key: cord-1034582-3y0abxiu authors: Graff, Inès; Broucker, Cécile De; Vargas, Julien; Vanoost, Antoine; Gondry, Jean; Foulon, Arthur title: Covid-19 et confinement : impact sur les complications de la grossesse date: 2021-12-14 journal: Gynecol Obstet Fertil Senol DOI: 10.1016/j.gofs.2021.12.004 sha: a0aac9077a8d9b8a6f9b060576ca3218cf41e545 doc_id: 1034582 cord_uid: 3y0abxiu Introduction : L’apparition de la COVID-19 a entrainé la mise en place d’un confinement en France du 17 mars au 11 mai 2020. Notre étude a pour but d’évaluer l’impact du confinement sur le taux d’hospitalisation pour menace d’accouchement prématuré et sur le taux d’accouchement prématurés. Méthodes : Étude épidémiologique rétrospective multicentrique réalisée sur la période du confinement du 15 mars au 31 mai 2020 comparée à la même période au cours des deux années précédentes (2018 et 2019) dans les hôpitaux de Picardie (Centre Hospitalier Universitaire Amiens Picardie, Centres Hospitaliers de Beauvais, Compiègne et Saint-Quentin). Résultats : 608 patientes ont été incluses. Nous retrouvons une réduction significative du taux de rupture prématuré des membrane (16,9% (73/432) en 2018/2019 vs. 9,7% (17/176) en 2020 ; p=0,02) ainsi que du taux d’accouchement prématuré (9,3% (276/2961) en 2018/2019 vs. 6,8% (96/1416) en 2020 ; p < 0,05) sur l’ensemble des hôpitaux. Notre étude met également en évidence une diminution des hospitalisations (207 en 2019 vs. 176 en 2020). Conclusion : Il est observé au cours de la première période de confinement une réduction du taux d’accouchement prématuré. Il serait par ailleurs intéressant d’évaluer l’impact psychologique du confinement. Objective: The COVID-19 lockdown led to the establishment of a national lockdown in France from March 17th to May 11th, 2020. The purpose of our study is to evaluate the impact of lockdown on the rate of hospitalization for threatened preterm delivery and on the rate of preterm delivery. Methods: Multicenter retrospective epidemiological study carried out over the lockdown period from March 15th to May 31st, 2020 compared to the same period over the previous two years (2018 and 2019) in Picardy hospitals (University Hospital center Amiens Picardie, Hospital Center of Beauvais, Compiègne and Saint -Quentin). Results: 608 patients were included. Our study shows a decrease in hospitalisations (207 in 2019 vs. 176 in 2020). We find a significant reduction in Premature Ruptures of Membranes (16,9% (73/432) in 2018/2019 vs. 9,7% (17/176) in 2020 ; p=0,02) and also in the preterm delivery rate (9,3% (276/2961) in 2018/2019 vs. 6,8% (96/1416) in 2020 ; p <0.05). Conclusion: A reduction in the rate of preterm birth is observed during the first lockdown’s period. It would also be interesting to evaluate the psychological impact of lockdown. Début 2020, l'organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l'état d'urgence de santé publique à portée internationale lié à l'évolution rapide de la pandémie due à la COVID-19. Il en a résulté l'instauration d'un confinement total de la population dans de nombreux pays dont la France du 17 mars au 11 mai 2020 avec une diminution des déplacements la semaine précédant l'annonce officielle ainsi que jusqu'à la fin du mois de mai avec la reprise progressive d'un rythme de vie habituel. Ce confinement a consisté en la fermeture des lieux non essentiels à la vie courante ainsi qu'au développement du télétravail pour tous les métiers Durant ce confinement, il a été constaté une diminution rapide du taux de passage aux urgences gynécologiques et obstétricales comme l'ont mis en évidence en Israël Kugelman et al. avec un nombre de passage aux urgences obstétricales au pic de la pandémie (15 mars au 12 avril 2020) de 398 contre 544 sur la même période l'année précédente [7] . En France, Mesnier et al. ont mis en évidence une réduction de 30% du taux d'hospitalisation pour infarctus du myocarde au cours des 4 semaines de confinements [8] . Une équipe indienne a mis en évidence une réduction significative du taux d'hospitalisation dans le service de grossesse à haut risque (332 pendant la période Covid-19 vs 505 pendant la période pré Covid19 ; p < 0,05) [9] . D'autres études se sont intéressées essentiellement aux conséquences de cette période sur les accouchements prématurés. Une équipe irlandaise a mis en évidence une réduction significative de 73% du taux d'accouchement prématuré au cours de la période Nous avons mis en évidence une réduction significative des accouchements prématurés ainsi que des ruptures prématurés des membranes pendant la période de confinement dans une des régions françaises les plus touchées dès le début de la pandémie. Nous n'avons pas retrouvé plus d'hospitalisation pour menace d'accouchement prématuré ni d'impact sur le taux de MFIU. Simon et al. ont également mis en évidence, en France, une diminution significative des accouchements prématurés de plus de 7% pendant la période de confinement par rapport à la même période sur les 3 années précédentes [12] . Des résultats similaires sont également retrouvés dans d'autres pays européens comme en Irlande [10] , au Danemark [11] ou encore aux Pays-Bas [13] . Ces résultats peuvent être expliqués par la mise au repos forcé des femmes enceintes n'ayant pas pu poursuivre leur travail lors du confinement. En effet, la pénibilité au travail est un facteur de risque connu d'accouchement prématuré. Comme l'ont montré Cai et al., travailler plus de 55,5 heures par semaine augmente le risque d'accouchement prématuré de 10% comparé aux femmes travaillant 40 heures par semaine [14] . D'autres activités ont également été réduites (déplacement en voiture, activités physiques). A l'inverse, l'étude de Khalil et al. ne met pas en évidence de différence significative sur le taux d'accouchement prématurés au début de la période de pandémie au Royaume-Uni [15] . Au Népal, une étude prospective retrouve une augmentation significative de plus de 3% des accouchements prématurés pendant la période de confinement [16] . Notre étude met également en évidence une réduction significative des RPM lors du confinement de 2020. Ces résultats sont également en accord avec l'étude de Hedermann et al. qui mettait en lumière le rôle probable de l'hygiène dans la réduction des accouchements prématurés grâce à la réalisation des gestes barrières [11] . Tout comme Simon et al. [12] nous n'avons pas mis en évidence une augmentation des MFIU pendant la période de confinement. D'autres études évoquent quant à elles une augmentation significative des MFIU au début de la période de pandémie [15] [16] [17] . Nos résultats concernant la diminution des hospitalisations sont en accord avec les premières études réalisées. En effet, deux études indiennes mettent en évidence une réduction des hospitalisations dans les service de grossesses à hauts risques pendant la période de confinement [9, 17] . L'équipe de Kugelman et al. en Israël retrouvait une diminution des passages aux urgences obstétricales au pic de la pandémie avec 398 passages aux urgences du 15 mars au 12 avril 2020 contre 544 passages aux urgences sur la même période en 2019 [7] . Kumari et al. observaient des résultats similaires concernant la réduction des consultations aux urgences obstétricales en Inde [17] . Cette réduction des hospitalisations peut être expliquée par la peur d'aller consulter, liée à la peur de l'infection, accentuée par les messages transmis par les médias et les autorités indiquant la nécessité de rester chez soi sans aller surcharger les hôpitaux. Notre étude à l'avantage d'être multicentrique. Nous avons inclus les patientes de quatre des cinq principales maternités de Picardie permettant une représentation globale de l'activité. Notre région fut l'une des plus rapidement touchée dès le début de la pandémie en mars 2020. Juin à Septembre 2020, après la fin du confinement [12] . Le confinement a donc eu un bénéfice immédiat dans notre région sur certaines pathologies obstétricales et notamment sur les accouchements prématurés et les ruptures prématurées des membranes. Nous n'avons pas mis en évidence une augmentation des MFIU. Il serait désormais intéressant d'évaluer le ressenti psychologique de nos patientes face à cette crise sanitaire. Intérêt dans la prévision de l'accouchement prématuré spontané -HAS What contributes to disparities in the preterm birth rate in European countries ? Anxiety, depression and stress in pregnancy : implications for mothers, children, research, and practice Stress Processes, Biopsychosocial Models, and Emerging Research Issues Motor vehicle accident during the second or third trimester of pregnancy Changes in the obstetrical emergency department profile during the COVID-19 pandemic Hospital admissions for acute myocardial infarction before and after lockdown according to regional prevalence of COVID-19 and patient profile in France : a registry study The effect of the COVID-19 pandemic on maternal health due to delay in seeking health care : Experience from a tertiary center Reduction in preterm births during the COVID-19 lockdown in Ireland : a natural experiment allowing analysis of data from the prior two decades Danish premature birth rates during the COVID-19 lockdown Impact of the COVID-19 pandemic on preterm birth and stillbirth: a nationwide, populationbased retrospective cohort study Impact of COVID-19 mitigation measures on the incidence of preterm birth: a national quasiexperimental study The impact of occupational shift work and working hours during pregnancy on health outcomes: a systematic review and meta-analysis Change in the incidence of stillbirth and preterm delivery during the COVID-19 pandemic Effect of the COVID-19 pandemic response on intraprtum care, stillbirth, and neonatal mortality outcomes in Nepal: a prospective observational study COVID-19 outbreak and decreased hospitalization of pregnant women in labour Tableau 1 : Caractéristiques de l'ensemble de la population Total 2020 p-value (n=432) n (%) (n=176) n (%) Age (ans) 29,2 (± 5,6) 28, 9 (± 5,8) 0,6 IMC 26,9 (± 6,1) 27,4 (± 6,1) 0,5 gestité 2,6 (± 2) 2, 8