key: cord-0705825-vuan5lch authors: Olives, J.-P.; Mas, E. title: Diarrhées aiguës virales : aspects cliniques et évolutifs date: 2007-10-31 journal: Archives de Pédiatrie DOI: 10.1016/s0929-693x(07)80019-4 sha: ec96d05a4d7eb88ed151f2f8818802a4a4d8a6cd doc_id: 705825 cord_uid: vuan5lch Abstract The molecular characterization of gastroenteritis viruses has led to advances both in our understanding of the pathogens themselves and in development of a new generation of diagnostics. In developing countries, gastroenteritis is a common cause of death in children under 5 years that can be linked to a wide variety of pathogens. In developed countries, while deaths from diarrhoea are less common, much illness leads to hospitalization or doctor visits. Much of the gastroenteritis in children is caused by viruses belonging to four distinct families: rotaviruses, caliciviruses, astroviruses and adenoviruses. Viral gastroenteritis occurs with two epidemiologic patterns, diarrhoea that is endemic in children and outbreaks that affect people of all ages. Rotavirus infection causes severe gastroenteritis, particularly in infants under six months of age. Les nouvelles m6thodes immunologiques et mol6culaires utilis6es pour le diagnostic en virologie ont permis de mieux conna~tre l'importance des virus parmi toutes les causes de diarrh6e infectieuses. Globalement, les virus repr6sentent 80 % des agents infectieux responsables de diarrh6es aigu~s chez le jeune enfant. Cependant l'importance relative de chacun des virus d6pend de plusieurs facteurs : climatiques, g6ographiques, saisonniers, 6tat de sant6 de l'h6te (malnutrition, immunocomp6tence), age et niveau socio-6conomique. Les diarrh6es virales communautaires sont end6miques avec une pr6dominance en fin d'automne et surtout en hiver dans les pays temp6r6s, alors que les infections bact6riennes surviennent pr6f6rentiellement en p6riode estivale. Dans les collectivit6s, des 6pid6mies limit6es peuvent ~tre observ6es tout au long de l'ann6e. La transmission est interhumaine, se faisant soit sur le mode f6cal oral, parfois par voie a6rienne par des a6rosols de gouttelettes infect6es, mais aussi ~ partir de l'eau de boisson et des aliments ou par le personnel de cuisine porteur de l'agent infectieux [1] . Les infections digestives virales touchent essentiellement l'intestin gr~le et se manifestent par un tableau d'ent6rite aiguE. L'atteinte isol6e du colon est peu fr6quente, par contre chez le nouveau n6 l'atteinte est souvent diffuse se traduisant par une ent6rocolite. Des 16sions authentiques de l'estomac r6alisant un tableau de gastrite aigu~ virale sont rares, le terme de gastro-ent6rite, maintenant universellement employ6, a 6t6 utilis6 en raison de la fr6quence et de l'intensit6 des vomissements, qui sont le plus souvent dus h un 6tat de c6tose. La p6riode d'incubation varie selon le type de virus : de 18 h 48 heures pour les calicivirus, de 2 h 4 jours pour les rotavirus et les astrovirus et de 3 ?~ 10 jours pour les adEnovirus. Les sympt6mes se caractErisent par des selles liquides aqueuses souvent associ6es h des vomissements. La phase aiguE est parfois pr6c6d6e ou accompagn6e de signes ORL (rhinopharyngite, otite) ou respiratoires. Dans la majorit6 des cas, les signes r6gressent en quelques jours, mais une d6shydratation aiguE peut compliquer le tableau clinique. La mise en 6vidence de particules virales dans les selles, facile h r6aliser de nos jours, ne suffit pas pour affirmer que le syndrome diarrh6ique a pour origine une infection virale qui ne peut &re vdritablement affirm6e que par l'6tude de la s6roconversion sp6cifique. Etant donn6 l'absence d'int6r& pratique et la dur6e n6cessaire, cette ascension du taux des anticorps n'est pas recherch6e en pratique. L'examen virologique des selles a surtout un int6r~t en situation 6pid6mique, en particulier chez des enfants vivant en collectivit6. Les diarrh6es h rotavirus sont plus s6v~res que les autres diarrh6es virales [1, 4] . La p6riode d'incubation est de deux h quatre jours, souvent marqu6e au d6but par un 6pisode d'otite ou de rhinopharyngite. La maladie d6bute brutalement par des vomissements, la fibvre est 61ev6e, l'atteinte de l'6tat g6n6ral est fr6quente et peut ~tre marqu6e [5] [6] [7] . Chez l'enfant de plus de 3 ans des douleurs 6pigastriques importantes peuvent 8tre au premier plan. Le maximum de la diar-rh6e est atteint en vingt-quatre h quarante-huit heures. Les selles sont liquides et abondantes, quelquefois sanglantes. En raison de l'intensit6 des vomissements et de la fi~vre 61e-v6e la survenue de d6shydratation aigu~ s6v~re est significativement plus fr6quente qu'au cours des autres infections intestinales virales. Les d6c~s survenant au cours des infections h rotavirus sont presque toujours dus hun retard de prise en charge ou h une mauvaise application des techniques de rdhydratation par voie orale ou intraveineuse. La maladie est le plus souvent limit6e h la sphere digestive mais de nombreuses locatisations extra digestives ont 6t6 rapport6es. Une augmentation mod6r6e des transaminases (1,5 ~t 2 fois la normale) est retrouv6e chez 38 % des enfants infect6s [8] . La majorit6 de ces atteintes h6patiques sont bEnignes, mais un cas d'h6patite s6vbre a 6t6 docu-ment6 chez un enfant immunocomp6tent [8, 9] . Des sympt6mes neurologiques ont 6t6 retrouv6s chez 2,5 h 3,7 % des enfants hospitalis6s pour diarrh6e h rotavirus [10] ; des 6pisodes de convulsions, des cas de m6ningites, d'enc6phalites, de n6crose et d'abcbs c6r6braux ont 6t6 d6crits [11] [12] [13] . La pr6sence de rotavirus a 6galement 6t6 retrouv6e dans les poumons [14] , les ganglions m6sent6riques [15] , asso-ci6e 7t une augmentation significative de l'acide urique [ 16] , avec un cas d'insuffisance r6nale aiguE obstructive due h des calculs d'acide urique [17] . Si la gu6rison survient en moins de 4 jours dans 90 % des cas, les diarrh6es h rotavirus se compliquent de troubles digestifs chroniques dans 10 % des cas : persistance de douleurs abdominales et de vomissements, difficult6 h reprendre une alimentation normale, voire v6ritable diarrh6e chronique avec malabsorption et perte de poids r6alisant ce qu'il est convenu d'appeler << le syndrome post-ent6ritique >> [18] . La multiplication du virus dans les ent6rocytes entra~ne des anomalies fonctionnelles avec alt6rations des fonctions de digestion et d'absorption des nutriments lactre normale contenant du lactose aprrs une infection rotavirus ne pose pas de probl~me. La frrquence de l'intolrrance au lactose ne concerne au maximum que 10 % des enfants de moins de 2 ans et au maximum 20 % des enfants d'origine indienne ou asiatique et surtout les enfants de moins de 9 mois [18, 21] . Les formes plus srvbres de diarrhres h rotavirus entra/nent une malabsorption des graisses et une entrropathie exsudative avec fuite protrique qui vont amener ~t un syndrome post-entrritique avec diarrhre persistante et drnutrition [21] . Une telle 6volution est surtout le fait des enfants de moins de 6 mois ou souffrant drjh de malnutrition. Le drficit en lactase secondaire ~ l'atrophie villositaire qui accompagne la malnutrition reste une complication frrquente et redoutable dans les pays pauvres chez un enfant qui va prrsenter en plus une infection h rotavirus. La persistance de la diarrhde, l'utilisation de rrgimes alimentaires hypo-rnergrtiques (ou les arr&s alimentaires successifs), l'~ge infrrieur ~t 6 mois, le niveau socio-rconomique bas et l'extrame pauvret6 dans les pays drfavorisrs peuvent conduire h une diarrhre srvrre prolongre et/ou une malnutrition [22] . Le syndrome de malabsorption peut enfin, notamment chez le trbs jeune nourrisson et en cas de diarrhre srvbre rotavirus, ~tre aggrav6 par la survenue d'une allergie aux protrines du lait de vache favorisre par une augmentation de la permrabilit6 intestinale [22] [23] [24] [25] . La sensibilisation aux protrines du lait de vache peut aussi &re directement h l'origine du syndrome post-entrritique [24, 25] . Les infections ~ virus entrriques sont frrquentes chez le nouveau-nr, mais elles ont des caractrristiques diffrrentes de celles du nourrisson et de l'enfant plus ~g6 [26, 27] . L'~ge gestatiolmel, le degr6 de trophicit6 et de maturit6 et l'utilisation ou non du lait maternel rendent compte des particularitrs des infections virales intestinales du nouveau-n6 [26] . Elles sont le plus souvent asymptomatiques, avec des porteurs sains, elles peuvent parfois entra/ner des infections nosocomiales dans les unitrs de nronatologie, sous la forme d'rpidrmies sporadiques [5, 26] . Lorsque des signes cliniques sont prrsents, il s'agit le plus souvent d'une accrlrration du transit associre des selles glalro-sanglantes et un ballonnement abdominal. Le rotavirus peut exceptionnellement provoquer des gastroentdrites srv~res avec drshydratation marqure et douleurs abdominales. Les coronavirus, les adrnovirus et les rotavirus peuvent ~tre responsables de manifestations graves telles que perforation intestinale et entrrocolite ulcrronrcrosante [26] [27] [28] . Les virus reprrsentent la cause la plus frrquente des diarrhres aigu~s infectieuses de l'enfant. Leur r61e majeur dans les 6pidrmies de diarrhres hivernales est aujourd'hui bien 6tabli grace a l'utilisation courante des tests de drtection dans les selles et aux 6tudes 6pidrmiologiques menres dans les hrpitaux et par le rrseau sentinelle. Les techniques de biologie molrculaire ont permis de mieux connaitre le r61e de certains virus, comme les calicivirus, au cours des 6pidrmies sporadiques qui peuvent survenir tout au long de l'annre. C'est le rotavirus qui est la cause des gastroentdrites les plus srv6res, en particulier chez l'enfant de moins de six mois. La grnrralisation de la vaccination rotavirus devrait permettre de diminuer significativement les formes graves et par voie de consrquence le nombre de drc6s et les complications h l'origine des hospitalisations. Les gastroentrrites virales Management of diarrheal illness A review of viral gastroenteritis Agents infectieux h l'origine des diarrhres aigu~s Expression clinique de l'infection a rotavirus de l'enfant et de l'adulte Gastroenteritis viruses:an overview Clinical presentations of rotavirus infection among hospitalized children Serum transaminase elevations in infants with rotavirus gastroenteritis Acute hepatitis in course of rotavirus gastroenteritis:a case report Rotavirus and central nervous system symptoms:cause or contaminant ? Case reports and review Infantile convulsions with mild gastroenteritis Rotavirus encephalopathy:evidence of central nervous involvement during rotavirus infection Acute bilateral strital necrosis with rotavirus gastroenteritis and inborn metabolic predisposition Fatal, rotavims-associated myocarditis and pneumonitis in a 2-year-old boy Intestinal imaging of children with acute rotavirus gastroenteritis Serum uric acid elevation in viral enteritis Acute renal failure due to obstructive uric acid stones associated with rotavirus gastroenteritis Gastroenteritis and its sequelae Structural and functional abnormalities of the small intestine in infants and young children with rotavirus enteritis Rotavirus infection reduces sucrase-isomaltase expression in human intestinal epithelial cells by perturbing protein targeting and organization of microvillar cytoskeleton Comparaison of two feeding regimens following acute gstroenteritis in infancy Diarrh6es aiguEs Intestinal permeability changes in acute gastroenteritis:effects of clinical factors and nutritional management Cow' s milk intolerance as a cause of post-enteritis diarrhea Milk protein enteropathy after acute infections gastroenteritis:experimental and clinical observations Infections ~ rotavirus du nouveau n6 Clinical manifestations of rotavirus infection in the neonatal intensive care unit Rotavirus-associated necrotizing enterocolitis:an insight into a potentially preventable disease ?