PARIS POUSSIELGUE rFRÈRES , GONCILE ŒCUMENIQUE' DU Bxtrait de la Revue du Ooncìte du yatican, publiée sons la Direction du R. P. CHERY� des Prères-Précheur», membro de la Congrégation .de rIndex. PRIX DE L'ABONNEMENT: 6 fp-. pour six moìs. La Revue paratt le 5 et le 20 de chaque mois, var Iìvratson de 32 pages grand'in-Se. ' J, A.CTES DU , CONOILE ŒCUMENIQUE DU VATICAN CONSTITUTION DOGMATIOUE Promulguée le dimanche 24 avril 1870. Extrait de la Revue du Concile du yatican, publiée sons la Direction du R. P. CHERY, des Frères-Précheurs, membre de la Congrégation de l'Index. PRIX DE L'ABONNEMENT: 6 fr. pour six mois. La Revue paratt le 5 et le .20 de chaque mois, par livraìson de 32 pages grand in-SO. PARIS LIBRA/RIE POUSSIELGUE FRÈRES 27, RUE CASSETTE, 27 1870 so ril be Jé d' co mc se ce CONSTITUTION DOGMATIQUE SUR LA FOI CATHOLIQUE PIE, , � EVEQUE SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU SACRO APPROBANTE CONCILIO AD PERPETUAM REI MEMORIAM Le Fils de Dieu et le rédernpteur du genre humain, Notre-Seigneur Jesus-Christ, sur Ie point de relourner à son Père céleste, promit d'ètre avec son Église militante sur la terre tous les [ours, jusqu'à la consommation des siècles, C'est pourquoi, en aucun temps, il n'a ja­ mais cessé d'ètre il còté de son épouse bien-aimée, de l'assister dans SOll enseignement, de bénir ses œuvres, et de la secourir dans ses pé­ rils. Or, cette Providence salutaire, qui a constamment éclaté par beaucoup d'autres bienfaits ìnnombrables, s'est manifestée principale­ ment par les fruits abondants que l'univers chrétien a retirés des Con­ cìles et nommément du Concìle de Trente, bien qu'il ait été célébré en des temps mauvais, En effet, grace à eux, on a vu les dogmes très- CONSTITUTIO DOGMATICA DE FIDE CATHOLICA PIUS, EPISCOPUS SERVUS SERVORUM DEI SACRO APPROBANTE CONCILIO AD PERPETUAM REI MEMORIAM Dei Filius et generis humani Redemptor Dominus Noster Jesus Christus, ad Patrem cœlestem rediturus, cum Ecclesia sua in terris militante, omnibus diebus usque ad consummationem sœculi Iutu rum se esse promisit. Quare dilectæ sponsæ præsto esse, adsistere do­ centi, operanti benedicere, periclitanti opem ferre nullo unquam tem- -4- saints de la religion défìnìs avec plus de précision et exposées avec plus de développements les erreurs condamnées et arrètées, la disci­ pline ecclésiastique rétablie et raffermie avec plus de vigueur, Ie clergé excité a l'amour de la science et de Ia piété, des colléges établis pour préparer les adolescents à la sainte milice, enfin les mœurs du peuple chrétien restaurées par un enseignement plus attentif des fìdèles et par un plus fréquent usage des sacrements. En outre, on a vu, grace aux Concìles, la communion rendue plus étroite entre les membres et la tète visible du corps mystique de Jésus-Christ, qui en recevait une plus grande vigueur; les familles religieuses se multiplier ainsi que les autres institutions de la pìété chrétienne ; et se maintenir constam- , ment le zèle poussé [usqu'a l'effusion du sang, pour propager au loin dans tout l'univers, le règne de Jésus-Christ. Toutefois, en rappelant dans la joie de notre ame ces bienfaits et d'autres encore, que la divine Providence a accordés à l'Église, sur­ tout par le dernier Concile, nous ne pouvons retenir l'expression de notre grande douleur à cause des manx très-graves survenus principa­ lement parce que, chez un grand nombre, on a méprisé l'autorité de ce saint Synode et négligé ses sages décrets. En effet, personne n'ignoro qu'après avoir rejeté le divin magistère pore destitit. Hæc vero salutaris ejus providentia, cum ex aliis hone­ fìciis innumeris continenter apparuit, tum iis manifestissime comperta est fructibus, qui orbi christiano e Conciliis œcumenicis ac nominatim e Tridentino, iniquis licet temporibus celebrato amplissimi provene­ runt. Hinc enim sanctissima religionis dogmata pressius definita uberiusque exposita, errores damnati atque cohibiti: hinc ecclesias­ tica disciplina restituta firmiusque sancita, promotum in Clero scien­ tiæ et pietatis studium, parata adolescentibus ad sacram militiam educandis collegia, christiani denique populi mores et accuratiore fidelium eruditione et frequentiore sacramentorum usn instaurati. Hinc præterea arctior membrorum cum visibili Capite communio, universoque corpori Christi mystico additus vigor; hinc relìgiosæ multiplicatæ familiæ, aliaque christìanæ pietatis instituta; hinc ille etiam assiduus et usque ad sanguinis effusionem constans ardor in Christi regno late per orbem propagando. Verumtamen hæc aliaque insignia emolumenta, quæ per ultimam maxime œcumenicam Synodum divina clementia Ecclesiæ largita est, dum grato, quo par est, animo recolimus; acerbum compescere haud une que am- I loin nita 'ias­ ien­ iam iore ati. in am -5- de l'Bglìse, et les choses de la religion étant Jaissées ainsi au jugement de chacun, les hérésies proscrites par les Pères de Trente, se sont divisées peu à peu en sectes multiples séparées et se combattant entre elles, de telle sorte qu'un grand nombre ont perdu toute foi en Jésus­ Christ. Elles en sont venues à ne plus tenir pour divine la Sainte Bi­ ble elle-mème, qu'elles affirmaient autrefois ètre la source unique et le scul juge de la doctrine chrétienne, et mème à l 'assimiler aux fables mythiques. C'est alors qu'a pris naissance et que s'est répandue au loin dans le monde cette doctrine du rationalisme ou du naturalisme qui, 8'at­ taquant par tous les moyens à la religion chrétienne parce qu'elle est une institution surnaturelle, s'efforce avec une grande ardeur d'étahlir le règne de ce qu'on appelle la raison pure et la nature, après avoir arraché le Christ, notre seul Seigneur et Sauveur, de Parne humaine, de la vie et des mœurs des peuples. Or, après qu'on eut ainsi délaissé et rejeté la religion chrétienne, après qu'on eut nié Dieu et son Christ, l'esprit d'un grand nombre s'est jeté dans I'ablme du panthéisme, du matérialisme et de l'athéisme, à ce point que, niant la nature ration­ nelle elle-mème et toute règle du droit et du [uste, iIs s'efforcent de détruire les premiers fondements de la société humaine. possumus dolorem ob mala gravissima inde potissimum orta, quod ejusdem sacrosanctæ Synodi apud permultos vel auctoritas contempta, vel sapientissima neglecta fuere decreta. Nemo enim ignorat, hæreses, quas Tridentini patres proscrìpserunt, dum, rejecto divino Ecclesiæ magisterio, res ad religionem spectantes privati cujusvis judicio permitterentur, in sectas paullatim dissolutas esse multiplices, quibus inter se dissentientibus et concertantibus, omnis tandem in Christum fides apud non paucos labefactata est. Ita­ que ipsa sacra Biblia, quæ antea christianæ doctrinæ unicus fons et judex asserebantur, jam non pro divinis haberi, imo mythicis com­ mentis accenseri cœperunt. Tum nata est et late nimis per orbem vagata illa rationalismi seu na­ turalismi doctrina, quæ religioni christianæ utpote supernaturali ins ... tituto per omnia adversans, summo studio molitur, ut Christo, qui so­ lus Dominus et Salvator noster est, a mentibus humanis, a vita et mori­ bus populorum excluso, meræ quod vocant rationis velnaturæ regnum stabiliatur. Relicta autem projectaque christiana religione, negato vero Deo et Christo ejus, prolapsa tandem est multorum mens in pantheismi, -6- II est done arrivé que, eette impiété s'étant accrue de toutes parts, plusieurs des fils de l'Eglise catholique eux-mèmes s'écartaient du chemin de la vraie piété, et qu'en eux le sens catholique s'était arnoindri par l'amoindrissement insensible des vérités. Car, entratnés par les diverses doctrines étrangères, et confondant malicieusement la nature et la grace, Ia science humaine et la foi divine, iIs s'effor­ cent de détourner de leur sens propre les dogmes que tient et enseigne la sainte Bglise notre mère, et de mettre en périll'intégrité et la sin­ cérité de la foi. Au spectacle de toutes ces calamités, comment se pourrait-il faire que l'Eglise ne Iut émue jusqu'au fond de ses entrailles ? Car, de mème que Dieu veut le salut de tous les hommes et qu'ils arrivent à Ia con­ naìssance de Ia vérité, de mème que Jésus-Christ est venu afin de sau­ ver ce qui était perdu et de rassembler dans l'unité les fils de Dieu qui étaient disperses ; de mème l'Eglise, établie par Dieu mère et maìtresse des peuples, sait qu'elle se doit à tous, et elle est toujours disposée et préparée à relever ceux qui sont tombés, à sou tenir les défaillants, a embrasser ceux qui reviennent à (:'lIe, à confirmer Ies bons et à les pousser vers la perfection. C'est pourquoi elle ne peut s'abstenir en aucun temps d'attester et de prècher la vérité de Dieu qui guérit materialismi, atheismi barathrum, ut jam ipsam rationalem naturam, omnemque justi rectique normam negantes, ima humanæ societatis fundamenta diruere connìtantur. Hac porro impietate circumquaque grassante, infeliciter contigit, ut plures etiam e catholicæ Ecclesiæ fil iis a via veræ pietatis aberrarent, in iisque, diminutis paullat.im veritatibus, sensus catholicus attenua­ retur. Variis enim ac peregrinis doctrinis abducti, naturam et gratiam, scientiam humanam et fidem divinam perperam commiscentes, genui­ num sensum dogmatum, quem tenet ac docet Sancta Mater Ecclesia, depravare, integritatemque 'et sinceritatem fidei in periculum add ucere comperiuntur. Quibus omnibus perspectis, fieri qui potest, ut non commoveantur intima Ecclesiæ viscera? Quemadmodum enim Deus vult omnes homi­ nessalvosfieri et adagnilionem veritatis venire; quemadmodum Chris­ tus venit, ut salvum faceret quod perierat, et filios Dei, qui erant dis­ persi, congregaret in unum: ita Ecclesia, a Deo populorum mater et magistra constituta, omnibus debitricem se novit, ac lapsos erigere, la.bantes sustinere, revertentes amplecti, confirmare bonos et ad meliora avo Pier (1 ) (I parts, nt du s'était il faire méme Cl eon­ e san­ eu qui ltresse sée et -7- toutes choses, car elle n'ignote pas qu'illui a été dit: Mon esprit qui est en toi et mes paroles que fai posées sur tes lèvres, ne s'éloigneront [amais de tes lèvres, maintenant et pour l'éternité (�). C'est pourquoi, nous attachant aux traces de nos prédécesseurs, et selon Ie devoir de notre charge apostolique, Nous n'avons jamais cessé d'enseigner et de défendre la vérité catholique et de réprouver les doctrines perverses. Mais à present, au milieu des Évéques du monde entier, siégeant avec Nons et jugeant, réunis dans le Saint-Esprit, par notre autorité en ce saint Synode, et appuyés sur la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition telle que Nous l'avons reçue, sain­ tement conservée et fidèlement exposée par I'Église catholique, Nous avons résolu de professer et de déclarer du haut de cette chaire de Pierre, en face de tous, la doctrine salutaire de Jésus-Christ en pros­ crivant et condamnant les erreurs contraires, au nom de l'autorité qui Nous a été confiée par Dieu. (1) Is. LIX, 2L provehere parata semper et intenta est. Quapropter nullo tempore a Dei veritate, quæ sanat omnia, testanda et prædicanda quiescere potest, sibi dictum esse non ignorans: Spiritus meus, qui est in te, et 'verba mea quæ posui in ore tuo, non recedent de ore tuo amodo et usque in sem­ piternum ('1). Nos itaque," inhærentes Prædecessorum Nostrorum vestigiis, pro supremo Nostro Apostolico munero veritatem catholicam docere ac tueri, perversasque doctrinas reprobare nunquam intermissimus. Nunc autem sedentibus Nobiscum et judicantibus universis orbis Episcopis, in hanc œcumenicam Synodum auctoritate Nostra in Spiritu Sancto congregatis, innixi Dei verbo scripto et tradito, prout ab Ecclesia ca­ tholica sancte custoditum et genuine expositum accepimus, ex hac Petri Cathedra in conspectu omnium salutarem Christi doctrinam pro­ fiteri et declarare constituimus, adversis erroribus potestate nobis a Deo tradica proscriptis atque damnatis. (i) Is. LIX, 21. � 10- C'est à celte révélatìon divine que tous les hommes doivent de tout pouvoir, méme dans l'état présent du genre humain, promptement cile eonnattre, d'une absolue certitude et sans aucun mélange d'erreur, l'Égl celles des choses divines qui ne sont pas de soi ìnaccessihles . à Ia raison humaine. Ce n'est pas à dire que la révélation soit pour cela absolument nécessaire, mais c'est que Dieu, dans sa bonté infinie, a ordonné l'homme pour une fin surnaturelle, c'est-a-dire pour partici- l'Es per aux biens divins qui surpassent absolument l'iutelligence de l'homme, car l'œil de l'homme n'a pas vu, son oreille n'a point en- tendu, son cœur n'a pu s'élever à comprendre ce que Dìeu a préparé de T pour ceux quì I'aiment (7). vine Or, cette rèvélation surnaturelle, selon Ia foi de l'Église universelle lant qui a été proclamée par le saint Concile de 'I'rente, est contenue dans sur l les livres écrits et dans 'les traditions non écrites qui, reçues de la bouche de Jésus-Christ méme par les apòtres, ou transmises comme par les mains des apòtres SOllS l'inspìration du Saint-Esprit, sont ve­ nues jusqu'à nous (8). Et ces livres de I'Ancien et du Nouveau Testa­ ment doivent ètre tenus pour saints et canoniques en entier dans (7) 1. Cor. II. 9. (8) Concile de Trente, session IV. Décr. de Can. Script. Huic divinæ revelationi tribuendum quidem est, ut ea, quæ in rebus divinis humanæ rationi per se impervia non sunt, in præsenti quoque generis humani conditione ab omnibus expedite, firma certitudine et nullo admixto errore cognosci possint. Non hac tamen de causa reve­ latio absolute necessaria dicenda est, sed quia Deus ex infinita boni­ tate sua ordinavit hominem ad finem supernaturalem, ad participanda scilicet bona divina, quæ humanæ mentis intelligentìam omnino su­ perant; siquidem oculus non vidit, nec auris audivit, nec in cor homi­ nis ascendit, quæ præparavit Deus iis, qui diligunt illum (7). Hæc porro supernatural is revelatio, secundum universalis Ecclesiæ fidem, a sancta Tridentina Synodo declaratam, continetur in libris scriptis et sine scripto traditionibus, quæ ipsius Christi ore ab Apos­ tolis acceptæ, aut ab ipsis Apostolis Spiritu Sancto dictante quasi per manus traditæ, ad nos usque pervenerunt (8). Qui quidem veteris et novi Testamenti libri integri cum omnibus suis partibus, prout in ejusdem Concilii decreto recensentur, et in veteri vulgata latine edi- (7) 1. Cor. II. 9. (8) Conc. Trid. sess. IV. Deer, de Can. rebus uoque ine et reve­ boni­ panda o su­ omi- clesiæ libris Apos­ si per ris et out in e edi- -H- toutes leurs parties, tels qu'ils sont énumérés dans le decret du Con­ cile de Trente et dans la vieille édition latine de la Vulgate. Ces livres, l'Églìse les tient pour saints et canoniques, non point parce que, composés par la seule habileté humaine, ils ont étéensuìte approuvés par l'autorité de l'Eglise, non-seulement parce qu'ils contiénnent la révélation sans erreur, mais parce que, ècrits sons I'inspìration- ,de, l'Esprit-Saint, iIs ont Dieu pour auteur et ont été livrés .,co��,é' tels ,à I'Eglise elle-méme. , Mais parce que quelques hommes [ugent mal ce que le saint Concile de Trente a décrété salutairement touehant l'interprétation de Ia -eli­ vine Ecriture, afin de mattriser les esprits enrévolte, Nous, renouve­ lant le mème décret, Nous déclarons que l'esprit de ce décret est que sur les choses de la foi et des mœurs qui concernent l'édifice de la doc­ trine chrétienne, il faut tenir pour levrai sens de la sai nte Ecriture celui qu'a toujours tenu et que tient notre sainte mère l'Eglise, il qui il appartient de déterminer le vrai sens et l'interprétation des saintes Ecritures: en sorte qu'il n'est permis à personne d'interpréter I'Ecri­ ture contrairement à 'ce sens, ou mème contrairement au sentiment unanime des Pères. tione habentur, pro sacris et canonìcìs suscipiendi sunt. Eos vero Eccle.. sia pro sacris et canonicis habet, non ideo quod sola humana indus­ tria concinnati, sua deinde auctoritate sint' approbati; nec ideo dum­ taxat, quod revelationem sine errore contineant; sed propterea quod Spiritu Sancto inspirante conscripti Deum habent auctorem, atque ut tales ipsi Ecclesiæ traditi sunt. Quoniam vero, sancta Tridentina Synodus de interpretatione divinæ Scripturæ ad coercenda petulantia ingenia salubriter decrevit, a qui­ busdam hominibus prave exponuntur, Nos, idem decretum renovantes, hanc illius mentem esse declaramus, ut in rebus fidei et :morum, ad' ædificationem doctrinæ Christianæ pertinentium, is pro vero sensu sacræ Scripturæ habendus sit, quem tenuit ac tenet Sancta Mater Ec':" clesia, cujus est indicare de vero sensu et interpretatione Scripturarum sanctarum; atque ideo nemini licere contra hunc sensum, aut etiam contra unanimem consensum Patrum ipsam Scripturam sacram in­ terpretari. -u-- courant et en coopérant à sa gràce à laquelle il pourraìt résister. Et Or, on doit croire d'une foi divine et catholìque tout ce qui est con­ tenu dans les saintes Ecritures et dans Ia tradition, et tout ce qui est proposé par l'Eglise comme vérité divinement révélée, soit en vertu d"un jugement solenneI, soit dans l'exercice de son magistère ordinaire et universel. Mais parce qu'il est impossible sans la foi de plaire à Dieu et d'en- trer en partage avec ses enfants, personne ne se trouve justifié sans par elle, et ne parvient a fla vie éternellè s'i) n'y a persévéré jusqu'à la fin. Et pour que nous puissions satisfaire au devoir d'embrasser la vraie foi et d'ydemeurer constamment, Dieu, par son Fils unique, a institué I'Eglise et l'a pourvue de marques visibles de son institution, reli afin qu'elle puisse ètre reconnue de- tous comme la gardienne et la glis maitresse d e la parole révélée, Car à l'Eglise catholique seule appar- rév tiennent ces caracteres si nombreux et si admirables établis par Dieu pour rendre évidente la crédibilité de la foi chrétienne. Bien plus, l'E- glise par elle-mème, avec son admirable propagation, sa sainteté yeu éminente et son inépuisable fécondité pour tout bien, avec son unité Ie t catholique et son immuable stabilité, est un grand et perpétuel argu­ ment de crédibilité, un témoignage irréfragable de sa mission divine. sive ordinario et universali magis terio tanquam divinitus revelata cre- Q denda proponuntur. vite Quoniam vero sine fide impossibile est placere Deo, et ad filiorum niti ejus consortium pervenire; ideo nemini unquam sine illa contigit j llS- cax tificatio, nec _ ullus, nisi in ea perseveraverit usque in finem, vitam æternam assequetur. Ut autem officio veram fidem amplectendi, in eaque constanter perseverandi satisfacere possemus, Deus per Filium suum 'unigenitum Ecclesiam instituit, suæque institutionis mani­ festis notis instruxit, ut ea tamquam custos et magistra verbi revelati ab omnibus posset agnosci. Ad solam enim catholicam Ecclesiam ea pertinent omnia, quæ ad evidentem fidei christianæ credìbilìtatem tam multa et tam mira divinitus sunt disposita. Quin etiam Ecclesia per se ipsa, ob suam nempe admirabilem propagationem, eximiam sancti­ tatem et inexhaustam in omnibus bonis fœcunditatem, ob catholicam unitatem, invictamque stabilitatem, magnum quoddam et perpetuum ta est motìvum credibilitatis et divinæ suæ legationis testimonium irre­ fragabile. résister. est con­ qui est nique, a titution, ne etla e appar­ par Dieu lus, I'E­ sainteté on unité eI argu­ divine. igit j us­ , vitam tendi, in r Filium s mani- revelati esiam ea tem tam - �5- Et par là, comme un signe dressé au milieu des nations (�3), elle attire à elle cenx qui n'ont pas encore cru, et elle apprend à ses en­ fants que la foi qu'ils professent repose sur un très-solide fondement. A ce témoignage, j'ajoute le secours efficace de la vertu d'en haut. Car le Seigneur très-miséricordieux excite et aide par sa grace les errants, afin qu'ils puissent arriver à la connaissance de la vérité, et ceux qu'il a tirés des ténèhres à son admirable lumière, il les confirme par sa grace, qui ne manque que lorsqu'on y manque, afin qu'ils de­ meurent dans cette mème lumière, Aussi toute autre est la condition de ceux qui ont adhéré à Ia vérité catholique par le don divin de la foi, et de ceux qui, conduits par les opinions humaines, suivent une fausse religion; car ceux qui ont embrassé la foi SOllS le gouvernemenL del'E­ glise ne peuventjamais avoir aucun juste motif de l'abandonner, et de révoquer en doute cette foi. C'est pourquoi, rendant graces à Dieu le • Père, qui nous a fait dignes de participer au sort des saints dans la lumière, ne négligeons pas un si grand avantage ; mais plutòt, les yeux attachés sur Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, gardens Ie témoignage inébranlable de notre espérance. (f3) Is. XI, 12. Quo fit, ut ipsa veluti signum levatum in nationes (13), et ad se in­ vitet, qui nundum crediderunt, et filios suos certiores faciat, firmissimo niti fundamento fidem, quam profitentur. Cui quidem testimonio effi­ cax subsidium accedit ex superna virtute. Etenim benignissimus Do­ minus et errantes gratia sua excitat atque adjuvat, ut ad agnitionem veritatis venire possint; et eos, quos de tenebris transtulit in admira­ bile lumen suum, in hoc eodem lumine ut perseverent, gratia sua confirmat, non deserens, nisi deseratur. Quocirca minime par est con­ ditio eorum, qui per cœleste fidei donum cntholicæ veritati adhæserunt, atque eorum, qui ducti opinionibus humanis, falsam religìonem sec­ tantur; illi enim, qui fidem sub Ecclesìæ magisterio susceperunt, nullam unquam habere possunt justam causam mutandi, aut in du­ bium fidem eamdem revocandi. Quæ cum ita sint, gratias agentes Deo Patri, qui dignos nos fecit in partem 'sortis sanctorum in lumine, tan­ tam ne negligamus salutem, sed aspicientes in auctorem fidei et consummatorem Jesum, teneamus spei nostræ confessionem inde­ clìnabìlem. (13) Is. XI. 12. - 46- CHAPITRE IV. DE LA FOI ET DE LA RAISON. L'Eglise catholique a toujours tenu aussi et tient d'un consentement perpétuel qu'il existe un ordre double de connaissance, distinct non­ seulement en principe mais dans son objet: en principe, parce que dans run nous connaìssons par la raison naturelle, dans l'autre par la foi divine; objectivement, parce qu'en dehors des choses aux­ quelles la raison naturelle peut atteindre, il y a des mystères caches en Dieu proposés à notre croyance, que nous ne pouvons connaitre que par la révélation divine. C'est pourquoi l'Apòtre, qui atteste que Dieu est eonnu aux nations par les choses créées, dit cependant à pro­ pos de la grace et de Ia vérité qui a été faite par Jesus-Christ (14) : Nalls parlons de Ia sagesse de Dieu en mystère, sagesse cachée que Dìeu a prèdestinée pour notre gloire avant Ies siècles, qu'aucun des princes de ce siècle n'a connue: - mais Dieu nous l'a révélée par son esprit: car l'esprit scrute toutes choses, les profondenrs memes de Dieu (15). Et le Fils unique lui ....mème rend témoìgnage au Père, de ce (f4) Jean, I.' (7. (15) i Cor. II, 7-9. tères e jamais jet fpro ture l'i par la et com - CAPUT IV. DE FIDE ET RATIONE. Hoc quoque perpetuus Ecclesiæ catholìcæ consensus tenuit et lenet, duplicem esse ordinem cognitionis, non solum principio, sed objecto etiam distinctum: principio quidem, quia in altero naturali ratione, in altero fide divina cognoscimus; obiecto autem, quia præter ea, ad quæ naturalis ratio pertingere potest, credenda nobis proponuntur mysteria in Deo abscondìta, quæ, nisi revelata divinitus, innotescere non possunt. Quoci rca Apostolus, qui a gentibus Deum per ea, quæ facta sunt, cognitum esse testatur, disserens tamen de gratia et veri­ tate, quæ per Jesum Christum facta est (14), pronuntiat: .Loquimur Dei sapientiam in mysterio, quæ abscondita est, quam prædesiìnavit Dens ante secula in gloriam nostram, quam nemo principum hujus sæculi. cognovit: nobis autem revelavit Deus per Spiritum suum: Spiritus enim omnia scrutatur, etiam profunda Dei (15). Et ipse Uni­ genitus confitetur Patri, quia abscondit hæc a .sapìentibus, et pruden­ tibus, et revelavit ea parvulis (16). (14) Joan. I. 17. (15) 1. Cor. II. 7-9. (16) Matth. XI. 25. mum (i7) sentement tinct non­ parce que 'autre par oses aux­ res cachés connaitre tteste que ant à pro­ hrist (14) : achée que aucun des évélée par memes de ère, de ce it et tenet, ed objecto li ratione, ter ea, ad oponuntur nnotesoere er ea, quæ ia et veri­ .Loquìmur destinavit pum hujus - 47- . . . qu'il a caché ces choses aux sages et aux prudents et les a révélées aux petits (16). Lorsque la raison, de son còté, éclairée par la foi, cherche soigneu­ sement, pieusement et prudemment, elle trouve, par le don de Dieu, quelque intelligence très-fructueuse des mystères, tant par l'analogie des choses qu'elle connatt naturellement que par Ie rapport des mys­ tères entre eux et avec la fin dernière de l'homme, sans toutefois ètre jamais apte à les percevoir comme les vérités qui constituent son ob­ jet fpropre. Car les mystères divins surpassent tellement par leur na- ture l'intellect créé, que, bien que transmis par la révélation et reçus par la foi, ils derneurent encore converts du voile de la foi elle-merne, et comme enveloppés d'une sorte de brouillard tant que nous voya­ geons en étrangers dans cette vie mortelle, hors de Dìeu ; car nous marchons guidés par Ia foi et non par la vue (17). Mais quoique la foi soit au-dessus de la raison, il ne pent jamais 'Y avoir de véritable désaccord entre la foi et la raison; car c'est le mème Dieu qui révèle les mystères et communique la foi, qii a répandu dans l'esprit humain la lumière de la raison, et Dieu ne peut se nier lui- (16) Math., XI, 25. (17) 2 Cor. V, 7. Ac ratio quidem, fide illustrata, cum sedulo, pie et sobrie quærit aliquam, Deo dante, mysteriorum intelligentiam eamque fructuosissi­ mam assequitur, tum ex eorum, quæ naturaliter cognoscit, analogia, tum e mysteriorum ipsorum nexu inter se et cum fine hominis ultimo; nunquam tamen idonea redditur ad ea perspicienda instar veritatum, quæ proprium ipsius objectum constituunt. Divina enim mysteria suapte natura intellectum creatum sic excedunt, ut etiam revelatione tradita et fide suscepta, ipsius tamen fidei velamine contecta et qua­ dam quasi caligine obvoluta maneant, quamdiu in hac mortali vita peregrinamur a Domino: per fidem enim ambulamus, et non per speciem (17). Verum et si fides sit supra rationem, nulla tamen unquam inter fi­ dem el rationem vera dissensio esse potest: cum idem Deus, qui mys­ teria revelat et fidem infundit, animo humano rationis lumen indide­ rit; Deus autem negare seipsum non possit, nec verum vero unquam contradicere, Inanis autem hujus contradictionis species 'inde potissi- . mum oritur, quod vel fidei dogmata ad mentem Ecclesiæ intellecta et (17) 2 Cor. V. 7. - 18";_ mème ni le vrai contredire jamais au vrai. Cette apparence imaginaìre I irreur de contradiction vient principalement ou de ce que les dogmes de la foi n'ont pas été compris et exposés suivant l'esprit de l'Eglise, ou de ce que les erreurs des opinions sont prises pour les jugements de la raison. Nous déclarons done toute proposition contraire à une vérité attestée par la foi, absolument fausse (18). Or, l'Eglise qui a reçu avec la mission apostolique d'enseigner, le mandat de garder le dépot de la foi, tient aussi de Dieu le droit et la charge de proscrire la fausse science, afin que nul ne soit trompé par la philosophie et la vaine 80- phistique (19). C'est pourquoi tous les chrétiens fidèles non .. seulement ne doivent pas défendre comme des conclusions certaines de la science les opinions qu'on sait ètre contraires à la doctrine de la foi, surtout lorsqu'elles ont été réprouvées par l'Eglise; mais encore ils sont tenus de les tenir bien plutòt pour les erreurs qui se couvrent de l'appa­ renee trompeuse de la vèri té. Et non-seulement la foi et la raison ne peuvent jamais ètre en dé­ saccord, mais elIes se prètent un mutuel secours; la droite raison dé­ montre Ies fondements de la foi, et éclairée par sa lumìère développe la science des choses divines; la foi délivre et prémunit la raison des (18) Concile de Latran, V. Bulle Apostolici reqimirus, (19) Colosso II, 8. exposita non fuerint, vel opinionum commenta pro rationis effatis ha­ beantur. Omnem igitur assertionem veritati illuminatæ fidei contra­ riam omnino falsam esse definimus (18). Porro Ecclesia, quæ una cum apostolico munere docendi, mandatum accepit fidei depositum custo­ diendi, jus etiam et officium divinitus habet falsi nominis scientiam proscribendi, ne quis decipiatur per philosophiam, et inanem falla­ ciam (19). Quapropter omnes christìani fideles hujusmodi opiniones, quæ fidei doctrinæ contrariæ esse cognoscuntur, maxime si ab Eccle­ sia reprobatæ fuerint, non solum prohibentur tal quam legitimas scien .. tiæ conclusiones defendere, sed pro erroribus potius, qui fallacem veri­ tatis speciem præ se ferant, habere tenentur omnino. Neque solum fides et ratio inter se dissidere nunquam possunt, sed opem quoque sibi mutuam ferunt, cum recta ratio fidei fundamenta demonstret, ejusque lumine illustrata rerum divinarum scientiam excolat ; fides vero rationem ab erroribus liberet ac tueatur, eamque multiplici cognìtione instruat. Quapropter tantum abest, ut Ecclesia humanarum artium et disciplinarum culturæ obsistat, ut hanc multis (i8) Conc. Lat. V. Bulla Apostolici regiminis. (i9) Colosso II. 8. -� ,rreurs, et l'enrichit d'une connaìssance multipliée. Bien loin done ue l'Eglise soit opposée à l'étude des arts et des sciences humaines, Ile la favorise et la propage de mille manìères. Car elle n'ignore ni ne éprise les avantages qui en résultent pOUI' la vie des hommes; bien Ius, elle reconnait que les sciences et les arts venus de Dieu, le mai- re des sciences, s'ils sont diriges convenablement, doivent de mème onduire à Dieu, avec l'aide de sa grace; et elle ne défend pas assuré­ ent que chacune de ces sciences, dans sa sphere, ne se serve de ses ropres principes et de sa méthode particulière; mais tout en recon­ aissant cette juste liberté, elle veille avec soin pour les empècher de se mettre en opposition avec la doctrine divine, en admettant des er­ eurs ou en dépassant leurs limites respectives pour envahir et troubler 'e qui est du domaine de la foi. Car la doctrine de la foi que Dieu nons a révélée n'a pas été livrée omme une invention philosophique aux perfectionnements du genre umain, mais elle a été transmise comme un depot divin à l'Epouse u Christ, pour ètre fidèlement gardée et infailliblement enseignée. ussi dolt-on toujours retenir le sens des dogmes sacrés que Ia Sainte ère I'Eglise a détermìné une fois pour toutes, et ne jamais s'en écarter ous prétexte et au nom d'une intelligence supérieure de ces dogmes. odis juvet atque promoveat. Non enim commoda ab iis ab hominum itam dimanantia aut ignora aut despicit; fatetur imo, eas, quemad­ odum a Deo, scientiarum Domino, profectæ sun t" ita si rite pertrac­ entur, ad Deum, juvante ejus gratia, perducere. Nec sane ipsa vetat, ujusmodi disciplinæ in suo quæque ambitu propriis utantur princi­ iis et propria methodo: sed justam hanc libertatem agnoscens, id se­ ulo cavet, ne divinæ doctrinæ repugnando errores in se suscipiant, ut fines proprios transgressæ, ea quæ sunt fidei, occupent et per­ urbent. Neque enim fidei doctrina, quam Deus revelavit, velut philosophi-. um inventum proposita est humanis ingeniis perficienda, sed tan­ uam divinum depositum Christi Sponsæ tradita, fideliter custodienda, t infallibiliter declaranda. Hinc sacrorum quoque dogmatum is sen­ us perpetuo est retinendus, quem semel declaravit Sancta Mater Eccle­ ia nec unquam ab eo sensu, altioris intellìgentiæ specie et nomine, ecedendum. Crescat igitur et multum vehementerque proficiat, tam ingulorum, quam omnium, tam unius hominis, quam totius Ecclesiæ, tatum ac sæculorum gradibus, intellìgentia, scientia, sapientia: sed I - 20- Croisse done et se multìplie abondamment, dans chacun comm dans tous, chez tout homme aussi bien que dans tonte l'Eglise, du rant le cours des ages et des sìècles, I'intelligence, la science et 1 sagesse; mais seulement dans l'ordre qui lui convient, c'est-a-dir dans l'unité de dogme, de sens et d'opinion (20). Ou CANONS I DE DIEU CRÉATEUR DE TOUTES CHOSES. 1. Si quelqu'un nie un seuI vrai Dieu Créateur et maitre des chose visibles et invisibles; qu'il soit anathème. 2. Si quelqu'un ne rougit pas d'afIirmer qu'en dehors de la ma- L Si tière il n'y a rien; qu'il soit anathème. t matt 3. Si quelqu'un dit qu'ìl n'y a qu'une seule et méme substanc urelle ou essence de Dieu et de toutes choses ; qu'il soit anathème. 4. Si quelqu'un dit que les choses finies, soit corporelles, soit spiri tuelles, ou d u moins les spirituelles, sont émanées de la substance divine Ou que la divine essence par la manifestation ou I'évolution d'elle mème devient toutes choses ; (20) Vincent de Lépins, Common., n. 28. in suo dumtaxat genere, in eodem scilicet dogmate, eodem eademque sententia (20). CANONES I DE DEO RERUM OMNIUM CREATORE. 11. Si quis unum verum Deum visibilium et invisibilium Creatore et Dominum negaverit; anathema sit. 2. Si quis præter materiam nihil esse affirmare non erubuerit; ana thema sit. ostru rto c 3. Si 3. Si quis dixerit, unam eademque esse Dei et rerum omnium sub stantiam vel essentiam; anathema sit. 4. Si quis dixerit, res finitas, tum corporeas tum spirituales, au saltem spirituales, e divina substantia emanasse; aut divinam essentiam sui manifestatione vel evolutione fieri omnia aut denique Deum esse ens universale seu indefinitum, quod ses determinando constituat rerum universitatem in genera, species et in dividua distinctam; anathema sit. (20) Vinco Lìr. Common. nO 28. \ j \)') - 24- II OU enfin que Dieu est l'Ètre universel et indéfini qui, en se déter­ inant lui-mème, constitue l'universalité des choses en genres, es­ èces et individus ; qu'il soil anathème. 5. Si quelqu'un ne confesse pas que le monde et que toutes les hoses qui y sont contenues, soit spirituelles, soit matérielles, ont été, uand à toute leur substance, produites du néant par Dieu : Ou dit que Dieu a créé, non par sa volonté libre de toute nécessi tè, ais aussi nécessairement que nécessaìrement il s'alme lui-mème ; Ou nie que le monde ait été fait pour la gloire de Dìeu ; qu'il soit nathème. II. DE LA RÉVÉLATION. rs de la ma- 1. Si quelqu'un dit que le Dieu unique et véritable, notre créateur t mattre, ne peut pas ètre connu avec certitude, par la lumiere na­ urelle de la raison humaine, au moyen des choses qui ont été créées : u'il so it anathème, 2. Si quelqu'un dit qu'il ne peut pas se faire, ou qu'il ne convient as que l'homme soit instruit par la révélatìon divine de Dieu et du ulte qui doit lui ètre rendu; qu'il soit anathème. 3. Si quelqu'un dit que l'homme ne peut pas ètre divinement élevé 5. Si quis non confiteatur, mundum, resque omnes, quæ in eo con- sensu inentur, et spirituales et materiales, secundum totam suam substan­ am a Deo ex nihilo esse productas; aut Deum dixerit non voluntate ab omni necessitate libera, sed tam ecessario creasse, quam necessario amat seipsum; aut mundum ad Dei gloriam conditum esse negaverit; anathema sit. II DE REVELATIONE. ubuerìt ; ana 'I. Si quis dixerit, Deum unum et verum, Creatorem et Dominum estrum, per ea, quæ facta sunt, naturali rationis humanæ lumine rto cognosci non posse; anathema sit. 3. Si quis dixerit, fieri non posse, aut non expedire, ut per revela­ onem divinam homo de Deo, cultuque ei exhibendo edoceatur; ana­ ema sit. 3. Si quis dixerit, hominem ad cognitionem et perfectionem, quæ aturalem superet, divinitus evelli non posse, sed ex seipso ad omnis ndem veri et boni possessionem jugi profectu pertingere posse ei ebere ; anathema sit. - 22- I à une connaissance et à une perfection qui dépasse sa nature, mai, 1 qu'il peut et doit arriver de lui-mème à la possession de tonte vérit I et de tout bien par un progrès continu ; qu'il soit anathéme. 4. Si quelqu'un ne reçoìt pas dans leur intégrité, avec toutes leurs parties, comme sacrés et canoniques les livres de l'Écriture, comme I saint Concile de Trente les a énumérés, ou nie qu'ils soient divinemen inspirés; soit anathème. III. DE BA FOI. 1. Si quelqu'un dit que la raison humaine est indépendante, de telle sorte que la foi ne peut pas lui ètre commandée par Diea ; qu'il soit nnathème. 2. Si quelqu'un dit que la foi divine ne se distingue pas de la scienc naturelle de Dieu et des choses morales, et que par conséquent il n'es pas requìs pour la foi divine, que la vérité révélée soit erue à caused l'autorité de Dieu, qui en a fait la révélation; qu'il soit anathème. 3. Si quelqu'un dit que la révélatìon divine ne peut devenir croyabl par des signes extérieurs, et que par conséquent les hommes n doivent ètre amenés à la foi que par la seule experience intérieure d chacun d'eux, ou par l'inspìration privée; qu'il soit anathème. 4. Si quis sacræ Scripturæ libros integros cum omnibus suis parti­ bus, prout illos sancta Tridentina Synodus recensuit, pro sacris et ca nonicis non susceperit, aut eos divinitus inspiratos esse negaverit anathema sit. III DE FIDE. , L Si quis dixerit, rationem humanam ita independentem esse, u fides ei a Deo im perari non possit; anathema si t. 2. Si quis d ixerit, fidem divinam a naturali de Deo et rebus mora­ libus scientia non dìstingui, ac propterea ad fidem divinam non re­ quiri, ut revelata veritas propter auctoritatem Dei revelantis credatur; anathema sit. 3. Si quis dixerit, revelationem divinam externis signis credibilem fieri non posse, ideoque sola interna cujusque experientia aut inspi­ ratione privata homines ad fidem moveri debere; anathema sit. 4. Si quis dixerit, miracula nulla fieri posse, proindeque omnes de iis narrationes, etiam in sacra Scriptura contentas, inter fabulas vel mythos ablegandas esse: aut miracula certo cognosci nunquam posse, 1. - 23- ature, mai, 1 4. Si quelqu'un dit qu'il ne peut y avoir de miracles, et par consé­ toute vérit �)quent, que tous les récìts de miracles, mème ceux que contient l'Écri­ ture sacrée, doivent ètre relégués parmi les fables QU les mythes; on que les miracles ne peu vent jamais étre connus avec certitude et que l'origine divine de la religion chrétìenne n'est pas valablement prouvée par eux; qu'il soit anathème. 5. Si quelqu'un dit que l'assentiment de la foi chrétienne n'est pas libre, mais qu'il est produit nécessairement par les arguments de la raison humaine ; ou que la grace de Dieu n'est nécessaire que pour la foi vivante qui opère par la charité ; qu'il soi t anathème 6. Si quelqu'un dit que Ies fidèles et ceux qui ne soni pas encore parvenus à la foi seule véritable sont dans une mème situation, de telle sorte que les catholiques peuvent avoir de justes motifs de met­ tre en doute la foi qu'ils ont reçue sous le magistère de l'Eglise, en suspendant leur assentiment [usqu'a ce qu'ils aient obtenu la démons­ tration scientifique de Ia crédibilité et de Ia vérité de leur foi; qu'il soit anathème. suis parti­ acris et ca negaverit; bus mora- credibilem aut inspi­ sit. omnes de fabulas ve] uam posse, IV DE LA FOI ET DE LA RAISON 1. Si quelqu'un dit que dans la révélation divine il n'y a aucun nec iis divinam religionis christianæ originem rite probari; anathema sit. 5. Si quis dixerit, assensum fidei christìanæ non esse liberum, sed argumentìs humanæ rationis necessario produci; aut ad solam fidem vivam, quæ per charitatem operatur, gratiam Dei necessariam esse; anathema sit. 6. Si quis dixerit, porem esse conditionem fidelium atque eorum, qui ad fidem unice veram nondum pervenérunt, ita ut catholici jus­ tam causam habere possint, fidem, quam sub Ecclesìæ magisterio jam susceperunt, assensu suspenso in dubium vocandi, donec demonstra­ tionem scientificam credibilitatis et veritatis fidei suæ absolverint; anathema sit. IV DE FIDE ET RATIONE. 1. Si quis dixerit, in revelatione divina nulla vera et proprie dicta mysteria contineri, sed universa fidei dogmata posse per rationem rite e cultam e naturalibus principiis intelligì et demonstrari; anathema sit. 2. Si quis dixerit, disciplinas humanas ea cum libertate tractandas - 24- vrai mystère proprement dit, mais que tous lesdogmes de la foi peu­ vent ètre compris et démontrés par la raison .convenablemeat culti vée au moyen des principes naturels ; qu'il soit anathème, 2. Si quelqu'un dit que les sciences humaines doivent ètre traitée avec une telle liberté que ron puisse tenir pour vraies leurs asser­ tions, quand mème elles seraient contraires à Ia doctrine révélée ou que l'Eglise ne les peut proscrire; qu'il soit anathème. C'est pourquoi, remplissant le devoir de notre supreme charge pas­ torale. Nous conjurons par les entrailles de Jésus-Chrìst, et par l'au­ torité de ce mème Dìeu, notre Sauveur, Nous ordonnons à tous les fìdèles du Christ, et surtout à ceux qui sont à leur tete ou qui sont chargés de la mission d'enseigner, qu'ils apportent tout leur zèle et tous leurs soi ns à écarter et à éliminer ces erreurs de la sainte Eglise, et à propager Ia très-pure lumìère de la foi. Mais, parce que ce n'est pas assez d'éviter le péché d'hérésie, si 011 ne fuit aussi diligemment les erreurs qui s'en rapprochent plus o moins, Nous avertissons tous les chrétiens qu'ils ont le devoir d'ob server Jes Constitutions et les décrets par lesquels le Saint-Siég a proscrit et condamné les opinions perverses de ce genre, qui n sont pas énumérées ici tout au long. (Traduction de l' Uni'vers�) esse, ut earum assertiones, etsi doctrinæ revelatæ adversentur, tan quam veræ retineri, neque ad Ecclesia proscribi possint; anathema sit 3. Si quis dixerit, fieri posse, ut dogmatibus ad Ecclesia propositis aliquando secundum progressum scientiæ sensus tribuendus sit alio ad eo, quem intellexit et intelligit Ecclesia; anathema sit. Itaque supremi pastoralìs Nostri officii debitum exequentes, omn Christi fideles, maxime vero eos, qui præsunt vel docendi muner funguntur, per viscera Jesu Christi obtestamur, nec non ejusdem D et Salvatoris nostri auctoritate jubemus, ut ad hos errores a Sane Ecclesia arcendos et eliminandos, atque purissimæ fidei lucem panden dam studium et operam conferant. Quoniam vero satis non est, hæreticam pravitatem devitare, nisi · quoque errores diligenter fugiantur, qui ad illam plus minusve acce dunt; omnes officii monemus, servandi etiam Constitutiones et Decret quibus pravæ ejusmodi opiniones, quæ isthic diserte non enumeran tur, ab hac Sancta Sede proscriptæ et prohibitæ sunt. Rennes. - Imprimerie T. HAUVESPRE, rue Impériale, 4. �vitare, nisi ii nmusve acce .. les et Decreta, on enumeran- charge pas­ et par l'au­ s à tous les ou qui sont leur zèle et e,4. tTBRAIRIE POUSSIELGUE, RUE CASSETTE, 27, PARIS ,LES ACTES PONTIFICAUX cìtés dans l'Encyclique et le Syllabus du S décembre 1864, suivis de plusìeurs autres documents, recueil dédié à S. Exc. Mgr le Nonce apostolique en France. 1 très-fort volume grand in-S. Prix .. o •• o o •••••••••••••••••• e" •••••••• _o ••• : • • • • 3 fro L'ENCYCLIQUE DU 8 DÉCEMBRE 1864 et les princìpes de 1 789, -ou l'Église, l'Étàt et la Iiberté, par Émile Keller, député, Deuxìème édition. Grand in-IS. Prix : o • • • • • • • 3 .fr. LE FUTUR CONCILE, selon la divine constitution de l'Église, et la plus grave question actuelle, improprement appelée la séparation de l'Église et de l'État devant ce Concìle,' par M. l'abbé Maupìed. In:"'8. Prix net 3 50 ),., <, r \ REPONSE A LA LETTRE DE Mgr DUPANLOUP, Evèque d'Orléans, en date du 11 novembre 1869 par le D. Maupied. In �o 0....... O 75 - , L'EGLISE ET LES LOIS ETERNELLES DES SOCIE'FES HUMAINES, par F.-B.-M. Maupìed, missionnaire apostolique, chanoine honoraire de , . Reims, docteur en théologie et en droit canonique, ex-professeur à la Faculté de théologie en Sorbonne, etc., etc., In-8 o • • • • • • • ,6 fr. CATECHISME DU -CONCILE, à l'usage des enfants et des grandes per- sonnes, par un docteur en droit canonique. In-18. Prix net... . . O 20- 1'0 exemplaires ' - , � _ 1 80 1 O O . : .'. . • . . o • • � o • • o • • • • o • • • • • • • • • • • • • • • • • .' • o • • • • 1 n fr, 1000 120 fro LA ��NG�GA��ON de l'Index, mieux con1ue et vengée par Mgr " Ballles, anCIen eveque de LUçOh. In-8 ... e. ° •.••••••••••••• ! • • • • 7 00 LA LIBERTE et les prìncipes de 89, et l'infaillibilité du Pape, par le , baron de Claye. In-S - ei> •• o •• '. • • • • • O 80 GR�VURE DUTABÉEAU DE LA'BATAILLE DE MENTANA, peint parM, Émile Lafon et gra ré pa� M,. 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