key: cord-0814636-3fj91zfb authors: Ghrieb, Zineb; Allaoua, Souhil; Huang, Jin; Langner, Nathalie; François, Florène; Maréchal, Corinne; Jebali, Majdi; Lebbé, Céleste; Chellah, Abdennour; Bergeron, Anne; Kiladjian, Jean-Jacques; Oliveira, Rafael Daltro De; Soret-Dulphy, Juliette; Benajiba, Lina title: Un exemple de réorganisation dans le fonctionnement d’un Centre d’investigations cliniques en période de confinement national suite à la pandémie COVID-19 date: 2021-02-14 journal: Therapie DOI: 10.1016/j.therap.2021.02.003 sha: 485225701a1863c6dda65cce7a16477d9b64ddfd doc_id: 814636 cord_uid: 3fj91zfb Contexte: Le Centre d’investigations cliniques de l’Hôpital Saint-Louis (CIC-1427) est une structure dédiée qui accueille des patients inclus dans des essais cliniques essentiellement de phases précoces (première administration chez l’homme, phases I et II). Ces patients sont accueillis dans des locaux autorisés et validés par l’Agence régionale de santé (ARS). En mars 2020, face à la pandémie de la COVID-19 et aux mesures de confinement national de la population décidées par le gouvernement français, le CIC-1427 a dû adapter rapidement ses procédures de fonctionnement pour assurer la sécurité des patients et de son personnel. Objectif.- Assurer une prise en charge optimale des patients inclus dans les essais cliniques de phases précoces, tout en respectant les bonnes pratiques cliniques (BPC) et les bonnes pratiques professionnelles des CIC (BPP des CIC), les exigences des promoteurs de chaque protocole, la sécurité des patients et du personnel multidisciplinaire (infirmiers, aide soignants (AS), assistants de recherche clinique (ARC), coordonnateur d’études cliniques (CEC), chefs de projets, cadre de santé et médecins investigateurs), dans le contexte de la crise sanitaire liée à la COVID-19. Méthodes et résultats: De par son activité, nécessitant des tâches en présentiel, chaque personnel de l’équipe spécialisée en recherche clinique du CIC-1427 a dû adapter son activité quotidienne aux contraintes de la crise sanitaire. De nouvelles procédures spécifiques ont été rapidement élaborées, pour faire face à la pandémie. La plupart des visites médicales sur site ont été remplacées par des téléconsultations avec bilans biologiques dans les laboratoires de proximité, les « remote monitoring » ont remplacé les visites de monitoring sur site, les traitements ont été envoyés au domicile de chaque patient via des coursiers après accord des CPP (Comité de protection des personnes) de chaque protocole. Les visites indispensables ont pu être maintenues sur site grâce à l’implication sans faille de notre équipe soignante et sous condition de mise en place d’un protocole sanitaire adapté. Conclusion: Grâce à l’implication de l’ensemble de notre équipe de recherche multidisciplinaire, et malgré les difficultés rencontrées, chaque patient a pu bénéficier d’un suivi personnalisé et poursuivre son traitement protocolaire. Les procédures mises en place ont également permis la collecte d’un maximum de données de sécurité et d’efficacité pour les promoteurs des essais cliniques et le respect des bonnes pratiques réglementaires. L’ensemble de ces mesures prises dans le contexte de l’urgence sanitaire lors de la première vague épidémique ont permis d’aborder plus sereinement la suite de l’épidémie. Background: The Clinical Investigations Center of Saint-Louis Hospital (CIC-1427) is a structure dedicated to clinical trials and mainly early phase trials (first-in-man administration, phase 1 and 2). These trials are conducted in a French Regional Health Agency (ARS) authorized structure. In March 2020, faced to the global COVID-19 pandemic and the French national lockdown measures, the CIC-1427 had to rapidly adapt its operating procedures to ensure the safety of both patients and staff. Study objective.- Ensuring optimal management of patients included in early phase clinical trials, while respecting the good clinical and professional practices (GCP/GPP) of the CICs protocol sponsors’ requirements, patients’ safety and clinical research multidisciplinary staff safety (nurses, caregivers' assistants (AS), clinical research assistants (CRA), clinical trial coordinators (CTC), project leaders, health executive and investigating physicians), in the context of the health crisis related to COVID-19. Methods and results: Due to their activity, requiring on-site presence, each staff member of the CIC-1427 clinical research team had to adapt their daily activity to the constraints of the health crisis. New specific procedures were quickly developed to deal with the pandemic. Most of the on-site medical visits were replaced by virtual consults with biological assessments in the local laboratories. "Remote monitoring" replaced on-site monitoring visits. Treatments were sent to each patient's home via couriers after agreement of the CPPs of each protocol (Committee for the Protection of Persons). The essential visits were maintained on site thanks to the unfailing involvement of our clinical care team, with implementation of a specific sanitary protocol. Conclusion: The involvement of our entire multidisciplinary research team ensured that each patient was able to benefit from a personalized follow-up and to continue the treatment on-trial. The newly introduced procedures also allowed collection of a maximum of safety and efficacy data for clinical trial sponsors while complying with good regulatory practices. This set of procedures developed during the first epidemic wave, fundamentally helped setting the frame for a better coping during the subsequent pandemic waves. Les essais cliniques sont réalisés chez des volontaires adultes, sains ou malades. Ces essais cliniques de phases I, II ou III, comprennent notamment des premières administrations à l'homme qui nécessitent une autorisation de lieu de recherche impliquant la personne humaine (LRIPH), qui rentre dans le champ de compétence du Directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Ilede-France [1, 2] . Ces recherches impliquant la personne humaine ne peuvent être mises en oeuvre qu'après l'avis favorable du comité de protection des personnes (CPP) et l'autorisation de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Outre ces autorisations réglementaires, le CIC-1427 dispose des moyens humains, matériels et techniques adaptés à la recherche et compatibles avec les impératifs de sécurité des personnes qui s'y prêtent, dans le respect des bonnes pratiques cliniques (BPC) et des bonnes pratiques professionnelles des CIC (BPP des CIC) [3, 4, 5] . Depuis Février 2020, la pandémie due au COVID-19 s'est propagée et la situation sanitaire s'est aggravée progressivement en France. Afin de freiner la propagation de la COVID-19, le président de la république, Emmanuel Macron a déclaré le 12 Mars 2020 au soir, la fermeture des 7 crèches, écoles, collèges, lycées et universités puis ensuite, le 16 Mars 2020 au soir, « un confinement national le lendemain à midi pour une durée minimale de quinze jours » [6] . Dans les rues, les Français avaient désormais interdiction de circuler sauf pour les besoins dits de première nécessité : faire des courses, se soigner ou acheter des médicaments, travailler ou faire une activité physique. Ces décisions ont affecté inévitablement tous les personnels du CIC-1427, ainsi que les patients inclus dans les essais cliniques. Les mesures mises en place par l'équipe du CIC-1427 lors de ce confinement général ont permis de tirer de cette première expérience des leçons concrètes pour améliorer l'organisation interne du service et la prise en charge des patients pendant la suite de la pandémie. Sauf nécessité absolue, les accompagnants n'étaient pas autorisés à rester dans le service ; ils étaient invités à patienter à l'extérieur de l'hôpital. Pour les patients nécessitant impérativement le maintien d'un accompagnant dans le service, cet accompagnant devait également avoir une prise de température et remplir le questionnaire. Il ne restait dans le service que le temps strictement indispensable. Les précautions standards de protection en vigueur pour les secteurs « COVID-19 négatifs » lui étaient applicables. Quelques principes organisationnels étaient appliqués pour le séjour des patients :  La chambre seule était à privilégier.  Les visites des patients étaient dans la mesure du possible planifiées en décalé pour que ces derniers puissent être en chambre seule. Les visites longues étaient ainsi prévues le matin tandis que les visites courtes étaient plutôt prévues l'après-midi.  Lorsque le flux des patients ne permettait malheureusement pas la chambre seule, l'organisation en chambre double était la suivante : -L'installation en chambre double était exclusivement réservée aux patients qui ne présentaient, au regard du résultat PCR, du questionnaire et de la vérification de la température, pas de risque COVID-19, ainsi qu'à ceux non signalés comme porteurs de BMR ou BHR. -Le port du masque était obligatoire en continu. -La chambre était, si possible, maintenue aérée. -Un paravent était installé entre les deux lits. -On privilégiait le partage de chambre entre un patient long et un patient court, pour limiter le partage des sanitaires avant désinfection des locaux. -Les patients devaient impérativement sonner ou avertir lors de l'utilisation des sanitaires afin que ces derniers soient bio-nettoyés dans la mesure du possible après chacun de leur passage. Les mesures appliquées pour les patients en hospitalisation de jour (HDJ) s'appliquaient également aux patients hospitalisés en hospitalisation conventionnelle avec des nuits d'hospitalisation dans le service. Ces mesures ont permis la reprise de l'activité sur site du CIC-1427 au prix d'un investissement plus important de l'ensemble du personnel puisque les nouvelles modalités de prise en charge imposaient des procédures extrêmement lourdes. Les visites de monitoring ont à nouveau été acceptées sur site à compter du 12 mai 2020 et devaient respecter les conditions suivantes : -Les rendez-vous de monitoring étaient prioritaires en fonction des paramètres spécifiques suivants : gel de base, analyse intermédiaire et essais cliniques en escalade de dose. -Il était nécessaire de se munir du mail de confirmation de la visite de monitoring pour accéder au site. Port du masque obligatoire dès l'entrée dans le bâtiment et gestes barrières respectés. -Une seule visite de monitoring était autorisée par jour afin de respecter les gestes barrières. -Une seule personne représentant le promoteur était acceptée (pas de co-monitoring). -La visite de monitoring était réalisée sur une journée avec respect des horaires d'ouverture : 9h00 à 18h30. -Afin de limiter les risques de propagation, les déplacements dans le service n'étaient pas autorisés. -L'ARC promoteur devait rester dans la salle de monitoring et pouvait accéder uniquement aux toilettes. dans un CIC partenaire une fois la première vague épidémique terminée, ou en participant de manière active au redéploiement du personnel paramédical lors de la 2 è vague épidémique. Les efforts de l'équipe de notre CIC-1427 ont ainsi permis la poursuite du traitement des patients inclus au préalable dans les essais cliniques en cours, au prix d'une réorganisation drastique. Le CIC-1427 a en effet vu une partie de son activité se transformer du jour au lendemain, entre les téléconsultations et les monitorings à distance. Une conséquence notable de cette première période de confinement a été la fermeture temporaire (voire définitive pour certains) de l'inclusion de nouveaux patients dans la plupart des essais cliniques. Cependant, l'ensemble des mesures prises dans le contexte d'urgence sanitaire lors de la première vague épidémique et l'expérience ainsi acquise ont permis d'aborder de façon plus sereine et mieux organisée la suite de l'épidémie. Un nombre plus important de protocoles a ainsi pu rester ouverts aux inclusions lors des vagues suivantes. L'impact financier de la crise sanitaire dans sa globalité et surtout celui de la baisse d'activité liée à la diminution des inclusions dans les essais cliniques lors de la première vague épidémique n'est pour le moment pas évaluable, puisque les surcoûts hospitaliers, les contreparties qualité et les prestations ARC/TEC, ne sont payés que plusieurs mois voire années après la réalisation des prestations. Les auteurs n'ont pas de conflits d'intérêts à déclarer. paramédical et de recherche clinique (assistants de recherche clinique hospitaliers, infirmières, aides-soignantes, stagiaire en master 2 pharmacie : Mr Jamal Harmouche, technicienne de recherche clinique : Mme Nora Kissi) du CIC-1427 qui ont participé à la prise en charge des patients pendant la période de confinement Code de la santé publique, article L. 1121-13, modifié par Ordonnance Code de la santé publique, article R. 1121-11 INSERM. Centres d'investigation cliniques A manual of good professional practices for the Clinical Investigation Centres Manuel de bonnes pratiques professionnelles des CIC-version n°2 Décret n° 2020-260 du 16 mars 2020 portant réglementation des déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus covid-19 Essais cliniques en cours