key: cord-0007674-z34ngyqy authors: nan title: Infection non bactérienne date: 2014-12-17 journal: Reanimation DOI: 10.1007/s13546-014-0962-1 sha: 765bc08c71be482b5e13407a62d6bc0535b43b96 doc_id: 7674 cord_uid: z34ngyqy nan Introduction : La pneumocystose pulmonaire (PCP) est une infection opportuniste pouvant toucher les patients greffés d'organe. Toutefois, elle touche rarement les patients après greffe hépatique [1] . Le service d'Hépatologie du CHU Beaujon a connu entre 2009 et 2011 une épidémie de PCP. Peu avant la survenue du 1er cas, le régime standard d'immunosuppression a été modifié dans ce centre : le tacrolimus à libération immédiate (Tac LI) a été remplacé par le tacrolimus à libération prolongée (Tac LP). Les buts de notre étude étaient : (1) décrire ces 15 cas, (2) étudier le mode de transmission de Pneumocystis jirovecii (P. jirovecii), (3) évaluer la responsabilité éventuelle du changement de régime d'immunosuppression dans la survenue de cette épidémie, (4) déterminer au sein de la population de greffés des facteurs de risque de développer une PCP. Patients et Méthodes : Etude rétrospective de type cas-témoin. Tous les patients ayant présenté les critères diagnostiques de PCP ont été inclus. Leurs données cliniques, biologiques et radiologiques ont été recueillies. Un diagramme de transmission a été constitué afin d'étudier le mode de transmission de P. jirovecii. Afin d'évaluer l'influence du changement du régime d'immunosuppression, les cas (période Tac LP) ont été comparés à des témoins greffés avant 2009 (période Tac LI) et n'ayant pas présenté de PCP. Chaque cas a été apparié à 2 témoins sur l'âge, le motif de la greffe, le score MELD, les comorbidités. Les taux sanguins résiduels de tacrolimus des cas et des témoins ont été recueillis et comparés à l'aide d'un modèle linéaire à effet mixte par morceau. Afin d'évaluer les facteurs de risque de développer une PCP, les 15 cas ont été comparés à un 2 e groupe témoin constitué de greffés n'ayant pas présenté de PCP. Chaque cas a été apparié à 2 témoins : celui greffé juste avant et celui greffé juste après. Une analyse multivariée par régression logistique conditionnelle a été menée. Une courbe ROC a été constituée pour tester la performance de la variable lymphopénie pour prédire la survenue d'une PCP. Résultats : Quinze patients ont présenté les critères diagnostiques de PCP de 2009 à 2011. Aucun cas n'a été répertorié au cours des 10 années précédentes. Aucun cas n'avait reçu de prophylaxie anti-P. jirovecii. Le délai médian de survenue de la PCP après la greffe était de 102 jours (IQR 91-139). L'âge médian était de 49 ans (IQR 45-58), le score MELD médian était de 17 (IQR 11-22), 1 patient était infecté par le VIH. Neuf (60 %) ont été admis en réanimation. Six patients (40 %) ont reçu une assistance respiratoire (ventilation invasive n=3, oxygénothérapie nasale à haut débit n=3). Deux patients (13 %) sont décédés. Le diagramme de transmission a permis d'identifier des contacts entre patient infecté et patient non encore infecté dans 4 cas seulement. L'analyse des tacrolémies a mis en évidence une évolution en 2 phases : une phase d'ascension des taux suivie d'une phase de plateau. L'ascension était plus rapide dans le groupe Tac LI (9 vs 35 jours). Au cours de la phase de plateau, les concentrations n'étaient pas différentes entre les 2 groupes. Enfin, en analyse multivariée, le seul facteur associé de manière indépendante à la survenue d'une PCP était la profondeur de la lymphopénie après transplantation [OR 0.78, 95 %CI (-0.49; -0,01)]. L'aire sous la courbe ROC était de 0.8. Un seuil de lymphocyte à 807 /mm 3 prédisait avec une sensibilité de 90 % et une spécificité de 61 % la survenue d'une PCP. Conclusion : Nous décrivons 15 cas groupés de PCP. Il est très peu probable qu'il s'agisse de cas sporadiques simultanés. Nos résultats suggèrent que la transmission nosocomiale de patient à patient n'a pas été le principal mode de transmission de P. jirovecii. Il semble que le remplacement du Tac LI par le Tac LP n'ait pas entraîné de surexposition des greffés au tacrolimus. La profondeur de la lymphopénie est le seul facteur associé de manière indépendante à la survenue d'une PCP. Un seuil de lymphocytes totaux de 807 /mm 3 permettait de détecter les cas à venir de PCP avec une excellente sensibilité et une spécificité acceptable. Ce résultat pourrait permettre de réaliser une prophylaxie ciblée. JD. Ricard et F. Durand ont contribué de façon égale à ce travail. Résultats : Nous avons pu valider un premier pic d'intérêt en position m/z 365 sur les oligosaccharides extraits de la paroi de Candida. Ce pic correspondant à un disaccharide n'a été trouvé dans aucun des 15 sérums de sujets sains testés et dans aucun des sérums des trois patients présentant une infection bactérienne. Par contre, il a été mis en évidence dans l'ensemble des 12 sérums issus de patients candidémiques. En co-culture, le pic 365 est mis en évidence sur les temps précoces de l'incubation puis disparaît. Dans le modèle murin, le pic 365 n'était retrouvé que chez les souris infectées par voie intraveineuse, alors qu'il était absent chez les souris colonisées. En analyse structurale, le pic retrouvé dans le sérum des patients semble en fait correspondre au moins en partie à du tréhalose, sucre de réserve relargué par Candida en situation de stress osmotique, oxydatif et thermique. Conclusion : Ce travail aboutit à la description d'une démarche originale de mise en évidence de glycannes fongiques circulants dans le sérum de patients candidémiques par spectrométrie de masse MALDI-TOF. Le pic m/z 365 semble pouvoir discriminer sur ces données préliminaires la colonisation de l'infection, et semble spécifique de la candidose invasive par rapport aux infections bactériennes. Son intérêt clinique et ses corrélations avec les méthodes immunologiques ou biochimiques de détection des glycannes, notamment pariétaux, nécessitent des études complémentaires, notamment en réanimation. Anguillulose maligne en réanimation : étude multicentrique et revue de la littérature Réanimation pneumologique Réanimation médicale, Centre Hospitalier Universitaire d'Angers, Angers 8. Réanimation médicale Centre Hospitalier de Roubaix, Roubaix 11. Réanimation, Institut Paoli-Calmettes Inserm u995-2 Réanimation médicale Patients et Méthodes : Etude rétrospective multicentrique colligeant les cas d'anguillulose maligne pris en charge en réanimation entre 2000 et 2013. La revue de la littérature a été faite par Pubmed en utilisant avec les mots clés « strongyloïdes hyperinfection syndrome » entre 1970 et 2013 et les cas publiés en langue française. Les facteurs prédictifs de décès en réanimation et de survenue d'un état de choc ont été étudiés en analyse univariée et régression logistique. Résultats : 11 cas (8 hommes, âge médian 50[45,69] ans) ont été colligés par notre groupe. Par ailleurs, le recherche bibliographique a permis d'identifier 122 cas rapportés (88 hommes, âge médian 53 [38,64] ans). 82 (66.7 %) patients étaient originaires d'une zone endémique. La maladie sous-jacente était une maladie auto-immune dans 33 (22.4 %) cas, une hémopathie maligne dans 27 (20.3 %) cas et un trouble ventilatoire obstructif dans 20 (15.6 %) cas Le traitement reposait sur le thiabendazole dans 45 (35.2 %) cas, l'albendazole (n=37, 28.9 %) et l'ivermectine (n=52, 40.6 %). Celle-ci était administrée en sous Les facteurs de risque de survenue du décès en réanimation était la présence d'un état de choc (Odds ratio Une infection bactérienne concomitante était le seul facteur de risque indépendant de survenue d'un état de choc (OR 3.95, IC95 % 1.42-11.01, p=0.01) alors que l'hyperéosinophilie semblait protectrice Conclusion : L'anguillulose maligne est une pathologie au pronostic sombre, survenant le plus souvent dans un contexte d'immunosuppression iatrogène. Une infection bactérienne concomitante est fréquente et associée à une sévérité plus importante de l