key: cord-0832669-bdms1w31 authors: van Schalkwyk, Julie; Van Eyk, Nancy; Yudin, Mark H.; Boucher, Marc; Cormier, Beatrice; Gruslin, Andrée; Money, Deborah M.; Ogilvie, Gina; Castillo, Eliana; Paquet, Caroline; Steenbeek, Audrey; Wong, Thomas title: Antibioprophylaxie dans le cadre d'interventions obstétricales date: 2010-09-30 journal: Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada DOI: 10.1016/s1701-2163(16)34663-1 sha: 28d9704ee393d0b6ce0fc2ae52dabaa19b3f2d47 doc_id: 832669 cord_uid: bdms1w31 OBJECTIF: Analyser les résultats et formuler des recommandations sur le recours à l'antibioprophylaxie dans le cadre d'interventions obstétricales. ISSUES: Parmi les issues évaluées, on trouve la nécessité et l'efficacité du recours à des antibiotiques aux fins de la prévention des infections dans le cadre d'interventions obstétricales. RÉSULTATS: La littérature publiée a été récupérée par l'intermédiaire de recherches menées dans Medline et The Cochrane Library au moyen de la rubrique « antibioprophylaxie dans le cadre d'interventions obstétricales ». Les résultats ont été restreints aux analyses systématiques, aux essais comparatifs randomisés / essais cliniques comparatifs et aux études observationnelles. Les recherches ont été mises à jour de façon régulière et les articles publiés entre janvier 1978 et juin 2009 ont été incorporés à la directive clinique. Les lignes directrices actuellement publiées par le American College of Obstetrics and Gynecology ont également été incorporées à la directive clinique. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l'intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d'organismes s'intéressant à l'évaluation des technologies dans le domaine de la santé et d'organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d'essais cliniques et auprès de sociétés de spécialité médicale nationales et internationales. VALEURS: Les résultats obtenus ont été analysés et évalués par le comité sur les maladies infectieuses de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada sous la gouverne des auteures principales, et les recommandations ont été formulées conformément aux lignes directrices élaborées par le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau 1). AVANTAGES, DÉSAVANTAGES ET COÛTS: La mise en œuvre de la présente directive clinique devrait réduire les coûts et les torts attribuables à l’administration d’antibiotiques lorsque celle-ci ne s’avère pas requise, ainsi que les torts attribuables à la non-administration d’antibiotiques lorsque ceux-ci pourraient s’avérer bénéfiques. DÉCLARATIONS SOMMAIRES: 1. Les données disponibles ne soutiennent pas le recours à l'antibioprophylaxie en vue d'atténuer la morbidité infectieuse à la suite d'un accouchement vaginal opératoire. (II-1); 2. Nous ne disposons pas de données suffisantes pour soutenir ou déconseiller le recours à l'antibioprophylaxie en vue d'atténuer la morbidité infectieuse dans les cas de retrait manuel du placenta. (III); 3. Nous ne disposons pas de données suffisantes pour soutenir ou déconseiller le recours à l'antibioprophylaxie au moment de la dilatation-curetage postpartum visant des produits de conception en rétention. (III); 4. Les données disponibles ne soutiennent pas le recours à l'antibioprophylaxie en vue d'atténuer la morbidité infectieuse à la suite d'un cerclage planifié ou d'urgence. (II-3). RECOMMANDATIONS: 1. Toutes les femmes qui subissent une césarienne planifiée ou d'urgence devraient se voir administrer une antibioprophylaxie. (I-A); 2. Une dose unique d'une céphalosporine de première génération devrait constituer l'antibiotique à privilégier pour ce qui est des césariennes. Lorsque la patiente présente une allergie à la pénicilline, on peut avoir recours à la clindamycine ou à l'érythromycine. (I-A); 3. Dans le cas de la césarienne, l'antibioprophylaxie devrait être administrée de 15 à 60 minutes avant l'incision de la peau. Aucune dose additionnelle n'est recommandée. (I-A); 4. Lorsqu'une intervention à abdomen ouvert est de longue durée (>3 heures) ou que la perte sanguine estimée est supérieure à 1 500 ml, une dose additionnelle d'antibiotique prophylactique peut être administrée de 3 à 4 heures à la suite de la dose initiale. (III-L); 5. L'administration d'une antibioprophylaxie peut être envisagée pour atténuer la morbidité infectieuse associée à la réparation d'une lésion périnéale du troisième ou du quatrième degré. (I-B); 6. Chez les patientes massivement obèses (IMC > 35), il est possible d'envisager le doublement de la dose d'antibiotiques. (III-B); 7. L’administration d’antibiotiques aux seules fins de prévenir l’endocardite ne devrait pas être mise en œuvre chez les patientes qui doivent subir une intervention obstétricale, quelle qu’en soit la nature. (III-E). L es complications infectieuses qui découlent d'interventions chirurgicales obstétricales sont une source importante de morbidité et de mortalité potentielles. Parmi ces complications, on trouve l'infection des voies urinaires, l'endométrite, l'infection de plaie, l'infection périnéale et la sepsie, lesquelles mènent à des hospitalisations prolongées et à une hausse des coûts de santé. De nombreux efforts ont été déployés pour étudier l'effet de l'antibioprophylaxie pour ce qui est de l'atténuation de la morbidité infectieuse. Une pléthore de types d'antibiotiques, de schémas posologiques et de voies d'administration ont fait l'objet d'études. Nous disposons de résultats qui soutiennent le recours à l'antibioprophylaxie pour un certain nombre d'interventions obstétricales. Malheureusement, peu d'essais comparatifs ont été menés; ainsi, nous ne sommes pas en mesure de lever l'incertitude qui voile toujours le choix du clinicien pour ce qui est du schéma posologique à privilégier. La présence d'organismes antibiorésistants constitue une réalité à laquelle doivent faire face les établissements de santé canadiens 1 . Parmi ces organismes, on trouve Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, Enterococcus résistant à la vancomycine et les organismes produisant des bêta-lactamases à spectre élargi. La morbidité et la mortalité connaissent une hausse à la suite des infections causées par ces organismes, et ce, puisque ces infections peuvent être plus virulentes et qu'elles sont plus difficiles à prendre en charge en raison du caractère limité des options thérapeutiques à notre disposition. L'apparition d'une antibiorésistance est principalement attribuable à l'utilisation inopportune des antibiotiques. Les traitements aux antibiotiques n'étant pas suivis jusqu'au bout et l'utilisation de schémas posologiques à spectre inutilement élargi jouent un rôle à cet égard 2 . L'observance des lignes directrices quant au traitement et à la prophylaxie contribue probablement à l'atténuation de l'infection et de l'antibiorésistance. Le respect dont font preuve les médecins envers les lignes directrices sur l'antibioprophylaxie est variable et ne concorde habituellement pas avec les lignes directrices publiées 3, 4 . En plus de l'antibioprophylaxie, il est essentiel de passer en revue tous les facteurs qui affectent la réduction du risque infectieux dans le cadre des soins obstétricaux 5 . Le respect de la marche à suivre pour la mise en oeuvre d'une préparation appropriée de la peau (y compris le recours à la tonte des poils et non au rasage) et d'une antisepsie efficace (tant en ce qui concerne la patiente que le personnel) s'avère requis 6 . La stérilité des champs chirurgicaux doit être assurée; de plus, le contrôle continu de la qualité de la technique de stérilisation, de la ventilation et des soins postopératoires portés à la plaie s'avère requis. La mise en oeuvre systématique d'une surveillance appliquée à la lutte anti-infectieuse et le signalement des complications infectieuses effectuent le suivi de la capacité de minimiser ces morbidités et peut-être même d'identifier des agglomérations d'infection et l'émergence d'organismes antibiorésistants. Cela aura pour résultat de dicter les modifications à apporter aux interventions opératoires de façon à ce qu'elles tiennent compte de l'évolution de la diversité microbienne qui semble inévitable. L'objectif de l'antibioprophylaxie dans le cadre des interventions chirurgicales n'est pas de stériliser les tissus, mais bien d'abaisser la pression de colonisation des microorganismes introduits au moment de l'opération à un niveau tel que le système immunitaire de la patiente sera en mesure de prendre le dessus 7 . La prophylaxie ne permet pas de prévenir l'infection causée par la contamination postopératoire. L'antibioprophylaxie diffère de l'antibiothérapie 5 ; en effet, elle a pour but de prévenir l'infection, tandis que l'antibiothérapie a plutôt pour but de résoudre une infection établie (ce qui nécessite habituellement un traitement de plus longue durée). La prophylaxie vise les interventions non urgentes dans le cadre desquelles l'incision sera fermée dans la salle d'opération. Des infections de plaie (infections du champ opératoire) sous forme de cellulite, d'abcès ou de déhiscence peuvent se manifester à la suite d'une laparotomie. Les infections pelviennes (telles qu'un abcès ou un hématome infecté) constituent un risque propre à toute intervention chirurgicale qui pénètre la cavité abdominale. Le phlegmon du cul-de-sac postérieur de la voûte vaginale constitue un risque particulier en ce qui concerne l'hystérectomie. Une endométrite peut se manifester à la suite d'une césarienne ou d'un avortement chirurgical. Des infections des voies urinaires peuvent se manifester à la suite de toute intervention mettant en jeu le cathétérisme de la vessie. Une directive clinique publiée en 1999 par les Centers for Disease Control and Prevention américains dresse la liste des critères précis et rigoureux qui doivent être satisfaits pour établir un diagnostic d'infection du champ opératoire (ICO) 7 . Pour assurer une surveillance précise aux fins du contrôle des ICO, il faut mettre en oeuvre un suivi pendant trente jours à la suite de l'opération; ainsi, la tendance selon laquelle les hôpitaux procède de plus en plus à l'octroi hâtif d'un congé aux patientes complique la mise en oeuvre de cette surveillance. On estime que jusqu'à 84 % des infections du champ opératoire se manifestent à la suite de l'octroi du congé de l'hôpital 7 . Lorsqu'une antibioprophylaxie doit être administrée, elle devrait l'être peu avant l'inoculation bactérienne ou au moment de celle-ci 8, 9 . Bien que la plupart des études semblent indiquer qu'une seule dose s'avère efficace, la dose devrait être répétée selon des intervalles équivalant à une ou deux fois la demi-vie de l'agent utilisé dans le cas des interventions de longue durée (> 3 heures). Certains ont également affirmé qu'en présence d'une importante perte sanguine (> 1 500 ml), une deuxième dose devrait être administrée 10 . Parmi les interventions analysées dans le cadre de la présente section, on trouve la césarienne, l'accouchement vaginal opératoire, le retrait manuel du placenta, la réparation de lacérations périnéales du troisième ou du quatrième degré, la dilatation-curetage postpartum et le cerclage cervical. Les récentes modifications apportées aux lignes directrices sur la prophylaxie de l'endocardite font également l'objet d'une analyse. La césarienne constitue le plus important facteur de risque d'infection maternelle postpartum 11 16 . Considérées dans leur ensemble, ces données soutiennent la recommandation d'avoir recours à l'antibioprophylaxie pour toutes les femmes qui subissent une césarienne. Une controverse entoure également la question de savoir si, dans le cas de la césarienne, l'antibioprophylaxie doit être administrée avant l'incision de la peau ou au moment du clampage du cordon ombilical. Traditionnellement, la prophylaxie a été différée afin d'éviter de masquer une infection néonatale et de prévenir un bilan septique inutile. Cependant, de récentes données pourraient en venir à modifier cette pratique. Un essai randomisé a comparé les issues infectieuses maternelles et les issues néonatales chez des femmes ayant été affectées au hasard à un groupe devant recevoir de la céfazoline de 15 à 60 minutes avant l'incision ou encore au moment du clampage du cordon. La participation de 357 femmes a été sollicitée. Globalement, la morbidité infectieuse maternelle a été atténuée au sein du groupe « prétraitement » (RR, 0,4; IC à 95 %, 0,18 -0,87); plus particulièrement, le nombre d'endométrites a connu une baisse (RR, 0,2; IC à 95 %, 0,15 -0,94). Aucune hausse n'a été constatée en ce qui a trait à la sepsie néonatale, à l'exploration ou à la durée de l'hospitalisation 17 . Une récente méta-analyse soutient le recours à l'antibioprophylaxie avant l'incision césarienne en vue de prévenir la morbidité infectieuse totale (RR, 50; IC à 95 %, 0,33 -0,78, P = 0,002). Les issues néonatales n'ont pas été affectées 18 . Les céphalosporines sont les antibiotiques les plus vastement étudiés aux fins de la prophylaxie chirurgicale. La céfazoline est une céphalosporine de première génération et un médicament de classe B en ce qui concerne la grossesse. Lorsqu'elle est administrée par voie intraveineuse, sa demi-vie est de 1,8 heure. Elle offre une bonne couverture pour ce qui est des organismes Gram positifs et une couverture modeste pour ce qui est des organismes Gram négatifs. Dans le cadre de sa directive clinique de 1999, les Centers for Disease Control and Prevention américains en recommandaient l'utilisation au moment de la césarienne 7 . Il est recommandé d'en administrer 1-2 grammes par voie intraveineuse au plus tard 30 minutes avant que la peau ne soit coupée / qu'une incision ne soit pratiquée. L'administration d'une dose additionnelle peut être envisagée lorsque la perte sanguine dépasse 1 500 ml ou à la 4 e heure lorsque l'intervention dure plus de quatre heures (c.-à-d. jusqu'à deux demi-vies du médicament) 19 . Des essais ont démontré que l'administration d'antibiotiques à spectre plus large en raison de la tenue d'une césarienne entraîne une baisse de la morbidité infectieuse. La céfazoline n'a pas fait l'objet d'essais de supériorité. Compte tenu de l'antibiorésistance potentielle tant chez la mère que chez le nouveau-né, les recommandations quant à l'utilisation d'antibiotiques à spectre plus large nécessitent la tenue d'autres études 20 . Une analyse Cochrane de 2004 s'est penchée sur le recours à l'antibioprophylaxie pour ce qui est de l'accouchement vaginal opératoire (forceps ou ventouse obstétricale), et ce, afin de déterminer si la prophylaxie abaissait l'incidence des infections postpartum 21 . L'analyse n'a identifié qu'un seul essai Directive clinique de la SOGC portant sur 393 femmes; de plus, seulement deux des neuf issues considérées comme étant appropriées par les analystes ont été évaluées dans le cadre de cette étude : l'endométrite et la durée de l'hospitalisation. Aucune différence n'a été constatée en ce qui concerne ces deux issues entre les femmes ayant reçu une prophylaxie et les femmes n'ayant reçu aucun traitement. L'analyse en est venue à la conclusion que, de par leur insuffisance, les données ne permettaient pas de formuler des recommandations visant la pratique et que la tenue d'autres recherches s'avérait requise. Aucune autre étude traitant de cette question n'a été publiée à ce jour. Nous ne disposons que de peu de données sur le recours à l'antibioprophylaxie en vue de prévenir l'apparition d'une endométrite postpartum à la suite du retrait manuel du placenta. Une analyse Cochrane, mise à jour en avril 2009, n'a identifié aucun essai comparatif randomisé à ce sujet 22 . L'Organisation mondiale de la santé avance que la prophylaxie devrait être offerte, mais reconnaît qu'il n'existe aucune preuve directe de la valeur de l'antibioprophylaxie à la suite du retrait manuel du placenta et formule sa recommandation en se fondant sur des études traitant de la césarienne et de l'avortement, ainsi que sur des études observationnelles traitant d'autres manipulations intra-utérines 23 . L'effet du changement de gants par l'opérateur avant le retrait manuel du placenta au moment de la césarienne a été étudié auprès d'un groupe de 228 femmes, les opérateurs changeant de gants dans la moitié des cas. Aucune différence en matière d'endométrite post-césarienne n'a été constatée entre les deux groupes 24 . Cependant, l'incidence de l'endométrite a connu une baisse lorsque le placenta faisait l'objet d'une délivrance spontanée plutôt que d'un retrait manuel au moment de la césarienne dans le cadre d'une étude menée auprès de 333 femmes, chacune desquelles s'étant vu administrer une antibioprophylaxie (15 %, par comp. avec 26 %, RR 0,6; P = 0,01) 25 . Une analyse Cochrane de 2005 26 à ce sujet a constaté qu'il n'existait aucun essai randomisé comparant l'antibioprophylaxie à un placebo ou à l'absence de traitement pour ce qui est des déchirures périnéales du quatrième degré se manifestant au cours d'un accouchement vaginal. La tenue d'un essai randomisé bien conçu a été recommandée. Un tel essai a été mené par Duggal et coll. 27 et publié en 2008. Cet essai prospectif a fait le suivi, pendant deux semaines, de 107 femmes ayant bénéficié d'une réparation de lacérations du troisième ou du quatrième degré; ces femmes avaient été affectées au hasard à l'un des trois groupes suivants : « dose intraveineuse unique de céfotétan », « dose intraveineuse unique de céfoxitine » ou « dose intraveineuse unique de placebo ». Quatre des 49 (8 %) femmes ayant reçu des antibiotiques et 14 des 58 (24 %) femmes ayant reçu un placebo ont connu une complication de la plaie périnéale (P = 0,037). Cela semble indiquer que le recours à l'antibioprophylaxie confère un avantage pour ce qui est d'atténuer la morbidité à la suite d'une lacération périnéale significative 27 . Nous ne disposons pas de données suffisantes pour soutenir le recours à l'antibioprophylaxie dans le cas de la mise en place d'un cerclage cervical, et ce, peu importe le milieu clinique mis en jeu. Une étude 28 s'est penchée, chez des femmes qui présentaient des antécédents de fausse couche au deuxième trimestre, sur l'utilisation continue d'antibiotiques à faible dose, conjointement avec la mise en place d'un cerclage à 14 à 24 semaines de gestation (en fonction de résultats échographiques transvaginaux indiquant la présence d'un effacement progressif du col). Chacune des 10 patientes a connu une naissance vivante et la grossesse a été prolongée en moyenne de 13,4 ± 4,2 semaines au-delà de la grossesse précédente. Il n'y avait pas de groupe témoin 28 . Dans le cadre d'une deuxième étude rétrospective portant sur 116 mises en place de cerclage au deuxième trimestre, l'utilisation d'antibiotiques n'a pas été associée à une baisse du risque d'accouchement avant la 28 e semaine de gestation 29 . La tenue d'essais cliniques randomisés s'avère requise pour confirmer le rôle des antibiotiques pour ce qui est de ces grossesses exposées à des risques élevés. Aucune étude s'étant penchée sur le recours à l'antibioprophylaxie pour ce qui est de la dilatation-curetage postpartum n'a été identifiée. La présence d'un IMC accru est associée à des taux supérieurs de complications tant obstétricales qu'infectieuses 30 . Des essais comparatifs évaluant la posologie requise d'antibioprophylaxie en fonction de l'IMC de la patiente n'ont pas été menés au sein de notre spécialité. Les spécialistes recommandent de doubler la dose normale de prophylaxie pour les patientes massivement obèses (dont l'IMC > 35) 19 . La tenue d'autres recherches dans ce domaine s'avère requise. Bien qu'une allergie à la pénicilline soit autosignalée par jusqu'à 10 % des patientes, seulement 10 % d'entre elles s'avèrent être réellement allergiques lorsqu'un test cutané est mené [31] [32] [33] . Il est rare de constater une réelle réaction anaphylactique à la pénicilline (de 1 à 4 sur 10 000 administrations) 34 . Une réaction allergique aux céphalosporines chez les patientes qui présentent une allergie à la pénicilline se manifeste selon une fréquence allant de 0,17 % à 8,4 % 35-37 . Un agent de rechange aux céphalosporines ne devrait être administré qu'aux personnes qui présentent des antécédents d'anaphylaxie à la pénicilline (essoufflement ou signes d'oedème des voies respiratoires, plutôt qu'un simple rash ou d'autres réactions allergiques) ou d'allergie à la céphalosporine. Parmi les agents de rechange aux antibiotiques prophylactiques, on trouve la clindamycine (à raison de 600 mg IV) ou l'érythromycine (à raison de 500 mg IV). Une directive clinique publiée par la American Heart Association 38 en 2007 n'a constaté aucune preuve que les interventions génito-urinaires donnaient lieu à une EI ou que l'administration d'antibiotiques permettait de prévenir l'EI à la suite de telles interventions. Ainsi, la American Heart Association ne recommande pas l'administration d'antibiotiques prophylactiques aux patientes qui subissent des interventions génito-urinaires; il s'agit là d'un changement de position par rapport à ce qu'affirmait leur directive clinique de 1997. Ils ont identifié quatre pathologies s'accompagnant des risques les plus élevés de donner lieu à des issues indésirables (Tableau 2). Pour ce qui est des patientes qui présentent les pathologies énumérées au Tableau 2 et qui connaissent une infection des voies GI ou GU établie, ou de celles qui reçoivent une antibiothérapie pour une raison autre (p. ex. en vue de prévenir une infection de plaie), ils avancent qu'il serait raisonnable de choisir un antibiotique qui est également actif contre les entérocoques (c.-à-d. ampicilline, piperacilline ou vancomycine). Ils laissent également entendre qu'il pourrait être raisonnable d'administrer, avant quelque manipulation des voies urinaires que ce soit, un traitement antibiotique aux patientes exposées à un risque élevé d'EI qui présentent une infection ou une colonisation entérococcique des voies urinaires connue. Une analyse de cette modification de recommandation a récemment été publiée 39 . En ce qui concerne un certain nombre d'interventions en obstétrique-gynécologie, il a été démontré que le recours à l'antibioprophylaxie entraînait une baisse de la morbidité infectieuse de façon sûre et rentable ( Tableau 3) . Il subsiste toujours un certain nombre d'interventions dans le cadre desquelles l'utilité de l'antibioprophylaxie demeure non manifeste ou n'a pas encore été bien étudiée. Les bons antibiotiques utilisés selon la posologie appropriée (dose, moment d'administration et fréquence de celle-ci) entraîneront une baisse des complications infectieuses postopératoires et minimiseront l'apparition d'organismes antibiorésistants. 1. Les données disponibles ne soutiennent pas le recours à l'antibioprophylaxie en vue d'atténuer la morbidité infectieuse à la suite d'un accouchement vaginal opératoire. (II-1) « A comparison of infection control program resources, activities, and antibiotic resistant organism rates in Canadian acute care hospitals in 1999 and 2005: pre and post-severe acute respiratory syndrome » « How antibiotics can make us sick: the less obvious adverse effects of antimicrobial chemotherapy Global Network for Perinatal and Reproductive Health. « An international survey of practice variation in the use of antibiotic prophylaxis in cesarean section « Use of antimicrobial prophylaxis for major surgery: baseline results from the National Surgical Infection Prevention Project American College of Obstetricians and Gynecologists « Preoperative hair removal to reduce surgical site infection Centers for Disease Control and Prevention (CDC) Hospital Infection Control Practices Advisory Committee » « The timing of prophylactic administration of antibiotics and the risk of surgical-wound infection American Association of Critical Care Nurses; American Association of Nurse Anesthetists American College of Osteopathic Surgeons American Society of PeriAnesthesia Nurses; Ascension Health; Association of periOperative Registered Nurses; Association for Professionals in Infection Control and Epidemiology; Infectious Diseases Society of America; Medical Letter; Premier; Society for Healthcare Epidemiology of America; Society of Thoracic Surgeons; Surgical Infection Society. « Antimicrobial prophylaxis for surgery: an advisory statement from the National Surgical Infection Prevention Project « Quality standard for antimicrobial prophylaxis in surgical procedures Clinical risk factors for puerperal infection « Incidence of hospital-acquired infections associated with caesarean section « Forum: surveillance of surgical site infections « Post-cesarean surgical site infections according to CDC standards: rates and risk factors. A prospective cohort study « Antibiotic prophylaxis for cesarean section Prophylactic use of antibiotics for nonlaboring patients undergoing cesarean delivery with intact membranes: a meta-analysis » « Administration of cefazolin prior to skin incision is superior to cefazolin at cord clamping in preventing postcesarean infectious morbidity: a randomized, controlled trial » « Timing of perioperative antibiotics for cesarean delivery: a metaanalysis » Antibiotic prophylaxis against postoperative wound infections « Emerging concepts in antibiotic prophylaxis for cesarean delivery: a systematic review Antibiotic prophylaxis for operative vaginal delivery « Prophylactic antibiotics for manual removal of retained placenta in vaginal delivery WHO guidelines for the management of postpartum hemorrhage and retained placenta « Effect of changing gloves before placental extraction on incidence of postcesarean endometritis « The effect of placental removal method on the incidence of postcesarean infections » « Antibiotic prophylaxis for fourth degree perineal tear during vaginal birth El-Sayed YY. « Antibiotic prophylaxis for prevention of postpartum perineal wound complications: a randomized controlled trial « Continuous low-dose antibiotics and cerclage for recurrent second-trimester pregnancy loss « Factors associated with success of emergent second-trimester cerclage « The impact of maternal BMI status on pregnancy outcomes with immediate short-term obstetric resource implications: a meta-analysis « The incidence of antimicrobial allergies in hospitalized patients: implications regarding prescribing patterns and emerging bacterial resistance » « Results of the National Institute of Allergy and Infectious Diseases collaborative clinical trial to test the predictive value of skin testing with major and minor penicillin derivatives in hospitalized adults « Penicillin skin testing in patients with a history of beta-lactam allergy International Rheumatic Fever Study Group. « Allergic reactions to long-term benzathine penicillin propylaxis for rheumatic fever « Penicillin allergy and the cephalosporins « Safety of cephalosporin administration to patients with histories of penicillin allergy Adverse drug reactions to a cephalosporins in hospitalized patients with a history of penicillin allergy » American Heart Association Rheumatic Fever, Endocarditis, and Kawasaki Disease Committee American Heart Association Council on Cardiovascular Surgery and Anesthesia; Quality of Care and Outcomes Research Interdisciplinary Working Group Our patients do not need endocarditis prophylaxis for genitourinary tract prodecures: insights from the 2007 Amercian Heart Association guidelines Eel W. « Canadian Task Force on Preventive Health Care. New grades for recommendations from the Canadian Task Force on Preventive Health Care Directive clinique de la SOGC