key: cord-0845340-br2s8jok authors: Madec, F.; Kaiser, Cl.; Gourreau, J. M.; Martinat-Botte, F. title: Consequences pathologiques d'un episode grippal severe (virus swine A/H1N1 dans les conditions naturelles chez la truie non immune en debut de gestation date: 1989-12-31 journal: Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases DOI: 10.1016/0147-9571(89)90005-2 sha: a277ed49060b859d4aeee6ba0ce7043059063fbc doc_id: 845340 cord_uid: br2s8jok Résumé L'apparition subite et généralisée de manifestations de fièvre, d'anorexie et de toux sur un groupe de truies nullipares dans un élevage dont les animaux sont par ailleurs l'objet d'un protocole d'étude, a justifié la mise en place d'un dispositif particulier d'observation. Les signes cliniques sont enregistrés quotidiennement et notamment la température rectale. Une cinétique sérologique est réalisée et les anticorpos anti Aujeszky, coronavirus GET-like, grippe, A/H1N1, grippe A/H3N2 et Mycoplasma hypopneumoniae sont recherchés. Des recherches virales sont conduites sur mucosités nasales d'animaux en hyperthermie ainsi que sur avortons. L'étude clinique montre une hyperthermie plus ou moins prononcée sur les animaux, les troubles persistant généralement 2 à 5 jours. Le diagnostic de grippe mettant en cause le virus H1N1 swine apparenté A/FIN/1/82 a été établi à la fois par la sérologie (séroconversion) et la mise en évidence du virus sur écouvillon nasal ainsi que sur avorton. L'examen des poumons de truies réformées après l'épisode grippal montre des lésions étendues de Bronchopneumonie et Pasteurella multocida est mise en évidence. Les conséquences zootechniques ont été considérables en particulier chez les truies venant d'être mises à la reproduction. Ainsi sur 13 truies inséminées depuis moins d'une semaine, 3 mise bas seulement on été obtenues. Elles comportent 5,5 et 12 porcelets. 7 truies sont revenues en chaleurs et enfin 3 diagnostiquées vides à 21 jours par échotomographie ont été réformées et examinées à l'abattoir. Sur 8 truies inséminées depuis environ un mois et confirmées gestantes, 2 résorptions embryonnaires sont intervenues, les 6 autres truies donnant naissance à des portées normales. Enfin sur 18 truies gestantes de plus de 45 jours, un avortement a été observé. Abstract Pathological consequences of a severe outbreak of swine influenza (H1N1 virus) in the non immune sow at the beginning of pregnancy, under natural conditions. A sudden acute outbreak of fever, depression, anorexia and coughing in a group of nulliparous sows from a herd that was currently under epidemiological investigation lead to build a particular disposal of observation. The clinical signs were daily recorded including rectal temperature. Blood was taken from the sows at the beginning of the troubles and 3 weeks later for the detection of Aujesky's disease, coronavirus TGE-like, Influenza viruses A/H1N1 and A/H3N2 and Mycoplasma hyopneumoniae. Viral detection was attempted from nasal swabs and aborted fetuses during the acute phase. The clinical study showed fever reaching near 41°C on most of the pigs and lasting usually from 2 to 5 days. The diagnosis of Influenza (virus swine H1N1) was established both on serology (massive seroconversion) and on the detection of the virus from the nasal swabs and from an aborted fetus. The control of the lungs of sows “not in pig” and culled showed extended lesions of bronchopneumonia and Pasteurella multocida was found. The technical consequences of this severe outbreak of Influenza on reproduction were mainly important at the beginning of pregnancy. Over 13 sows inseminated less than 1 week before the outbreak, only 3 farrowed (respectively 5,5 and 12 piglets); 7 returned to oestrus and 3 “not a pig” at 21 days (echotomography) did not show signs of heat and were culled. Over 8 pregnant sows (1 month of pregnancy), 6 farrowed normal litters and total embryonic resorption occurred in 2 sows. Over 18 pregnant sows (more than 45 days gestation) one aborted. L'&ude clinique montre une hyperthermie plus ou moins prononcre sur les animaux, les troubles persistant grnrralement 2 fi 5 jours. Le diagnostic de grippe mettant en cause le virus H t N~ swine apparent6 A/FIN/I/82 a 6t6 &abli fi la fois par la srrologie (srroconversion) et la mise en 6vidence du virus sur 6couvillon nasal ainsi que sur avorton. L'examen des poumons de truies rrform6es aprSs l'rpisode grippal montre des l+sions 6tendues de Bronchopneumonie et Pasteurella multocida est mise en 6vidence. Les consrquences zootechniques ont 6t6 considrrables en particulier chez les truies venant d'rtre raises fi la reproduction. Ainsi sur 13 truies insrminres depuis moins d'une semaine, 3 mise bas seulement on 6t6 obtenues. Elles comportent 5,5 et 12 porcelets. 7 truies sont revenues en chaleurs et enfin 3 diagnostiqures vides ~i 21 jours par 6chotomographie ont 6t6 rrformres et examinres fi l'abattoir. Sur 8 truies insrmin6es depuis environ un mois et confirmres gestantes, 2 rrsorptions embryonnaires sont intervenues, les 6 autres truies donnant naissance fi des portres normales. Enfin sur 18 truies gestantes de plus de 45 jours, un avortement a 6t6 observr. Mots-clefs: Episode frbrile, grippe H~ N~ swine, mortalit6 embryonnaire, 61evage Abstract--Pathological consequences of a severe outbreak of swine influenza (H~N~ virus) in the non immune sow at the beginning of pregnancy, under natural conditions. A sudden acute outbreak of fever, depression, anorexia and coughing in a group of nulliparous sows from a herd that was currently under epidemiological investigation lead to build a particular disposal of observation. The clinical signs were daily recorded including rectal temperature. Blood was taken from the sows at the beginning of the troubles and 3 weeks later for the detection of Aujesky's disease, coronavirus TGE-like, Influenza viruses A/H I N~ and A/H3N 2 and Mycoplasma hyopneumoniae. Viral detection was attempted from nasal swabs and aborted fetuses during the acute phase. The clinical study showed fever reaching near 41°C on most of the pigs and lasting usually from 2 to 5 days. The diagnosis of Influenza (virus swine H~ N~ ) was established both on serology (massive seroconversion) and on the detection of the virus from the nasal swabs and from tiMID t2--1/2 ~ 17 an aborted fetus. The control of the lungs of sows "not in pig" and culled showed extended lesions of bronchopneumonia and Pasteurella multocida was found. The technical consequences of this severe outbreak of Influenza on reproduction were mainly important at the beginning of pregnancy. Over 13 sows inseminated less than 1 week before the outbreak, only 3 farrowed (respectively 5,5 and 12 piglets); 7 returned to oestrus and 3 "not a pig" at 21 days (echotomography) did not show signs of heat and were culled. Over 8 pregnant sows (l month of pregnancy), 6 farrowed normal litters and total embryonic resorption occurred in 2 sows. Over 18 pregnant sows (more than 45 days gestation) one aborted. Les affections grippales sont aujourd'hui largement r6pandues dans le monde et elles font l'objet d'une surveillance attentive de la part des experts de l'Organisation Mondiale de la Sant6. En raison du r61e probable du porc comme rhservoir du virus pour l'homme, les 6pid6miologistes accordent une attention particuli4re ~t l'observation de la situation sanitaire des porcins [1, 2] . L'6tude s6ro-6pidhmiologique rhtrospective de la grippe chez les porcins de la rhgion de Bretagne sur une dizaine d'annhes [3] a montr4 la large diffusion du virus grippal A/FIN/I/82 (H1N~sw) dans cette population apr4s la premi4re 6pizootie de l'hiver 1981-1982. Depuis cette date, on assiste en effet ~ des vagues grippales r6p6t4es mettant en cause essentiellement la souche initiale A/FIN/I/82 mais 6galement un virus H3N2s w apparent6 fi A/PC/I/73. En 6levage porcin intensif, la grippe est surtout connue et redout6e des 6leveurs pour ses cons4quences respiratoires chez les porcs en croissance. Ainsi dans les porcheries d'engraissement, notamment celles dont les porcs sont d6jfi atteints de 14sions pulmonaires, les signes cliniques associ6s fi l'infection grippale peuventils 6tre s6v4res [4] . La r6p6tition des vagues grippales dans les porcheries a pour effet de maintenir des titres shrologiques 61evhs chez les reproducteurs adultes darts ia plupart des 61evages. Dans les autres 6levages lorsque la converture s6rologique est inexistante ou insuffisante, des troubles sont 6galement ~ craindre chez les truies. L'objet de cette publication est de rapporter les conshquences pathologiques d'un 6pisode grippal sur des truies non immunes venant d'etre mises ~ la reproduction dans un 61evage de Bretagne. La pathologie de la reproduction qui repr6sente en 6levage porcin intensif une raison essentielle des chutes de rentabilit6 a fait l'objet d'une shrie d'htudes ~i la Station de Pathologie Porcine de Ploufragan. Celles-ci ont 6t6 conduites fi la fois dans les animaleries d'exp4rience et dans les 41evages. Les travaux rhalis4s sur le terrain ont pour objet de d6crire les caract6ristiques des reproducteurs et les conditions d'environnement offertes aux animaux. Ils permettent ensuite par raise en correspondance de ces paramhtres avec l'6tat de sant6 des truies ainsi que leurs performances, de d6couvrir la combinaison des circonstances associ6es aux diffhrents niveaux d'expression de la pathologie (facteurs de risque). Les observations pr6senthes dans ia pr6sente publication se rapportent fi un ph6nom4ne pathologique survenu spontan6ment dans un 6levage dont les truies 6taient, dans ce cadre, l'objet d'un suivi approfondi en regard de la pathologie de la reproduction. Le protocole consiste ~i suivre individuellement un 6chantillon de truies depuis la mise bas (ou la mise ~i la reproduction pour les nullipares) jusqu'~i la raise bas suivante. Pour chacune des truies, un grand hombre d'enregistrements ont 6t6 r6alis6s (Figure 1 ). Au long d'une premi6re p6riode allant de la mise bas jusqu'au premier mois de gestation les animaux font l'objet d'une surveillance quotidienne et d6taill6e (contr61es alimentaires, prise de la temp6rature rectale... ), Au-delfi du premier mois de gestation les observations cliniques se limitent au comportement alimentaire et aux 6coulements vulvaires, Divers prdl6vements et contr61es sont r6alis6s sur les animaux. Les recherches s6rologiques concernent une grande vari6t6 de contaminants r6put6s pour intervenir dans la pathologie de la reproduction (Parvovirus, virus de la Maladie d'Aujeszky mais 6galement Peste Porcine, Leptospirose, etc ... [5] . Le diagnostic de la gestation est r6alis6 par 6chotomographie d'ultrasons (mode B en temps r6el) au 21 e jour de gestation puis au --Au moment de l'6pisode fbbrile, une prise de sang est r6alis~e pour la recherche des [8] . En outre un 6couvilionnage nasal* est pratiqu6 pour recherches virales. Apr6s con-g61ation et acheminement au LCRV d'Alfort, les pr616vements sont inocul6s sur oeufs de poule embryonn6s suivant la technique de Sohier et al. [9] . Apr6s une incubation de 48 h 35°C en atmosph6re humide, les liquides amniotiques et allanto'/ques sont recueillis. La recherche du virus est effectu6e ainsi que son typage par la technique de l'inhibition de l'h6magglutination [10] . --Une vingtaine de jours apr6s le premier contr61e s6rologique, un second examen est pratiqu6 et concerne les m~mes recherches. --Au cours de la phase de malaide, les signes cliniques sont appr6ci6s dans le cadre g6n6ral du protocole, ces derniers sont toutefois enregistr6s sur une p6riode plus longue exc6dant 30 jours postum pour certains animaux afin d'englober l'6pisode de fi6vre. Dans l'6levage consid6r6, les troubles chez les reproducteurs ne concernent qu'un seul bfitiment. Celui-ci de type "porcherie d'engraissement" h6berge des animaux--cochettes Les jours suivants, I'anorexie s'6tend ~ la quasi totalit6 des cochettes du local alors que la toux se g6n6ralise. Celle-ci profonde et quinteuse est accompagn6e de jetage nasal. Aucune anomalie n'est constat6e chez les multipares, comportement qui contraste avec celui des jeunes. La s6v6rit6 des manifestations cliniques peut globalement s'appr6cier au travers de la temp6rature rectale, l'anorexie suivant assez r6guli6rement l'hyperthermie. Le tableau 3 r6capitule les jours de fi6vre et quelques courbes individuelles sont pr6sent6es figure 2. Les courbes individuelles de temp6rature indiquent des valeurs atteignant 41°C. La phase de maladie (fi6vre et/ou chute d'app6tit) dure en g6n6ral de 2 fi 7 jours et elle est de s~v6rit6 variable. Plusieurs cochettes manifestent une dyspn6e prononc6e. Deux cochettes en anorexie prolong6e d6p6rissent et sont abattues (no. 738 et 743, abattage le 14/12). Une autre meurt apr~s quelques semaines au cours desquelles on note de la toux, un faible app6tit et quelques pouss6es de fi6vre (no. 742, morte le 6/1). A l'examen n6cropsique, chez ces 3 animaux on observe des 16sions &endues de bronchopneumonie. On note 6galement des abc6s pulmonaires ainsi que de la pleur6sie. Les recherches virales r6alisbes sur mucosit6s nasales de 5 cochettes en phase aigufi de la maladie et sur un avorton ont abouti fi l'isolement d'un virus grippal A/H~ Nj. L'6tude antig~nique fine du virus par les anticorpos monoclonaux n'a pas permis de noter de variation sensible chez celui-ci par rapport ~i la souche A/FIN/I/82 iso!6e sur porcs en Bretagne en 1982. Les autres recherches virales entreprises (Coronavirus, GET-like et Aujeszky) tant sur 6couvillonnages nasaux que sur poumons d'animaux autopsi6s se sont av~r~es n6gatives. En revanche, sur ces poumons, les contr61es bact~riologiques ont r6v616 Les r6sultats des recherches s6rologiques montrent la pr6sence d'anticorps anti GET et anti Mycoplasma hypopneumoniae, pr6alablement fi l'attaque grippale. Ils montrent 6galement l'existence d'anticorps Aujeszky cons6cutivement ~i la vaccination des animaux (double vaccination avant la raise ~i la reproduction*). Aucune 616vation des titres en anticorps correspondant ~i ces 3 contaminants n'est observ6e apr6s l'6pisode f6brile. Par *Vaccin inactiv6 GESKYVAC, Laboratoire Rh6ne M6rieux. --Sur les 13 nullipares suivies qui ont connu l'6pisode grippal au cours de la premi6re semaine post-coitum, trois mise bas seulement ont 6t+ obtenues (Tableau 6). Ces derni6res comportent respectivement 5, 5 et 12 porcelets sans momification foetale. Quant aux dix Tableau 5. Titres s6rologiques 5. 1'6gard de la grippe H~N~ w chez quelques truies multipares pr6sentes dans le local des cochettes (prises de sang du 20/11-, H6molyse radiale No truie 321 450 453 345 364 396 487 No de parit6 des truies 8 3 3 6 6 5 3 Titres H.R. 40 42 45 39 31 --Chez les cochettes ins6min6es depuis environ un mois et diagnostiqu6es gestantes par 6chotomographie, la grippe n'a pas eu les m6mes cons6quences et sur les 8 animaux concern6s seulement 2 r6sorptions embryonnaires ont 6t6 not6es. Les autres truies donnent naissance fi des port6es normales. --Enfin chez les multipares gestantes, tout comme chez d'autres nullipares fi des stades avanc6s de gestation, aucune r6percussion sensible n'a 6t6 not6e. Un avortement est toutefois signal6 au moment de la vague grippale et le virus de la grippe est isol6 d'un avorton (avorton de 100 jours), aucun contr61e s6rologique n'a pu 6tre r6alis6 sur cette truie. En d6pit de cet avortement de fin de gestation, on peut observer que les cons6quences de l'6pisode grippal ont surtout 6t6 sbv6res chez les truies non immunes venant d'6tre accoupl6es. Apr6s le premier mois de gestation, les r6percussions zootechniques sont moindres. Largement r6pandue dans le monde, la grippe du porc est surtout r6put6e pour ses manifestations respiratoires. La plupart des travaux relev6s dans la bibliographie rapportent en effet des vagues soudaines de fi6vre et d'anorexie accompagn6es notamment sur porcs fi l'engrais de probl6mes pulmonaires [11] [12] [13] [14] [15] . Ainsi les r6percussions des 6pisodes grippaux sur la fonction de reproduction des porcs n'apparaissent-elles pas prdpond6rantes. Quelques publications signalent cependant l'apparition de troubles de la fertitili6 et d'avortements chez la truie [16, 17] ces derniers restant toutefois toujours en nombre limit& L'apparition spontan~e d'un 6pisode grippal fi virus Swine H~NI dans l'61evage de la pr6sente 6tude fournit l'occasion d'obtenir quelques donn6es suppldmentaires sur le sujet. Les manifestations grippales sur les cochettes de l'61evage consid6r6 diff6rent selon les animaux mais elles sont souvent prononc6es. La comparaison avec les observations cliniques faites par ailleurs dans des 6tudes de terrain est difficile car peu de travaux rapportent le comportement individuel des porcs. Par ailleurs les 6preuves exp6rimentales d'inoculation de virus grippaux concernent en g6n6ral des animaux de bon statut sanitaire en regard de la pathologie pulmonaire et maintenus dans un environnement satisfaisant [18] [19] [20] . Dans ces conditions, l'inoculation par voie intranasale des virus grippaux tant A/HjN~ que A/H3N 2 n'a pu induire qu'une maladie b+nigne. Toutefois avec un dispostif exp6rimental se rapprochant des conditions r6elles des 61evages, Blaskovic et al. [21] sont parvenus fi obtenir des symptdmes relativement comparables fi ceux que l'on peut observer en infection naturelle. Ils notent des temp6ratures rectales exc6dant 40°C sur environ 5 jours, l'hyperthermie pouvant persister 14 jours sur certains individus. Ces constatations faites sur porcs en croissance sont assez voisines de nos propres observations r6alis6es ici sur cochettes de 110 fi 120 kg. Ces derni6res, compte tenu du contexte 6pid6miologique peuvent en effet fitre assimil6es fi des porcs charcutiers en fin de phase d'engraissement. La pr6existence probable de 16sions pulmonaires chez ces animaux avant l'infection grippale et la pr6sence de m6diocres conditions bioclimatiques dans la porcherie ont sans doute contribu6 fi aggraver le tableau clinique. Par ailleurs l'6tude a montr6 les r6percussions n6fastes de la grippe sur les performances des truies d6pourvues d'anticorps et venant d'6tre ins6min6es, alors qu'au-del~ du premier mois de gestation les cons6quences sont moindres, le virus grippal &ant toutefois isol6 des organes d'un avorton. Ce dernier r6sultat confirme des observations ant6rieures qui r6v61aient le passage transplacentaire des virus grippaux A/H3N2 et A/H~N~ dans le cas d'infections naturelles [22] . Les inoculations exp6rimentales ont en revanche fourni des r6sultats contradictoires. Certaines &udes sur cochettes gestantes n'ont permis ni l'apparition de sympt6mes, ni l'isolement du virus sur les foetus [23] . D'autres au contraire, r~alis6es sur femelles de porcs miniatures inocul6es en fin de gestation ont permis de r6v61er le passage transplacentaire [24] . Ces r6sultats viennent fi l'appui des travaux de Mensik [25] qui retrouve le virus dans les enveloppes foetales de truies. D'autres 6preuves exp6rimentales bien que d'interpr6tation plus d61icate en raison d'infections intercurrentes, vont ~galement dans ce sens. Des 16sions discr&es de placentite ont m~me 6t6 d~crites [26] . Ces auteurs signalent des cons6quences zootechniques plus graves lorsque l'exposition fi la grippe se fait aux stades pr6coces de la gestation, ce qui corrobore nos conclusions. Les auteurs ont depuis longtemps suspect6 l'intervention des virus grippaux dans les mortalit6s foetales voire n6onatales [27] . Le r61e direct du virus grippal sur la destruction des produits de conception est cependant difficile ~t 6valuer sans recourir fi des 6tudes exp6rimentales pr6cises comme celles r6alis6es par exemple avec le virus de la maladie d'Aujeszky [28] . A cet 6gard, si la mise en 6vidence du virus grippal dans les organes d'avorton atteste une vir+mie, elle ne constitue pas une preuve suffisante de l'attaque directe de l'embryon ou du foetus par le virus. L'hyperthermie prononc6e est effet par elle-m6me capable d'induire de la mortalit6 embryonnaire notamment aux premiers stades du d6veloppement des embryons [29] . Quoiqu'il en soit, dans les 61evages, il est d6sormais bien &abli que les cons6quences pathologiques et zootechniques de la grippe ne se limitent pas aux probl6mes pulmonaires sur les porcs en croissance et que la fonction de reproduction peut 6galement &re atteinte lorsque les truies sont d6pourvues d'anticorps. Dans le cas des infections naturelles en 61evage, les troubles de la f6condit6 apparaissant dans le sillage de l'6pisode grippal peuventd'ailleurs 6galement provenir d'une d&aillance des verrats. En effet une chute de la valeur f6condante du sperme est en g6n6ral observ6e la suite d'un 6pisode f6brile [30] . BIBLIOGRAPHIE Comparaison de l'immunit6 s6rique anti influenza A de diverses populations humaines et de porcs Les virus influenza chez le porc: un probl6me pour l'animal et l'homme Etude s6ro6pid+miologique r6trospective des infections grippales chez les porcs en Bretagne de 1977 5_ 1985 Les syndromes grippaux en porcherie d'engraissement. Rbsultat d'une enqu6te "flash" r6alis6e en Bretagne Approche 6pid6miologique des troubles de la f6condit6 chez la truie en 61evage intensif Control of pig reproduction in a breeding programme Pneumonie enzootique fi Mycoplasma suipneumoniae chez le porc: diagnostic rapide et recherches d'anticorps Utilisation de la technique de l'h6molyse radiale dans une enqu~te 6pid6miologique sur la grippe porcine en France Recherches sur le diagnostic s6rologique des oreillons. R6action de fixation du compl6ment Diagnostic s6ro-immunologique des viroses humaines et animales. Collection "Techniques de base" Prevalence of influenza viruses A-H~ N~ and A-H3N 2 in swine in the Netherlands An epizootic of swine influenza in Quebec Premi6re 6pizootie, en Bretagne, de grippe porcine (Influenza H~,.IN~) An epidemic of swine influenza in Japan Erstmaliges Auftreten einer durch das Schweineinfluenzavirus verursachten Epizootic in Schweinebest/inden der Bundesrepublik Deutschland Uber das Auftreten der Schweineinfluenza in Norddeutschland Apparition de manifestations grippales chez les porcs en association avec un virus A/H3N 2 Excretion du virus grippal par le porc apr4s infection exp~rimentale Experimental infection of specific-pathogen free pigs with a swine influenza virus (H~w L Nl) and study of the duration of viral shedding Grippe porcine exp6rimentale. Comparaison du pouvoir pathog6ne entre souches sauvages de virus grippal de type swine et souches de type humain H3N z dont le porc est rbservoir Passage du virus grippal par la voie transplantaire chez le porc, dans les conditions naturelles Failure of swine influenza virus to cause transplacental infection of porcine fetuses Transplacental transmission and neonatal injection with swine influenza virus (H~,~N~) in swine Experimental infection of pregnant sows with Influenza suis virus. I, Proof of Virus in placental tissue and in organs of newborn piglets. Ved. Pr. Vyzk Ustavu Vet. lek Transplacental migration of swine influenza virus in gilts exposed experimentally Swine influenza as a possible factor in suckling pig mortalities. 1-Seasonal occurrence in adult swine as indicated by hemagglutinin inhibitors in serum Pathologic effects of intra uterine deposition of pseudorabies virus on the reproductive tract of swine in early pregnancy Effects of hyperthemia on cultured explants of porcine endometrium Temperature effects