key: cord-284093-w2ppj0yz authors: nan title: Praticiens de la cavité orale. Recommandations professionnelles. Risques infectieux par le COVID-19. Faire front pour faire face date: 2020-04-16 journal: J Stomatol Oral Maxillofac Surg DOI: 10.1016/j.jormas.2020.03.012 sha: doc_id: 284093 cord_uid: w2ppj0yz nan Il appartient à une importante famille de virus « coronavirus » [1] infectant principalement les animaux [2, 3] . Certains coronavirus causent des infections chez l'homme [4] , le plus souvent associé es à des rhumes et des syndromes grippaux bé nins [5, 6] . Toutefois, deux coronavirus ont entraîné des é pidé mies graves chez l'homme : le syndrome respiratoire aigu sé vè re-Coronavirus (SRAS-CoV) en 2002-03 [7, 8] et le Middle East Respiratory Syndrome-Coronavirus (MERS-CoV) depuis 2012 [9] . Comme le SRAS-CoV et le MERS-CoV, le COVID-19 a trè s probablement une origine animale [10] . Un sujet porteur du virus COVID-19 (qu'il soit asymptomatique « porteur sain » ou malade) peut contaminer d'autres personnes [11, 12] : soit par projection de gouttelettes de salive expulsé es au cours de l'é locution, d'é ternuements ou de quintes de toux (gouttelettes de Pflü gge) [13] ; par contact d'une zone souillé e de sé cré tions salivaires avec une autre zone (poigné es de mains, baisers. . .). Les coronavirus survivent quelques heures seulement dans le milieu exté rieur, sur des surfaces inertes sè ches [14] . En milieu aqueux, ces virus peuvent survivre plusieurs jours [15] . Les zones d'entré e du virus dans le corps sont les muqueuses (orales, nasales, voire conjonctivales oculaires) ou cutané es (à la faveur d'une plaie). La duré e d'incubation est é valué e à 5 jours. L'apparition des premiers symptômes (asthé nie, toux sè che, sensation d'oppression, dyspné e) peut se faire jusqu'à 14 jours aprè s un contact. La majorité des infections par COVID-19 sont bé nignes, voire asymptomatiques. Les personnes à risque de complications parfois mortelles (notamment par dé tresse respiratoire aiguë ), sont les personnes âgé es et les patients atteints de pathologies chroniques, en particulier un trouble dysimmunitaire [16] [17] [18] [19] [20] [21] [22] [23] . De façon gé né rale, les « professionnels de santé classé s comme sujets contacts au COVID-19 et ne pré sentant pas de symptôme, peuvent poursuivre leur activité ». Ceux-ci doivent se signaler auprè s de leur cadre et de l'é quipe opé rationnelle d'hygiè ne (EOH) de leur hô pital, porter un masque chirurgical en permanence, le changer toutes les quatre heures et s'auto-surveiller (prise de en 4-6 heures). En cas de signes respiratoires, un scanner pulmonaire plus sensible et spe´cifique est pre´conise´ [25, 26] . Bon nombre de professionnels de santé mé decins (chirurgiens maxillo-faciaux, stomatologues, chirurgiens oraux, chirurgiens ORL, ophtalmologues, anesthé sistes, radiologues des dents et des mâchoires) ou non-mé decins (dentistes, assistantes dentaires, orthodontistes, chirurgiens oraux dentistes, infirmiers anesthésistes, prothé sistes dentaires, kiné sithé rapeutes orofaciaux, osté opathes) approchent la bouche de leurs patients, examinent et travaillent dans la bouche des patients. Plus que d'autres spé cialité s, ils encourent quotidiennement un risque d'exposition à l'agent contaminant que ce soit à l'hôpital, en clinique ou dans leur cabinet privé [27] [28] [29] [30] . Pour tous ces praticiens, la prise de risque est ré elle au moment : de l'examen endobuccal aidé d'un abaisse-langue, d'un miroir d'examen, d'une pré celle ou d'une sonde ; des rhinoscopies anté rieures ; des fibroscopies et endoscopies des voies aé rodigestives supé rieures ; des intubations ; des soins dentaires et prothé tiques ; des avulsions dentaires ; des gestes opé ratoires de la cavité orale (des dents et des mâchoires). Les conseils et recommandations s'inspirent de la recommandation du 4 mars 2020 de la Socié té française d'hygiè ne hospitaliè re, et du texte du 6 mars 2020 signé du Service de pré vention du risque infectieux du siè ge de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris [27, 29] . Pour être efficaces, les masques de protection habituels, dits « chirurgicaux anti-projections », doivent être conformes à la norme française et europé enne « NF EN 14683 ». Ils limitent alors la diffusion aé rienne de particules potentiellement infectieuses, mais doivent être impé rativement renouvelé s, toutes les 4 heures, pour garantir leur efficacité . Il est à noter que la pré sence d'une barbe diminue l'efficacité des masques, quels qu'ils soient [31] . Le port du masque chirurgical est ré servé : Dans tous les autres cas, le port d'un masque (chirurgical ou FFP2) n'est pas recommande´ [32] . En phase d'é pidé mie au stade 3, tout praticien de la cavité orale en activité (naturellement exposé par ses actes à une contamination) devra ê tre muni d'un masque de type FFP2. Les lunettes de protection ou large visiè re protè gent des projections du virus sur la conjonctive oculaire [30] . Leur port est systé matiquement recommandé pour tout geste à risque de projection oculaire de liquide biologique, quel que soit le statut du patient [33] . Cela concerne tous les praticiens travaillant dans la cavité orale, et les gestes allant d'un simple examen d'une dent, à celui de la cavité orale, l'oropharynx, le larynx, l'oeil, é tant donné les risques de toux et de ré flexe nausé eux au moment de l'examen. Le nettoyage des mains doit concerner tous les doigts, espaces digitaux, paumes, dos des mains et ongles coupé s. Il est essentiel de rappeler l'é vidente « efficacité d'un lavage « basique » et « ré gulier » des mains au savon et à l'eau (pendant une minute) » : lavage bien conduit des mains avec un savon liquide contenu dans un distributeur propre, et ce pendant 1 minute. Le sé chage se fera à l'aide d'une serviette de papier propre (les serviettes en tissu sont de façon gé né rale prohibé es) [34, 35] . « Les solutions hydro-alcooliques » (SHA) sont des solutions aseptiques cutané es. Elles ont des proprié té s bacté ricides, virucides et fongicides, mais sans effet nettoyant. De ce fait, il est bon de rappeler qu'elles doivent être appliqué es sur l'ensemble du revêtement cutané des mains sè ches et non souillé es. La friction à la SHA ne doit pas être exclusive, mais ré guliè rement associé e à des lavages classiques des mains dans la journé e. Leur composition doit être conforme à la ré glementation en vigueur : pas de perturbateurs endocriniens type bisphé nol, triclosan ou triclocarban [36, 37] . Les Les gants protè gent le praticien lors d'un contact avec des sé cré tions organiques potentiellement contaminé es plus encore si ses mains pré sentent des lé sions cutané es susceptibles de se surinfecter [30] . Les doigtiers sont considé ré s comme insuffisants. Le port de gants est recommandé : en cas de risque de contact avec des liquides biologiques contaminé s ; en cas de lé sions cutané es sur les mains. Si l'examen ou l'intervention chirurgicale de patients infecté s par le COVID-19 ou suspects d'une telle infection (toux, dyspné e, fiè vre) n'est pas indispensable en urgence, il faut reporter cet examen ou ce geste. S'il ne s'agit que d'une suspicion, prendre l'avis d'un infectiologue proche de son lieu d'exercice. En effet, les masques chirurgicaux disponibles au bloc opé ratoire, ne protè gent pas suffisamment les chirurgiens de ces microorganismes virulents. Le risque de contamination serait aggravé par les projections des sprays de moteurs, turbines forets et fraises à os, bistouri pié zoé lectrique, les fuites de sonde d'intubation. . . Bannir les prescriptions d'anti-inflammatoires non sté roïdiens (Ibuprofè ne 1 , Apranax 1 , Nifluril 1 , Voltarè ne 1 . . .) qui aggravent les tableaux cliniques notamment chez les sujets jeunes [42, 43] . Savoir opter pour la té lé mé decine pour des consultations à distance. Pour les praticiens travaillant dans une structure hospitaliè re, des protocoles spé cifiques peuvent avoir é té mis en place par les é quipes opé rationnelles locales d'hygiè ne. Il faudra s'en rapprocher le cas é ché ant. Enfin, les principes de pré cautions sus-cité s resteront valables pour les agents microbiens futurs auxquels les praticiens de la cavité orale seront, sans doute plus que d'autres, toujours exposé s [44] . Aucun. Les auteurs n'ont pas pré cisé leurs é ventuels liens d'inté rêts. Aux membres du Conseil d'administration de la Socié té française de stomatologie, chirurgie maxillofaciale et chirurgie orale pour leur ré activité dé voué e au service de nos collè gues, consoeurs et confrè res. Genomic characterisation and epidemiology of 2019 novel coronavirus: implications for virus origins and receptor binding Coronavirus avian infectious bronchitis virus Pathogenicity of turkey coronavirus in turkeys and chickens Host Factors in coronavirus replication An outbreak of COVID-19 caused by a new coronavirus: what we know so far Severe acute respiratory syndrome Isolation of a novel coronavirus from a man with pneumonia in Saudi Arabia The origin, transmission and clinical therapies on coronavirus disease 2019 (COVID-19) outbreak -an update on the status Early dynamics of transmission and control of COVID-19: a mathematical modelling study Unveiling the origin and transmission of 2019-nCoV Coronavirus COVID-19 impacts to dentistry and potential salivary diagnosis Coronavirus Disease 2019 (COVID-19): what we know Air, surface environmental, and personal protective equipment contamination by Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2) from a symptomatic patient Clinical characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China Clinical characteristics and imaging manifestations of the 2019 novel coronavirus disease (COVID-19): a multi-center study in Wenzhou city Clinical course and risk factors for mortality of adult inpatients with COVID-19 in Wuhan, China: a retrospective cohort study Recommandations relatives à la pré vention et à la prise en charge du COVID-19 chez les patients à risque de formes sé vè res COVID-19 presents high risk to older persons The SARS-CoV-2 outbreak: diagnosis, infection prevention, and public perception Novel coronavirus (COVID-19) epidemic: what are the risks for older patients? Diabetes and COVID-19 Protecting Chinese healthcare workers while combating the 2019 Novel Coronavirus Covid-19) : information aux professionnels de santé n COVID-19): protecting hospitals from the invisible Propositions pour la prise en charge anesthé sique d'un patient suspect ou infecté à Coronavirus COVID-19 -La SFAR. Socié té française d'anesthé sie et de ré animation Covid-19 j n Consensus of Chinese experts on protection of skin and mucous membrane barrier for healthcare workers fighting against coronavirus disease 2019 Rational use of personal protective equipment for coronavirus disease (COVID-19): interim guidance Effectiveness of N95 respirators versus surgical masks against influenza: a systematic review and metaanalysis Stepping up infection control measures in ophthalmology during the novel coronavirus outbreak: an experience from Hong Kong A systematic review on the causes of the transmission and control measures of outbreaks in long-term care facilities: back to basics of infection control Washing our hands of the problem Involving antimicrobial stewardship programs in COVID-19 response efforts: all hands on deck Proposed protocol to keep COVID-19 out of hospitals Rules on isolation rooms for suspected covid-19 cases in GP surgeries to be relaxed SARS-CoV-2 : nettoyage des locaux d'un patient confirmé et protection des personnels. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique COVID-19 : prise en charge des cas confirmé s. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique Virtually perfect? Telemedicine for Covid-19 COVID-19: combining antiviral and anti-inflammatory treatments Covid-19: prise d'anti-inflammatoires contre-indiqué e n.d Supporting the health care workforce during the COVID-19 global epidemic