Dictionnaire des personnages du roman quebecois. 200 personnages des origines a 2000, and: Le Quebec et l'ailleurs. Apercus culturels et litteraires, and: D'autres reves. Les ecritures migrantes au Quebec. Actes du Seminaire international de Venise (15-16 octobre 1999), and: Les etudes quebecoises a l'etranger. Problemes et perspectives (review) Dictionnaire des personnages du roman quebecois. 200 personnages des origines a 2000, and: Le Quebec et l'ailleurs. Apercus culturels et litteraires, and: D'autres reves. Les ecritures migrantes au Quebec. Actes du Seminaire international de Venise (15-16 octobre 1999), and: Les etudes quebecoises a l'etranger. Problemes et perspectives (review) Paula Banks University of Toronto Quarterly, Volume 74, Number 1, Winter 2004/2005, pp. 113-119 (Review) Published by University of Toronto Press DOI: For additional information about this article [ Access provided at 6 Apr 2021 02:00 GMT from Carnegie Mellon University ] https://doi.org/10.1353/utq.2005.0054 https://muse.jhu.edu/article/180487 https://doi.org/10.1353/utq.2005.0054 https://muse.jhu.edu/article/180487 sciences humaines 113 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 Par ailleurs, l�appareil de notes est très développé; toutes les personnes nommées ou à peu près ont droit à une note de bas de page, ce qui rend la lecture aisée. Cependant, ces notes n�expliquent pas toujours le contexte immédiat de certaines lettres, contexte perdu après un siècle pour le commun des mortels. Ainsi, dans les lettres 275–277, Conan s�élève contre le désir d�élever un monument à Rodolphe Forget à Saint-Irénée (Malbaie). Est-ce parce qu�il est contre la conscription ? parce qu�il boit trop ? Elle semble indiquer un méfait très grave, qui rend ridicule l�érection d�un monument. Le monument sera élevé et le lecteur qui n�est pas spécialiste de l�époque ne saura pas pourquoi. Somme toute, le volumineux J�ai tant de sujet de désespoir se révélera certainement une manne pour les chercheurs, moins pour la qualité littéraire de la correspondance que pour ce qu�elle laisse entrevoir d�une femmes de lettres, du réseau qui a permis la publication de son �uvre et d�une époque entièrement investie par le religieux. (NICOLE CÔTÉ) Georges Desmeules et Christiane Lahaie, Dictionnaire des personnages du roman québécois. 200 personnages des origines à 2000 Québec, L�instant même, 328 p., 24,95$ Le Québec et l�ailleurs. Aperçus culturels et littéraires, s. la dir. de Robert Dion Études francophones de Bayreuth/Bayreuther Frankophonie Studien, vol. 5 Bremen, Palabres Editions, 2002, 164 p. D�autres rêves. Les écritures migrantes au Québec. Actes du Séminaire international de Venise (15–16 octobre 1999), s. la dir. d�Anne de Vaucher Gravili, préface d�Anna Paola Mossetto Venise, Supernova Edizioni, 2000, 185 p. Daniel Chartier, Les études québécoises à l�étranger. Problèmes et perspectives suivi d�une chronologie et d�une liste des centres d�études québécoises Québec, Éditions Nota bene, coll. NB Poche, 110 p., 8,95$ Voici un titre stimulant pour les gens qui s�intéressent à la littérature québécoise, que ce soit des étudiants, des professeurs, voire des lecteurs du grand public. Les auteurs du Dictionnaire des personnages du roman québécois se sont donné pour but un travail quasiment impossible, mais tout à fait passionnant : faire le bilan des personnages littéraires au Québec pendant deux siècles. Projet de longue date (les auteurs disent avoir commencé à y penser dans les années 1980), il s�agissait initialement de regrouper une centaine de personnages « issus de notre littérature nationale ». Desmeules et Lahaie se sont inspirés des travaux d�Ajame et Bruckner (300 héros et personnages 114 lettres canadiennes 2003 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 du roman français, Paris, Balland, 1981) et de Laffont et Bompiani (Dic- tionnaire des personnages littéraires et dramatiques de tous les temps et de tous les pays : poésie, théâtre, roman, musique, Paris, Robert Laffont, 1982). Puisque la littérature québécoise est beaucoup plus jeune que celle de la France et qu�il n�existe évidemment pas autant de « classiques », l�ouvrage de Desmeules et de Lahaie traite naturellement d�un corpus plus restreint. Ils ont d�ailleurs choisi un genre particulier (le roman), une date de com- mencement très spécifique pour le corpus, 1837, soit l�année de publication du premier roman écrit en français au Québec, et une date finale, l�année 2000. Une courte introduction sert à présenter les entrées du Dictionnaire. Les auteurs font un bref commentaire sur le personnage de roman et spécifi- quement sur celui du roman québécois; figures maternelles, paternelles, homosexuelles, historiques, et ainsi de suite. Ensuite, la forme des entrées est discutée : comme dans un dictionnaire typique, la présentation suit une formule logique et économique. On donne le nom propre du personnage (nom de famille, prénom), le titre du roman dans lequel il figure, la date de la première édition de l��uvre dans lequel il figure et le nom de l�auteur. Certains protagonistes sont identifiés par un surnom ou par la simple désignation « anonyme », le cas échéant. La fiche signalétique inclut des informations telles que l�origine ethnique ou nationale, l�âge, les traits physiques et le(s) lieu(x) de résidence. Bien sûr, les données varieront selon le personnage et en fonction des choix narratifs des auteurs. L�exposition, c�est-à-dire le « c�ur » de chaque article, décrit les gestes principaux du personnage ainsi que ses caractéristiques psychologiques et idéologiques. Comme le constatent les auteurs « [i]l s�agit là de données brutes » : ils ne prétendent nullement être exhaustifs; il est plutôt question de tracer une esquisse à partir de laquelle les lecteurs et les lectrices peuvent comprendre et apprécier le rôle et l�importance de ces personnages, autant au sein de leurs histoires que dans la littérature québécoise en général. Alors on se demande qui figure dans ce Dictionnaire ? Il y a, par exemple, Vieux Os du Cri des oiseaux fous; Maude, le personnage éponyme de Suzanne Jacob; Catherine des Chambres de bois; Gregory Franc�ur d�Une histoire américaine; Maria Chapdelaine, Alexandre Chenevert, etc. Des personnages importants n�y figurent pas : La Grande Sauterelle (Pitsé- mine), de Volkswagen blues, peut-être le personnage féminin le plus important dans l��uvre de Jacques Poulin (elle est pourtant mentionnée dans la fiche du protagoniste, Jack Waterman). Et seul Stevens Brown, parmi tous les narrateurs des Fous de Bassan, mérite une fiche indépen- dante. Chaque lecteur ou lectrice de cet ouvrage aura ses propres idées en ce qui concerne les deux cents personnages les plus importants dans l�histoire de la littérature québécoise. Si le personnage en question n�a pas sa propre fiche, il est fort probable que l��uvre dans laquelle il figure est là ou qu�il est mentionné quelque part comme personnage secondaire. sciences humaines 115 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 Le Dictionnaire des personnages du roman québécois renferme en outre trois index (des auteurs, des personnages et des titres) très utiles pour avoir une référence rapide. Cet ouvrage ne prétend nullement remplacer le Dictionnaire des �uvres littéraires du Québec, mais il a bien sa place, car c�est un livre écrit avec passion, offrant des portraits variés qui reflètent à leur tour une culture toujours en évolution, à la fois riche et éclatée. À lire et à garder sous la main. * * * Le cinquième volume dans la série « Études francophones de Bayreuth » a pour thème le Québec, et en particulier la littérature québécoise contem- poraine. Regroupant une bonne dizaine d�articles, Le Québec et l�ailleurs présente les points de vue de plusieurs québécistes et spécialistes dans le domaine de l�altérité. Il est fort difficile de faire un compte rendu adéquat de ces articles, car ils foisonnent tous d�idées riches et intéressantes. Dans son introduction, Robert Dion explique le thème principal qui réunit toutes les études dans le volume, à savoir les diverses formes que prend l�altérité dans la culture et dans la littérature québécoises : l�attirance pour l�ailleurs et pour l�é- tranger, l�ouverture à l�Autre, les rapports tangibles et la représentation. C�est le brassage des populations au Québec, le multiculturalisme, la crise identitaire à la fois chez les Québécois « de souche » et chez les immigrants. Bref, c�est l�importance de la diversité au sein de la culture et de la littérature québécoises. Le premier article, de Robert Major, s�intitule « Au c�ur du continent ». Il s�agit d�une analyse très intéressante des discours sur le fleuve Saint- Laurent, à travers les siècles, dans des écrits aussi divers que les Relations des Jésuites, A Yankee in Canada de Henry David Thoreau et les poèmes de Louis Fréchette. Major étudie le symbolisme du fleuve comme repère, comme frontière et comme ouverture sur l�ailleurs. Dans le deuxième article, « La rhétorique de l�ailleurs dans le récit littéraire québécois », Frances Fortier remarque que la quête d�identité du « nous » collectif est supplantée désormais par celle d�un « je » dans son espace intime. Il est surtout question de l�écriture de l�intime dans cet article. Fortier étudie des textes écrits depuis les années 1980 qui traitent de l�appropriation de l�ailleurs : la présence de plus en plus importante des traductions d��uvres étrangères, des écrivains venus d�ailleurs, et des écrivains québécois écrivant sur l�ailleurs, dont Roch Carrier et Victor-Lévy Beaulieu, par exemple. Elle analyse aussi la polysémie de ce mot « ailleurs ». En fin de compte, comme elle le souligne, il y a aussi un « dépaysement » des genres qui figure au niveau du récit même. L�article de Jósef Kwaterko, « L�imaginaire diasporique chez les romanciers haïtiens du Québec», est une étude du caractère « postnational » 116 lettres canadiennes 2003 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 de la littérature du Québec contemporain. En analysant des �uvres écrites par des auteurs haïtiens comme Dany Laferrière, Kwaterko parle de l�intégration des écrivains francophones venus d�ailleurs et de leur statut d�« autres » au sein de la littérature et de la culture québécoises. Il compare les attitudes par rapport au « pays » chez des écrivains québécois (tels Aquin, Ferron, Godbout) à celles des écrivains haïtiens (dont Etienne, Phelps) et il parle de la « double inadéquation» des personnages, des deux solitudes � celle de la littérature québécoise et celle de la littérature migrante. Enfin, il discute des conséquences de l�entrée de la littérature migrante dans la littérature dite « légitime » au Québec. Marty Laforest, dans « Quelques images indirectes de l�ailleurs. Le discours des Montréalais ordinaires », se sert d�une approche sociolinguis- tique pour étudier l�expérience de l�altérité dans la grande ville multicultu- relle de Montréal. Elle analyse ainsi les « ailleurs rêvés », les « ailleurs goûtés » et les « ailleurs côtoyés ». Les extraits d�interview et l�analyse qui les suit sont fascinants et parfois surprenants. Dans « L�ici et l�ailleurs dans la vie et l��uvre de Gabrielle Roy », Gudrun Föttinger fait l�analyse d�un corpus très spécifique et très bien connu, mais la perspective sur l�altérité est tout à fait nouvelle. En effet, qui pourrait mieux représenter l�altérité que Gabrielle Roy, une écrivaine francophone du Manitoba, accueillie par le Québec comme une des siennes, et d�ailleurs une auteure qui s�est intéressée très tôt aux minorités au Canada. Les détails biographiques de l�auteure sont rapportés pour souligner le dé- veloppement des thèmes du multiculturalisme et de l�altérité dans l��uvre régienne. Dans « Géopolitique ducharméenne », Élisabeth Haghebaert fait une relecture de l��uvre de Réjean Ducharme à la lumière des événements et des changements sociaux survenus depuis la Révolution tranquille. Au moment où Ducharme écrivait, la société québécoise était beaucoup plus homogène. En ce sens, Ducharme était très en avance sur son temps, car l�altérité, la question du rapport à l�Autre, est centrale dans son �uvre. Robert Dion, dans «The Dragonfly of Chicoutimi. Un cas extrême d�hétéro- linguisme ? », étudie une pièce « française » écrite an anglais; l�altérité est au c�ur même de ce paradoxe. Dion analyse ici la cohabitation textuelle des langues, l�hétérolinguisme en tant que métaphore de l�altérité. Selon Dion, le fait français au Québec ne peut être dissocié complètement de l�anglais, ni être complètement monolingue. La question linguistique devient alors identitaire. L�avant-dernier article, « Un caillou dans le soulier nord-américain. Pourquoi les Allemands, à l�égard du Québec, oscillent entre rejet et fascination », de Lothar Baier, renverse la thématique développée dans les articles précédents. Plutôt que de considérer comment le Québec conçoit l�ailleurs, l�auteur se penche sur la façon dont l�ailleurs et spécifiquement les pays de langue allemande voient le Québec. sciences humaines 117 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 Enfin, Sherry Simon (« Trieste ») clôt le volume par une belle « lecture » de la ville italienne de Trieste, par le biais de Maigris, de Svevo et de Joyce. Dans cet endroit se mêlent la « vitalité » et le « désordre » et naît ainsi une sorte d�« idéal ». Comme on le voit bien, ce petit volume renferme des articles dont la richesse et la diversité, ainsi que le thème commun de l�altérité, fascinent, comme c�est d�ailleurs le cas pour la culture et la littérature québécoises. * * * Les Actes du premier Séminaire International du Centro Interuniversitario di Studi Quebecchesi traitent toujours de l�altérité, mais cette fois-ci sous un aspect particulier, à savoir les écritures migrantes. Les thèmes incluent le métissage, la créolisation, la migration, le cosmopolitisme et enfin l�influence des écritures migrantes sur la culture, et vice-versa. Comme l�affirme Anna Paola Mossetto dans sa préface, ces chercheurs et auteurs se sont mis d�accord sur la nécessité de « maintenir dans l�Indéterminé», de relancer constamment le débat sur l�écriture migrante. L�article de Régine Robin s�intitule « Les champs littéraires sont-ils désespérément monolingues ? Les écritures migrantes ». C�est une belle introduction au concept de l�altérité. Robin remarque que le français n�appartient plus à la France, que la langue est nécessairement hybride, plurielle. Il faut noter aussi qu�au Québec la langue n�est pas la culture et que l�écrivain de la migration, tout en partageant le même code linguis- tique, ne peut pas s�y reconnaître. L�écriture hybride relève donc d�une langue à la fois sienne et autre. Robin se penche sur la littérature juive pour faire ses analyses. L�article de Abla Fahroud, « Immigrant un jour, immigrant toujours, ou comment décoller une étiquette ou se décoller de l�étiquette », est rédigé au « je » et offre une perspective tout à fait personnelle, celle de l�auteure migrante elle-même, parlant de ses sentiments et de son point de vue personnel. Au Québec, elle est orientale; à l�étranger, elle est Québécoise. Elle offre des extraits de plusieurs de ses �uvres, dont Jeux de patience, Le bonheur a la queue glissante et Apatride. Fulvio Caccia, dans « Les écritures migrantes entre exotisme et éclec- tisme », considère les écritures immigrantes dans leur contexte mondial; d�ailleurs, le phénomène n�est nullement propre au Québec. Il propose une histoire de la définition de la « littérature nationale » au Québec et parle du rapport entre les écritures migrantes et les concepts de « valeur » et de postmodernité, puis aborde des thèmes spécifiques dont l�exil, l�éclectisme, la révolution, l�inceste et la colonisation, entre autres. Anthony Phelps offre « Variations sur deux mots. Écritures/Migrantes, Migration/Exil». Ses réflexions sur son état d�Haïtien, d�exilé et d�écrivain au Québec mettent en relief la sémantique de ces quatre mots, et ce, de 118 lettres canadiennes 2003 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 manière fascinante : «Écriture : ce qui est figé. Migrante : ce qui bouge ». Son style mi-télégraphique mi-poétique réussit très bien et porte à la réflexion. À savourer. L�écrivain Pan Bouyoucas, dans « De quelle origine est ce personnage ? », parle aussi de ses expériences personnelles, mais de façon tout à fait unique. D�origine grecque, élevé au Liban, Bouyoucas est venu au Québec pour finir ses études. Il parle de ses débuts littéraires et de la façon dont la critique le boudait, semble-t-il, puisqu�il n�était pas Québécois de souche. Il a donc décidé d�écrire sous un pseudonyme. Il parle des « modèles » littéraires au Québec et de son sentiment d�être « un trait d�union planté dans l�île de Montréal ». Dans « Écrivaines migrantes et éthique », Lucie Lequin se penche sur l�écriture des femmes migrantes. Elle souligne que la figure de l�immigré dans la littérature québécoise est en fait antérieure aux années 1980 (pensons à Maria Chapdelaine, au Survenant, à Trente arpents). Lequin fait l�analyse de quatre romans : Un amour maladroit, de Monique Bosco; La dot de Sara, de Marie-Célie Agnant; L�ingratitude, de Ying Chen, et Le bonheur a la queue glissante, d�Abla Farhoud. Dans un seul paragraphe d�une vingtaine de pages, Simon Harel parle de « Mémoires de l�identité, mémoires de l�oubli : formes subjectives de l�écriture migrante au Québec ». Selon Harel, la littérature migrante s�af- firme comme un désir d�échapper à la politique et comme une « déliaison de l�appartenance collective ». Harel analyse le(s) rôle(s) particulier(s) de l�écrivain migrant au sein de la société québécoise. La littérature migrante « a permis de défaire l�unanimité du discours identitaire ». L�ouvrage offre finalement une entrevue : « Pour une nouvelle culture et une langue de la migration. Entretien avec Marco Micone ». L�auteur italo-québécois raconte ses expériences personnelles et offre son point de vue sur les implications culturelles engendrées par le processus d�immigra- tion. Ce volume est très précieux, car il renferme non seulement des écrits théoriques mais également des perspectives quasi autobiographiques d�écrivain(e)s. La cohabitation est parfaite et donne envie d�en lire plus. * * * Daniel Chartier présente encore une autre perspective sur l�altérité ou, si l�on veut, un sujet connexe : il s�agit d�une analyse du développement récent des études québécoises à l�étranger. Comme le titre du livre l�indique, il y a trois volets principaux. La première partie, qui s�intitule « Méthodologie, problèmes et perspectives des études québécoises dans le monde », discute de l�importance de ces nouvelles perspectives « étrangè- res » sur la culture et la société québécoises. En premier lieu, Chartier rappelle l�histoire de l�intérêt des étrangers pour le Québec, soulignant le sciences humaines 119 university of toronto quarterly, volume 74, number 1, winter 2004/5 fait que ce dernier n�est pas si récent qu�on pourrait le croire. Il parle de l�essor des « études canadiennes » pendant les années 1970, discipline qui incluait initialement les études canadiennes-françaises. Chartier décrit le travail des « pionniers » des études québécoises « modernes » dans plusieurs pays étrangers et explique que c�est en grande partie l�intérêt pour ce mélange de francité et d�américanité qu�est le Québec qui a provoqué l�essor des études québécoises pendant les trois dernières décennies. Chartier remarque que, pendant les années 1990, on a vu naître des associations nationales et internationales, telles l�American Council for Quebec Studies (ACQS) et l�Association internationale des études québécoi- ses (AIÉQ), qui ont facilité et encouragé la collaboration des chercheurs à travers le monde, créant ainsi un réseau international. Il parle également du changement, ou mieux, de l�évolution des programmes d�études fran- çaises au niveau universitaire, qui se transforment en des programmes d�études francophones. En même temps, on a vu la naissance et l�essor des programmes d�études canadiennes et, au sein de ces derniers, une recon- naissance de la spécificité des études québécoises. Ce sont ces deux mouvements qui sont largement responsables de l�établissement et de l�épanouissement des études québécoises à l�étranger. Chartier termine son discours par des réflexions sur les défis posés par la pluridisciplinarité qui marque souvent les études québécoises à l�étranger, ainsi que sur les problèmes et les perspectives d�avenir. La deuxième partie, qui compte une dizaine de pages, est une chronologie des études québécoises (1958–2001), et la troisième partie, d�une quarantaine de pages, une liste des départe- ments, instituts et centres universitaires qui se consacrent en tout ou en partie aux études sur le Québec (au Québec et à l�extérieur du Québec). Clairement écrit et facile à lire, ce livre offre un excellent résumé du développement des études québécoises à l�étranger. Comme le souligne l�auteur, c�est un phénomène que les Québécois eux-mêmes trouvent à la fois flatteur et surprenant. Après avoir lu ce livre, on voit bien que c�est un phénomène beaucoup plus important qu�on ne le pense. (PAULA BANKS) François Ouellet, Passer au rang du père. Identité sociohistorique et littéraire au Québec Québec, Éditions Nota bene, coll. Essais critiques, 2002, 115 p., 20,95$ Comment Passer au rang du père aborde-t-il, dans un essai à la fois clair et concis, à la problématique de la figure du père dans l�identité sociohisto- rique et littéraire au Québec ? D�abord, le projet de François Ouellet est nettement balisé. Il s�agit de comprendre le parcours politico-historique du Québec à partir de la métaphore paternelle. Pour réaliser cela, l�essayiste nous convainc de la pertinence d�une lecture psychanalytique de la société québécoise. Cette lecture s�organise autour du meurtre du père originel, tel