key: cord-0801779-3oyjwdg1 authors: Petit, Antoine; Martin, Ludovic; Penso-Assathiany, Dominique; Consoli, Sylvie; Assouly, Philippe; Velter, Charles; Hefez, Louise; Debarre, Jean-Michel; Haddad, Lise title: L’après Covid-19: vers une dermatologie nouvelle? date: 2020-05-03 journal: Ann Dermatol Venereol DOI: 10.1016/j.annder.2020.04.006 sha: 226de6115d0f46da2339bf739deb9a1d00cc565c doc_id: 801779 cord_uid: 3oyjwdg1 nan notre réflexion et en élargit le champ. Le poids émotionnel qui s'y attache en exacerbe le ton. Les confinements se remplissent de mots plus forts, plus audacieux. Des mots qui parlent souvent de l'« après » : il n'est plus besoin d'être prédicateur collapsologue, révolutionnaire ou écologiste radical pour afficher sa conviction que l'épidémie actuelle pourrait ou devrait changer radicalement la marche du monde. Modèles économiques et sociaux, équilibres internationaux, exploitation des énergies fossiles, rapports de l'homme à la nature sont interrogés à longueur d'émissions de radio, de colonnes de journaux, de pages internet et de Ces dernières années ont vu le développement d'outils d'évaluation de la qualité de vie permettant de mieux reconnaître la souffrance liée aux lésions cutanées qui, même en l'absence de tout signe fonctionnel, altèrent l'image de soi et la vie relationnelle. Il s'agit d'un progrès que nul ne conteste. Puis la tendance s'est accentuée, l'énoncé de la souffrance morale du sujet prenant une importance croissante par rapport au risque thérapeutique. Ainsi des affections comme la pelade ou le vitiligo sont-elles devenues des indications de la corticothérapie générale, du méthotrexate, d'essais de biothérapies comme les anti-JAK. Le rappel soudain du risque infectieux -même si on ne sait encore rien de l'impact réel de ces médicaments sur la gravité du Covid-19 -va inéluctablement freiner cet élan. Nul ne sait quand il reprendra, tant la période qui s'ouvre est pleine d'incertitudes. Dans ce contexte, pourquoi ne pas souhaiter qu'une autre dynamique se mette en place, que l'omniprésence du risque infectieux incite la population à accorder une importance croissante à la tolérance de la dermatose au détriment de sa correction, à accepter les différences plutôt que tout vouloir normaliser ? Ainsi le débat qui avait marqué la naissance du GéD serait-il renouvelé [1] . La réponse à la question que nous nous posions -jusqu'où le souci de sécurité d'un individu Service de Dermatologie, CHU, 49100 Angers, France 3. Cabinet de dermatologie, 92130 Issy les Moulineaux, France 4. Cabinet de psychanalyse Service de dermatologie, Grand Hôpital de l'est Francilien