key: cord-0999439-jsoiakx8 authors: Frelaut, Maxime; Vaflard, Pauline; Vuagnat, Perrine; Bozec, Laurence; Moreau, Pauline; Kriegel, Irène; Vanjak, Dominique; Brisse, Hervé; Bouleuc, Carole; Cottu, Paul title: Première vague COVID-19 : Expérience d’un centre de lutte contre le cancer date: 2021-04-08 journal: Bull Cancer DOI: 10.1016/j.bulcan.2021.02.008 sha: 9bc4fce281a53c52aca17b25ef631cb3c23c6aa8 doc_id: 999439 cord_uid: jsoiakx8 L’émergence de la Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) a entraîné un profond bouleversement des systèmes de santé à travers le monde. Les patients atteints de cancer étant considérés comme plus à risque, l’organisation de la prise en charge oncologique a dû être adaptée. Nous rapportons le déroulement de la « première vague » de COVID-19 au sein de l’Institut Curie, en décrivant les mesures mises en place pour limiter le risque de transmission de la COVID-19 tout en assurant autant que possible la poursuite des traitements anti-cancéreux. Nous présentons également les principaux résultats d’une base de données prospective institutionnelle dans laquelle étaient relevés les caractéristiques et le devenir de nos patients suivis pour un cancer et atteints de la COVID-19. Du 13 mars au 25 avril 2020, 141 patients suivis à l’Institut Curie pour un cancer ont développé la COVID-19, dont 26 (18 %) en sont décédés. L’incidence minimale de la COVID-19 au sein de l’Institut Curie est estimée à 1,4 % sur cette période. Aucun facteur de risque de développer une forme sévère de la COVID-19 en lien avec le cancer n’a été identifié. Les patients atteints de cancer ne semblent pas plus à risque de développer la COVID-19, ni de présenter une forme plus sévère que la population générale. Avec la recrudescence actuelle des cas de COVID-19, il est essentiel de partager l’expérience déjà acquise pour limiter au maximum l’impact de cette crise sur le devenir au long terme des patients suivis pour cancer. The emergence of the Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) has caused profound upset in health systems around the world. As cancer patients seem to be at greater risk, the organization of oncological care had to be adapted. We first report the progress of the “first wave” of COVID-19 at the Institut Curie, a French comprehensive cancer center, by describing the measures implemented to limit the risk of transmission of COVID-19 while ensuring as much as possible the continuation of anti-cancer treatments. Then, we present the results of a prospective institutional database in which the characteristics and outcome of our patients with cancer and suffering from COVID-19 were collected. From March 13 to April 25, 2020, 141 patients followed at Institut Curie for cancer developed COVID-19, of which 26 (18 %) died from it. The minimum incidence of COVID-19 in Institut Curie is estimated at 1.4 % over this period. No risk factors for developing a severe form of COVID-19 related to cancer have been identified. Cancer patients do not appear to be at greater risk of developing COVID-19, nor of having a more severe form than the general population. With the current increase of COVID-19 cases, it seems essential to share the experience already acquired to minimize the impact of this crisis on the long-term outcome of patients followed for cancer. . » Il est évident que le taux d'incidence ici rapporté est probablement sous-estimé car le recueil ne peut être exhaustif. Ainsi la comparaison directe avec les chiffres officiels régional ou national faite par les auteurs serait plutôt à présenter en termes de perspective. Nous comprenons cette remarque et nous avons ajouté le paragraphe suivant : « Cette estimation sera corrigée par un suivi et un enregistrement prospectif systématique de tous les cas de COVID-19 documentés dans la file active institutionnelle en 2020 et 2021. » *Discussion : en complément de l'ouverture liée au risque de surmortalité du cancer rédigé par les auteurs, quelques lignes supplémentaires sur le rôle de la vaccination et les premières recommandations ou en tout cas positionnement, pourraient être ajoutées. Pour répondre à cette judicieuse proposition, nous avons ajouré le paragraphe suivant : « A l'avenir, Il est à espérer que l'accès rapide à la vaccination, par des vaccins inertes tels ceux à ARN, permettra de contrôler le risque de COVID-19 chez les patients atteints de cancer. Le cancer est reconnu comme facteur de risque de forme grave de COVID-19 par la HAS (document du 23/12/2020). Les patients atteints de cancer sont donc inclus dans les premières populations cibles de la campagne vaccinale nationale ». J o u r n a l P r e -p r o o f *1/Population et symptômes : « Bien que potentiellement sous-estimé, ce taux est plus faible que l'incidence estimée en France sur la même période (5,7%) et que celle en Ile-de-France (12,3%) , ou se situe l'ensemble des sites de l'Institut Curie (20) . » Il est évident que le taux d'incidence ici rapporté est probablement sous-estimé car le recueil ne peut être exhaustif. Ainsi la comparaison directe avec les chiffres officiels régional ou national faite par les auteurs serait plutôt à présenter en termes de perspective. au sein de l'IC est estimé à 1,4% sur cette période. Aucun facteur de risque de développer une forme sévère de la COVID-19 en lien avec le cancer n'a été identifié. Les patients atteints de cancer ne semblent pas plus à risque de développer la COVID-19, ni de présenter une forme plus sévère que la population générale. Le monde connaît actuellement une crise sanitaire sans précédent liée à l'émergence d'un nouveau betacoronavirus, le Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2), responsable de la Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) (1). Initialement décrite dans la ville de Wuhan en Chine en décembre 2019 (2), l'épidémie s'est rapidement propagée au reste du monde et a été par conséquent catégorisée comme pandémie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en mars 2020(3). Depuis le début de la pandémie, plus de 30 millions de personnes ont été atteintes par la COVID-19 à travers le monde (infections confirmées biologiquement), et près d'un million de personnes en sont décédées, alors que le virus continue de circuler activement (4). La France a été l'un des premiers pays touchés par la pandémie, essentiellement à partir de mars 2020 (5), ayant conduit les autorités à mettre en place un plan d'alerte hospitalière, le « Plan Blanc », et à décréter un confinement national le 17 mars 2020. La région parisienne a été l'un des épicentres de cette « première vague », qui a duré de mars à mai 2020 (6) . Au total, plus de 500.000 personnes ont présentées une infection confirmée à la COVID-19 en France, avec plus de 30.000 décès attribués à cette infection (7) . Dès le début de la pandémie, les patients atteints de cancer ont été considérés comme une population à risque. En effet, les premières publications, portant sur des patients hospitalisés, ont rapidement fait suspecter que la COVID-19 était plus fréquente chez les patients atteints de cancer (8, 9) , mais surtout qu'ils présentaient un risque plus important de développer une forme grave de l'infection et d'en décéder (9) (10) (11) (12) (13) . En réponse à ces données, l'Institut Curie, un centre de lutte contre le cancer réparti sur trois sites en région parisienne (Paris, Saint-Cloud et Orsay), a mis en place dès mars 2020 plusieurs mesures pour informer les patients, limiter la propagation de l'infection dans les trois sites hospitaliers, et prendre en charge les patients présentant une infection au SARS-CoV-2. Un registre interne, incluant tous les patients suivis à l'Institut Curie présentant une COVID-19 suspectée ou confirmée de mars à mai 2020, a également été mise en place pour suivre ces patients et évaluer leur devenir, ainsi que de décrire les caractéristiques et les facteurs de risque de la COVID-19 dans cette population présumée fragile. Nous allons rapporter rapportons ici l'ensemble des mesures prises à l'Institut Curie pendant cette « première vague » pour réorganiser la prise en charge des patients atteints de cancer, puis décrire les caractéristiques et le devenir de nos patients ayant contracté la COVID-19. J o u r n a l P r e -p r o o f Réorganisation de la prise en charge des patients atteints de cancer Après avoir rapidement constaté que de nombreux patients redoutaient de venir à l'Institut Curie, et refusaient des soins pourtant essentiels, une campagne de communication a été mise en place. Chaque patient recevait un message SMS 72 heures avant leur consultation, les orientant sur le site web de l'Institut Curie. Un texte consacré à la situation sanitaire accessible dès la page d'accueil délivrait plusieurs messages clés; l'adaptation individualisée des traitements spécifiques ; le rappel des gestes barrières obligatoires au sein de l'hôpital ; la limitation des visites à une personne par jour en hospitalisation et sous conditions de manque d'autonomie en consultations; la sécurité du parcours de soins pour les patients non infectés par la Covid; le conseil de poursuivre la prise en charge en soins de support dans cette période à risque sur le plan psychologique et social et de maintenir une activité physique régulière. Une ligne téléphonique dédiée a été ouverte, afin de délivrer ces informations de manière plus détaillées et individualisées ou pour les patients non connectés. Suite à l'activation du plan blanc par le gouvernement le 6 mars 2020, le port du masque systématique par le personnel hospitalier, les patients et les visiteurs autorisés a été rendu obligatoire, de même que les gestes « barrières » (notamment la distanciation physique dans les bureaux, salles de soins et salles de pause, avec dématérialisation en visioconférence de toutes les réunions). Les visites ont été interdites hors circonstances particulières. Un circuit pour identifier les patients suspects de COVID-19 a été mis en place à partir du 13 mars 2020, avec un point d'entrée unique pour les patients sur chaque site hospitalier de l'Institut Curie, distinct de l'entrée pour le personnel. Les patients étaient systématiquement soumis à leur entrée à un questionnaire évaluant la présence de signes respiratoires et de fièvre dans les jours précédents et à un contrôle de la température corporelle. En cas de symptômes évocateurs de COVID-19, les patients étaient réorientés vers un secteur de consultation non programmée avec salles d'examens et personnels médical et paramédical dédiés. Des unités d'hospitalisation ont également été dédiée à la prise en charge des patients présentant une COVID-19, suspecte ou confirmée, incluant une unité de soins intensifs. En accord avec les recommandations nationales, la recherche de SARS-CoV-2 par RT-PCR sur écouvillon nasopharyngé a été limitée initialement aux patients présentant une forme sévère (14) , et n'est devenue disponible pour tous les patients qu'à partir du 25 mars 2020. Un scanner thoracique était réalisé chez tous les patients présentant une forme sévère, indépendamment du résultat de la RT-PCR, sur une machine dédiée. Un scanner thoracique était également réalisé chez les patients pauci-symptomatiques pour qui un diagnostic immédiat était nécessaire, par exemple pour la décision de décaler ou non une injection chimiothérapie. (Figure 1 ) (20) . Sur la même période, J o u r n a l P r e -p r o o f 9842 patients ont consulté au moins une fois à l'Institut Curie, ce qui permet d'estimer une incidence minimale de la COVID-19 chez les patients de l'Institut Curie de 1,4%. Bien que potentiellement sousestimé, ce taux est plus faible que l'incidence estimée en France sur la même période (5,7%) et que celle en Ile-de-France (12,3%), ou se situe l'ensemble des sites de l'Institut Curie (20) . Cette estimation sera corrigée par un suivi et un enregistrement prospectif systématique de tous les cas de COVID-19 documentés dans la file active institutionnelle en 2020 et 2021. Les caractéristiques de ces 141 patients sont résumées dans le Tableau 1 (20) . La répartition du type de cancer primitif chez ces patients était cohérente avec la file active de consultation de l'Institut Curie, avec une prédominance de cancers du sein. La majorité des patients présentaient un cancer à un stade avancé ou métastatique, et près de neuf patients sur 10 était en cours de traitement, dont la moitié par chimiothérapie. Un quart des patients était hospitalisé depuis plus de deux jours au moment du diagnostic de la COVID-19, évoquant une infection nosocomiale. Les symptômes les plus fréquents étaient la fièvre, la toux et la dyspnée (respectivement 53%, 37% et 30%). Vingt pourcents des patients présentaient une forme asymptomatique et avaient été identifiés soit par le dépistage préopératoire systématiquement, soit fortuitement à un scanner réalisé pour une autre indication. Une large majorité des patients ont été pris en charge en ambulatoire (64%) (20) . Onze patients (8%) ont été transférés en unité de soins intensifs. En accord avec nos recommandations institutionnelles, environ la moitié des patients ont reçu une antibiothérapie (48%) et 5% une corticothérapie. Seuls 6% des patients ont reçu un traitement à visée antivirale (5 de l'hydroxychloroquine et 4 le lopinavir/ritonavir), après validation en réunion de concertation pluridisciplinaire. Au total, 26 patients sont décédés de la COVID-19 sur cette période (18%), soit un taux similaire aux 20% de létalité rapportés dans la population générale (21) . Les patients avec un cancer du poumon ou un cancer hématologique avaient le pronostic le plus sombre (respectivement 19% de l'ensemble des décès). Les trois-quarts des patients décédés présentaient un cancer métastatique et avaient reçu plus de trois lignes de traitement systémique. Concernant la prise en charge oncologique de ces 141patients, la chimiothérapie, thérapies ciblée ou immunothérapie a été reportée ou arrêtée dans respectivement 68%, 67% et 83% des cas. Soixante-dixneuf pourcents des chirurgies programmées ont été reportées d'un délai médian de 3 semaines. La radiothérapie a été interrompue ou annulée dans 69% des cas. A partir des 35 cas de formes sévères de COVID-19, c'est à dire les patients transférés en unité de soins intensifs et/ou décédés, une analyse en univariée puis multivariée a été menée pour identifier les facteurs de risques de ces formes graves (Tableau 2) (20) . Au total, seules une baisse de la saturation en oxygène au moment du diagnostic et l'extension de l'atteinte pulmonaire de la COVID-19 au scanner thoracique restaient prédictives en multivarié (OR respectivement 6,7 et 2,5). Aucun facteur prédictif de forme sévère de COVID-19 lié au cancer n'a été identifié. Du fait de l'importante activité de sénologie au sein de l'Institut Curie, des données spécifiques aux patients suivis pour un cancer du sein dans nos centres ont également étés publiées (22) . Au total 59 patientes suivie à l'Institut Curie pour un cancer du sein ont présentées une infection au SARS-CoV-2 du 13 mars au 25 avril 2020. Les caractéristiques de cette population était proche de la population générale précédemment décrite (Tableau 1), hormis l'absence d'hommes, moins de patients âgés de plus de 70ans, moins de tabagisme actif. Les deux tiers des patientes présentaient également un cancer à un stade avancé ou métastatique et en grande majorité en cours de traitement spécifique (88%). Les principaux symptômes liés à la COVID-19 étaient également la fièvre, la toux et la dyspnée, dans des proportions similaires. Environ la moitié des patientes ont été hospitalisées pour la prise en charge de la COVID-19 (47%), et 4 patientes (7%) ont bénéficié d'une prise en charge en unité de soins intensifs. La moitié des patientes ont reçu une antibiothérapie, 5% une corticothérapie, mais aucune un traitement antiviral. Au total, 4 de ces 59 patients sont décédées de la COVID-19 (7%), soit une létalité plus faible que dans la cohorte générale (18%). Les facteurs prédictifs de formes sévères de COVID-19 (transfert en unité de soins J o u r n a l P r e -p r o o f intensifs et/ou décès) en analyse univariée étaient un âge au-delà de 70 ans et la présence d'une hypertension artérielle. Là encore, aucun facteur associé au cancer n'a été identifié. L'émergence et la propagation du SARS-CoV-2 a profondément impacté le système sanitaire français et mondial, forçant l'ensemble des acteurs de la santé à s'adapter à une menace qui était encore en grande partie inconnue. Alors que les premières publications envoyaient un signal d'alerte sur la survenue de la COVID-19 chez les patients atteints de cancer (8) (9) (10) (11) (12) (13) , notre expérience au sein de l'Institut Curie lors de cette « première vague » a révélé un tableau moins sombre (20, 22) . En effet, l'incidence de la COVID-19 chez nos patients ne semble pas plus élevée que celle constatée dans la population générale en Ile-de-France, pourtant fortement touchée (23) . Bien que l'incidence estimée puisse être sous-évaluée, notamment pour les cas de COVID-19 pris en charge hors de l'Institut Curie, d'autres facteurs sont à prendre en compte. Les patients suivis pour cancer, sensibilisés à la fois par les médias et nos communications institutionnelles pourraient avoir d'avantage respecté les mesures de confinement et les gestes barrières, en se considérant eux-mêmes comme plus « fragiles ». Cette faible incidence pourrait également être un marqueur de l'efficacité des mesures mises en place au sein de l'Institut Curie, selon les recommandations des autorités de santé, mais également à notre propre initiative. Concernant la gravité de la COVID-19 chez les patients atteints de cancer, la fréquence de formes sévères et létales que nous avons observée ne semble pas non plus différer des chiffres observés dans la population générale (20, 22, 23) . De plus nous n'avons identifié aucun facteur prédictif de gravité lié au cancer dans nos analyses (20, 22) . Cette différence avec les premières données publiées peut s'expliquer par leur caractère exclusivement hospitalier, contrairement à notre cohorte composée à plus de 50% de patients pris en charge en ambulatoire pour la COVID-19 (9-13). Nos données s'accordent également avec d'autres publications plus récentes dans lesquelles les facteurs de risque de développer une forme sévère de COVID-19 n'étaient pas liés au cancer, et ne retrouvant pas d'excès de mortalité en comparaison avec la population générale (24, 25) . Cependant, si les patients atteints de cancer ne semblent pas plus à risque de développer une infection à SARS-CoV-2, y compris sévère, l'impact de la COVID-19 au long terme pour les patients oncologiques, y J o u r n a l P r e -p r o o f compris ceux n'ayant pas contracté l'infection, reste inconnu. En effet la réorganisation de la prise en charge oncologique en raison de la crise sanitaire pourrait altérer le pronostic des patients atteints de cancer, en lien par exemple avec des reports de traitement (notamment des chirurgies curatives) et une diminution des consultations pour complications aigues hors COVID-19 (26, 27) . Cette crise a également entrainé une diminution des diagnostics de nouveaux cancer, ce qui risque d'entrainer un retard de prise en charge avec des cancers à un stade plus avancé et donc encore aggraver la charge exercée sur le système de santé (28) . Ainsi, plusieurs modélisation suggèrent une augmentation de la mortalité liée au cancer dans les prochaines années, avec jusqu'à 20% d'excès de mortalité au Royaume-Uni par exemple (29, 30) . Alors que l'épidémie semble de nouveau s'accélérer (7) A l'avenir, il est à espérer que l'accès rapide à la vaccination, par des vaccins inertes tels ceux à ARN, permettra de contrôler le risque de COVID-19 chez les patients atteints de cancer. Le cancer est reconnu comme facteur de risque de forme grave de COVID-19 par la HAS (document du 23/12/2020). Les patients atteints de cancer sont donc inclus dans les premières populations cibles de la campagne vaccinale nationale. Aucun auteur ne déclare de lien d'intérêt. J o u r n a l P r e -p r o o f La France a été l'un des premiers pays touchés par la pandémie, essentiellement à partir de mars 2020 (5), ayant conduit les autorités à mettre en place un plan d'alerte hospitalière, le « Plan Blanc », et à décréter un confinement national le 17 mars 2020. La région parisienne a été l'un des épicentres de cette « première vague », qui a duré de mars à mai 2020 (6) . Au total, plus de 500 000 personnes ont présenté une infection confirmée à la COVID-19 en France, avec plus de 30 000 décès attribués à cette infection (7). Dès le début de la pandémie, les patients atteints de cancer ont été considérés comme une population à risque. En effet, les premières publications, portant sur des patients hospitalisés, ont rapidement fait suspecter que la COVID-19 était plus fréquente chez les patients atteints de cancer (8, 9) , mais surtout qu'ils présentaient un risque plus important de développer une forme grave de l'infection et d'en décéder (9) (10) (11) (12) (13) . Après avoir rapidement constaté que de nombreux patients redoutaient de venir à l'Institut Curie, et refusaient des soins pourtant essentiels, une campagne de communication a été mise en place. Chaque 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 patient recevait un message SMS 72 heures avant 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 (27) . Ainsi, plusieurs modélisations suggèrent une augmentation de la mortalité liée au cancer dans les prochaines années, avec jusqu'à 20 % d'excès de mortalité au Royaume-Uni par exemple (28, 29) . Alors que l'épidémie semble de nouveau s'accélérer (7) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 Signes digestifs 12 (9) 6 (10) Anosmie/agueusie 10 (7) 5 (8) Clinical features of patients infected with 2019 novel coronavirus in Wuhan WHO announces COVID-19 outbreak a pandemic COVID-19) Dashboard WHO Coronavirus Disease (COVID-19) Dashboard Excess all-cause mortality during the first wave of the COVID-19 epidemic in France Coronavirus : chiffres clés et évolution de la COVID-19 en France et dans le Monde SARS-CoV-2 Transmission in Patients With Cancer at a Tertiary Care Hospital in Wuhan, China Cancer patients in SARS-CoV-2 infection: a nationwide analysis in China. The Lancet Oncology Characteristics of and Important Lessons From the Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) Outbreak in China: Summary of a Report of 72 314 Cases From the Chinese Center for Disease Control and Prevention Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China Clinical Characteristics of 138 Hospitalized Patients With 2019 Novel Coronavirus-Infected Pneumonia in Wuhan, China Clinical characteristics of COVID-19-infected cancer patients: A retrospective case study in three hospitals within Wuhan, China. Annals of Oncology Avis provisoire : Patients à risque de formes sévères de COVID-19 et priorisation du recours aux tests de diagnostic virologique Covidom, a telesurveillance solution for home monitoring of patients with Covid-19 Genomic characterisation and epidemiology of 2019 novel coronavirus: implications for virus origins and receptor binding Clinical features of patients infected with 2019 novel coronavirus in Wuhan WHO announces COVID-19 outbreak a pandemic COVID-19) Dashboard WHO Coronavirus Disease (COVID-19) Dashboard Excess all-cause mortality during the first wave of the COVID-19 epidemic in France Coronavirus : chiffres clés et évolution de la COVID-19 en France et dans le Monde SARS-CoV-2 Transmission in Patients With Cancer at a Tertiary Care Hospital in Wuhan, China Cancer patients in SARS-CoV-2 infection: a nationwide analysis in China. The Lancet Oncology Characteristics of and Important Lessons From the Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) Outbreak in China: Summary of a Report of 72 314 Cases From the Chinese Center for Disease Control and Prevention Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China Clinical Characteristics of 138 Hospitalized Patients With 2019 Novel Coronavirus-Infected Pneumonia in Wuhan, China Clinical characteristics of COVID-19-infected cancer patients: A retrospective case study in three hospitals within Wuhan, China. Annals of Oncology Avis provisoire : Patients à risque de formes sévères de COVID-19 et priorisation du recours aux tests de diagnostic virologique Covidom, a telesurveillance solution for home monitoring of patients with Covid-19 Recommandations de la Société française de chirurgie oncologique (SFCO) pour l'organisation de la chirurgie oncologique durant l'épidémie de COVID-19 Épidémie de COVID-19 : recommandations à l'usage des professionnels de l'oncologie radiothérapie. Cancer/Radiothérapie Characteristics and outcome of SARS-CoV-2 infection in cancer patients Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France Real estimates of mortality following COVID-19 infection COVID-19 in breast cancer patients: a cohort at the Institut Curie hospitals in the Paris area COVID-19 in patients with thoracic malignancies (TERAVOLT): first results of an international, registry-based, cohort study COVID-19 mortality in patients with cancer on chemotherapy or other anticancer treatments: a prospective cohort study Collateral damage: the impact on outcomes from cancer surgery of the COVID-19 pandemic Managing COVID-19 in the oncology clinic and avoiding the distraction effect Fewer cancer diagnoses during the COVID-19 epidemic in the Netherlands COVID-19 and cancer. Science Covid-19: Cancer mortality could rise at least 20% because of pandemic, study finds n'avons pas observé d'excès de contamination et de mortalité de la COVID-19 chez nos patients suivis pour cancer par rapport à la population générale. La mise en place d'un double circuit étanche des patients Covid positifs et négatifs a permis de maintenir la réalisation des traitements carcinologiques dans des conditions de prise en charge sécurisés et optimisés. Aucun auteur ne déclare de lien d'intérêt.