key: cord-0068585-mn09fat7 authors: Mudry, A. title: Histoire éphémère du trachéotome dilatateur à trois branches date: 2021-09-28 journal: nan DOI: 10.1016/j.aforl.2021.06.001 sha: 4d7ff69ece36be5ee5734405b07d662f51951cec doc_id: 68585 cord_uid: mn09fat7 nan Avec l'apparition de la pandémie COVID-19, la trachéotomie, notamment percutanée, redevient un sujet d'actualité [1] [2] [3] . L'histoire de celle-ci est longue et marquée par le développement de différents instruments de chirurgie. La technicité originale de certains de ceux-ci est liée à l'ingéniosité des chirurgiens, notamment franç ais. En 1892, on pouvait lire dans les Annales des Oreilles et du Larynx, le prédécesseur de ce journal [4] , que : « Il est un temps de la trachéotomie qui, même entre les mains les plus heureuses, présente une difficulté réelle. C'est le temps principal de l'opération : l'introduction de la canule dans la plaie trachéale [. . .] Aussi l'imagination de quelques chirurgiens s'est-elle donnée libre cours pour créer, avec les constructeurs, des méthodes tendant à simplifier cette délicate intervention [. Le but de cette notice historique est de se remémorer ce trachéotome dilatateur à trois branches du milieu du XIX e siècle en se replongeant dans les textes de l'époque. Les premières traces d'un trachéotome dilatateur en forme de pince sont retrouvées dans un mémoire de Jean Garin publié en 1841, avec la description d'une pince à disséquer coudée à son extrémité, tranchante par son bord concave et dont les deux mors s'écartent à volonté par le jeu d'un ressort [6] . Ce premier modèle est complété par une troisième branche par Marc Sée en 1858. « C'est un lithotome caché, qui se coude à son extrémité, terminée en pointe, et dont la gaine est formée de deux branches mobiles l'une sur l'autre par le moyen d'un levier ; une vis sert à fixer d'avance l'étendue dans laquelle la lame de l'instrument doit inciser la trachée. Celle-ci étant mise à nu et fixée de la main gauche, le chi- rurgien ponctionne le canal à sa partie inférieure, près du sternum. Le manche de l'instrument, tourné du côté de la poitrine, est ensuite relevé perpendiculairement au cou. Ce mouvement fait pénétrer la partie coudée du trachéotome dans le conduit aérien qui, par-là, se trouve solidement accroché. La main gauche de l'opérateur saisit alors l'instrument au niveau des articulations des deux leviers, tandis que le pouce de la main droite fait basculer successivement le levier de la lame pour inciser la trachée, et celui de la gaine pour écarter les deux lèvres de l'incision. Cette manoeuvre est si simple que l'opérateur le moins exercé l'exécutera avec facilité, après avoir examiné l'instrument pendant cinq minutes » [7] . En 1875, Benjamin Anger, présente un autre modèle de trachéotome dilatateur fabriqué par la maison Collin [8] (Fig. 1) . « Le nouveau trachéotome que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie de médecine a pour but de permettre au chirurgien de pratiquer l'ouverture de la trachée préalablement découverte et d'obtenir en même temps la dilatation de la plaie à l'aide d'un seul instrument. C'est une modification du dilatateur-trachéal du docteur Laborde, en transformant la lame médiane en instrument tranchant dont la point dépasse d'un demi-centimètre les deux branches latérales. L'instrument ainsi disposé pénètre facilement à travers les anneaux de la trachée à condition que l'index presse légèrement sur la convexité de l'instrument ; puis l'écartement des branches produit l'incision de la trachée sur la ligne médiane. Une crémaillère adaptée aux branches permet de rendre permanent l'écartement, d'où il suit que l'application de la canule se fait avec la plus grande facilité. » [9] Bouvier avait présenté à l'Académie de médecine le 11 mars 1861, au nom de M. Laborde, un dilatateur trachéal très ressemblant mais non perforant, fabriqué par la maison Charrière [10] . C'est une « pince dilatatrice à trois branches, consistant dans l'addition au dilatateur ordinaire d'une troisième branche formant gouttière. » Ce trachéotome dilatateur ne semble pas avoir eu beaucoup de succès auprès des chirurgiens. Toujours en 1892, on pouvait encore lire : « Mais en vérité, la ponction médiane de la trachée bien fixée, pas plus que la dilatation de la plaie trachéale ne constituent d'inabordables difficultés. De telle sorte que les trachéotomes dilatateurs, fixateurs ou non fixateurs, n'ayant en vue que la simplification de ces temps de l'opération, qui précèdent l'obstacle chirurgical réel, c'est-à-dire l'introduction de la canule, les trachéotomes, disons-nous, semblent aujourd'hui avoir été en partie relégués au rang des instruments délaissés » [5] . Le dilatateur de Laborde a lui, subsisté au temps. Il fait toujours partie intégrante des sets chirurgicaux de trachéotomie [11, 12] . L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts. Percutaneous dilatational tracheostomy for saturating influx of COVID-19 patients: Experience of military ENT physicians deployed in Mulhouse, France Percutaneous tracheostomy simulation training for ENT physicians in the treatment of COVID-19 positive patients Suspension laryngoscopy-assisted percutaneous dilatational tracheostomy At the crossroads Nouveau manuel opératoire de la trachéotomie Mémoire sur la trachéotomie considérée au point de vue de la médecine opératoire; méthode nouvelle et instruments nouveaux d'opération Nouveau modèle de trachéotome dilatateur Catalogue général illustré d'instruments de chirurgie. Paris: Collin; 1876 Séance du 26 janvier 1875 Notice des instruments de chirurgie humaine et vétérinaire. Paris: Charrière; 1862 Atlas of instruments in otolaryngology head & neck surgery Otolaryngology surgical instrument guide. San Diego: Plural