key: cord-314229-9k2dd95b authors: Spaccaferri, G.; Marie, C.; Danis, K.; Épaulard, O.; Botelho-Nevers, E.; Perpoint, T.; Gaymard, A.; Thabuis, A.; Coignard, B. title: Cas groupés d’infections au nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) aux Contamines-Montjoie, Haute-Savoie, janvier–février 2020 date: 2020-09-30 journal: Médecine et Maladies Infectieuses DOI: 10.1016/j.medmal.2020.06.142 sha: doc_id: 314229 cord_uid: 9k2dd95b Introduction Le 7/02/2020, Santé publique France a été informée via European Early Warning and Response System (EWRS) d’un cas confirmé d’infection au nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) chez un anglais infecté à Singapour. Ce cas index était symptomatique durant son séjour en Haute-Savoie du 24 au 28/01 où il a résidé dans 2 logements successifs. Il ne s’est signalé qu’après son retour en Angleterre, où le diagnostic de COVID-19 a été confirmé. Matériels et méthodes Un cas possible était défini comme tout patient présentant des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë et ayant un lien avec le cas index ou avec un cas confirmé lié à ce cas index ; un cas confirmé était un cas possible avec un prélèvement positif par RT-PCR à SARS-CoV-2. Les cas confirmés ont été interrogés par Santé publique France et l’Agence régionale de santé pour documenter les caractéristiques cliniques et identifier leurs contacts durant leur période symptomatique. Les sujets contacts identifiés ont été interrogés pour évaluer leur niveau d’exposition permettant de les classer en 3 catégories de risque (modéré/élevé, faible et négligeable) puis de leur transmettre les consignes (adaptées à leur catégorie de risque) d’isolement et de surveillance de leur état de santé. Résultats Le cas index a séjourné dans un chalet avec 10 autres touristes anglais et une famille de 5 anglais (2 adultes et 3 enfants) résidant en France dans un autre appartement de ce chalet. Parmi ces 16 personnes, 12 ont été testées positives pour le SARS-CoV-2 : 6 en Angleterre (dont le cas index), 5 en France (dont un enfant) et 1 en Espagne, soit un taux d’attaque global de 75 %. Cinq autres touristes anglais ayant séjourné dans le chalet après le départ du cas index ont été en contact avec les cas confirmés symptomatiques : l’un d’eux a été confirmé positif à SARS-CoV-2 le 15/02, traduisant une seconde chaîne de transmission au sein du chalet ; aucun des 6 cas confirmés en France ne présentaient alors de signe de gravité. Au 16/02, 169 sujets contacts ont été recensés dont 70 ont rapporté des symptômes et classés comme cas possibles : 67 ont été testés négatifs. Parmi ces contacts, 46 % étaient en lien avec trois écoles et un club sportif fréquentés par le cas pédiatrique confirmé. Conclusion Il s’agit du premier cluster large documenté en France qui aura été remarquable par le nombre élevé de cas dans l’environnement confiné du chalet (au 16/02, n =13 : 1 cas index, 11 cas secondaires et 1 cas tertiaire), le nombre important de sujets contacts suivis, et son caractère international (3 pays concernés). Introduction Peu de cas de COVID-19 chez des patients infectés par le VIH ont été rapportés dans la littérature. Nous décrivons les caractéristiques clinicobiologiques et l'évolution de la COVID-19 chez 10 patients infectés par le VIH. Matériels et méthodes 10 patients (1,8 %) de notre file active de 560 patients ont eu la COVID-19 entre le 9 mars et le 30 avril 2020. Le diagnostic d'infection à Coronavirus SARS-CoV-2 a été fait par amplification par PCR en temps réel du gène E du betacoronavirus sur écouvillon nasopharyngé. Résultats Dix patients infectés par le VIH-1, 6 hommes et 4 femmes, d'âge moyen 56 ans ont présenté la COVID-19. L'infection par le VIH avait été diagnostiquée depuis 19 ans environ (min : 6 mois, max : 32 ans). Sept patients sur 10 étaient classés stade C. Tous les patients avaient un traitement antirétroviral : trithérapie (9/10) ou bithérapie (1/10), une charge virale VIH indétectable et des LT CD4 > 200/mm 3 (min : 295, max : 1350/mm 3 ). Quatre patients ont été hospitalisés pour une pneumonie, 1 patiente avec antécédent de cancer du poumon a présenté une pneumonie nosocomiale à SARS-CoV-2. Quatre patients ambulatoires avaient une infection respiratoire haute et 1 un tableau digestif isolé. Les patients hospitalisés pour pneumonie communautaire avaient des comorbidités : hypertension artérielle (4/4), diabète de type 2 (4/4), obésité (2/4), maladie respiratoire chronique (1/4). La présentation clinique comprenait : fièvre (7/10), toux (7/10), anosmie et agueusie (3 des 5 patients ambulatoires) et troubles digestifs (3/10). La guérison survenait en 7 à 14 jours sous traitement symptomatique (formes ambulatoires). L'hospitalisation survenait entre 7 et 12 jours après le début des symptômes avec une durée d'hospitalisation de 8 à plus de 45 jours. Deux patients ont présenté un SDRA : une décédée à 12 jours en médecine ; l'autre admis en réanimation avec ventilation mécanique pendant 2 mois. La patiente décédée a eu du ritonavir/lopinavir, une corticothérapie et un antagoniste du récepteur IL1. Les autres patients hospitalisés ont reç u : antibiotiques (4/5), hydroxychloroquine (2/5), antagoniste du récepteur C5 (1/5). Conclusion Les patients infectés par le VIH ont les mêmes présentations cliniques que ceux non infectés par le VIH avec des formes sévères de COVID-19 survenant chez des patients ayant les facteurs de risque décrits dans la littérature (âge, comorbidités tels l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité ou une pathologie respiratoire chronique). Une infection par le VIH bien contrôlée sur le plan immunovirologique ne semble pas être un facteur de risque de COVID-19. Par ailleurs, le traitement antirétroviral en cours ne semble pas être un facteur protecteur contre l'infection à SARS-CoV-2. Une étude étiologique est nécessaire pour confirmer ces hypothèses. Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. Introduction La découverte d'un cluster autour d'un cas d'infection à coronavirus COVID-19 dans une commune franç aise a déclenché la création d'une cellule de crise. Une équipe d'intervention a dû être constituée 24 h après cette découverte pour dépister les contacts d'un enfant infecté appartenant à ce cluster. L'objet de ce travail est de décrire la préparation et la réalisation du dépistage autour de ce cas. Matériels et méthodes Il est décrit les acteurs de l'équipe d'intervention, leur organisation et leurs modes d'interaction, et proposé des pistes d'amélioration du dispositif. Résultats L'intervention nécessitait la mobilisation, en moins de 24 heures, d'une équipe afin de dépister 100 enfants des écoles fréquentées par l'enfant infecté. Une première équipe comprenant médecins, infirmiers, cadres infirmiers et ambulanciers était chargée du dépistage dans la commune du cas. Ce dépistage a été organisé en partenariat avec SPF et l'ARS. Il a été installé dans la commune avec un circuit permettant l'accueil, le tri entre les asymptomatiques et les cas possibles, une zone de prélèvements et un sas d'attente pour orienter les cas possibles après prélèvement. Alors qu'il était prévu de dépister les contacts, symptomatiques ou non, seuls les enfants symptomatiques ont été retenus et prélevés. Cela a nécessité une adaptation rapide du processus de sélection des enfants à prélever, et une modification de l'organisation. Ont été reç ues 112 personnes. Un prélèvement a été réalisé pour 51. Les 61 autres ont été informées de la conduite à tenir pendant les 14 jours suivant le dernier contact avec le cas. Une deuxième équipe s'est mobilisée au centre hospitalier référent pour réorganiser le service d'hospitalisation afin d'être en capacité d'accueillir les cas possibles identifiés par l'équipe d'intervention, tout en participant aux différentes réunions de cellule de crise locales, régionales et nationales. Compte tenu du nombre de cas possibles retenus sur place (48), la stratégie de leur hospitalisation dans les hôpitaux de la région a été abandonnée pour privilégier un confinement des familles à leur domicile en attendant les résultats biomoléculaires. Sur les 51 prélèvements, tous sont revenus négatifs au COVID-19. Les équipes ont poursuivi les prélèvements quotidiens chez les contacts devenant symptomatiques dans les 14 jours. Conclusion Cette expérience montre la réactivité d'une équipe pour mettre en place un dépistage délocalisé face à un risque épidémique. Pour améliorer l'efficacité de ce type d'intervention urgente, il semble important de renforcer les échanges d'informations entre les différents acteurs avant et pendant l'intervention, et de travailler sur des procédures écrites partagées. Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. https://doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.141 Introduction Le 7/02/2020, Santé publique France a été informée via European Early Warning and Response System (EWRS) d'un cas confirmé d'infection au nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) chez un anglais infecté à Singapour. Ce cas index était symptomatique durant son séjour en Haute-Savoie du 24 au 28/01 où il a résidé dans 2 logements successifs. Il ne s'est signalé qu'après son retour en Angleterre, où le diagnostic de COVID-19 a été confirmé. Résultats En l'absence de signes de gravité, les 2 patients rentrent à domicile pour confinement avec 11 autres personnes exposées. En concertation avec l'ARS, des prélèvements pour tous, symptomatiques ou non, sont réalisés au domicile le 7 février par un médecin et une IDE d'infectiologie. Cinq sont positifs à COVID-19 le soir même. Ceci entraîne la création d'une cellule de crise locale composée des directions, de l'unité d'hygiène, d'infectiologues, du SAMU, des urgences, de microbiologistes et de pédiatres, en lien avec les instances territoriales, régionales et nationales lors de conférences téléphoniques pluriquotidiennes. Les cas confirmés sont hospitalisés dans 3 CHU proches pour maintenir les capacités d'accueil dans les 2 CH de proximité. Le contact tracing est assuré par les ARS territoriale et régionale et la DGS (pour l'étranger). Les principales actions de la cellule de crise locale sont la mise en place : -d'une stratégie progressive, raisonnée, adaptable à l'évolution de la situation sans céder à la panique ; -d'un circuit extérieur dédié pour les urgences (pour afflux éventuel de patients) ; -de secteurs d'hospitalisation pour cohorting des cas possibles ou confirmés ; -d'une campagne de prélèvements par des binômes infectiologues/paramédicaux dans le village où résident les cas confirmés le premier jour (91 faits, tous négatifs) puis dans le CH les jours suivants, pour les contacts à haut risque symptomatiques. Les points forts de cette organisation ont été la réactivité et la mobilisation générale des professionnels, la collaboration fluide avec l'ARS territoriale et la complémentarité médico-administrative. Les principales difficultés ressenties étaient en lien avec : -le nombre élevé de contacts, gérés par 3 instances différentes ; -le manque de transmission d'informations en temps réel aux équipes locales ; -l'inadéquation entre les impératifs du terrain et les consignes et concertations nécessaires aux niveaux supérieurs. Conclusion Cette expérience permet de souligner les forces et les faiblesses de la gestion locale d'un cluster de COVID-19. Une réunion de débriefing avec les différents acteurs sera pertinente afin d'améliorer le dispositif pour des situations semblables à l'avenir. Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. Évaluation du test de diagnostic rapide COVID-19 IgG/IgM Introduction Tandis que le pic épidémique du COVID-19 semble passé dans la majorité des pays européens, le nouveau challenge est d'évaluer l'immunité de la population à grande échelle. De nombreux tests sérologiques aux performances très variables sont proposés. Il est nécessaire et urgent d'en réaliser la validation qualitative afin de ne pas mésestimer la séroprévalence COVID-19. Nous proposons l'évaluation des performances du test de diagnostic rapide (TDR) Orient Gene (OG) COVID-19 IgG Un total de 102 sérums provenant de patients ayant eu une RT-PCR SARS-CoV-2 positive ont été testé. Ces patients étaient asymptomatiques (n = 2), présentaient des symptômes légers (n = 37), des symptômes sévères nécessitant l'hospitalisation (n = 35) ou ont dû être admis en réanimation (n = 28). La spécificité a été évaluée à partir de 42 sérums provenant de patients présentant diverses pathologies virales Résultats La sensibilité de l'OG était de 95,8 % (IC95 %: 89,6-98,8) pour les échantillons collectés ≥ 10 jours après le début des symptômes ce qui était équivalent à la sensibilité 90,5 % (IC95 %: 82,8-95,6) de l'ASIA. L'OG a permis de détecter 6 sérums négatifs en ASIA parmi lesquels 2