key: cord-0804168-f92kp519 authors: Underner, M; Peiffer, G; Perriot, J; Jaafari, N title: COVID-19 et épanchements pleuraux date: 2021-01-19 journal: Rev Mal Respir DOI: 10.1016/j.rmr.2021.01.007 sha: 8a2a79a597fdca6022a9144446a4be413e3147e6 doc_id: 804168 cord_uid: f92kp519 nan uniquement à la TDM de haute résolution. En revanche, au cours de l'épidémie de MERS (Middle East respiratory syndrome) de 2012 liée au coronavirus MERS-CoV (MERS-related coronavirus), la fréquence des épanchements pleuraux était nettement plus élevée, de l'ordre de 33% dans la revue générale de Hosseiny et al. [4] et de 30,9% dans l'étude de Das et al. [5] incluant 55 patients. De plus, dans cette dernière étude, les épanchements pleuraux liquidiens étaient nettement plus fréquents chez les patients décédés du MERS que chez ceux ayant survécu (63% versus 14%; p = 0,001). Dans le contexte de la pandémie actuelle à SARS-CoV-2 (severe acute respiratory syndrome coronavirus 2), virus apparu en Chine en décembre 2019 [6] , il nous a semblé intéressant d'étudier la fréquence et les caractéristiques des épanchements pleuraux dans les études comportant une TDM thoracique chez des patients ayant la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). La méta-analyse de Bao et al [7] , incluant 13 études, montrait que les opacités en verre dépoli représentaient l'anomalie la plus fréquente à la TDM thoracique (83%). Les opacités étaient le plus souvent bilatérales (78%), de localisation sous pleurale (77%) et prédominant dans les zones basales et postérieures. Des zones de condensation alvéolaire y étaient associées dans 58% des cas. Les autres anomalies fréquentes étaient les épaississements pleuraux adjacents aux opacités parenchymateuses (52%) et les épaississements des septa interlobulaires (48%). En revanche, les épanchements pleuraux liquidiens étaient rarement observés (6%) ; ils étaient rares à la phase initiale de la COVID-19 et survenaient le plus souvent après l'apparition des opacités parenchymateuses et souvent trois semaines après le début de la pneumonie. Dans la revue systématique de Ye et al. [8] , incluant 14 études portant sur les anomalies TDM au cours de la COVID-19, la prévalence des épanchements pleuraux était de 5%, allant de 1% à 8%. Dans le travail de Li et al. [9] incluant 83 patients, dont 25 souffrant d'une forme sévère de la COVID-19, un épanchement Les mécanismes physiopathologiques des épanchements pleuraux au cours de la COVID-19 sont mal connus. L'inflammation pulmonaire serait à l'origine d'une dysfonction endothéliale capillaire, avec microthrombi et augmentation de la perméabilité capillaire, permettant le passage de liquide dans la cavité pleurale [11] . Les autopsies réalisées chez des patients décédés de la COVID-19 à La Nouvelle Orléans [12] Dans le travail de Chong et al. [11] , seulement 40% des liquides pleuraux étaient lymphocytaires (taux de lymphocytes > 50% des cellules nucléées), contrairement aux pleurésies dues aux autres infections virales [13] ou à la grippe aviaire (virus de la grippe A [H5N1]) [14] . Pour les auteurs, la lymphopénie observée chez les patients souffrant de la COVID-19 pourrait être une explication possible. D'autre part, chez la majorité des patients, Toutefois, il n'existe habituellement pas de risque hémorragique pour la simple ponction pleurale, contrairement à la biopsie pleurale [15] . En outre, lors des pleurésies hémorragiques, le taux de PN éosinophiles est souvent augmenté, alors que chez les patients de Chong et al., les PN éosinophiles étaient rares (0-1 %), comme observé dans les pleurésies associées aux infections virales [13, 16] . Le fait que tous les patients recevaient une corticothérapie pourrait expliquer la rareté des PN éosinophiles dans le liquide pleural. L'augmentation des LDH pourrait être expliquée par la nature hémorragique du liquide pleural, avec hémolyse des hématies ; toutefois, les LDH étaient également augmentées chez les patients ayant un liquide pleural d'aspect séreux. Une autre cause possible serait la réponse immunitaire et inflammatoire importante (« orage cytokinique ») lors de la seconde phase de la COVID-19, avec un turnover cellulaire très important [17] . Enfin, le taux normal ou légèrement augmenté du glucose dans le liquide pleural (taux moyen : 150 mg/dL) correspond à ce qui est observé au cours des autres infections virales [13] . Ainsi, les épanchements pleuraux liquidiens semblent rares au cours de la COVID-19 (< 10%). Ils sont encore plus rares à la phase initiale de la maladie et surviennent le plus souvent 1 à 3 semaines après l'apparition des opacités parenchymateuses. En outre, une étude [9] notait que ces épanchements pleuraux étaient observés uniquement dans les formes sévères de la COVID-19 (fréquence des épanchements pleuraux : 28%). La TDM thoracique a donc une place essentielle chez les patients souffrant de la COVID-19 pour rechercher un épanchement pleural. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires pour mieux évaluer leur fréquence, leur chronologie par rapport aux opacités parenchymateuses. De plus, il serait important de savoir s'ils représentent ou non un facteur Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. Radiology of severe acute respiratory syndrome (SARS): the emerging pathologic-radiologic correlates of an emerging disease A major outbreak of severe acute respiratory syndrome in Hong Kong Severe acute respiratory syndrome: radiographic and CT findings Radiology perspective of coronavirus disease 2019 (COVID-19): Lessons from severe acute respiratory syndrome and Middle East respiratory syndrome Acute Middle East respiratory syndrome coronavirus: temporal lung changes observed on the chest radiographs of 55 patients A pneumonia outbreak associated with a new coronavirus of probable bat origin Coronavirus disease 2019 (COVID-19) CT findings: A systematic review and meta-analysis Chest CT manifestations of new coronavirus disease 2019 (COVID-19): a pictorial review The clinical and chest CT features associated with severe and critical COVID-19 pneumonia Pleural effusion as an isolated finding in COVID-19 infection Characteristics of pleural effusion in severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) pneumonia Pulmonary and cardiac pathology in African American patients with COVID-19: an autopsy series from New Orleans Viral diseases affecting the pleura Clinical course of avian influenza A(H5N1) in patients at the Persahabatan Hospital The safety of thoracentesis in patients with uncorrected bleeding risk Pleural fluid and peripheral eosinophilia from hemothorax: hypothesis of the pathogenesis of EPE in hemothorax and pneumothorax HLH Across Speciality Collaboration, UK. COVID-19: consider cytokine storm syndromes and immunosuppression