Twice 365 days make two yeara. 10. Do you remember those old mea ? X. (14) 1. Every day the end draws nearer. 2. Every day brings its duties. 3. It is a pleasant occupation to read an interesting almanack. 4. Before setting out he wrote a letter on a pièce of ruled paper. 5. How the days are passing I 6. There are twelve months in a year. 7. Some bave 31 days, others only 30. (15) 8. They never reached the number 400. 9. He bas asked me to corne to tea. 10. Which will you bave, tea or coffee. XI. 1. I accept it without reluctance. 2. I am going witb friends. 3. I say so witb pleasure. 4. Thèse men dresa in tbe Englisb style. 5. They dress stylisbly. 6. I cannot permit it. 7. Do you permit it ? 8. Do you think it will rain ? 9. The people must wait till the gâte ia opened. 10. That gives me the headache ; stop it. XIL (16) 1. Tbe weather is fine. 2. Save him, they are after him. 3. There they are l let us be oflF. 4. I saw tbe little girl entering the bouse. 5. Nobody bas gone out ; we are ail bere. 6. Tbe girl was astonisbed to see them. 7. We were frightened at it. 8. *• Wbat is to be done ?" they asked us anxiously. 9. Witb beating bearts they shut the door, JP, {n reftlitjr, they h^d told a lie to the otïicer. 230 KXESRCISES. XIII. (17) 1 « He was afraid that she wouKl not come back. 2. I am afraid he ia coming back. 3. I am afraid ha came back. 4. 8he ha» closed her eyes ; is she going to sleep? 5. Do I frighton her? do not speak to her. 6. He knelt before tho tire and looked at it a long time. 7. That reminds me of a good story I once heard. (18) 8. His eyea are soft and blue. 9. The brothers lived on the dth story. 10. Thanks, air, I am not hungry. XIV. 1. It waa perhaps he who did it. 2. That is my brrother ; it was he who took you down stairs. 3. He who steals is called a thief. 4. Why, no ; I recognized you at once. 5. What hâve you done ? 6. What were you doiug ? 7. What shall I do ? 8. What is the man doing î 9- There i% bread in the basket. 10. What were you looking at ? XV. 1. Were you looking at them ? 2. Why are you looking at me ? (19) 3. There was in the room a table, a side-board, several chairs and a pair of new boots. 4. la it long since his father died ? 6. His eyes were fuU of tears. 6. Where does the man live ? 7. Are you so hungry as that? 8. It gave thcm pleasure merely to see her eat. 9. Neither oould hide his tears. 10. There was a long silence, and then he began again to speak. XVI. (20) !• He told us finally that he knew nothing about it. 2. What will beceme of theni in Paris ? 3 Put him ont. Nobody knows him. 4. Do you know them ? hâve you never seen them ? 5. We hâve to go Boon, hâve we not ? 6. Do you know that he bas taker. ill. 7. I hâve known her for six years. 8. Are you afraid of it ? 9. I was afraid of that. 10. What are you afraid of. XVII. (21) 1. What kind of weather is it? it is snowing. 2. That is what we are waiting for. 3. He was beginning to speak of the brothers. 4. Somebody arose and interrupted him. 5. By the way, what is his naine? 6. You will be warmer in the next room. 7. I had almost forgotten her, where ia she now ? 8. If you do not care, I will take this room and you take that one. 9. Go to bed now, you must be tired. 10. She took ofif her cap very quickly and examined it. EXERCISES. 231 What rs him. fe to go I hâve rûdof XVIU. (22) 1. How old is your sister? she ia quite small. 2. 8he was ten her last birthflay. 'i. He is 8utf(;ring to-day more than usual. 4 Do not apeak of it ; do not think of it. 5. That is my liât ; I havo no other. 6. Are you sixteeii yet ? no, I am only fourteen. 7. This is the door, is it not ? 8. What an affectionate little girl ? 9. Hufore going away, corne and aee me. 10. ï^ou hâve no grudge, l hope, against me. XIX. {j&3) 1. That will help him to go to sleep. 2. Give it to me ; do not give it to him. 3. He gave some to us ; did he give any to you ? 4. They are Etrangers to him ; he does not know them. 5. What time is it ? is it ten o'clock yet. 6. No it is only a quarter to ten. 7. Look at your watch, it must be ten minutes past ten. 8. Hu had no wish to eat, he was mt huugry. 9. VVell ! what about your wet feetî 10. It is snowing ; do not go out in such weather. XX. (2^^ 1. Dra-^ your chair up near mine. 2. I want to hâve a talk wit' T. 3. Their voices were heard in the adjoining rooms. 4. 1 do not to stir ; I do not feel myself free. 5. Ail those things will corne bye and bye. 6. I hâve a hoadache, I can scaicely talk 7. Seized by an undefiued fear, she walked on tiptoe to the door. 8. What a responsibility ! what duties ! 9. They did not dare to disturb their father's sleep. 10. Corne up near the fire. XXI. I ia what rothers. lit is his almoat ike this l>e tired. (25) 1. He usually sleeps late on Saturdays. 2. She gave me ail sorts of reasons. 3. Nights comc earlior now. 4. One might hâve heard a pin fall. 5. Hâve you gas in your house ? 6. No, we use coal-oil yet. 7. In the first place, what will people aay about it ? 8. Does anyone know who is snoring ? 9. The situation is going to become humiliating for somebody. 10. Did you sleep well last night ? I did not go to bed at ail. 1 232 EXERCISES. XXII. (26) l. Last night she arrived from the country. 2. He ran to the door, but did not enter. 3. What am I to do with it ? I cannot throw it into the street. 4. I am setting the table for three. 5. " Good moming, ladies," he said timidly. 6. The images of his dream were 80on effaced from his memory. 7. I hâve kept them : I hâve not Ihrown any away. 8. I hâve seen you ; hâve you aeen me ? 9. We hâve seen them ; hâve they seen us ? 10. There are three chairs near the table. xxni. (27) !• It is not proper for us to go there. 2. Although he earned a good deal of mouey, he saved none. 3. That is the only thiiig she can do. 4. What were you thiuking of ? 5. Do you ever think of me ? 6. His eyes v/ere blue, like his brother's. 7. He answered the question without raising his eyes. 8. I looked at her without her knowing it. 9. He looked kind in spite of his fierce moustache. 10. We are not afraid wheu you are with us. XXIV. (27) 1- I was going to tell you about it. 2. When I told him that, he broke into a laugh. 3. There is a family likeness between the two brothers. 4. The elder one resembles his father. 5. Does your youngest sister look more like your mother than your father ? 6, They hâve their mother's large brown eyes. 7. They are both old. 8. I had to force myself tu keep from bursting out laughing. 9. I examined it at a gittûce. 10. I am going to tell you something good. XXV. i'\ (28) !• I hâve been thinkiiig of what you told me. 2, Do you know what I am thinkiug of ? 3. I hâve just spoken to them about it. 4. I should like to hâve breakfast now. 5. She was an orphan, and they took chai*ge of her. 6. This is far better than that. 7. This cake is far better than that one. 8. He forgot tliat he was hungry. 9. Why Uon't you waut to go ? 10. I cannot tell a lie, 1 did it .- *J EXERCISES. 233 XXVI. (28) !• Why is it not yet corne. 2. He has fine tables and chairs. 5. He does not want to beg. 4. Let her see ; one would thiuk y ou were cruel. 5. Who is thcre ? 6. What are you doing ? I ain looking for a spoon. (29) 7. Do you remember the story I told you yesterday. 8. Do you undevstand what I say. 9. If he should corne and ask you, what would you say ? 10, I come from Canada j my father cornes from ïCngland. XXVII. (29) 1. He is a cousin of ours ; his name is John. 2. I can hide this better than that. 3. But, for ail that, I do not want to stay hère. 4. He taught her how to make bread. 5. It costs a great deal to learn a trad^o. 6. 8he would like to learn how to paint flowers on plates. 7. What is a fakir. 8. How do you pronounce the word ? 9. How much do you earn a week ? 10. She looked at me with wide-open eyes. XXVIII. (29) !• Instead of earning more money he spends what he has. 2. I hâve paid for the bread and the flowers. 3. Pay the gentleman for tho plates. (30) 4. You yourself will get the money. 5. Is he an artiat ? I believe not. 6. He says he is : I do not bolieve it. 7. You will know how to count when you go to school. 8. Two years ago, her father died. 9. She took care of him till he died. 10. 8hc sewed ready-made clothing for tho shops. XXIX. (30) 1- I know a little about painting. 2. ** Yes, but can you do house-work? can vou oook ? " he cried. 3. You look almost like an old woman. 4. Take care ! he is laiighing at you. 5. Take care of this child till I come back. 6. They looked at him ; he felt like crying. (31) 7. Well ! wha*. am I to do ? 8. Rise up, to begin with. 9. What are you going to do. 10. ïhey looked at her coming. XXX. (31) 1- What are you looking at ? 2. The verj' sight of it frightens me. 3. Do you se? them going ? 4. What are you looking for ? 5. What must we look for. 6. 1 am going to get it. 7. We are going to get what you want. S. It is not your fault ; it is mine. 9. The fact is, they had no ueedles nor thread. 10. l'U look after this, you look after that. 234 EXERCISES. ;J;i Il I I. Il' Jî î *! jij .1 ! I i'W XXXT. (31) 1. They both left Manon to tidy the house. 2. When they came back the snow was covoriny the well, 3. VVhat are they «loing there? 4. Can't you corne hère ? (32) H. VVait till T see you. 6, The threada were of ail colora, 7. It was a genuiue surprise. 8. The paper was beyond hia reach. 9. Hère is the cloth ; how much do you want ? 10. Hère are boots and slippers. XXXII. (32) 1. Is there too much lining ? 2. No there is not enough. 3. They are running : they ran ; they will run. (33) 4. Each of the girls eau sew. 5. Hère is the dress ; try it ou. G. As for him, he felt like crying. 7. -She began to amile but aaid nothing. 8. How strange it is ! 9. Nothiug escapes her ; she sees everything. 10. She did not stir ; ahe did not dare to look. XXXIII. (33) l. Half of the things fell ou the floor, 2. When she saw them, her surprise disappeared. 3. A friend'-s reproach is better than an enemy's smile. 4. She pickod up the scissors and begau to eut. 5. They ovorturued everything to find them. 0. Give it back to me. 7. When I find them I shall give them to you. 8. Oorae ! my good sirs ! give me my money. 9. I hâve uone in my room. 10. Hâve you any in yours? XXXIV. (34) 1. The room was full of gaiety. 2. She ran after her brother. 3. Mind your owu work. 4. She eut her finger. 5. How do you feel this morning ? I feel sad. G. Was the girl sitting near the (ire ? 7. Are yourhands and feet warm ? 8. What kind of color is turtle-gray ? 9. If we had not fouud her, whore would she hâve been now ? 10. He remained an hour, chatting inoessantly. XXXV. (35) 1. There is eue lest anyliow. 2. It vvill be a pleasure for me to accompauy you there. 3. I long to see you again, 4. She paid high for her cashmore dress. 5. He went towards the house with great pré- cautions. G. He promises thafc when the weather is fiue, we shall go to the couiitry. 7. The paat is f(M-g<)tten ; the future is uucertaiu. 8. No matter, we shall hold our opinions. 9. I shall gather violets ; you will etudy. 10. I shall ncver forget so much kindness. 1 they doing 6. The ! paper want? tXKUt'ISES. XXXVI. 235 (36) 1. It was I whom you saw. 2. Shall wc play chess ? 3. Can your siêter play the piano ? 4. I hâve just scg:-. your father. 5 Are your hands cold ? 6. You see that gave him a ahock. 7. Call him James : he prefers it. 8. He does not care to be called Jim. 9. They had just permitted him to go. 10. Good night : try to go to sleep. ïh. 3. of the he felt strange did not w them, than an eut. 5, me. 7. )od sirs ! u any in jrotlier. you t'eel 7. Are rtiy? 9. 10. He XXXVIl. (38) 1. For many days they wrote uumbers on the wall, 2. He avoided looking at his brother. 3. According to my calculation, we hâve only 201. 4. (io away and rejoin your companions. 5. That was ail done for me. 6. We are at one of those points. 7. She is very proud of her work? 8. Does the French word "opportunité" mean opportunity ? 9. What is the French word for opportunité ? 10. How is this word translated ? XXXVIII. (39) 1. Hâve they gone away yet ? 2. Take thèse children away. 3. Bring me a china plate. 4. He was afraid that I was spoiling my work. 5. They amused themselves writing letters and reading. 6. They gave up their plans for the éducation of the girl. 7. Tell me ail you know about those books. 8. They teach history, geography and arithmetic. 9. The girl whose éducation they were discussing had many natural gifts. 10. The tables are covered with books. XXXIX 3 for me •aid high eat pre- lall go to 8. No you will (40) 1. Is the school-girl studying the map of Japan ? 2. In apite of ail I can do, she will not learn. 3. Slie is now going on twelve years. 4. I shall next give yôu a pièce of dictation. 5. I always get dates mixed,^ 6. I cannot reiuember them. 7. What does that mean ? 8. I do not know what it means. 9. We hâve coniplained and they hâve got augry. 10. Tell us an iutereating story. ^:^ 236 EXERCISES. XL. 1. One Sunday whcn I was in church something odd happened. 2. I must tell yoii what it w as. 3. Dur ininister had gone away, and a new mînister had coine to preach. 4. As the latter walked to the pulpit we saw that he was very short an t (41) 1. He lest his head when he saw her so suddenly. 2. What isr powder? what is it used for? 3. Thero is no harm in that. 4. I will give her some. 5. She must give up ail those idle fancies. 6. Their voices were soft aud oleav. 7. Are they going to hâve you taught music ? 8. There are inauy othei- evils. 9. It is a pity that your voice is uot trained. 10. Oau you explain to me what this meana. XLII. (42) 1. The dining-room was a strange place for a piano. 2. When the candies are lighted we shall see better. 3. I can't accustom myself to such a noise. 4. Why should one who plays falsc. try to play the piano ? 5. Her voice was true, aud as clear as a nightingale's. 6. When one Works cheerfuUy, one does not get tired. 7. She it was who became harsh and cruel. 8. One summer eveuing we listeued to a nightingale. 9. I did it in a moment of weakness. 10. Formerly we wasted our time ; now we study. XLIII. .1 I if\, (43) 1. You will not be able to see her again. 2. One suffered as much as the other. 3. Small pox is a horrible disease. 4. It leaves the face full of little holes. 5. Everything became dark in the abyss. 6. The girl remained mute, unable to stir. 7. I was expecting to éee him foUow us. 8. The little girl will recover. 9. If they had lost her, they would hâve lost everything. 10. They escaped the danger. l'î EXERCISES 237 XLIV. (44) 1. Next Sunday we are ail going into the country. 2. After the children had gone asleep, she left them. 3. She screamed with fright when she saw it. 4. Gan you do without lessons now ? 5. I cannot do without them, I must hâve more. 6. Will the child stay at home after this. 7. Can you hâve the picture finished by the professor ? 8. She aat down near one of the Windows. 9. He laeked neither taste nor élégance. 10. She is undertaking Works that she cannot finish. XLV. (45) 1. He told it to us with deep émotion. 2. He was deeply moved, telling it to us. 3. Their little girl has become their only joy. 4. If you study too much you will get tired. 5. Your eyes will become red and you will fall ill. 6. There is no sensé in working so bard. 7. Rest yourself, amuse yourself, read. 8. A bear in a cage has nothing to do. 9. Look at her cheeks, how red they are 1 10. The she-bear anatched her cubs from the cage. XLVL lay the When became ingale, time ; Pered as Ives the . 6. iee him they (46) 1. Would you like her to read you stories. 2. Is anybody hun- gry. 3. He told bis brother as soon as he saw him. 4. Go and dress ; and we will go to the théâtre. 5. There are many strange plots in novels. 6. The lovers were constantly separated by a wicked genius. 7. They were thwarted more than once. 8. We bave scarcely any amusement hère. 9. Take your youngest sister with you. 10. She must hftTe ail the songs she hears. XLVII. (47) !• I 866 it DOW in a différent light. 2. In the evening they deliberated over the case. 3. Their joy, their gaiety had gone. (48) 4. He has coutracted debts by bujring on crédit. 6. He borrowed $400 from bis brother. 6. What shall we buy her for her birthday î 7. She is dressed like her sister. 8. He shaves every second day. 9. Hâve you paid for ail those things you bought ? 10. What things hâve I bought that I bave not paid for ? 23S m- . EXERCISES. XLVIII. (49) 1. That is enough to make her cry. 2. That will do; ait down. 3. She bas learned a great deal by heart. 4. Rachel was a famous actres». 5. She Tfas a Jeweaa. 6. Nobody haa heard us ; go on. 7. That does not pleaae them. (50) 8. She was jealoua of her siater whoae voice waa sweeter than hera. 9. He haa read too uuich, hia voice is tired. 10. Hâve you ever read the works of Leconte ue Liale ? XLIX. (50) 1. la that a sonnet? 2. Leilah ia a common name in the poetry of the Eaat. 3. The children are barefooted. 4. What kind of alipper ia a ' babouche ' ? 5. She ia thiiiking and dreaming of her lover. 6. What do you think of thia sonnet? 7. la it not a very fine one? (51) 8. Would you like tn go there ? 9. He ia turniug over the leavea of the book. 10. What ia the matter with him î L. M \' (51) l. Why, ia that you? 2. Riae and close the shuttera. 3. In India there are mulberries, mangoes and rubies. 4. What does your brother lack. 5. One of your brothera waa hère to-day. 6, 'Vhich one ? waa it the youngest ? 7. No it was the one with the long beard. (52) 8. She is quite attentive. 9. He went by quietly ; he did not want ua to aee him. 10. He replied frankly that he had not thought of it. LI. (53) 1. From that day on, they did not speak of the incident. 2. He prétends to be stirring the fire. 3. The tlames had gone out. 4. One Sunday she did not go out. 5. They had to leave without her, (54) 6. Do you like muahrooma ? 7. We shall hâve a feast of them to-raorrow night. 8. Do you need to go now ? 9. Do you understand how to look for them ? 10. Whether you conie or go, it ia ail the same. . EXERCISES. 239 LU. (54) 1. I intend to sleep till night. 2. l'U go and get you some. 3. They took the boat and went home. (55) 4. About 12 o'clock they reached the towii 5. He took oue stride to the door. 6, The house was facing the fountain. 7. To whom hâve you been speaking ? 8. How long hâve you been speaking to him ? 9. ï hâve been speaking to him for an hour. 10. Has he ever put his foot in hère ? LUI. (56) 1. We hâve done no wrong. 2. You hâve hurt me, you hâve made me cry. 3. They had no right to torture her like that. 4. I should give anything in the world to console them. 5. Of what gender is reproche ? (57) 6. It ia niany a day now siuce I saw you. 7. They had nothing more to say to one another. 8, I can't go away without her. 9. Theii followed a long silence, during which she gazed at me. 10. The silence which foUowed was ended by a sharp cry. LIV. (58) l. He is thought fit to undertake that work. 2. We must leave Paris in a week. 3. Let us get married on the same day. 4. I would not cause you any pain. 5. How old is he ? He is 19. (59) 6. He closed his eyes and said nothing. 7. How happy I am now ! she cried. 8. They whispered to one another in a corner of the room. 9. VVhen she came back from the kitcheu, she could not find them. 10. She be- gan to prépare the mushi ooms for diimer. mm I ' i' 1 I L Zbe Copp, Clarlt Company, limiter, Sotonto. Sg|ooI ai)d Collège Text Sooks Applied Psychology — An Introduction to the Principlea and Practicc of Education. Hy J. A. McLkllan, m. a., ll.d $1.00 Bi-Ling1ial Readers — First Reader, Part 1 10c. '* Part II ir)c. Second Book 25c. Third '« 35c. 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Robertson, b.a., ll.b. Authorized by Edu- cation Department 65c. Homer's Odyssey, Books VII. to XII.— With Introduction, Notes, and Table of Homeric Forms, by W. W. Merry, d.d. Clarendon Press $1.00 Irvine's Statics and Dynamics— By W. H. Irvine, b.a., Mathe- matical Master, Coll. Inst., Kingston 50c. LeSSOns in French— Fasquelle and Sykes. Complète. Authorized by Education Department 75c. LeSSOns in French. Part H,— By F. H. Sykks, m. a. Authorized by Education Department 25c, "Il 'Il II- ! i * 'W Zbc Copp, Clarh Company, Ximftc^ îToronto» SCHOOL AND COLLEGE TEXT BOOKS. Plato's Lâches— With Introduction and Notes by M. T. Tatham, m. a., of Balliol Collège, Oxford 60c. Public School Speller and Word-Book— New and Enlarged Edition. Part 1 V. contains I^atin and Greek lloots, 272 pages. By G. W. Johnson, Upper Canada Collège 30c. Quick's Educational Reformers— Préface by W. T. Harris. .$L25 Riehl's Culturgeschichtliche Novellen— Pitt Press Edition. Notes and Index by H. .T. 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With Life of Cicero, etc 50c. CiCERO IN Catilinam, Bk. II. With Life of Cicero, etc 50c. Vergil's Aeneid, Bk. I. With Life of Vergil, etc 60c. Vergil's Aeneid, Bk. V. With Life of Vergil, etc 60c, s/ AM, M. A., . . 60c. L Edition, ly G. \V. ...30c. i..$1.25 ,n. Notes lume with 33EN, M.A. $1.50 ...$1.50 M. A.. 60c. Ueges. By . . . $1.75 KTEB, M. A., 65c. jQB. By I. ....•75c. ..40c. itc. lary, Maps, . . .75c. arts, Maps, 75c. etc.. .50c. ....50c. ....50c. ....50c. . . . .60c. tTbe Copp, Clarft Company, X(mite&, ÏÏ^oronto. TEACHERS' DESK IIELPS. Exercises and Examination Questions in English Orammar- By M. F. LiBBY, B.A. Second Edition 35c. Practical Exercises in English Composition— By H. I. Strano, b. a. (iodurich. Oloth 25c. Simple Rules in Arithmetic —For use in Second Book Clasaea. By II. T. Martin, Head Master Park School, Toronto 10c. Slips of Tongue and Pen — Containing "Common Errors," "Granj- matical Points," " Synonyms and Opposites," etc., etc. By J. H. LONQ, M.A., LL.B 40c. Smith's Language Exercises— For Pupils in Ist, 2nd, and 3rd Book Classes. Cloth 25c. Strang's Exercises in Palse Syntax, and other Forma of Bad Eng- lish. — For the use of Teachers and Candidates prep»ring for De- partmental & Matriculation Examinations. By By H. I. Staano, b.a. 35c. ELEMENTARY CLASSICS. Homer's Iliad, Book I, — With Introduction, Notes, and Vocabulary, by Rev. John Bond, m. a., and A. S. Walpolk, m. a 30c. Horace Odes, Book I,— Notes and Vocabulary by T. E. Paqb, ma. 30c. Horace Odes, Book II, — Notes and Vocabulary by T. E. Page, m. a. 30c. Horace Odes, Book III,— Notes and Vocabulary by T. E. Page, m. a. 30c. Livy, Book XXI, — Adapted from Mr. Cape's Edition. Notes and Vo- cabulary by J. E. Melhuish, m. a 30c. Plato's Euthyphro— With Introduction and Notes by C. E. Graves, M.A , Classical Lecturer and late Fellow of 8t. John's Collège, Cam- bridge 40c. Vergil's Aeneid, Book m,— Notes & Vocabulary by T. E. Page, m. a. 30c. Vergil's Aeneid, Book IV,— Notes and Vocabulary by Eev. H. M. Stephenson, M.A 30c. Xenophon's Anabasis, Book IV,— With Notes and Vocabulary by Rey. E. D. Stone, M.A 30c.