Sisyphe — Wikipédia Aller au contenu Afficher / masquer  la barre latérale Rechercher Outils personnels Non connecté Discussion Contributions Créer un compte Se connecter Navigation Accueil Portails thématiques Article au hasard Contact Contribuer Débuter sur Wikipédia Aide Communauté Modifications récentes Faire un don Outils Pages liées Suivi des pages liées Téléverser un fichier Pages spéciales Lien permanent Informations sur la page Citer cette page Élément Wikidata Imprimer / exporter Créer un livre Télécharger comme PDF Version imprimable Dans d’autres projets Wikimedia Commons Dans d’autres langues Afrikaans العربية مصرى Asturianu Azərbaycanca Boarisch Беларуская Български বাংলা Brezhoneg Bosanski Català کوردی Čeština Чӑвашла Dansk Deutsch Ελληνικά English Esperanto Español Eesti Euskara فارسی Suomi Gaeilge Galego עברית Hrvatski Magyar Հայերեն Bahasa Indonesia Íslenska Italiano 日本語 Jawa ქართული Қазақша 한국어 Latina Lëtzebuergesch Lietuvių Македонски မြန်မာဘာသာ Plattdüütsch Nederlands Norsk nynorsk Norsk bokmål Occitan Polski Português Română Русский Scots Srpskohrvatski / српскохрватски Simple English Slovenčina Slovenščina Shqip Српски / srpski Svenska ไทย Türkçe Українська Tiếng Việt Winaray 吴语 中文 Modifier les liens Menu de navigation Espaces de noms Article Discussion Variantes Affichages Lire Modifier Modifier le code Voir l’historique Plus Sisyphe Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Cette page contient des caractères spéciaux ou non latins. Si certains caractères de cet article s’affichent mal (carrés vides, points d’interrogation, etc.), consultez la page d’aide Unicode. Pour les articles homonymes, voir Sisyphe (homonymie). Perséphone surveillant Sisyphe dans les Enfers, amphore attique à figures noires, v. 530 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen (Inv. 1494). Dans la mythologie grecque, Sisyphe (en grec ancien Σίσυφος / Sísuphos), fils d'Éole (le fils d'Hellen) et d'Énarété, est le fondateur mythique de Corinthe. Certains textes de l'Antiquité le nomment "Sesephos". Il est l'époux de la Pléiade Mérope, fille d'Atlas et de Pléioné, de qui il a trois enfants : Ornytion, Sinon et Glaucos, qui devint le grand-père de Bellérophon. Pausanias en cite deux autres : Almos et Thersandre. Certains récits font de lui le père d'Ulysse après avoir violé Anticlée[1]. Sisyphe est surtout connu pour son châtiment, consistant à pousser une pierre au sommet d'une montagne, d'où elle finit toujours par retomber. Sommaire 1 Mythe 2 Interprétation 3 Notes et références 4 Sources 5 Voir aussi 5.1 Bibliographie 5.2 Liens internes 5.3 Liens externes Mythe[modifier | modifier le code] Sisyphe est le fils d'Éole et d'Énarété. Son ascendance et sa descendance sont citées dans l'Iliade. Il est considéré comme le fondateur mythique de Corinthe. Selon Pierre Brunel, c'est parce que Sisyphe aurait construit un palais démesuré sur l'Acrocorinthe, que son châtiment dans les enfers aurait plus tard consisté à rouler un rocher au sommet d'une montagne[2]. De son vivant, Sisyphe fonda les Jeux isthmiques en l'honneur de Mélicerte dont il avait trouvé le corps gisant sur l'isthme de Corinthe. Dans les poèmes d'Homère, Sisyphe est le plus astucieux des hommes. Mais à partir d'Aristote ou d'Horace, il devient un personnage « fourbe » et trompeur[3]. Chez Euripide (Iphigénie à Aulis) ou chez Hygin (Fables), il devient le père d'Ulysse à la place de Laërte. Ce rapprochement vient certainement du fait que les deux personnages symbolisent tous les deux la ruse[4]. Hygin ou Plutarque racontent en effet que Sisyphe possédait un beau troupeau dans l'isthme de Corinthe. Non loin de lui vivait Autolycos, fils de Chioné, dont le frère jumeau Philammon était né des œuvres d'Apollon, alors qu'Autolycos se disait fils d'Hermès. Autolycos avait reçu de son père l'art de voler sans jamais être pris ; Hermès lui avait donné le pouvoir de métamorphoser toutes les bêtes qu'il volait. Ainsi, et bien que Sisyphe eût remarqué que ses propres troupeaux diminuaient tous les jours alors que ceux d'Autolycos augmentaient, il fut tout d'abord dans l'incapacité de l'accuser de vol ; un jour, donc, il grava sous le sabot d'un de ses animaux son monogramme. La nuit venue, Autolycos se servit dans son troupeau, comme à l'ordinaire. À l'aube, les empreintes des sabots sur la route fournirent à Sisyphe des preuves suffisamment concluantes pour convoquer les voisins et les prendre à témoin du vol. Il inspecta l'étable d'Autolycos, reconnut les animaux qui lui avaient été volés à leurs sabots gravés et, laissant aux témoins le soin de punir le voleur, il fit le tour de la maison, y pénétra et viola la fille d'Autolycos, Anticlée. Anticlée, enceinte à la suite du viol, épousa Laërte puis fut conduite à Alalcomène, en Béotie, où elle mit Ulysse au monde[5]. Sisyphe est surtout connu pour avoir déjoué la mort, le dieu Thanatos. En échange d'une source qui ne tarirait jamais, Sisyphe révéla au dieu-fleuve Asopos où se trouvait sa fille Égine, enlevée par Zeus, qui la désirait et avait pris la forme d'un aigle. Asopos fit fuir Zeus, mais ce dernier en voulut à Sisyphe ; il envoya Thanatos le punir. Cependant, lorsque le génie de la Mort vint le chercher, Sisyphe lui proposa de lui montrer l'une de ses inventions : des menottes. Il enchaîna Thanatos, si bien que ce dernier ne put l'emporter aux Enfers. S'apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya Arès délivrer Thanatos et emmener Sisyphe aux Enfers. Mais Sisyphe avait préalablement convaincu sa femme de ne pas lui faire de funérailles adéquates. Il put ainsi convaincre Hadès de le laisser repartir chez les vivants pour régler ce problème. Une fois revenu à Corinthe, il refusa de retourner parmi les morts. Thanatos (ou même Hermès, selon certaines traditions) dut alors venir le chercher de force. Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet (Odyssée, chant XI). Ce mythe n'est pas exclusif des traditions gréco-romaines. Il existe d'autres exemples de personnages qui parviennent à capturer la Mort en l'attachant dans un sac, ou encore en la cachant dans une bouteille de sorte que personne ne mourait durant des années. Interprétation[modifier | modifier le code] Sisyphe, par Franz von Stuck, 1920. Le châtiment de Sisyphe a fait l'objet de plusieurs interprétations. Selon une interprétation naturaliste du mythe, contestée par plusieurs critiques[6], Sisyphe représenterait le soleil qui s'élève chaque jour pour plonger à nouveau le soir sous l'horizon. Cette interprétation vient sans doute de l'analogie avec le scarabée sacré dans la mythologie égyptienne. Kirsti Simonsuuri y voit la personnification des marées ou des vagues qui montent pour soudainement redescendre[7]. Selon une interprétation morale, le châtiment de Sisyphe vient sanctionner son hybris en symbolisant la vanité des ambitions humaines. François Noël déclare ainsi que "ce rocher qu'on lui fait rouler incessamment est l'emblème d'un prince ambitieux qui roula longtemps dans sa tête des desseins qui n'eurent point d'exécution"[8]. Abordé d'un point de vue existentiel, le châtiment peut servir de métaphore à la vie elle-même où cette punition signifiait qu'il n'y avait de châtiment plus terrible que le travail inutile et vain, qu'un homme aussi astucieux soit condamné à s'abrutir à rouler un rocher éternellement. On perçoit l'absurdité du personnage tant dans le désespoir de tenter d'échapper à une mort inévitable, que dans la tentative d'achever un travail interminable. Le spécialiste des langues et de la civilisation indo-européennes Jean Haudry voit dans le mythe de Sisyphe le châtiment d'un héros qui a tenté d'échapper à la mort (il réussit par ruse à revenir des Enfers) et qui a échoué à conquérir l'immortalité. La pierre gigantesque qu'il est condamné à hisser figurerait l'Année entre le solstice d'hiver et celui d'été qui retomberait aussitôt vers le solstice d'hiver. Sisyphe est voué à mimer éternellement le cycle annuel dont il voulait sortir[9]. Au-delà des mythologues, plusieurs philosophes se sont emparés du mythe pour en proposer une interprétation personnelle : Dans son deuxième essai philosophique, Le Mythe de Sisyphe, Camus qualifie Sisyphe d'ultime héros absurde. Il y établit pourquoi la vie, malgré l'absurdité du destin, vaut la peine d'être vécue : « il n'est guère de passion sans lutte », « il faut imaginer Sisyphe heureux » dit Camus - une phrase d'abord prononcée par Kuki Shūzō. En effet, Camus considère Sisyphe comme seul maître de son destin : « Son rocher est sa chose ». Dans son Guide des égarés, Jean d'Ormesson évoque le mythe de Sisyphe et de sa pierre. C'est une métaphore du devoir de l'acquisition de la justice parfaite. Notes et références[modifier | modifier le code] ↑ François Sabbathier, « Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins… », sur books.google.fr (consulté le 5 décembre 2010). ↑ Pierre Brunel, Aeneas Bastian, Sisyphe, éditions du rocher, 2004, p.25. ↑ Sur cette transformation, voir Pierre Brunel, Aeneas Bastian, Sisyphe, éditions du rocher, 2004, p. 30. ↑ Pierre Brunel, Aeneas Bastian, Sisyphe, éditions du rocher, 2004, p.30-31. ↑ Hygin, Fables, 60, 201, 250, 273, éd. de Leyde, 1933 ; Plutarque, Questions grecques (question 43). ↑ Pierre Brunel, Aeneas Bastian, Sisyphe, éditions du rocher, 2004, p.12-13. ↑ Kirsti Simonsuuri, "La résurgence de Sisyphe", dans Opuscula III, Rome, Bardi editore, 1986, p. 66. ↑ François Noël, Dictionnaire de la Fable, 1801, t. II, p. 569. ↑ Jean Haudry, La Religion cosmique des Indo-européens, Milan et Paris, Archè / Les Belles lettres, « Études indo-européennes », 1987, p. 215. Sources[modifier | modifier le code] Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 7, 3 et 9, 3 ; III, 4, 3; III, 12, 6). Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 153 et suiv.), Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (XI, 592-600). Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (LX). Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 3 et 4 ; IX, 34, 10 ; X, 31 ). Voir aussi[modifier | modifier le code] Sur les autres projets Wikimedia : Sisyphe, sur Wikimedia Commons Bibliographie[modifier | modifier le code] Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe, Gallimard, Paris, 1942. Pierre Brunel et Aeneas Bastian, Sisyphe. Figures et Mythes, Éditions du Rocher, 2004. François Rachline, Sisyphe, roi de Corinthe, Albin Michel, 2002. Robert Merle, Sisyphe et la mort, Gallimard, 1950. Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, SPADEC, 1969. Salomon Reinach, Cultes, Mythes et Religions, Robert Laffont collection Bouquins, Sisyphe aux enfers et quelques autres damnés pages 716 à 750, (ISBN 2-221-07348-7) Liens internes[modifier | modifier le code] Rat race Liens externes[modifier | modifier le code] Sisyphe : Histoire d'une liberté. La version grecque du châtiment comme illustration de la pensée camusienne, par Maggy Collard. v · m Généalogie des héros corinthiens Ancêtres de Bellérophon Sisyphe (ép. Mérope) · Glaucos (ép. Eurynomé) · Bellérophon (ép. Philonoé) Enfants et petits-enfants de Bellérophon Isandros · Hippoloque (Glaucos) · Laodamie (Sarpédon) Corinthe v · m Souverains de Corinthe Souverains mythiques Éétès · Bounos · Épopée · Corinthos · Polybe · Créon · Jason · Sisyphe · Glaucos · Bellérophon · Ornytion · Thoas · Damophon · Propodas · Doridas et Hyanthidas Bacchiades / Héraclides Alétès · Ixion · Agélas Ier · Prymnès · Bacchis · Agélas II · Eudaémos · Aristomède · Agémon · Alexandre de Corinthe · Télestès · Automénès Tyrans Cypsélos · Périandre · Psammétique Portail de la mythologie grecque Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sisyphe&oldid=179630606 ». 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