key: cord-0252542-ghjbpw6y authors: Ben Abdelaziz, Ahmed; Zakhama, Lilia title: 40 ans des Soins de Santé Primaires en Tunisie. Des Constats et des Perspectives date: 2021-01-01 journal: Tunis Med DOI: nan sha: 3d966246107065c6d83c9f7f28681e430059937a doc_id: 252542 cord_uid: ghjbpw6y nan en neurologie, ont décidé de se «switcher» de la logique individuelle clinique au paradigme de la Santé Publique, pour manager plus efficacement les problèmes de la tuberculose, de la mortalité infantile et de l'handicap, tout en rêvant d'une «seule Tunisie pour tous les enfants», aussi bien du Nord que du Sud, de l'Est que de l'Ouest, et en démontrant la faisabilité du programme «7‰», pour la réduction de la mortalité infantile en Tunisie. Vingt années après son lancement, la politique des SSB est arrivée à un niveau du «rendement marginal décroissant»; elle «s'est épuisée, voire a commencé à contre produire», disait le Professeur Omar Brixi, un grand expert des systèmes de santé du Grand Maghreb. En conséquence de la non réactivation des SSB par des réformes, des enrichissements et des adaptations, et suite à des nouvelles orientations stratégiques différentes des administrations centrales du Ministère de la santé, axées sur l'hyper spécialisation, l'hospitalo-centrisme, la médecine de pointe, le tourisme médical et la privatisation de l'offre des soins (avec le soutien financier de la «Caisse Nationale d'Assurance Maladie» !), la politique des SSB a perdu sa place dans le système national de santé, se réduisant à un ensemble des taches préventives (vaccination, planning familial, santé scolaire,.. ), dans des centres de santé, désertés en milieu urbain et souvent fermés en milieu rural. Les médecins de la première ligne ont commencé à vivre une crise d'identité professionnelle, en ne s'identifiant plus aux médecins «pieds nus» de première ligne, chargés d'offrir des soins globaux, continus et intégrés dans des structures de soins polyvalentes, décentralisées et de proximité. Ils étaient de plus en plus séduits par le modèle du médecin de famille, présenté comme étant un médecin clinicien et spécialiste, plus proche, par conséquent, de l'image dominante du médecin clinicien, thérapeute et en solo ! La situation est devenue tellement critique et inversée que le cursus des résidents de la spécialité de Médecine Préventive et Communautaire (la spécialité la plus proche, conceptuellement et opérationnellement des SSP) n'est plus composée d'aucun passage obligatoire dans les structures de première ligne des soins, versus des stages «optionnellement obligatoires» dans les laboratoires de bactériologie, de virologie et de parasitologie (en plus de certains services cliniques) !. Aucune structure pilotée actuellement par les seniors de cette spécialité, accueillant actuellement ces résidents, n'est implantée en première ligne des soins et n'est orientée vers des thématiques des SSB !. Ainsi, les quarante années de l'histoire des SSB en Tunisie, ont été globalement marquées par une première phase de deux décennies (1980-1999) de triomphes dans l'instauration d'une première ligne des soins, accessible et efficace, grâce à des programmes de vaccination, de surveillance de la grossesse et de traitement des maladies transmissibles et par une deuxième phase (2000-2019), marquée par des faibles capacités du management de l'éducation thérapeutique des patients chroniques, du dépistage des cancers et du traitement des maladies non transmissibles, particulièrement chez les enfants, les adolescents et les jeunes (asthme, diabète sucré de type 1, dépression/anxiété). C'est dans ce cadre que le Laboratoire de Recherche LR19SP01 «Mesure et Appui à la Performance des Etablissements de Santé» et la revue biomédicale nationale «La Tunisie Médicale», organe d'expression de la Société Tunisienne des Sciences Médicales (STSM), se sont mobilisés pour fêter ces 40 ans des SSB en Tunisie. Après ses multiples audits de prise en charge hospitalière des affections graves et couteuses, le LR19SP01 concluait souvent que le premier «gap» limitant la qualité des soins dans les hôpitaux de référence, a été la faible performance de la première ligne des soins, en termes des compétences cliniques (diagnostic valide, référence opportune et suivi actif) et d'organisation des services de santé. Quant à la STSM, elle croit de plus en plus, que l'excellence d'un réseau des soins réside dans la force de ses composantes et que le corps des médecins de première ligne serait actuellement le maillon le plus faible, en termes d'estime de soi, d'image sociale et de productivité scientifique. L'exercice de la médecine polyvalente et de proximité n'est plus perçu, comme dans les premières années post SSP/SSB, en tant qu'un signe de rigueur clinique, d'humanisme et d'engagement social. Ces deux partenaires ont lancé au début de l'année 2020, un «call for papers», à tout le corps médical et de nursing, aux lecteurs de la revue nationale «La Tunisie Médicale», aux acteurs des SSB et à la communauté des praticiens, des experts des enseignants et des résidents de Médecine Préventive et Communautaire, les invitant à la participation active à un numéro spécial de la revue «Tunis Med», célébrant la quarantième anniversaire des SSB en Tunisie, deux ans après la Conférence internationale d'Astana. Le comité de lecture de ce numéro spécial de la revue nationale «Tunis Med», dédié aux SSB, a sélectionné, outre l'éditorial, le post ambule et l'hommage à un leader national de SSB, le feu Professeur Mohamed Soussi Soltani, une quinzaine d'articles scientifiques (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14) (15) L'essentiel est que ce dossier thématique de notre revue nationale «La Tunisie Médicale» sur le «bilan de 40 années de pratique de la politique des SSB en Tunisie», soit un document cadre et une référence incontournable, pour tous ceux qui sont engagés dans la reforme de notre système national de santé, dont particulièrement son assise et sa charpente: la première ligne des soins. Sans actualisation des procédures des soins, sans socialisation de l'assurance-santé, sans motivation d'une nouvelle génération des leaders des SSP, sans activation d'une vision de justice sociale, sans initiation à la participation communautaire et à la collaboration intersectorielle, la politique des SSB, risque d'être, à l'encontre des besoins de la population défavorisée et en faveur des intérêts des lobbys de la corruption, un ensemble des programmes «périmés». Professeur Mohamed Soussi Soltani: Leader, Innovateur et Chercheur en Santé Publique Quarante ans des Soins de Santé de Base en Tunisie: De la «Santé pour Tous» à la «Couverture Santé Universelle» Quelles spécificités académiques et professionnelles Place du Bilan Médical Périodique dans les Soins de Santé de Base en Tunisie Les médecins maghrébins ont-ils besoin de renforcement de leurs capacités en investigation et contrôle des épidémies Evaluation de la politique des Soins de Santé Primaires au Maghreb. Retour d'expériences des Experts-Leaders en Tunisie Aounallah Skhiri H . Le chemin vers la Médecine de Famille en Tunisie. Analyse stratégique La morbidité diagnostiquée dans un service de médecine interne générale d'un hôpital régional (Msaken, Sousse, Tunisie) Typologie de la morbidité diagnostiquée dans un service de Pédiatrie d'un hôpital secondaire (Msaken, Sousse, Tunisie) Cardiovascular risk factors in the Maghreb. A systematic review Les facteurs de risque cardiovasculaire aux pays du Maghreb: Revue systématique Prise en charge des diabétiques. Etude comparative de deux structures de santé contrastées Vers des nouvelles perspectives d'appui à la Prévention au Système National de la Santé, en Tunisie Stratégies des pays Maghrébins dans la lutte contre le cancer Dépistage de masse du cancer colorectal: Évaluation d'un programme pilote dans la région de Tunis (Tunisie, 2019) Profil des initiatives communautaires de riposte contre la pandémie COVID-19 en Tunisie