key: cord-1017998-uvp6x61u authors: Crickx, E.; Moulis, G.; Ebbo, M.; Audia, S.; Comont, T.; Terriou, L.; Bonnotte, B.; Dion, J.; Briantais, A.; Languille, L.; Limal, N.; Guillet, S.; Michel, M.; Mahevas, M.; Godeau, B. title: Vaccination anti-SARS-CoV2 au cours de la thrombopénie immunologique de l’adulte: une étude observationnelle sur 195 patients date: 2021-12-31 journal: La Revue de Médecine Interne DOI: 10.1016/j.revmed.2021.10.309 sha: d806005495bd42a2f2de0b12a36e71fed292b2bd doc_id: 1017998 cord_uid: uvp6x61u Introduction Plusieurs cas de thrombopénie immunologique (PTI) de novo ont été décrits après vaccination anti-SARS-CoV2. Chez les patients avec un PTI, le risque de rechute ou d’aggravation secondaire à une vaccination anti-SARS-CoV2 reste mal connu. Patients et méthodes Nous avons conduit une étude observationnelle multicentrique dans 5 centres français. Les patients adultes ayant un diagnostic de PTI (primaire ou secondaire) selon les critères internationaux et pris en charge dans l’un de ces centres ont été inclus s’ils avaient reçu au moins une injection de vaccin anti- SARS-CoV2 entre janvier et août 2021. Les patients sans chiffre plaquettaire disponible dans les 3 mois précédant le vaccin ou dans les 3 mois suivants le vaccin ont été exclus. Tous les patients étaient inclus dans le registre prospectif CARMEN-France et ne s’étaient pas opposés à une collection des données en vie réelle. Les données cliniques et biologiques étaient recueillies avec un formulaire standardisé, et le suivi était limité à 3 mois après la première injection vaccinale. Résultats Entre janvier et août 2021, 195 patients adultes avec un diagnostic de PTI (61 % femmes), d’âge médian 65 ans (IQR 49-74) ont reçu au moins une dose de vaccin anti-SARS-CoV2. La durée médiane d’évolution du PTI était de 73 mois (IQR 28-134) à la première dose de vaccin, 170 (87 %) patients avaient un PTI primaire, et 89 (46 %) n’avaient aucun traitement au moment de la vaccination. La durée médiane de suivi était de 62jours (IQR 43-90) après la première injection de Tozinameran (Cominarty®; n =167, 86 %), ChadOx1nCoV-19 (Vaxzevria®; n =16, 8 %), mRNA-1273 Moderna (Spikevax®; n =11, 6 %) ou Ad26.COV2-S (Covid-19 vaccine Janssen®; n =1, 1 %). Parmi les 195 patients, 129 (66 %) avaient eu un hémogramme à 7± 3jours après la première injection avec une médiane de plaquettes à 118 G/L (IQR 70-192; plaquettes<30 G/L pour 8 patients), tandis que le dernier chiffre plaquettaire dans les 4 semaines avant le vaccin (donnée disponible pour 160 patients) était en médiane de 117 G/L (IQR 62-186; plaquettes<30 G/L pour 5 patients). Durant le suivi, 154 (79 %) patients recevaient une deuxième dose (même vaccin pour tous), et parmi eux, 96 (62 %) avaient eu un hémogramme à 7±3jours après la deuxième injection, dont 11 avec des plaquettes<30 G/L. Au cours du suivi, 25 patients ont nécessité une intervention thérapeutique (introduction d’un traitement d’urgence ou majoration du traitement du PTI en cours), parmi lesquels 14 patients ayant eu des manifestations hémorragiques et ayant conduit à 9 hospitalisations. Parmi ces 25 patients, 11 (soit 5,6 % de la population) présentaient une rechute du PTI alors que la maladie était stable ou non active dans un délai médian de 4jours (extrêmes 1-10) après la première (n =5) ou la deuxième (n =6) dose de vaccin par Tozinameran (n =10) ou mRNA-1273 Moderna (n =1), avec 9 manifestations hémorragiques dont 4 hospitalisations. L’évolution était rapidement favorable sous traitement chez tous les patients sauf un qui nécessitait une hospitalisation prolongée et plusieurs lignes thérapeutiques. Par ailleurs, 11 autres patients avaient présenté une ou plusieurs rechutes avant la vaccination et l’imputabilité du vaccin semblait faible dans la survenue d’une nouvelle rechute. Enfin, 1 patient présentait une rechute 2 mois après la 2ème injection, et il était difficile de déterminer l’imputabilité du vaccin chez 2 autres patients en cours de sevrage de traitement mais avec aggravation de la thrombopénie post vaccinale. Aucun patient n’était décédé au cours du suivi. Conclusion En conclusion, on note l’absence d’impact significatif de la vaccination sur les plaquettes pour la grande majorité des patients ayant un PTI. Nous avons toutefois observé des rechutes inattendues chez 5,6 % des patients dans les 10jours suivant une vaccination, généralement transitoires mais nécessitant une augmentation du traitement de fond ou un traitement d’urgence. Bien que le lien de causalité reste difficile à établir avec certitude compte tenu du schéma de l’étude, nous proposons sur la base de ces observations qu’un hémogramme systématique soit réalisé 5 à 7jours après chaque injection et que les patients soient informés du risque potentiel de majoration de la thrombopénie dans l’évaluation du rapport bénéfices/risques à l’échelon individuel. La Revue de médecine interne 42 (2021) A263-A346 Le rituximab et le methotrexate impactent de faç on différente l'immunogénicité du vaccin BNT162b2, en altérant respectivement les réponses humorales et cellulaires. Le variant Delta échappe complètement à la réponse humorale chez les patients traités par rituximab. Ces résultats soulignent la nécéssité de protocoles vaccinaux particuliers et d'autres traitements préventifs de l'infection dans cette population de patients. Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2021.10.308 Vaccination anti-SARS-CoV2 au cours de la thrombopénie immunologique de l'adulte: une étude observationnelle sur 195 patients Plusieurs cas de thrombopénie immunologique (PTI) de novo ont été décrits après vaccination anti-SARS-CoV2. Chez les patients avec un PTI, le risque de rechute ou d'aggravation secondaire à une vaccination anti-SARS-CoV2 reste mal connu. Nous avons conduit une étude observationnelle multicentrique dans 5 centres franç ais. Les patients adultes ayant un diagnostic de PTI (primaire ou secondaire) selon les critères internationaux et pris en charge dans l'un de ces centres ont été inclus s'ils avaient reç u au moins une injection de vaccin anti-SARS-CoV2 entre janvier et août 2021. Les patients sans chiffre plaquettaire disponible dans les 3 mois précédant le vaccin ou dans les 3 mois suivants le vaccin ont été exclus. Tous les patients étaient inclus dans le registre prospectif CARMEN-France et ne s'étaient pas opposés à une collection des données en vie réelle. Les données cliniques et biologiques étaient recueillies avec un formulaire standardisé, et le suivi était limité à 3 mois après la première injection vaccinale. Entre janvier et août 2021, 195 patients adultes avec un diagnostic de PTI (61 % femmes), d'âge médian 65 ans (IQR 49-74) ont reç u au moins une dose de vaccin anti-SARS-CoV2. La durée médiane d'évolution du PTI était de 73 mois (IQR 28-134) à la première dose de vaccin, 170 (87 %) patients avaient un PTI primaire, et 89 (46 %) n'avaient aucun traitement au moment de la vaccination. La durée médiane de suivi était de 62 jours (IQR 43-90) après la première injection de Tozinameran (Cominarty ® ; n = 167, 86 %), ChadOx1nCoV-19 (Vaxzevria ® ; n = 16, 8 %), mRNA-1273 Moderna (Spikevax ® ; n = 11, 6 %) ou Ad26.COV2-S (Covid-19 vaccine Janssen ® ; n = 1, 1 %). Parmi les 195 patients, 129 (66 %) avaient eu un hémogramme à 7± 3 jours après la première injection avec une médiane de plaquettes à 118 G/L (IQR 70-192; plaquettes < 30 G/L pour 8 patients), tandis que le dernier chiffre plaquettaire dans les 4 semaines avant le vaccin (donnée disponible pour 160 patients) était en médiane de 117 G/L (IQR 62-186; plaquettes < 30 G/L pour 5 patients). Durant le suivi, 154 (79 %) patients recevaient une deuxième dose (même vaccin pour tous), et parmi eux, 96 (62 %) avaient eu un hémogramme à 7 ± 3 jours après la deuxième injection, dont 11 avec des plaquettes < 30 G/L. Au cours du suivi, 25 patients ont nécessité une intervention thérapeutique (introduction d'un traitement d'urgence ou majoration du traitement du PTI en cours), parmi lesquels 14 patients ayant eu des manifestations hémorragiques et ayant conduit à 9 hospitalisations. Parmi ces 25 patients, 11 (soit 5,6 % de la population) présentaient une rechute du PTI alors que la maladie était stable ou non active dans un délai médian de 4 jours (extrêmes 1-10) après la première (n = 5) ou la deuxième (n = 6) dose de vaccin par Tozinameran (n = 10) ou mRNA-1273 Moderna (n = 1), avec 9 manifestations hémorragiques dont 4 hospitalisations. L'évolution était rapidement favorable sous traitement chez tous les patients sauf un qui nécessitait une hospitalisation prolongée et plusieurs lignes thérapeutiques. Par ailleurs, 11 autres patients avaient présenté une ou plusieurs rechutes avant la vaccination et l'imputabilité du vaccin semblait faible dans la survenue d'une nouvelle rechute. Enfin, 1 patient présentait une rechute 2 mois après la 2ème injection, et il était difficile de déterminer l'imputabilité du vaccin chez 2 autres patients en cours de sevrage de traitement mais avec aggravation de la thrombopénie post vaccinale. Aucun patient n'était décédé au cours du suivi. En conclusion, on note l'absence d'impact significatif de la vaccination sur les plaquettes pour la grande majorité des patients ayant un PTI. Nous avons toutefois observé des rechutes inattendues chez 5,6 % des patients dans les 10 jours suivant une vaccination, généralement transitoires mais nécessitant une augmentation du traitement de fond ou un traitement d'urgence. Bien que le lien de causalité reste difficile à établir avec certitude compte tenu du schéma de l'étude, nous proposons sur la base de ces observations qu'un hémogramme systématique soit réalisé 5 à 7 jours après chaque injection et que les patients soient informés du risque potentiel de majoration de la thrombopénie dans l'évaluation du rapport bénéfices/risques à l'échelon individuel. Le syndrome des anticorps anti-phospholipides (SAPL) est défini par un événement thrombotique artériel ou veineux et/ou des événements obstétricaux (fausses couches spontanées, insuffisance placentaire), associés à la présence persistante d'anticorps antiphospholipides. Parmi les événements artériels, les A340 1 Service de médecine interne 2, maladies auto-immunes et systémiques, Groupe Hospitalier Pitié Salpetrière, Paris 2 Service de médecine interne 2, institut e3 m, centre de référence des histiocytoses Service de médecine interne 2, Groupe hospitalier pitié-salpêtrière, Paris 5 Service medecine interne 2, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris * Auteur correspondant