key: cord-0802968-wxr0cy0j authors: Aboukhoudir, F.; Moussa, K.; Latu, I.; Gounane, C.; Cloarec, N.; Rekik, S.; Pansieri, M. title: Métastase cardiaque d’un adénocarcinome pulmonaire mimant un myxome atrial date: 2020-08-20 journal: Ann Cardiol Angeiol (Paris) DOI: 10.1016/j.ancard.2020.07.010 sha: a73e2c473dc242ba69b42fe58a98baf7f855c0cd doc_id: 802968 cord_uid: wxr0cy0j Secondary cardiac tumors constitute a rare and severe pathology usually associated with an advanced-stage of the primary cancer and consequently correlated to dark prognosis. Clinical presentations are variable and potentially misleading. We present the case of a 76-year-old woman in whom initial echocardiographic presentation evocated left atrial myxoma though the final diagnosis was pulmonary adenocarcinoma invasion. We describe the clinical scenario, the management and we perform a brief littérature review. Le cancer du poumon est la principale cause de décès lié au cancer chez les hommes et les femmes à travers le monde. Le carcinome pulmonaire primaire, se propageant aux vaisseaux pulmonaires, est assez rare et seuls quelques cas individuels ont été rapportés dans la littérature médicale [1] . Les tumeurs qui envahissent directement l'oreillette gauche appartiennent au stade T4 de la classification TNM, suggérant que la tumeur est inopérable. La voie métastatique vers le coeur est souvent lymphatique, mais des schémas hématogènes peuvent également être observés [2] . L'invasion cardiaque est généralement associée à un mauvais pronostic et le traitement est difficile. Nous décrivons un cas de carcinome pulmonaire primaire infiltrant à la fois le tronc de l'artère pulmonaire et l'oreillette gauche évoquant un myxome. Nous abordons le tableau clinique, le résumé de la littérature et sa prise en charge. https://doi.org/10.1016/j.ancard.2020.07.010 0003-3928/© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Une patiente de 76 ans, auparavant en bonne santé, consulte son médecin généraliste pour altération de l'état général avec amaigrissement de 10 kg en 4 mois survenu pendant la période de confinement liée à la pandémie du COVID-19. Elle ne présentait pas de symptômes spécifiques en dehors d'une anorexie et dyspnée à l'effort attribuée au manque d'activité physique et à l'état psychologique pendant le confinement. Comme antécédents, elle fumait 1 paquet/j depuis l'âge de 20 ans. À l'examen physique, la patiente présentait une altération de l'état général sans dyspnée au repos. L'auscultation cardiaque est normale. L'auscultation pulmonaire montre une abolition du murmure vésiculaire du champ pulmonaire gauche. La radiographie thoracique a montré l'absence total du poumon gauche avec changement des repères cardiopulmonaires (Fig. 1) . La tomodensitométrie TAP montre un syndrome de masse médiastino-hilaire gauche étendu sur 10 cm d'axe antéropostérieur avec franchissement de la ligne médiane (Fig. 2) avec adénopa- L'échocardiographie transthoracique confirme une masse importante dans l'OG, occupant presque les 2/3 de celle ci, mesurant environ 4,5 cm × 3,2 cm à son plus grand diamètre (Fig. 5 ), provenant de la VPSG complètement obstruée (Fig. 6 ). L'incidence transverse montre une obstruction partielle de la lumière du tronc de l'artère pulmonaire sans dilatation des cavités droites ni réelle HTAP ( Fig. 7 et 8 ). Par ailleurs, le VG est normal en dehors d'un trouble de la compliance. Au niveau bronchique, on retrouvait une sténose complète par un bourgeon nécrotique blanchâtre qui, une fois mobilisé, laisse voir un tronc perméable jusqu'à la lobaire inférieure. Sept biopsies de la souche gauche ont été réalisées ainsi que des aspirations. Le résultat anatomopathogique confirme un adénocarcinome à petite cellule. Le dossier a été présenté au staff multidisciplinaire retenant une absence d'indication chirurgicale, compte tenu de l'évolution importante de la maladie avec décision de proposer, à la patiente, un traitement par corticothérapie, en raison d'un effet de masse cérébral au niveau du 4 e ventricule et un traitement antiépileptique à visée préventif ainsi qu'un traitement anticoagulant. Une chimiothérapie est prévue avec à distance une irradiation pan cérébrale. Les tumeurs cardiaques secondaires sont des entités cliniques rares mais graves. Les tumeurs malignes peuvent se propager au coeur par infiltration directe, métastases hématogènes, méta- stases lymphatiques et extension transveineuse. Par exemple, les carcinomes des cellules rénales, testiculaires et hépatocellulaires peuvent parfois s'étendre dans la veine cave inférieure et se développer progressivement dans l'oreillette droite. Les tumeurs pulmonaires peuvent envahir directement le coeur par les veines pulmonaires. Il s'agit d'une affection rare, en particulier lorsque la tumeur pulmonaire est de petite taille et son emplacement éloigné du coeur [3] . L'invasion cardiaque est généralement associée à un mauvais pronostic. D'un point de vue clinique, l'invasion du coeur gauche peut être un événement potentiellement mortel, entraînant un certain nombre de complications telles qu'une obstruction du flux veineux pulmonaire [4] , une tamponnade cardiaque [5] , des arythmies ventriculaires [6] , un bloc auriculo-ventriculaire complet [7] , une obstruction du flux ventriculaire gauche [8] et un infarctus du myocarde [9] . Une formation de thrombus dans l'artère pulmonaire, due à une invasion directe de la tumeur dans l'artère, a également été rapportée [10] . Une thérapie anticoagulante est généralement la thérapie de choix en cas de thrombi-intracardiaque. C'est le cas de notre patiente qui, avec la compression extrinsèque du tronc commun artériel pulmonaire, présente un thrombus associé (Fig. 3 et 6) . Aussi, la survenue d'un thrombus malin dans la veine pulmonaire supérieure gauche avec une extension intracardiaque semble être causée par une propagation intravasculaire directe de la maladie. Ces patients présentent un risque élevé d'arrêt cardiaque soudain en raison d'une obstruction de l'artère pulmonaire ou de l'afflux dans la valve mitrale ou d'embolies tumorales massives impliquant les principaux organes [11] . Dans une revue précédente de 215 patients, atteints de cancer du poumon étudiés par angiographie par résonance magnétique 3D améliorée au gadolinium, une implication de la partie proximale des veines pulmonaires et une extension dans l'OG ont été trouvées chez 9 (4,2 %) et 2 (0,9 %) patients, respectivement [12] . De même, une analyse rétrospective plus récente de 4668 patients, qui ont subi une intervention chirurgicale pour un cancer du poumon, a trouvé des signes pathologiques d'implication des veines pulmonaires et l'OG chez, respectivement, 34 (0,7 %) et 25 (0,5 %) sujets [13] . Le carcinome bronchogène se développe autour de la bronche et peut envelopper les vaisseaux pulmonaires. Étant donné qu'il s'agit de structures vasculaires à basse pression, une compression extrin- sèque et une occlusion peuvent se produire. Cela ne doit pas être interprété à tort comme une « coupure » vasculaire par embolie. La clé est la présence d'un rétrécissement conique avec compression extrinsèque par rapport à une transition brusque due à une embolie. Les tumeurs peuvent également envahir l'artère pulmonaire. Les tumeurs qui se développent dans les artères pulmonaires comprennent l'angiosarcome et les embolisations tumorales d'autres organes. Ils représentent un diagnostic différentiel rare mais important de la thromboembolie pulmonaire [14] . Les patients souffrent, le plus souvent, de symptômes liés au cancer du poumon (par exemple, toux, hémoptysie et perte de poids) ou parfois liés à des complications cardiaques lors de la première présentation clinique. Bien que les patients, présentant une atteinte métastatique du coeur, aient généralement de mauvais résultats cliniques, leur prise en charge doit inclure une évaluation minutieuse des options chirurgicales. Le cas échéant, le traitement de choix est une résection complète en association avec une chimiothérapie ou une radiothérapie [32]. Ce n'est pas, malheureusement, le cas de notre patiente ayant des métastases multiples et donc à un stade avancé de la maladie. Après une évaluation clinique minutieuse, la patiente était considérée comme présentant un risque trop élevé pour subir une chirurgie thoracique ou cérébrale. De plus, une résection complète de la tumeur n'est pas toujours possible et la mortalité postopératoire est relativement élevée. Dans ces cas, le traitement cardiaque se limite généralement à des interventions palliatives pour soulager la compression cardiaque ou l'obstruction hémodynamique, si cela est indiqué, ainsi qu'un traitement anticoagulant prudent. Un carcinome bronchogène imitant le myxome auriculaire gauche est rare. La compression de l'artère pulmonaire et ou l'invasion de l'auriculaire gauche par un carcinome pulmonaire à travers une veine pulmonaire signe un stade avancé de la maladie où le pronostic est défavorable et le traitement est souvent symptomatique et palliatif. Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. Surgical results and long-term follow-up of T(4)-non-small cell lung cancer invading the left atrium or the intrapericardial base of the pulmonary veins Pulmonary vein and left atrial invasion by lung cancer: assessment by breath-hold gadolinium-enhanced three-dimensional MR angiography Deep hypothermia and circulatory arrest in the surgical management of renal tumors with cavoatrial extension Pulmonary venous obstruction in cancer patients Cardiac tamponade and superior vena cava syndrome in lung cancer -a case report Case of squamous cell lung cancer with myocardial metastasis complicated with ventricular tachycardia A case report of complete heart block by metastatic cardiac involvement from lung cancer Intracardiac extension of a lung tumor causing left ventricular inflow obstruction Cardiac involvement of lung cancer presenting with acute myocardial infarction-like electrocardiographic changes Lung adenocarcinoma with peculiar growth to the pulmonary artery and thrombus formation: report of a case Intracardiac extension of lung cancer via the pulmonary vein Pulmonary vein and left atrial invasion by lung cancer: assessment by breath-hold gadolinium-enhanced three-dimensional MR angiography Lung cancer invading the pericardium: quantum of lymph nodes Cytokines in cancer pathogenesis and cancer therapy