key: cord-1038726-7x32ypap authors: Hille, Zeev; Oezdemir, Umut C.; Beier, Klaus M.; Hatzler, Laura title: L'impact de la pandémie de COVID-19 sur l’activité sexuelle et les pratiques sexuelles des célibataires et des personnes en couple dans une population germanophone date: 2021-01-08 journal: nan DOI: 10.1016/j.sexol.2020.12.010 sha: cb065dfc726c98b75af6a50a7720810cb9cd7125 doc_id: 1038726 cord_uid: 7x32ypap Objective: The aim of this study was to investigate changes in sexual behavior during of the COVID-19 pandemic and physical distancing measures in single and partnered participants in Germany, Switzerland and Austria. Material and methods: Participants were assessed in a cross-sectional online survey. Amongst others, sociodemographic data, sociosexual attitudes as well as engagement in a range of sexual activities and practices prior to and during the pandemic. Additionally, for subjects in a relationship, sexual attraction to the partner (feelings of affection during partnered sexual activities, physical sexual attraction) and relationship satisfaction were measured. Results: Data of 1,017 single and 1,498 partnered participants were analyzed. Partnered participants masturbated significantly less during physical distancing measures compared to the period before, whereas singles masturbated more often, but this difference was not statistically significant. For both subgroups, the frequency of most sexual activities significantly declined since beginning of physical distancing measures with anal intercourse in partnered participants being the only exception that showed no significant decrease. In the group of participants in relationships, sociosexual variables and physical sexual attraction to one’s partner showed a significant positive relationship to the number of new sexual practices added during physical distancing measures, while feelings of affection during partnered sexual activities and relationship satisfaction did not. Conclusion: Our data support previous findings showing potential disruptive effects on sexual routines of single and partnered participants by the COVID-19 pandemic and physical distancing measures. Further studies are needed to reveal causal factors and to study long-term effects on mental health and relationships. En décembre 2019 le monde a été frappé par l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus-2 -SARS-CoV-2) précurseur de la maladie dite Corona Virus , que l'Organisation Mondiale de la Santé a déclarée comme pandémie en mars 2020 (WHO, 2020) . Dans le monde entier les Gouvernements ont mis en oeuvre des mesures de confinement et des restrictionssouvent désignées par le terme « mesures de confinement » -dans l'espoir de réduire la propagation du virus. Le 22 mars 2020 le Gouvernement allemand a annoncé des mesures de distanciation physique partielles, prolongées, avec des restrictions assouplies, jusqu'au 3 mai 2020 (Müller et al., 2020) . Au cours de cette période de restriction des contacts, les lieux accueillant du public et les magasins « non essentiels » ont été fermés. Il a été conseillé aux citoyens allemands J o u r n a l P r e -p r o o f d'appliquer un principe de distanciation physique et de ne pas rencontrer plus d'une personne extérieure à leur foyer tout en préservant une distance physique de 1,5 mètre. La population allemande et plus généralement la population européenne a été confrontée à une situation inhabituelle sachant que dans un passé récent aucune mesure de distanciation physique similaire n'avait été imposée sur le continent européen. Les données dérivées d'autres situations de mise en oeuvre de mesures restrictives en lien avec une crise sanitaire, telle que la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS) en Chine et au Canada en 2003, ou la crise de Ebola en Afrique en 2014, révèlent des effets psychologiques adverses tels que des symptômes de stress post-traumatique, de la confusion et de la colère (Brooks et al., 2020) . Il a été démontré que de tels problèmes de santé mentale ont des répercussions sur les questions sexuelles dont les observations révèlent généralement l'impact négatif de la dépression ou de l'anxiété sur l'excitation et le désir sexuels (Bancroft et al., 2003; Janssen et al., 2013 Lykins et al., 2006 . A l'inverse des études destinées à démontrer les effets négatifs de la pandémie sur la santé mentale et sexuelle, d'autres études suggèrent des effets stimulants sur la fonction sexuelle et les activités reproductives. Des études précédentes avaient établi des liens entre les alertes cycloniques et l'augmentation de la natalité dans les régions côtières (Rodgers et al., 2005) . D'autres observations suggèrent une augmentation du désir sexuel comme mécanisme compensatoire face à des événements susceptibles de mettre la vie en danger (Goldenberg et al., 2000) . En mars et avril 2020, pendant les mesures strictes de distanciation physique (désignées mesures de confinement ci-après dans le texte), le discours public allemand était dominé par des rapports sur une augmentation de l'activité sexuelle des couples et des prédictions de « baby boom » à la suite de la pandémie de COVID-19 (Döring and Walter, 2020) . Les données disponibles sur les utilisateurs de pornographie (Pornhub Insight, 2020) et des articles dans les médias sur d'autres pratiques sexuelles basées sur la technologie (utilisation de sex toy, sextos, cybersex) (Döring and Walter, 2020) indiquent une augmentation du recours aux solutions numériques dans les pratiques sexuelles pendant les périodes de confinement. Dans le même temps, dans le monde entier des équipes de recherche ont collecté des données transversales et prospectives en vue d'éclairer, sur la base de preuves scientifiques, la question de l'impact des mesures de confinement sur les comportements sexuels pendant la pandémie de COVID-19. Des changements de comportements sexuels ont été décrits dans le cadre d'études pour lesquelles des données ont été collectées pendant les premières périodes de confinement en Chine (Li et al., 2020) , au Royaume Uni (Jacob et al., 2020; , en France (Landry et al., 2020) , en Italie (Mollaioli et al., 2020) , en Pologne (Fuchs et al., 2020) , en Turquie (Yuksel and Ozgor, 2020) et par le biais d'une enquête internationale en ligne auprès de participants étasuniens et britanniques (Lehmiller et al., 2020) . Une étude prospective polonaise et une enquête internationale transversale (Fuchs et al., 2020; Lehmiller et al., 2020) rapportent une baisse significative du désir sexuel et de la fréquence des rapports sexuels avec des partenaires pendant les périodes de confinement (par rapport à la période pré-pandémie). Toutefois, une autre étude prospective turque rapporte une augmentation du désir sexuel et de la fréquence des rapports sexuels chez les femmes (Yuksel and Ozgor, 2020). Selon l'étude menée par Lehmiller et al. (2020) Selon une étude transversale italienne (Mollaioli et al., 2020) menée pendant la pandémie il existe un lien positif entre l'activité sexuelle (les rapports sexuels par exemple) et des facteurs associés à la santé mentale, relationnelle et sexuelle. Cette observation démontre le rôle des contacts sexuels dyadiques dans un contexte biophysique plus large. Toutefois sont toujours manquantes les données prospectives révélant les effets de causalité de l'isolement social et de la disruption des activités sexuelles au cours de la pandémie. Mais une partie de ces observations peut être étayée par des modèles suggérant l'effet protecteur des contacts sociaux sur la santé (Holt-Lundstad et al., 2010) et le contact physique humain sur la réduction du stress (Ditzen et al., 2007) et sert de base pour les concepts de thérapies sexuelles (Beier and Loewit, 2013) . Globalement, les données internationales décrivent une tendance en direction d'un effet disruptif sur le comportement sexuel des mesures de confinement en lien avec la COVID-19. Les résultats diffèrent en fonction de la conception de l'étude et du pays d'origine, ainsi que des facteurs démographiques et psychologiques. Pour les célibataires un changement de routines sexuelles pourrait être partiellement la conséquence du respect des mesures gouvernementales. Les effets induits par l'isolement et un déclin des contacts sociaux et physiques sur la santé mentale ne sont pas encore clairement identifiés. Pour les couples, les facteurs responsables du déclin des activités sexuelles sont encore à étudier. L'objectif de cette étude était de déterminer de manière exploratoire si, et comment, le comportement sexuel des participants a changé au cours des périodes de confinement, et en particulier les intentions reproductives, la fréquence des activités sexuelles avec partenaire ou solitaires et l'intégration de pratiques sexuelles supplémentaires. Plus spécifiquement, l'objectif était de trouver des différences plus spécifiques entre les célibataires et les couples. Nous avons choisi trois variables indépendantes pour lesquelles une association avec des changements de comportement sexuel peut être supposée sur la base d'investigations précédentes. Tout d'abord, la sociosexualité (relations sexuelles avec un partenaire) s'est avérée être en lien avec une variété de questions sexuelles et relationnelles (Simpson, Wilson and Winterheld, 2004) . De plus, nous avons choisi d'inclure une mesure de l'attirance sexuelle et de la qualité perçue de de la sexualité dans les relations étroites (von Irmer, 2011) . Enfin, nous avons évalué la satisfaction dans les relations puisqu'il a été observé que les changements dans cette variable se produisent en même temps que les changements dans la satisfaction sexuelle (Byers, 2005) , et que cette satisfaction dépend de la capacité dyadique dans les relations en réponse aux facteurs de stress (Falconier, Jackson, Hilpert and Bodenmann, 2015) . Donc, les changements de comportement sexuel causés par des facteurs de stress externes tels que les mesures de confinement se reflètent probablement dans le niveau de satisfaction d'une relation. Cette pandémie n'ayant pas de précédents, les chercheurs pâtissent de l'absence de données et Finalement, les résultats de la discussion des groupes témoins ont été discutés avec d'autres chercheurs du groupe d'étude. Les variables suivantes ont été incluses dans les analyses de cet article. Données socio-démographiques. Les données démographiques de l'enquête en ligne incluaient le genre (homme, femme, divers), l'âge (selon six catégories), l'orientation sexuelle, le statut relationnel, le changement du statut professionnel pendant les mesures de confinement, le nombre de personnes vivant dans le foyer des participants et le nombre d'enfants dont le participant avait la charge (cf. tableau 1). De pIus, nous avons demandé aux participants dans une relation s'ils vivaient avec leur partenaire ou s'ils entretenaient une relation à distance. Contraception. Nous avons évalué les pratiques en matière de contraception ainsi que les changements intervenus pendant la période de distanciation physique sur la base d'un seul item de questionnaire : est-ce que les participants ont continué à recourir à la contraception comme avant ; ont continué à ne pas recourir à la contraception comme avant ; ont commencé à recourir à la contraception ; ont arrêté de recourir à la contraception. De plus, il a été demandé aux participants s'ils utilisaient la contraception comme protection contre les maladies sexuellement transmissibles, contre la COVID-19 ou contre les grossesses. La cohérence interne de la sous-échelle était bonne (α = 0,839). La sous-échelle attitude mesure la disposition d'évaluation du sexe sans engagement par l'utilisation d'items tels que « les rapports sexuels sans engagement sont OK » (1 = pas d'accord du tout ; 5 = tout à fait d'accord). Elle présente également une fiabilité suffisante (α = 0,853). Finalement, le désir socio-sexuel reflète le désir sexuel spécifiquement dirigé vers les partenaires avec lesquels une personne n'entretient pas de relation avec engagement, en évaluant le niveau d'accord sur des items tels que : « A quelle fréquence avez-vous des fantasmes sur des relations sexuelles avec une personne que vous venez juste de rencontrer ? » (1 = jamais ; 2 = rarement ; 3 = environ une fois par mois ; 4 = environ une fois par semaine ; 5 = (pratiquement) tous les jours). La cohérence interne pour le désir sociosexuel (α = 0,853) ainsi que pour le SOI-R complet (α = 0,881) était suffisamment élevée. De plus, nous avons demandé aux participants en couple de noter la satisfaction de leur relation sur la base de la version allemande de l'échelle d'évaluation de relations (Relationship assessment scale -ZIP; Hassebrauck, 1991) . Cette échelle comprend sept items de quatre points de l'échelle de Likert, les scores les plus élevés indiquant la plus faible satisfaction (à des fins analytiques, l'échelle originale a été adaptée afin que les scores les plus J o u r n a l P r e -p r o o f élevés reflètent les plus hautes satisfactions dans les relations). Les items ciblent différents aspects d'une relation amoureuse, par exemple quel est le niveau de satisfaction de cette personne dans sa relation, dans quelle mesure ses attentes et besoins sont-ils satisfaits, dans quelle mesure cette relation est-elle perçue comme problématique. L'échelle a démontré un haut niveau de fiabilité (α = 0,911) Nous avons également évalué l'attirance sexuelle envers le partenaire au moyen du questionnaire allemand sur l'expérience sexuelle dans les relations étroites (German questionnaire of sexual experience in close relationships -FESP-K; von Irmer and Kemper, 2011) . Ce questionnaire permet d'évaluer à la fois l'attirance sexuelle physique et les sentiments affectueux au cours des activités sexuelles avec sept items de cinq points sur l'échelle de Likert (1 = pas du tout ; 5 = s'applique totalement). Le concept de l'attirance sexuelle physique repose sur la caractérisation d'une relation étroite par la passion, l'ouverture et les expériences mutuelles, alors que le concept des sentiments affectueux au cours des activités sexuelles fait référence aux aspects émotionnels de la sexualité dans une relation, tels que la chaleur, l'amour, la tendresse (von Irmer, 2008) . Donc ces concepts reflètent deux des trois dimensions de la sexualité dans la conceptualisation de Beier et Loewit (2013) Concernant le statut des relations, les participants ont été regroupés dans deux sous-groupes : « en couple » ou « célibataires ». Les données des participants qui étaient en couple avec leur partenaire actuel avant et pendant la période de distanciation physique ont été groupées et analysées dans le groupe « en couple ». Le même principe a été appliqué pour les personnes qui n'étaient pas dans une relation régulière. Les données des participants qui étaient célibataires avant et pendant la période de distanciation physique ont été groupées et analysées. Les données des participants dont la nature de la relation a changé au cours de la période de distanciation physique n'ont pas été analysées. De plus, nous avons analysé les changements dans les fréquences d'activités sexuelles séparément pour les hommes et pour les femmes dans les deux sous-groupes. Les femmes qui ont été dans une relation, les femmes qui ont été célibataires, les hommes qui ont été dans une relation ainsi que les hommes qui ont été célibataires. Les analyses statistiques ont été effectuées au moyen du système IBM SPSS Statistics 26 Les tests Wilcoxon signed-rank révèlent que chez les participants en couple la fréquence de comportements masturbatoires était significativement plus basse pendant les périodes de distanciation physique qu'avant (Z =-7574 ; p < 0,001 ; r = 0,19). L'analyse séparée des participants hommes en couples a révélé une plus forte diminution chez les femmes (Z = -7719, p < 0,001, r = 0,28) que chez les hommes (Z = -2101, p = 0,036, r = 0,076). De leur côté, l'analyse des célibataires a révélé une augmentation de la fréquence de masturbation pendant les périodes de confinement par rapport à la période avant la pandémie, mais non significative (Z = -1872; p = 0,061; r = 0,06). Les hommes célibataires participants se masturbaient significativement plus depuis le début des périodes de distanciation physique (Z = -4719, p < 0,001, r = 0,199), alors que les femmes célibataires ont rapporté une réduction de la fréquence de masturbation qui n'était pas statistiquement significative (Z = -1570, p = 0,116, r = 0,073). Nous avons utilisé les tests Wilcoxon signed-rank pour analyser les changements de fréquences d'activités sexuelles spécifiques en couples. La fréquence de la plupart des activités sexuelles était la plus basse pendant plutôt qu'après les périodes de distanciation physique. Pour les célibataires et les participants dans une relation des deux genres les classements post-test pour les étreintes, les embrassades, les caresses génitales, le sexe oral et la pénétration vaginale étaient significativement plus bas que les classements pré-test, c'est-àdire que l'on observe un déclin général de l'activité sexuelle dans notre échantillon de population avec des effets faibles à modérés pour les participants en couple et des effets de modérés à forts pour les célibataires (cf. tableau 3). Pour 70,6% de l'échantillon total, il n'y a pas de recours à des pratiques sexuelles nouvelles depuis le début des restrictions associées à la pandémie de COVID-19 (71,2% des célibataires vs. 70,2% des participants en couple). 19,5% de l'ensemble des participants ont déclaré qu'ils avaient essayé une nouvelle pratique sexuelle (19,8% de célibataires vs. 19,4% de participants en couples). 9,9% de l'échantillon total (9,0% de célibataires vs. 10,4% de participants en couple) ont déclaré avoir eu recours à une pratique sexuelle supplémentaire pendant les périodes de confinement. Pour les participants dans une relation, le tableau 4 présente les coefficients de corrélation entre la satisfaction dans la relation, le comportement socio-sexuel, les attitudes socio-sexuelles, le désir sociosexuel, l'attirance sexuelle physique pour le partenaire, les sentiments affectueux pour le partenaire pendant les rapports sexuels en couple et les différences dans la variété des pratiques sexuelles. Nous avons utilisé l'analyse de régression logistique pour prédire la probabilité d'ajout de nouvelles pratiques sexuelles pendant l'application des mesures de confinement. Nous avons d'abord transformé la variable dépendante de nouvelles pratiques sexuelles ajoutées pendant la période de distanciation physique pour en faire un résultat dichotomique (ex. 0 = pas de pratique sexuelle ajoutée, 1 = pratiques sexuelles ajoutées). Pendant l'ajustement pour le genre, nous avons utilisé comme prédicteurs continus les trois sous-échelles de sociosexualité, deux sous-échelles d'attirance pour la partenaire (attirance physique sexuelle et sentiments affectueux pendant les activités sexuelles en couple) et la satisfaction dans la J o u r n a l P r e -p r o o f relation. Le modèle de régression était significatif (ꭓ²(7) = 14887, p = 0,037), alors que l'attirance physique sexuelle n'était que le seul prédicteur significatif dans le modèle (β = 0,337, SE β = 0,138, Wald(1) = 5310, p = 0,021). Ainsi, il n'y avait pas d'association significative entre toutes les facettes de la socio-sexualité, la satisfaction dans la relation et les sentiments affectueux pendant les activités sexuelles en couple et la variable de résultat binaire. Toutefois, pour chaque augmentation d'une unité dans l'attirance physique sexuelle pour le partenaire, la probabilité d'ajouter de nouvelles pratiques sexuelles augmentait de 37,3%. Pratiquement les mêmes résultats ont été obtenus avec l'ajustement de l'âge (cf. tableau 5). Comme le montre le tableau 6, notre modèle ne peut pas prédire correctement le résultat d'ajout de nouvelles pratiques sexuelles pendant les périodes de distanciation physique. Globalement, le modèle a démontré une qualité d'ajustement médiocre et donc seule une proportion négligeable de la variance est expliquée (Nagelkerke R² = .026). La majorité de la population étudiée n'a pas modifié son utilisation de contraceptifs après le début des restrictions imposées. Les participants en couple se sont masturbés significativement moins pendant les mesures de confinement par rapport à la période avant la crise. Les participants célibataires ont augmenté la fréquence de leurs masturbations pendant les mesures de confinement mais sans que cela soit significatif. Les fréquences de toutes les activités sexuelles y compris les contacts physiques ou pas avec les parties génitales d'une autre personne ont chuté significativement dans les deux groupes, à l'exception des pénétrations anales chez les participants en couple (pratique rarement utilisée dans ce groupe, même avant le confinement). En général, les effets ont été plus prononcés chez les participants célibatairescomme le montre les effets de taille plus forts sur tous les types d'activités sexuelles (cf. tableau 3). L'intégration par les couples de nouvelles pratiques sexuelles était liée aux caractéristiques socio-sexuelles et à l'attirance sexuelle physique pour leur partenaire, mais pas à leur satisfaction dans la relation ou aux sentiments d'affection rapportés pendant les activités physiques avec leur partenaire. Dans les deux groupes seulement un pour cent des participants ont interrompu la contraception après le déclenchement du confinement. Ceci pourrait indiquer que les participants inclus dans notre analyseindépendamment de leur statut relationneln'envisageaient pas de grossesse pendant ce confinement. D'après nos observations, les données transversales provenant de Chine n'indiquent pas de changements dans l'utilisation des préservatifs (Li et al., 2020) . Les données longitudinales provenant de Turquie montrent une réduction du désir de grossesse chez les femmes mariées (Yuksel and Ozgor, 2020). Toutefois, dans l'étude turque, en dépit d'une diminution du désir sexuel, l'utilisation de contraceptifs a chuté significativement et dans l'étude chinoise, 10% ont mentionné un manque de contraception. Donc, le manque de médicaments doit également être considéré comme l'une des raisons de l'augmentation de la natalité après une crise. Le déclin des activités sexuelles chez les couples est en accord avec les observations dans les autres pays (Fuchs et al., 2020; Lehmiller et al., 2020) . Les analyses séparées de participants en couple révèle que les répercussions sur les vies sexuelles des gens ne peuvent pas s'expliquer totalement par les mesures de confinement destinées à limiter la propagation du virus (68,7% vivant dans le même foyer n'étaient pas séparés de leur partenaire). Les effets de l'humeur sur le comportement et le fonctionnement sexuel induits par l'incertitude et la peur, comme décrits précédemment (Bancroft et al., 2003) Les participants en couple ont rapporté des fréquences moindres de masturbation pendant le confinement par rapport à la période avant la crise, avec un effet plus marqué chez les femmes. Les femmes célibataires ont rapporté une faible fréquence de masturbation qui n'était pas significative. Des tendances similaires ont été rapportées par d'autres échantillons d'études indépendamment du statut de la relation (Lehmiller et al., 2020) . Le manque d'intimité en raison de la présence permanente des partenaires, des enfants ou des parents possiblement plus prévalent parmi les participants en couple dans notre échantillon d'étude pourrait avoir contribué à ce résultat. La tendance inverse d'une augmentation de la masturbation chez les hommes célibataires analysés dans cette étude et vivants seuls plus fréquemment pourrait s'expliquer par l'absence de ces obstacles potentiels. De plus, les états mentaux tels que le stress ou la solitude qui ont été en lien avec le recours à de nouvelles pratiques sexuelles pendant la pandémie (Lehmiller et al., 2020) (Lehmiller et. al., 2020) . Il a été démontré que la satisfaction dans la relation est en lien avec la capacité des couples à recourir à des mécanismes dyadiques de gestion du stress (Falconier et al., 2015) . De plus, l'absence d'association pendant les activités sexuelles en couple et la forte corrélation avec la satisfaction dans la relation (r = 0,647) indiquent qu'ils tendent à rechercher le plaisir sexuel et la stabilisation émotionnelle dans la dimension attachement à la sexualité (Beier and Loewit, 2013) . Après ajustement du genre et de l'âge dans une analyse A notre connaissance, il s'agit de la première étude transversale focalisée sur les changements de comportement sexuel pendant la pandémie de COVID619 dans les pays germanophones. Les résultats de cette étude montrent que la fréquence d'une gamme d'activités sexuelles a significativement diminué pour les participants célibataires et en couple. Pour les participants en couple l'élargissement de la gamme des comportements sexuels était plus fortement lié aux caractéristiques intrapersonnelles qu'aux facteurs liés aux partenaires. Sachant que la santé sexuelle est globalement un aspect important de la santé et du bien-être, une disruption significative des routines sexuelles pendant la pandémie de COVID-19 doit être traitée par des équipes de recherche interdisciplinaire dans des cadres cliniques multiples. .339 -Note. **p < .001, due to multiple comparisons the alpha-level has been Bonferroniadjusted (α = 0.0083). Sexual activities were reported on a 1-6 Scale: 1 = at least once a month or less, 2= once every 2 weeks, 3 = about once a week, 4 = several times per week, 5 = every day, 6 = several times a day <.001** .137 Note. **p < .001, due to multiple comparisons the alpha-level has been Bonferroniadjusted (α = 0.0083). Sexual activities were reported on a 1-6 Scale: 1 = at least once a month or less, 2= once every 2 weeks, 3 = about once a week, 4 = several times per week, 5 = every day, 6 = several times a day Note: "female" served as the reference group for gender as a categorical predictor. *p < 0.05. Amos (Version 26.0) [Computer Program]. Chicago: IBM SPSS The Relation Between Mood and Sexuality in Heterosexual Men Sexual Medicine in Clinical Practice The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence Relationship satisfaction and sexual satisfaction: A longitudinal study of individuals in long-term relationships Effects of different kinds of couple interaction on cortisol and heart rate responses to stress in women Wie verändert die COVID-19-Pandemie unsere Sexualitäten? Eine Übersicht medialer Narrative im Frühjahr 2020 [How ist he COVID-19 Pandemic Changing our Sexualities? An Overview of Media Narratives in Spring Dyadic Coping and Relationship Satisfaction: A Meta-Analysis The Impact of COVID-19 on Female Sexual Health The body as a source of self-esteem: The effect of mortality salience on identification with one's body, interest in sex, and appearance monitoring ZIP -Ein Instrumentarium zur Erfassung der Zufriedenheit in Paarbeziehungen [ZIP -A scale for assessment of satisfaction in close relationships Multidisciplinary research priorities for the COVID-19 pandemic: a call for action for mental health science Social Relationships and Mortality Risk: A Meta-Analytic Review Institute of Medicine: Initial National Priorities for Comparative Effectiveness Research Das Erleben gemeinsamer Sexualität in engen Partnerschaften (Forschungsergebnisse zur Sexualpsychologie) [The experience of mutual sexuality in close relationships Konstruktvalidität einer Kurzversion des Fragebogens zum Erleben von Sexualität in engen Partnerschaften Challenges in the Practice of Sexual Medicine in the Time of COVID-19 in the United Kingdom Individual Differences in the Effects of Mood on Sexuality: The Revised Mood and Sexuality Questionnaire (MSQ-R) Les impacts du confinement lié au coronavirus sur la sexualité [The impacts of COVID-19 physical distancing measures on sexuality Less Sex, but More Sexual Diversity: Changes in Sexual Behavior during the COVID-19 Coronavirus Pandemic Challenges in the Practice of Sexual Medicine in the Time of COVID-19 in China The Relationship between negative Mood and Sexuality in heterosexual College Women and Men Benefits of sexual activity on psychological, relational and sexual health during the COVID-19 breakout COVID-19 Control: Can Germany Learn From China? Beyond Global Sociosexual Orientations: A More Differentiated Look at Sociosexuality and Its Effects on Courtship and Romantic Relationships Pornhub Insights. Coronavirus update Marital quality and health: a meta-analytic review Did fertility go up after the Oklahoma City Bombing? An analysis of births in metropolitan counties in Oklahoma Handbook of sexuality in close relationships WHO Director-general's opening remarks at the media briefing on COVID-19 Les auteurs souhaitent remercier les sujets qui ont participé à cette enquête. Nous remercions également Daniela Stelzmann, et Laura Tendai Legeland pour leur soutien pendant la construction de cette enquête.Nous remercions également Anne Pohrt de l'Institut de Biométrie et de Statistiques pour leurs prestations de consultants concernant l'analyse statistique de cet article.