Année du martyre des saints apôtres Pierre et Paul ANNÉE DU MARTYRE DES SAINTS APOTRES PIERRE ET PAUL PAR LE R. P. RELIGIEUX BÉNÉDICTIN Traduction de M. l’abbé P. BELET miL.. PARIS GAÜME FRÈRES ET J. DÜPREY, ÉDITEURS ' 3 , RÜB DE L’ABBATE 1867 Tous droîls réservés, : . 1 ii. - jî 'S 1 > fQ ANNÉE DU MARTYRE DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL h NEGOCIANTS V- •'3' / (^/ INTRODUCTION. La dix-huitième fête séculaire du martyre des saints apôtres Pierre et Paul qui sera célébrée le 29 juin 1867, et la controverse qui règne encore parmi les écrivains catholiques sur le jour et Tannée de leur mort expliquent et justifient la publication de cette étude. Si nos recherches sont exactes, saint Pierre aurait accompli la vingt-cinquième année dè son règne sur le siège de Rome le jour même de sa mort; et si nos calcula ne sont point erronés, un des successeurs de saint Pierre, l’héroïque Pie Yl, aurait dépassé les limites qui semblent assignées au plus long règne d’un souve- rain pontife : il a occupé le siège de saint Pierre pendant vingt- quatre ans et six mois. Si le pape Pie IX, notre glorieux pontife, devait, pour la joie et la consolation de la chrétienté, passer cette limite, il ne serait pas le premier! Puisse-t-il, après avoir res- semblé par ses souffrances et son exil à Tapôtre saint Pierre et au noble martyr Pie YI , obtenir un pontificat qui surpasse en durée celui de tous ses prédécesseurs ! GAMS. Munich, 21 mars 1867. 8 SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, aujourd’hui perdues, et dont il a souvent tiré un heureux parti : ' « Les premiers évêques furent élus : Pierre, premier évêque de Rome ; Marc l’évangéliste, premier évêque d’Alexandrie, Jacques, frère du Seigneur, évêque de Jérusalem; Pierre déjà mentionné, premier évêque d’Antioche. A ceux qui objecteraient que ces allégations ont besoin d’être établies sur l’autorité précise des Actes des apôtres, nous demande- rons d’abord de prouver que l’auteur des Actes, saint Luc, avait pour but de rechercher les œuvres des autres apôtres aussi minu- tieusement que celles de saint Paul, dont saint Luc était le compa- gnon? La plupart des travaux accomplis par les autres apôtres étaient ignorés de saint Luc, et il n’entrait pas dans son plan d’en rapporter quelques détails. Aussi ce ne sont point les Actes des apôtres qui nous apprennent que saint Pierre séjourna à Antioche et à Corinthe, ce sont les épitres de saint Paul, qui le rapportent fortuitement. Saint Luc le savait probablement, mais il n’en voulait point parler. Le Chronicon met le baptême du trésorier de la reine de Candace dans la seconde année qui suivit l’ascension de Notre-Seigneur, l’année même où le centurion Corneille fut baptisé à Césarée. Nous croyons que c’est trop tôt, du moins pour ce dernier ; en revanche? la lapidation de saint Etienne est beaucoup trop reculée. Quoi qu’il en soit de notre opinion, voici comment il s’exprime : « La quatrième année après que le Seigneur fut monté au ciel, l’apôtre Pierre, venu de Jérusalem, annonça la parole du Seigneur dans la grande métropole d’Antioche, et après avoir été promu à l’épiscopat, il s’y étalDÜt comme évêque ; mais au lieu d’accueillir les fidèles qui sortaient du paganisme , il les renvoya et partit de nouveau pour Jérusalem. » Les Récognitions de saint Clément, qui datent de la seconde moitié du deuxième siècle, attestent qu’à cette époque on croyait généralement que Pierre avait séjourné à Antioche^. Dix mille antiochiens auraient été baptisés de sa main. L’illustre Théophile (celui-là peut-être qui était évêque d’Antioche du temps de l’auteur des Récognitions) fit transformer sa maison en basilique, dans laquelle une chaire fut érigée à Pierre par toute la multitude du peuple d’Antioche, in qua Rétro apostolo constituta est ah omni populo cathedra, et où chaque jour le peuple affluait par torrents. ^ Récognitions, x, 68-71, t ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 9 Dans XItinerarium Willebrordi ab Oldenborg, il est dit * In sancta ecclesia Antiochiœ monstratur cathedra sancti Pétri Suivant l’opinion traditionnelle, qu’aucune raison suffisante ne nous autorise à rejeter, l’épiscopat de saint Pierre à Antioche aurait duré sept ans; c’est alors seulement qu’on lui aurait nommé un successeur. De ce temps, il est clair que Pierre n’en passa qu’une partie à Antioche , puisque ses voyages apostoliques en Palestine et sa captivité à Jérusalem coïncident avec cette période. Cependant comme il n’avait pas abdiqué formellement la direction des fidèles d’Antioche, on le considérait encore comme évêque de celte ville. Il fit certainement encore un second voyage à Antioche, mais nous ignorons si ce fut pendant l’intervalle de ces sept années. Il se peut que l’évêque Nestorien de Bassora soit tombé juste lorsqu’il a dit, en s’appuyant de documents qui nous font défaut : « Simon de Bethsaida prêcha d’abord à Antioche et y construisit une église dans la maison de Gassien (au lieu de Théophile), dont il avait ressuscité le fils ; il y demeura un an. » Pierre serait ensuite retourné à Rome et y aurait passé vingt-sept ans » Ce qu’il y a de plus important dans le récit d’Eusèbe se trouve dans ce passage : IlsTpoç... t'^vIv AvTt0)(^£ia upcoryiv Se(/.£Xtw(7a(; IxxXvidiav que ni saint Jérôme, ni la version arménienne de la Chronique, ne rendent exactement quand ils traduisent : Petrus Apostolus cum primus Antiochenam Ecclesiam fondasset'^. Saint Pierre n’a pas seulement fondé la première communauté chrétienne d’Antioche, mais encore la première communauté où il n’y eut que des Juifs de naissance. Ce n’est point ici une comparaison entre Pierre et Paul, mais entre la première communauté juive elles communautés qui furent établies ensuite et qui se composèrent de païens convertis. Cette observation a été faite bien avant nous par J.-I. Ritter : « A Antioche, dit-il, il y eut une double institution, la première, créée en 36, immédiatement après la persécution de Jérusalem, était une communauté de Juifs de naissance, et il est vraisemblable que Pierre fut délégué à cette fin, de même qu’il le fut à Samarie, à moins ‘ Goteler, ad hune loc. — Sepp, d’après Baronius et d’autres, attribue cette construc- tion à Théophile, Hist. des ap., p. 111. — Gesta Dei per Francos, iv, ix. 2 Salomonis, episcopi Bassorensis, liber Apis, — Syriac. arabicumque text. vertit J.-M. Schœnfelder. Bamberg,»1866, cap. xlviii de prœdic. apostolor. 3 Eusebii Chronicon libri II, Chron, canonum quæ supersunt, ed. Alfr. Schœne. Berolini, 1866. ^ Léon 1er traduit ainsi : Jam antiochénam Ecclesiam fundaverat {In natal. Âpost.), 16 SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, de Jérusalem, en guise d'ex voto, la chaîne d’or dont Gains lui avait fait présent. Pétronius, dont il a déjà été question, fut révoqué en 41 de son gouvernement de Syrie; cependant il y resta encore jusqu’au com- mencement de l’année 42, comme nous l’apprenons d’une monnaie d’Antioche qui porte l’année 90% laquelle commençait en automne de l’an 42. Agrippa se trouvait avec lui en Judée dans le même temps. Quelques jeunes hommes de Dan (sur la mer) , dans la tribu de Manassé, avaient érigé dans la synagogue de ce lieu les statues de l’empereur Claude : le roi Agrippa s’en plaignit à Pétronius. Celui-ci lui répondit par une lettre fort sévère, car il était permis aux Juifs, en vertu d’un édit impérial cité plus haut, de vivre sui- vant leurs propres lois. En 42 Pétronius eut pour successeur, dans sa légation en Syrie, Vibius Marsus^ : ce qui rend encore plus vraisemblable qu’en 41 Agrippa était déjà revenu de Rome. § VI. — Année et jour du martyre de ïapôtre saint Jacques. (12 avril 41.) Le martyre de saint Jacques le Majeur ne peut guère coïncider avec l’année 44, puisqu’Agrippa mourut avant la fête de Pâques de cette année-là, comme on a le droit de conclure, si l’on admet que son règne date du 1®" avril., Si nous savions exactement le jour de la mort de saint Jacques, qui eut lieu immédiatement avant la pâque des Juifs, et qui plus est, un vendredi, selon l’opinion com- mune, nous pourrions préciser l’année avec quelque vraisemblance. Le vendredi-saint, ou le jour de la mort du Seigneur, tombait : En l’année 41 : le 12 avril. En l’année 42 : le 28 mars. En l’année 43 : le 17 avril. En l’année 44 : le 8 avril. Quant aux différentes Eglises, les Occidentaux célébraient sa fête le 25 juillet, bien que ce ne fût pas le jour de sa mort (les moza- .rabes, le 28 décembre); presque toutes les Eglises grecques la brûlantes, car plusieurs le considéraient comme un étranger.—Profondément émue, l’assemblée se lève et s’écrie : Ne craignez rien. Agrippa, ne vous troublez point; vous êtes notre frère, vous êtes notre frère. {Mischna, Tract. Sotha, cap. vu, § 8. — Salvador, Histoire de la domination romaine en Judée. Brême, 1847, t. I, p. 368.) * Ekkel, De num., III, 280. * Jos., Antiq., XIX, xvi, § 4. ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 17 célèbrent le 30 avril. Or, jamais la fête de Pâques n’est tombée si tard. La fête de saint Jacques, quelque jour quelle tombât dans le mois d’avril, était toujours renvoyée au 30, parce que la fête de Pâques survenait ordinairement dans ce mois. Une seule Eglise, celle d’Ethiopie, fait exception; elle la célèbre le 12 avril (ou 17 maziah ^). Or, en 41, le 12 avril était le vendredi-saint. Tout cela n’est point une démonstration péremptoire, ce n’est qu’une forte probabilité. Ordinairement, on se contente de dire qu’Agrippa ayant voulu tout d’abord se rendre agréable aux Juifs, on peut fort bien admettre que la décapitation de saint Jacques eut lieu dès l’an 42 § VII. — Premier voyage à Rome de l'apôtre saint Pierre. On convient que la mort de saint Jacques eut lieu dans le cou- rant de l’année 42, parce qu’Eusèbe, dans sa Chronique, place le voyage de saint Pierre à Rome dans la seconde année du règne de Claude. Mais il importe ici de ne pas confondre la version armé- nienne et la version latine de la Chronique avec le texte grec. Selon la version arménienne, saint Pierre aurait entrepris son voyage dans la troisième année de Gaïus, en l’an 40, et il aurait séjourné à Rome pendant vingt ans, ce qui placerait son martyre en l’année 60. Selon saint Jérôme, il y serait allé la seconde année du règne de Claude. Eusèbe, au contraire, cite le voyage de saint Pierre à Rome comme le premier événement accompli sous le règne de Claude, et il se contente de dire qu’il y demeura jus- qu’à c( sa consommation^, y) Or, comme il est très-probable qu’Agrippa était allé à Jérusalem avant la fête de Pâques de l’an 41, que saint Jacques fut martyrisé le 12 avril de cette même année, et qu’Eusèbe assigne, pour premier événement du règne de Claude le voyage de saint Pierre à Rome, il me semble tout-à-fait * John Mason Neale, Hi history of the holy eastern church. Part, i, p.',812. Londr., 1850 (the Ethispic Calendar). Aà, Daniel, Codex liturgie.,i. IV, p. 257 (Calendarium). Stenglein, les 25 ans de primauté de saint Pierre à Rome. Tub. Quart.-Schrift., 1840. — Aberle, art. S. Pierre, dans l’Encyclopéd. de la théol. cath. (Paris, Gaume). '— Hagemann, PEglise romaine dans les trois premiers siècles. Frib., 1864, p. 627. — Meyer, Manuel de l’hist. des apôtres, 1861, p. 247. ® Hieron., De vir. illustr , cap. i, et Chronic. Euseb. — Chronic. Euseb., édit. Scbœne, p. 152. Le Chronicon paschale est ici complètement insuffisant; il se jette dans des hypothèses impossibles. Gf. Orose, Vil, vi : Exordio regni Claudii. 2 24 SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, allèrent derechef à Perge, capitale de la Pamphylie, où il est pro- bable qu’ils ne s’étaient pas arrêtés à leur premier voyage; cette fois, ils y annoncèrent la parole du Seigneur. Ils se dirigèrent en- suite vers la ville maritime d’Attalia, située à l’occident, d’où ils retournèrent à Antioche par la voie de mer. Nous ne saurions dire, même approximativement, quelle fut la durée de ce voyage, et dans l’absence de renseignements du côté de saint Luc, nous n’émettrons aucune supposition. — A Antioche, leur séjour « ne fut pas de courte durée. » § X. — Les juifs et les chrétiens sont expulsés de Rome sous ïempereur Claude. — Retour de saint Lierre en Palestine. (Vers 50-52.) Nous pouvons juger de Tétendue et de l’importance de la com- munauté des chrétiens de Rome par les agitations qu’elle occa- sionna : c( Les juifs, dit Suétone, furent expulsés de la ville par Claude, parce qu’ils y excitaient des troubles incessants. » Ce bannis- sement est confirmé par les Actes des apôtres, où il est raconté que Aquila et Priscille étaient depuis peu arrivés de Rome à Corinthe, parce que Claude avait ordonné à tous les juifs de sortir de RomeL Quoique les disciples du Seigneur eussent reçu à Antioche, dès l’an 41 le surnom de chrétien, il ne s’ensuit pas que les chrétiens de Rome aient été désignés ninsi dès cette époque; comme il est probable que le noyau de la communauté des chrétiens de Rome se composait de juifs de naissance, et qu’ainsi ils se séparèrent de la société fort nombreuse des juifs, on les considéra encore longtemps comme une secte juive. Déjà Tibère avait interdit à Rome l’exercice de tout culte étranger, notamment du culte juif et égyptien On * Act.j xvin, 2. ® Tacite, II, xxvni. Actum et de sacris ægyptiis judaicisque pellendis... factumque patrum consultum, ut quatuor millia libertini, ea superstitione infecta, quis idonea ætas, in insulam Sardiniam veherentur, coercendis ilJic latrociniis, et si ob gravitatem cœli interissent vile danmum, ceteri cederent Italia, nisi certain ante diem profanes exuissent ritus. Sueton., Tiberius Cæsar^ cap. xxxvi : Externas cere- monias Ægyptios judaicosque ritus compescuit : coactis, qui superstitione ea tene- bantur, religiosas vestes cum instrumento omni comburere. Judæorum juventutem, per speciem sacramenti in provincias gravioris cœli distribuit. Reliques gentis ejusdem, vel similia sectantes, urbe submovit sub pœna perpetuæ servitutis , nisi obtempérassent. Expulit et matheinaticos ; sed deprecantibus et se artem desituros — veniam dédit. Salvador, De la Domination romaine en Judée, I, 326-336. Flavius ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 25 força les juifs de brûler les vêteuients, les vases, les meubles dont ils se servaient dans leurs offices religieux. Quatre mille affranchis, pour avoir embrassé leur culte, furent relégués dans l’île de Sar- daigne; les autres furent placés dans l’alternative d’abjurer ou de partir : d’après Suétone ils furent réduits en esclavage. Ces choses se passaient en l’an 19, si nous en croyons Tacite. Quant à la seconde expulsion des juifs de Rome, Tacite n’en dit rien, et Suétone ne rapporte que ce peu de paroles : Judœos, impulso Chresto , assidue tumultuantes , Roma expulit. L’opinion que Chrestos était un juif de Rome a contre elle toutes les vraisem- blances. Comme Terlullien se plaignait encore de son temps que les païens eussent l’habitude de donner aux fidèles le nom de chres- tianiens, il n’est pas douteux qu’on voulait faire allusion au Christ lui-même, sur la personne duquel Suétone n’avait aucun ren- seignement positifs La coutume des juifs de provoquer incessam- ment et partout des émeutes et des violences contre les fidèles, ne permet point de douter qu’ils n’aient fait de même à Rome, et cela d’une manière permanente, « assidue, » et que Claude n’ait point trouvé de meilleur parti que de chasser de Rome les juifs et les chrétiens ; il est probable qu’alors les païens les confondaient dans la commune dénomination de chrestianiens Mais pourquoi l’apôtrè saint Pierre, le chef des chrétiens, n’au- rait-il pas été compris dans ce décret de bannissement? A coup sûr, c’eût été exposer ^a vie que de rester à Rome en ce moment-là. Nous pensons donc qu’à l’exemple des autres chrétiens il quitta cette ville vers l’an 50 et retourna pour quelque temps en Orient. Cette absence forcée de Rome lui* offrait l’avantage de pouvoir visiter les chrétiens d’Orient et les affermir dans la foi. Aquila, Priscille et saint Pierre ne furent pas certainement les « donne de cette expulsion des juifs une raison particulière. Une Romaine du nom de Fulvie, étant devenue prosélyte, avait donné à ses maîtres une somme d’argent et de la pourpre pour le temple de Jérusalem. Ses maîtres détournèrent cet argent. Le mari de Fulvie, Saturnin, se plaignit auprès de Tibère, lequel, dans sa fureur, décida que les juifs seraient renvoyés. Ut Tiberius juberet cunctos judæos Roma pelli ex quibus consules, delectu habito , quatuor millia militum in Sardiniam iusultam miseront (Jos., Antiq., XVIII, iii, § 5). ^ Tertull., ApoL, c. iii; Lact., De div. inst., IV, vu. Les noms de Chrestos et de Chresta étaient fréquents chez les païens. Cf. Havercamp., ad Tertull., loc. cit. 2 Sueton., Claud. , c. xxv. — Selon Dio Gassius. LX, vi, il fut seulement interdit aux Juifs de se rassembler. — Oros. (VII, vi) dit ; Anno ejusdem nono expulsos per Claudium judæos Josefus refert. Or Josèphe n’en dit rien. 32 SAINT PIERRE ËT SAINT PAUL, opinion est depuis longtemps l’ejetée*. Une controverse non moins célèbre que celle-ci éclata sur le même sujet entre saint Jérôme et saint Augustin; saint Jérôme y déploya une chaleur par trop excessive. Ici encore les deux contendants étaient dans leurs droits, car si le premier se rattachait à la tradition que les Pères d’Orient tenaient d’Origène, le second ne consultait que son sentiment per- sonnel et son bon sens d’exégète Paul et Barnabé arrivèrent les premiers à Antioche^. Pierre, le premier fondateur de cette communauté, survint quelque temps après, surpris sans doute au milieu d’une de ses courses aposto- liques. Les Juifs n’arrivèrent que plus tard. Saint Paul, après son retour de Jérusalem, séjourna encore quelque temps à Antioche. Si les Actes des apôtres ne parlent pas de la présence de Pierre à Antioche, c'est qu’à partir du chapitre xv% ils traitent exclusive- ment de saint Paul. Le sentiment général des anciens Pères est que saint Pierre reçut avec calme et modération le reproche de saint Paul, et saint Au- gustin a grand soin de faire remarquer que cette conduite, digne et patiente, est beaucoup plus admirable que l’impétuosité naturelle du censeur : saint Pierre, ajoute-t-il, nous a donné un magnifique exemple. Pour nous, nous répéterons après un historien célèbre de nos jours : a C’était là une de ces complications dont on peut dire, chose rare sur la terre, que chacune des parties avait raison à son point de vue. » ^ Clément d’Alexandrie, V, i, Hypotyp. (ap. Kuseb., Hist. eccL, I, xii), croit que Céphas était un des soixante-dix disciples du Christ. Origène, saint Chrysostome et saint Jérôme sont d’avis que la dispute n’était que feinte. Tert., Adv. Marc., IV, m, V. iii; de Prœscrip.j c. xxiii. Sur la controverse de saint Augustin et de saint Jérôme, voir les œuvres de Moehler, 1. 1, 1-18; sur la querelle avec Rufin, voir Buse, dans la Revue des sciences et de Vart, par Dieringer, 1844. — Windischmann, Ep. aux Gai., p. 51; Meyer, p. 317. — Bisping, Ad Gall., ii, 11. — Dœllinger, p. 62. « Pierre pouvait se croire obligé entre deux scandales de choisir le moindre. » — Reithmayr, Ep. aux Gai., p. 148. 2 Cyprian., Ep. 71 : Nam nec Petrus vindicavit sibi aliquid violenter aut arroganter assumpsit, ut diceret se primatum tenere, nec despexit Paulum, sed concilium veri- tatis admisit et ration! legitimæ, quam Paulus vindicabat, facile consensit, docu- mentum scilicet nobis et concordiæ et patientiæ tribuens. Saint Augustin, ad h. l. ; Firmitas et veritas Pétri — objurgationem talem posterioris pastoris pro sainte gregis, libentissime sustinebat. Nam erat objurgatore suo ipse, qui objurgabatur, mirabilior et ad imitaudum difficilior. 3 Act. XV, 30. ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 33 § XIII. — Deuxième voyage apostolique de ïapôtre saint Paul. (An 52-55.) Comme nous plaçons le concile apostolique dans l’année 52, et la captivité de saint Paul à Césarée dans l’année 58, il s’agit de savoir si les six années de cette période embrassent le second voyage de saint Paul, y compris un séjour d’un an et demi à Corinthe, puis son troisième voyage, en y joignant un séjour de plus de deux ans à Ephèse. Après que saint Paul se fut séparé de Barnabé à cause de Marc, il commença par visiter, en compagnie de Silas, les communautés déjà établies en Syrie et en Cilicie. De Derbe en Lycaonie, il emmena avec lui le jeune Timothée. En quittant la Phrygie, Paul y laissa Epaphras, l’organisateur des communautés de Colosse, Hiérapolis et Laodicée L Saint Paul s’arrêta davantage en Galicie. A Troade, Luc, médecin originaire d’Antioche, se joignit à lui. De Troade il alla en Macédoine, se dirigea vers Philippes, en passant par Néa- polis 2, où il convertit Lydia, marchande de pourpre de Thyatire, son propre geôlier et sa famille. Il prêcha ensuite à Thessalonique ^ d’où il fut expulsé parles Juifs A Bérée, il institua une petite communauté, mais il en sortit bientôt pour entreprendre le voyage d’Athènes, en y laissant provisoirement Silas et Timothée. A Athènes, il prêcha devant l’aréopage, dont un des membres, Denis l’Aréopagite, embrassa le christianisme. A Corinthe il vécut dans l’amitié des deux époux Aquila et Priscille, nouvelle- ment arrivés de Rome et dont le métier, comme le sien, consistait à faire des tentes. Il logea chez eux et partagea leurs travaux. Les jours de sahbat, il se transportait à la synagogue et consacrait le reste de son temps à prêcher l’Evangile aux païens, parmi lesquels il convertit entre autres*Stéphanas, Crispus et Gains Obligé de se séparer des Juifs, if fonda, dans la maison de Just, une communauté nouvelle, à laquelle se rattacha Sosthènes, ancien chef de la * Col., I, 7. — 2 Act., XVI, 12, 14, 33. — ® Phil., rv, 16; Thess., ii, 2; n, 5; n, 7; II, 11. — * Act., xvn, 7. ® Th. Lewin, loc. cit., c. viii. Date of S. Fautes first arrivai at Corinth., p. t.xtt (il indique le 2 février, mais sans raison solide). D’après ce que dit le même auteur, il est vraisemblable que Gallion, frère de Sénèque, était proconsul à Corinthe en l’an 53. Auger, Chron., p. 19. Wieseler, p. 120. Bûcher, p. 109. « / Cor., I, 14; XVI, 15. 3 40 SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, furent écrites pendant cette première captivité; l’Epître aux Ro- mains, les deux Epîtres aux Thessaloniciens, les deux aux Corin- thiens et celle aux Galates avaient été composées précédemment. CHAPITRE IL DERNIÈRES ANNÉES ET MORT DE l’APOTRE SAINT PIERRE. § XVI. —VEpître de saint Pierre aux Juifs du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’ Asie et de la Bithynie, Cette Epître ne suppose point que l’Apôtre ait fait un voyage apostolique dans ces pays. Origène est le premier qui parle de ce voyage, mais il ne dit point que ce fut une mission, il dit simple- ment que c( saint Pierre semble avoir prêché dans le Pont, etc., » expression fort vague qu’on a tort de traduire en latin par existi- matur. Eusèbe ne va pas au delà. Saint Epiphane assure, il est vrai, que saint Pierre a été plusieurs fois dans ces régions; mais nous n’attribuons pas une grande valeur à son témoignage. Quant aux assertions positives de saint Chrysostome, de saint Jérôme, de saint Léon le Grand , elles ne sauraient remplacer les preuves et les autorités des premiers siècles qui nous manquent L Conclure de ce qu’on a envoyé des lettres quelque part, qu’on y a été personnelle- ment, serait mal raisonner. Saint Paul écrivit aux Romains avant de les avoir vus, et il écrivit aux Colossiens sans leur rendre jamais aucune visite, comme il est facile de le démontrer. Deuxièmement , si saint Pierre avait réellement prêché dans ces pays, on ne comprendrait point qu’aucun souvenir, aucune tradi- tion ne s’en fût conservée. Saint Marc, qui n’était qu’un disciple des apôtres, est invariablement cité comme premier évêque d’Alexan- drie, cette métropole de l’univers (de même que saint Pierre est nommé le premier évêque d’Antioche, bien que peut-être il n’y soit pas demeuré un an). Or, si saint Pierre avait séjourné dans une de ces nombreuses petites villes, on ne s’expliquerait point * Origenes, Opéra, ed. De la Rue, II, xxiv. — Apud Euseb., Histor. eccL, III, i. — Hieron., De vir. illustr., c. i. — Léo, In natali SS. Apost. : Jam Pontum, Galatiam, Gappadociam, Asiam atque Bithyniam legibus evangelicæ prædicationis impleveras. — Epiphan., Hœr., XXVII, VI : O IIaD)kOS — ÏTi T»3 V *I<ï7ravtav àcptxvetrat. üéTpoî ùi rroXÀàxis Üo^tov T6 Btôuvtav è;re(^xé^|/aTO. ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 41 que la mémoire en eût été complètement perdue*. Cependant aucune des nombreuses Eglises de la Galatie, du Pont, de la Gappadoce, de la Bithynie, de l’Asie ne l’honore comme son fondateur. Au commencement du troisième siècle, saint Grégoire de Néo- Césarée alla trouver Origène ; et Origène lui-même habita dans ces contrées pendant la persécution de Maximin le Thrace; or, nous ne voyons nulle part que saint Pierre y ait fondé quelque Eglise. Des dires postérieurs ne sont pas des traditions, mais des hypo- thèses, des désirs. Aussi personne n’a jamais mis les communautés établies dans ces contrées parmi les Eglises d’origine apostolique, excepté celles qui ont été créées par saint Paul. Si vers la fin du premier siècle, Pline le Jeune trouvait des chrétiens en foule dans la Bithynie, ce fait s’explique en dehors de toute prédication apos- tolique. A Néo-Césarée, où il n’existait qu’une poignée de chré- tiens au commencement du troisième siècle, saint Grégoire ne laissa en mourant qu’un nombre égal de païens. Troisièmement, les deux Epîtres de saint Pierre (en admettant l’authenticité de la seconde), ne renferment absolument rien qui permette de conclure que cet apôtre ait visité ces contrées en per- sonne. Quand on examine à ce point de vue les Epîtres de saint Paul, on distingue facilement celles qui sont adressées aux Eglises parmi lesquelles il a vécu, de celles qui sont adressées aux Eglises qu’il n’a pas visitées. — \]Epître aux Hébreux, sur Fauteur de laquelle on dispute encore, les Epîtres de saint Jacques et de saint Jude ne portent aucune trace de la présence de leurs auteurs au milieu de ceux à qui elles sont destinées. Il en est de même des Epîtres de saint Pierre ; il semblerait plutôt, d’après le passage sui- vant : (( Ceux qui vous ont prêché l’Evangile » que saint Pierre n’a jamais été dans le pays où il envoie sa lettre. Quatrièmement, nous ne trouvons point dans la vie de saint Pierre une époque où nous puissions placer convenablement un voyage apostolique dans ces contrées. Selon l’opinion de saint Jérôme et de Léon P", ce voyage aurait eu lieu avant le premier voyage de Rome; mais on oublie qu’il aurait absorbé au moins deux années. Or, quand on considère les événements consignés aux Actes des apôtres, la présence de Pierre à Jérusalem dans les ^ On ne saurait objecter ici le voyage de Saint Paul en Espagne, car nous ii’avous pour ce pays aucun renseignement ecclésiastique des premiers siècles. ‘ 2 / pierre. 1 , 12 . 4 B SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, Après avoir donné aux victimes du désastre toutes les marques de compassion . imaginables , sans oublier de consulter les livres sibyllins sur le parti qu’il devait prendre, Néron, voyant qu’il n’avait pas détruit les soupçons qui planaient sur lui, résolut de les étoufifer dans le sang des chrétiens. Il en fit mourir, au milieu des tourments lés plus inouïs, un nombre incalculable. On les enve- loppait dans des peaux de bêtes pour les faire dévorer par les chiens; on les attachait à des croix; on les enduisait de poix et on s’en servait la nuit comme de flambeaux pour éclairer les jardins de l’empereur ; il y en eut même qui furent enterrés vivants. Cepen- dant, malgré toute la haine qui les animaient contre les chrétiens, les Romains finirent par avoir pitié d’eux. Suétone, sans faire mention de l’incendie, dit simplement que les chrétiens furent mis à mort c( comme une race d’hommes adonnés à une superstition nou- velle, » genm hominum superstitionis novœ C -tandis que Juvénal parle d’un homme destiné à servir de flambeau nocturne Comme la persécution même n’avait qu’une cause et un carac- tère local, et que les récits qui l’étendent hors de Rome (telle que Xinscription espagnole''', comme on l’appelle), sont manifestement controuvés, nous croyons qu’elle fut restreinte dans l’enceinte de la ville, mais que saint Pierre y perdit la vie. Nous ne connaissons rien de plus précis sur le commencement de la persécution. Tacite lui-même l’ayant placée dans l’année 64, il faut au moins qu’elle ait commencé cette année-là. Saint Pierre fut une de ses dernières victimes, et la plus noble de toutes. 1 . Saint Clément de Rome exhortant à la paix les Corinthiens récalcitrants, leur présente pour modèles les apôtres saint Pierre et saint Paul : saint Paul reçoit de plus grands éloges, mais saint Pierre est nommé le premier : ce Jetons les yeux, dit-il, sur les saints apôtres : n’est-ce pas par une envie pleine d’injustice que Pierre a été exposé à des combats continuels, et qu’après avoir souffert le martyre, il est allé prendre possession de la gloire due à ses travaux » De saint Paul il dit qu’il a été martyrisé par les puissants, « les chefs, » devait s’appliquer aux préteurs (lesquels auraient alors porté une sentence régulière), ou bien, ce qui est l’explication commune et naturelle, s’il désignait les ‘ Annal., XV, XLiv. — ^Tæda lucebis in ilia, qua stantes ardent, qui sicco gutture fumant. {Satyr., I, 155.) Il est fort douteux que ce texte s’applique aux chrétiens. — 3 Gams , Hîst. de l’Espagne, t. 1 , 387. — * / Ad Cor., v. ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 49 lieutenants de Néron pendant son voyage en Grèce en 67, le genre comme l’époque de son martyre seraient tout autres (les martyrs de 64 furent exécutés sans enquête juridique); et comme saint Paul arriva encore aux frontières de l’Occident, sa mort aurait eu lieu plus tard. 2. L’auteur du Fragment (de Muratori) des livres canoniques du Nouveau Testament (vers 165 après Jésus-Christ) rapporte que saint Luc, l’auteur des Actes des apôtres, a terminé cet ouvrage sans avoir encore annoncé Je martyre de saint Pierre et le voyage de saint Paul en Espagne, semote passionem Pétri sed et profectionem Pauli ab Urbe ad Spaniam proficiscentis. Pourquoi ne place-t-il pas le martyre de saint Paul à côté de celui de saint Pierre ? La réponse la plus simple et la plus naturelle est de dire que le récit de la fin des Actes des apôtres coïncide avec deux évé- nements qui sont plus rapprochés l’un de l’autre que le martyre des deux apôtres; ces deux événements sont le martyre de saint Pierre et le voyage de saint Paul en Espagne *.* 3. Denis de Corinthe (vers 170) raconte ce qui suit dans sa lettre aux Romains : « Tous deux (Pierre et Paul) arrivèrent dans notre Corinthe, et tous deux aussi y répandirent la semence de la doc- trine chrétienne. L’un et l’autre arrivèrent également en Italie, et après avoir été vos maîtres, ils furent martyrisés vers le même temps, £{ÀapTup7i<7av xaxà tov xpo^ov Traduire ce passage en latin par les mots eodem tempore serait non-seulement inexact, mais fautif, quoique eodem tempore ne signifie pas c( le même jour, » mais peut-être a la même année, » surtout dans la pensée d’un écrivain qui vivait un siècle plus tard. Lorsque nous disons, par exemple, que tels et tels moururent pendant la persécution de Dioclétien ou dans le temps de cette persécution, nous savons fort bien qu’il peut y avoir eu une grande distance entre ces différentes morts. Cette locution : cc Yers le même temps » est encore plus vague et admet un plus long intervalle. Ce qui est certain, c’est qu’elle ne * Cette coïncidence serait encore plus parfaite en admettant que saint Paul n’arriva à Rome qu’au printemps de l’an 62, et fut délivré de sa captivité au printemps 64. Mais, dans ce cas, sa captivité à Gésarée aurait duré trois ans, ce qui est contraire au texte des Actes. * Euseb., Eist. eccL, II, xxv. — Derniers voyages de saint Pierre et saint Paul , d’après Clément de Rome et Denis de Corinthe. — Revue trim. de Tub., 1830, art. de Wocher. 4 56 SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, le co-fondateur de TEglise romaine, saint Paul, était encore là, et tant qu’il vivait, on pouvait plus aisément se passer d’un succes- seur. Les deux papes Lin et Clément étant des disciples de saint Paul, leur élection autorise à conclure que l’influence de l’esprit de saint Paul prédominait dans la communauté de Rome. Si l’on compare ce que saint Clément dit de saint Pierre et de saint Paul dans son Epître aux Corinthiens, on verra qu’il préférait de beau- coup le second au premier ^ . CHAPITRE III. DERNIÈRES ANNÉES DE l’APOTRE SAINT PAUL. § XIX. — Saint Paul délivré de sa première captivité. Voyage en Espagne. 4 Le voyage de saint Paul en Espagne est indubitable ; il n’est con- testé ou révoqué en doute que par ceux qui refusent d’examiner les raisons qui l’établissent ou qui s’arrêtent précisément aux preuves les moins solides et les plus faciles à réfuter Les vraies et solides raisons ^ J.-G. Walch a énuméré dans sa Bibliotheca theolog. selecta , t. III. p. 457, les auteurs qui ont écrit contre le séjour de saint Pierre à Rome. Voir aussi P.-F. Foggini, De Romano divi Pétri itinere et episcopatu, ejusque antiquissimis imaginibus exerci- tationes Mstoricœ, Flor., 1741. (Dans un sens contraire : J.-G. Léo, Comm. de Pétri itinere et episcopatu, a Foggin. nuper vindicato , Leips., 1743.) Gortesius, De romano itinere gestisque principis Âpostolorum, Romæ, 1770. Herbst, Sur le séjour de Pierre à Rome, dans la Revue trimest. de Tub., 1820^ p. 567-626. Voyages et destinées der- nières des apôtres Pierre et Paul , d’après Clément de Rome et Denis de Corinthe, ibid., 1830, p. 621-648. Stenglein, Sur les 25 années d’épiscopat de saint Pierre à Rome, ibid., 1840, p. 231-281, 425-663 (avec indication de nombreux ouvrages). Windisch- mann, Vindiciœ Petricœ, Ratisb., 1836. Origines de l’Eglise romaine, par les membres de la communauté de Solesmes, Paris, 1836. Ginzel, dans la Revue théol. de Pletz, année XI. Sur l’épiscopat de Pierre à Antioche, dans la Revue philos, et théolog. de Bonn, livraison LXVI, p. 161. Hagemann, l’Eglise romaine, Frib., 1864. Dœllinger, Christianisme et Eglise, p. 95-103, Fr. Kunstmann, de l’apôtre saint Pierre à Rome d’après le plus ancien catalogue de l’Eglise romaine, dans les Feuilles histor. et polit., t. XL, p. 585-599. Allies, the See of S. Peter, Lond., 1866. Dom Bartolini , Sopra l’anno 07 dell’ era volgare, se fosse quel del martirio dei gloriosi principi degli apostoli Pietro et Paolo', osservaz storico-cronologiche , Rome, 1866, p. 47. Hermann Vicari, arcb. de Frib., la Papauté dans l’histoire: à l’occasion du 18e centenaire du martyre de saint Pierre, 1867. Gb. Brandes, Saint Pierre à Rome et Rome sans Pierre; écrit festival, Einsiedeln , 1867. 2 Gams, l’Apôtre saint Paul en Espagne; Hist. de l’Espagne, I, 1862, p. 1-75 ; 410- 412. L’Anglais Tbom. Lewin admet, comme nous, que saint Jacques le Mineur fut martyrisé à Pâques, en 62, et que saint Paul sortit de prison en l’an 63. {Dissert, of the chronology of the New Testam., ch. xil. Date of S. Paul’s release from imprison- ANNÉE DE LEUR MARTYRE. 57 ne sont ni le dessein qu’il manifeste dans son Epître aux Romains de se rendre en Espagne, ni ce mot insignifiant d’Eusèbe : >o'yoç « on est d’avis, on estime » qu’il fut délivré des fers^ Les véri- tables raisons ne sont point dans les dires des écrivains postérieurs à Eusèbe, car leurs affirmations sont contredites par des négations non moins importantes. Gomment saint Epiphane, saint Chrysos- tome et Théodoret auraient-ils pu attester le voyage de saint Paul en Espagne, si ce voyage n’avait pas été garanti par des autorités plus anciennes ? Un argument sérieux en faveur de l’élargissement de saint Paul, c’est la fête commémorative de son premier avènement à Rome qu’on célèbre en cette ville le 6 juillet, à la fin de l’octave des saints apôtres, et que le Petit martyrologe d’Adon annonce en ces termes : Et (festum) Octavœ apostolorum, et primus mgressiis apostoli Pauli in urhem Romam. De quelque façon qu’on interprète ces paroles, on n’enlèvera point le mot primus. On parle d’un pre- mier avènement du Christ sur la terre, parce qu’on en attend un second ; on dit que les disciples, du vivant de Jésus, furent envoyés une première fois, parce qu’ils devaient l’être une seconde ; on dit qu’il y eut une première fondation de l’Eglise d’Antioche, pour donner à entendre que ce ne fut pas la seule. On mentionne une première prise de possession de la chaire romaine par saint Pierre, parce qu’elle fut suivie d’une seconde, mais on dit simplement : Cathedra Pétri, qua sedit Antiochiœ, parce qu’il n’y eut pas de seconde chaire de saint Pierre à Antioche. On dit de même qu’il entra une première fois à Rome, parce qu’il y devait entrer une seconde fois. Quoi de plus clair? a Du reste, dit M. F. Werner^, nous avons une preuve tout-à-fait décisive de la persuasion géné- rale où l’on était dans l’Eglise romaine que saint Paul avait été deux fois à Rome. Les* travaux contemporains ont eu ce mérite d’appeler l’attention sur un passage du Petit martyrologe romain qui , selon toute apparence , doit remonter, quant à ses parties ment at Rome, p. 79-82.) Kœssing, De anno quo mortem obierit Jacobus, frater Do- mini, Heidelb., J 857. * Rorn., XV, 24, 28; Euseb., Hist. eccL, II, xxii. ® F. Verner, Voyage de Vapôtre saint Paul en Espagne, dans la Revue théolog. trimest. autrich., 1863, p. 320-346; 1864, p. 1-52 (p. 49). J. Bâcher assigne l’an 60 à l’élargissement de saint Paul; de 60 à 61 il serait allé en Orient, de 61 à 65 en Espagne et en Occident, puis de 65 à 66 de nouveau en Orient. {GhronoL, p. 130- 137.) Voir l’ouvrage de l’auteur, Explicat. pratique des Actes des ap., Schaffh., 1866. 64 SAiNT PIERRE ET SAINT PAUL, oublié, comme on le voit par un document de 756, d’après lequel dès cette époque, des églises furent construites en Galitie en l’hon- neur de saint Jacques. L’abbé Césaire, en 963, ayant soutenu, le premier, que saint Jacques était arrivé en Espagne de son vivant, les évêques de Barcelone, Tarragone, Ausone, Gérone et Narbonne répondirent qu’il n’y était pas allé de son vivant, mais après avoir été tué : nie apostolus nullo modo vivus hue venit, sed interfectus. Heureusement cet apôtre était de ceux qui font plus après leur mort que beaucoup d’autres pendant leur vie. En ce qui est de saint Paul, l’absence ou l’insignifiance des tra- ditions qui attestent son séjour en Espagne est facile à expliquer : l’histoire ecclésiastique de l’Espagne, pendant les trois premiers siècles, est à peu près inconnue, et les faibles rayons qui éclairent çà et là cette longue nuit ne nous montrent qu’un petit nombre de communautés chrétiennes. Tout ce que nous connaissons se réduit au voyage apostolique de saint Paul, à la mission des sept disciples des apôtres, à l’apostasie des deux évêques d’Astorga et d’Emérite, au milieu du troisième siècle pendant la persécution, et au martyre de Fructuose, évêque de Tarragone, le 21 janvier 259. Or, trois siècles suffisent et au delà pour éteindre la tradition même la plus répandue quand elle n’est pas fixée par l’écriture, — Les premiers écrivains de l’Espagne furent l’évêque Olympius, vers 312 à 343 : ses œuvres sont perdues; Osius, mort à Sirmium le 27 août 357, le poète Juvence, vers 325. L’apôtre saint Paul a-t-il été en Crète? Oui, c’est lui-même qui le déclare dans son Epître à Tite. Or, quand cette Epître n eût jamais existé ou qu’elle se fût perdue, s’ensuivrait-il que le fait n’existe pas? Non, certes; seulement nous n’en saurions rien, et, n’en sachant rien, nous le nierions. Au deuxième siècle déjà, la tra- dition s’en était complètement perdue en Crète. En Espagne, au contraire, les traditions ne manquent pas absolument, çt elles mé- ritent d’autant plus de créance qu’elles émanent d’une époque où le souvenir du séjour de saint Paul y était entièrement évanoui, et où ce qui venait de cet apôtre, notamment la mission des sept évêques, était attribué à saint Jacques, connu surtout pour l’apôtre et le patron de l’Espagne, Nous ne nions point qu’il n’ait mérité ce titre de pré- férence à tout autre. La ville et le diocèse d’Astigi (aujourd’hui Ecija), placés Sous le patronage de saint Paul, le glorifient d’avoir répandu dans leur ANi\i':r: dk lkijr makiyrk. G a sein la première semence de l’Evangile et d’avoir toujours favorisé la ville de sa particulière protection, comme l’attestent les exemples cités par les historiens d’Astigi. Yoilà donc une tradition positive dont nous ne saurions déter- miner l’âge, mais qui nous semble d’autant plus précieuse qu’au moyen-âge saint Paul était plus oublié en Espagne : jamais pareille conviction ne se fût enracinée dans l’esprit des habitants d’Astigi, s’il n’y avait pas eu des traditions remontant aux premiers siècles ^ Libisosa (aujourd’hui Lezuza- j conserve dans sa principale église ' un tableau qui représente saint Paul prêchant dans cette localité avec cette inscription : Vapôtre saint Paul a prêché à Livisosa, colonie romaine, où Probus et Xantippe sa femme, ainsi que d’autres personnes ont été convertis à la foi. On montre aussi, chose moins importante, une pierre sur laquelle saint Paul doit avoir prêché. C’est dans le martyrologe des Grecs, et au dixième siècle seulement (le 23 septembre), qu’on voit annoncée pour la première fois la conversion de Probus et Xantippe ; ce n’est donc point, en tout cas, une invention de l’espagnol Pseudo-Dexter et de ses aides. Voici les termes du martyrologe : « Sainte Xantippe, épouse de Probus, avait pour sœur la vierge Polyxène. Lorsque saint Paul fut arrivé dans le pays d’Espagne, il initia Xantippe à la doctrine du Seigneur; Xantippe reçut d’abord le baptême et per- suada ensuite son mari de se faire chrétien. Sa sœur Polyxène fut également instruite par l’Apôtre. — Après que plusieurs autres eurent été instruits dans la foi , ils atteignirent la fin de leur vie^. » Ce naïf récita été tellement défiguré par les enjolivements de Tamajo Salazar, éditeur du martyrologe espagnol, et par ses * Florez, Espana sagrada, t. X, p. 72. Lorenzo de Padilla, Catalogo de Santos, 1538 ; « Muchos antiguos de la Gibdad de Ecya dicen, que este apostol ha revelado à muchos que lo tengan por su Patron y Ahogado ante Dios : porque medianle su prédication recihio aquelja Cihdad la Fe. » P. Roa, Historia Astigitana, 1629, lih. II, c. I. Lorinser, Esquisses de voyages en Espagne, 1855, ,t. II : « Ecija se glorifie d’avoir logé saint Paul dans ses murs pendant son voyage en Espagne, » p. 138, 139. * Lihisosa, Antonin,, p. 446. Pline, tll/iii, § 4. Ptolémée, II, vi, § 59 [Libizoza], sur des monnaies, dans Lestini, Descriz. dette medagtie ispane, Firenz., 1818, p. iQS : Libisosa, sur des inscriptions, dans Gruter, 260, 3. Liôisosona dans Geogn. Ravennas, IV, XLiv, colonie romaine avec le surnom de Forum augustanum (Plin., /oc. cit.), par conséquent une place de commerce sur la route de Laminiuui à César-Augusta (et sur la route de Gades à Tarraco). Forhiger, Manuet de géogr. anc., III, 1848, p. 95 ; — aujourd’hui Lezuza, avec 1,500 habitants seulement. * Acta sanct. o\i. Boltandistes, 16 févr., 29 juin, 23 sept. Florez, De ta prédication de S. Pahto en Espana, t. III, p. 5-39 {De santa Xantippa y Potixena). 5 72 SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, Arles conserva mieux le souvenir de Trophime que Vienne celui de Crescent, et c’est par là qu’elle obtint la primauté sur les Eglises des Gaules au détriment de Vienne. En 417, le pape Zosime con- céda à l’Eglise d’Arles, en même temps que cette prééminence, le du christianisme dans les Gaules, du premier au deuxième siècle, puisqu’un concile célébré à Lyon sous saint Irénée ne réunit que douze évêques, et peut-être moins encore. Les récents historiens des évêchés de Vienne et d’Arles, de tout temps rivaux, s’efforcent de justifier les prétentions historiques de ces deux anciens sièges aujour- d’hui supprimés [Histoire de la sainte Eglise de Vienne jusqu’à la suppression du siège en 1801, par F. 2. Gollombet, Lyon, 1847, 1848, 4 vol.; Hist. de la sainte Eglise d’Arles, par l’abbé J. M. Trichaud, Arles, 1858, 1865, 4 vol.). Une critique saine et une vaste étude des sources, telles sont les qualités qui dis- tinguent la Dissertation sur l’apostolat de saint Martial (premier évêque de Limoges) et sur l’antiquité des Eglises de France, par l’abbé Arbellot, Paris, 1855, complété six années après par les Documents inédits sur l’apostolat de saint Martial et sur l’antiquité des Eglises de France, Limoges, 1861, qui ont acquis en France une légitime autorité. M. Arbellot cherche à prouver, par le témoignage de tous les siècles, que saint Martial fut envoyé dans les Gaules par les apôtres ; avec la tradition, il place sa mort dans l’année 73. Il admet aussi et cherche à établir que Trophime fut envoyé à Arles par saint Pierre, que Paul de Narbonne était disciple des apôtres et fut sans doute institué premier évêque de Narbonne par saint Paul, lors de son voyage en Espagne. Arbellot estime aussi que les autres évêques de France, Denis de Paris, Saturnin de Toulouse, Austremoine de Clermont, et même Gatien de Tours (l’auteur ne nous semble pas l’avoir prouvé. Dissert.y p. 152), Ursin de Bourges, Eutrope de Saintes, « peut-être » aussi Fronton de Périgueux et Georges de Velay furent envoyés dans les Gaules par Clément Dr. Après ces travaux préparatoires, dont, chose étonnante, il fait peu d’usage, le nouvel éditeur de YHistoire de l’Eglise gallicane, de Longueval, 1550-1559, Paris , 1730-1749, 18 vol. in-4®, l’abbé Jager, dans son Histoire de l’Eglise catholique en France, depuis son origine jusqu’au concordat de Pie VII (jusqu’ici 13 vol., Paris, 1862-1866 ), admet que saint Pierre envoya dans les Gaules : Martial de Limoges, Paul de Narbonne, Clément de Metz, Savinien et saint Potentien de Sens, Trophime d’Arles, Crescent de Mayence et saint Luc, dont le siège est inconnu. Cf. Histoire de l’Eglise d’Auvergne, depuis saint Austremoine jusqu’en 1560, par L. E. d’Ambert, Clerm., 1855, 3 vol. — Ravenez, Recherches sur les origines des Eglises de Reims, de Soissons et de Châlons, 1856. — Essai sur les origines religieuses de Bordeaux, 1862. — Pergot, Vie de saint Front, apôtre et premier évêque de Périgueux. — Histoire du diocèse d’Avignon et des anciens diocèses dont il est formé, par l’abbé Granget, Avign., 1862, 2 vol. — Histoire et description de Notre-Dame de Reims, par Cerf, 2 vol., Reims, 1862. — Cerf pense que la première cathédrale de Reims fut construite dès le premier siècle, par l’évêque Sixte. Des Origines chrétiennes de la Gaule, par Arbellot, dans le Monde, 6 juin, 1860. Rome et les premières Eglises des Gaules considérées dans leur origine , ibid., 16, 18, 24 avril 1862, par F. Gaydou, S. J. (Le P. Gaydou considère Lyon comme le foyer du christianisme dans les Gaules.) La collection, aujourd’hui terminée, des Inscriptions chrétiennes de la Gaule anté- rieures au huitième siècle, réunies et annotées par Le Blant, ouvrage couronné par l’Institut, Paris, 1856-1865, 2 vol. in-4® avec 552 inscript, sur 92 planches, nous montre effeolivement que le christianisme s’est répandu dans les Gaules en suivant le cours 1 ANNI^.E DE LEUK MAHIYKE. 73 <'lroit de sacrer les évéques de Vienne par la raison que son premier évêque, saint Trophime, y avait été envoyé de Rome et que c’était d’Arles que la lumière de la foi s’était répandue sur toute la Gaule, D’autres diocèses cependant, tels que Marseille, Vienne, Lyon, Narbonne, Toulouse, contribuèrent aussi pour une bonne part à Chaugy (la R. M. Madeleine-Fran- çoise de).Vies de huit vénérables veuves, etc. 1 v. in-12 3 50 Ghevassu. Méditations ecclésias- tiques. 3 V. in-8 8 » Domenech (l’abbé). Journal d’un Missionnaire au Texas et au Mexi- que. 1 V. in-8. 6 O Doney (Mer). Mandements. 1 V. in-8. 5 50 Drach (L.-B.). Le pieux Hébraï- sant. 1 vol. in-12 2 » Dufour. Atlas géographique dressé pour l’Histoire universelle de l’Église de l’abbé Rohrbacher. . 24 » Égron.Le Culte de la sainteVierge. 1 V. in-8 6 » Prix. Feller (de). Biographie univer- selle. 9 V. gr. in-8 56 » Fénelon. Œuvres complètes. 1 0 v. in-8 80 » Gabourd (A.). Histoire de France. 20 V. in-8 100 » *— Histoire de Paris. 5 v. in-8 28 » Gaume (M^O* Bethléem. 1 v.in-18. 1 50 — Catéchisme de persévérance. 8 V. in-8 32 » — Catéchisme de persévérance (Abrégé du) 1 60 — Catéchisme des mères. In-!8.. » 80 — Catéchisme (Petit) des mères. 1 V. in-32 » 30 — Catecismo de perseverancia . 4 V. in-8 30 » — Catecismo de perseverancia . (Compendio abreviado del). 1 v. în-18 1 50 — Credo. 1 v. in-1 8 » 80 — Histoire de la société domesti- que^ 2 V. in-8 12 ’ » —Histoire deCatacombes de Rome. 1 vol. in-8 6 » — Horloge de la Passion. 1 v. in-1 8. 1 20 — La Religion dans le temps, etc. L V. in-12 1 50 — La Révolution. 12 v. în-8 42 » — La Situation. 1 v. in-8 2 » —L’Eau bénite au XIX® siècle. In-1 8. 2 » — Le Grand Jour approche. In-18. u 80 — Le Seigneur est mon partage. 1 V. in-18 » 80 — Le Signe de la Croix &u xix® sièr de. 1 V. in-18 2 » — Les Trois Rome. 4 V. in-12.. . . 15 » — Lettres à M»** Dupanloup. In*8. 4 » — L’Europe en 1848. Br. in-8... » 80 — Manuel des Confosseurs.lv. in-8. 5 50 — Opuscules. 1 V. in-8. 5 » — Où allons-nous? 1 v. în-8 2 50 — Traité du Saint-Esprit. 2 v. in-8. 12 » — Ver rongeur des sociétés mo- dernes. 1 V. in-8 •;•••• 4 Gaume (l’abbé). Épîtres et Évan- giles. 1 v. in-18 » 50 — Manuel du Chrétien. 1 v. in-32. 5 » — Nouveau Testament. 2 v. in-12. 7 » — Psaumes (les). 1 v. in-32 1 30 Genoude. Bible. 1 v. in-18 6 » Gerbet (Ms^). De la Papauté. In-8. 1 » — Mandement. Br. in-8 » 80 Gjertz (M™®). L’Enthousiasme, ro- man. 1 V. in-12 3 50 — Gabrielle. 1 v. in-12 2 50 .. ''i LIBRARY OF THE , • AN 0î6,\y/Qtffitllis et J. 'Dtjrv.Ey, y, iu;e de l’Abhave. . : Prix. Godefroy. Histoire de la Littéra- ture française. 3 v. in-8 20 » Goschler. Diclionnairé encyclopé- , digue de la Théologie catholi- que. 2o V. in-8 140 » Henrion. Histoire des Missions ca- tholiques. 4 V. in-8 ' 40 » — Histoire générale de l’Église. 43 V. in-8 48 » — Histoire pendant les xviii® et xix® Hue (l’abbé). Le Christianisme au Thibet, en Tartarie et en Chine. — L’Empire chinois. 2 v. in-12. . — Souvenirs d’un voyage dans la Janssens. Hermeneutica sacra. Ketteler (Msr de). L’Allemagne. Là Tour.Scènes de la vie hongroise Lebrethon (l’abbé). Petite Somme théologique de saint Thomas Liebermann. Institutions théolo- Liguori (S.). Horloge de la Pas- Margotti (l’abbé). Victoires de Mauduit. Analyse des Évangiles. 4 V. in-8 Miley. Histoire des États du Pape. Moreau. Considérations sur la Les Confessions de saint Augus> L’Imitation de Jésus-Christ. 1 v. Niedermeyer. Accompagnement pour orgue. 2 v. in-4 — Prælectionum theologicarum Compendium. 2 v. in-8 Pinault (l’abbé). Traité de Physi- que. 1 V. in-8 Puchess© (de). Le Catholicisme. Rapin (le P.). Histoire du Jansé- nisme. 1 V. in-8. — Mémoires . 3 v. in-8 Ratlier. Manuel élémentaire de philosophie, i v. in-12 3 50 Reusch. La Bible et la Nature. 1 V. in-8 6 » Rohrbacher (l’abbé). Catéchisme du sens commun. 4 v. in-12... — Histoire .de l’Église. 16 gr. in-8 — Religion méditée. 2 v. in-12. 3 50 — Vies des Saints. 6 v. in-8 ..... 32 » 24 » Roux - Lavergne. Compendium 7 n philosoph. 1 V. in-12. ^ 30 Sættler.Theologiamoralis. 6 in-8. 20. » 7 n SchellenstTabbé). Sermons pour tous, les dimanches et les princi- 4 » pales fêtes de rahnéc. 5 v. in-12. 42 » Segretain. Sixte-Quint efHenrilV. 2 50 1 V. in-8 5 50 3 » Sirou. Instituliones philosophicæ. m 3 V. in-12. 4 50 Sorignet. La Cosmogonie de la 24 » Bible. 1 V. in-8. 6 » Ventura (le R. P.). De la vraie et 20 » de la fausse philosophie. Br.in-8. 1 50 — Essai sur le pouvoir public. 1 20 Iv. in-8.. 7 )> » 60 — Gloires nouv. du catholicisme. 4 V. in-8. 6 » 6 n — La philosophie chrétienne. 3 v. 14 » in-8 45 » — La Raison philosophique et la 42 » Raison catholique. 3 v. in-8 . . . 48 « — La Tradition et Içs semi-péla- 6 » giens de la philosophie. 1 v. in-8. 6 » Veuillot (Eugène). La Cochin- 3 » chine et le Tonquin. 1 v. in-8.. 5 » 3 50 — Le Piémont dans les États de l’Église. 1 V. in-12. 3 50 7 » — Questions d’histoire contempo- - 3 50 raine. 1 v. in-8.. 6 » Veuillot (Louis). Çà et là. 2 v. in-12. 8 » 3 50 — De quelques erreurs sur la pa- 3 50 pauté. 4 V. gr. in-18 2 25 — Étude sur S. Vincent de Paul. 28 » Br. in-18. » 80 20 »> — La Vie de N. S. Jésus -Christ. 1 V. in-12. 3 50 8 » — Le Fond de Giboyer. 1 V. in-12. 3 » — L’Esclave Vindex. 1 v. in-18.. 1 25 6 » — Mélanges religieux. 12 v. in-8. 72 » — Satires. 4 vol. in-12 3 50 5 i> — Waterloo. Br. in-8 1 » Palis. — Ini['iimerie de P*-A» BOURDIER et C®, 6, rue des Poile>’ius. i d