IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) V ^A A y. fA fA •^ V] <^a ^^'-. (P /. >^ ''» y 1.0 IIM IIIIM 113 6 I.I 1.25 11^ in M U III 1.6 Photographic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y 14580 (716) 872-4503 /♦. O^ CIHM/ICMH Microfiche Series. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions Institut Canadian de microreproductions historiques 1980 Technical and Bibliographic Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the bjst original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. L'Institut a microfilm^ le meilleur exemplaire qu'il lui a 6t6 possible de se procurer. Les details de cet exemplaire qui sont peut-dtre uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la methods normale de filmage sont indiqu6s ci-dessous. n n □ n Coloured covers/ Couverture de couleur Covers damaged/ Couverture endommagde Covers restored and/or laminated/ Couverture restaur^e et/ou pelliculde Cover title missing/ Le titre de couverture manque Coloured maps/ Cartes gdographiques en couleur Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other material/ Reli6 avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serree peut causer de I'ombre ou de la distortion le long de Id marge intdrieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, these have been omitted from filming/ II se peut que certaines pages blanches ajoutdes lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela 6tait possible, ces pages n'ont pas 6t6 film6es. r I Coloured pages/ Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagies □ Pages restored and/or laminated/ Pages restaurdes et/ou pellicul6es I J Pages discoloured, stained or foxed/ ' ^ Pages d6color6es, tachetdes ou piqu6es □ Pages detached/ Pages d6tach6es I ~Y Showthrough/ I !j Transparence □ Quality of print varies/ Quality in6gale de I'impression □ Includes supplementary material/ Comprend du matdriel supplementaire D Only edition available/ Seule Edition disponible Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., have been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont 6t6 filmdes d nouveau de fapon d obtenir la meilleure image possible. D Additional comments:/ Commentaires suppl6mentaires; This item is filmed at the reduction ratio checked below/ Ce document est film6 au taux de reduction indiqud ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X SOX 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed here has baen reproduced thanks to the generosity of: National Library of Canada L'exemplaire filmd fut reproduit grdce d la g6n6rosit6 de: Bibliothdque nationale du Canada The images appearing here are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract specifications. Les images suivantes ont 6t6 reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la nettetd de l'exemplaire filmd, et en conformity avec les conditions du contrat de filmage. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. 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Un des symboles suivants apparaifa sur la dernidre image de cheque microficne, selon le cas: le symbole — ^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". .jiupt, p'^tes, charts, etc., may be filmed at dit* 'e^^t reduction ratios. Those too large to be entirely inclcded in one exposure are filmed beginning in vhe upper left hand corner, left to right and top 1:0 bottom, as many frames as required. The tollowing diagrams illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent dtre filmds d des taux de reduction diffdrents. Lorsque le document est trop grand pour dtre reproduit en un seul clichd, il est film6 d partir de Tangle supdrieur gauche, de gauche & droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images n6cessaire. Les diagrammes suivants illustrent la m6thode. 1 2 3 1 2 3 4 5 6 1 THEATRE NATIONAL .v!) LES YENGEAICES DRAME EN SIX ACTES, PAR M. PAMPHILE LEMAY. QUEBEC : DiPBIMfi PAR LfeON BOSSUE dit LYONNAIS Rue St. Francois, St. Roch 1876 t ':. -V -v V -: f ■', y ^ ^ 1 v» »J f, /:;, /_i» »\v>w AninloarN ans) MADAME JEAN LoZET, ionimo de .lean Lozot Miles. liOUlSE, oipheline ('levee chez J. Lozet I.A MKliEHlHArD MARIE-ANNE DEVfORlQUE, jeiine lille LA SORCIERE DIJ ROlS DES IITRONS. MfOLoNNE (iERMAINJ.uno HUe AN(JELE RAPTISTON. " ADELE BO'IRRft. '* IJNE VOISINE it Lkon Lyonnais F. Dkchknk Alph. Lkpink. L. Savari*. J. fi. Mkrc'Ird Nap. Cantin. Ai.k; Darvbal A 0.1. Mknaro .">. FKi;»Kiao lil'C Baribrai N. (JANTIN .1. Maktinkai Ed. ,1a(;ks()n .\l,ni.'rRKPANIRR Aktihr S, Krkhkicic Ai)J. Mksarp AlpilTrkpanikk. ('ii.s. Cantin • « • • .loSKPIl Mathilda Emsk Ai.phki)« Anna Ai.piikua CiKNRVIKVB Maokleini Gkrtridf La seine sc passe u Lothiniire. II s'ecoiile un intervalle de 20 ans entre le Icr et 2e acte ; un autre d« »ix inois entre le 2e et 3e acte ; puis un autre de 2 ans entre le Ho et 4o acte. NoTK. — l/iinprcs.'^ion dii 5c' aito I'-tiiit lomnuiuiu lorsquc, [luur facilitiT 1' r > i lui iIdjiiu'i phis (I'l'-clat, jai cru dovoir diviscr i-rt actf. La pn'mii-ru purtic prciid !•• titrf suivant ; /.. LOZET.— Oui, je penae que j'o» ai encore un peu. LOZET.— lis feraient bien mieux de ma rendre mon sarraain que d'emprunter de la laine. Mere BIBAUD.— Ecoute done, .Jean, moi je fais ma commission. Mad. LOZET.— Allons ! Jean, tu saia qu'ils ne sont pas riches, chez Oagnon. LOZET. — Lui, c'est un paresseux, elle, c'est une fauase menagere. Mere BIBAUD. — Vous ferez bien cora- me vous voudrez ; ya m'est egal. J'entre- rai toujours en repassant, 9a fait que si vous voulez lui en envoyer, je I'emporterai. Eh bien ! bonsoir Jean, bonsoir, Lisette... envep^asaintl (Elle sort.) SCfiNB IV. MAD. LOZRt, JEAN lOtKt. " LOZET.— Sais-tu qu'il y aura 6 au« '(Re- main que nous sommes marieg ? Mad. LOZET. — J'y pensais toute a I'heure IjOZET. — Six aus de bonheur. Oui, car tu as ete une bonne femme et une bonne mere. * Mad. LOZET.— I e n'ai fait que mon dd voir. liOZET. — Et Dieu nous a benis. II nou■^ a benis. U nous a donne un enfant, un bel enfant, un enfant plein d'intelligence ; et nous en ferons un m,onsieur. Faudra pas le laisser courir avec les petits Ga- gnon, ces enfantsla sont eleves pauvre ment ; 9a ne fera que des quiteux. Mad. LOZET. — lis ont de bons parents. . . IjOZET. — Pouah ! des paresseux 1 de.>* paresseux I Mad. LOZET.— 11 ne faut pas mepriser les pauvre 8. LOZET. — Les pauvres, ah ! les pauvres. . . des voleurs t des gena qui vivent i nosdepens, je coniuua fa I fouc Quel ces pr§t| faij 5 — ) qu« j'oB eux de mo prunter do one, Je»n, in, tu sjiia ragnoi\. iMux, olle^ bien com- 1. J'entre- fait que ni importerai. r, LUette... !f. U. i b ana do ? is toute a *. Oui, car lune bonao ■ . ) le nion de II nou.s enfant, un Iligence ; Faudra etits Ga- 8 pauvre X. )arents... uz 1 deii mepriser luvrei... Ivirent i ICao. LOZET.— Les pauvres soat Im amU de notre Seigneur ; cVst I'ecriture qui le dit LOZET. — Paa lespauvreaqueje connais, toi^ura Mad. LOZET.— Parlona de notre enfant plutdt. Nous le ferons instruire ? LOZET. — Oui, nous le ferons instruire a fond. Nous le mettrons au sSminaire de Quebec. C'est la qu'on en apprend de ces chosesl.-- On en fera peut-§tre un prStre. Kad. LOZET.— Oh ! mon Dieu I s'il faisait un prdtre ! •LOZET. — II ne faut pas trop y compter d'avance, en cas qu'il aimerait mieux se faire docteur ou avocat. Mad. LOZET. — A.vocat ! lis sont bien savants les avocats ils savent bien parler ; mais il parait que dans les proces il n'y a toujours qu'eux autres qui gagnent quel- que chose LOZET. — C'est pour cela que > vf LOZET.— Cea genal4 sont toujours de mauvaise humeur quand ils rendent ce qu'on leur pr^te. (Mad. Lozet va a son rouet etfile. Des habitants en varenxe de toile entrent.) SCfeNE XIV. • ' ■ LOZET, SA FEMME, DE3 HABITANTS L'UN DES HABITANTS. — Eh bien Lozet, viens-tu labourer ? LOZET. — Oui, je partais, mea boeufii sont atteles. Mad. LOZET. — Ne viena paa trop tard, je ne sais pas pourquoi, mais je aula in- quiAte. 8 — lOZET.— Allons I pM de folie. .1« ne Ticndrai pa« t^rd, car nous faisonR une pe- Hie f§te ce ioir. Vout en serez, vous au- H^TM, (Jl s^'idresae aux habitants.) Nous ft tons le 5e u;)nivor8aire de notre ma- iriage. i: LES HABITANTS. — Ah ! oui ! noup ien flerons I ITN HABITANT.— Attention ! j'ai vu un corbeau sur la maison, ce n'est pour- iant pas signe de f^te cela. LOZET.— N'effrayez pas ma femme^ pour rien. UN HABITANT.— Je ne dis pas cela pour lui faire peur ; mais tu sais quand le petit Fanfan B^gin s'eat noye ? un cor- beau avait pass^ la .joumee sur le pignon de la maison. ' UN HABITANT.— Je ni'en Bouviens puisquej'ai tiredessus. LOZET.— L'astu tue ? L'HABITANT.— Non, mais il 8»en ost guere manque. LOZET. — Si tu I'avais tue, cela aurait pr^venu le malheur. Veux-tu sssayer de luer celui qu'on entend crier sur la mai- son. (Jl va prendre son fusil.) Tiens prend mon fusil. II est tout charge. (Inhabitant prend le fusil. lis sortent d la parte. I'HABITANT. — J'essaierai bien. (II vise, tire. Le corbeau s^envole en criant. — Quelqu^un devra imiter le cri dn corbeau.) lOZET.— L'astu attrappe ? UN HABITANT.— C'est le corbeau qui I'a attrappe. LOZET— Un coup de perdu. C'est au- tant de six sous. Allons labourer, cela nous paiera mieux. A ce soir Lizette. (Faisant semblant de voir Venfant d la porie.) Bonsoir petit. SCfeNE XV. ' MADAME LOZET. MADAME LOZET.— Mon Dieu I je me lens mal. D'ou vient que j'§prouve ce trouble 7 On dirait que le coeur me fail mal. (Elle ae met d genoiix.) Mon Dieu t d^livri'z-moi de ces angoisses. (Elle se re- lh:e.) Je suis folle. Chaseons ces id^es sombres. (Ellechante. Elle sHnterrompt.) Seigneur I j'ai bien oublie de faire mon lit ce matin ! ce n'est pas souvent que eel* m'arrive. (Elle passe dans son cabintt. Tonkourou entre enveloppt dans une cou- verte.) SCKNE XVI. TO N KOU ROU. TONKOUROU. — Personne ici ? Per- sonne ! (II regarde partout.) Personne I Lozet est parti pour aller au champ. La jeune femme est seule Elle est pro- bablement dans sa chambre : vite, hatons- nous 1 Ah I je me vengerai bien I j'ai at- tendu six ans, mais la vengeance n'en sera que plus terrible. Les insenses qui me croient leur ami ! Je sais done bien de- guiser mes sentiments. < )h ! I'indien est plus habile que le blanc. Lozet, tu as et^ mon rival heureux, mais tu seras un pdre infortun^. Lisette, tu m'as dedaigne, tu m'as de4aigne, tu vas voir ce qu'il en coute pour mepriser le chef huron. Ton enfant est beau. L'astu embrasse ce ma- tin ? ^'aura ete pour la demidre fois. Tu ne le reverras plus I Et vous conti- nuerez a me croire votre ami, car vous ne saurez pas que c'est moi qui suis la cause de votre mal. Mes mesures sont bien prises. Marie-Anne veut se venger, elle aussi. Nous sommes unis pour le crime. Nous nous entendons bien Elle retarde Marie-Anne, elle retarde (H regarde au dehors) la voici ! (II sort. Marie-Anne entre, ils sefont des signes de convention.) SCENE XVII. MARIE-ANNE, MADAME LOZET. Mad. LOZET. — (Sortant de sa chambre au mime instant que Marie-Anne entre. Elle fait un pas en arriire de surprise.) Marie- Anne I — 9 — )eur me fait Mon Dieu I . (Elle 8t re- in ces id^es 'interrompt.) raire mon lit ent que eel* son rabintt. ma ttue cou- e ici ? Per- Pereonne I champ. La Ille est pro- vite, hatone- )ien ! j'ai at- ;ce n'en sera ises qui me nc bien (J6- ! I'indien est zei, tu as et^ eras un pdre dedaigne, tu ce qu'il en uron. Ton irasse ce ma- re fois. Tu vous conti- car vous ne uis la cause sont bien [venger, elle r le crime, lie retarde regardt farie-Anne ioHvention.) ZET. \a chatnbrt \nne tnirt. surprise.) MARIEANNE.—LiBette ! iBlle vapour fembratser.) Mad. LOZET.— (m reculant un ptu.) On dit que tu n'es pas une bonne per- Ronne. MARIE-ANNE. >- Vastu faiie la b*- gueule ? Ah I c'est bon ! Tu me crois plus m^chante que je ne le suis. tie viens pour te rendre lervicd, et c'est comme eels que tu me re90is. Mad. U)ZET.— Quel service ? MARIEANNE.— ,7e devrais m'en aller fsans rien dire, pour t'apprendre k mieux traiter tes anciennes connaissances ; mais je vais mettre la vengeance de cote. C'est Au Bujet de ton enfant. Je viens t'avertir d'en avoir soin. 11 y en a eu deux d'enle- yep a Ste. Croix la semaine deriiiere. Mad. LOZET.—Seigneur ! que dis tu U ? MARIEANNE.— Oui, deux. Ox\ croit que c'est par un loupgarou. Car, il dis- parait et prend la forme qu'il veut. II est grand ; il a )es cheveux rouges, c'est tout ce que I'on sait. On I'a vu ; on I'a suivi. Au moment de I'arreter, il a disparu. Tonkom'ou qui est jongleur, tu le sais, connait le moyen de trouver cos gensla qui enl^vent les enfants, et il peut re- trouver les enfants aussi, quand ils ne sont pas morts. Des gens de Ste. Croix Ront venus pour le consulter, et... {On en- tend le cri aigu de Venfant.) Maman ! Maman ! {Pendanf que Marie-Anne parte, on toil Tonkourou cachi derriire le grand arbre. . . II avance la tSte de temps en temps. Tout d coup il sepr€cinite et enlhve Venfant. On le voitfuir Venfant dans ses bras. Mad. IjOZET. — (poussant un' cri) Sei- gneur ! mon enfant ! c'est le voleur, c'est le voleur d'enfants. (Elle sepr^cipite d la porte, cherche son enfant et crie.) " Bebe ! licon ! mon enfant ! mon enfant ! Marie- Anne, viens done (elle la tire par lebras) viens done I MARIEANNE, (sort en di9ant)—{}vi'\, allons-y pour mieux la tromper. Mad. LOZET. — (apercevant leravisseur sans le recennaUre et s'ilan^ant aur m pas.) Ah I il emporte mon enfant t Mon Dieu I dtezlui done mon enfant I (SHU disparait et Von erUend encore see crit.) ACTE SECOND. .. . , Vingt ans apris. "' '* La Sainte Catherine. L.a M'^ne reprdwente I'lnt^rieur d'une inaltou' (I'habltant. (Loset est m881b & la ptirte du poAle et fuine.-Luutse ach^ve Ue baluyer la p{aof.— La nitre sert son rouet) SCENE I. JEAN LOZET, MADAME LOZKT, LOUISE. Mad. LOZET d Louine. — Bon, Louise, a cette heure va terechanger, parce -que lea veilleux vont arriver. LOUISE. — II n'est fucore que 7 lieures : j'ai.le temps. II n'arriveroiit pas avant 7 heures et deinie. JEAN,;>OZET, a jLou?«e. — Mets-toi faraude.,.IJ faut que tu eclipnes Melonne Germain et Angela Baptistou. 11 taut que Fran9ois te trouve belle. LOUISE. — Ah ! s'il ne nie recherche que pour ma beaute. . (Elle sort.) SCfeNE II. JEAN LOZET, MAD. LOZET, LOZET. — II y aura IH ans cet hiver que cette chere enfant nous a ete laissee. Elle nous a bien consoles de la perte de notre petit Leon. . Mad. LOZET, essuyant ses yeux. — Jamais, oh ! jamniM je n'oublierai niou enfant. ... Mon Dieu! qu'est-il devenu ? Est-il mort V est-il vivant encore ? Je le pieure ilepui? 20 an?, et je le pleurerai toute ma vie. LOZET.— Aliens ! aliens ! ne te laisj?e paH gagner par le chagrin. Si les veilleux te voyaient avec dee yeux rouges que di- raient-ils ? Parlons d'autre chose. Le ciel n'a pas voulu nous rendre notre petit Leon, eh bien ! qu'il le garde ! . . — 10 — si j'et^ie surequMl Mao. LOZET.r-Oh eet au ciel ! LQZBT.— Tu aerais capable d'aller I'y cJ^^rc)ier «t de ne plus revsair. . . ,^^0. LOZET, embruiisant son mart. -n^h ! je ne Toudraia pas te laieeer, mon vieux !. . LOZET, Vembrassant, — Tiens ! pour cette bonne parole la. Je suis d'hunieur a in'amuser ce Boir. Puia il faut faire plaisir a cette boiine Louise qui nous aime tant. Nous avona bien fait de la garder cette pauvre orpheline. Elle est jolie. La mere etait belle aussi. T'en sou viene-tu ? Mad. LOZET. — Qui, c'etait une belle jeune femme. Pauvre feinme I elle est niorte dans mes bras ! LOZET.— II y aura 18 ans cet hiver, a la fin de fevrier, qu'elie vint un soir, nouS deraander I'hoapitalite. Mon Dieu I qde le temps passe vite! et que I'on vieillit! Elle nous a b'en recomniande sa petite fille en mourant. Et son niari ? C'est curienx qu'on n'en ait jamais entendu parler, et -qu'il ne soit jamais venu voir sa fille Tiens ! J'ai oublie de hacher du tabac II y aura des/wwiCMX ce soir, je suppose, et il faut se preparer en consequence. Ah I ou je ne m'appelle pas Jean Lozet. SCiNE IV. J. LOZET, MADAME LOZET Mad. LOZET, apportant le tabae.—^ Tiens ! vieux, tu diras que je ne t'aime paa> LOZET. — Grand merci, femme. A pre- sent si tu me donnais mon couteau & rea- sorts. II doit etre dans le placage- Mad. LOZET.— Dieu ! qu'il aime 4 se faire servir ! JDZET. —(gravement) La femme doit obeir 4 son mari et le s«rvir. SCfiNE V. LES MEMES, LOUISE. LOUISE, entrant en riant.. — Quand c'est raisonnable, petit pdre. LOZET.-Allons ! si vous vous mettez deux contre moi, je suis battu, c'est fini. (Il ex- amine Louise.) Tun'espastropmalcomme 9a Francois sera ravi. Angele va etre jalouse. Ce qu'il y a de bien c'est que tu as fait toi-meme I'etoflfe de ta robe, et ta robe aussi. ()& coute moins cher et c'est meilleur que ce que Ton achete a Quebec. LOUISE. — Si je travaille un peu bien, c'est a ma maman que .je le dois. Mad. LOZET.— C'est le devoir d'une bonne mdre de famille d'enseigner a ses filles a travailler et a tenir le menage comme il faut. LOZET. — Comme c'est 1 3 devoir du pere de conduire les petits gars au champ. Faut travailler sur la terre ; et quand on travaille, on vient toujours a bout de se faire une place au soleil A projios Louise, encourage Francois, c'est un brave gar^on, un rude travailleur, et avf c cela, menager ! menager. Me voila vieux bientot. II me faut quelqu'un pour m'alder a mes travaux. De tous les jeunes gens qui viennent ici c'est celui que je prefere. Et c'est un parti avantageux .... II a une belle terre et un gros raulant. en re po ses J. aoQ gea^re, set. le faftotf.— !• I t'&ime pjM. ne. A pre- Liteau 4 res- ige. aime a se emme doit Quand c'eat oaettez deux fini. {II ex- mal comme igele va etre c'est que tu I robe, et ta ;her et c'est a Quebec. peu bien, ns. ;voir d'une iigner a ses e menage devoir du 3 gars au terre ; et toujours a >leil A i^ois, c'eat vailleur, et Me voila ju'un pour les jeunes lui queje tageux.... roulaut. — 11 — {On entend le bruit 4es voitures qui ami- nent, le son des grelots et des sonnettea, on entend crier : Ouo ! ouo ! ouo ! ] Tiens les reilleux ! [On entend rire et parler d la parte., Louise et sa mire arrangent les chai- ses, Vun des veilleux frappe d la porte.] LOZET. — Entrez I [les veilleux entrent habillispour lefroid, capots,etc.] SCfcNE VI. J. LOZBT, MAD. LOZET, L0UI3E, LES VEILLEUX. LES VEILLEUX entrent, donnent la main d Lozet, d Mad. Lozet et d Louise en disant les paroles d'' usages. — Comment allez-vous, p^re Lozet ? Vous etes bien, Mad. Ixjzet ? vous etes bien Louise ?...[guanrf le hon- jour est dit, Louise invite les jeunes filles d passer dans une autre chambre pour y d4- poser leurs chapeaux, etc., etc.) LOUISE. — Entrez ici, Mesdemoisellea, venez mettre vos chales ici.. (Elle sort avec les jeunes filles et Mad. Lozet.) SCfeNE VII. JEAN LOZET, LES VEILLEUX. ^ LOZET. — AUons ! otez vos capots, desha- billez-vous. Pas de gene, mes enfants I pft& de gene ! Mais, sapristi ! les chevaux ! faut deteler les chevaux. Arretez. je vais avec vous autres. {II met sa tuque et son gilet.) LANGLOIS. — Nous irons bien seuls a I'ecurie, M. Lozet. BLANC HET. — Ditesnous seulement dans quelle pares mettre nos chevaux. LOZET.— Ont-ils chaud ? PATON. — Oui, parce que Ton est venu vite. RUZARD. — -le vous ai toujours bien en- flI6s de la belle fagon avec ma grise. , JOSON VIDAL— Si mon blond eLva.it H^ mieux ferre. LANGLOIS.— Tut ! tut I ton blond se derange. BLANCHET.— Ah I pour q& il n'est pas franc comme la griae i Franijois. LOZET.— Tout cela ^a ne vaut pas ma cendr^e. TOUS ENSEMBLE.— Ln cendr6e au pere Lozet, rien comme la cendr6t ! 9a c'est du butin ! LOZET.— Et ZET, se levant.— Cesi la bordee de la Ste. Catherine. RUZARD. — .Te ne suis pas vieux c'est vrai ; mais je ne me souviens pas d'avoir vu un froid pareil a cette epoque. 1A)ZET.— N'importe ? laissons faire. Si la Sainte Catherine nous apporte du froid et de la neige, j'espere qu'elle nous ap- porte aussi du plaisir. Amusez-vous, mes enfants, amusez-vous !... 11 y en a qui ne doivent pas s'amuser ce soir. Ce sont ceux qui sont a bord de la goelette qui montait apres-midi... C'est t.ur qu'ils vont rester pris dans la glace... RUZARD. — Je pense qu'ils ont pu at- teindre les Grondines. (Tonkotirou entre.) Vil roJ qu pel crifi hs vau tER. iu poHe ei uzardparle sentiment.) ouise, V0U8 e soir, plus kaise d Ru- pour etre de Louise ; ise en per- dit une pa- tt quandje !S gens vouB lu'on se de. kunes gens non, enire! }BNS. t froid ! On res seront Ibordee de neux c'est ^as d'avoir |e. faire. Si du froid nous ap- i^ous, meB a qui ne sont ceux montait it reeter it pu at- \u entre.) 13- SCiNE XII. LBS HEMES, TONKOCKOr. TONKOUROU.— Salut ! freres, salut ! LOZET. — Sois 1« bienvenu, Tonkourou. Viens t'asseoir. TONKOUROU.— Merci, frere, Tonkou- rou k une grande tache a remplir : II faut qu'il se hate Pendant que vous vous amuses, il y en a qui souffrent et qui vont perir. Ecoutez, vous allez entendre des cris de desespoir. Vis-a-vis d'ici, sur les bancs de roche, les glaces ont jete un vaieseau. (Tout le monde se live.) LOZET. — C'est la goelette qui montait tan tot TONKOUROU.— L'indien ne sera pas assez cruel pour laisser perir les blancs, ses freres. Ecoutez ! (7/ outre la porte. Tout le monde se pricipite se couvrant la titt, les hommes de leurs casques, les fern- mes de leurs chdles, Tonkourou reste en dedans etfait signe a Ruzard. On entend des crisfaibUs dans le lointain.) SCENE XIII. TONKOCROV, Rl'ZARD. On voit les autres par la parte enlr-oucerie. TONKOUROU. — Une bonne atlaire ! Viene avee moi sauver ces gens. RUZARD. — La gjace n'est pas aseez forte. TONKOUROU.— Elle est Unme : paRpe Pur le rivage. RUZARD.— C'est difficile. TONKOUROU.— Nous trainerons canot. 11 y a de I'argent a laire. RUZARD. — Je coniprends. Nous serons (!e moitie. TONKOUROU.— De moitie. Tu vas paraitre un Vieroe aux yeux de Lozet et de Louise. C'est le temps d'en profiler.. La terre est a toi, c'est certain. Louise t'ado- rera. Les femmes aiment I'heroisnie. . RUZARD.— J'y suis! c'est cela. .Magni- fique! iLts autres rentrent.) j'ai un SCfiNE XIV. LES HEMES. LOZET. — Ah ! c'est triste ! Pan v res gens ! lis vont perir ! RUZARD. — Us ne periront pas : ou je perirai aussi moi. TO US— Bra vol RUZARD. — Tonkourou, je te snis : allons sauver ces malheureux. Allons-y au prix de DOtre vie. LOZET. — Mais nion enfant, tu n'y pensew pas. La glace n'est pas assez forte pour porter un homme. La batture ne fait que de prendre. RUZARD.— N'importe? Dieu nous ai- dera ! TONKOUROU.— Dieu nous aidera I LOZET. iSerrant la main u Frain-ois Ruzard.) — Brave gargon ! brave garden, c'est beau ce que tu fais la ! c'est beau ! Dieu te recoinpensera. Ma feninie, »ois-tu? Vois-tu, Louise ? Ali ! je vous le disais bien que c'etait un gar<;on san.s pareil. . . . Louise, vite, donne la carafe et les verres. Faut donuer un coup a ces braves. RUZARD. — Non I non ! on n'a pas le temps. TONKOUROU.— On n'a pas le temps' LOZET. — {Louise Ivi donvt la carafe et les verres.) Que c'est noble ce gar^on-la I qu'il merite bien I'estime qu'on lui porte I qu'en dites-vous, vous autres ? TOUS.— Oui ! oui ! LOUISE. — iS'approchant de Francois qui se dispose d sortir, et met son capot, sa eeinture.) Bonne chance, Francois, — (Elle lui tend la main.) que Dieu vous rameiie sain et sauf ! RUZARD. — Merci, nion ange, merci ! (11 sort avec Tonkourou.) LOZET. — Eh bien I mes amis, on va prendre a leur sante, nous autres. Allonsl Louise, est-ce pret ? Eh bien I puis qu'il faut donner I'exeraple ! (II se verse unverre et passe la carafe aux autres.) (Lozet con- 14 — iinue s^adressant aux jeunet Jilles .) II faut que les filles prennent ua petit verre, aussi 4 la sante de ces bravea. LES FILLES.— Merci ! pour moL. Je n'en prends jamais . . LOZET.— A la sante de Fran9oi8 et de Tonkourou ! TO US. —A la sante de Fran9oi8 et de "Tonkourou. SCfiNE XV. LES MEMES, MOINS RUZARD ET TONKOUROU. Mad. LOZET. — Pauvrea gens qui se noient peut-etre ! MfeLONNE GERMAIN.— Ruzard est bien courageux. LANGLOIS. — Tonkourou auflsi, assure- ment LOZET. — Mes vieux joueurs de quatre- sept retardent bien. LANGLOIS. — J'ai vu le peve Boi«vert ; il m'a dit qu'ilallait v«nir. LOZET. — II est peut-etre arrete prendre le pere France en passant. LOUISE. — Quel jeu allons-nous faire ? ANGfiLE BAPTISTON.— Jouons a ma- dame demande sa toilette. MfiLONNE GERMAIN.— Jouons A la paroisse I JOS FANFAN.— Passons le clairon Mad. LOZET (nan<.)— Que jevousvoie, par exemple ! passer le clairon C'est un jeu expr^s pour se prendre les mains. LOZKT (atlumant sa pipe) Monsieur 1© cure n'aime pas 9a. LANGLOIS.— On aime bien Qa nous au- tres PATON.— -Jouons a la chaise honteuae. LOUISE.— Oh ! non ! vous allea nous d'' choses ■ ' ^NCHET.— Tiens ! pas tant de cere- monie. {II se live et va vers Vun des joueurs.) Recule-toi de U, Paton. PATON.— Pourquoi 9a. BLANCHET.— Parce qu- tu es prds de Louise et que je n'y suis pas (Paton se live etfait un tour dans Vappartement.) PATON. — Qui est-ce qui va faire le cure pour retirer les gages ? LOZET toujours fumant. — C'est moi I c'est moi I j'etais destine & cela si je n'avais pas eu le malheur de rencontrer cette (il montre safemme) belle Lisette... (tou8 jettent un iclat de rire.) Eh mon Dieu ! combien de vocations perdues par lafautedes Lisettes I (tous rient en- core.) Tiens I si vous vouliez m'en croire, vous danseriez une danse ronde, c'est bien plus drole que votre recule-toi de Id. TOUS. — C'est bon ! une danse ronde I (lis se livent, se mettent en rond se tenant par la main.) LANGLOIS. — Venez done danser avec nous pere Lozet. LOZET. — Sapristi, je suis trop vieux ! TOUS. — Venez done, venez done ! Ve- nez vous aussi, madame Lozet. Mad. LOZET.— Ah ! ben ! si j'y vais par exemple LOZET. — Tiens, Lizette, si tu veux ve- nir,j'irai Mad. LOZET. — Tais toi done, Jean ; tu vols bien qu'on va faire rire de nous an- tres. (On entend du bruit d laporte.) LOZET.— Tiens, voila les vieux ! (aux jeunes gens) dansez, dansez t (lea jeunes gens sedemandent tour d tour pour chanter, les vieux entrent, ils sont trois.) SCfiNE XVI. LES MEMES, LE PERE B0I3VERT, LE PilRK BELANOER, LE PERE VIDAL. Le PERE BOISVERT.— Excusezsil'on entre sans cogner. LOZET.— Entrez ! entrez ! . . (II se live et va vers eux.) Je commen9ai8 a croire que vous ne viendriez pas. Le pfeRE BfeLANGER.— II fnit si mau- vais. v< VI 801 dii jeui ch(U Yo\ Tl LI gi peul L temi temj Ld u es pr^a de 1 (Paton opartement.) faire le cure -C'eBt moi I ;ela ai je > rencontrer Ue Lisette... •«.) Eh mon perdues par ous rient en- m'en croire, ronde, c'est ule-toi de Id. a,n9e ronde I md se tmant danaer avec trop vieuK I 5 done ! Ve- t. ! si j'y vais tu veux ve- ic, Jean ; tu Ide nous an- parte.) Keux ! (alia ! (les d tour pour sont trois.) [t, le p^re )AL. tiisez si Ton (H se Iboe |ia a croire fit ai mau- — 15 — LOZET.— II fait un temps aflfreux. Oter Y08 oapote. Les cartes tous attendent. Tu rm voir, Boisvert, si je vaia t'arranger ce eoir. Je roe sens la main bonne. {Lea vieux dttnt leurs capott, pendant ce temps lea jeunes gena ae aont priia, tour d tour, de chanter. Louise ae decide d chanter.) LOUISE.-— C'est bon ! je vais chanter. Vous m'excuserez et vous ferez chorus. TOUS.— Oui ! oui I Le viKt:\ id AL. —(Regardant leajeunu gena.) Cea jeunes gena, 9a s'amuse-t-il un peu ! 9a B*aniuse-t-il ! LOZET. — C'est comme dans notre temps ! . . LES VIEUX.— C'est comme dana notre temps. {Lea vieux s'assoient.) LOUISE.— (CAan jouea-tu xxuejigue ? LANGLOIS.— Oui, M. Lozet, mais mon violon n'est pas beaucoup en ordre. Avez- vous de I'arcanson ? Le pere VIDAL. — Encore, envoie tou- jours 9a ira bien I {Lajigue se danse.) LOZET.— Merci t maintenant allez faire votre tire ; mais allez la faire dans I'autre cot^. Ici, vous allez nous faire cuire. . LOUISE.— Aliens dans I'autre cot^. TOUS.— La tire ! la tire I Vive la tire ! {Elle aort avec lea jeunes gena.) SCfiNE XVII. LOZET, LES VIRDX. LOZET.— Oui ! ce que c'est I pendast que Ton s'amuse il y a de pauvres gens qui souffrent . . LepAreBELANGER. — C'est t(>ujours comme 9a dans la vie . , LOZET.— Pourvu que Ruzard et Ton- kourou nous reviennent sans accident. lis s'exposent joliment, allez ! Le p^re BOISVERT.— Oui I ils s'expo- sent joliment . . LOZET. — On va loujours faire une petite partift. Boisvert, joues-tu avec moi ? Le pere BOISVERT.— Si on se met les deux meilleurs ensemble. Ils ne pourront pas gagner une par tie. Le pere BELANGER.— Pargue I Vous allez /oir. Viens, Bibaud. Tu vas voir si on vales battre. {II seplacent d la table.) LOZET. — Tirons a qui brasaera. Le pere BOISVERT.— Au premier roi, 1^ au premier roi I.. {Lotet donne lea oartu Jvtqu'au premier roi.) LOZET, e^adrettant d oelui qui a le pre- mier roi. — BntMe, bnwse comme il faut. Ah i fa I II faut qu'oa leur donne un capot pour coxnmencer et une vilaine, liour achever ! Le piRB BELANOER.— Vous n'dtes pas assez fins ( //a jouent une vraie partie de quatre-aept. A la Jin de la partie la porte i'omre. Ruzard et Tonkourou entrent mivis de deux strangers, un jeune homme et un homme &g6 de 50 cms. Ila portent citapeaux d large bords.) SCfeNE XVIII. IjOZET, I.KS VieCX, TONtOCROU, RUZA.RD, DEUX ETRANOERS. 1/)ZET, $e levant tout d coup. — Vous leg avez sauves ! Dieu soit loue. RUZARD. — Ce n'est pas sans misere, allez I mais enfin. (Les strangers sUippro- chent du poile.) TONKOUROU. — lis eUient quatre. Nous flommes arrives trop tard pour sau- ver les deux autres. AUGER. — Je suis bien fatigue, bien brise par le froid I LOZET, leur donnant des chaises. — As- aeyezvovs, on va vous donner quelque chose pour vous reconforter, {il appelle) Louise ! Lisette ! (Louise, sa mire, et tous lesjeunes gens reviennent dans I'apparte- ment, quelques-uns jettent un cri de sur- prise en entrant.) SCfeNK XIX. LOZE r. — IjOuise, prepare une bonne ponce pour ces pauvres naufrages Mad. LOZET.^Vos habits sont mouil- les ? je vais vous en apporter d'autres. ( Pendant cette sctne lesjeunes gens se par- lent bos et se font des signes.) IJE CAPITA INE.— Nous ne pouvons pas les 6ter maintenant ils sont geles sur nous, Laisseznous rechaufier un peu Oh ! que la chalaur e«t bonne I Oh i que Ton Mt bien ici ! LOZET.— Pauvres geas ! je suia heu- reux de pouvoir voua donner Thospitalitd I Vous passerez Thiver ici, si voua le Toulez. Jean Loa^t n'est pas riche ; mais deux de plus, fa ne paraitra pas LE CAPnAINB.--Que Dieu voua b*- nisse, cher monsieur I II est bon dana le malheur, de rencontrer des Ames chari- tables. {Louise apporte aux naufragit un verre de rhum.) LE CAPITAINE levant les yeux sur Louise. — Merci t mademoiselle, secourir les malheureux, cela porte bonheur LOUISE. — Secourir les malheureux, c'est un bonheur (les naufrages vi- dent leurs verres et les remettent d Louise qui va les d6poser sur la table, elle se trou- veface dface avec Ruzard.) LOUISE. — Francois ! que je suis con- tente de vous revoir deja ! Vous avez sauve la vie a ces pauvres gens, que voua devez etre heureux ! RUZARD.-J'ai failU perir LOUISE. — Mon Dieu ! est-ce possible... RUZARD. — Je vous conterai cela. . . (// fait signe d Tonkourou et tous deux se re- tirent d V^cari.) Dis done, Tonkourou, ils oublient de nous payer, le capitaine nous a dit qu'il avait dans son gousset, une bourse pleine d'or TONKOUROU.— II a les mains degoui-- dies, 4 cette heure il pent s'en servir. . . AUGER. — Capitaine, pardon I nous ou- blion 3 de recompenser nos sauveurs braves gens qui se sont devoues pour nous. LE CAPITAINE.— Mon Dieu que je auis ingrat ! mais j'ai tant souffertque j'en ai perdu la tete, je crois. (II met la main dans son gousset de pantalon et en tire une bourse.) C'est tout ce qui me reste de mon bien quelques pieces d'or Vaut autant ne rien avoir. Au reste, c'est pr ael qui qu^ troil t Oh I que suia heu- i(Mpitalit6 1 a le Toules. ' fcis deux de m Toua W- x)Q d*DA le imes oh*ri- tufrtkgi* ui% yeux $ur le, secourir iheur Q»lheureuZ| aufragSs vi- '.nt d Louue elle St trou- e suia con- Voiu aves ks, que ro\iM possible... cela... ill deux se re- ikourou, lis litaine uous lusset, une ^ns degoui'- jervir. . . nous ou- iveurs )ues pour jue je suis ptque j'en la main In tire une reste de d'or 9ste, c'est I promis t ($'adreg8ant d Butard. (Te- aez, mon ami, c'est peu^ mau c'est tout ca queje poasMe k Theurequ'll eat. BUZARD,/ei^aaii(/« d^tinUressement.) — rJamais t oh I non jamais ! LB CAPIT4INE.— Mais il me semble que 70U8 m'avez demande BUZARD. — Jamais ! vous vous etes trompe LE CAPITAIKE.— II se peut quej'aie mal compris. J'etais trouble par le froid et la douleur AUGER.— Pourtant RUZARD. — Je ne veux rieu ! je fais le bien pour le bien ! je suis aasez payS comme cela. (le capt. et Auger ae regar- dent surpris.) TONKOUROU, d part.— L'hypocrite I LOZET.— Que c'est beau d'avoir de pa- reils sentiments. Je n'ai pas honte de le dire tout haut, tu seras mon gendre, Francis I [Louise penche la tite,murmure chez lesjeunea gens.] TONKOUROU.— (i part.— La, ferme est 4 lui! c'est sur ! RUZARD au capitnine. — Si vous vou- lez donner quelque chose au sauvage, il est pauvre, il a besoin TONKOUROU a part. — Le traitre I I'hypocrite ! il m'enfonce ! LE CAPITA INE d 7'onA;oMrou.— Prenez, mon ami, prenez ! TONKOUROU.— Ah I I'indien ne sait pas deguiser il est pauvre. [t/ prenrf /a bourse, la soupise et la met dans sapoche.] RUZARD d fonfeourou.— Nous irons compter cet or chez moi et nous le parta- gerons, tu sais. LE CAPITAINE auxjeunes gens.— Vous etiez a vous amuser, il ne feut pas que uous soyons des gates-tetea. Continuez cela nous fera plaisir. LOZET.— Votre tire est-elle faite ? LOUISE.— Elle est au feu. LOZST.— Allez I'achever, j'aieaTie d'en manger unb4tOQ... Ruiard, iu saia (aire Qa toi,la tir« ; tu en ft aaaez vendu i la porte del'^glise Eh! bien! tu faiaaia des sous avec cela : je t'ai remarque dia ce temps-U Va done leuv faire lour tire [/«* jeunes gens sortent, ] SCfiNE XX. AUGER au caj»»fatne.— Oapitaine« quel jour de malheur pour nous ! LE CAPITAINE.— Mon cher Auger, la Providence nous a sauves pendant que nos compagnons mouraient & cote de nous, benissons-la. LOZET- — Vous arez perdades hommes. LE CAPITAINE.— Mes deux matelots. LOZET.— Et votre batiment est-il com pl^tement perdu ? LfeON.— Helas ! oui, totalement. AUGER, — Je le regretterai longtemps ce joli brigantin. 11 portait si bien sa vot- lure II se dSfendait si bien 4 la mer ! decidement Lotbiniere est une place de malheur poia- voua capitaine comme povr moi L^ON. — Moi je n'y ai perflu que aaa fortune, vous Auger, vous y avez perdu le bonheur de toute votre vie. LOZET d Auger. — Vous etes done deji venu a Lotbiniere ? AUGER.— Jamais. Et pourtant j'y ai subi le plus grand des malheurs LOZET.— C'est curieux I Et vous capi- taine, etes-vous venu ici dejA ? LfiON. — C'est ce que je crois la pre- miere fois quejenavigue duns ce fleuve. Pourtant il me semble que tout petit je I'ai vu deja je ne sais pas comment expliquer cela, c'est comme un reve II me semble que j'ai deja vu ces glacea et ces bancs de roches et pourtant je n'ai navigue que dans la mer et dans lea pays du sud. AUGER.— Eh ! capitaine, vous pour- riM bien 6tre on cnfint de oe Tptkjt. LOZST. — Pftrdob I mids dites'iioufi, Ebonftieur Auger, coutneut il m ftdt que liOtbinidre soit une place de malheur pour vouB* ' AUGER. — Si cela peut vous int^r^sser, je n'ai pas d'objection jesuiBr£chau£f%, je me sens bien. Au reBte,j'ai int6r6t& vous conter mon histoire. Vou9 m'aiderez peut-Stre& retrouver use penxmne que Je voudraig bien retrouver H faut vous dire que ce que je vous conte 1& ne date pas d'hier-.. puisqu'il y a 19 ans que je ne ne suis pas venu dans le pays. J'ai paB8§ sur le fleuve il y 19 ans Jele ^dnnaissais bien alors ce beau St. Lau- rent. Je montais i Montr^ en goilette. ■VsM fine voilidre ausei celle-ld> I et qui portait haut dans les plus grands vents I Bendu 4 Gentilly labrise tombe. On jette I'ancre et je d^barque. A terre, je fais con- naissance d'une channante jeune fille. Je I'aime, elle m'aime; nous nous aimons. Sans plus attendre je la demande en ma- ^iage. Elle dit oui. Si le vent 6tait con- traire sur I'eau, vous voyez qu'& terre la brise me poussait vite vers le pays du bonbeur. Deiajour8apres~notre manage on s'embarque pour Montreal. L& je prends un chargelnent pour les Antilles. En passant h Gentilly je laisse ma ohdre petite femme avec sa m^e pourjusqu'a jnon retour. {U a^easme les yeux, Lozet 8^est lev6 et marcfu d grands pcu dans Vappartetnent.} LOZET. — Mais c'est vtn peu extraordi- dinaire ce que vous dites 14 c'est ex- traordinaire, [il marche toujours.'} AUGER. — Jusqu'amon retour hf- las 1 ilfutbien triste mon retour! je debarquai malade au Bic et je me rendis a 'I'lslet dans mafamille -■ LOZET, itonn^.—A I'lslet ? & I'Islet ? 'dites-vous ? - AUGER— Eh! oui a I'Islet jefus 'longtemps malade. Ma pauvre femme qui Atak sttr 1 9 point de devenir m^ M mAt en routtoavee son ftkn, en plein ovtt d'hiver, pour descendre me voir... lit I'ilr- r^rcnt & Lotbiniire LOZET. — de plus en plus surpris, — Hein I lis s'arr^rent i, Lotbiniire 7 Oi!i 7 oik cela ? AUGSR.-^e n'en sais cien je sais seulement qu'ils s'arrSt^rent k Lotbiniire pour y passer la nuit... 6 nuit affreuse I... et que ma pauvre femme brisee par le froid, la fatigue et la peine, ma pauvre jeune femme mourut en me donnant une fille une fille que je n'ai jamais vue... que je ne verrai peut-Stre jamais. [Ileauie 898 yeui.J LOZET.— Ah I Seigneur ! Seigneur ! qui I'aurait pen8§ ? (/Z marche avec pricipita- tion.) AUGER.^-Quand j'ai en men malheur, je me suis livr^ au d^sespoir ; je suis re* tomb6 dans un £tat pitoyable. Je fus plur sieurs mois i. me remettre. Puis mes pa- rents redoutont lee suites de ma peine, et sachant que mon enfant etait elevee dans une ezcellente inaison me firent embarquer sur un vaisseau de long cours. La destin§e f la plus Strange m'a tenu jusqu'a ce jour dans les pays lointains LOZET . ( To^jours agiUparlani dpart /) Que! hazard I quel coup de la Providence I que c'est extraordinaire I . . c'est elle I mais oui, c'est bien elle ! {Les auires vieil- lards disent aussi quelques monosyllabes semblabtes etfeignent la surprised LOZET.— (S'approchant d' Auger.) Votie femme comment s'appelait-elle ? . . AUGER.— Bile ee nomraait Philomene Lacroix ! . . LES VIEILLARDS.— Ah ! LOZET .—(Se frappant le front.) Ah! c'est elle 1 c'est elle ! (H court d la chambre oU sont les jeunes gens.) Louise I Louise ! Viens done I mais viens done '. . .. qui le croirait Ah! ton p^re ! ton pdre ! (Louise arrive suivi dss jeunes gerif et de $a va Au fille Iteu jeiti A L (Ian A pout c'est I'air bii 111 oui c lam't inoii Ma del.) (Les c roles, tombe I pleln oMiffr oir... Ill I'ilr- nniire 7 Oik 7 )n j6 8ais ; & Lotbiniire it ftfireute I... t>ri8ee par le f ma pauvre donnant use jamais vue.t. mi. [Ilesiuie ileigneur ! qui lec pricipita' DOn malhcurt r ; je suie re- . Je fuB plnr PuiB meB pa- ma^ peine, et ; elevee dans nt embarquer f. La de8tin§e u'& ce jour lant dpart /) i*rovidence I 8t elle ! mais autres vieil- monosyllabti rise.^ luger.) Voite 9 it Pbilomdne front.) Ah 1 i la chambre 86 ! liouise ! ;'.... qui le I ton pdre I s ffenf et de ta mire. Lotet la prend par le brat. Puis va prendre Auger d son tour.) Auger ! Auger ! ah ! vous etes heureux !. . . . votre fille, la voici ! Louise I tu retrouvea ton perf ! Cet liomine c'est ion pere (Tous Jeitent un cri de surprise.) AUGER.— Mft tille! c'eat ma fillc ! LOUISE.— Mon pere!!! (lis tombent dans Ics bra.s Vuh de Vautre.) AVGVM.—iKloitpiant un pen Louise ponr mifux la coir.) Ah ! n)on enfant ! cVi^t nion enfant ! Oui ! jo la recoiinais a Pair lie i^a mere. . . . Kile a les cheveux de hfi mere ! et ne.'^ beaux yeux ! et sa taille KUperbe.. .. Et c'e.«t la mt-me voix !.. Oli ! oui c'est jna Hlle, j'en snis certain ! (7/ la ramtne sur son c(eur.) men Dieu ! soyez Iteni ! poyez Ik'tu !. . . . vous qui me rendez moil entant !, . . . Mad. LOZET. — (Levant lei^ maim' an del.) Oh! qui me lendra iiimh tils, a moi?.. (Les convii't.'i oni niarcht pendant re.^ fnt- roles, ioiijonis yesticulant, etc. La toile tombe.) — 19 — LA SORClfeRE.— Tiens ! c'est mon ami Fran^oie qui vient ! Ilerbes itnpures, cui- sez, bouillez! RUZARD, criant encore, mais de plus pris. — Tonkourou ! Tonkourou I LA StJHCJERE.— Par ici, men ami, p«i' ici ! — (Ruzard enire.) SCKNE II. ' ACTE TROISIEME. Six mois apris. La Vengeance Ohretlenne. La scfene repr^sente un bois unprfs tin fleuv<>. SCfeNE I. I.A .SORCIERK. LA SORCIERE, assise prt^: d'un chau- dron, brasse quelque chose qui bout. — Mal- heur au capitaine ! malheur au capitaine ! Fran9ois aura Louise car je le veux ! j"ai ties herbes qui rendent amoureux ceux qui ne veulent pas aimer. Je prepare un philtre pour mon jeune ami Ruzard. Avec ce philtre il se fera aimer de Louise. Cui- sez ! bouillez ! herbes mysterieuses. RUZARD, criant au loin. — Tonkourou 1 Tonkovu-ou ! RUZAHD. — Ah ! vous voilii, la mere Simpiere? je ne me souvenai.s pas bien du lieu que vou.s m'aviez designe ! Oil est Ton- kourou ? LA SUHCIERE.— A la cabane. II sera ici dans une niinuto. ( )ii en sent tes amours ? KUZAKD. — Ce damn*'' ui, le» niise- rabies, j'e les auiais laisses poiir de froid ou se noyer. Qui se serait imagine que je sauvais le vrai pere de Louise en sauvant Auger et quejeme donnais un rival en sauvant le cajiitaine ? — {Tonkourou cut re. ."^CENE 111. I.KS ME.MKS. TONKOfROU. TONKOUROU.— Ah ! freretu est ponc- tuel. L'indien est habile, il a rt''ussi, tu le sais, a brouiller Lozet et le capitaine. RUZARD. ^- Oui, et le capitaine s'eit vu mettre dehors, bien poliment,c'est vrai ; mais, tout de meme, il a ete econduit. Cela n'empeche pas le capitaine d'aimer Louise, et ix>uise d'aimer le capitaine. ' LA SORCTERE.— ifc/^a?ver lepeuple aurait bien riaient bien ;arde que de ait etre fait xile ! aillera pour nkourou est aoilement. aine, la-bas ? 'est lui ! le ais plu8 que 13 ! va de cc minute, der- se cache.) hais ! je le |e I quand 11 loi qui I'ai Ah ! qui — 21 — I'aurait jamaii* cru I Et comment cela peui-il se faire ? j'ai reconnu den aignes que perflonne ne connaissait peraonne, si co n'e»t le vieux chef Sioux 4 qui j'ai vendu I'ent'ant il y a 2() ana quel hazard singulier a rejete c t homrae entre mea mains '.' Tonkourou, tu es chan- ceux dans tos vengeances I Et lajeuno fiUe blanche, Lisette, oui Lisette, qui m'a mepriae il y a 25 ans a ete bien punie de sa temerity. .le I'aimaia cette jeune fiUe ; je voulaia Stro son mari. .J'etais jeune, fort, bon chasseur! Elle m'a donne un soufflet un jour que jo lui disais mon amour. Ah! I'indien salt se venger II attend longtemps quelquefois ; mais son heure arrive inovitablement. La jeune fille blan- che s'est mariee ;V Lozet. Elle a eu un en- fant, un beau petit garuise ! o ma Ixjuiael viens ! un moment de felicite ! un mo- ment pour tant d'heures de aourt'rancea I.. J'entenda du bruit ! C'est elle ! c'est ello I SCfeNE VII. r.Kox, rociSH, entravl. LEON. — (nuvrant .^m bras n Ijoui.'ie qui H'yjefte.) O ma liOuiae, que je t'aime I Tu le voia, j'ai obei avec promptitude A ta pri^re! Oh I demandemoi plus sou- vent de venir ici te rencontror puis- que ton pere ne veut pas quo jt» te vole chez vous ! Ici, du moins, nous pouvons nous voir et nous parler sans toraoinn. LOUISE.— Que dites-vous? C'est moi qui obeis A voa instances oh! il m'en a bien coute de faira cetto demarche ira- prudente et si voua n'tHioz pas ponr partir dans quelques jours .jo a'aurais pas consenti LEON. — Mais... alors quel est ce myi- t^re 'I qui vous a dit que je desirais vous rencontrer ici ? LOUISE.— C'est le petit Paul Uperche. LfiON. — Et c'est lui aussi qui m'a dit que vous desiriez me voir. LOUISE.— Oh! si j'avais su !... LfeON, attirant Louise sur .fou coenr. — O liOuise ! C'est un ami, bien sur, qui nous protege ainsi. Profitons du moment, bien- tot nous serons separes (Il I'entraine aupiedd'un arbre oti ila s'astoient.) Ijouise, quand je serai loin, m'aimerezrous encore ? LOUISE.— Toujours ! LfeON. — Mais je ne reviendrai peut-etre plus je resterai sur le champ de b»- taille... II vaut mieux que je meure... LOUISE. — Ne parlez pas ainsi... Cel» me fait mal (Le capitaine ttt Louise se tiennent par la main.) — 22 — *> M SCfeNEVJII. 1,18 mAmib, lozbt. I/)ZET, .vc montrant toutdroup.—Ah] ah I les Hmoureux, on voub surprend, hein ? (Louisi et If cajtitaine kc livent.) l£0N. — Nous n'avons pas raison de craindi'c lea regHids e aflien ; e»r reverreijft- le pat) Jean ■e qu'on ne nemont, c»- iwi brule ma haIh I re vouH 6te isauHsi bien ent ne t'ar- ri'tfrai, moi, , ne s«ra pas juet, gueux Ah ! tu vas Lozet quand au front. — ! Est ce un ill ! Ruziird ! onnais ! |S pas toute pz (lit, je le la yran- capable de etes capa- {)as assez e m'expli- quand je .... Tula lettre de te ■ceque je te tu la fis pocrite !... . Ah I je en temps) tir ! je vais perdu tout plus rien IS d'amis 1 •ir pour la tnotetqui — 23 — onijdt'* le cri d'alarme On ae raAsem- ble k St. Denyn. a St. Charles! j'irai i St. Denysl j'irai a St. Charlo.s ! j'irai partout ou la liberte a be.Hoin d'tni defen.neur, je ▼ernerai mon sang pour la d^'fense N. — Ne mens pas, i)etit Paul, je sais tout je ne t'en veux pas: au con- traire, je suis bien aise Est-ce qu'ils font defendu d'en parler '! PAUL— Non. LHOX. — Est-ce Ruzard (jui fa envoye ? PAUL— Non. LEON. — Alois c'est Tonkourou Tu ne paries pas Tu n'as pas besoin de craindre. PAUL. — Je .savais bien que vous ne .se- riez pas fache ! LftON. — Tu vas a la cabane de Tonkou- rou, hein ? Tu diras au sauvage queje le remercie beaucoui). Vas-tu chercher ta recompense ? PAUL. — Non monsieur LE(JN. — Vas-tu prendre ses ordrespour I me nouvelle farce ? PAUL. — .Je m'en vais, je suis presse !... {II s'6loiijne.) LftON.— Arrete ! arrete ! tiens ! {U lui dnnne. une pif.ce d' argent) i\x v«i.i queje suia content de toi. PAUL — Merci, monsieur !... Lft( JN.— Estu bien preaae ? PAUL— Oui .1 LfcoN.— Pourquoi done? (Paul nt rS- poml pas.) Vourqiioi '! reponds , PAIHj. — Pour rien iJ'iON. — Ah! par exemple, si tu veux te moquer do moi, <;a ira mal. On • .4t soul ici et je te PAUL. — V'^'M ne dircz pas (jue jo vous I'aidit?... LfioN. — .lamais !.. sois tianquille P.\UL — Ijes Anglais sont arrives pour vous prendre. lifioN, liurpris. — Los An^jrlais ? les An- glais ? (jui leur a dit de venir ? oii sont- ilg ? (?7»e frappe le front) Ah ! Ku- zard et .Tonkourou ont ete a (Quebec la semaine derniere ! je deviuc ! c'est cela ! bes mi.serables ! Petit Paul. lO .sont Ituzard et Tonkourou qui ont it'' leur dire do vonir me prendre PAUL. — lis sont descendus q:, villo tous les deux en canotd'ocorce... i.i:iis je ne sais pourquoi... seulement ils iifont dit de les avertir si je voyais ani '•'• les Anglais LEoN. — Et tu vas avertir Tonk.inou ? (Paulne r^pondpas.) Vas-y ! 'i"u ne vaux pas mieux qu'eux ! { I* n- 1 part en courant.) . - ■■ SCENE XL LKOM, LES REBELt.KS. LfiON, sii laissant choir sur I'/ierhe. — Mon Dieu ! mon Dieu ! qu'aije done fait a ces hommes pour qu'ils me pe-secutent; ainsi ? (qiielqiies Jeunes rebelles orient en, dehors de la schne : Hourrah ! pour Papi- neav ! Vive la liberty.' lis arrioeni Avr la xchnt aver, h.urs aruifs.) — 24 i SCENE XII. LES JEINES REBELLED.— Vive Pa pinoau ! Vive la liberte ! LfioN, at h Viint. — Oui, mes amis, vive la liberte ! Xous Bommes guettes ; soy- ons prudents ! Des constables sont arrives pour m'am'ter L'UN DES KEBELLE.S.— Nous le sa- voiis, et nous venons cacher nos amies ici dans le bois ; nous les reprendrons quand ils seront partis. LfeuN. — C'est bon ! s'ils font des re- cherches cliez vous, ils ne trouverontrien- Nous partirons demain dans lanuit. Etes- vous toujours decides a sacrifier votre vie pour la defense de vos droits. TUUS. — < »ui ! oui ! mille vies si nous les avions ! vive la liberte ! l£0N. — ' 'ui ! vive les i)euples libres ! les peupk's qui peuvent prati^uer en paix la religion dcs ancCtres, les ^teuples qui ne connaissent d'autres lois que celles qu'ils se tlonnent eux rnCmes ! L'UN DES KEBELLES.— Mort aux ty- rans ! inoj t aux bourreaux des nations ! TOUS. — Mort aux tyrans ! n:iort aux bourreaux des nations ! LEuN. — Cachez vos amies et retournez vite chez vous, afin de ne i)as eveiller de Boup^ons. Moi.je resteici... on ne me prendra jias, soyez en surs... TOUS. — Vive notre capitaine ! Vive Papineau ! vive la liberte. (lis sorttui, la sorcihe entif.) SCENE XIII. LEON, LA SORCIERE. LA 80KC1EIJE, sien nous payer. . . RUZARD. — Oui, on va avoir une bonne poignee d'argent et pas une co^^cpour la bonne fenime Simpiere. TONKOU ROU.— Pas une maudite cope ! Allons!. . .{lis partentioujours iituhants.) SCKNE XV. LEON, LA SORCIERE. LEON. — Les traitres ! les misorables !... (// marche.) LA SORCIERE, Wa/t/.—l la! ha! ha! je te le disais bien !.. moi, je pourrais te sauver... je peux conjurer I'enfcr. LfcON. — Arriere ! laissemoi ! laiseemoi.! {II marche.) Trahi ! encore trahi ! Pourvu qu'ils ne livrent pas mes amis]!... Mais ils ne me prendront pas ! oh ! ils ne me prendront jamais! LA S(_)RCi KRE. — Pourquoi refuses-tu mes services ? lis m'ont maltiaitee, je veux mevenger LK(.>N — Je te I'ai dit, je ne veux rien de toi... Uii'se-moi tranquille !.. LA SORCIERE.— Prends garde!... toi aussi ! Lfl(jN, s^adossani a un arhre. — Les : traitres ! les traitres ! je ne leur ai pour- Ltant jamais fait de malj .. (i7 marche et s'arrett tout a coup) Les voila qui partent en canot!... oh ! les imprudents ! .. ris.) Aveux et Repentir del'Indien. L.'i sci'iio ropn'sc'Hto lp oliciniii puhllc vis-A- vis la iiiaisoii (|p .Joiiii Lo/f't— I'lie feiiCtre de la niiiiso!! ost oiiverte. SCKNE I. I.OL'ISE. LOITSE, assise dans lafenc're nurerte. — ( >h ! que le ciel est beau ! j'espere qu'il ne pleuvra point deraain matin . Quand il pleut duraiit le mariago. c'est mauvais signe. — On dit que les maiies anront du chagrin Mon Dieu ! si Leon revenait 1 Mais c'est imjiossible Pas de nouvelles depuis deux ans! II est mort ou il m'a — 26 — oubliee Apres tout, Francois se montre gi bon, si empresse ! 11 m'aime beau- coup Puis papa Lozet I'estime tant. Ensuite, mon confesseur m'a clit d'oublier Leon, et de me marier avec Frair^ois. CKas- sons done tout autre pensee Pourtant, je I'aimais bien ! N'importe? Je serai bonne epouse, et je tacherai de rendre mon mari heureux. — Mais il faut que je fasse ma toilette. Voici le soir qui arrive et les invites vont venir lis vont venir fSter la mariee! feter la mariee! ! ! {Elle live les nmins et Ins joignanf cnwme avec doulttir. Elle .reJoignu de la fenetrc.) SCfeNE 11. TONKOrROL'. TONKOUROU, en guenilles.—Ahl c'est ici, enfin ! c'est ici ! Me voila de retour! Quel voyage j'ai fait ! Quelle marche ! Ah ! je ne puis me resoudre a eutrer main- tenant Non, je leviendrai quand la nuit pouira cacher la rougeur de mon front je me suis cache derriere la talle d'aunes la-bas et j'ai entondu parler Ku- zard ot la sorciere Hazard se marie... II ei)ouse Louise! Eh bien! Malheur! c'est mon ouvrage ! c'est mon ouvrage !.. Xon ! CO n'ost pas possible ! il ne desho- norera pas cette innoconte jeune fille Je Ten empecherai le dirai tout! oui, tout ! Mais, comment moi qui suis si coupable, comment roprocher aux autres leurs fautes? \h! Leon Leon! c'etait un ange ! -le lui ai fait bien du mal, ' il m'a toujours fait du bien. — Depuis qu'il I m'a sauvc la vie (juand jo me noyais, il s'est opcnv un changeniont extraordinaire dans mon ame... Mes yeux ont vu clair... | Auparavant, j'etais dans les tonebrea! | Ceux qui font le bien pour le mal ne se I doutent pas dc leur puissance Le sau- \ vage est vindicatif! il est reconniiissant i aussi ! Dopuis quo le capitaine m'a; vaincu par sa grande vertu, il n'a pas eu j de plus fiddle ami que moi . — Mon espoir ' etait qu'il ne serait pas tue a St. Eustache ■ • . Helas ! j'aurais fait bien des heureux !. . . Maintenantje mourrai de desespoir Et je ne dirai rien II vaut mieux quo ,je me taise ! SCENE III. RUZA.RD, TOXKOltROU. HUZARD, 6tonn^. — Quoi ! Tonkourou ?... TONKOUROU.— Ruzard ! RUZARD.— D'ou vienstu? TONKOUROTJ.— De bien loin ! RUZARD. — Pourquoi es-tu parti .si mys tcrieusement ? TONKOUROU.— (."est mon secret. RUZARD. — Ah!... sais-tu que je mo marie ? TONKOUROU.— Oui. RUZARD— Et qu.> lo pero Ix)zet uk' donne son bien par donation. T(JNK()UR()U.— Oui RUZARD.— Tu viens chercher tes 10() louis ? TONKOUROU.— Non. RIV.ARD,— Tu (lis non ? Allons ! tant mieux, j'en aurai plus! ToNKoUROU. — Tu n'cn auras pas plus! Jure-moi que tu n'acceptera.-! pas un sou, ni en argent, ni en luopriete.. RUZARD— Mais quel mal y u-t-iU? TONKOUROU.— Ruzard, tu sais que je te tiens !... Gare a toi, ou je parlerai ! RUZARD, a ;>r/W.— Malediction ! T( )NKOUR( )U.— Ruzard, je te laisse... . Ne dis a personno que je suis ici Re- nopces-tu au bien de l/jzet? RUZARD.— Oui.... puisqu'il le font!... (« ^>r/r<) jo I'aurai bien plus tard... et tu me le paieras !.. {Tonkourou s'^loigne e( Ruzard lui montre le poing.) Tu regret- teras d'etre revenu ! {Ilsorf, Langlnh i:t Vidal (irrii'cnt chacun deson c6t4.) grO voa et — 27 — i St. Eustaehe esheureux !... desespoir it mieux quo OL'. Tonkourou?... ? loin ! Li parti si luy.s m secret. n que je uio ro Lozet mi» 1. rchor tes 100 Allon.s ! taut auras pas n'acceptera.-> iropriete.. a-t-il? ?ais que jo larlerai ! 5tion ! to laisse... . ici Ee- le feut!.... ard... et tu s'6loi(jne et Tu regret- •^ Lanrflnis' t c6t4.) SCENE IV. SIMON LANOLOIS, .lO.lOV VIDAI,. LANGLOIS.— Bonjour, Joson ' VIDAL. — Bonjour, Simon... LANGLOIS.— Vas-tu aux noccs? VIDAL.— Toi? LANGI^)IS.— Oui. VIDAL. — Moi aiiiisi... LANGL')IS.— On va avoir du fun... Une grosae noce ! VIDAL. — 11 n'y aura pas nioins de 2-') voitures ... ah ! je suis dispose a danser. . . L.\NGLOIS. — Moi aus.si ! je me suis fait faire des bottes neuves expres VIDAL. — Menes-tu Melonne Germain? LANGL018. — -le penserais ! Je la mene et la ramene ! Toi, vas-tu avec la petite France (iagne? VIDAL.— Belle demande ! L.VNGLOIS. — On va en faiie une tro- che ! . . V1D.\L. — (,^a [)Out compter. LANGLi )1S. — Je ne pensais pas que Francois Ruzard reussirait? VIDAU — Je ne crois pas que Louise I'aime beaucoup. LANCrLOIS. — C'est le pere Ix)zet qui fait ce mariage-la. Te souviens-tu il y a deux ans pagses a la Ste. Catherine le pere I'avait appelo songendre ? VIDAL. — Eh ! oui ! je m'en rappelle... mais le jeune capitaine a manque deran- ger les plans du bonhomme. LAXGLOIS. — On ne sait toujours pas ce qu'il est devcnu ce capitaine... VIDAL. — Non ! Et ce qu'il y a de plus drole, c'est que Tonkourou est disparu dans le meme temps que lui, et qu'il n'est pas revenu, lui non plus. LAXGLOIS. — Je les crois mortstous les deux. VIDAL.— C'est probable. L« pere Lozet n'enest pas fache. ' LAXGLOIS.— Ruzard non plus... Tiens, voil4 la mere Simpierequi vient... Allons- nous-en, parce qu'elle est capable de nou.s Jeter des sorts... VIDAL.— Es-tu si peureux que (^a, toi... LAX(iLOlS. — EUe a des rapports avec le diable, c'eat certain A tantot done ! VIDAL.— A tantut (Lanrjlois ren- contre la. mtre Sinipi^re en sortant, la sahie et dit troisjois : .le te redouto, c'est aujourd'hui lundi !) SCKXE V. L\ S( )K(.'IKKE, tiifre h puni r an hras el uiit canne. — Tout le monde me fuit ! — Jesuis unobjet d'horreur !.... J'ai merite mon sort si j'avais voulu ! si j'avais voulu ! j'etais belle, j'etais recherchee. ... j'aurais pu faire un bon niariage... j'aurais ete heurouse ! quelle vie j'ai menee ! oh ! il n'y a pas do bonheur dans le de- sordre!, 11 n'y a pas do felicite sans la vertu ! La vanite m'a perdue ! (.)ui, la vanite ! II est trop tard au- jounrimi pour faire de.s reflexions ' Dieu ne me pardonneraj'amais ! SCKXE VI. L( »ZET Norlant ih sa waison. — Tu to trompes, Marie- Anne, tu te trompes : la misericorde de Dieu est inepuisablo. LA SoH(.;iEIiE.— Ah! on meurt comme on a vecu I'ai vecu dans le mal, j'y mourrai ! c'est une fatalite LOZET. — C'est mal de desesperer LA SORCI HRE. — Donne-moi quelques sous, cela me fera plus de bien que tes cunseils LOZET. — Tu sais bion que je n'aimo pas a te donner des sous tu les gas- pilles, tu les bois situ a faim, entre dans la maison. II y a toujours du pain pour c»ux qui ont faim. — 28 — LA SORCIERE.— Ah ! je n'entre pas ! Je n'entre y&s ! .7e ne veux deranger pereonne. lis se preparent pour le manage, je suppose LOZET. — Les pauvres ne nous deran- gent jamais-.. Tu peux entrer. I A SORCIERE.— Quand on est riche, il n'est pas malaise de donner. IjOZET. — Quand on est pauvre, on doit recevoir avec joie UA SORCIERE.— Tu maries ta fille, Jean ? LOZET.— Oui, deraain LA SORCIERE. — Demain! avec Ruzard ? |j(jZET.— (_)ui.... c'est un bon parti Excuse, je suis presse. (7/ s^6loi(jne.) LA SORCI ERE. — Tu ferais mieux de ne pas la marier ? LOZET. {^aiiH se detourner.) — Tais-toi done, vit'illo folle (II disparait.) SCENE VIJ. r,A SOriClKRE, KL'ZAKI), TOXKOUROl'. LA SORCIERE.— Oui ! il forait mieux dc ne pas la donnor a Ruzard, sa iille Je le connais, inoi, ce gibior-la, c'est mon eleve II est digno de moi ! {Elle apergoif Ruzard ei Toakonron tt se retire un pen.) iinZARD arrivant arte Tonkouron. — Tu jiarais lien iiiystorieiix. Vieiis inoii viciix-, t'.i scias .{< s Moctts RuzarJ o,- 1 toiijours boil coiiipagiion. TONKOUROC — Tu iif le luarieras pas. lilJZARD. — Hfiii ? Ac lie tuc maricrai pas ? TONKOUROC— Noil. Rl'ZARI).- Ponrquui? TONKOURO r.—Piuvp qiH-. jo M' le veux pai«. \i\]'/^k\\\). (prmant la main a Tvnkou- rcu.) — Tonko'.iruii, mon ami. soiiviens-toi.. TONKOUROC. — .le ne mepouvienp que trop Tu ne te marierai^ pas. . . . RUZARD. — Ah ! situ eavaif conimeje I'aimc ! TONKOUROU.— Tu rainios ? RUZARD.— Je Taime a la Iblie ! . . . . Je la rendrai henreuse ! Et puin, elie in'aiine I TONKOUROU.— EUc t'aiiue ? En es-tu certain ? RUZARD.— Oui. TONKOUROU.— La pauvre enfant !.. . Tu la rendras heureuse ? RUZARD.— Je lejure.... TONKOUROU.— Alors renonce a la dot, renonce au bicn du pere Lozet RUZARD.— Hein ? TONKOUROU, (/e«^emc;i/.) — Renonce au bieii du jiere Lozet RUZA RI).— Mais pourqnoi .... TONKOUROU.— Farce que jele veu.x. . . Du reste, Lozi'l et Louise nc t*en estime- runt que plus. RUZARD.— Tes 100 louis.... tu ne les veux il'jiic plus ? TON KO ['ROU.— Noil !.... Ri'ZARD, ('i j^a/7.)— Dauuiation ! TONKOUROU. — Veu.x-tu te marier quail. I memo ?. . . . Tu ve n'-ponds pa« ? RUZARD.— Oni, je le veux. (apart) Pour<]Uoi e.st-il arrive sitot, le miserable ! TONKOUROU (se retiranf.)—Rnzani, preiuls garde !.. .. RUZARD. (baissant la fete ei gardant an mijincni le silence.) — Tonkourou, prends gar !e ! LA SORCI ERE (/•Cfe/i«/ti'.)—J "ill (aim., il taut toujour.*- bieii mettre I'orgueil de Cote et ne pas se laisser mourir de i'aim .... si j'jivuis un vcrre de riium !. . . . Eiitron? ! {Kllf ca cers laporte.) RUZARD.— Ale ! la mere ! (La svrelh-e se dtiiiurne.) LA SORCIERE.— Que me veux-tii V Vfl Pe qu Bil peil jircl El ret^ Fail (leJ de jeouvidip qiif AS aip coinnieje Iblie !.... Je elk' iii'aiiiie I IV ? En fs-tu •<' etifarit !. . . Slice a la dot. ) — lienonce jo le vciix. . . t'eii t^tiiiic- . tu lie lee [lull ! te iiiarier ('"( jmrt.) I'j^eraHe ! ) — iinzard. t( (/arJant roil, prends iii liiiiii. . orgufil de iiini .... Eiitroii? ! x-tii ? — 29 — RUZARD. — Arretcz done un j>eu Venez ici (La cieille cieni cers lui.) Pfrvoiinf HP iior.s ('coute ?. . . . vous hnvcz (lu'on V0U8 craint coiiime Ic lou ? LA SORCJ ERE.— Oui . . ot avec raison . . RUZARD. — Vous savcz (pio la petite iiibaud m'a aiine. Je I'ai Irequcntee un pell.... Je i'aiinais. . . . Et je lui ai I'ait des pronie68e«. . . . ea fait que. . . . vous savez !,. Kile veut tout declarer.... cela pourrait retarder mou niariage. . . . Voyez-la done. . Faiten-lui peur Uites-lui que ^i elle en desferre le.s dents, vousilui jetterez un .-ort.. LA SORCIERE.— Tu paie.< !^i Men, ce ii'e8t pas de valeur de travailler jioiir toi. RUZARD. (Mettani uu (cudans la main de la sorcih'C.) — Tenez ! et je vuu.s en donnerai encore, si vou.'^ arrangez raliaire.. ail inoins {)oar jusfiu'ii demain .... ajireK U- LASORCIERE. {Riant tt reyaidant son ««eu.)-Deux pots de rliuiii ! Deux jKjt.e !.. J'arrangerai Lien Tatlaire. . . . {Elle tntre dans la maison.) 8CKNE ViJJ. lUZAKU. RUZARD.— (Jul ! j'ai triomidie. Je me marie ! Lepere Jxizet me donne son bien !... Le notai/e vient ce soir faire le.s arrangements... Ah ! j'oubliais... {II j)orte Us mains d ia tete.) J'oubliais la promesse que je viens de faire a Tonkourou ! Kenonceraubien... renoncer a I'argent!... Non ! ce n'est i)as possible ! Plaudit Tonkourou, pourquoi es-tu revenu trou- bler mon bonheur ?... Prends garde a toi, vieux coquin ! prends gaide a toi ! Je te ferai partir pour un plus long voyage !... Je Taurai la terre du pere Lozet ! oui, je I'aurai ! Jl ne peut ])as la donner a d'autres qu'aumari de satille... Et demain je serai le mari de Louise ! Je Tainie Jx)uise... Oui ! je sens que je I'aime main- tenant ... et je tuerais celui qui voudrais me la ravir Elle a oublie le capitaine Leon Et quand meme elle penserwt a lui de temps en temps, il ne reviendra jamais ?a fait que je m'en fiche pas mal mais cette pauvre petite Bibaud ! Bah ! je serais bien fou de m'en occuper... pourquoi m'atelle aime ? c'est bien sa faute ! . . . j'ai eu diablement du bonheur dej)uis deux ans. . . Louise s'est fait prier un peu.... N'importe ! Ka priere obtient tout. . . Nonseulenient du ciel, mais de... {On enttnd une voix). SCENE IX. RUZ.\RD, LE I'ERE UIBAUD, TETIT PAIL. Le Pere BIBAUD, {sans etre rH.)— Ah ! gueux ! je te tiens ! je te tiens ! [Kuzard St ditourne, il apergoit le yhe Iiibaud. il veut s''en aller.] Li: rKKH BIBAUD, en cn'ranl. — Arrete un peu, mon gar<;on, que je te parle. ... Ah ! c'est comme <;!i que tu te comportes a regard des jeunes tilles !. . . On va voir si tu t'en claireras de meme ! RUZARD, {revenant).— (^\\o\ , pere Bi- baud, qu'est-ce que vous me chantez-la ? Le Pere BIBAUD. — Ce que je te chante ? tu vas le voir.... Ah ! tu n'es pas marie encore. . . tu n'es pas marie !. . . RUZARD.— ,]e le sais bien ! Le Pere BIBAUD. — Et je m'en vais voir M. le Cure ; je vais tout lui conter. . . et je mets I'arret sur les bancs ! Ah ! on ne se mo(iuo jias coiiiiui' <;;i du pT'i'e Bibaud. {Petit Paul Laperche (irrice en courani.) PETIT PAUL {riant et sefrappant dans lei mains. — Souque ! souque ! RUZARD. — Je me moque de vous ! PETIT PAUL.— Soucjue ! souque ! Lk Peke BIB.M'D.— .^i Lozet te con- naissait comme je te coiinuis ! ItUZARD. — \o\M etes julouxparce que je ne marie pas voire Hlle PETIT PAUL.— Souque ! souque ! sou — 30 — que! (Langloia arrive d^un cdt4, Vidal de V autre.) BIBAUD.— Ma fiUe / Quand meme tu la voudrais, tl cette heure que Je te con- nais, tu ne Taurais pas ! LANGLOIS, d Petit Paul, — Qu'est-ce qu'il y a done ? PETIT PAUL— Une bataille decoqs!... BIBAUD, a Petit Paul.—T&h-toi, toi, I)etit polisson ! RUZ ARD. — Ce n'est pas malaise de faire taire les eniants BIBAUD, dormant nn roup de poing A liuzard. — Tiens ! canaille ! crois-tu que j'ai peur de toi ?. . . je suis vieux, mais je n'ai pas peur d'un liomme encore! (Euzard va pour frapper Bibaud, Lan- giois et Vidal s inter poscnt.) LANGLOIS.— Pas de bataille. VIDAL. — Kuzard, la veille de ton ma- nage ! 'I'u n'j' penses pas. BIBAUD, se retirani. — le te rejoiiuUai, va! SCENE X. UU'ZARD, LAN(ir,OIS, VU)At,, LOUISIC, PKTIT PAUL. LOL^ISE, sortant de 1 1 maison. — Moii Diou ! ({iVy a-t-il done ? KUZARD, allant vers Louise. — Ce n'est rien, ma chero, ce n'est rien ! Vnc petite querelle avoc le 2»t're Bibaud LANGLOIS, d Vidal. — II a encore le bras bon, le pere? VIDAL. — Oui, pour le sur ! FRANCOIS d Louise. — U est jaloux, il est iiicho, le pere, parce que je n'epouse point sa Madeleine. . . Comme si je pou- vais, comme si je devais en aimer une autre que toi . . . LOUISE. — II a peut-etre eu raison de croire que tu aimais Madeleine ? LAN( I L( )IS a Vidal. — EUe ne lui envoie pas mal f;a, hein ? VIDAL d Langlois, — A bout portant. RUZ ARD d Louise. — O ma Loui.se, pan de reproches. ... je ne vis plu.s que pour toi. . . LANGLOIS d rWa/.-C'est beaul'amour, hein ? VIDALa Langlois. — Oui! c'estdommage que <;a dure si peu! . . . (Louise et Buzard, parlent has.) S(^ENE XI. LES MKME3, LOZKT. LOZET, sans itre vu.—Eh bien ! pas tant de eeremonie ! ... si tu ne veux pas venir, tu restoraschez toi. . . (Fl paraitsvr la schie'^ Est-il drole, im peu, ce bonhomme Bibaud ? je I'invite des noces ; ilme dit qu'il ne viendra pas, qu'il a des raisons pour ne pas venir. . . Avez-vous deja vu cela, vous autres, des raisons pour ne pa.H alleraux noces? Eh bion ! (ju'il reste chez lui ! je le lui ai dit tout net. ( )n s'amusera bieu sans lui . . hein Joson ? hein Simon ?. . hein, mon Vva,nqo\s'! . . (apercevant Petit Paul) qu'est-ce que tu reluques ici, toi ?. . (Petit l^aul part en courant.) LOZET d Ruzard. — Quelle est cette goelette done qui a jete Tancre a la Vieillo Eglise tantut ? RUZARD. — le no la connais pas. L( )ZET. — Ija ciialoupe n'est pas venue a terre ? RUZARD. — Pas a ma connai-ssaace. (On entend chanter Auger.) C'est la belle FranQ )ise ! AUons ! s"6 ! C'est la belle Frjiiifoise ! Qui vent se marier, Ma luron, ma lurette ! liui vent «e marier, Ma luroii, ma lurS ! LOZET. — Diable I je ne connais pat cette voixla ? LES AUTRES.— Moi non plus ! (la voix approche, second couplet.) ro?t Au| (Ai \\ deul lI aI chai L 1*>S] A mail a Loui.se, paa )lu8 que pour beau I'amour, 'est dommage ie et liuzard. miaiB })as (la voix — 31 — h bien ! pas tie veux pa.s [Ilparaitsvr e bonhomme Js ; il me dit I des raisons ous deja vu pour ne pas 'il reste ehez n s'amu.sera ^in Simon ?. . cevant Petit 33 ici, toi ?. . e est cette fUaVieillo KIS. >as venue a saace. (On SCfeNE XII. AUGER, arrivant eti chaniani, s'inter- rompt tout a coup. — Aliens ! aliens ! les amis, ca vat-il ? TOUS. — Auger! le p^re Auger!... LOUISE, covrani a son ptre. — Papa Auger! papa! ah! que je suiscontente !... (Auger tml)rasse sajille.) KUZARD, a part.— C'Qst le diable qui Tamene AUGER, d Louise. — Deux ans, petite, deux ans que je ne t'ai pas vue ! LOUISE. — Ah ! que ^a m'a paru long !... AI"'(iER. — Mais tu n'os pas trop changee ! LOZET. — Vous arrivez a propos, pour les noce.s AUCJER. — Faut touiours se doiuier la main un peu.^(7Z donne tu main d chacnn.) LANCJLQIS, a Vidal, a part.— Cent dommage que Tonkourou n'arrive pas a cette heure. VIDAL a, Lanylois. — Uui, c'est domma- ge ! Et, le oapitaine, done / LANGLOIS.— Ah / celui-la. j.ar exam- ple, il ira pa'< dc temps a {X'nlre, sMl ne vent pas arrivor trop tard / AUGER. — Pour les noces? dites-vous, les noces dequi? LOZET.— Mais, .sapristi ! les noces de iiotre fille, . . les noces de Louise. AUGER. — Avec qui se marie-t-elle ? Ca rn'in teres.se ! 9a m'interesse ! Voyons, ma Ix)uise, quel va etre ton raari ? LOUISE, tnontrant Ruzard. — Le void, papa AU(;ER.— Ah!... RUZARD. — Oui,j'ai ce bonheur d'etre aime de I^ouise. AUGER. — Le capitaine, qu'est-il de- tenu ? IX)ZET.— Parti Parti depuis deux ans auBBi. Peu de temps apr^s vous parti pour neplus revenir, c'est lui qui I'a dit AUGER.— .I'esperais le retrouver ici. . . LOUL^B, l ' JlLBuL)m4» > j LOUISE (« Auger).— Yons allez en- trer?... AU(iER.— Oui, ma fllle, dans I'instant. Tu peux toujours entrer. . . (^immitm^Htn VIDAL. — T'en viens-tu, Simon ? LANGLOIS. — Oui, allons ! A ce soir pcre Lozet, a ce soir, monsieur Auger ! LoZET. — A ce soir mes enfants. . . (Its sortent, stloigncnt. Hazard tt Louise ew- (renf dans la inaison.) SCENE XI II. I.OZET, AlKiKK. AUGER. — Vous mariez ma Hllc avec Ruzard ? L< »ZET. — < )ui, c'est le meilleur parti de la paroisse . . . AU(iER. — .le no Taime pas, inoi. L( >ZET.— Pourquoi done ? AU(tER. — Parce que je nv. le crois pas ! un honncte homme. I LoZET. — Vous ne le connaissez pas.... I Vous etos parti depuis deux ans — j AU(JER. — llormis (]u'il se serait bien amende depuis que je I'ai vu Lr)ZE'r. — Va toujouj's ete un bi'ave garcon. ... .Te I'ai connu tout petit enfant, moi le I'ai vu elever AUGER. — Ce n'est pas mon opinion. ... L( >ZET. — Vous pouvez vous tromper. AUGER.— Vous aussi. LoZET. — II me semblc que vous devriez I'aimer un homme qui a risque sa vie pour sauver la votre QO —— Ofcj ^^ AUGER. — 11 ne I'a peut-Stre pas risque autant que vous pensez, sa vie Et il s'est peut etro fait payer mieux I/)ZET.— Vous etes drole de parler ainsi ; T0U8 etea injusto ; si je n'avais pas ete temoin deson abnegation... Vouspourme peut-etre m'en imposer. . . AUGER. — Tonnerr© d'unnomi nisi^je vous dis que c'est un fripon ! . . . IX)ZET. — C'est un gara ne raisonne Tie mieux que 3 j'ai toujoura r ! . . . . tu sais . si je n'etais avec RuzariJ, t ton mari . . . )zet.) — Cher ete bien bon paie pas de ace ou le me- ; t'ai remiue Jans tajeu- lant, et n'af- 3 savoz que joue pas Toutes les bancs sont ait de plus x're Auger, )ondrez du ue j'ai fait mains.) — arrive en — 33 — SCfCNK XV. LKS MKMKS, RTZARP, MAO. I.OZKT. TOUS, (aver sfuprnr.) — Tonkourou I Tonkourou ! LOUISE (if'^lan^anf dan.i fa porte et appelant sa m^re. — Haitian ! manian ! Francois ! {Mad. Lnzet et Ruzard arrivent d la hate.) LOZET.— Tonkourou, est-ce bien toi ? n'est-ce pas plutot ton spectre?.... D'ou viens-tu ? Que voux-tu ? Des priereji ? TONKOUROU.— C'est Tonkourou, en chair et en os... Ce n'est pas son spectre... LOZET, donnant In main a Tonkourou. — Tu as souffert? Tu es defait. Tu n'es plus reconnaissable AUGER.— Dieu! qu'il est change ! Mmk. LOZET.-Quoi! c'est il Tonkourou ! TONKOUROU.— Oui, je suis change !. . Et mon coeur est phis change que mon visage... LOZET. — Viens prendre quelque chose pour te reconforter... On n'est pas pour toujoura demeurer a la porte ainsi ! . . . T0NK0UR(JU.— Jo ne pren4rai rien, Lozet, je n'entrerai pas dans ta maison, tant que tu ne m'auras point accorde mon pardon LOZET.— Estu fou ? Que veux-tu dire ?.. TONKOUROU.— vous, qui m'ecoutez, sachezqueje suis le plus miserable des hommes ! Regardez-moi arec horreur; accablez-moi d'injures jamais, jamais vous ne me mepriserez autant que je le merite! Mmb. LOZET, d Auger. - Demandez-lui done ce qu'est devenu le capitaine... TONKOUROU.— Le capitaine... le ca- pitaine. . . (il essuie ses yenx) ah! c'etait un brave. L^^ULSE, portant la main a .ion Dieu ! s'il allait tout reveler. . . TONKOUROU.-Celui qui a brule ta grange, ce n'est pas celui que tu ponses. . LOZET.— Hein ? que distu ? TONKOUROU— Le miserable qui a mis lo feu a ta grang, ec'est . . . RUZARD (a ;;ar^)— Ah! il va le dire ! . . TONKOUROU.— C'est moi !.. LOZET.— Toi!... TOUS.— Lui!... TONKOUROU.— Oui, c'est moi . . . RUZARD.— II est fou ! . . . Vous voyez bien que la privation et la misere I'ont rendu fou . . . TONKOUROU, d Ruzard —T^iaioi !.. . Tu sais que je ne suis pas fou... (d Lnzet) Lozet, tiens ! (il donne une bourse pleine dWjr d Lozet) une grange, cela peut se payer! ... et je repare le dsmmago que je t'ai fait. . . j'ai fait la chasse dans les re- gions du nord, et j'ai ete chanceux Maintenant, je reviens ici avant de mou- rir, car, jele sens, ja mourrai bientot, je reviens ici demander mon pardon. . . LOZET, qui a examine et aoupesi la bourse, tend la main d Tonkourou . — .Je te pardonne ! . . . . eh oui, je te pardonne I Viens, viens, n'y pensons plus ! . - . TONKOUROU.— Arret©, Jean, ce u'est rien cela. . . (Touit se regardent avec sur- prise.) RUZARD, dpart.—Xh\ qu« va til dire encore ! 34 — TONKOUROU. — Lozet, le ciel avail b^ni ton mariage. Ta femme ^tait belle, et cile t'avait donne un charmant enfant. . . ■ Ot enfant, c'^tait votre amour, c'etait votre espoir!... Un soir, il disparut. Tl ne revint jamais !.. . j'etaie ^^chant.. . j'avais unc vengeance a exercer. . . (il toinbe a genoux) Eli bien ! c'est moi qui t'enlevai ton enfant. . . Pardon! pardon!... {mw- mure par mi les asui.^laiits.) LOZET.-Toi ! TOUS.— Lui! lui!. .. ah!... La Mf:RK Lo/kt. — Tonkourou ! mon en- fant, I ronds-moi mon enfant!... (Elh part tn criiint) Mon enfant! mon enfant' Tonkouion resle a (jenoux, II ,ie fait un silence.) l/»ZE'i\ — Mon enfant ! Peux-tu me ren- dre mon enfant ! (On enti"nd toujours la mhre Lozel dans la maisoit qui crie • Man enfant ! mon tnj'aitt .') TONKOUI{< >r, pleunint. — II est. . . . mort ! TOUS.— Morti. . . il est mort!... (On enteml encore la mire Lozet criant . Mon enfunt ! mon enfant .' ACTE CINQUIEME. Le Fou. liii sct'iio rpprf-sciitc, il'iin cC>U; hi inaison du pere liozol ; (If raiitrc i-M^, un paysagc avcc tin cap «'t un prf'cijiicc au (leriiior ])laii. .SCiCNK 1. .IKAN I.OZKT. iA)ZET, se frottant Us mains dejoie. — lOnfhi ! on les mario, ces bon.'^ eniiants, on Ics uiarie ! fe savais bien (jue Ruzard dc- viendrait mon gendre ! . . . . Je le savais bien I quel bon gar9on ! quel beau caractere ! Et dire que je ne le coimais.'jais^ pas encore comme il faut ! Non ! je ne le connaiesais pas bien C'est hier soir, seulement, que j'ai pu apprecier toute la grandeur de son ime, toute son abnegation, toute sa noblesse. Ah I ils sont raree lee gens de cette ireuipe- la I Je een»> que je vai« I'aimer coinuif j'au* raiw aime toon propre enfant .... Refuser tl'acceptcr de I'argent! refuser d'accepter mon bien ! Om, il a rcfiiHe tTaccepter la donation queje voulai.« lui faire par de- vant nolaire !. . . . Ah! quels beaux nenti- nieiit." ! comme c'est delicat !. . . . Y eii a-t-il un 8ful daiiH la |iarui.>'i-e (|ui aiirait lait la meme chose?. . . . Vv n'est toujours pas eel aventurier de capitaine Leon. . . . Ah! pour ceiui-lA, le riel in'( n a debarras.se dans le bun temps. SCkXK 11. lOZKT, TONKOIKOf. TONKorROU. ^. bonjoiir ! On voue attend, on vuus attend. LE Hkrk HELANGEK... Lea vinix vuus out devances. . . . LANULOIS.— Bub! tani que b- marie ue sera pan arrive, i ien ne presaera. LOZET. — A.-*.-»eyez-vou.s .... 'I'oukourou ra uou« parier tie 'a ri'vohe en attendant le mane. (Jls s'assoient.) TONKOUROU - Le capilaine Leon vtnait de me .sauvei la vie. L'indien est vindicatif, niais il est reconnaiisant. Je tU8 tuuchtt de la uoble actiun de ue pauvrt hotutne que je persecutaiM iujuHtemeat. Je le delivrai deH inuin^ de$ Anglaia, ct de ce inoiuent noun tV\med ainiu. Nouu ga- gnaiue.e mit en route armede mauvais fusils, de baoheijjde tiauU . On etait 200 environ. Le capitaint; Leon nous avait devaiiceu de quelques Jours. Quand nou.s arrivanies a St. Eus- tache, nous fume.s terrifies \ou.s trou vames le docteur Chenier et Leon seuls.. Tous leur» soldats, tous leur.s amis les avaient abandonnes. Les Anglais arri- vaient, voyez-voua... lis et*i«nt nonabrtux, IM'i Uniblea Kt «'^> pauvres lialiituiits ii'^tiii*' t paH accoutunu'H u In ;^U(M'I'(> ; (Jh^nier et Lf'ou plomrront «Io joic <(ii iioui voyttiit uriiv«'r. N'oiis «"'tos(l(»s briives, IIOU8 clirent-ilH ; nt si \e pays i*oiiiptait 1(>,(MK> soldats fomme voiis jiutrrv. JHiiiaiN tirmeo aiiglaise in* [louiiait y J'liticr. NouB nous I'f.'nrcnnrniK's tlaiis lecouvoiit tjiriU avaieiit fort Kit'*. Nous tMtnies il sou- teuii' un siego terrible. Nous )'iin«'s plii sieurs sorties, et cliaque lois nous lepous- ;iumeM au loin les coloiuies t'tmcinies Mais notre petite I'orteiesse fut i)eu !i i)cu, •lemolie et brfilee. ... II nous liillut clier- encore i^uelfjup temp-., nmiji I ejjlise toni bull sous le- lioiilet^ oit pas inutile !... cher rel'u;;e ailleurs— bos Anplais nousen-j Helas! (lois-Je le dire (.'elui <)»•' bii touraient d'un cenl<" d'airain Nous' J'orta le dernier cou).etait lui couipatriot<\ etions coniiucHe serpe-nt au n\ilieu d'un cercle de Hanune. l/einiemi leian'ait ton- jours du lenl'orl, et nous, nous «''tions decimes. b'eglise etiiit tout pres. Jions y couruines. Ce fut un nouvoaii siege plus terrible que le pr(3mier — .Mors un /Vn^rlais orgueilleux, monte sur ini clieval uussi orgueilleux, vint nous deHoi.... beon iiortit et jura de punir 1 'insolent — be com- bat fut long et beau b'Anglais appelait scs compugnons A son secours. car il etait maltraite par notrc lieros Mais Leon, ausei, avait lecu des coups sfcrieux. . II perdait.son sang, et ses forces a'fepuisaient. 'I'rois Anglais accoururent a la rescouase de leur cornpagnon .... Nous voulumes auisi,nous,secourir Ijcon . . Mais, Chfenier dit : C'e.itun pieg '<|u'on nous a tendu pour nous faire sortir. Restez ici.. L§on faisaiit nmuliru'tte avee son fusil, tenait ses enneniis a distance. . . Mais it c^dapeuapeu et les quatre Anglais se rudrent sur lui. . . . il t(tmba. . . . .son en- ueini s'atlaissa pres de lui... ! AUGER. — Pauvre jeune capitaine ! . . . . (Louise essuie dett yleuri< on secret.) LE PBRE B^:LAN(JRU.— Brave jeuue homme I TONKOUROU.— Nous nous defendimes un ('aiiadieii. II ^e noiiin\;iit becleic. . , ui ! <|U'il soit inaudit !.. 'l'()x\KorU(U': letais .-ouvi'il .|^ blessures ! je t'us I'ais (n isounier Mais .j'ainiais trop l.i liberte pour ne pa* trou ver moyen do m'ecliapper. Et puis je voulais veniv nie jetor aii.x genoux de [;0 /ot LOZET.— Eh bion ! .le, ((Uand les ci toyons nieurent pour une ideeou un (hoit, les lyrans refleclii.ss<'nt et s'liuntanisont. fk'iizard ciifre arer Vidal /ET. — N'oici le marie ! voici le lua I'ie ! ( Tons /es iiioit^.s sc IP.venI — tiuzard va rers Lttvise et Veinbra>iHe, il emOrnsse (insui la mhe Lozet, et d^niie la main it rhacun ■- Ell eiiiltia, snail t Lmiise. il dit . lUJZAKD. — be iuonient heureux est done arrive ? LUZET rtpotid. — U fait aoleil, mes en- fants, c'est bon signe. , .. 4 I i^glisft tonj- i-aiioii : \f. toit lit |ii-Hn(li-H uii ii. tiuvcrs Im : .Siiiv<'ziiioi ! . . Ht'lus llOU^ s, I'Oijtiiic le« poll aiH qiu'l «|iM' rliosc liO/KT. AlloiiM, vMiis aiitn.s, proplH'd's A*' inallioiii. taiHcz-v. i'.i> d'idros hoiu- lirflK Vnjourd'lmi. dii plaisir. dc la joio pour tout \v iuou< saints — je oonuais hit'ii cola . LAN(rL(.)IS.- l,t! iiavirc a jiK^ raiuic prt-K do la Itattiue a Mayrand. Art4EK.-()ui ? rONKOUHOlJ.— Cost tuiieux !. . . f*A'r(.)N. — .I'ai vu urn- dialoupc j^agiuT tcrre, vis-a-vis chez Aniable Bcaudet . . . AUGEK.— Ah !. . . I.atoaii ! lit >ZE'r, '' /^(Wrte) Ah ! Je n'ose })as entrer !... (Pptit Paul (trrivf en couranl tt ne noit jtas L^.an.) SrfeME vriT. \\W\.y imin.'> sont si beaux ! bANGIiOlS. — V)i jiiiis il n'yJt pas loin... b\ MKiii; bU/b*r. (ciiilti- :.s.saiU sa fillt.) t^ue le bull Dicii i<- ln'iii-'', ma fille ! bitZKT. — Ell loiiU- '■ I'll loute ! t'ais-uous 11)1 boil liicol. la boiuir Itinnie ! C'est moi qui vas le premier avee la mai'iee \'in'.) \a-. vkvA'. bKl,A\a fiile, — , ne craint- m f'royi* el aitimrAve de atiiour ic ?... que r/) Ah !.... uis foUe ! 3n ! est-il pUure a |t Bauv««, srdu !. . . 3Z pas ? I Louise) pa route — 39 — Ah ! tu nc paB c'est autre chose. Hevines pas ! TiOZET, — Tonkourou I je )ai i)ard()nn<'', rnais vat-eu, je ne voux plus le voir iii . . TONKDLmOU.— Ah !. . Ireiv HUZARD, .sf runiiiKin/. — Pore i.ozct, voup pouvezjuger de lit veracito de Ton- kourou par le mensonge qu'il vientde fonter Tout ce qu'il vou8 dira ne sera que dus sornettes II a jure de me per- dre, i^'est facile a voir pour protcger son nouvel ami Leon LOZET. — Jo le eoinprends I je le comprends ! TONKOUROU.— Je ne comprends rien, moi LANGLOIS. — Le cai)itaine que vous di- «iez mort est revenu T< )NK(JlTRUU.— Hein ? que dis-Lu ? le cai)ilaine n'est pas mort? II est ici ! Ah! Dieu soil hen i ! Mais je le croyais mort II e^t leste sur le rhamp de hataille LANGLULS.— '"est vuii. nv.us il est ici quand meme. TONKOUROU.- -(d Lo^et) Jean, hen is le ciel ! Oui, benis le ciel ! ah! tu vas etrc heu -eux ! Et moi, et moi, je mouirai content! Ou ost-il Ijeon? on estil ? II faut que jeleramene iei I il laut que ce soit moi qui le ramene, entendoz vous ? moi-meme ! LOZET. — Tu terais mieux do ne pits le conduire ici, je t'en avertis ! TONKOUROU.— Jean, tune sais i)as ce que tu dis ! tu ne sais pas ce que je ^His. moi ! j'ai ete bien mechant Je t'ai lait du mal, beaucoup de mal ! eh hien! je vais te faire autant de bien que je t'ai fait do mal TOUS! (s'entreregatdont, surprisi) Que dit-il hein? TONKOUROT^~Ah ! tu vas me remer cier t«ntoi4 tu vas rat temercier a j^e- noux ' Oil est le jeune cspitftine ? Oa est-il ? Quel beau jour pour toi, Lozet ! quel beau jour ! . . . . LE PERE BELANCiElL— 11 est sorti avec .\uger TONKOUROU.— Ow/rt/»7)Je le trou- verai ! Lozet : ah ! tu vas el re heureux I . • (J'endtin! cette nchit Knzard s^ esi aasis pris dUine. table et s'ent cachi le front diint sa main.) Mad. JjOZET o Louitie. — Viens. mon en- fant, viens dans ta ehambre lu seras mieux. (Elles aortent loules deux, Loui«e nppuijee sur V^paulu dc .su inirt.) SCENE XI. LOZET (marchanl /onjoitrs.) - Quel contretemps ! quel eoup '■ qui I'aurait pense ?... Ah ! ce capitaine ! cc capitaine I Co Tonkoiuou ! quo veut-il dire ? quel est ce mysteie? Si uiais nrui ! ce n'est pas possible ! ce n'est pas pos- sible Est-ce juie ruse nouvelle ? Dites (lone, vous autres, y com|)rcnez-vtins quelque chose ? (Lis ricnr hor/irnl dc la ieie.) RUZARD (st /cc(ni(.)-—,]'y lomprends quelque chose, moi. (// sort.) LOZET.— Ou >'as tu ? Reste ici, va : j'ai besoin de toi... j'ai besoin de toi.. . Ah ' je n'ai plus la tete A moi . . eela me tue — (,Ruzard n'^Joiijiie (oiijours.) On va til done ?...Va-t-il avoir peur de Tonkourou V quel etre tjue ce saitvajro ! je ( roi?! que c'est un demon . Louise, es-tu inioux '.'' I All ! tu le rogretteias ! .. tule regretterai* cet enfant illage ! mais (^'aperrr- oaii.t fjiu LdUii^c n'cti pas lu.) Je vous le dis. je suis fou... Louisi> est dans sa <'h.'ini- bre Mloii^ voir eommenl elle est Vene/,, venez (Tons le .fiiiiwitl dans In chlus tort que vous deux ! . . .]♦• vous tuerai !.. ('hut ! voici quelqu'un. SCKNI'] II. i;r/AHI>, Til\KO(Kl (•(! ti)i ? (// araiirc.) Ah! niais ('"est Franf;oi.>^, Je oi'ois Kl'ZAHD.— Oui. ("est IVam/ous- !... e'.-st TOXKOTTT?OT". - Viena ! viens dans Tahinie avee moi ! Viens ! nous avons oto amis ! \'iens ! nous mourrnns (Misoiiilile I h'rZAh'D. — l.aisso nini dune ! male flietions I ToNKOrKor. Ah! lindiena l«s doigts eomme des tenailles Tune m'eehappcras pas !.. . je to tiens, va ! liUZAFID. — (irAce. pour I'amour dv Dieu !. .. 'I'ONKOUHOI'. - Miserable ! tu o.>es parler de Dieti I Viens done! mais viens done !.... i^rZAKD.— Ah! maudit! laisse-moi !.. Kumonte, viens ! TONKOUKOU.— Hemonter ! o'est im possible !... Tu le Vi>is bien !... tu glisses!.. tu glisses ! ah ! tu viens ! HrZAHD. — Ah ! si Je pouvais t«» mordr« les doigts laisse-moi ! Pasmif branche pour m'y attachur ! mon Dieu! mon Dieu! Ah I (Oil til tend .sonuer In cloc/ie \ de Veifline.) TONKOUKOU.— Enten.ls-tu? 0'« sont Franeois ((ui vient de jetei- LC^ou ( f/ moii- , una frhisqui somie)it! (Moineiil de si- Irr (h: hi MO in.) lit, .'i (rent jiieds , [cuce. 1,'iizuid fail di's rfor/x dt-sfsfK^rtH.) . '\\)\\\(^V\\^A^.{y•^,n^,ntr,ull ricnin:nl.)-\ TON KOrKOU.— Ah ! e'est moi qui (i»UHdis-tu? malhciiniix ! luasjete Leon t'ai perdu .j"ai ete bien eoupable dans le precipice ! \li ! tu iTes \k\> si ] 1,. ciel me punit par ta main. . -Je mo sou- ineehiint . - I!(LMi>lc : Il.se tf)rd! IJuzard, adieu! adieu! ^\o\\ eonnne un .'^crpfiii snrjr- jii'i}, (.sv '■rtuii/i'iiiii iiiit "11 <:(,/,) Ijiisse-moi ! I.'ii^vf.niiii I ( lonne ! ( // dexserre Us didgfs el loinbr^ dans I'ubhne.) (Jiuzard, dtlinrt dt l,'<'.- Irtiiitr, Ktloiyiie en murc/iunt siir leamain^ el les ;icHiiii:v el il ril d'liii rire idinl.) SCk.NK 111. Lkon. .'Niiii;!;. Ti^XKiuuei-. .\l'ies (lone ! maJK aisse-moi I ! c'est ini • til gli8Sei^ !.. lis t«« morrltw mif branche ■ nioB Dieu '. ti- ll.) ■a)iitaine, AUGER.— Bateau! on verra ! le | AUGER, regnrdaiif du cuU oii 9i> trauoe vais avertir le cure (On etiffuddfsl l^tmt. — Oui, quol(|Uun i-'est tin potit plainte.'i) nu'etit-cela'i des jdaintes ? | i^uivon orions ! upitclons hfcOiN. — Oui ! ©ni, des j>laintes LfiON', re(:iE\i, conr/iiint le mievx possible le eieux sauraffe. — My a (pielque chose lA t^lessous LhON. — .le eoins cherehei quelquun.. . AUdtER.— Appelons [jtm nuiisons ne sont pas eloignees. On noub entendra. (On entend siffler, c'est le petit Panl (jiii pasat all loin.) L£OiS. — Tiens I Void que Ion vient.... lif^ON. inrpiitient. — \'a«tti partir, oiii on non ? PKTJT PAUL, rejiardant A.^o'/.— (Mier eher (|ui ? LL( tN.— ( lierelier qnel(|u'iin eliei clier n'inipoi Le qui I PE'rrr PAUI/.— Hn voUA du monde f // jiioutie itf l(( iiinin] i'.u voilii Ce soiiL les genft des nocea lis oherehent Iti marie [/'/ criej Aie ! par iei, vous au- tres 1 par ici ! . .^, ^ 42 AUOEK, d Lion. —lis cherchent le ma ri^ ! LfiON, d Auger. — Us cherchent le nm lie I... y comprenez vous quelque chose ?.. PETIT PAUL, regardant le bleit8e.--\\ auratoujours bien de la enhance s'il en le- vient SCfcXE V. LbK M^iVTES, LUS (iBNS UK LA NOCE. L( >ZET.— Allonb ! qu"y a-til done ?... qu'eit-ee que c'est ? (// apergoit le sauvuye.) Tonkourou !... . AUGER. — Tonkourou... ce pauvre Ton- kourou ! — (Les inoitis causent entre eux a voix basse et gesticident.) lifiON. — On I'a tiouvt' au pied du cap, dans le torrent... PETIT PAUL. — Je vais aller le dire aux femmeti, moi. .taut qu'elloH viennsnt. ill part.) SCENE VI. Le« m6me«, moins Petft Paitl, LANGLOIS. — II y a dii myst^re la- (ladans .... II taut que cela s'eclairois?e . . qu'en dites-vous, pere Belanger ? Lk Pere BELANGER. — Par ma i'oi ! je ne sais que penser Jpi ne sais que penser ! LOZET.— CV»t triate ! triste ! pauvre Tonkourou !.... (jui saitV. .. II s'est pent etre tue expres ? Lfi ! rtM-y tou- I'une chanco, it en part ant ent. if'emmes. — L«« iles curieuuBfl f on portait c« I'ison, ceserait empb en clss pai-doii ! trtera pau ue. le ble, en ettet. tin.... Ailoiis ! 'IS s'avancent MUS. ! Qu'y a4il —Ah !. ici, pax (j« c'ent I'oij il moit ' ete tue. . , (On en (oax ! — 43 — (Le c/tau/ continue. Tout If mondepiite VoreUle.) AUGER. — Bateau ! Toila un joyeux compere ! LE Pi:RE BOISVERT.— II mc semble queje connais cette voix-la LES AUTRES.- Moi aussi pourtant {Ruzard arnoe loujours chantarit, il est t0Ut ebourijfd ct a Vuir hagard. SCfeNE JX. LkS hemes, RL'ZARI). RUZARD, a'Khce le couplet alort com- mence, puis il dit: C'cst lejour d© mes noces ! Vivo \c plaisir ! Vive I'amour ' . . . . Quest lamarioe? La hello marieo ? Ill siffle et dan. taisl.. Lizette, Ah ! que Ru- iantl....p]uB apitaine, & toi I a va vert t'ous, mes en- rdonnez-moi I einbrassia un un baiser 4 -liers anges ! e. — Hegardea exeniple !.. —Ah ! mon etrables I... 1 du cap, on y z ' ecoutez I bien-aim^e I Louise, tu • la voici I... Louise sejeite dam