^, IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) // 1.0 I.I ut lU §2.2 Z b& 12.0 UA IliiSSlUi^U^ ^ 6" ^ Photographic Sciences Corporation ^ MwnT WIUTN (7U) MAM STINT ,N.Y. I4SM •79-4903 ^^ ^\ i\ CIHM/ICMH Microfiche Series. CIHM/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Instituta for Historical Microraproductions / Instltut Canadian da microraproductioni historiquas Technical and Bibliographic Notes/Notes tachniquas at bibliographiquaa The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which mey significantly change the usual method of filming, are checked below. D n n D D D D Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommag6e Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurie at/ou pelliculAe I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque Coloured maps/ Cartes gAog^aphiques en couleur □ Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) r~~| Coloured plates and/or Illustrations/ Planches et/ou iliustretions en couleur Bound with other material/ ReiiA avec d'eutres documents Tight bindmg may cause shadows or distortion along interior margin/ La re liure serrAe peut causer de I'ombre ou de la distortion le long de la marge intArieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, these have been omitted from filming/ II se peut que certaines pages blanches ajouties lors d'une restauratlon apparaissent dans le texte, mais. lorsque oela 4tait possible, ces pages n'ont pas *t« film«es. 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I I Coloured pages/ D n Pages de couleur Pages damaged/ Pages endommagAes r~~| Pages restored and/or laminated/ Pages restauries et/ou pelliculAes Pages discoloured, stained or foxed/ Pages dAcolorAes, tacheties ou piquies □Pages detached/ Pages d6tachAes HShowthrough/ Transparence Transparence Quality of print varies/ Qualit* inAgale de I'impression Includes SuKi>'«'n*ntary material/ Comprend du materiel suppMmentaire Only edition available/ Seule 4dition disponible Pages wholly or partially obscured hy «rrata slips, tissues, etc., have been refilmed to ensure the best possible Image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc., ont (ftti filmies A nouveau de fa^on A obtenir la meilleure image possible. This item is filmed at the reduction ratio checked below/ Ce document est filmi eu teux de rAduction indiquA oi-dessous. 10X 14X 18X 22X 2SX 30X V 3 12X 1IX aox a4x nx 32X aire details uos du t modifier gar une I filmage The copy filmed here has been reproduced thanks to the generosity of: Nationai Library of Canada The images appearing here are the best quality possible considering the condition and legibility of the original co.^y and in keeping with the filming contract specifications. L'exemplaire filmi fut reprodult grAce A la gAnArosltA de: BibliothAque nationale du Canada Les Images suivantes ont AtA reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la nettetA de l'exemplaire filmA, et en conformity avec les conditions du contrat de filmage. lies Original copies In printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. 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Un des symboles sulvants apparattra sur la dernlAre image de cheque microfiche, selon le cas: le symbols — »> signifie "A SUIVRE". le symbols ▼ signifie "FIN". re Maps, plates, charts, etc.. may be filmed at different reduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams Illustrate the method: Les cartes, planches, tableaux, etc.. peuvent Atre tilmAs A des taux de rAduction diffArents. L'^rsque le document est trop grand pour Atre reprodult en un seul clichA, 11 est filmA A partir de I'angle supArieur gauche, de gauche A drolte. et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nAcessaire. Les diagrammes sulvants illustrent la mAthode. Y errata kd to nt ne pelure, icon A XI 1 2 3 a2x 1 2 3 4 5 6 i WJT FOR FROM THE FIRST BOOK OF GI L-B L A S: WJTH AN INTERLINEARY TRANSLATION IN ENGLISH. FOR THC USE OW YOUNG PERSONS COMMENCING THE FRENCH LANGUAGE. QUBBSOi PRINTED BY THOS. CARY k CO. 1837. This li young pe It is g« acquired elation, a FrcLch I nmiter b( master mi proceeds,, to uaders aboTe stf possible, language to ezempl grammati would ke( There i io the rul book into can neitht tpokea. J . i PREFACE. This little work has been published principally for the use of young persons conuuencing the French language. It is generally admitted, that the first thing requisite to be acquired by those who wish to speak a language, is the pronun- ciation, and to obtain which, the plan here recommended for the FreLch language, is to give a pupil a French book, and let the master begin to rrad, the pupil pronouncing after him,— the master making the necesiary remarks, to guide the learner as he proceeds,— the pupil will be enabled by an interlineary translation to understand what he reads, ana will, by repeating the proceu aboTo stated, acquire the pronunciation in the shortest time possible, and become master of many words and phrases in the language which will aflford him great facility, when called upon to exemplify the rules of the syntax h vive voix, and thus a grammatical knowledge of the language and fluency of speech* would keep pace with each other. There are many learned and accomplished persons, well Tersed in the rules of the French grammar, who can translate a French book into English, but for want of sufficient oral instruction, they can neither express themselves in French, nor understand it when spoken. •J .: Dt d De la nc *■" I. B longtemj Monarcl il avail } bourgeoi 6clo, oii i Ma mhn ^cuyer. ]eurs ga^ ^lev6, si noine. atnd de vous un extraord en ire les reste c^^i EXTRA ITS DU PREMIER LIVRE DE (B II IL IB IL ^ @ CHAPITRE PREMIER. De la naissance de Gil Blas^ etde son education* ' 1 J LAS de Santillane, mon p^re, apres avoir longtempfl port^ lee> srmes pour le service de la Monarchie Espagnole, se retira dans la ville ou il avait pris naissrnce. II y ^pousa une petite bourgeoise. lis all6rent ensuite demeurer k Ovi- 6do, oil lis furent obliges de se mettreen condition. Ma m^re devint femme de chambre, et mon pSre ^cuyer. Comme lis n*avaient pour tout bien que leurs gages, j^aurais couru risque d*£tr? assez mal ^lev6, 81 jen*eus8eeu dans la ville un oncle Cha- noine. Il se nommait Gil Perez. II ^tait frere atnd de ma mtre et mon parrain. Representez- V0U8 un petit homme haut de irois pieds et demi, eitraordinairement gros, avec une t6te enfonc6e entre les deux ^panles ; voiU mon oncle* Au reste c^^taiit un eccl^siastique qui ne songeait qu*a A 2 GIL BLAS. bien vivie, c*e3i*^<*dire, qu^a faire bonne cb^r€ ; etsa pi6bende, qui n'etait pas mauvaise^ lui en foumissait lea moyens. S. 11 me prit cbez lui d^s mon enfance, et se cbargea de mon education. Je lui parus si eveille, qu'il resolut de cultiver mon esprit. II m'acheta unalpbabet, et entreprildem'apprendre lui-mSme a lire: ce qui neluifut pas moins utile qu'a moi ; car en me faisant connaiire mes lettres, il se remit k la lecture, qu'il avail toujours fort negligee ;, ,et a force de s'y appliquer, il parvint a lire cou- ramment son br^viaire, cequ*il n'avait jamais fait ^ auparavant. II aurait encore bien voulu m*en- seigner la langue latine, c'eQtet^ aulant d^argent d*epargne pour lui ; mais, helas ! le pauvre Gil Perez ! il n*en avail de sa vie su les premiers principes. C'etait peut-6tre( car je n*avancepas cela comme un fail certain) le chanoine du cha- pftre le plus ignorant. 3. II fut done oblige de me metlre sous la f(§rule d^un mattre : il m'envoya chez le docteur Go- dinez, qui passail pour le plus babile pedant d*Ovi^do. Jt profitai si bien des instructions qu'on me donna, qu*au boul decinq k six annees j*entendais un pen lesauteurs Grecs, elassez bien les poctes latins* Je m*appliquai aussi a la lo* gique, qui mVpprit k raisonner beaucoup. J'ai- mais tani la dispute, que j^arrdtais les passants connus ou inconnus, pour leur proposer des ar- gumens. Je m^adressaie quelquefois k des figures hibernoises qui ne demandaient pas mieux, il fallait alors nuus di^puier. Quels gestes ! quelles grimaces ! quelles contorsions I nos yeux ^talent pleins de fureur, et no« bouches ecumantes. On nous devaii plul6t prendre pour des possSd^e que LIVRE I. CHAP. I. 3 pour des philosophes. Je m^acquts toutefots par la dans la ville la reputation de savant. Mon oncle en fut ravi, parcequ'il fit reflexion queje cesseiais bieniot de lui 6tre k charge. Ho ^a Gil Bias, me dit-il un jour, le temps de ton enfance est passe. Tu as dejk dix-sept ans, et te voila devenu habile gar9on. Il faut songer a le pousser. Je suis d'avis de t'envoyer a Puniversite de Sala- manque ; .vec Pesprit que je tevois, tu ne man- queraspasdetrouver un bun poste. Jetedonnerai quelques ducats pour faire ton voyage, avec ma mule qui vaut bien dix a douze pistoles ; tu la vendias a Satamanque, et tu en emploieras Tar- gent a tVntretenir jusqu'a ce que tu sois place. 4. II ne pouvait rien me proposer qui me fut plusagieable, car je mourais d'envie de voir le pays. Cependant j*eus assez de force sur moi pour cacher majoie; et lorsquUl falliit partir, ne paraissant sensible qu*a la douleur de quitter un oncie a qui j*avais tant d*obligation<«, j*attendris le bonhomme, qui me donna plus d'argent quM ne m*en aurait donn6, s'i) eUt put lire au fond de mon Sme. Avant mon depart, j^allai embrasser mon p^re et ma m^re, qui ne m'epargn^rent pas les remontrances. lis m^exhort^rent a prier Dieii pour mon oncle, k vivre en honn^te homme, et k ne point m*engager dans de mauvaises affaires, et sur toutes choses a ne pas prendre le bien d^au* trui. Apr^s quails nTeurent tres-longtempd ha- rangu6, ils me firent present de leur benediction, qui dtaitleseul bien que j*attendaisd*eux. Aussi- iCn je montai sur ma mule et sortis de la ville. a2 GIL BLAS. CHAPITRE II. Des alarmes quHl eut en allant d Pennaflor ; de ce quHlJit en arrivant dans cette vilky et avec quel homme il soupa. 1. IvM Evoilkdoncliorsd'Ovi^dOjSurlechcmin de Pennaflor, mattre de mes actions, d*une mau- vaisemule, etde quiirante bone ducats. La pre- miere chose que je fis, fftt de laisser ma mule alter k discretion, c'est-a-dire, au petit pas. Je lui mis la bride sur le cou, et, tirant mes ducats de ma poche, je commensal h les compter et recomp- ter dans mon chapeau. Je n*^tais pas maitre de ma joie : je n'avais jamais vu tant d*argent ; je ne pou- vais me lasser de le regarder et de le manier. Je le comptais peut-dtrepour la vingtidme fois,quand tout-k-coup ma mule, levant la tSte et les oreilles, s'arrSta au milieu du grand chemin. Jejugeai que quelque chose reffrayait : jeregardai ce que ce pouvait €tre. J'aper^us sur la terre un cha- peau renvers^ sur lequel il y avait un rosaire a gros grains, eten m6me temps j*entendis une voix lamentable qui pronon^a ces paroles : Seigneur passant, ayez pitid, de grdce, d*un pauvre soldat estropie ; jetez, B*il vous platt, quelques pieces d'argent dans ce chapeau ; vous en serez r^com- pens^ dans I'autre monde. Je tournai aussitdt les yeux du cdt6 d'oili partait la voix. Je vis au pied d*un buisson, a vingt ou trente pas de moi, un esp^ce de soldat qui, sur deux b&tona crois^i*, appuyait le bout d*une escopette qui me parut plus longue qu*une pique, et avec laquelle il me J LIVRE I. CHAP. II. lui i couchait en joue. A cette vue, qui me fit trembler pour le bien de T^glige, je m'arretai tout court : je serial promptement mes ducats ; je tirai quel- qiiesr^aux, et m'approchant du chapeau dispose a recevoir la charite des fiddles effrayes, je les jetai dedans I'un aprds Tautre, pour montrer au soldat que j*en usais noblement. II fut satisfait de ma ge- nerosite, et me donna autant de benedictions que jedonnai de coups de pieds dans les flancsde ma mule, pour m'^loigner promptement de lui : mats la maudite bete, trompant mon impatience, nVn alia pas plus vite ; la longue habitude qu*elle avait de marcher pas a pas sous mon oncle, lui avail fait perdre Tusagedu galop* 2. Je ne tirai pas de cette aventure un augure trop favorable pour mon voyage. Je me repre- sentai que je n*etais pas encore a Salamanque, et que je pourrais bien faire une plus mauvaise ren- contre. Mon oncle me parut tr^s-imprudent de nem^avoir pas mis entre les mains d*un muletier. C'etait sans doute ce qu^il aurait dil faire ; mais it avait songe qu^en me donnant sa mule, mon vo- yage me couterait moins ; et il avait plus pense a cela,qu'aux perils que je pouvais courir en chemin. Ainsi, pour reparer sa faute, je resolus, si j^avais le bonheur d^arriver a Pennaflor, d*y vendre ma mule, et de prendre la voie du muletier pour ailer a Astorga, d'ouje me rendrais a 8alamanque par la mSme voiture. Quoique je ne fusse jamais sorti d*Oviedo,je n^ignorais pas le nom des villes par ou je devais passer ; je m'en etais fait instruire avant mon de- part. 3, J'arrivai heureusement a Pennaflor. Je m^arrSiai a la porte d*une h6tellcrie d^assez bonne a3 6 GIL BLAS. .w »>»< apparence. Je n*eus pas mis pied a terre, que I'hdte vint me recevoir fort civilement. II de- cacha lui-meme ma valise, la chargea sur ses epaules, et me conduisit a ma chambre, pendant qu'un de ses valets menait ma mule k Pecurie. Cet l)6te, le plus grand babillard des Asturies, et aussi prompt a conter sans necessite ses propres aifaires que curieux de savoir celles d'autrui, m'apprit qu*il se nommait Andre Corcu^lo; qu*il avait servi longtempb Jans les armees du roi en qualite de sergent, et que depuis quinze mois il avait quitie le service pour epouser une fille de Castropol. II me dit encore une infinite d^autres choses, que je me serais fort bien passe d*entendrc. Apr^s ceiie confidence^ se croyant en droit de tout exi^er de moi, il me demanda d'ou je venais, o^ j'allais, et qui j*etais. A quoi il me fallal, re,)ondre article par article, parce qu'il accoiiipagnait d'une profonde reverence chaque question qu*il me faisait, en me priant d\in air si respectueux d^excuser sa curiosite, qijeje ne pouvais me ddfendre de la satisfaire. Cela (.rcngagea dans un long entretien avec lui, et me donna lieu de parler du dessein et des rai- sonsqud j*avaia de me defairc de ma muu, pour prendre iavuix du muletier. Ce qu*il approuva fort, noi. succinctement, car il me repr^senta l^-dessus tous les accidens f^icheux qui pouvaicnt m*arriver '^ 1 22 GIL BLAS. tout entier h mes reflexions. O del ! dis-je, est- il une destin^e aussi affreuse que la mienne ? On veut que je renunce a la vuedu soleil ; et comme Bi ce n*^tait pas assez d'etre enterrdtout vifa dix- huit ans, ii faut encore que je sois reduit a servir des Yoleurs, a passer le jour avecdes brigands, et la nuit avec des morts ! Ces pens6es, qui me sem- blaient tr^s-mortifiantes, et qui Tetaient en efTec, me faisaient pleurer am^rement. Je maudis cent fois Tenvie que mon oncle avait eu de m*envoyer k Salamanque. Je me repeniis d^avoir craint la justice de Cacabelos ; j*aurais voulu ^tre a la ques- tion. Mais, considerant queje me consumais en plaintes vaines, je me mis a rever aux moyens de mesauver. Hequoi! dis-je, est-il impossible de roe tirer dMci ? Les voleurs dorment ; la cuisi* nidre et le n^gre en feront bientot autant. Pendant qu*iU seroni tous endormis, ne puis-je avec cette lampe trouver i^all^e par oii je Buia descendu dans cet enf'er ; II est vrai queje ne me crois pas assez fort pour lever la trappe qui eat h I'entree. Ce- pendant voyons; je ne veux rien avoir k me re- procher. Mon desespoir me pr^lera des forces, j'en viendrai peut-^trea bout. 5. Je formal donn ce grand dessein* Je me levai, quand ie jugeai que Leonardo et Domingo reposaient. Je pris la lampe etsoriis du cuveau, en me recommandant h tousles saints du Paradis. Ce ne fut pas sans peine que je dem6lai les de- tours de ce nouveau labyrintlie. J'arrivai pour- tant k la porte de i^ecurie, et j*aper^us enfin TaU 16e que je cherchais. Je marclie, je m'avance vers la irappo avec autant de log^rete que de joU ! mais, h^las I au milieu de Tallee je ren- contrai une maudite grille de fer bieu ferm^e, et dont leB barreaux etaient si pros Tun de LIVRE I. CHAP. V. 23 I'aatre, qu*on y poiivait h peine passer la main* Je me trouvais bien «ot k la vue de ce nouvel obstacle, dont je ne m'^tais point aper^u en entrant, parce que la grille etait alors ouverte. Je ne laissai pas pourtant de tdter les barreatix. J*examinai la serrure : je t^chais mSme de la forcer, .orsque tciU-k*coup je me sentis appli- quer entre les deux 6paules cinq ou six bona coups de fouet. Je poussai un cri si per^ant que le souterrain en retentit; et re^ardt'nt aussitot derridre moi, je vis le vieux n^gre qui d^une main tenait une lanterne sourde, et de Tautre Tinstrument de mon supplice. Ah! ah! dit-il, petit drdle, vous voulez vous sauver ! Ho ! ne pensez pas que vous puissiez me surprendre. Je vous ai bien entendu. Vous avez cm la grille ouverte, n'est-ce pas ? Apprenez, mon ami, que vous la trouverez ddsormais toujouis ferm^e. Quand nous retenons ici quelqu^un malgre lui, il faut quMl soil plus fin que vous s^il nous ^chappe. 6. Cependant, au cri que j*avais fait, deux ou trois voleurs se r^veill^rent en sursaut; et ne sachant si c^ctait la sainte Hermandad qui venait fondresur eux, ils se lev^rent et appel^rent leurs camarades. Dans un instant ils sont tous sur pied. Ils prennent leurs <^p6es et leurs cara- bines, et B*avancent jusqu*& Tendroit oii j*^tais avec Domingo. IViai« siiOt quails surent la cause du bruit quMls avaient entendu, leur in« aui^tude se convertit en eclals de rire. Comment one, Gil Bias ! me dit un dcs voleurs il n*y a pas six heures que tu es avec nous, et tu veux d^ju t*en aller ! II faut que tu aies bien de Pa* version pour la retraite. H6 1 que ferais-lu ()onc C 2 24 GIL BLAS, 81 tu ^tai9 chartreux ? Vas te coucher : tu en B^raa quitte cette fois-ci pour les coups que Do- mingo t*a donnas; mais s'ii farrive jamais de fa ire un nouvel effort pour te sauver, par S. Barth^lemi ! nous t^corcherons tout vif. A ces mots, il se retira. Les autres voleurs s'en retourndrent aussi dans leurs chambres, en riant de tout leur coeur de la tentative que j'avais faite pour leur fausser compagnle. Le vieuz ndgre, fort satisfait de son expedition, rentra dans son dcurie; et je regagnai men cimetidre oi!ije paesai le res^e de la nuit h, soupirer et h pleurer. ^.^^L:.. tu en e Do- ais de 3ar S. if. A 8 8'en riant j'avais vieuz renfra etidre r et h EXTRAITS EXTRACTS DU PREMIER LIVRE FROM THE FIRST BOOK DE OF (B a Ha « IB IL iiL ^ o GIL-BXiAS. CHAPITRi: PREMIER, CHAPTER FIRST. T)e la Naissance de Gil-Bias, el de eon ^diicalion Of the birth of Gil' Bias ^ and of his education 1. MJ LAS de Santillane, mon pcre, apics avoir Bias of Santillane y my father ^ after to have having )on^«temp8 porie lea armes pour le seivicede lu longtime carried the arms for the service of the Monarcliie Eapagnole, (se retira) dans la ville ou Monarch 1/ Spanish ^ (retired) into the town where \\ avail piis naissance. 11 y epousa une petite hs had taken birth. He there married a little buurgeoi^c. lis allcreni ensiiiie demeurer u Ovi« citizen. Thejj went afterzvards to live at Ovi* i.ii GIL..BLAS. edo, ou ils furent obliges (dese metcre en condi* 6do^ where they uere obliged {to go to service,) tion.) Ma m^re devint temme de chanibre, ei iron JSJy mother became waiting-woman^ and my pere ecuyer. Comrne ils n'avaienl pour father squire to a lady. As they had for tout bien que leurs gages, j'aurais courii all propnty only their wages, J should have run risque d'6ire apscz mal eleve, si jenVusse risk to be enough badly brought up, if 1 not had of being eu dans la ville un oncle Clianoine. II senommait had in the town an uncle Canon. He was named (iil-Peiez. 11 ctail fi6re aimi de ma mcire, et Gil' Perez, He was brother eldest of my mother and mon parrain. Neprcneiitez-vous un peiil homrne nnj god'fathtr. Represent to yourself a little man haul de tiois pieds oi dt^ui, exdaoidinairement tall of three feet and a half, extraordinarily^ gro?, avec uiie tcile enfoncce entre les deux w ith a head sunk between the two c'etait un epaulcs ; voil^ mon oncle. Au reste shoulders ; there is my uncle. Otherwise he zoas an ecclc8i:i9iique qui no songeait qu'^ bien vivre, ecclesiastic who thought only of well living, c*e8l-ii-diie qu'ii faiie bonne cl»(Ve ; et sa that is to saij but to make good cheer ; and his of making piebcnde, qui n'ciaii pus mauvaipc, lui en (our- furnis ' living nii^saii lea moyens. him ivilh the means. /" mon en bed fa nee, 2 11 me piii chez lui dc^s S. JJe me took to his house from my infancy pa- f ui ( etftech»rgert ) de mon cilucaiion. ( and took charge ) of my education. J to him ap> , I I ru3 pea e.spi min de to n LlVliE I. CHAP. I. 3. nrorr i ru3 si eveille, qu'il lesohit tie culliver pcnred so brisk that he resolved to cultivate mi/ espiii. II iii'acheta un hiphabet, et entieprit mind. He me bought an alphabet j and under: de m'appiendre lui-incfne ii lire : ce (\\\\ ne lui to me to teach himself to read : which to him ip teach me himself fill pas iiioins utile qu'a inoi ; car en me faisant was not less useful than to me ; Jor in me making connaiiie nies jellies. ( il se remit a la lecture, ) to know my Utters^ ( he had recourse to readings) qu'il avail lonjoura fort neglj^ct ; el a force which he had always much neglected ; and by dint tie s'y ap[)liquer, il parvint a lire cou- o/ himstlj to it to applj/ he was able to read flu' of application ramment son breviaire, ce qii*il n'avait jamais enthy his brevinrj/^ which he had never fait anparavant. II aurail encore bien vou- done bffore, lie would have also well been in m'enseii^ner la langne laiine, cVftl willing me to teach the language latin, it would have di6 auiant d'sn^eni d'e})argne pour lui ; inais, been so much tnonrj/ spared for him ; but lielas \ le pauvre (iil-Perez ! il n'eii avail da alas I the poor Gil- Perez I lie not of it had in Fa vie su le-^ premiers principes. C'(^lait peui- his life known the first principles, lie was per- cue (car j» n'avance pas cela conune un fait haps ( for I do not advance that as a fucti ceittiin ) le than 'ine dn chaptde Ic plun i<^no- • certain J the canon nf the chapter the most igno- rant, rani, A 2 GILBLAS. 3. II fut done oblige (de me nietire) sous In 3. He was then obliged (to me put) under the fernle d'jii maitre : il m'envoya chez le doc- ferula of a master : he me sent to the doc* Knir Godinez, qui passait pour le plus habile tor Godinez^ who passed for the most able pedani d'Oviedo. Je profiiai si bien des ins- pedant of Oviedo. J profitled so wellbi/ the f7- struciiuns qu'on me donna, qu'au bout de structioris which they me gave, that at the end of cinq a six anuses j*eniendais un pen les auteuts pee or six years 1 understood a little the authors Giecs, el apsez bien les poetes laiins. Je Greek, and enough well the poets latin. I m'appiiquai aussi a la logique, qui m'apprit myself applied also to the I ogic^ which me taught a laisonner beaucoup. J^aimais tant la dis- to reason much, 1 loved so much the dis^ pule, que i'arrCiais les passans connus ou pute , that i stopped the passers-by known or inconnus pour leur proposer des arguments, unknown, to propose to them some arguments. Je m*addres8ais quelquefois a des figures hi. J addressed myself some times to some persons //i- berrioiiies qui ne deniandaieiit pas mieux, il hernian who desired nothing better, it fiillait alors nous disputer. Quels gestes ! was necessary then to dispute. What gestures f quelles griuuices ! quelles conlorsions ! nos yeux what grimaces ! what contortions ! our eyes eiaieni pleins de fuieur, et nos bouches ecu- toere full of fury, and our mouths foam* mantes. On nous devaii plutot prendre pour ing. One us must rather In take for ^ havt taken des poi madme quis quired tion d tion of cequ*il cause i (de lui (to be c il un ■ he one Tu Thou I thou at ger i think q t'envo^ sendth I'etipril the lea pas) d fail) i quelqu some mule mule c tu li thou it ploiers emploi que tu tho 5 ins- e VT' de d of Ueurs ilhors il is passed et and LIVRE 1. CHAP. 11. 5 des po8sdd(^8 que pour des philosophes. Je in*ac* madmen than for some philosophers, I ac» quis toutefois par la dans la ville la rdputa- quired however hy that in the town the reputa^ tion de savant. Mononcle en fut ravi, par* Hon of learned. My oncle at it was charmed^ be-- cequ*ii fit reflexion que je cesserai bientot cause he made reflection that I should cease soon (de lui 6trea charge.) Ho gsi, Gil Bias, me dit- (to be a burden to him,) Well^ Gil Bias, to me said il un jour, le temps de ton enfance eat pass^. he one day, the time of thy infancy Tu as deja dix-sept ana, Thou hast already seventeen years art old voila devenu habile gar9on. II faut thou art become clever lad. It is necessary ger k te pousser. Je suls d'avis think of pushing thy fortune, I am inclined t'envojer a Tuniversit^ de Salamaque ; send thee to the university of Salamanca ; I'enprit que je le vois, (tu neroanqueras the learning that I see thou hast [thou wilt not pas) de trouver un bon poste. Je te donnerai fail) to find a good place, I thee will give quelques ducats pour faire ton voyage, avec ma some ducats to make thy journey ^ with my mule qui vaut bien dix k douze pistoles ; mule which is worth well ten to twelve pistoles ; tu lavendras k Salamanque, et tu en em* thou it wilt sell at Salamanca, and thou of it tmli ploieras Targent ^ t*entretenir jusqu'^ ce employ the money to maintain thyself until que tu Boia plac6. thou may'st be placed, A3 te there son- to de to avec with i GIL-BLAS. j%* 4. II ne pouvait rien me proposer qui me He could nothing to me propose which to fut plus agreable, carje moiirais d'en- me might be more agreeahle^/or I was dying with vie de voir le pays. Cependant j'eus assez desire to see the country. However 1 had enough de force sur moi pour cacher aiajoie; et of strength over me to conceal my Jot/ /and ne paraissunt appearing lorsqu'il fallut parttr, when it was necessary ^ to depart sensible qu^d la douieur de quitter un oncle a sensible only to the grief of qidtiingan uncle to qui j'avais tant d'obligaiions, j'aitendris lei irhojn I had so many of obligations , I softened the bon homme, qui me donna plua d'argent qu'il ne good man^ ivho me gave more of money than he in*en aurait donnc s'il eut pu lire me of it would have given if he had been able to read au fond de mon ame. Avant mon depart, at the bottom of my soul. Before my departure j'ailai ernbrasser mon p(^re et ma mere, qui 1 went to embrace my father and my mother^ wlio ne n.'epargnerent pas les remontrances. lis me spared not the reinonstrances. They m'exhorterent a prier Dieu pour mon oncle, ^ me exhorted to pray God for my uncle y to vivre en honndte homme, et a ne point in'en- live like an honest man^ and to not en- gager dana de mauvaises affaires, et sur toutes gage in bad affairs^ and above all choses a ne pas prendre le bien d'autrui. things not to take the property of others, Aprds qu'ils meurent trCis long-temps haran- Afier that they me had very long-time haran* gued, qui 4 which Aussit Immci de out ofi Des a Of the de ce qi ofivha quel what ^]\ I. E tbemir road mauva bad premie first alter a n'o at lui m to it pi m LIVRE I. CHAP. II. qui me ohich to iis d'en- ing with \ assez I enough )ie; et 07/ ; and iiaisshnt spearing onc!e a uncle to ;ndri3 ie* ened (he qiril ne than he hre I to read depart, 'parUtre re, qui her, wlio lis They ncle, ^ nclt, to in'en- '^ en- toute9 ;e all 'auti'ui. others, liaran- haran^ gue, lis me (irent present de leur benediction, gued, they me made present of their benediction, qui, etaitle seul bien que f attendais d'eux* which was the only good that I expected from them, Aussitdt je montai sur ma mule et eoitis Immcdiateli/ I mounted upon my mule and went* de la vilie. out of the town. CHAPITRE II. CHAPTER II. Des alarmes guHl eut en allant a Pennaflor ; Of the alarms which he had in going to Pennaflor / de ce quHl fit en arrivant dans cette ville, et avec of what he did on arriving in this town, and with quel homme il soupa, what man he supped, '• 1tJ.E voila done liois d'Ovi^do, sur le 1 , Behold me then out of Oviedo, upon the cbemin de Pennaflor, maitre de mes actions, d*une road of Pennajhr, master of my actions, of a^ mauvaise mule, et de quarante bons ducats. La bad mule, and of forty good ducats* The premiere cbose que je (is, uit de laisser ma mule first thing that 1 did, was to let my muU aller a discretluu, c*est a dire au petit pas. Je go at discretion, thv.t is to say a walk. I liii mis )a bride sur le cou, et, tirant mes to it put the bridle on the neck, and drawing my 8 GIL-BLAS. 111 ducats de ma poche, je conimen9ai k les ducats from my pockety I began to them compter et recompter dans nion chapeau* ^ Je count and recount in my hat, 1 n*^tais pas maitre de ma joie: je n*avais jamais was not master of my joy : I had never vu tant d*argent ; je ne pouvais me lasser seen so much of money ; 1 not could ms tire de ie regarder et de ie manier. Je le comptais of looking at it and of it handling. I it "ount^d peut-6tre pour la vingtieme fois, quand tout-^- perhaps for the twentieth time, when on a coup ma mulo, levant la tdte et les oreillea sudden my mule, raising the head and the ears B'arr^ta au milieu du grand chemin. Je stopped in the middle of the high road, 1 jugea que quelque chose TeJOTrayait : je judged that something it frightened x I regardais ce quece pouvait 6tre. J*apper9us sur looked what it might he, I perceived upon la terre un chapeau renverse sar lequel il y the ground a hat turned up upon which there avail un rosaire a gros grains, et en mSme was a rosary of great beads, and at the same temps Tentendis unevoix lamentable qui pro- time 1 heard a voice lamentable uhich pro^ non9a ces paroles : Seigneur passant, ayea nounced these words : Signor passenger^ have piti^, de grSce, d'un pauvre soldat estropid : pity, 1 pray you on a poor soldier lamed : jetez, ( s'il vous plait, ) quelques pieces d*argent throw ( if you please, ) some pieces of money dans ce chapeau ; vous en sevez recompense into this hat ; you for it will be rewarded dai in yei eyt visi sal paj pai i k les to them au. ^ Je I. I sjamaia i never 9 lasser ^ b»# c omptais "ountcd tout-k- oreillea in. Je ?. / t : je edi J ?us sur d upon lel il y 'h there mSme ? same pro- » /;ro- ayea y have opid : argent money apensd mrded LIVRE L CHAP. 11. 9 dans Tautre monde. Je tournai au8sit6t les in the other world, I turned immediatelt/ the yeux du c6te d*ou partait la ¥oix. Je eyes on the side whence proceeded the voice, I vis au pied d'un buisson, d vin^t ou trente saw at the foot of a bush, at twenty or thirty pas de moi, une esp^ce de soldat qui, sur paces from me, a sort of soldier who, upon deux balona crois^s, appuyait le bout d'une two sticks crossed, supported the end of a escupette qui me parut plus longue qu'u- blunderbuss which to me appeard more long than longer ne pique, et aveclaquelle (il me couch ait en a pike, and with which (he took aim at joiie.) A cette vue, qui me lit trembler me.) At this sight, which me made to tremble pour le bien de T^glise^ je m^arr^tai for the property of the church, I stopt tout court : je serrai promptement mes ducats ; je all short : I put up quickly mj/ ducats ; I quite tirai quelques rdaux, er m^approchant du chapeau drew out some rials, and approaching the hat dispose h recevoir la charite dea fiddles elfra* disposed to receive the charity of the faithful frigh- yes, je les jetai dedans l*un apr^s I'autre, tened, I them threw in the one after the other pour montrer au soldat que j*en usais noble- to shew to the soldier that I with him acted no- nient. II futsatisfait de magdn^rosit^, et me bly, He was satisfied with my generosity, and me donna autant de benedictions queje donnai de gave as many of benedictions as I gave of iTOupsde pie4s dans les flancs de ma mule, pour kicks in the sides of my muie^ for D m ■'H / 10 GIL-BLAS. iVIJ m'dloigner prnmptement de Ini : mais la me to remove 'promptly from him : but the in order to get out oj his reach maudite b^te, trompant mon impatience, nVn cursed beast, deceiving my impatience, alia pas plus vir.e ; la longue habitude qu'elle uent not more quick ; the long habit which it quicker avait de marcher pas a pas sous mon oncie, had of walking step by step under my v/icle, hloicly lui avait fait perdre Tusage du galop. it had made lose the use of the gallop* ^, Je ne tirai pas de cette aventure un 2. / drew not from this adventure an augiire trop favorable pour mon voyage. Je omen too favorable for my journey, I me reprdsentai que jen*e(ais pas encore k to myself represented that I was not yet at Salamanque, et que je pourrais bien faire une Salamanca, and that 1 might will make a possibly plusmauvaise rencontre. Mon oncle me pa* worse rencounter. My uncle to me ap' rut tr^s imprudent de re m*avoir pas mis enire peared very imprudent not to have put me into ies mains d'un muletier. C*<^iait suns doute ce the hands of a muleteer. It was without doubt qn*il aurnit dQ faire; mais il avait songd what he ought to have done ; but he had thuught qu'en medonnantsa mule, mon voyoge me coA- that in me giving his mule, my journey me would terait moins ; et il nvait plus pensd A cela^ wst less ; and he had more thought to that^ of qu*aux perils que jepouvais courir en che- ihan to the dangers which I might run on the il LIVRE 1. CHAP. 11. un an . Je ^ / e k at une e a I ■ min. Ainsi, pour reparer sa faute, je resolus, road, ThuSj for to repair his fault, I resolved sij'avaisle bonheur d'arriver a Pennaflor, if I had the good fortune to arrive at Pennajlory d'y vendre ina mule, et de prendre la voie dii there to sell my mule, and to take the way of the muletier pour aller a Astorga, d'oii je ine muletetr to go to Astorga, from zif^here I should rendrnis a Salamanque par la m^ine voiture, * so to Salamanca by the same carriage* Quoique je ne fusse jacnais sorti d'Ovi^do ^Itho, I was never gone out of Oviedo had je n'ignorais pas le nom des villas par / was not ignorant of the name of the towns Ihro' ou jedevaiB passer ; je m*en etais fait ins- which I must pass ; I had informed nij/ self of truire avant mon dt^pait. them before my departure, . 3. J'arrivai heureusemeut a Pennaflor, Je , 3. /arrived safe at Pennajlor, I m*ari*^tui k la porte d*une Iidtelleried'assez bonne stopt at the door of an Inn of enough good apparence. Je n'eus pas mis pied a terrc, appearance, 1 had not put foot to ground que rii6te vint me recevoir fort civi lenient. when the host came me to receive very civilly » II ddtaclm lui-m^mc ma valise, la cliargea He untied himself my portmanteau it loaded took 6ur ses (^panics, et me conduisit il ma upon his shoulders, and me conducted to my chambre, pendant (]U*nn do ses valets menait room, whilst that one of his men led ma mule it rccuric. Get h6te, le plus my mule to the stable. This landlord^ the greatest D2 «:m I 12 GIL-BLAS. ivl grand babillard des Asturies, et aiissi greatest chatter-box of the j^sturias^ and as prompt k conter sans n^cessite ses propres ready to relate without necessiti/ his own affaires que curieux de savoir celles d^aiitrui, affairs as curious to know those of others people m'apprit quMl senommait Andre Corcuelu ; me informed that he was named Andre CorcuSlo ; f|ii*il avait servi Jongtenips dans les armies that he had served long time in the armies dii roi en qunlite de sergent, et que oftheJing in qualili/ of sergent^ and that ho ought to set out the next day for Astorga, was Ce muletier me dit qu'il partirait This muleteer to me said that he would depart avant le jour, et qu*il aurait soiti de before the day^ and that he would have cares (of) venir me rdveiller. Nous convinmes d« to come me to awake. We agreed (of) prix, tant pour le louage d*une mule on the pricCj as well for the hire of the mule que pour ma nourriture ; et quand tout fut as for my feed ; and when all was regie entre nous, je (m'en retournai) vers settled between us, I ( returned ) towards the l'h6tellerieavecCorcuelo, qui (chemin faisant) hotel with Corcuilo, who ( on the road ) semitk me raconter Thistoire de ce mule- began to me to relate the history of this mule- tier. II m*apprit tout ce qu'on en disait teer. lie me learnt all that people nf him said dans la ville. Enfin, il allait (de nouveau) tir the town. Infine, he was going (again ) m'^tourdir de son babil importun, si par me to stun with his chatter importunate, if by bonheur un homme assez bien fait ne fht good luck a man enough well made not was had venu rinterrompre, en Tabordant avec come him to interrupt, in him accosting with beaucoup de civiiiie. Je les laissai ensemble, much of civility, I them left together rga. it part de {of) dii (of) iiuie mule fut Wat LIVRE I. CHAP. IL 17 et cominuai mon cliemin, sans soiip^onner and con United my waj/, wilhont suspecting que j'eusse la moindie part a leur enlietien. thai I had the least share to their conversation. in 5. (Des que) je fus dans rh6lellerie, je de- 5. (As soon as J I was in the hotels I ask- * inandai ^ sonper. C*etait un jour maigre ; on ed for supper. It was a dnu meagre ; they m'accommoda des oeufs. (Pendant qu'on to me prepared some eggs. ( Whilst they were me les apprc^lait,) je liai conversation avec preparing them for mc,) I joined conversation with I'li6iesse. Lorsque romelelte qu'on me the hostess. When the omelet which they for me faisaii fut ( en ^lat de m'etre servie,) je were making was ( fit to be served up) I m^assis (out seul h une table. Je n'avais myself seated all alone to a table, I had pas encore mange le premier morceau, que twt yet eaten the first piece^ when riidte entra, suivi de Thomme qui Tavait the host enteredj followed by the man who him had arrfiitJ dans la rue. Ce cavalier portaii une stopt in the street This cavalier wore a ion^ue lapiere, et pouvait bien ivoir tienie long rapier^ and might well have thirty possibly be ' ans. II (s'approcha de ) moi d^In air years old. He ( approached ) me with an air empresse : Seigneur ecolier, me dit-il, ( je viena eager : Signor scholar, to me said hi', ( I have d'opprendre) que vous Sies le seigneur Gil-Bla» Just learnt) that you are the signor Gil-Blat de Saniillane, Tornement d'Ovi6do, et )• oj SantillanCf the ornament of Oviedo, and M* I , rs GIL-BLAS. '■it flambeau de In pliilosophie. Est-il bien possible light of the philosophy/. Is it well possible que voiis soyez ce savaniissime, ce bel that you should he that learned man, that refined esprit dont la reputation est si giande en ce wit of zchom the reputation is so great in this pays-ci ? Vous ne savez pas, coniinua-t-il, en country ? You do not know, continued he, in ( 8 adressant ) a Thote et a Pliotesse, (addressing himself) to the host and to the hostess ^ voiis ne savez pas ce que vous possedez :' vous you do not know what you possess : you avez un tresor dans voire maison. Vous have a treasure in your house. You \oyet dans ce jeune gentilhomme la huitidme see in this young gentleman the eighth meiveille du monde. Puis ( se tournant) de wonder of the world. Then ( turning ) on mon cute, ei ( me jetant les bras au ecu : ) my side ^ and {ihrowing his arms around my neck ;) Ekcuscz mes transports, ajouta-t-il ; je ne suis Excuse my transports^ added he; 1 am point maitre de la joie que voire presence me not master of the joy that your presence me cause. causes. Je ne pus lui repondre sur-le-champ, parce- / not could him answer immediately^ because quM me tentiit si serre que je n'avais pas la he me held so close that I had not the respiration libre; et ce ne fut qu'apr^s que breathing free ; and it was only after that jVus la iCte dega<»ee de IVmbra^sade, que / hud the head disengagedfrom the embrace^ that ^1 1 i de of\ \\e\ lei :^^. LIVllE I. CHAP. n. J9 tn je Ini dis : Seitjneur cavalier, je ne croyais pas / to kirn said : Signor cavalier, I did not think mon nom connii a Pennaflor. Comment, connu ! mi/ name known at Penna for. HoWy known! repiit'ii sur le m6ine to i : nous tenons replied he on the same tone : we keep registre register m a vingt 'le lous les gianda per^^onn^ges qui ^sont of all the great personages lohu are at twentj/ lieiies ( a la ronde.) Vous passezpour un pro- leagues ( round.) You pass for a pro- dige, je ne dome pas que I'Espagne ( ne se digf/y £ doubt not that Spain (mat/ itself trouve) un jour aussi vaine find ) one day as vain will be de vous avoir of you to have having naitre produit, que la Grece d'avoir vu produced, as the Greece of having seen horn ses sages. Ces paroles furent su ivies d'une her sages. These words were followed by a nouvelle (accolade quM me fallal) ensu- new (embrace^ which 1 was obliged ) to under* jer, au liasaid d'avoir le sort d'Anihee. go, at the risk of having the fate of Anlheus, ( Pour peu que j'eusse eu d'experience,) je ( Had I but had ever so little experience^) I n^auraia pas ete la dupe de ces demonstra- should not have been the dupe of his demonstra* lions ni de ses hyperboles ; j*aurais bien tions nor of his hyperboles ; 1 should have well connu a seH flatteries outree?, que c*euiit uu known by his flatteries extravagant that he was one de cts parat«iies que Ton trouve dans toutes les of those parasites that one finds in all the 20 GIL-BLAS. i\ n ' I- villep, el qui, des qu'un etrangtr arrive, ( s'in- lowns^ and who, as soon as a stranger arrives, ( 1*7- troduisent aiiprds de lui ) pour remplir leiir troduce themselves to him ) to fill their venire k ses depens ; rnais nia jeunesse et ma stomach at his expence / bid my youth and mi/ variite niVn firent j"ger tout antrement. vanity me of him made to judge quite differently, Mon admiratcur me parut un fori honnfite AJy admirer to me appeared a very honest \iomme, ei je Tinvitai a sonper avec moi, man^ and 1 him invited to supper with me. Ah I lies-volonliers, s'ecria-t-il ; je saia irop Ah ! very willingly, cried he ; J know too am toa bon grd a mnn etoile de m'avoir tail ren- good will to my stars for me having made Iq much obliged ••■'.. , . < , . contier rillusire Oil-Bias de Saniillane, meet the illustrious Gil- Bias of Santillane, pour ne pas jonir de ma bonne fortune ( le for not to enjoy of my good fortune (the plus long-temps) que je pourrai. Je n'ai pas longest time ) that I can. I have not ^rand appeiit, pouisuivii-il ; je vais me rneiire great appetite, continued he ; 1 am going me to put a table pour vous lenir compagnie seulemeni, to table for you to keep company only, et jc niangerai quelquea morceaux par complai- and I will eat a few morsels by complai* eance. temce, ' 6. En pailant ainsi. 6. In speaking thus, men pan^fjyrisie (s'as- my panegyrist ( sat Kit vi8-£^-vis de moi.) On iui apporta himself opposite to me.) They to him brought N^ LI7RE I. CHAP. II. 21 un couveKt. II sejeta d*abord sur romelette a plate S^c. He threw himself at first upon the omelet avec tant d'avidite, qu'il sembmit n*avoir with so much qfaviditz/^ that he seemed not to have mange de trois jours. A I'air complai- eaten for three day^, Bi/ the manner complai' eant dont 11 (8*y prenait,) je vis bien sant zmih which he ( proceeded,) J saw well quVlle sei'ait bientdt exp^diee. J'en ordon- that it would be soon despatched, I of them order ' nai une seconde^ qui fut ^te si prompte- ed a second, which was made so quick- meat, qu*on la servit ccmme nous achevions, /y, that they it served as zoe finished^ ou pluldt comme il acbevait de manger la or rather as he finished to cat the premise. II y proc^dait pourtant d^une first. He on this proceeded however with a Tvi9sse toujoura ^gale^ et trouvait moyen, rapiditi/ always the same, and found m^ans, sans perdve un (coup de dent,) de me idonner without loosing a ( bite^ ) to give me louanges sur touangpes, cequi me rendaik fort praises tfpon praises^ which me rendered very content de ma petite personne. II buvait satisfied with my little person. He drank aussi 8m«vent tantdt c^i^tait ^ ma sante, et -also oftmi sometimes itxms to my healthy and tantdt kcelle demon p^re et de ma mere, sometimes to that . of my father and of my mother^ dont il ne pouvait assez vanter le bon- pfzohomhe not could enough boast the hap* heur d*avoir un fils tel quemoi. En mdme piness to have a son such as 1, In the mean temps il versait du vin dans noon verre, et time he poured some wine in my glass, and E il Ifli Q2 GIL-BLAS. I (m*excitait a lui faire raison.) Je ne (pressed me to drink a toast with him.) I repondais point mal aux santes qu'il (me answered not badli/ to the health which {h?. portait ; ce qui, avec ses flatteries, me init drank to me ; whichy with his Jlatteries^ me put insensiblement de si belle humeur, que, voyant insensibly/ in such good humour , thaty seeing noire seconde omelette k moiti^ mangee, je our second omelet half eaten, I demandai a Thdle 8*il n'aTait point de poisson asked to the host if he had not some fish ( a nous donner.) Le seigneur Corcuelo, qui, (to give us, ) The signor Corcuelo, who, selon toutes les apparences, ( s'enten- according to all the appearances (had an under- dait ) avec le parasite, me repondit ; standing) with the parasite, to me answered ; J'ai une trulte excel lente, maisellecouiera chere 1 have a trout excellent but it will cost dear a ceux qui la mangeront ; c^est un morceau trop to those who it will eat ; it is a morcel too friand pour vous. Qu'appelez-vous, trop delicate for you. What call you, too friand ? dit alors mon flatteur d'un ton de delicate ? said then my Jlatterer in a tone of voix ^lev^ : vous (n'y pensez pas,) mon ami. voice e/evated : you {do not think so,) my friend, you are joking Apprenez que vous n'avez rien de trop bon Learn that you have nothing of too good pour le sei^^neur Gil -Bias de bantillane, qui for the signor Gil' Bias of Santillane, who merite d'etre traite comme un prince. deserves to be treated like a prince. } LIVRE 1. CHAP. IL 23 Je / II h le le ne (me Ill it put voyant seeing gee, je ?w, 1 poiBSon fish o, qui, 'enten- undeT' londit ; chere st dear lau ti'op ?/ too trop too ton de tone of m ami. ffriend. p bon le, qui ne, who Je fu3 bien aise qu'il eut releve 1*^8 / was veri/ glad that he had taken up the derni^res paroles de Thole, et ii ne tit en cela last words of the host ^ and he did in that que me prevenn\ (Je m'en sentais offense,) onli/ me anticipate. {I felt offended at them,) et je dis fi^rement a Corcu^lo : Apportez-nous and I said haughtily to Corcuelo : Bring us votre truite et ne vous embarrassez pas du your trout and do not trouble yourself about teste. L'li6te, qui ne demandait pas mieux, the rest. The host, who desired not better^ (se mit a Tappr^ler, ) et ne tarda guere (a {began to get it ready,) and delayed little (to nous la servir. A la vue de ce nouveau serve if. ttp, ) At the sight of this new pl&t, je vis briller une grande joie dans les yeux dishy I saw sparkle a great joy in the eyes du parasite, qui fit parattre une nouvelle of the parasite, who made to appear ,a new complaisance ; c*est-a-dire qu'il donna sur complaisance ; that is to say that he gave upon devoured le poisson comme il avait (donne sur les OBufs. the fish as he had (devoured the eggs, II fut pourtant oblige dese rendre de peur He was however obliged to give up for fear d'accident, car il (en avait jusqu'a la gorge ) of accidents, for he (was crammed to the throat.) £nfin, apre? avoir bu et mange tout son At last after having drunk and eaten all his soul, il voulu tinir la comedie. Seigneur fill he wished tofnish the comedy, Signor Gil Bias, me dit-il en (se levant) de table, Gil Bias, to me said-he in (rising) from fable, E2 f i r H 24 GIL'BLAS. je siiis trop content, de la bonne ch^reque / am too content J mththe good cheer that vous m'avez fiaite^ pour vous quitter s^an?? 1/OH me have made, for j^ou to leave without Cvous donner) un avis important, dont vous {giving you) an advice important, of which you me paraissez avoir besoin. iSoyez d^sormais to me appear to have need^ B« hencefbrward en garde contre les louanges, d^fiez-vous on your guard agaimt the praises, mistrust des gens que voup ne connaitrez point. Vous people whota you know not. You en pourrez rencontrer d'auires q\H vou- ofthem may meet others who would dront, comme inoi, se divertir de votre wishy as me, to divert themselves with your credulity, et peut-^tre pousser les ohoses credulity, and perhaps to push things encore plus loin : n*en soyez point la dupe, still further : of them he not the dupe, ft ne vous croyez point, sur leur parole, la and yourself think ngi^ upon their word, the l)uiti^.me nierveille du monde. En acbcvnnt eighth wonder of the world. In fnishing ces mots, il (me rit au nez, ) et s*en alia. these words,he (laughedin my face,) and went away, 7. Je fus aussi sensible k cette bale, 7. / was as much affected by this imposture, (]ue je Pai et^ dans la suite aux plus gramlen ns I have been in the sequel by the greatest disgraces qui me sont arriv^es. Je ne misfortunes that to me are happened, J not ])ouvais me consoler (de ni'^tre laJGsd could myself console {for suffering myself to trompck' ) si grossii^remcnt, ou, pour be imposed upon) so grossly, or, for 11 nil be LIVliE I. CHAP. II. 5?5 ch^reque heer that r sang; jc without nt vous hich ^ou ^sormais ^forward fiez-vous mistfmt nt. Vous ^ You iii vou- ho would cle votre ^ithyouT cljGses things dupe, dupe^ »role, !a 'ore/, fAc iclievant finishing II alia. bale, iposture, graixioH greatest AC//' to f> pour k iiiieux (lire, de sentir mon orgueil liuiiiilie. better to say, for feeling my pride humbled. rather He quoi dis-je, le traitre (s'est done joue) de Ah what said /, the traitor (has made a jest) of tno'i ! II ti*a tantOt aborde mou bdte que me ! He has Just now accosted my host only (pour lui tirer les vers du nez,) ou plutot ils (to pujnp him^ ) or rather they ^taient d'intelligence tous deux ! Ah ! pauvre were in combination both ! Ah ! poor Gil-Bias, nieurs de honte d*avoir donnt a ces Gil-Blasy die of shame to have given to these fripous un juste sujet (de te tourner) en ridi- rogues a just subject (of turning thee) into ridi* cule. lis vont composer de tout cecl cule. They are going to compose of all this une belle histoire qui pourra (bien aller jus- a fine story which may (possibly qu*»k) Oviedo, et qui i;*y fe»"a beaucoup reach) Oviedo, and which thee there will do much (riionneur. Tcs parents se repcntiront sans of honour* Thy parents will repent without doute d^avolr taut haran;i;ue un sot. Loin doubt of having so much harangued a fooL Far (de m'cxliorter )k nc tromper personne, ils (from exhorting me) to deceive no one, they dcvaient (me rcconunander de ne mc pas ought ( to have recommended me not to let my* laisser duper.) Agitu de ces pensucs mor- ielf be duped,) Agitated with t/tese thoughts mor* tifiantcs, et enfluuime dc de|)it, je m*en- rcientments 1 myself ^{fjy^ffs [flamed ferniui dans ma chambrc ct (me mis au lit:) shut up iff my chamber and [ went to bed.) E3 26 GIL-BLAS. mais je nc but I not encore ferme 7/et shut viiit avertir pus dormir ; et je n^avais pas could sleep ; and 1 had not Toeil^ lorsque le muletier lue the eye, when the muleteer me my eyeSf qu'il n'attendait (pins que moi) came to inform that he waited {only for me) pour partir. Je (me leva!) ausshdt, et pendant to set out, I (got up) instant It/ y and whilst que je m*habillais^ Corcuelo arriva airec un that J was dressing Ccrcuilo arrii^ed with a m^rnoire de la depense, dans lequel ]a truite bill of the expenccy in which the trout n'^tait pas oubliee ; et non sculement (11 m'eti was notfogotten ; and not only {was I fallut passer par oii fl voulut, ) mais obliged to submit to what he wished^) but j'eus encore le chagrin, en lui livrant mon / had also the morttfication^ in him giving mi/ argent, de m^apercevoir que le bourreau se money y to perceive that the scoundrel ressouvenait de mon aventure. Apr^s avoir remembered my adventure, ^Jler having bien pay(^ un souper dont j*avnis si desagrc^- well paid a supper of which I had so disagree' ablement fait la digestion, je me rendis ably made the digestiony I went ( chez ) le muletier avec ma valise, {to the house oJ)the muleteer with my portmanteaUy en donnant k tous les diuble!>, le parasite, in giving to all the demonsy the parasite y rhdte et Tlidtellerie. the host and the hdtel. « t 4 LIVRE 1. CHAP. III. 27 CHAPItRE MI. CHAPTER III. Comment Gil- Bias tomha dans Charyhde en vou' How Gil'Blas fell into Charybd&s in wish- lant iviter Scylla, ing to avoid Scotia. tjEneme trouvai pas seul avec lemu- 1. / did not find mi/self atone with the mu- letier : il y avait deux enfants de famille de leteen there were two children of familj/ of Peiinaflor, un petit chantre de Mondonddo qui Pennaflor^ a little chanter of Mondonedo who courait le pays, et un jeune bourgeois was strolling about the countj/, and a little citizen d*A8lroga qui s'en retournuit chez lui avec unc of Astorga who was returning home with a jeune personne qu*il venait d'epouser a young person whom he had just married at V erco. Nous ftmes tous connaissance en pen Verco, We made all acquaintance in a little l de teuips, et chacuu eut bient6t dit d*oii i time^ and each had soon told whence he venait et oi\ il allait. he muleiier noun came and where he was going. The muleteer us at descendre k Cacabelos^ i^ la premiere made to alight at Cacabelosy at the first liOtelicrieen entrant. Cetteniaison etait plus Inn in entering* This house was more dans la campagne que dans le bourg, et il in the country/ than in the village^ and he f :M! Ill H M' jt 28 TI7 ^^ GIL-BLAS. en connaissait rh6te pour un homme discrei of it knew the host for a man discreet et complaisant. Le muletier eut le soin (de nous and complaisant* The muleteer had the care (to have faire conduire) dausunechanibre ^cartee, ou il us conducted) into a chamber retired, where he nous laissa souper tranquil lenient ; mais sur us left to sup quietli/ ; but about ]a fin du repas, nous ie vimes entrer d'un the end of the repast we him saw enter -. '///* an air furieux. Par la mort ! s'ecria-t-il, ( on air furious. By the death ! cried /«e, ( they m*a vole. ) J^avais dans un sac de cuir have robbed me,) I had in a bag of leather cent pistoles^ il faut que je les re- a hundred pistoles, it is necessary I them should trouvo. Je vais 'chez le juge du bourg find, I am going to the judge of the village qui (n*entend pas railletie Ik-dessus ; et who ( does not joke in such a matter ;) and vous allez tons avoir la question, jusqu'^ you are going all to have the torture, until ce que vous ayez confess^ le crime et rendu you have confessed the crime and restored rir^rcnt. En disant cela d'un a>r fort na- ihe money. In saying that with an air very no' turel, il sortit, et nous demeurrMifcs dans un tural, he went out, and we remained in an extreme ^tonnement. extreme astonishment, (11 ne nous vint pas dans Tcsprit) que cc (It did not come into our mind ) that this pouvait fitre une fcinte, parcc-que nous nc nous could be a pretence, because lee did not connaissionn point les uns Ics autres. Jc soup- hnow one another . 1 sus' I I:i LIVRE- L CHAP. III. 29 pormaliiies thought in 9onnai nidine le petit chantre d*avotr fait le pected even the little chanter of having done tite coup, comme il eut peut-^tre de nioi la m^me trickensee. DVi lieu rs nous dtions tous de jeunes thought. Besides we were ail J/oung sots : nous iie savions pas quelles forinaiirdif fools : we knew not what s'observent en pareil eas ; nous are observed in such a case ; we bonne foi cju'on commencerait par noHS mettre realitj/ that they 'wouldhegtn by us to put k la g6ne. ^itii^i, c^dntit k iiotre frayewr, to the toriurt. ^TA«s i/ielding to our fright nous sortlmes de la chambre fort brusquement. we went out ofth^ chamber vert/ quickly* Les uus gagnant la rue, les auti'es le jar- Some running into the street^ others the gar- din, chacun cherche son salut dans la fuitc. den^ each seeks his safety in the flight, 2. Pour nioi, plus epouvant^ peut-6trc (pie ' 5?. For me, more frightened perhaps than tons les autres, je gngnai la campngne* Je all the others, J ran into the country, I traversal je ne sais combien de champs et crossed J do not knozv how many of fields and de bruyeres, et, sautant tons les fossil.^ que je of bushesy and, leaping all the ditches that i trouvals f>uv nion [)as9ugc, j*ari'ivai enfin aupr^!*' found upon mi/ passage, I arrived at last near d*un<3 foK^t. trallai^ m'yjeter et me a forest. 1 was going to enter it and con* caclier (tans le |)lus ^pais hallier, lorsnue cval mijself in the thick est bitsh, when deux liommes i\ chevnl s'olFrlrent two men on horseback presented themselves ^ fi\ so GIL-BLAS. ^\ tout-a-coup au devant de nies pas. lis on a sudden before my steps. They cri^reiit, qui va la ? et comme ma sur- criedf who goes there ? and as r,:y sur- prise lie me permit pas de rdpondre sur. prise did not permit me to answer ins^ le-champ, ils s'approch^rent de moi, et me tantli/y they approached me^ and to me mettant cbaciin le pi^stolet sur la gorge, ils putting each the pistol upon the throaty they me Bommerent de leur apprendre qui j*($tais, me summoned to inform theia who I was^ iV')^ je venais^ ce que je voulais aller faire whence 1 came, what I wished to go to do dans cette for^t, et sur-tout (de ne leur rien in that forest, and above all ( not to hide any thing d^guiser. ) A cette maniere d'interroger, from them,) At this manner of interrogating qui me parut bien valolr la question zohich to me appeared quite equal to the torture dont le muletier (nous avait iait i'^te,) with which the muleteer {had promise to treat us) je leur r^pondis que j'etais un jeune homme / to them answered that I was a young man d'Oviedo, qui allait ii Salamanque 5 je rf Oviedoj zoho was going to Salamanca ; I leur contai m^nie I'alarme qu'on (venait to ther,i related even the alarm which they ( had de nous donner,) et j*avouai que la crainte Just given us, ) and 1 confessed that the fear d'etre applique ik la torture m'avait fait of being put to the torture me had made prendre la fuite. lis firent un Miit de tahe the flight, Thfy made a hurst of rire a ee disconrs qui marqinnt ma laughter at this discourse which fnanifested my LIVRE I. CHAP III. lis They sur- \ sur. . me to me Simplicity, et Tun des deux dit : Rassure- simplicity y and one of the two said -, Compose ne en in en niii toi, nion ami ; vietis avec nous^ et thyself my friend ; come with usy and craiiis rieti ; nous allons te meitre fear nothing ; we are going to put thee siirete. A ces moU, 11 me fit monter safety. At these wordsy he made me get up behind croupe sur son cheval, et nous nous enfon- him upon his horsCy and we pent* 9ames) dans la for^t. trated) into the forest* Je ne savais ce queje devais pensei* de cette / did not know what 1 ought to think of this rencontre ; je n^en augurais pourtant rien de rencounter; I of it augured however nothing of sinistre. Si ces gens-ci, disais-je en moi-m^me bad. If these people said I within myself dtaient des voleurs, ils m*auraient vole, were thieves, they me would have robbed et peut-^tre assassine. ( II fautqueccsoient) and perhaps murdered. (They must be ) de bons gentilhommes de ce pays-ci, qui me good gentlemen of this country y who me voyant enraye ont piti^ de moi, et nremmdnent seeing afraid have pity on me and me conduct chez eux par charite. Je ne fus pas long- to their home by charity* I was not long temps dans i*incertitude. Apr^s quelques detours time in doubt, After some windings que nous fimes dans un grand silence, nous that we made in a great silencCy we nous trouvAmr' au piedd*unecolline, o^ nous found ourselves at the foot of a hill^ where we desccndimes de cheval. C'est ici que nous alighted from horse^back. It is here that we ' I I 'I II V ii 32 GIL-BLAS. I demeurons, itie dit un des cavaliers. J'avais live to me saidom; qf the hone-men* I had beau regarder de tous cdtes ; je n'appercevais in vain locked on all sides ; I perceived ni maison^ ni cabane^ pas la moindire ap- neitker house^ nor eottage, not the least ap- parence d'habitation. Cependant ces deux pearance of habitation. Nevertheless these two hommes Jeverent line grande trappe de bois, men raised a large irap*door of mood couverte de terre et de broussailles^ qui ca- covered with earth and of brambles, which con* cbait l*eiitr^e d'une longue all^e en pente cealed the entrance of a long alle^ sloping et ^outerrain€, oii les chevaux se jet^renc and subterraneous where the horses zoent d'eitX'mlmes comme des animaux qui y etaient ofikemaehes as some animals which to it were accoututn^s. Les cavaliers in*y firent entrer avee accustomed. The cavaliers me made enter with eux : puis, baiesant la trappe avec des cordes them : then lowering the trap with some cords qui y 6tfiient attaoh(§tfS pour cet effist, which to it were fastened for that purpose, voii^ le digtie neveu de mon onole Per^z be^id the wortht/ nephew of my uncle Perez pris oomme un rat dans une rati^re. tnken like a rat in a rat-trap. 'n ::■'■* I I V ' » ■ I J. .J. I LIVRE I. CHAP. IV. J^avais I had ircevais erceived ive ap- i ap- d€ilX e two de bois, of mood ^ui ca- ch con* n pente sloping jet^rent Z0ent y .^talent oit were trei* avec ter with cordes ne cords t effist, t purpose^ le Perez ;/e Perez CHAPITRE IV, C H A P T E R IV, Description du souterrain, et quelles choses Dezcription of the cave and what things ^ y vit Gil' Bias, there saw GiUBlas. ^' tiE connus alors avec quelle sorte de 1, / knew then with what sort of gen» j'etais, et Ton doit bien juger que people I was, and any one must easily judge that cette connaissance ( m'6ta ) ma premiere this knowledge (took from me) my first crainte. Une frayeur plus grande et plus juste fear* A terror more great and more Just vint s^emparer de mes sens : Je crus came to take possession of my senses : J thought que j'allais perdre la vie avec mes ducats. that 1 was going to lose the life with my ducats. Ainsi, ( me regardant ) commeune victime ThuSy {looking upon myself) as a victim qu*on conduit a 1 autel, je marchais d^jfi which one conducts to the altar^ I walked already plus mort que vif entre mes deux conduc- more dead than alive between my two conduC' teurs, qui, sentant bien que je tremblais, m'ex- torSy who, feeling well that t trembled, me ex* hortaient inutilement(il ne rien craindre.) Quand horted in vain (to fear nothing ) When nous e(imes fait environ deux cent pas en we had made about two hundred paces in F ti I r I ' ii f' 34 GIL-ELAS. tournant et en descendant loujours, nous en- turning and in descending alwa^c we en* trdmes dans une ecurie, ( qu*^c) raient deux iered into a stable^ ( which i^o great iron grosses lampes de fer) pendues a la voute. lamps lighted J hung to the vault* (II y avail) une, bonne provision de paille, et (There was) a good provision of straw, and plusieurstonneauxreniplis d'orge. Viiigt several casks filled with barlej/. Twenty chevaux y pouvaient 6tre ^ Taise, mais^ (ii horses there could be at ease, but, {there n*y avjiit alors que) les deux qui venaient was then only) the two which had just d'arriver. Un vieux negre, qui pafaissait arrived. ^n old negro, who appeared pourtant encore assez vigoureux, s'occupait however yet enough vigorous occupied himself a les attacher au ratelier. Nous sortimes de in tying them to the rack* We went out of r^curie, et, a la triete lueur de quelques the stable, and, by the dismal glimmer of some autres lampes qui scniblaient n'eclairer ces other lamps which seemed to light these lieux a que pour en niontrrr I'liorreur, places only for of them to show the horror^ nous parvinnics a une cuisi^ine ou luie viiille we came to a Htchen where an old femme faisait r6tir des viaikies sur des brasii ra woman was roasting some meat upon the coals et pre|)aiait le soupcr. La cuisine etait and was preparing the stopper. The kitchen was ornee dcs uPtciisiUs iiccfssairrs, et tout aupre« adorned \cith the ufensils necessary and close by on voyait une oflice pourvue de toutcs sortt» one saw a larder stored zs)ilh all sorts LIVRE. 1. CHAP. 17. de provisions. La cuisini^reCil fautquej'enfasse of provisions. The cook (Imust dram hi porti*ait) etait une personue de soixante et her picture) was a person of sixty and quelqnes annl^es. Elle avait eu dans sa jeunesse some years. She had had in her youth ies cheveux d'un blond tr^s ardent ; car le temps the hair of a deep yellow ; for the time ne les avait pas si bien blanchis, quMls n'eussent them had not so muchbleachedy that they not had encore quelques nuances de leur premiere cou- yet some shades of their primitive co» Teur. Outre un teint olivtoe, elle avait lour. Besides a complexion olive^ she had un menton pointu et relevd, avec des l^vres a chin pointed and turned up with lips fort enfoncees ; un grand nez aquilin much sunk; a huge nose aquiline luidescendaitsur laboucheetses yeux paraissaient hung over her mouth and her eyes appeared d*un trds beau rouge pourpre. of a very fine red purple. 2, I'enez, dame Leonarde, dit un des 2, fPellf dame Leonarda, said one of the cavaliers, en me pr^sentant h ce bel ange de cavaliers f in me presenting to (his fair angel of t^nebres^ voici un jeune garyon que nous vous darkness^ here is a young lad whom we for you amenons. Puis 11 se tourna de nion c6te, et bring Then he turned to my side^ and remarquant que j*etais pdle et d^fait : Mon observing that I was pale and exhausted: My ami, me (ilt-il, reviens de ta frayeur; on friend to me said he, recover from thy fear / tfie V2 w \% m GIL-BLAS. (ne te veut faire) aucun mal. Nous avions (do not wish to do thee) any harm. We had besoin d^un valet pour soulager notre cuisinidre: need of a servant to. relieve our cook: nous t'avons rencontre, cela est heureux pour we thee have met^ that is lucky for toi. Tu tiendras ici la place d'un gar9on thee. Thou wilt hold here the place of a lad qui s*est laisse niourir depuis quinze jours. who let himself die since fifteen days. C'etait unjeunelionime d'une complexion trds He was a young man of a complexion very delicate. Tu me parais plus robuste que delicate. Thou to me seemest more robust than lui : tu ne mourras pas sitot. V^ritablement him : thou wilt not die so soon. Truly tu ne reverras plus le soleil ; mais en recom- thou not wilt see more the sun ; but in recom* pense tu feras bonne cbere et bon feu. pense thou wilt make good cheer and good fire. Tu passeras tes jours avec Ldonarde, qui est Thou wilt pass thy days with Leonarda, who is une creature fort humaine : tu auras toutes tes a creature very humane : thou wilt have all thy petites commodites. Je veux te faire voir, ajouta little conveniences, I wish to shew thee^ added t-il, que tu n'es pas ici avec des gueux. En hCy that thou art not here with beggars. At the m^me temps il prit un flambeau, et m*ordonna same time he took a flambeau^ and me ordered «le le suivre* II me mena dans une cave, ou iofollow him. He me led into a cellar^ where vis une infinite de bouteilles et de pots de I saw an infinity of bottles and of jars of terre bien bouch<^s, qui ^talent pleins, disait-il, earth well corked^ which were full, said h LIVRE I. CHAP IV. 87 avions had isinidre: cook: IX pour r for garjon lad joui's. days. ion tr^s Ion x^ery ;te que st than blemeut Truly \ recom- \ recom* n feu. od fire. qui est who is outes tes all thy r, ajouta ?, added IX. En "s, Ai the 'ordonna e ordered B, oA ir, where pois de jars 0/ disait-il, 5mcf h % dHin vln excellent. Ensuite il me fit of a wine excellent. Afterwards he me m€d(t traverser plusieurschambres. Dans les unes^ pass through several chambers. In &omc il y avait des pieces de toile ; dans les autros, twre mere some pieces of linen; in others^ des ^toffes de laine et de sole. J'aperpus dans same stuffs of wool and of silk. I perceived in une autre de I'or et de Targent, beaucoup de another some gold and some silver^ much of TUisselle a diverses armoiries. Apr^s cela je plaie of different coals af arms. After that I le suivis dans un grand salon que trois lustres him followed into a great saloon which three lustres de cuivre eclalraient, et qui servaitde com- of copper lighted, and which served for com- munication a d*autre$ chambres. II me fit 1^ munication to other chambers. He me made there de nouvelles questions. II me demanda comment fresh questions. He me demanded how je me uommais, pourquoi j'etais sorti d'Ovi^do^ I zoas uamed^ why I was gone out of Oviedo^ et iorsque j'eus satisfait sa curiosite : H^ bien, and when 1 had satisfied his curiosity : well^ GiUBIas, me dit-il, puisque tu n*as quitt^ Gil' Bias, to me said he since thou hast quitted ta patrie que pour chercher quelque bou poste, thy country only to seek some good post, il faut que tu sois ne coiffe pour ^tre tomb6 thou must have been born lucky to have fallet[i entre nos mains. Je te Tai d^ja dit, tu into our hands. I thee it have already told thou vivras lei dans Tabondance, et rouleras wilt live hfre in the abundance, and wilt roll F 3 38 GIL-BLAS. I 8ur Tor et sur Fargent. D'ailleiirs tu y upon gold and upon silver. Besides thou there Beras en surete. Tel est ce souterrain^ que wilt be in safety/. Such is this cave, that les officiers de la sainte Hermandad viendraient the officers of the holy Hermandad would come centfois dans cette for^t sans le decou - a hundred times into this forest without it to disco- vrir : I'entree n'en est connue que de moi seul ver : the entry of it is known hut by me alone et de mes camarades. Peut-6cre (me demanderas- and by my comrades. Perhaps {thou wilt ask me) tu) comment nous Tavons pu faire how we it have been able to make eans que les habitants des environs 8*en mthout that the inhabitants of the environs should Solent aper9us ; mais apprends, mon ami, have perceived it ; but learn my friend qnece n'est point notre ouvrage, et qu'il that it is not our work, and that it has est fait depuis long-temps. Apr^s que les been made a long time, ^fler that the Maures ee fuient rendus maities de Grenade, Moors had made themselves masters of Grenada, de TArragon et de piesquetoutc TEspagne, lea of ^4rragon and of almost all the Spain the cUii^liens qui ne voulurent point subir le Jong christians zcho would not undergo the yoke des infid<^les piirent la fuitp, et vinrent of the infidels took the flight, and came «e cachei' dnns ce pny8»ci, dnns la Bis- ihemselxcs to conceal in this counlrj/, in the Bis' cayoet dans Us Asturies, ou lcrt par Pala^io hadrclirid. rw^Hivcs and dispersed It; LIVRE I. CHAP. IV. pelotons, 'tis vivaient dans les montagnes ott companies^ thei/ lived in the mountains or dans le3 bois. Les uns demeuraient dans det in the woods. Some lived in cavernes; et les autres flrent plusieurs soiiterrains, caverns ; and others made several subterraneout du nombre desquels est celui-ci. Ayant abodes of the number of which is this. Having ensuite eu le bonheur de chasser d*EspRgne afterwards had the good luck to drive from Spain leurs ennemis, lis retourn^rcnt dans les villes. their enemies, thei/ returned into the towns Depuis ce (emps-la leurs retraites ont serTi Since that time their retreats have served d'asile aux gens dc noire profession. II est for a^i/lum to people of our profession, Jt is vrai que la sainte Hermandad en a decou- true that the holt/ Hermandad of them has disco- vert et dtUruit quelques unes ; maia jl en vered and detroyed some but some reste encore, et graces au ciel il y a pr^s de remain stilt, and thanks to heaven it is near quinze ans que j'Imbite impunement celle-ci. fifteen years that 1 inhabit with impunitj/ this» Je m'appelle le capitaine Rolando, je suis chef de / am called the captain Rolando, I am chitf of la compagnie, et IMiomme que lu us vu the companj/, and the man ii)hom thou hast seen Hvee moi est un de mes cavaliers. with me is one of my cavaliers^ m^- ij i S 40 Gll^-BLASr •«*W'^i"*"iW^^M«»** mmum mf^ ^m l;^< CHAPITRE V. r ■ > CHAPTBR V. D0 I'arnv^e de plusieurs autres vohurs dans U Of the arrival of several other robbers in the uouterrain^ et de la tentc^iiye que fit Qih cavCf and of the atlemnt which made Gil' Bias pour se seutver, ft quel en fisi le sue* Bias to e^cape^ an^ what of it y^a$ the sue* ,'t- cess. •i"-:* '■ v^OUMC le seigneur Rolando pichevpit pill hint touH ensemble, ne ferions-nous pas mieux speaking all together, should tve not do better (de nous entretenir) en personnes raisonnablea ? (to converse ) as persons reasonable ? (11 mo vient une pensde. ) Depuis que ( 7 here is a thought comes into my head ) Since that nous Botnines usHOcice, nous n'avonti pas eu la m$ are associated, zee have not had the I t m GIL-BLAS. M !« curio8ite (de nous demander) quelles sont nos curiosity (to ask one another) what are our families, et par quel enchatnement d'aventures - families, and bj/ what chain of adventures nous avons embrasse notre profesc'on. Cela me we have embraced our profession. That to me parait toutefois digne d'etre su. (Faisona- ^ appears however worthy to be known, (Let us have nous cette confiance, ) pour nous divertir. this confidence in one another^) to amuse us, Le lieutenant et les autres, comme s'ils avaient 1 he lieutenant and the others, as if they had eu quelque chose de beau a raconter, accept^rent had something of fine to relate, accepted avec de grandes demonstrations de joie la pro- with great demonstrations of joy the pro* position du capitaine. - t. , position of the captain, * > , 3. Apr^B que le capitaine des voleurs eut 3. jlfter that the captain of the thieves had fait Tapologie de sa profession, il se mit au made the apology of his profession, he went to lit ; et moi je retournai dans le salon, oii je bed ; and me /returned into the saloon, where I desservis et remis tout en ordre. J*allai cleared the table and put all in order, J went ensuite k la cuisine, oi\ Domingo (c*^tait afterwards to the kitchen, where Domingo (that was le nom du vieux n^gre) et la dame L6o- the name of the pld negro) and the dame Leo- narde soupuient en m^ttendant. Quoique je narda supptd in expecting me, Altho* I n'eusse point d'app^tit, (je ne laissai pas de had not of appetite, (1 did not fail to LIVRE I. CHAP V. 45 sont HOB luoique je 4Uho* I ai pas de t fail to mon fils ? m^ child 9 m'asseoir aupv^s d'eux.) Je ne pouvals niangei* sit down with them) I not could eat et comme je paraissaiB aiissi triste que j'avai and as 1 appeared as sad as I had (sujet de T^tre,) ces deux figures dquivalentes {reason to he so,) these two figures equivalent entreprirent (de me consoler.) undertook {to me console,) Pourquoi vous affligez-vous^ Whi/ do you afflict yourself^ me dit la vieille vous devez plut6t (vous to me said the old woman you ought rather {to rejouir de vous voir ici.) Vous ^tes jeure, %ous rejoice to see yourself here.) You are youngs you paraissez faciTe ; vous vous seriez bientdt perdu appear easy : you ZDould be soon lost dans le monde. Vous y auriez rencontr^ in the xoorld. You in it would have met des liberiins qui (vous auraient engag^) some libertines who (would have engaged you) dans toutes sortes de debauches ; ( nu lieu que) in all sorts of excesses /{instead of which) votre innocence se trouve ici dans un port your innocence itself finds here in a port assort. La dame Ldonarde a raison, dit grave- secure. The dame JLeonarda is righty saidgrave^ ment le vieux negre, et Ton peut ajouter h. cela ly^ the old negro, and one can add to that qu*il n'y a que des peines dans le monde. that there are only troubles in the world, Rendez graces au ciel, mon ami, d'etre tout Give thanks to heaven, my friend, for being all d'un coup delivre des perils, des em- on a sudden deliveredfrom the perils, from the em* barras ct des aiHiciions de la vie. barrassments and from the afflictions of the life, G 46 GIL-BLAS. 4. J'e£6U|»ai tranquillement c» dieootini^ 4. / endured quietli/ this> discourse^ parce qu'il (ne m'e^t servt de rien de m'en because it {would have done me no service tohe ^chei* :) je ne doute pasm^me, si je me< angry at it \) I doubt not even^ if I had fuBse mis en colere, que je ne leur eusse prdte fny self put in anger ^ that I should hate caused tkem^ k- rire ^ mes depens. Enfin Domingo^ apres to laugh at "nv t:jfense. Ai last DomingOy after avoir biek. ^t et bien mange, se i^tira dans ha'ving weU< nnh tndwdl eaten^ retired^ into son ecui'ie. Leonaru*. piit atissitot uno'lampe^, his stable, Leonardo took immediatelj/' a< lamp^ *A me conduiBit dan» un cBvean qui eervait end me conducted into a cave which served de ciinetiere aux voleurs qui mouraient as ahurying'place to the ixthbers who died< de )eur moit naturelle, et oil je vis un gra- of tlteir death natural y and where 1 saw a trueh- bat qui avail plus Tair d'un totnbeau qu«< bed which had more the look of a tomb than^ d*un lit, Voilu voire chambre me dit-elle. of a bed. There is t/our chamber to me saidshe* Le gQr9on dont vous aves le bonheur d'oe^- The lad of whom you have the good luck to oc» cuper la place y a couch^ lani qu'il a cupy the place there has laid as long as he has \6cu parmi nouB ; et il y repose encore lived amongst us ; and he there reposes yet aprda ea moit. II (s'est laiss^ mouiii) a. la after his death. Me {let himself die ) in the nenr de son Age. Nesoyez-pas assez simple flower of his age. Be not enough simple pour Buivre sun exemple* En achevant ces to follow his example. In finishing these LlVllE I. CHAP. V. 4 if I had eu3S& pridt]^ aus€d them^ ngo^ Bfpres ngOy after veursL dans ftirerf? into unelatiipe;, fui eerirftit 'Aic^ 9erved mouraient J un gp»- EJ » trucks nbeau que< e dit-etio. ie saidslte^ iheur d'oOf dluck to oo i quMl a ng as he has pose encore wse9 ^ei }urii] a. la die ) in the ssez simple mgh stmpU hevunt ces shing these paroles, elle me donna la lampe, et retourna uordsy she me save the lamp, and returned 'dans sa cuisine. Je posai la iampe k terre, (into her kitchen. Iiplacedthe lamp on the ground^ et me jetai sur le grabat, moins pour Mnd n^ self threw upon their uck'bed less to i^prendre du repoe, que pour me livre tout take some repose f than to give mj/self up en^ sentier ^ mes reflexione. O ciel ! dis-je, est- tirek/ to my reflections. O heaven ! said /, is il une destinee aussi affreiise que la mienne ? there a destiny as frightful as mine f On veut que je renonce au vue du They tvish that I should renounce the sight Oj tk"* soleil ; et comme si ce n'^tait pas assez d'^ti. sun / and as if it were not enough io be enierre tout vif a dixhuic ans, (il buried all alive at eighteen years, of age, (I faut encore quejesois) r^duit a se ir des must also be ) reduced to serve voleursy ^ paeser Ie jour avec des brigands, et thienes, to pass the day with robbers^ and la niiit avec des morts ! Ces pensees, qui the night with the dead ! These t houghs, which me semblaient tr^s mortifiantes, et qui to me appeared very mortifying^ and which Tetaient en eilet, me faisaient pleurer am^re- were so in effect, me made to weep bitter' roent. Je maudis cent foie Penvie que ly. I cursed hundred limes the desire that man onole avait eue de m'envoyer ^ Sal«manque» my uncle had had to send me to Salatnanca, Jemerepentis d'avoir craint la justice de / repented of having feared the justice of Cacab(^lo8; j'aurais voulu 6tre A la Cacal^los ; I would have been willing to he at the G 2 48 GIL•BIiASri^^^ "<' ivt question. Mais, consld^rant x\\ie je me con^ torture, But^ considering that I myaelf con- Bumais en plaintes vaines^ (je me mis a rSver) sumed incomplamts vaitiy (I began to think) aux moyens de me sauver. He quoi dis*je, of the means of escaping. Ah what said Ij est il impossible de me tirer d'ici ? Les it is impossible to get out of this place f The voleurs dorment ; la cuisini^ie et le negre en robbers sleep ; the cook and the negro feront bientot autant. Pendant qu'ils seront will do soon as much, Whilst that they will be tous endormis^ ne puis-je avec cettelampetrouver all asleep y not can I with this lamp find Tali^e par ouje suis descendu dans cet the passage by ivhich I am descended into this enfer ; 11 est vrai que je ne me crois pas assez hell / It is true that 1 mi/self think not enough fort pour lever la trappe qui est a I'en- strong to raise the trap tvhich is at the tree. Cependant voyons ; je ne veux rien entrance. However let us see ; I will nothing avoir (k me reprocher.) Mon desespoir have {to reproach 7nyself,) My despair me prStera des forces, (j'en viendrai peut-6tre me will lend strength {I shall perhaps sue- ^ bout.) ceed,) 5. Je forma i done ce grand dessein. Je me 6. 1 formed then this grand design, I got levai, quand je jugoai que L^onarde et Do- upf when I judged that Leonarda and Do* mingo reposaient. Je pris la lampe et minso were asleep, 1 took the lamp and gortis du caveau, en me recommandant t:ent out of (he cave, in myself recommending LIVRE 1. CHAP. V. 49 ! me COO' at/self con* \ a rdver) to think) loi dis-je, hat said /, ci ? Les )lace f The 5 negre en ie negro 'lis seront they will be npe trouver mp find u dans cet ?rf into this )a8 assez wt enough St a I'en- 's at the eux rien HU nothing d^sespoir despair peut-6tre \aps suc' H. Je me / got et Do- and Do* lampe ec lamp and ommandant ommending h tous les saints du paradis. Ce ne fut pas to aU the saints of paradise* It was not sans peine que je dem^Iai les ddantrs de tvithout pain that I discovered the windings of ce nouveau labyrintlie. J 'arrival pourtant i this new labyrinth, I arrived however at la porte de Tecurie, et j*aper9us enfin the door of the stable^ and I perceived at last Taii^e que je cherchais. Jemarche,je the passage ivhich I was looking for. I walk^ I m*avance vers la trappe avec autant de l^g^- advance towards the trap with as much of nimble^ ret^ que de joie : mais, he las ! au milieu de ness as of joy : but, alas ! in the middle of Faille je rencontrai une maudite grille de the passage I met a cursed grate of fer bien fermde et dont lesbarreauxetaient iron well closed and of which the bars were si pr^s Tun de Pautre, (qu'on y pouvait k peine so close to one another, (that I could scarce pass passer la main. ) Je me trouvais bien my hand bcttceen them. ) / myself found very sot a la vue de ce nouvel obstable^ (dont foolish at the sight of this new obstacle {ivhich je ne m'etais point apper^u) en entrant, 1 had not perceived ) in entering^ parceque la grille ctait alors ouverte. Je ne because the grate was then open, I laissai pas pourtantde t&ter les barreaux. J'ex- omitted not however to feel the bars, I eX' aminai la serrure : je tachais menie (de la nmined the lock : / tried even {to forcer, ) lorsque tout-a-coup je me senlis ap- fiirce itj) ichen on a sudden I felt ap' pliqucr cntre les t^paiiles cinq ou six bons plied between the shoulders five or six good F 3 50 GIL-BLAS. coups de fouet. Je poussai un cri si per^ant que blows t]f a whip, I uttered a cry so piercing that le souterrain en retentit ; et regardant the cave with it resounded ; and looking aussitdt derri^re moi, je vis le vieux n^gre immediately behind me^ I saw the old negro qui d'une main tenait une lanterne sourde, who with one hand held a lantern darky et de i'autre 1 instrument de mon sup- and with the other the instrument of my pun* plice. Ah ! all ! dit-il, petit drdle, vous ishment. Ah ! ah ! said he^ little rogue^ you voulez vous sauver ! Ho ! ne pensez pas que wish to escape ! Ho ! think not that vous puissiez nie surprendre, Je vous ai bien you can me surprise, I you have well entendu. Vous avez cru la grille ouverte, heard, Yoti have thought the grate open^ B*efet-ce pas ? Apprenez, mon ami, que vous did you not? Learn^ my friend that you la trouverez desormais toujoursfermde.quand it will find henceforivard always shut. When nousretenons ici quelqu'un malgre lui. (11 We retain here any one against his ivill. {He faut qu'il soit) plus fin que vous s'il nous mu$t be ) more cunning than you if he us ^cbappe. escape, 6. Cependant, au cri que j*avais fait, 6. Hotvever^ at the cry ivhich I had made^ deux ou trois voleurs se reveillerent en sur- ttvo or three robbers aivoke on a sud- saut ; et ne sachant sic'etait la sainte Her- den ; and not knoiving if it was the holy Her' roandad qui venait fondre sur eux, ils mandad who zoas coming to fall upon them, they LIVRE 1. CHAP. V. 51 se lev^rent ct appel^rent leurs camarades* arose and called their comrades, Dans nil instant ils sont tous sur pied. lis In an instant they are all on foot. They prennent leurs epees et leurs carabines, et take their swords and their carabinesy and s^avancent jusqu'a I'endroit oii j'etais avec advance to the place where I was with Domingo. Mais sitdt qu'ils surent la cause Domingo, But as won as thet/ knew the cause du bruit qu'ils avaient enteudu, leur of the noise that thet/ had heard^ their inquietude se convertit eu eclats de rire. uneasiness changed itself into bursts of laughter,. Comment done, Gil-Bias ! me dit un des How then, Gil-Bias ! to me said one of the voleurs il n'y a pas six heures que tu es avec robbers there are not six hours that thou art with nous, et tu veux d^ja fen aller ! (II faut us, and thou wilt already go away ! ( Thou que tu aies bien de Taversion pour la retraite must have much of aversion for the retreat* He ! que ferais-tu done si tu etais chartreux ? What wouldst thou do then if thou wert carthusian ? Va te coucher : tu en seras quitte cette Go to bed : thou for it shall be quits this fois-ci pour les coups que Domingo t'a time for the blows which Domingo to thee donnds ; (mais s'il t'arrive jamais ) de has given ; (but if thou shouidst ever happen) faire un nouvel effort pour te sauver, par St. to make a new effort to escape, by St, Barthclemi ! nous t'^corcherons tout viL A Bartholemew ! we thee toil I flay all alive. At ces mots, il se retira. Les autres voleurs s'en these words^ he retired. The others rubbers - \ 52 GIL-BLAS. retourn^rent aussi dans leurs chambres. en relumed also into their rooms^ in riant de tout leur coBur de la tentative que laughing with all their heart at the attempt that ''avais faite (pour leur fausser conipagnie.) Le I had made {to evade their compani/, ) The vieux n^gre, fort satisfait de son expedition, old negroy much satisfied with his expedition^ rentra dans son ^curie ; et je regagnai mon returned into his stable ; and I regained mi/ cimetiere oii je passai le reste de la buri/ing'place where I passed the rest of the nuit a soupirer et a pleurer. night in sighing and in weeping* * >> '.'■■! 4^v,v(4 . ;. »< '{ V* # nbres. en oms. tn iitative que tempt that ^nie.) Le 7^. ) The expedition, expedition^ gnai nion ined mi/ ste (le la 'St of the JUL a9 ^ .»^ :#-