key: cord-0755054-xs72kgv6 authors: Jamilloux, Y.; Lega, J.-C. title: La médecine interne dans la pandémie à SARS-CoV-2 date: 2020-04-17 journal: Rev Med Interne DOI: 10.1016/j.revmed.2020.04.003 sha: d1d5d8c6aeba31ebb480ec73b8294ae623763324 doc_id: 755054 cord_uid: xs72kgv6 nan La Revue de Médecine Interne publie dans ce numéro un article intitulé "COVID-19: caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques chez l'adulte, l'enfant et la femme enceinte. Une mise au point au coeur de la pandémie". Il s'agit d'un travail exhaustif de synthèse, dans le contexte pandémique actuel, sur la clinique et le diagnostic des manifestations associées à SARS-CoV-2 (severe acute respiratory syndrome coronavirus 2), particulièrement utile pour les médecins francophones qui font ou vont faire face à l'afflux de nombreux cas dans leurs services. Cette revue montre le caractère hétérogène d'une maladie virale, qui va de la forme a-ou paucisymptomatique du sujet jeune au syndrome de détresse respiratoire aigu, habituellement chez le patient polypathologique de plus de 50 ans. Comme dans toute maladie émergente, de nombreuses publications viennent enrichir le spectre de la maladie, avec la description d'atteintes cardiaques, vasculaires, rénales, ou encore de manifestations cutanées, neurologiques, ou thrombotiques. Comme beaucoup de maladies virales, il s'agit donc bien là d'une maladie à expression systémique, qui, dans la pratique clinique quotidienne, nécessitera une grande vigilance en termes de diagnostics différentiels, le SARS-CoV-2 n'ayant pas fait disparaitre les autres agents infectieux et les décompensations de maladies chroniques. Délibérément, ce travail n'aborde pas la prise en charge thérapeutique mais il serait faux d'y voir là l'absence de traitement du Covid-19. En effet, l'hypoxie requiert des mesures variées corrélées au degré de sévérité, allant de l'oxygénothérapie nasale à la ventilation mécanique, en passant par l'oxygénothérapie à haut débit pour les formes intermédiaires ou les patients non éligibles à une intubation orotrachéale [1] . La recherche d'un traitement spécifique (antiviraux ou immunosuppresseur/modulateur) et préventif (vaccin) est en cours, avec un dynamisme jamais vu jusqu'alors. Actuellement, plus de 300 essais thérapeutiques sont en cours. La communauté médicale attend avec impatience leurs premiers résultats, notamment ceux des études DisCoVeRy et CORIMUNO-19. Il peut paraître paradoxal de voir ce type de travail publié dans un journal de médecine interne alors qu'il s'agit d'une maladie infectieuse virale avec, pour principale atteinte, le poumon. On peut * Auteur correspondant. avancer plusieurs explications à cela. La première, et c'est la plus importante, est que les compétences en médecine interne polyvalente, inhérentes à notre spécialité, ont été mise à contribution dans le cadre de la restructuration en urgence du système de santé hospitalier franç ais afin de faire face à l'afflux de patients, infectés ou suspects de l'être par SARS-CoV-2, par la création d' « unités Covid », après la saturation des services de maladies infectieuses et tropicales, souvent conjointement avec la pneumologie. Ces services ont été ensuite associés à d'autres spécialités médicales pour s'étendre sur quasiment l'ensemble des plateaux d'hospitalisation. Il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau, même s'il est exceptionnel par son ampleur et sa durée, puisque beaucoup d'internistes sont sollicités pour être responsables d' « unités grippe » pendant la période hivernale. Lors de l'émergence du SIDA dans les années 1980, les internistes se sont également retrouvés particulièrement impliqués dans la prise en charge des patients infectés par le VIH, pour lesquels les problèmes immunitaires étaient étroitement associés aux problèmes infectieux [2] . Aujourd'hui, nos compétences en immunologie et l'utilisation des thérapeutiques immunomodulatrices ou immunosuppressives ont été utiles à la prise en charge de la phase hyperinflammatoire de Covid-19, dans une situation d'incertitude. La seconde raison est que de nombreux internistes ont développé des compétences spécifiques en infectiologie, réanimation, médecine d'urgence, immunologie, gériatrie, thérapeutique, médecine vasculaire, utiles pour la prise en charge de patients atteints de Covid-19 et nécessaires pour concevoir et réaliser des études cliniques en collaboration avec d'autres spécialités, notamment l'infectiologie et la pneumologie. Cette crise sanitaire souligne l'importance pour le système de santé franç ais de pouvoir compter sur des médecins et des services capables de rapidement s'adapter à des situations médicales nouvelles ou exceptionnelles. Ainsi, avec l'immunologie clinique, ce sont bien les compétences de médecine interne polyvalente en France qui sont mises en lumière, telles que présentes dans d'autres pays de par le monde où la médecine interne est profondément ancrée dans le système de santé. Après le temps des épreuves, viendra le moment du bilan. La résilience de la médecine interne franç aise face à la pandémie de SARS-CoV-2 en sera un des points à retenir. Si ce point est reconnu, cela devrait conduire naturellement nos tutelles à prendre la mesure de la place de la médecine interne franç aise dans le système de santé franç ais. Y. Jamilloux, J.-C. Lega / La Revue de médecine interne xxx (2020) xxx-xxx Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. Intensive care management of coronavirus disease 2019 (COVID-19): challenges and recommendations La Médecine Interne en France, livre blanc promu par le Collège Natinal Professionnel de Médecine interne