key: cord-1004533-h7wmxl79 authors: Huyghe, Eric; Graziana, Jean Pierre; Methorst, Charlotte; Journel, Nicolas Morel; Terrier, Jean Etienne; Marcelli, François; Madec, François Xavier; Yiou, René; Akakpo, William; Hupertan, Vincent; Carnicelli, Damien; Beley, Sébastien; Ferretti, Ludovic; Faix, Antoine title: Recommandations du Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle de l’AFU concernant la prise en charge andrologique et en médecine sexuelle en contexte et en sortie de crise sanitaire liée au COVID-19 date: 2020-08-18 journal: Prog Urol DOI: 10.1016/j.purol.2020.08.001 sha: 36bba2ce2418fefda9e322a0b4eaa28bc349082e doc_id: 1004533 cord_uid: h7wmxl79 OBJECTIVE To assist urologists in the management of andrological and sexual medicine pathologies during the COVID-19 crisis. MATERIAL AND METHOD Use of the formalized consensus method. RESULTS The medical and surgical management of patients in andrology and sexual medicine must be adapted. Consultations should, as far as possible, be carried out by tele-consultation. For operative procedures, the delay between the operative decision and the date of (re)scheduling of the procedure will depend on: (1) the level of criticality of the clinical situation; (2) the type of intervention; (3) the functional and psychological repercussions, including quality of life while waiting for the procedure; (4) the notion of losing the chance of having an optimal outcome; (5) the risk of potential complications from delaying a procedure for too long; and (6) taking into account the patient's risk factors for severe forms of COVID-19. The protection of urologists from COVID-19 should be considered. Each urologist must make the best decision for the patient, taking into account the acceptable time frame and quality of life impact before surgical management, the COVID risk parameters, the technical and anesthetic feasibility and the structural possibility of the health care institution to ensure a specific dedicated pathway during the COVID-19 health crisis. CONCLUSION The management of andrological and sexual medicine pathologies must be adapted to the COVID-19 crisis context. Some patients may require surgery, including in emergency. These recommendations are transitional and will end with the COVID-19 crisis. La prise en charge des patients d'urologie est actuellement bouleversée par l'épidémie de COVID-19. L'essentiel des ressources humaines et matérielles des établissements de santé français est redéployé vers la prise en charge des patients infectés. Les activités de consultation, de traitements médicaux et plus encore chirurgicaux en établissements de santé sont réduites du fait des procédures de confinement de la population et de l'épargne des plateaux techniques chirurgicaux mis en réserve pour pallier la saturation des unités de soins intensifs (USI). Les mesures mises en oeuvre visent aussi à éviter que des patients d'urologie soient contaminés par le COVID-19 au cours des soins. Ainsi, les prises en charge à domicile sont encouragées chaque fois que possible (consultations téléphoniques, télémédecine, traitement médical), et les chirurgies pour situations urgentes et/ou à risque vital ou fonctionnel sont priorisées [1] . A ce titre, la Santé Sexuelle est reconnue par l'OMS comme un déterminant important de la qualité de vie, de même que la reproduction. De ce fait, les reports d'interventions qui pourraient résulter des arbitrages liés à l'épidémie de COVID-19 risquent d'impacter négativement la santé physique, mentale et relationnelle de ces patients. Le Comité d'Andrologie et de Médecine Sexuelle propose une hiérarchisation des actes permettant d'identifier les situations justifiant un maintien des actes dans le contexte de l'épidémie COVID19 (et aux décours), et de faciliter la reprogrammation en sortie de crise de ceux moins urgents qui auront été annulés. Ce qui est le cas dans le contexte inédit dans lequel elles ont été élaborées. Dans la discussion autour du maintien ou du report d'un acte chirurgical durant l'épidémie de COVID19, l'évaluation du risque pour le patient de développer une forme sévère de l'infection est primordiale. Selon la littérature et l'avis émis le 14 mars 2020 par le Haut Conseil de la Sante Publique, sont considérés comme des facteurs de risque de forme sévère [3, 4, 5, 6, 7, 8, 9] : La protection des personnels soignants est primordiale. Le statut COVID du patient doit être évalué, avant tout soin impliquant sa présence physique, selon les modalités recommandées dans l'établissement et en fonction des 3 situations : soins externes, urgence, accès au bloc opératoire pour chirurgie réglée prioritaire. Les patients COVID + ou suspects sont pris en charge dans une filière spécifique. Les soignants doivent être équipés conformément aux recommandations du site pour les soins aux patients COVID + ou suspects. La Société́́́ Française de Microbiologie considère que la virurie est inexistante [11, 12] . La virémie n'a été observée qu'en cas de formes sévères. Deux articles récents ne retrouvaient pas de virus dans le liquide séminal [13, 14] , mais un article récent a montré que du virus était présent dans le sperme de patients COVID + dans 15.8% des cas [15] . La présence de coronavirus dans les selles est en revanche avérée [8]. Les réunions de concertations pluridisciplinaires d'oncologie ont fait l'objet des recommandations par l'INCa [16] . Dans le cadre des activités de procréation médicalement assistée, la pluridisciplinarité de la prise en charge est inscrite dans la Loi [17] . Concernant les autres champs de l'Andrologie et la Médecine Sexuelle, il apparaît important durant cette crise de maintenir le caractère collégial pluridisciplinaire des discussions de dossiers difficiles. Les réunions dématérialisées, sans médecins physiquement réunis pour un respect optimal des gestes barrières, sont à privilégier. Il est essentiel de maintenir une traçabilité́́́ des actes incluant les décisions de déprogrammations et les délais souhaitables de report. Le suivi des patients par téléconsultation est à privilégier pour éviter les déplacements et les contacts patients-soignants (efficacité du confinement). Certains protocoles sont suspendus. Dans ce cas les informations du promoteur de l'étude doivent permettre de connaitre les ajustements, amendements ou mesures particulières à prendre. Bon nombre d'actes de chirurgie andrologique peuvent être réalisés en chirurgie ambulatoire. Dans le contexte de l'épidémie par la COVID-19, la durée de séjour hospitalier devra être limitée à la fois pour diminuer le risque de contamination nosocomiale par le COVID-19, mais aussi pour permettre de libérer des ressources médicales et paramédicales pour d'autres activités. Chaque fois que possible, la chirurgie ambulatoire devra être privilégiée. Quand un acte est réalisable dans de bonnes conditions sous anesthésie locale, et que ce mode d'anesthésie est acceptable par le patient, il sera privilégié. Plus que jamais, le praticien devra veiller à délivrer une information la plus précise possible. Cette information concernera la pathologie, les traitements, les comorbidités présentées par le patient faisant courir un risque de formes graves par le COVID-19, et l'environnement (notamment le risque d'infection au sein de la structure de soin et dans l'environnement géographique), afin d'aider le patient à évaluer la balance bénéfice risque et de participer à la décision. Le praticien devra s'enquérir de la bonne compréhension de l'information, en particulier sur le risque d'infection nosocomiale à COVID-19, et à la tracer au mieux. Nous avons défini 4 niveaux de criticité́, par ordre décroissant :  Niveau A : Acte est à maintenir durant l'épidémie  Niveau B : Acte à reprogrammer* sans délai (délai < 3 mois)  Niveau C : Acte à reprogrammer sans urgence (délai > 3 mois).  Niveau D : Acte pouvant être différé de plusieurs mois pour être reprogrammé avec un risque viral minimal. réévaluation avant reprogrammation) La date à partir de laquelle on calcule le délai avant intervention est la date de la consultation préopératoire au cours de laquelle a été prise la décision opératoire.  Nous recommandons de (re)programmer la chirurgie sans délai, si le patient n'est pas à risque de forme grave COVID-19, motivé, avec facteur féminin (âge, réserve ovarienne, traitement féminin en cours ; en concertation avec l'équipe de PMA).  Dans les autres cas, chez un patient qui n'est pas à risque de forme grave COVID-19, nous recommandons que l'intervention soit (re)programmée sans urgence Niveau C  SI le patient est à risque de forme grave COVID-19, nous recommandons que l'intervention soit différée de manière à être réalisée avec un risque minimal de contamination par le COVID-19. Niveau D IX. Chirurgie de prélèvement de spermatozoïdes testiculaires et épididymaires  Nous recommandons de (re)programmer la chirurgie sans délai, si le patient n'est pas à risque de forme grave COVID-19, motivé, avec facteur féminin (âge, réserve ovarienne, traitement féminin en cours ; en concertation avec l'équipe de PMA) ou préservation de la fertilité pour cancer ou traitement d'induction de la spermatogenèse en cours. Niveau B  Dans les autres cas, chez un patient qui n'est pas à risque de forme grave COVID-19, nous recommandons que l'intervention soit (re)programmée sans urgence Niveau C  Si le patient est à risque de forme grave COVID-19, nous recommandons que l'intervention soit différée de manière à être réalisée avec un risque minimal de contamination par le COVID-19. -du patient (âge, comorbidités, souffrance, impact fonctionnel) -de la structure où il est pris en charge (ressources de l'établissement de santé, accès au bloc opératoire, lits disponibles en USI), dans le respect des lignes édictées par les Instances -de l'environnement (notamment risque d'infection par le COVID-19 dans le territoire) La prise en charge médicale et chirurgicale des patients en andrologie et médecine sexuelle doit être adaptée. Les consultations devront, dans la mesure du possible, se faire en télé-consultation. Pour les actes opératoires, le délai entre la prise de décision opératoire et la date de (re)programmation du geste dépendra (1) du niveau de criticité de la situation clinique, (2) du type d'intervention, (3) de la répercussion fonctionnelle et psychologique , notamment de la qualité de vie dans l'attente de l'intervention, (4) de la notion de perte de chance d'avoir un résultat optimal, (5) du risque de complication potentielle à différer trop longtemps une intervention, et (6) en tenant compte des facteurs de risque de formes graves de COVID-19 du patient. La protection des urologues vis à vis du COVID-19 doit être prise en considération. Chaque Urologue doit prendre la meilleure décision pour le patient en prenant en compte le délai acceptable et la répercussion en terme de qualité de vie avant la prise en charge chirurgicale, les paramètres de risques COVID, la faisabilité technique et anesthésique et la possibilité structurelle de l'établissement de soins à assurer un parcours dédié spécifique pendant la crise sanitaire COVID-19. Recommendations CCAFU on the management of cancers of the urogenital system during an epidemic with Coronavirus COVID Elaboration de recommandations de bonne pratique. Consensus formalisé. Guide méthodologique Preliminary Estimates of the Prevalence of Selected Underlying Health Conditions Among Patients with Coronavirus Disease 2019 -United States Obesity and its Implications for COVID-19 Mortality COVID-19): are you at higher risk for severe illness? Atlanta, GA: US Department of Health and Human Services, CDC COVID-19 Surveillance Group. Characteristics of COVID-19 patients dying in Italy: report based on available data on Covid-19 and Kidney Transplantation COVID-19 patients' clinical characteristics, discharge rate, and fatality rate of meta-analysis Detection of SARS-CoV-2 in Different Types of Clinical Specimens Absence of 2019 Novel Coronavirus in Semen and Testes of COVID-19 Patients Study of SARS-CoV-2 in semen and urine samples of a volunteer with positive naso-pharyngeal swab Clinical Characteristics and Results of Semen Tests Among Men With Coronavirus Disease