key: cord-0009546-ti7fxhb9 authors: nan title: Bonnes pratiques essentielles en hygiène à l’usage des professionnels de santé en soins de ville date: 2017-09-01 journal: J Pediatr Pueric DOI: 10.1016/j.jpp.2017.05.001 sha: 7caa2c9c506521916a3363bdd12eb10cce69385d doc_id: 9546 cord_uid: ti7fxhb9 nan La tenue doit comporter : • tenue à manches courtes, le port d'une blouse n'est pas obligatoire ; • ongles courts (1 mm ou moins), sans faux ongles ni résine ; • aucun bijou (y compris montre ou alliance) aux mains et poignets ; • port d'un tablier plastique à usage unique pour les soins mouillants, souillants. Le lavage simple doit être préalable : • en cas de contact avec un liquide biologique ; • en cas de mains visiblement souillées (par liquide biologique ou poudre de gants) ; • en cas de gale ou infection à Clostridium difficile toxinogène (après le dernier soin ou contact). Un séchage soigneux avec des essuie-mains à usage unique (à privilégier) devra être effectué avant la friction hydro-alcoolique Bon usage du port de gants -un gant = un soin Les gants doivent être portés ou non : • ne pas porter de gants lors des contacts avec la peau saine du patient (que le patient soit porteur de bactéries multirésistantes aux antibiotiques ou non) ; • en revanche, porter systématiquement des gants : • si risque de contact avec du sang ou tout autre produit d'origine humaine (prélèvement sanguin et urinaire, pose et dépose de voie veineuse quel que soit le site), • si risque de contact avec les muqueuses ou la peau lésée (plaie chronique. . .), • lors de la manipulation des tubes de prélèvements biologiques, de linge et matériel souillés, • lors de tout soin lorsque les mains du soignant comportent des lésions (coupure, blessure, excoriation ou dermatose) ; • enfiler les gants, juste avant le soin ; • retirer les gants lorsque dans une séquence de soins chez un même patient, l'on passe d'un site contaminé à un site propre du corps (soins de muqueuse vers la peau saine) ; • ou lorsque l'on passe d'un site contaminé à un autre site contaminé ; • retirer et jeter les gants dès la fin du soin avant de toucher l'environnement ; • changer de gants entre chaque patient et lors de chaque interruption de soins (téléphone, accueil. . .) ; • ne jamais laver les gants, ni les frictionner avec un produit hydro-alcoolique (PHA) ; • stocker les boîtes de gants dans des conditions préservant leur intégrité et leur absence de contamination notamment à l'abri de la lumière et de la chaleur ; • ne pas déconditionner les gants. Toujours réaliser une FHA après l'ablation des gants. Le choix du type de gants sans latex est justifié par les problèmes d'allergie en constante augmentation. Ils doivent être non poudrés pour permettre une réalisation de la FHA au retrait des gants. Compte tenu du risque de dissémination et d'impasse thérapeutique, il faut veiller à la stricte application des précautions standard Il est impératif d'informer les structures de prise en charge du statut du patient : renforcement information dans le dossier patient Cas d'infections virales (grippe, rotavirus, gastro-entérite, virus émergents. . .) Utiliser un produit hydro-alcoolique virucide. La norme NF EN 14476 de septembre 2013 permet de définir en complément de la virucidie classique une virucidie à spectre limité sur l'ensemble des virus enveloppés complété le cas échéant par des virus cibles qui seront alors mentionnés en plus. Il est nécessaire : • avant le soin : FHA des mains ; • après le soin : lavage des mains avec un savon doux (action mécanique de détergence et d'élimination des parasites), suivi d'une FHA sur mains sèches (action bactéricide) ; • après manipulation du linge en provenance du patient ou de son environnement : lavage des mains au savon doux suivi d'une friction. Les produits hydro-alcooliques (PHA) ne permettent pas de tuer les acariens qui se trouvent à certains moments de leur cycle de croissance à la surface de la peau. Gants pour tout contact avec le patient. Le port de gants ne dispense pas du lavage des mains. Surblouse à manches longues privilégiée, complétée d'un tablier plastique à usage unique lors de soins mouillants et souillants avant le soin, à retirer et à éliminer dès la fin du soin. • concernant le linge : il doit être lavé en machine à température de 60 • C ou séquestré dans un sac fermé une semaine ; • pour le linge ne supportant pas 60 • C : le vaporiser avec un produit acaricide, laisser en contact 3 heures dans un sac fermé, puis circuit normal de lavage en machine ; • penser à tout type de textile en contact avec le patient (fauteuils, poussettes, voiture. . .). Il est nécessaire : • avant le soin : FHA des mains ; • après le dernier soin : lavage des mains avec un savon doux (action mécanique de détergence et d'élimination des spores bactériennes), suivi d'une FHA sur mains sèches (action bactéricide). Les PHA n'éliminent pas les spores bactériennes, elles sont éliminées par action mécanique lors du lavage des mains. Il est nécessaire : • gants et surblouse à manches longues privilégiée, complétée d'un tablier à usage unique lors des soins mouillants et souillants avant le soin et à retirer dès la fin du soin. En pratique (voir le Tableau 1). En pratique : antisepsie pour la réalisation de quelques gestes techniques. D'une manière générale et en l'absence de contre-indications, il faut privilégier les antiseptiques alcooliques en dehors des soins sur muqueuses et peau lésée. L'utilisation d'un antiseptique relève d'une prescription. Cette antisepsie peut être réalisée en un, deux ou quatre temps. Une antisepsie en un temps correspond à l'application d'un antiseptique. Une antisepsie en deux temps correspond à deux applications successives d'un antiseptique. Une antisepsie à quatre temps correspond à une détersion au savon, puis rinçage avec une eau stérile ou sérum physiologique puis séchage et application d'antiseptique en respectant le temps de séchage spontané. Situations particulières (Tableau 2). Qui porte un masque ? • le patient présentant une toux suspecte d'être d'origine infectieuse et pouvant le supporter ; • le professionnel présentant une toux pouvant être d'origine infectieuse ou une angine ; • le professionnel réalisant un soin avec risque de projection ou contact avec des liquides biologiques (précautions standard) ; • le professionnel en contact avec un patient suspect ou atteint de pathologie à transmission respiratoire « air » ou « gouttelettes ». La tuberculose, la rougeole et la varicelle sont trois pathologies « courantes » à transmission « air ». Le port d'une protection oculaire ou d'un masque à visière est recommandé dans le cadre des précautions standard. Il complète la protection du professionnel de santé lors des soins avec risque de projection de sang, de liquide biologique, les lunettes de vue n'apportant pas de protection suffisante. Ci-après, un récapitulatif des indications du port du masque (Tableau 3). Privilégier l'utilisation de matériels sécurisés afin de prévenir les AES. La constitution d'un « kit AES » prêt à l'emploi facilite la prise en charge immédiate. Ce kit devrait comprendre au minimum : un flacon d'antiseptique (type Dakin), un tube de prélèvement pour effectuer la sérologie du patient source, et le matériel nécessaire pour effectuer ce prélèvement. Le consentement du patient ou du représentant légal est nécessaire. Porter des gants lors de tout soin avec risque de contact avec le sang ou les liquides biologiques, lors de la manipulation d'objets piquants coupants tranchants (OPCT) ou d'objets qui pourraient être contaminés par du sang ou tout autre liquide biologique, y compris lors de l'utilisation de matériels sécurisés. Il est nécessaire : • ne jamais recapuchonner les aiguilles ; • ne pas désadapter à la main les aiguilles des seringues ou des systèmes de prélèvement sous vide ; • jeter immédiatement sans manipulation les aiguilles et autres OPCT dans un collecteur adapté, situé au plus près du soin dont l'ouverture est facilement accessible ; • ne pas dépasser le niveau maximal de remplissage du collecteur ; • le collecteur doit être conforme à l'arrêté du 6 janvier 2006 -norme NFx30-500. Il est nécessaire : • ne pas faire saigner ; • nettoyer immédiatement la zone cutanée lésée à l'eau et au savon puis rincer ; • puis désinfecter pendant au moins cinq minutes avec un dérivé chloré (Dakin ou eau de Javel à 2,6 % de chlore actif diluée au 1/5), ou à défaut polyvidone iodée en solution dermique ou alcool à 70 • . Il est nécessaire de rincer abondamment au sérum physiologique ou à l'eau (au moins cinq minutes). Si port de lentilles souples, les jeter. Pour les autres types de lentilles demander l'avis d'un ophtalmologue avant de les réutiliser. Un avis médical est indispensable le plus précocement possible, au mieux dans les quatre heures, pour évaluer l'importance du risque infectieux notamment VIH, VHB et VHC et, si besoin, initier rapidement un traitement prophylactique antirétroviral : consulter un référent médical hospitalier ou se rendre aux urgences de l'hôpital pour évaluer le risque infectieux en fonction du statut du patient source et du type d'AES. Une recherche du statut sérologique du patient source (notamment vis-à-vis du VIH par test rapide) avec l'accord du patient doit être possible en urgence. Dans les cabinets libéraux, des dispositions doivent être prises pour que le personnel puisse bénéficier d'une évaluation du risque et si besoin d'un traitement prophylactique, en lien avec un établissement de santé. Les consignes et la conduite à tenir doivent être accessibles à tous. Elles doivent comporter les coordonnées de l'établissement de référence. La déclaration de l'accident de travail doit être faite dans les meilleurs délais car elle est indispensable à la garantie des droits de la victime. Il incombe à l'employeur de le rappeler à ses salariés : • celle-ci doit déclarer l'accident du travail dans les 24 heures (établissements privés) à 48 heures (établissements publics) auprès de la Caisse primaire d'assurance maladie, d'une mutuelle ou d'une compagnie d'assurance privée (assurance pour le risque d'accident du travail). Le matériel à usage unique est à privilégier (ex. : non tissé, drap d'examen, instrumentation, spéculum) (Tableau 4). L'utilisation du matériel à usage unique permet de réaliser une intervention ou un acte sûr pour le patient. Il permet aussi de réduire les coûts financiers et d'organisation : • en cas de recours à du matériel à usage multiple, il appartient au professionnel de vérifier avant le geste que le dispositif a bénéficié d'un traitement adapté à son usage (voir Tableau 4) : • ce traitement doit être à la fois conforme aux bonnes pratiques mais aussi aux recommandations du fabricant pour ne pas en altérer les caractéristiques, • la personne en charge de ce traitement doit avoir suivi une formation adaptée incluant les aspects concernant sa propre sécurité et l'usage d'équipements de protection individuels lorsqu'ils sont nécessaires ; Recommandé -Chez les professionnels, sans antécédent de varicelle et dont la sérologie est négative, en contact avec la petite enfance (crèches et collectivité d'enfants notamment) : professions de santé en formation (à l'entrée en première année des études médicales ou paramédicales), à l'embauche ou à défaut, déjà en poste, en priorité dans les services accueillant des sujets à risque de varicelle grave (immunodéprimés, services de gynéco-obstétrique, néonatologie, pédiatrie, maladies infectieuses, néphrologie) Le vaccin contre l'hépatite A est à envisager en complément dans certains milieux (exemple : petite enfance). a La SF2H recommande en milieu libéral pour les professionnels de santé et leurs employés la mise à jour de leurs vaccinations selon le calendrier vaccinal en vigueur. b Si la vaccination coquelucheuse antérieure remonte à 10 ans ou plus. • identifier un lieu de stockage propre respectant l'intégrité des emballages des matériels à usage unique et particulièrement des DM stériles ; • vérifier les dates de péremption et des stocks, la date limite de validité de stérilisation, l'intégrité de l'emballage. Le professionnel de santé est responsable de la production jusqu'à l'élimination des DASRIA produits. Les délais réglementaires d'élimination doivent être entendus entre la fermeture définitive de l'emballage et son incinération ou son pré-traitement par désinfection. Pour les DASRIA, une société de ramassage spécialisée doit prendre en charge le ramassage (Tableau 5). Le respect des principes généraux sont très importants (Tableau 6) : • un local encombré et contenant trop de mobilier ne facilite pas l'entretien régulier. Les revêtements pour toutes les surfaces sont de préférence lessivables, lisses et non poreux ; • la désinfection des réservoirs potentiels doit concerner : • les surfaces en contact avec les mains (poignées, téléphone, Affiche Les 5 indications à l'hygiène des mains en annexe que l'OMS a déclinée pour les soins ambulatoires Circulaire n o DGS/DH/98/249 du 20 avril 1998, relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé Société française de microbiologie, diagnostic des bactériémies et des fongémies-hémocultures in REMIC, Société française de microbiologie Maîtrise du risque infectieux en établissement médicosocial fiche technique/pratique : soins d'hygiène buccodentaire Prévention de la transmission croisée par voie respiratoire : air ou gouttelettes Arrêté du 10 juillet 2013 relatif à la prévention des risques biologiques auxquels sont soumis certains travailleurs susceptibles d'être en contact avec des objets perforants Déchets d'activité de soins à risques : comment les éliminer ? Ministère de la Santé, décembre 2009 : www.sante.gouv. fr/IMG/pdf/Guide Dasri BD.pdf. Indications des lingettes en désinfection dans le domaine médical. SFH