key: cord-0891518-o4bmmdqa authors: Bach, N; Cuvillon, D; Brouard, J; Lafay, F; Freymuth, F; Legrand, L; Guillois, B; Duhamel, J.F title: Infections respiratoires aiguës à métapneumovirus humain chez l’enfant : études descriptive et comparative avec le virus respiratoire syncytial date: 2004-01-27 journal: Arch Pediatr DOI: 10.1016/j.arcped.2003.12.009 sha: 64c59ea004ffde038cf840ce5780b156e7f23d18 doc_id: 891518 cord_uid: o4bmmdqa Background. – A new paramyxovirus, the human metapneumovirus was recently isolated. We report the first French cases collected between 2000 and 2002. Material and methods. – Samples were obtained from nasopharyngeal aspirates from children hospitalised for acute respiratory tract infection in hospitals of Caen and Flers in Basse-Normandie. Human metapneumovirus was studied by polymerase chain reaction on negative samples for respiratory syncytial virus, influenza A and B virus, parainfluenza (1, 2 and 3) virus, adenovirus, coronavirus and rhinovirus. Comparison between metapneumovirus virus and respiratory syncytial virus infections was done after matching sex, age and infection month. Results. – Twenty-six human metapneumovirus infections were identified. A comparative study of a matched group of children infected by respiratory syncytial virus found no significative difference for hospitalisation motive, clinical criteria and treatment. Conclusion. – The human metapneumovirus is responsible for typical acute bronchiolitis in children. Chaque hiver, les services de pédiatrie sont confrontés aux épidémies de bronchiolite. Le virus respiratoire syncytial (VRS) est prédominant, responsable de 60 à 90 % des cas chez le nourrisson [1] . L'apport de la biologie moléculaire contribue à réviser les données épidémiologiques par la mise en évidence de virus difficiles, voire impossibles à identifier par les méthodes classiques de culture virale ou de recherche des antigènes viraux. En 2001, un nouveau paramyxovirus, le métapneumovirus humain, a été décrit aux Pays-Bas chez des enfants hospitalisés pour infection respiratoire aiguë [2] . Le but de ce travail a été d'estimer la prévalence de ce nouveau virus dans les infections respiratoires de l'enfant au cours d'un hiver et de comparer la symptomatologie clinique chez le nourrisson avec celle du VRS. Il s'agit d'une étude rétrospective faite à partir des prélèvements obtenus par aspirations nasales effectuées chez tous les patients hospitalisés pour une infection respiratoire haute ou basse associée à une rhinorrhée. Cette étude a été réalisée dans les services de pédiatrie du CHU de Caen et de l'hôpital de Flers, en Basse-Normandie. Ces prélèvements ont été rapidement transportés en flacon stérile au laboratoire de virologie. Les techniques utilisées ont été l'isolement en culture de cellules MRC5 et l'immunofluorescence (IF) pour la recherche des VRS, virus influenza A et B, virus parainfluenza 1, 2 et 3, adénovirus, entérovirus [3] . Les coronavirus et les rhinovirus ont été recherchés par un test de reverse transcriptase-polymerase chain reaction (RT-PCR) [4] . Les prélèvements qui se sont révélés négatifs par cette première approche ont été repris pour une étude complémentaire. Les amorces pour la détection par RT-PCR et le séquençage du métapneumovirus humain (MPVh) ont été développées à partir des séquences nucléotidiques du MPVh et du métapneumovirus aviaire [5] . Les critères cliniques, biologiques et radiologiques colligés ont été : • les facteurs de risque ou liés au terrain (l'âge, le sexe, la prématurité < 37 semaines d'aménorrhée, l'atopie personnelle ou familiale) ; • les motifs d'hospitalisation (dyspnée, toux, fièvre supérieure à 38°C, nausées, diarrhée, vomissements, convulsions) ; • les symptômes dominants lors de l'hospitalisation (fièvre, toux, signes de lutte respiratoire, fréquence respiratoire supérieure à 60/minute, sibilance, saturation transcutanée en oxygène inférieure à 95 %, difficultés alimentaires) ; • les mesures thérapeutiques (antibiothérapie, oxygénothérapie, assistance nutritionnelle). Les paramètres biologiques retenus ont été : • un taux d'hémoglobine inférieure à 11 g/dl ; • une neutropénie inférieure à 500/mm 3 ; • un taux de protéine C-réactive (CRP) supérieur à 10 mg/l ; • et les résultats microbiologiques issus d'un prélèvement de crachat. Lorsque la radiographie thoracique a été pratiquée, l'analyse a été définie en distension pulmonaire localisée ou généralisée, foyer segmentaire ou lobaire, syndrome bronchique, absence d'anomalie. La cohorte a été reconstituée à partir des dossiers sources et les données ont été saisies à l'aide du logiciel Epi-Info, version 6. Pour les valeurs qualitatives, le test de v2 a été utilisé, et pour les faibles effectifs, le test de Fisher. Une valeur de p < 0,05 a été retenue comme significative pour l'interprétation des résultats. Les valeurs quantitatives ont été comparées par le test de Kruskal-Wallis. L'analyse comparative entre population infectée par le MPVh ou le VRS a été effectuée entre nourrissons appariés selon le sexe, l'âge et le mois d'infection. (1,9 %) . L'étude complémentaire par biologie moléculaire à la recherche du génome MPVh a porté sur 337 échantillons. Dix-neuf ont été positifs (44,4 % de prélèvements négatifs ; 5,6 % de MPVh) [5] . Durant l'épidémie de l'hiver précédent (2000) (2001) , sept infections à MPVh avaient été mises en évidence permettant une description de la population infectée sur 26 enfants. L'âge moyen des nourrissons (inférieur à 3 ans) était de 10,5 mois (± 8,7 mois La cohorte d'enfants infectés par le MPVh a été comparée avec une cohorte appariée. Seulement 18 enfants infectés par le VRS répondaient strictement aux critères d'appariement retenus : sexe, âge, lieu d'hospitalisation (Caen ou Flers), date d'isolement viral au mois près. Aucune différence statistiquement significative n'a été relevée concernant les motifs d'hospitalisation, les signes cliniques, biologiques et radiologiques durant l'hospitalisation, les mesures thérapeutiques (Tableau 3). Une conférence de consensus en 2001 a permis de définir les critères diagnostiques et de prise en charge de la première bronchiolite du nourrisson [1] . L'origine virale de la bronchiolite est dominée par le VRS. Aucun virus n'est parfois identifiable, même en cas de tableau clinique typique de bronchiolite. Une équipe hollandaise a identifié pour la première fois en 2001 un nouveau virus appartenant à la famille des Paramyxoviridae. Il est appelé métapneumovirus humain car son génome est proche de celui du MPV aviaire [2] . L'étude du génome montre une analogie de 56 à 88 % entre les séquences nucléotidiques du MPV humain et les séquences du MPV aviaire [6] . Ce virus, même s'il est de découverte récente, circule dans la population humaine depuis plus de 50 ans puisque des anticorps spécifiques ont été retrouvés dans des prélèvements sériques datant de 1958 [2] . Ce virus a aussi été retrouvé au Canada chez des patients prélevés entre 1997 et 1999 [7] , en Australie en 2001 [8] , en Grande-Bretagne [9] sous-estiment la prévalence du MPVh. Ce virus touche les populations de tous âges, mais semble avoir une prédilection pour les âges extrêmes de la vie. Dans une étude canadienne, 80 % de la population infectée à MPVh était âgée de plus de 65 ans ou de moins de cinq ans [11] . Tous les enfants ont déjà été en contact avec ce virus avant l'âge de cinq ans [2] . Notre étude est la première effectuée en France chez l'enfant. L'âge moyen de la cohorte infectée à MPVh est apparu peu différent de celui de la cohorte finlandaise ( Les techniques de biologie moléculaire permettent aujourd'hui une meilleure étude des agents viraux responsables des infections respiratoires de l'enfant et du nourrisson. Dans notre étude, le MPVh est apparu comme l'agent res-ponsable d'un tableau typique de bronchiolite sans spécificité particulière. Le recul évolutif manque pour apprécier le risque de séquelles à long terme des infections respiratoires à MPVh. Conférence de consensus sur la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson A newly discovered human pneumovirus isolated from young children with respiratory tract disease Diagnostic moléculaire des infections virales respiratoires communautaires Exacerbation de l'asthme et identification virale associée à celle du Chlamydiae pneumoniae et du Mycoplasma pneumoniae : épidémiologie comparative entre nourrissons et enfants âgés de plus de deux ans Presence of the new human metapneumovirus in French children with bronchiolitis Analysis of the genomic sequence of a human metapneumovirus Characterization of human metapneumoviruses isolated from patients in North America Evidence of human metapneumovirus in Australian children Human metapneumovirus as a cause of community-acquired respiratory illness Ruuskanen O. Metapneumovirus and acute wheezing in children Virological features and clinical manifestations associated with human metapneumovirus: a new paramyxovirus responsable for acute respiratory-tract infections in all age groups